L'anglomanie à la Cour de France
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Mme de Sabran
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Re: L'anglomanie à la Cour de France
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A une revue du roi, note le marquis de Bombelles dans son Journal, le duc de Chartres ( futur Orléans / Egalité ) parut avec une cravate de taffetas noir et une tenue trop peu soignée pour l'occasion. Louis XVI lui a dit avec brusquerie :
" Vous êtes fait comme un diable ! "
Le duc a voulu prendre la chose en plaisantant . Le roi s'est fâché, et, après avoir fait sentir durement à son cousin combien son anglomanie lui déplaît :
" Vous serez toujours une mauvaise tête, je vous l'ai déjà dit ! "
A une revue du roi, note le marquis de Bombelles dans son Journal, le duc de Chartres ( futur Orléans / Egalité ) parut avec une cravate de taffetas noir et une tenue trop peu soignée pour l'occasion. Louis XVI lui a dit avec brusquerie :
" Vous êtes fait comme un diable ! "
Le duc a voulu prendre la chose en plaisantant . Le roi s'est fâché, et, après avoir fait sentir durement à son cousin combien son anglomanie lui déplaît :
" Vous serez toujours une mauvaise tête, je vous l'ai déjà dit ! "
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: L'anglomanie à la Cour de France
Entre une "tête a vents" et une "mauvaise tête", c'est normal que louis XVI devait se faire des cheveux !
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Un verre d'eau pour la Reine.
Mr de Talaru- Messages : 3193
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Re: L'anglomanie à la Cour de France
Du reste ne portait-il point perruque ! :
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Re: L'anglomanie à la Cour de France
Marie-Charlotte-Hippolyte Campet de Saujon,
veuve du comte de Boufflers-Rouverel et maîtresse officielle du prince de Conti, l'Idole du Temple selon Mme du Deffand, y faisait les honneurs.
Elle alliait curiosité et érudition, et cultivait la passion des voyages . Elle connaissait trois langues et fut la première à Paris à recevoir des visiteurs étrangers, tandis que son voyage en Angleterre en 1763 fit date : " On remarquait qu'elle était la seule dame française de qualité qui fut venue en voyageuse depuis deux cents ans " ... et lança la mode de l'anglomanie . Son ambition sociale que Mme du Deffand ne cessait de tourner en ridicule dans ses lettres, ne l'empêchait pas de partager avec passion les espoirs réformistes des Lumières .
( Benedetta Craveri : Les derniers libertins )
veuve du comte de Boufflers-Rouverel et maîtresse officielle du prince de Conti, l'Idole du Temple selon Mme du Deffand, y faisait les honneurs.
Elle alliait curiosité et érudition, et cultivait la passion des voyages . Elle connaissait trois langues et fut la première à Paris à recevoir des visiteurs étrangers, tandis que son voyage en Angleterre en 1763 fit date : " On remarquait qu'elle était la seule dame française de qualité qui fut venue en voyageuse depuis deux cents ans " ... et lança la mode de l'anglomanie . Son ambition sociale que Mme du Deffand ne cessait de tourner en ridicule dans ses lettres, ne l'empêchait pas de partager avec passion les espoirs réformistes des Lumières .
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: L'anglomanie à la Cour de France
;
Un anti-anglomaniaque convaincu, le comte de Vaudreuil :
Pour Vaudreuil, la France ne s'enorgueillissait pas seulement de la plus fastueuse Cour d'Europe et d'un art de vivre supérieur, c'était aussi la patrie des Lumières, le pays à l'avant-garde de la civilisation. Les arts et les lettres lui apparaissaient comme autant de points forts essentiels de l'identité nationale. En parfait honnête homme, Vaudreuil soutenait avec la même conviction qu'il fallait s'en tenir fidèlement aux us et coutumes de son pays. L'anglomanie lui apparaissait comme une mode pernicieuse et il continuait à s'habiller et à monter à cheval à la française. Comme il ne se faisait pas faute de le rappeler au comte d'Artois, qui, dévoyé par Lauzun, avait adopté le style équestre d'outre-Manche, " il croyait qu'un homme de sa sorte ne doit jamais montrer du goût pour ce qui est étranger, mais donner l'exemple " . Pour lui, les Anciens restaient les seuls modèles où le génie français pouvait se reconnaître pleinement ...
( Benedetta Craveri : Les derniers libertins )
Tiens mais, au fait !
Quelle est la différence entre monter à la française ou bien monter à l'anglaise ?
Les bons mots de ChiChi :
«A nos femmes, à nos chevaux, et à ceux qui les montent ! »
Un anti-anglomaniaque convaincu, le comte de Vaudreuil :
Pour Vaudreuil, la France ne s'enorgueillissait pas seulement de la plus fastueuse Cour d'Europe et d'un art de vivre supérieur, c'était aussi la patrie des Lumières, le pays à l'avant-garde de la civilisation. Les arts et les lettres lui apparaissaient comme autant de points forts essentiels de l'identité nationale. En parfait honnête homme, Vaudreuil soutenait avec la même conviction qu'il fallait s'en tenir fidèlement aux us et coutumes de son pays. L'anglomanie lui apparaissait comme une mode pernicieuse et il continuait à s'habiller et à monter à cheval à la française. Comme il ne se faisait pas faute de le rappeler au comte d'Artois, qui, dévoyé par Lauzun, avait adopté le style équestre d'outre-Manche, " il croyait qu'un homme de sa sorte ne doit jamais montrer du goût pour ce qui est étranger, mais donner l'exemple " . Pour lui, les Anciens restaient les seuls modèles où le génie français pouvait se reconnaître pleinement ...
( Benedetta Craveri : Les derniers libertins )
Tiens mais, au fait !
Quelle est la différence entre monter à la française ou bien monter à l'anglaise ?
Les bons mots de ChiChi :
«A nos femmes, à nos chevaux, et à ceux qui les montent ! »
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: L'anglomanie à la Cour de France
Étriers courts (anglais) vs étriers longs (français), non ?
Quant à la tenue, peut-être était-elle différente ? Je pense à cette belle aquarelle représentant le comte d'Artois en tenue de chasse, présentée actuellement à l'expo Fêtes et divertissements de Cour :
Peut-on avoir l'air plus anglais ?
Quant à la tenue, peut-être était-elle différente ? Je pense à cette belle aquarelle représentant le comte d'Artois en tenue de chasse, présentée actuellement à l'expo Fêtes et divertissements de Cour :
Peut-on avoir l'air plus anglais ?
Gouverneur Morris- Messages : 11795
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: L'anglomanie à la Cour de France
Je t'ai remis à l'endroit, mon petit Momo, parce que tu me collais le tournis ... :
Merci pour tes explications !
Merci pour tes explications !
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: L'anglomanie à la Cour de France
"Castafouine" !!! C'est que cela apparaît à l'endroit sur mon IPhone... :roll:
Gouverneur Morris- Messages : 11795
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: L'anglomanie à la Cour de France
Oui, c'est traître, mais tu vois ce n'est pas grave !
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: L'anglomanie à la Cour de France
Tiens donc ! Je découvre que ce n’est que vers 1780, à la faveur de l’anglomanie, que le bouton apparaît dans la mode féminine prenant place sur des robes et corsages aux coupes inspirées des vêtements masculins.
http://madparis.fr/en/accueil/10-une/deboutonner-la-mode/francais/musees/musee-des-arts-decoratifs/expositions-1210/expositions-terminees/deboutonner-la-mode/presentation
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: L'anglomanie à la Cour de France
Tiens donc !
Voici que les duels, qui jusque là se disputaient à l'épée , se font désormais au pistolet .
C'est l'une des nombreuses innovations chez nous suscitées par la fièvre anglomaniaque .
" La nouveauté du duel au pistolet, duel d’importation anglaise, en pleine anglomanie, touchait de trop près à la mode pour n’avoir pas son Longchamps; et les jours de belle représentation, la compagnie était charmante et du meilleur air : cinquante carrosses attendaient « les cervelles qui allaient sauter ». C’étaient tantôt des gentilshommeries de défi, et qui faisaient applaudir M. de Rivarol, proposant à son adversaire de tirer le premier à quatre pieds de distance; tantôt une tragédie à outrance : M. de Bazancourt et M. de Sainte-Luce réglant ainsi les conditions d’une rencontre à l’épée et au pistolet : On tirera à volonté, on se servira de l’épée à volonté; celui qui tombera, et ne tombera que blessé, pourra être brûlé ou égorgé par l’autre sans miséricorde et quoique sans défense. Et pour une belle sensible qui disait au retour : « D’honneur! ils m’ont fait un mal horrible. Je n’y retournerais pas, quand je serais sûre qu’ils y resteraient tous les deux », toutes les élégantes revenaient avides et invinciblement attirées. "
( Jules et Edmond de Goncourt )
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: L'anglomanie à la Cour de France
Résultat de l'anglomanie, voici que nous imitons une vilaine pratique ( même si elle a son utilité ), la caudectomie équine.
Explication sous l'image de cette peinture sur porcelaine d'une scène de chasse de Louis XVI .
La nuit, la neige a écrit:
Wiki nous dit, au sujet de la caudectomie ou l'anglaisage, qui désigne l'écourtage ou l'ablation de la queue d'un animal, je cite :
Histoire de la caudectomie équine
La caudectomie s'est vraisemblablement généralisée au XVIIIe siècle chez les aristocrates et les nobles anglais afin de différencier leurs chevaux de ceux des roturiers.
Sur les peintures anciennes représentant les premiers chevaux de race pur-sang anglais, tel le cheval de course Éclipse, les chevaux, propriété des nobles anglais, ont la queue coupée.
Après l’abolition des privilèges, tout le monde se met à couper la queue des chevaux pour paraître plus riche mais également pour des raisons d’esthétisme et de mise en valeur de la musculature. Dans le cas de l'attelage, la caudectomie a des raisons pratiques : éviter au cocher d'être fouetté par la queue de ses chevaux, et éviter que les crins de la queue ne se coincent entre les harnais.
Peut-être que les chevaux de l'écurie du roi réservés à la chasse avaient ainsi cette queue coupée ?
Pauvres bêtes...
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: L'anglomanie à la Cour de France
Louis-Sébastien Mercier (1740-1814)
écrit sur l'anglomanie dans son Tableau de Paris de 1781. Les moeurs parisiennes sont décrites dans cet ouvrage en sept volumes et plus de mille chapitres, dont un, dans le tome VII, est sur : " Le fat à l’anglaise "
" C’est aujourd'hui un ton parmi la jeunesse de copier l’anglais dans son habillement. Le fils d’un financier, un jeune homme dit de famille, le garçon marchand prennent l’habit long, étroit, le chapeau sur la tête, les gros bas, la cravate bouffante, les gants, les cheveux courts et la badine. Cependant aucun d’eux n’a vu l’Angleterre, et n’entend un mot d’anglais. Tout cela est fort bien, parce que ce costume exige de l’uni et de la propreté. Mais quand vous venez à raisonner avec ce soi-disant anglais, au premier mot vous reconnaissez un ignorant parisien. Il dit qu’il faut prendre la Jamaïque ; et il ne sait pas où la Jamaïque est située ; il confond les grandes Indes avec le continent de l’Amérique. Il s’habille comme un habitant de la cité de Londres, marche la tête haute, se donne les airs d’un républicain ; mais gardez-vous d’entrer en conversation sérieuse avec lui, car vous ne trouverez pas plus de lumières dans sa tête, que dans celle d’un huissier-audiencier au châtelet de Paris. Reprends, mon jeune étourdi, reprends ton habillement français ; mets des dentelles ; que ta veste soit brodée ; galonne ton habit ; fais-toi coiffer à l’oiseau royal ; porte un petit chapeau sous le bras, deux montres avec leurs breloques. Ce n’est pas assez de prendre l’habit des gens, pour en avoir l’esprit et le caractère. Retiens ton costume national, il te sied ; c' est sous cette livrée que tu dois parler sans rien dire, déraisonner agréablement sur tout, et étaler les grâces de ta profonde ignorance. Ne prendrons-nous jamais des anglais que l’habit " Ils ont des fats ; mais leur fatuité tient à l’orgueil, et les nôtres n’obéissent qu’à une puérile vanité. Ils ont des hommes vicieux ; mais ils le sont là moins qu’ailleurs, parce qu’en tout autre pays ils se verraient obligés de faire les hypocrites. Enfin, ils ont des voleurs ; mais ces voleurs ont une ombre de justice : ils ne vous dépouillent pas entièrement ; ils partagent ; ils ne font pas couler le sang, comme le voleur français. Qu’il me tarde d’être volé à l’anglaise !
http://www.lamesure.org/article-24193470.html
écrit sur l'anglomanie dans son Tableau de Paris de 1781. Les moeurs parisiennes sont décrites dans cet ouvrage en sept volumes et plus de mille chapitres, dont un, dans le tome VII, est sur : " Le fat à l’anglaise "
" C’est aujourd'hui un ton parmi la jeunesse de copier l’anglais dans son habillement. Le fils d’un financier, un jeune homme dit de famille, le garçon marchand prennent l’habit long, étroit, le chapeau sur la tête, les gros bas, la cravate bouffante, les gants, les cheveux courts et la badine. Cependant aucun d’eux n’a vu l’Angleterre, et n’entend un mot d’anglais. Tout cela est fort bien, parce que ce costume exige de l’uni et de la propreté. Mais quand vous venez à raisonner avec ce soi-disant anglais, au premier mot vous reconnaissez un ignorant parisien. Il dit qu’il faut prendre la Jamaïque ; et il ne sait pas où la Jamaïque est située ; il confond les grandes Indes avec le continent de l’Amérique. Il s’habille comme un habitant de la cité de Londres, marche la tête haute, se donne les airs d’un républicain ; mais gardez-vous d’entrer en conversation sérieuse avec lui, car vous ne trouverez pas plus de lumières dans sa tête, que dans celle d’un huissier-audiencier au châtelet de Paris. Reprends, mon jeune étourdi, reprends ton habillement français ; mets des dentelles ; que ta veste soit brodée ; galonne ton habit ; fais-toi coiffer à l’oiseau royal ; porte un petit chapeau sous le bras, deux montres avec leurs breloques. Ce n’est pas assez de prendre l’habit des gens, pour en avoir l’esprit et le caractère. Retiens ton costume national, il te sied ; c' est sous cette livrée que tu dois parler sans rien dire, déraisonner agréablement sur tout, et étaler les grâces de ta profonde ignorance. Ne prendrons-nous jamais des anglais que l’habit " Ils ont des fats ; mais leur fatuité tient à l’orgueil, et les nôtres n’obéissent qu’à une puérile vanité. Ils ont des hommes vicieux ; mais ils le sont là moins qu’ailleurs, parce qu’en tout autre pays ils se verraient obligés de faire les hypocrites. Enfin, ils ont des voleurs ; mais ces voleurs ont une ombre de justice : ils ne vous dépouillent pas entièrement ; ils partagent ; ils ne font pas couler le sang, comme le voleur français. Qu’il me tarde d’être volé à l’anglaise !
http://www.lamesure.org/article-24193470.html
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: L'anglomanie à la Cour de France
« Tu dois parler sans rien dire, déraisonner agréablement sur tout, et étaler les grâces de ta profonde ignorance »...
Ainsi donc, pouvait -on décrire le Français en cette fin du XVIIIE siècle. Cela reste encore valable aujourd’hui, n’est-il pas ?
Ainsi donc, pouvait -on décrire le Français en cette fin du XVIIIE siècle. Cela reste encore valable aujourd’hui, n’est-il pas ?
Dernière édition par Vicq d Azir le Ven 18 Jan 2019, 01:02, édité 1 fois
Vicq d Azir- Messages : 3676
Date d'inscription : 07/11/2014
Age : 76
Localisation : Paris x
Re: L'anglomanie à la Cour de France
Vicq d Azir a écrit:
Cela reste encore valable aujourd’hui, n’est-il pas ?
Il est, cher Févicq, il est indeed !
Et Mercier de poursuivre, sans indulgence ( ) :
Mais nos voleurs de grands chemins ne sont guère plus avancés que nos fats modernes, prétendus imitateurs des moeurs britanniques. Les marchands mettent sur leurs enseignes, magasins anglais. Les limonadiers, sur les vitres de leurs cafés, annoncent le punch en langue anglaise. Les redingotes de Londres, avec leurs triples collets et leur camail, enveloppent les petits-maîtres. Les petits garçons ont les cheveux ronds, plats et sans poudre. On voit le père sortant de son hôtel, vêtu de gros drap, trotter à l’anglaise, le dos courbé. Il y a longtemps que les femmes sont coiffées en chapeau élégant, dont la mode nous est venue des bords de la Tamise. Les courses de chevaux établies à Vincennes, rappellent celles de Newmarket. Enfin, nous avons les scènes de Shakespeare, qui, mises en vers par M Ducis, font le plus grand effet. Ainsi nous n’avons plus tant de peur de nos ennemis. Nous voilà familiarisés avec les formes que nous rejetions avec hauteur et dédain il y a trente années. Mais avons-nous pris ce qu’il y avait de meilleur ? Ne nous resterait-il pas à adopter toute autre chose que le punch, les jockeys, et les scènes du grand Shakespeare ? ".
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: L'anglomanie à la Cour de France
Vicq d Azir a écrit:« Tu dois parler sans rien dire, déraisonner agréablement sur tout, et étaler les grâces de ta profonde ignorance »...
Ainsi donc, pouvait -on décrire le Français en cette fin du XVIIIE siècle. Cela reste encore valable aujourd’hui, n’est-il pas ?
Que dire sans froisser et l'un et l'autre. Le Français (à sa décharge) est très profond et compliqué, donc très difficile à vivre, ne supportant pas l'iniquité au point que même lorsqu'il n 'y a pas lieu d'en débattre, il devient frondeur pour rien..... L'actualité montre un peu ce travers. Je crois que c'est un trait de caractère qui a toujours existé chez nous.
L'Anglais a toujours été bienveillant face à la réussite personnelle. Il a un humour et un flegme qui m'amusent. Tout le monde sait cela. Idem au XVIIIème. Probablement. Et puis, toujours ce lien entre le passé et l'actuel indéfectible. Ca j'adore.
Il paraît qu'on reconnait un touriste français à un touriste anglais. Le français, quand il rencontre un autre français à l'étranger, tourne la tête pour ne pas communiquer. L'anglais, c'est tout l'inverse, il est très friendly (mille excuses pour ce franglais) avec ses compatriotes. Ce n'est pas mon expérience propre mais celle d'amis bien frenchy.
Marie-Antoinette était très attirée par les jardins anglais, comme moi. Le naturel à tout prix. Et j'ai toujours pris un plaisir immense à me promener dans les jardins, à regarder les grands arbres et la végétation fleurie.
Oui, vraiment, l'anglomanie, a des côtés fort agréables jusqu'à aujourd'hui.
Trianon- Messages : 3305
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: L'anglomanie à la Cour de France
Esterhazy met son grain de sel :
Depuis la paix, beaucoup d'Anglais étaient venus en France et la guerre d'Amérique avait mis à la mode une anglomanie qui n'a pas non plus peu contribué à la Révolution française.
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: L'anglomanie à la Cour de France
Après s'être déchirées pendant des siècles, normal que les deux éternels ennemis décident ENFIN de déclarer "leur amour" avec ce traité.
Dernière édition par Trianon le Ven 18 Jan 2019, 14:14, édité 1 fois
Trianon- Messages : 3305
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: L'anglomanie à la Cour de France
Cela ne durera pas très longtemps...
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: L'anglomanie à la Cour de France
Ah oui ? Eclairez-moi. Il est vrai que les hommes ont la mémoire courte. Et hop, une autre petite guerre, c'est ce que vous voulez dire ?
Trianon- Messages : 3305
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: L'anglomanie à la Cour de France
Je pense que notre ami la nuit, la neige pense à ... Nelson et Napoléon, par exemple !
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: L'anglomanie à la Cour de France
Avant, avant. Début 1793, déjà...
L'Angleterre fait partie de la première coalition contre les armées françaises durant les guerres de la Révolution.
L'Angleterre fait partie de la première coalition contre les armées françaises durant les guerres de la Révolution.
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: L'anglomanie à la Cour de France
Entre les deux territoires, l'histoire était ancienne puisque le mot même de " fashion " tirait son origine du normand " fachon ", en français " façon ", passé Outre-Manche au XIème siècle lors de la conquête de l'Angleterre par Guillaume de Normandie.
( Sylvie Lebras-Chauvot, Marie-Antoinette l'affranchie )
Etonnant, n'est-il pas ? ... il est !
( Sylvie Lebras-Chauvot, Marie-Antoinette l'affranchie )
Etonnant, n'est-il pas ? ... il est !
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: L'anglomanie à la Cour de France
Ah ce Guillaume ! Que n'a t-il pas apporté aux britanniques
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« La mode est à la France ce que les mines du Pérou sont à l'Espagne » Colbert.
Marie-Jeanne- Messages : 1497
Date d'inscription : 16/09/2018
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