Le mécénat et les collections d'art et arts décoratifs de la princesse de Lamballe
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Dominique Poulin
Monsieur de la Pérouse
Mme de Sabran
La nuit, la neige
8 participants
LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: La famille royale et les contemporains de Marie-Antoinette :: La famille Polignac - Axel de Fersen - La princesse de Lamballe :: La princesse de Lamballe
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Le mécénat et les collections d'art et arts décoratifs de la princesse de Lamballe
Un livre probablement intéressant, publié en fin d'année dernière, qui s'attarde sur un aspect de la vie de la princesse que je ne connaissais pas, à savoir ses collections d'oeuvres d'art.
En anglais, sorry...
Female Portraiture and Patronage in Marie Antoinette's Court
The Princesse de Lamballe
By Sarah Grant
1st Edition / The Histories of Material Culture and Collecting, 1700-1950 (Sept 18)
Présentation :
This comprehensive book brings to light the portraits, private collections and public patronage of the princesse de Lamballe, a pivotal member of Marie-Antoinette’s inner circle.
Drawing extensively on unpublished archival sources, Sarah Grant examines the princess’s many portrait commissions and the rich character of her private collections, which included works by some of the period’s leading artists and artisans.
The book sheds new light on the agency, sorority and taste of Marie-Antoinette and her friends, a group of female patrons and model of courtly collecting that would be extinguished by the coming revolution.
Sarah Grant is Curator, Prints, at the Victoria & Albert Museum, London.
Table of Contents :
Introduction
Chapter 1: From wife to widow: early portraits of the princesse de Lamballe
Chapter 2: Paying court: careerism, sentiment and sorority in portraits of the princesse de Lamballe
Chapter 3: The Anglophile princesse de Lamballe: portraits, prints, gardens and Anglomania at the court of Marie-Antoinette
Chapter 4: 'Protector of the Fine Arts': the private collection and public patronage of the princesse de Lamballe, a courtier-collector
Chapter 5: Epilogue
Bibliography
Index
* Source et infos complémentaires : Routledge.com
Vous retrouverez, en cliquant sur le lien ci-après, un extrait pdf de ce livre.
Il s'agit notamment d'une partie de l'introduction, des nombreuses références bibliographiques, ainsi que la liste des images qui illustrent cette publication .
L'opportunité de jeter un oeil, si des images ont été publiées, sur quelques exemples des collections de la princesse.
C'est ici : Taylor & Francis Group
En anglais, sorry...
Female Portraiture and Patronage in Marie Antoinette's Court
The Princesse de Lamballe
By Sarah Grant
1st Edition / The Histories of Material Culture and Collecting, 1700-1950 (Sept 18)
Présentation :
This comprehensive book brings to light the portraits, private collections and public patronage of the princesse de Lamballe, a pivotal member of Marie-Antoinette’s inner circle.
Drawing extensively on unpublished archival sources, Sarah Grant examines the princess’s many portrait commissions and the rich character of her private collections, which included works by some of the period’s leading artists and artisans.
The book sheds new light on the agency, sorority and taste of Marie-Antoinette and her friends, a group of female patrons and model of courtly collecting that would be extinguished by the coming revolution.
Sarah Grant is Curator, Prints, at the Victoria & Albert Museum, London.
Table of Contents :
Introduction
Chapter 1: From wife to widow: early portraits of the princesse de Lamballe
Chapter 2: Paying court: careerism, sentiment and sorority in portraits of the princesse de Lamballe
Chapter 3: The Anglophile princesse de Lamballe: portraits, prints, gardens and Anglomania at the court of Marie-Antoinette
Chapter 4: 'Protector of the Fine Arts': the private collection and public patronage of the princesse de Lamballe, a courtier-collector
Chapter 5: Epilogue
Bibliography
Index
* Source et infos complémentaires : Routledge.com
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Vous retrouverez, en cliquant sur le lien ci-après, un extrait pdf de ce livre.
Il s'agit notamment d'une partie de l'introduction, des nombreuses références bibliographiques, ainsi que la liste des images qui illustrent cette publication .
L'opportunité de jeter un oeil, si des images ont été publiées, sur quelques exemples des collections de la princesse.
C'est ici : Taylor & Francis Group
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le mécénat et les collections d'art et arts décoratifs de la princesse de Lamballe
Ce portrait en couverture ...
Le buste, le cou démesuré, la tête trop petite, la raideur de l'ensemble, c'est un ratage .
Mme Le Brun n'était pas au mieux de sa forme.
Nonobstant, le propos de cet ouvrage est nouveau, intéressant.
Il nous fait découvrir une facette différente de la princesse de Lamballe .
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le mécénat et les collections d'art et arts décoratifs de la princesse de Lamballe
Mme de Sabran a écrit:
Mme Le Brun n'était pas au mieux de sa forme.
Nous avons tous des jours avec et des jours sans. Concernant ce tableau, c'est le piège des portraits qui n'attendent qu'une tête. Le procédé est classique, tout le reste est déjà en place alors que le modèle n'est peut-être pas encore choisi.
Monsieur de la Pérouse- Messages : 504
Date d'inscription : 31/01/2019
Localisation : Enfin à bon port !
Re: Le mécénat et les collections d'art et arts décoratifs de la princesse de Lamballe
Je rage un peu de savoir ce livre qui m'intéresse beaucoup, écrit en langue anglaise.
A quand une traduction en français ?
A quand une traduction en français ?
Dominique Poulin- Messages : 7009
Date d'inscription : 02/01/2014
Rihanon-Magdala- Messages : 5
Date d'inscription : 27/04/2021
Re: Le mécénat et les collections d'art et arts décoratifs de la princesse de Lamballe
Bonjour et bienvenue parmi nous, Rihanon-Magdala !
En effet cette tabatière est absolument exquise ... j'espère que l'un d'entre nous saura vous en dire plus .
Je saute voir vos autres messages.
En effet cette tabatière est absolument exquise ... j'espère que l'un d'entre nous saura vous en dire plus .
Je saute voir vos autres messages.
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le mécénat et les collections d'art et arts décoratifs de la princesse de Lamballe
Bonjour, Rihanon-Magdala, soyez la ou le bienvenu(e) parmi nous...
J'ignore où avez vous lu ou vu que cette tabatière ait jamais appartenu à la princesse de Lamballe ?
Mais ce n'est pas le cas...
Vous la retrouverez longuement présentée sur le site internet du Metropolitan Museum of Art.
La provenance ne précise aucunement l'appartenance à la princesse de Lamballe, ce qui n'est guère étonnant vu le style de cette tabatière, qui date en effet des années 1764 / 65.
Ce bel objet est à découvrir ici :
Snuffbox with Pastoral Scenes by Jean-Marie Tiron
J'ignore où avez vous lu ou vu que cette tabatière ait jamais appartenu à la princesse de Lamballe ?
Mais ce n'est pas le cas...
Vous la retrouverez longuement présentée sur le site internet du Metropolitan Museum of Art.
La provenance ne précise aucunement l'appartenance à la princesse de Lamballe, ce qui n'est guère étonnant vu le style de cette tabatière, qui date en effet des années 1764 / 65.
Ce bel objet est à découvrir ici :
Snuffbox with Pastoral Scenes by Jean-Marie Tiron
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le mécénat et les collections d'art et arts décoratifs de la princesse de Lamballe
Bonjour La Nuit, la neige, je suis certaine de ce que j'affirme et je sais bien que beaucoup de rumeurs circulent sur ce type d'objet mais peu importe. Merci beaucoup pour votre aide !
Rihanon-Magdala- Messages : 5
Date d'inscription : 27/04/2021
Re: Le mécénat et les collections d'art et arts décoratifs de la princesse de Lamballe
La nuit, la neige a écrit:Un livre probablement intéressant, publié en fin d'année dernière, qui s'attarde sur un aspect de la vie de la princesse que je ne connaissais pas, à savoir ses collections d'oeuvres d'art.
A la lecture de cet envoi, tout comme La nuit, la neige, nombreux sont celles et ceux - j'en faisais partie - qui se seront étonnés : Ah bon, la princesse de Lamballe intéressée par les Arts, et qui plus est collectionneuse?
Et une collectionneuse suffisamment avertie pour que l'excellente maison d'édition Routledge demande à une historienne renommée d'écrire un livre "comprehensive"? Et quand un livre anglais est qualifié de "comprehensive", c'est du sérieux, il faut comprendre qu'il fait autorité ou qu'on le prétend tel.
Le livre répond très factuellement aux interrogations posées, c'est un ouvrage indispensable pour qui cherche à mieux connaître une princesse de Lamballe, qui révèle ici plus d'une facette inattendue.
Marie-Antoinette est très présente tout au long d'un récit qui démontre que les centres d'intérêts des deux femmes étaient souvent parallèles. Le livre est bien écrit, les références précises et nombreuses et la bibliographie très à jour. Bref, à coup sûr c'est un livre "comprehensive".
Un vrai livre de référence!
Deux ans après sa parutions, il est bien regrettable qu'il n'ait pas trouvé à ce jour d'éditeur en France.
une collection d'art, la princesse de Lamballe, are you kidding?
Le caractère véritable de la princesse de Lamballe, tout comme l’étendue de ses activités se sont depuis longtemps perdus dans les récits mièvres colportés par la vague de biographies du XIXe siècle qui a succédé à sa mort tragique.
En 2019, Sarah Grant – conservatrice des collections graphiques au Victoria & Albert Museum de Londres – signait un ouvrage remarquable, dont il faut en effet parler. Son titre annonce un propos ambitieux « Female portraiture and Patronage in Marie-Antoinette’ s Court » (quelque chose comme Portrait et Mécénat au féminin à la Cour de Marie-Antoinette). Il a été publié par l’excellente maison d’édition Routledge, laquelle compte plus d’un titre intéressant à son catalogue, y compris sur Marie-Antoinette :
Ecrits sur (et autour de) Marie-Antoinette publiés par Routledge
Ce livre est comme une enquête factuelle, son objectif est de répondre à une négligence très ancienne en considérant les pratiques culturelles et les activités de mécène de la princesse de Lamballe. Sarah Grant interroge ainsi les nombreux portraits commandés par Marie-Thérèse de Savoie-Carignan, elle détermine les idéologies qui prévalent dans les programmes iconographiques de la princesse et elle détaille l'étendue et la nature de son mécénat public et de sa collection privée.
En examinant son mécénat artistique et ses activités culturelles, l'ouvrage remet en cause l'influence négligeable et le rôle trivial jusqu’ici attribués sur les arts du temps à la princesse de Lamballe et – par extension – aux autres femmes de l'entourage de Marie-Antoinette, à commencer par la reine elle-même. Au terme de son enquête très documentée, où elle étudie la variété des centres d’intérêt et l’étendue des collections de la princesse, Sarah Grant dévoile une personnalité souvent inattendue, très éloignée de la femme sotte et simplette dénigrée par une Madame de Genlis bien mal inspirée.
Au fil de l’ouvrage, la princesse de Lamballe se distingue au contraire comme une figure majeure de l’entourage de Marie-Antoinette en matière de mécénat culturel.
Je ne reprendrai pas l’ensemble des sujets abordés, le livre est dense (La nuit, la neige nous en donne le sommaire en début de sujet). Je m’arrêterai à un seul thème, que j’ignorais totalement, celui des gravures anglaises pour lesquelles Marie-Antoinette et Madame de Lamballe semblent avoir partagé une même passion et qu’elles collectionnaient toutes deux très consciencieusement. Les collections substantielles d'estampes anglaises de la reine et de la princesse témoignent d’un intérêt commun chez les deux femmes pour la culture anglaise, au même titre que les somptueux jardins « anglais » que l’une et l’autre font réaliser.
Karl Anton Hickel, 1788
huile sur toile, 66X44cm
Vaduz, Collections princières du Liechtenstein @photo Scala / Internet
huile sur toile, 66X44cm
Vaduz, Collections princières du Liechtenstein @photo Scala / Internet
Estampes anglaises dans les collections de la princesse de Lamballe et de Marie-Antoinette
La princesse de Lamballe a été si négligée et sous-estimée en tant qu’individu, modèle et mécène que ses collections n’ont jamais été considérées avec sérieux par les historiens de l'art. Les érudits ont rejeté le patronage de Marie-Antoinette et de son entourage comme les barbotages insouciants d'une clique ignorante. En réduisant leur interprétation des activités de ce groupe à une expression grossière et superficielle, motivée avant tout par un besoin narcissique d’étalage de richesse, les chercheurs ont négligé de reconnaître en Marie-Antoinette et les femmes de son entourage – en particulier la princesse de Lamballe – des personnes plus cultivées et mieux informées qu’on ne l’a généralement écrit.
Cupidon qui lie Aglaé à un laurier
Thomas Burke, d’après Angelika Kauffman, 1784
gravure au pointillé, 325x370mm
Londres, British Museum (source Internet)
Thomas Burke, d’après Angelika Kauffman, 1784
gravure au pointillé, 325x370mm
Londres, British Museum (source Internet)
L’intérêt marqué de Madame de Lamballe et de la reine pour les estampes anglaises est significatif de l’anglomanie d’alors. Au XVIIIe siècle, les gravures sont collectionnées par tout amateur d’art averti. Parmi les nombreuses catégories d'estampes disponibles dans les années 1780, celles des praticiens anglais, et les portraits en particulier, font partie des plus prisées.
L’inventaire réalisé en 1793 dans sa maison de Passy conserve le souvenir des nombreuses estampes anglaises que la princesse de Lamballe y avait réunies. De même, l’inventaire rédigé à l’Hôtel de Toulouse confirme la présence de séries de gravures dans ses appartements parisiens. Les cadres qui protégeaient ces estampes sont décrits comme étant de bois noirci et de bois doré, avec des ornements sculptés ou moulés, typiques du "cadre Hogarth" alors très répandu.
Les formats ovales et circulaires décrits dans les inventaires sont caractéristiques des eaux-fortes au pointillé. Cette technique, développée en Angleterre par Ryland au début des années 1770 (stipple engraving), fut ensuite utilisée par lui et les graveurs Bartolozzi et Watson avec un grand succès. A l’origine, Ryland avait mis au point ce procédé d’impression pour reproduire les peintures d'Angelika Kauffman. Les stipple connurent ensuite une grande vogue au cours des deux décennies suivantes, notamment en France où elles sont connues sous le nom de gravures au pointillé.
Les scènes sentimentales et allégoriques dominent ce répertoire. Les gravures sont très souvent imprimées en couleur, à l'encre rouge, sépia ou grise, et leur aspect pointillé, doux comme un pastel/crayon, rappelle les effets des peintures qu'ils reproduisent. On les qualifie aussi de « furniture prints » car elles étaient conçues pour être accrochées par séries, et formaient ainsi des panneaux décoratifs entiers.
L’affection et l’innocence
Peltro William Tomkins, d’après Francesco Bartolozzi, 1785
Gravure au pointillé, 306x372mm
Musée d’Art et d’Histoire de Genève (source de l’image, site du Musée)
Peltro William Tomkins, d’après Francesco Bartolozzi, 1785
Gravure au pointillé, 306x372mm
Musée d’Art et d’Histoire de Genève (source de l’image, site du Musée)
La production anglaise se distinguait également par une autre technique, en taille douce, tout aussi recherchée, appelée mezzotinte, ou encore manière noire. Ce procédé permettait de révéler très finement toutes les nuances d’une planche et convenait particulièrement pour la reproduction des portraits.
De telles estampes n’étaient pas rares dans les intérieurs bourgeois ou aristocratiques et leur présence n’aurait pas d’intérêt particulier si d’autres indices ne venaient s’y ajouter. Une fois n’est pas coutume, les archives sont très précises et, quoi que partielles, elles donnent pour les années 1784 à 1788 le détail des achats réguliers faits par la reine pour sa collection. Elles permettent aussi de préciser les choix de Marie-Antoinette et illustrent les thèmes qui avaient sa faveur. L’examen de ces pièces témoigne de l’anglomanie de la souveraine et de la diversité de ses achats, faisant d’elle un cas d’étude emblématique pour évaluer l’impact visuel de cette forme d'anglomania sur les classes dirigeantes de la France prérévolutionnaire.
Deux estampes de John Raphael Smith
à gauche : Charlotte devant le tombeau de Werther, d’après Emma Crewe
gravure au pointillé, 402x355mm, 1783
à droite : la jeune fille de la campagne, d’après Henry William Bunbury
gravure au pointillé, 274x231mm, 1782
Londres, British Museum (source des images, site du Musée)
à gauche : Charlotte devant le tombeau de Werther, d’après Emma Crewe
gravure au pointillé, 402x355mm, 1783
à droite : la jeune fille de la campagne, d’après Henry William Bunbury
gravure au pointillé, 274x231mm, 1782
Londres, British Museum (source des images, site du Musée)
La veine sentimentale domine les achats de Marie-Antoinette, cela ne surprend pas vraiment. Les vertus domestiques, l’amour maternel ou encore des scènes rurales édifiantes s’y distinguent également, autant de sujets souvent inspirés par la littérature contemporaine.
C’est dans les pièces les plus intimes, les couloirs et les passages, aujourd’hui si tristes et nus, qu’il faut imaginer cette profusion d’images. L’impression qui se dessine est celle d’un véritable tableau visuel, une mise en scène élégante et sensible pour exalter une féminité domestiquée et moralisatrice, portée par des sentiments élevés.
L’analyse des factures montre aussi que la reine surveille la parution des nouvelles estampes et qu’elle s’empresse de faire acquérir pour sa collection celles qui l’intéressent. Cette véritable consommation de gravures révèle chez la reine le désir de connaître et comprendre la sociabilité anglaise, elle montre aussi que Marie-Antoinette était au fait des événements qui marquaient les esprits et faisaient l’actualité outre-Manche, et qu’elle connaissait les personnalités les plus en vue.
trois estampes de la série « emplois domestiques » (domestic employment)
les archives suggèrent que la reine en possédait deux : on y lit « Emploi domestique et pendant »
à gauche, la couture ; à droite, la lessive ; ci-dessous, le tricot
Richard Houston, d’après Philippe Mercier
manière noire (mezzotinte), 356x250mm, 1736-1775 (sic)
Londres, British Museum (source des images, site du Musée)
les archives suggèrent que la reine en possédait deux : on y lit « Emploi domestique et pendant »
à gauche, la couture ; à droite, la lessive ; ci-dessous, le tricot
Richard Houston, d’après Philippe Mercier
manière noire (mezzotinte), 356x250mm, 1736-1775 (sic)
Londres, British Museum (source des images, site du Musée)
Aux scènes élégiaques et édifiantes s’ajoutaient de nombreux portraits, personnages royaux et officiels, sans surprise, mais aussi artistes à la mode, les uns et les autres représentés par des peintres et graveurs qui étaient les grandes références de l’école britannique. Des scènes de la vie domestiques (nous venons de le voir ci-dessus!), s’intègrent aussi à cet ensemble très diversifié très largement dominé par les représentations féminines.
On trouvait ainsi chez la reine les portraits imprimés en couleurs des gloires du théâtre géorgien et autres célébrités du temps, telles Sarah Siddons, Elizabeth Hartley, Elizabeth Sheridan, Frances Abington ou encore Mary Robinson.
Cercle choisi de femmes, pour une femme elle-même éprise de théâtre et soutien actif de femmes artistes.
Gravures au pointillé, présentes dans les séries acquises par la reine et représentant des femmes artistes
à gauche, Mrs Abingdon (sous les traits de Thalie, muse qui préside à la Comédie)
Francesco Bartolozzi, d’après Richard Cosway
336x259mm, 1783
Londres, National Portrait Gallery (source de l’image, site du Musée)
à droite, Mrs Siddons
Peltro William Tomkins, d’après John Downman, années 1780
Londres, British Museum (source de l’image : spenceralley.blogspot.com)
à gauche, Mrs Abingdon (sous les traits de Thalie, muse qui préside à la Comédie)
Francesco Bartolozzi, d’après Richard Cosway
336x259mm, 1783
Londres, National Portrait Gallery (source de l’image, site du Musée)
à droite, Mrs Siddons
Peltro William Tomkins, d’après John Downman, années 1780
Londres, British Museum (source de l’image : spenceralley.blogspot.com)
L’amitié n’est pas de reste et le portrait gravé de Georgiana, duchesse de Devonshire, par Bartolozzi, figure très naturellement dans la collection. L'amitié entre Marie-Antoinette et Georgiana était sincère et ne fait pas de doute. Après la mort de la reine, la duchesse louera le stoïcisme de son amie défunte dans une lettre à sa mère, Lady Spencer, rappelant son « intelligence et sa grandeur d'esprit » (cleverness and greatness of mind). Les deux femmes s’étaient rencontrées à Versailles en 1775 (sic), avant de se revoir en 1779, 1789, 1790 et 1791.
La date de 1775 est probablement une erreur de saisie, car c’est en novembre 1772 que Georgiana est présentée pour la première fois à la Cour, alors qu’elle se dirige avec sa famille vers le sud de la France.
Sa sœur cadette, Lady Harriet Spencer a consigné brièvement les impressions de cette première rencontre: "The Dauphiness is so fair and so handsome, it is impossible not to admire her (…) The Dauphin is better looking than we expected"
(La Dauphine est si blonde et si belle qu'il est impossible de ne pas l'admirer (…) Le Dauphin est mieux qu'on ne l'imaginait).
Sur le chemin du retour, au printemps suivant, les Spencer font de nouveau halte à Versailles et Harriet peut alors préciser : "We went to Versailles to see the King at High Mass. (…) We went afterwards to see the Dauphiness at dinner. She is not regularly handsome, but her complexion and countenance are beautiful, and she has so much grace and dignity. She is very lively and her eyes sparkling. She spoke to mama, kissed my sister and me and gave us flowers. The Dauphin looks stupid but good natured and would be handsome if he was not so heavy."
(Nous allâmes à Versailles pour y voir le Roi à la Grand-Messe. (…) Nous allâmes ensuite voir la Dauphine à dîner. Elle n'est pas régulièrement belle, mais son teint et son visage sont beaux, et elle a tellement de grâce et de dignité. Elle est très vive et ses yeux pétillent. Elle a parlé à maman, a embrassé ma sœur et moi, et nous a offert des fleurs. Le Dauphin a l'air stupide mais de bonne humeur et serait beau s'il n'était pas si lourd).
Harriet a le sens de la formule, elle énonce clairement ce que rapportent bien d’autres témoignages au sujet du charme si particulier de Marie-Antoinette. Restons avec un autre visiteur anglais, Henry Swinburne, de passage à Versailles quinze jours à peine avant l’avènement de Louis XVI. Son regard sur le roi n’est pas plus amène que celui de Lady Harriet, mais Marie-Antoinette lui fait tout aussi grande impression : "The Dauphiness … quite won my heart I can give you no account of her particular features; but her hair, eyes, shape, motion, her tout ensemble, were most charming. She spoke so cheerfully, and so easily, comme si elle sentait, as the French say:
Elle avait une grâce
Un je ne sais quoi qui surpasse
De l’amour les plus doux appas."
(La Dauphine… m'a tout à fait conquis, je ne puis vous rendre compte de ses traits particuliers ; mais ses cheveux, ses yeux, son allure, ses mouvements, son tout ensemble, étaient des plus charmants. Elle parlait si gaiement, et si facilement, comme si elle sentait, comme disent les Français etc.)
(Toutes les citations sont extraites de France on the Eve of Revolution, British Travellers Observations, 1763-1788, John Lough, publié en 1987 chez Croom Helm, réédité en 2016 chez… Routledge ! Un chapitre de ces observations concerne la famille royale.)
Il faut donc imaginer deux jeunes personnes très charmantes nouer une amitié qui durera près de vingt ans et dont Georgiana gardera toujours le culte. Le souvenir de la duchesse de Devonshire est bien présent tant par la peinture que la littérature. Elle a eu la chance d’être servie par de plus grands peintres que ceux devant lesquels Marie-Antoinette a posé (la trilogie Reynolds, Gainsborough et Lawrence, excusez du peu ! ). Quelle gravure la reine possédait-elle ? Le choix est grand, en voici deux qui traduisent tout le magnétisme de cette lointaine ancêtre des princes William et Harry de Galles.
Georgiana Cavendish, duchesse de Devonshire, née Spencer, amie de Marie-Antoinette
à gauche, par Francesco Bartolozzi, d’après James Nixon
gravure au pointillé, 167x128mm, 1783
Londres, British Museum (source de l’image, site du musée)
à droite, une magnifique manière noire, en couleur, vers 1785, dont je n’ai pas retrouvé les détails
(source de l’image : google search)
à gauche, par Francesco Bartolozzi, d’après James Nixon
gravure au pointillé, 167x128mm, 1783
Londres, British Museum (source de l’image, site du musée)
à droite, une magnifique manière noire, en couleur, vers 1785, dont je n’ai pas retrouvé les détails
(source de l’image : google search)
De telles « trouvailles » autour des collections d’estampes ne révolutionnent bien évidemment pas l’histoire de l’art. Elles ne suffisent pas non plus à définir ou résumer le mécénat de Marie-Antoinette et de la princesse de Lamballe, ou à faire de celui-ci quelque chose de particulièrement remarquable ou exceptionnel.
Mais elles montrent tout l’intérêt d’élargir notre conception du mécénat artistique dans ces dernières années d’Ancien Régime, en incluant des modèles alternatifs qui tiennent mieux compte du rôle joué par les femmes dans le cadre rigide où elles pouvaient véritablement exercer une influence. Elles montrent aussi qu’il était possible d'être un mécène, un collectionneur enthousiaste et averti (et d'être perçu comme tel), sans qu’il soit obligatoirement question d’œuvres architecturales monumentales ou de vastes collections de tableaux, lesquelles dépendaient d’ailleurs tout autant d’un « patrimoine de départ » que des moyens disponibles pour l’augmenter, sans parler des goûts propres et des inclinations du collectionneur.
Réflexions supplémentaires sur la reine et Madame de Lamballe, deux princesses protectrices des beaux-arts
(c’est le chapitre 4, le plus long du livre, il court sur 73 pages : « Protector of the fine Arts » (protectrice des beaux-arts)
Parmi toutes les femmes de cette période, celles qui furent attachées à la cour de Marie-Antoinette ont subi jusqu'à ce jour un traitement particulièrement dédaigneux. D’un côté, l’intérêt croissant pour les intérieurs habités par la reine et les femmes de son entourage est aujourd’hui régulièrement entretenu par les programmes de restaurations qui se succèdent à Versailles, Trianon ou Fontainebleau et, dans une moindre mesure, Compiègne. De l’autre, les historiens de l'art lisent bien le luxe et l'élégance dans ces espaces soigneusement conçus et minutieusement restitués, mais ils les interprètent rarement comme l’affiche d'un goût bien informé et presque jamais comme la marque de connaisseurs éclairés.
Plus de pages sont noircies pour railler les caprices et l’impatience de la reine (imaginez un instant qu’il s’agisse d’un roi : on se pâmerait alors sur « son exigence et son extrême attention au moindre détail » ! C’est moi qui ajoute et qui insiste …) ou dénigrer le goût tapissier de cette décoratrice compulsive que d’autres ont été écrites pour chercher à distinguer ce qui donne sa vraie cohérence à l’univers esthétique qu’elle définit pour elle-même dans ses différentes demeures.
Les collections dispersées des courtisans français du XVIIIe siècle forment aujourd'hui l'épine dorsale de certaines des galeries et musées les plus célèbres au monde. A quoi donc attribuer cette réticence à considérer Marie-Antoinette et ses pairs – dont la princesse de Lamballe – comme de « vrais » mécènes et collectionneurs d'art ? En partie, sans doute, cela tient au fait que les arts décoratifs au cœur de leurs collections étaient considérés comme secondaires et qu’ils n’étaient pas très valorisés dans la recherche en histoire de l'art et dans l’étude des grandes collections. Les arts décoratifs étaient également ternis par leur association avec un régime discrédité, synonyme d’excès et de gabegie (sic).
Dans le même temps, l'intérêt pour la personne et les violents malheurs de Marie-Antoinette ont eu comme conséquence fâcheuse de détourner l'attention de ses activités plus culturelles ou artistiques. Les dispersions causées par la révolution ont encore aggravé la négligence à considérer la reine et ses courtisans en tant que mécènes et collectionneurs. En outre, la perte irrémédiable de Saint-Cloud, Marly et des Tuileries, sans compter la disparition d’archives essentielles nous privent d’ensembles majeurs et de sources nécessaires pour une telle recherche. Elles transforment toute étude sérieuse de ces collections démembrées en un exercice de fouille minutieuse. Il existe ainsi peu d'études sérieuses sur les courtisans-collectionneurs de cette période, encore moins sur les femmes du cercle de la reine. La princesse de Lamballe, longtemps rejetée comme une sotte larmoyante, n’avait jamais été considérée comme une collectionneuse ou une mécène, encore moins sérieusement évaluée dans ces rôles. Tout l’intérêt de ce livre richement documenté est de donner un éclairage très complet à l’activité de la Surintendante et de montrer la position centrale qu’elle occupait dans ce cercle choisi.
Nous pouvons enfin retracer l’origine de l'attitude réticente de nombreux historiens de l'art envers Marie-Antoinette aux déclarations sans appel d’Henriette Campan dans ses mémoires. Elle y souligne la carence de Marie-Antoinette à promouvoir la littérature et les beaux-arts et avance que la reine n'avait pas ce jugement éclairé, ni même ce simple goût, qui permettait aux princes de favoriser et de protéger de grands talents. Quelle que soit la véracité de ces propos rapides et sans nuances, l'opinion de Mme Campan a porté. Elle a visiblement diminué la contribution de Marie-Antoinette en tant que mécène aux yeux des générations suivantes et tout l’entourage de la reine a été stigmatisé de la même manière.
Il ne s’agit pas ici de conclure en prétendant tout aussi sottement que Marie-Antoinette et ses pairs étaient de grands collectionneurs visionnaires, les plus importants de leur époque ! Mais nous maîtrisons désormais suffisamment de faits – me semble-t-il – pour défendre l’idée qu'ils n'étaient pas non plus les "décorateurs" ignorants et insignifiants qu’on nous a présentés pour achever de dresser le tableau de leur incapacité native…
Un mot encore, étant donné l’importance accordée par ce Forum à l’abondante iconographie de Madame de Lamballe et les longs développements auxquels ils ont donné lieu ici. C’est avec profit que celles et ceux qui s’intéressent à ce vaste sujet liront les deux premiers chapitres du livre. Sur près de quatre-vingt pages, Sarah Grant propose de ce corpus – ô combien disparate ! – l ’étude la plus claire, la plus méthodique, la plus complète aussi et enfin la plus rigoureuse jusqu’ici publiée.
Je termine avec le tableau de Jean-Laurent Mosnier que la municipalité de Lamballe a eu la bonne idée d’acquérir en 1978 auprès des descendants de la famille Habsbourg-Toscane, qui le tenaient de leur ascendance Bourbon-Parme. Le portrait est aujourd’hui exposé dans la Salle d’Honneur de l’Hôtel de Ville de Lamballe. Il s’agit d’une des premières toiles de chevalet de l’artiste, alors surtout connu pour ses miniatures, une des plus ambitieuses aussi. C’est l’équivalent d’un véritable portrait d’état, propre à représenter celle qui préside depuis cinq ans la Maison de la Reine en sa qualité de Surintendante. Un tableau susceptible aussi d’attirer sur le futur académicien, déjà Peintre de la Reine depuis 1776, de nombreux suffrages.
Jean-Laurent Mosnier, un peintre mine de rien fort intéressant , dont nous pourrions avoir à reparler cette année…
à suivre...
Marie-Thérèse de Savoie-Carignan, princesse de Lamballe
Jean-Laurent Mosnier, 1780
huile sur toile, 205x145cm,
Hôtel de Ville de Lamballe (source de l’image : Commons Wikimédia)
Jean-Laurent Mosnier, 1780
huile sur toile, 205x145cm,
Hôtel de Ville de Lamballe (source de l’image : Commons Wikimédia)
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" Ai-je vu dans sa société quelque chose qui ne fût pas marqué au coin de la grâce, de la bonté et du goût? "
(Prince de Ligne, au sujet de "la charmante reine")
Bonnefoy du Plan- Messages : 390
Date d'inscription : 06/08/2018
Localisation : Le Maine
Re: Le mécénat et les collections d'art et arts décoratifs de la princesse de Lamballe
Merci, mon cher Bonnefoy, pour ce message passionnant qui nous fait découvrir une autre Mme de Lamballe, bien plus intéressante que la falote princesse cruellement raillée par la Genlis . Il n'est pas impossible que l'animosité du " gouverneur " des petits Orléans pour Mme de Lamballe soit , tout bêtement, l'expression d'une jalousie de femme. Le duc était, paraît-il ( ? ), très attaché à la belle-soeur de son épouse.
Qu'en pensez-vous ?
Quant à l'amitié qui liait Marie-Antoinette et Georgiana ( ainsi que Yolande de Polignac ), il faut lire Amanda Foreman pour en comprendre la profondeur et l'intimité. Ainsi Georgiana était-elle parfaitement au fait de l'idylle de la reine de France ( Mrs Brown ) avec Fersen.
Nous avons un sujet sur l'anglomanie à la Cour de France !
https://marie-antoinette.forumactif.org/t2449p25-l-anglomanie-a-la-cour-de-france
Qu'en pensez-vous ?
Quant à l'amitié qui liait Marie-Antoinette et Georgiana ( ainsi que Yolande de Polignac ), il faut lire Amanda Foreman pour en comprendre la profondeur et l'intimité. Ainsi Georgiana était-elle parfaitement au fait de l'idylle de la reine de France ( Mrs Brown ) avec Fersen.
Nous avons un sujet sur l'anglomanie à la Cour de France !
https://marie-antoinette.forumactif.org/t2449p25-l-anglomanie-a-la-cour-de-france
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le mécénat et les collections d'art et arts décoratifs de la princesse de Lamballe
Pour qui aurait envie de s'essayer à identifier des gravures livrées à la reine, dont certaines anglaises, des listes provenant des papiers de Monsieur Campan sont numérisées sur le site des AN. Cote 440AP/2.
_________________
« La mode est à la France ce que les mines du Pérou sont à l'Espagne » Colbert.
Marie-Jeanne- Messages : 1497
Date d'inscription : 16/09/2018
Re: Le mécénat et les collections d'art et arts décoratifs de la princesse de Lamballe
C'est bien la cote donnée en note par Sarah Grant, chère Marie-Jeanne :
AN, 440 AP 2 4-10 : "Etats de livres et d'estampes adressés à M.Campan pour la Reine"
AN, 440 AP 2 4-10 : "Etats de livres et d'estampes adressés à M.Campan pour la Reine"
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" Ai-je vu dans sa société quelque chose qui ne fût pas marqué au coin de la grâce, de la bonté et du goût? "
(Prince de Ligne, au sujet de "la charmante reine")
Bonnefoy du Plan- Messages : 390
Date d'inscription : 06/08/2018
Localisation : Le Maine
Re: Le mécénat et les collections d'art et arts décoratifs de la princesse de Lamballe
En effet, cet essai mériterait d'être traduit et publié par une maison d'édition française. Merci donc, cher Bonnefoy, d'avoir pris le temps de nous écrire ici cet intéressant compte-rendu de lecture.
Je découvre une Marie-Antoinette amatrice et collectionneuse d'estampes (anglaises), je l'ignorais !
Je découvre une Marie-Antoinette amatrice et collectionneuse d'estampes (anglaises), je l'ignorais !
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le mécénat et les collections d'art et arts décoratifs de la princesse de Lamballe
Merci beaucoup Bonnefoy du Plan et LNLN pour avoir évoqué cet autre aspect non négligeable de la reine et la princesse : leur anglomanie et leurs collections d'estampes font partie intégrale d'une partie de leur personnalité et leurs centres d'intérêt. Espérons qu'un jour leur véritable personnalité refera surface et repoussera l'image créée par les hagiographes du XIXème siècle.
_________________
« elle dominait de la tête toutes les dames de sa cour, comme un grand chêne, dans une forêt, s'élève au-dessus des arbres qui l'environnent. »
Comte d'Hézècques- Messages : 4390
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 44
Localisation : Pays-Bas autrichiens
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