Ma chère amie - Billets de la duchesse Charlotte de Sudermanie à Sophie de Fersen
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Duc d'Ostrogothie
La nuit, la neige
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Re: Ma chère amie - Billets de la duchesse Charlotte de Sudermanie à Sophie de Fersen
Hedwig Elizabeth Charlotte est surtout connue pour son fameux journal, qui est une source historique inestimable pour ses descriptions de la cour de Suède entre août 1775 et octobre 1817.
Ce journal très dense a été écrit en français et initialement (jusqu'en mars 1798) sous forme de lettres à son amie intime la comtesse Sophie de Fersen. Ces lettres n'ont jamais été envoyées, mais la forme épistolaire était utilisée pour faire honneur à son amie Sophie.
Quand Hedwig Elisabeth Charlotte devenait reine, elle avait formulé le voeu que cinquante ans après sa mort, son journal pouvait être publié.
Entre 1902 et 1942 le journal était effectivement traduit en suédois et publié dans son intégralité, mais malheureusement jamais dans sa langue d'origine, le français.
Le journal d'Hedwig Elizabeth Charlotte est fréquemment utilisé comme source pour les recherches historiques sur la Suède à la fin du 18ème siècle. Elle y décrit des événements tant nationaux qu'internationaux, aborde mille sujets différents, se répand parfois en bavardages sur ce qui se passait à la cour de Gustave III, parle de politique, l'assassinat du roi en 1792, les guerres napoléonniennes etc.
Ce journal très dense a été écrit en français et initialement (jusqu'en mars 1798) sous forme de lettres à son amie intime la comtesse Sophie de Fersen. Ces lettres n'ont jamais été envoyées, mais la forme épistolaire était utilisée pour faire honneur à son amie Sophie.
Quand Hedwig Elisabeth Charlotte devenait reine, elle avait formulé le voeu que cinquante ans après sa mort, son journal pouvait être publié.
Entre 1902 et 1942 le journal était effectivement traduit en suédois et publié dans son intégralité, mais malheureusement jamais dans sa langue d'origine, le français.
Le journal d'Hedwig Elizabeth Charlotte est fréquemment utilisé comme source pour les recherches historiques sur la Suède à la fin du 18ème siècle. Elle y décrit des événements tant nationaux qu'internationaux, aborde mille sujets différents, se répand parfois en bavardages sur ce qui se passait à la cour de Gustave III, parle de politique, l'assassinat du roi en 1792, les guerres napoléonniennes etc.
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« elle dominait de la tête toutes les dames de sa cour, comme un grand chêne, dans une forêt, s'élève au-dessus des arbres qui l'environnent. »
Comte d'Hézècques- Messages : 4390
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 44
Localisation : Pays-Bas autrichiens
Re: Ma chère amie - Billets de la duchesse Charlotte de Sudermanie à Sophie de Fersen
Comte d'Hézècques a écrit:
Ce journal très dense a été écrit en français et initialement (jusqu'en mars 1798) sous forme de lettres à son amie intime la comtesse Sophie de Fersen. Ces lettres n'ont jamais été envoyées, mais la forme épistolaire était utilisée pour faire honneur à son amie Sophie.
Quand Hedwig Elisabeth Charlotte devenait reine, elle avait formulé le voeu que cinquante ans après sa mort, son journal pouvait être publié.
Entre 1902 et 1942 le journal était effectivement traduit en suédois et publié dans son intégralité, mais malheureusement jamais dans sa langue d'origine, le français.
Ne désespérons pas de cette publication, mon cher Félix, puisque, vois-tu, ces petits billets sont maintenant publiés . C'est peut-être un début ?!
Je l'espère en tous cas !!!
Au fait ! où en est ton apprentissage du suédois ? J'imagine que c'est une langue assez difficile à maitriser .
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55517
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Ma chère amie - Billets de la duchesse Charlotte de Sudermanie à Sophie de Fersen
Pour moi ce n'est pas très difficile d'apprendre le suédois, puisque ma mère vient de Frise (nord des Pays-Bas) où les gens parlent une langue qui au fil du temps a subi des influences des langues scandinaves...
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Comte d'Hézècques- Messages : 4390
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 44
Localisation : Pays-Bas autrichiens
Re: Ma chère amie - Billets de la duchesse Charlotte de Sudermanie à Sophie de Fersen
Bien sûr, bien sûr, mon cher Félix, mais c'est aussi parce que tu as énormément de dispositions pour les langues !
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Mme de Sabran- Messages : 55517
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Ma chère amie - Billets de la duchesse Charlotte de Sudermanie à Sophie de Fersen
Charlotte les compare, Sophie et elle, à Yolande et Marie-Antoinette !
" Aurais-je abusé de vos bontés " : quelle demande Sophie fait-elle à sa meilleure amie ? Oui, ce serait abuser de mon amitié que de le croire seulement, aussi je suis très sûre que Mme de Polignac ne fait pas ainsi avec la reine de France ! Enfin, " trèves de compliments " direz-vous ...
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Mme de Sabran- Messages : 55517
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Ma chère amie - Billets de la duchesse Charlotte de Sudermanie à Sophie de Fersen
Intéressant, merci.
On se rend compte, une fois encore, que Marie-Antoinette est la référence absolue pour toutes les princesses européennes à cette époque.
Elles veulent toutes s'habiller, se coiffer et se comporter comme elle.
On se rend compte, une fois encore, que Marie-Antoinette est la référence absolue pour toutes les princesses européennes à cette époque.
Elles veulent toutes s'habiller, se coiffer et se comporter comme elle.
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3227
Date d'inscription : 04/11/2017
Re: Ma chère amie - Billets de la duchesse Charlotte de Sudermanie à Sophie de Fersen
Je me suis livrée à un Jeu des 7 erreurs entre la publication des petits billets concernant le drame de Varennes, et ceux que nous connaissons pour les avoir postés ici même, encore une exclusivité de notre Forum, grâce à notre amie Lady Bess qui a photographié et retranscrit les originaux.
C'est ici : https://marie-antoinette.forumactif.org/t2441-ecrits-de-la-duchesse-de-sudermanie-relatifs-a-varennes-et-la-separation-a-bondy?highlight=varennes
Voici de petites différences qui apparaissent dans la publication qui vient de sortir des billets de Charlotte à Sophie.
- en bleu : mots apparaissant dans l'original retranscrit par Lady Bess et omis dans la récente publication
- en vert : mots de la publication différents de l'original
La duchesse Charlotte à Sophie
10 juillet 1791
Axel est sauvé, ma chère Sophie. C'est ce que j’ai de plus pressé à vous annoncer dans les conjonctures présentes, car sans doute vous êtes peut-être inquiète pour lui. ( Les nouvelles que je vous ai mandées de Paris étaient très vagues. La poste de vendredi nous en donne les détails. Klinckowström copiera ce qui regarde cet événement pour que je puisse vous l'envoyer. ) Votre frère a suivi le roi et la reine presque seul,mais par un grand bonheur le roi l’a envoyé à Monsieur, ce qui l’a sauvé, puisqu'à trois postes de la frontière à un endroit nommé Varennes, on les a reconnus et arrêtés. ( M. et Mad. sont à Mons où Axel se trouve aussi ; j’ignore le destin de Camille [du Bois de la Motte], ce qui m’inquiète furieusement. Je n’ai pas eu de ses lettres de deux courriers… F. [Fabian] m’a écrit deux mots pour me faire part de l’événement. Il dit avoir des lettres de votre frère de Mons. Je suppose qu’il vous en mande lui-même le plus grand détail… ) Je languis pour recevoir la poste étrangère afin d'avoir un éclaircissement sur le sort de Camille ...
[Note de Sophie sur cette lettre, détails] 2 gardes du corps – Axel les a quitté à Bondi – Monsieur à Mons – entre St Menehould et Stenay un endroit nommé Varennes, qu’ils ont été pris – la société d’Artois à Coblentz – à Aix – lui et Bouillé à Bruxelles -
Lundi matin
Votre lettre, ma chère Sophie, me touche sensiblement. Ah! Croyez que j'y prends la plus vive part. Le commencement de celle-ci, j'espère, vous rassurera du moins si votre frère n'a pas récrit dans son entreprise Vous avez la satisfaction de savoir qu'il a agi comme un honnête homme et tellement qu'il aurait dû le faire en pareil cas. Un sentiment plus vif y a contribué aussi sans doute, et je souhaite que ce sentiment ne le perde ( pas ) et qu'il ( ne ) affreuse veuille retourner en France, ce qui serait une imprudence atroce affreuse. J'ai reçu vu une lettre particulière de Paris où était toute la relation de cet événement, où était dit par apostille: on dit que le C. Fersen a commandé la voiture, qui était une remise de la Rue St. Honoré. Tout Paris lui en veut.
Nos enragés d'ici trouvent que c'est bien fait d'avoir rattrapé la famille de France, et sont surpris que Axel ait voulu se charger de la commission. La Wrede m'a fâchée au plus haut point et hier qu'elle a dîné chez Coral, elle a eu des propos si abominables à ce sujet, tirant sur notre roi à propos de ce qui se trouvait dans la Chronique de Paris, que cela a du être indécent. Aussi Armfelt l'a tancée d'une manière incroyable. Fabian et moi nous nous sommes disputés avec elle et Hierta et quelques uns de nos voisins, à un point incroyable. Son désespoir à cause de cette contre révolution n'était autre que par avarice, car elle craignait que la guerre civile, qui en aurait été immanquablement la suite, ne lui fasse perdre son argent. Fabian, quand la nouvelle est arrivée, m'a communiqué ses craintes au sujet de son frère, c'est le seul auquel j'en ai parlé; mais aujourd'hui tout le monde en parle, et je suppose que bientôt le journal en sera rempli. J'attends la poste avec impatience pour en savoir les suites, car il est à supposer que l'on fera le procès à ceux qui auront été de la partie, et qu'Axel perdra son régiment. L'on dit ici que le roi était du secret et qu'il était d'accord avec votre frère, que même le voyage à Spa n'était que pour être plus proche de l'événement et que l'impératrice ne demandait pas mieux que de soutenir de concert avec le roi la contre révolution de la France. Si Armfelt dit vrai, il est à supposer que le roi était instruit en partie, car je ne l'ai jamais vu plus inquiet que le jour que j'ai soupé à Haga chez le prince Royal. Il était impatient pour recevoir la poste, et me dit " nous aurons de grandes nouvelles de la France."
C'est ici : https://marie-antoinette.forumactif.org/t2441-ecrits-de-la-duchesse-de-sudermanie-relatifs-a-varennes-et-la-separation-a-bondy?highlight=varennes
Voici de petites différences qui apparaissent dans la publication qui vient de sortir des billets de Charlotte à Sophie.
- en bleu : mots apparaissant dans l'original retranscrit par Lady Bess et omis dans la récente publication
- en vert : mots de la publication différents de l'original
La duchesse Charlotte à Sophie
10 juillet 1791
Axel est sauvé, ma chère Sophie. C'est ce que j’ai de plus pressé à vous annoncer dans les conjonctures présentes, car sans doute vous êtes peut-être inquiète pour lui. ( Les nouvelles que je vous ai mandées de Paris étaient très vagues. La poste de vendredi nous en donne les détails. Klinckowström copiera ce qui regarde cet événement pour que je puisse vous l'envoyer. ) Votre frère a suivi le roi et la reine presque seul,mais par un grand bonheur le roi l’a envoyé à Monsieur, ce qui l’a sauvé, puisqu'à trois postes de la frontière à un endroit nommé Varennes, on les a reconnus et arrêtés. ( M. et Mad. sont à Mons où Axel se trouve aussi ; j’ignore le destin de Camille [du Bois de la Motte], ce qui m’inquiète furieusement. Je n’ai pas eu de ses lettres de deux courriers… F. [Fabian] m’a écrit deux mots pour me faire part de l’événement. Il dit avoir des lettres de votre frère de Mons. Je suppose qu’il vous en mande lui-même le plus grand détail… ) Je languis pour recevoir la poste étrangère afin d'avoir un éclaircissement sur le sort de Camille ...
[Note de Sophie sur cette lettre, détails] 2 gardes du corps – Axel les a quitté à Bondi – Monsieur à Mons – entre St Menehould et Stenay un endroit nommé Varennes, qu’ils ont été pris – la société d’Artois à Coblentz – à Aix – lui et Bouillé à Bruxelles -
Lundi matin
Votre lettre, ma chère Sophie, me touche sensiblement. Ah! Croyez que j'y prends la plus vive part. Le commencement de celle-ci, j'espère, vous rassurera du moins si votre frère n'a pas récrit dans son entreprise Vous avez la satisfaction de savoir qu'il a agi comme un honnête homme et tellement qu'il aurait dû le faire en pareil cas. Un sentiment plus vif y a contribué aussi sans doute, et je souhaite que ce sentiment ne le perde ( pas ) et qu'il ( ne ) affreuse veuille retourner en France, ce qui serait une imprudence atroce affreuse. J'ai reçu vu une lettre particulière de Paris où était toute la relation de cet événement, où était dit par apostille: on dit que le C. Fersen a commandé la voiture, qui était une remise de la Rue St. Honoré. Tout Paris lui en veut.
Nos enragés d'ici trouvent que c'est bien fait d'avoir rattrapé la famille de France, et sont surpris que Axel ait voulu se charger de la commission. La Wrede m'a fâchée au plus haut point et hier qu'elle a dîné chez Coral, elle a eu des propos si abominables à ce sujet, tirant sur notre roi à propos de ce qui se trouvait dans la Chronique de Paris, que cela a du être indécent. Aussi Armfelt l'a tancée d'une manière incroyable. Fabian et moi nous nous sommes disputés avec elle et Hierta et quelques uns de nos voisins, à un point incroyable. Son désespoir à cause de cette contre révolution n'était autre que par avarice, car elle craignait que la guerre civile, qui en aurait été immanquablement la suite, ne lui fasse perdre son argent. Fabian, quand la nouvelle est arrivée, m'a communiqué ses craintes au sujet de son frère, c'est le seul auquel j'en ai parlé; mais aujourd'hui tout le monde en parle, et je suppose que bientôt le journal en sera rempli. J'attends la poste avec impatience pour en savoir les suites, car il est à supposer que l'on fera le procès à ceux qui auront été de la partie, et qu'Axel perdra son régiment. L'on dit ici que le roi était du secret et qu'il était d'accord avec votre frère, que même le voyage à Spa n'était que pour être plus proche de l'événement et que l'impératrice ne demandait pas mieux que de soutenir de concert avec le roi la contre révolution de la France. Si Armfelt dit vrai, il est à supposer que le roi était instruit en partie, car je ne l'ai jamais vu plus inquiet que le jour que j'ai soupé à Haga chez le prince Royal. Il était impatient pour recevoir la poste, et me dit " nous aurons de grandes nouvelles de la France."
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Mme de Sabran- Messages : 55517
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Re: Ma chère amie - Billets de la duchesse Charlotte de Sudermanie à Sophie de Fersen
Merci pour ce travail Eléonore, c'est très intéressant de comparer.
Voilà ce qui m'agace dans ces petits livres soi-disant pour un grand public ; on se permet de couper et de mutiler sans même le signaler dans une note de bas de page....
Voilà ce qui m'agace dans ces petits livres soi-disant pour un grand public ; on se permet de couper et de mutiler sans même le signaler dans une note de bas de page....
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Comte d'Hézècques- Messages : 4390
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Re: Ma chère amie - Billets de la duchesse Charlotte de Sudermanie à Sophie de Fersen
Si, si, en général ces petites coupures sont signalées ainsi : ( ... ) .
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Mme de Sabran- Messages : 55517
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