La vie de la famille royale dans la prison du Temple

Merci LNLN !

Une version plus "républicaine" sans doute, sur laquelle on aura volontairement omis les mesquins abat-jour dont la tour avait été couverte

La visite que je fis à l'automne 1990 avec les membres du naissant Cercle de Recherches Louis XVII (Hamann - nous n'étions qu'une dizaine à l'époque - j''étais le 13ème membre et ma carte avait le n°14 !) du château de Vincennes fut émouvante. Nous avions l'impression d'être dans le Temple. A l'époque, Vincennes n'était pas ouvert au public.
Avaient participé à cette visite Mme Petit et Mr Hamann (co-fondateurs), Mr Bancel, une vieille demoiselle X (virée du cercle rapidement je crois, pour commérages douteux), un Mr X, exerçant à l'époque la fonction de garde du corps pour le Gouvernement Rocard, moi-même, et une ou deux autres personnes peut-être.
Nous vîmes le poële en faience du Prince, installé à l'époque dans la chambre "où l'on ne rentrait jamais" (cuisinier Gagnié). Chacun voulait ramener un gravas en souvenir, sauf moi (je trouvais cela sacrilège ). Les pièces visitées étaient immenses, et l'on comprend que la Municipalité avait installé au Temple des cloisons afin d'en faire de petits appartements.

pilayrou a écrit:
Nous vîmes le poële en faience du Prince, installé à l'époque dans la chambre "où l'on ne rentrait jamais" (cuisinier Gagnié). 

...   au travers du mur-même, c'est bien cela ?

Mme de Sabran a écrit:

pilayrou a écrit:
Nous vîmes le poële en faience du Prince, installé à l'époque dans la chambre "où l'on ne rentrait jamais" (cuisinier Gagnié). 

...   au travers du mur-même, c'est bien cela ?

Tout à fait, Madame ! Cet énorme poële.

Photo postée le 4 mai sur l'un des deux forums.

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Lu dans le livre de référence La famille royale au Temple (de Charles-Eloi Vial) :
Après la mort de Louis XVI...

Les princesses, qui continuaient à tricoter avec peu de talent, mais beaucoup de persévérance, étaient chaque jour davantage minées par l'angoisse et l'ennui. Jusqu'au début du Consulat, les détenus qui se succédèrent au Temple purent voir quelques graffitis laissés par les captifs sur les murs du troisième étage de la tour. Un relevé, qui semble avoir appartenu à Cléry, est conservé à la Bibliothèque historique de la ville de Paris.  

Marie-Antoinette nota par exemple la croissance de sa fille qui mesurait 4 pieds 11 pouces (environ 1m58) le 23 mars 1793. Les enfants gravèrent leurs prénoms, et Marie-Thérèse les titres de deux tragédies de Voltaire qu'elle lut à cette époque, Zaïre et Alzire. Selon un prisonnier anglais incarcéré sur place sous le Directoire, la reine écrivit aussi cette phrase terrible " La tour du Temple est l'enfer ".


Je n'avais jamais entendu parler de ce relevé des graffitis laissés sur les murs de la tour du Temple.  


Portrait de Marie-Antoinette au Temple
Anonyme, d'après Alexandre Kucharski
Huile sur toile, vers 1815
Image :
Musée Carnavalet, Histoire de Paris

Lorsque la famille royale fut transférée dans la Tour du temple, Louis XVI fit décrocher 2 gravures de Van Loo jugées peu décentes pour ne pas choquer sa fille.
L'une est Le bain de Diane.
L'autre, Le coucher.

Pauvre Louis XVI ...

Ah ?!  

Nous présentions une autre gravure dans notre sujet : La famille royale à la prison du Temple, plans et aménagements

Une "Suzanne au bain", gravée par Porporati d'après une peinture célèbre de Jean-Baptiste Santerre :


Suzanne au bain
Carlo Antonio Porporati (1741-1816), d'après Jean-Baptiste Santerre (1658-1717)
Gravure, 1773
Image : RMN-Grand Palais (Musée du Louvre) - Michel Urtado

L'oeuvre originale, conservée au Louvre :

Suzanne au bain
Jean-Baptiste Santerre (1658-1717)
Huile sur toile, 1714
Image : RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Franck Raux

Là, nous comprendrions mieux, en effet, car un homme dissimulé dans le jardin observe la scène avec concupiscence.

Chers amis,

un petit post triste sur les vacances..

Lors de mes pérégrinations et découverte de la beauté de la Pologne, je me promenais dans la belle Torun et j'ai vu ce bâtiment.. apparemment une prison..

Mais j'étais intéressé par les abat jours sur les fenêtres .. ça m'a tout de suite rappelé la tour du Temple .. et la vie de la famille royale ..
Je n'aurais jamais pensé que je verrais une image similaire au 21ème siècle.

Leos

C'est sinistre, brrrrrr ...

Leos a écrit:
j'ai vu ce bâtiment.. apparemment une prison..
Mais j'étais intéressé par les abat jours sur les fenêtres .. ça m'a tout de suite rappelé la tour du Temple .. et la vie de la famille royale ..

L'on appelait ces volets sinistres privant les prisonniers de toute vue vers l'extérieur des " hottes ".  

La " hotte " est un volet plein dont la surface est égale à celle de la fenêtre; ce volet penché vers l'extérieur, est relié au mur par deux joues latérales triangulaires, si bien que le prisonnier ne peut voir qu'un étroit rectangle de ciel, et parfois, à midi un rayon vertical de soleil. Ainsi , de l'extérieur, il est impossible de voir le prisonnier .

(Marcel Pagnol, Le Masque de Fer.)

Le régime de Louis-Charles au Temple

Ordonnance pour le malade du Temple, sans date ni signature ( vers mai-juin 1795  écrite par Pierre-Joseph Desault )

Archives nationales, BB30  964
dossier 1, pièce 65.


L'enfant à l'identité trouble  
Nous avons de la chance, cette ordonnance est tout à fait lisible.     Nous suivons le petit de son lever matutinal jusqu'à l'heure du coucher.


( Des Etats généraux au 18 brumaire, La Révolution française à travers les archives )

Nous évoquons longuement cet homme, surnommé un temps "le premier chirurgien de l'Europe dans notre sujet :

La mort des enfants de Marie-Antoinette

A noter qu'il meurt une semaine à peine avant Louis-Charles. On a prétendu qu'il avait été empoisonné...


Pierre-Joseph Desault (1744–1795), chirurgien en chef de l'Hôtel-Dieu de Paris
Estampe, d'après Franz Peter Kymli
18e siècle
Image : Commons Wikimedia