La comtesse de Provence et sa favorite, Catherine de Gourbillon : une liaison amoureuse
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La comtesse de Provence et sa favorite, Catherine de Gourbillon : une liaison amoureuse
Oui, avec un petit côté lipstick lesbian et moins butch
En reine de France, par Marie-Eléonore Godefroid :
Portrait de Marie-Joséphine de Savoie, assise sur un siège garni de tissu à motif fleurdelisé en robe blanche, coiffée d'un diadème aux Armes de France».
Attribué à Marie-Eléonore Godefroid
Huile sur toile réentoilée. 98 x 81 cm - Cadre en bois et stuc doré.
Le portrait historique que nous présentons ici a été réalisé juste avant l'avènement au trône de son mari, le futur roi Louis XVIII. Ce tableau fut longtemps considéré comme perdu.
Source : Osenat SVV
L'alcool fait grossir... Elle confirme
Gouverneur Morris- Messages : 11795
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: La comtesse de Provence et sa favorite, Catherine de Gourbillon : une liaison amoureuse
Elles étaient bien assorties :
Gourbillon-Savoie, c'est un peu les Anna Heche-Ellen DeGeneres du XVIIIème quand même !
Gourbillon-Savoie, c'est un peu les Anna Heche-Ellen DeGeneres du XVIIIème quand même !
Dernière édition par Gouverneur Morris le Mar 26 Mar 2024, 10:56, édité 1 fois
Gouverneur Morris- Messages : 11795
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Jeanne-Marguerite de Gourbillon
Extrait de la biographie Wikipedia consacrée à :
Jeanne-Marguerite de Gourbillon, née Gallois (1737-1817)
Née en 1737 à Gray en Franche Comté, elle est issue d'une famille bourgeoise du nom de Gallois. Elle se marie en 1763 à Charles-Florent de Gourbillon, directeur de la poste de Lille dont elle a au moins un fils. Charles-Florent de Gourbillon devient quelques années plus tard intendant de Marie-Joséphine de Savoie, comtesse de Provence, et son épouse entre au service de cette dernière.
En 1774, Louis XV meurt, l'avènement de son petit-fils Louis XVI fait de Marie-Joséphine la seconde dame de France après la reine et son mari devient héritier du trône. Épouse du premier Prince du sang, le protocole exige qu'elle soit désormais appelée "Madame" et son mari "Monsieur", afin de souligner publiquement leur proximité avec le trône. Cependant le couple n'a pas d'enfant et ne se fréquente guère tout en maintenant les formes de la courtoisie mondaine.
Marie-Joséphine, qui ne possède pas le "bel esprit" et la manière de briller à la cour est isolée au sein d'un monde brillant mais mesquin.
En 1785, son mari lui ayant acheté une charge de lectrice, Jeanne-Marguerite entre au service de "Madame". De plus en plus seule, la princesse donne toute son affection à sa lectrice qui a seize ans de plus qu'elle. La proximité visible de la princesse avec sa lectrice est attestée dans les mémoires de l'époque, et fait jaser.
Désirant éviter un scandale et à la demande de son frère, Louis XVI éloigne madame de Gourbillon de la Cour en 1789 prétextant qu'elle encourage le penchant de sa belle-sœur à la boisson en la lui livrant en cachette. "Madame" ne supporte pas cet éloignement, et réclame sans cesse sa présence. Les deux femmes réussissent à correspondre en secret.
La révolution gronde et Jeanne Marguerite est rappelée en 1791 par le comte de Provence, époux de Marie-Joséphine pour organiser sa fuite hors de France, lui-même désirant partir seul.
Elles émigrent toutes deux en 1791, en Allemagne puis dans plusieurs pays d'Europe.
Elles restent 8 ans ensemble à parcourir le continent. En 1795 l'annonce de la mort en prison du fils du défunt roi Louis XVI âgé de 10 ans, Louis XVII pour les royalistes, permet au comte de Provence de se proclamer roi sous le nom de Louis XVIII. Pour ses partisans, il est le légitime roi de France dont Marie-Joséphine est la reine.
Marie-Joséphine est toujours attachée à sa lectrice mais les deux femmes sont séparées en juin 1799, à l'occasion du mariage de ses neveux qui doit se dérouler en Russie où le roi vit en exil. Marie-Thérèse de France, fille de Louis XVI épouse son cousin Louis-Antoine de France, fils du Comte d'Artois, frère du roi et de Marie-Thérèse de Savoie, sœur de la reine et le tsar, à la demande de son "cousin", le roi de France, interdit l'entrée du territoire russe à madame de Gourbillon.
Marie-Joséphine en fait une crise d'hystérie mais impose sa lectrice.
Marie-Joséphine meurt en 1810 en Angleterre. La monarchie est rétablie en France en 1814. Jeanne-Marguerite de Gourbillon retrouve sa Franche-Comté natale. Elle meurt en 1817, à Gray à l'âge de 80 ans.
Sur ordre de Louis XVIII, la police confisque la correspondance de la défunte.
Jeanne-Marguerite de Gourbillon, née Gallois (1737-1817)
Née en 1737 à Gray en Franche Comté, elle est issue d'une famille bourgeoise du nom de Gallois. Elle se marie en 1763 à Charles-Florent de Gourbillon, directeur de la poste de Lille dont elle a au moins un fils. Charles-Florent de Gourbillon devient quelques années plus tard intendant de Marie-Joséphine de Savoie, comtesse de Provence, et son épouse entre au service de cette dernière.
En 1774, Louis XV meurt, l'avènement de son petit-fils Louis XVI fait de Marie-Joséphine la seconde dame de France après la reine et son mari devient héritier du trône. Épouse du premier Prince du sang, le protocole exige qu'elle soit désormais appelée "Madame" et son mari "Monsieur", afin de souligner publiquement leur proximité avec le trône. Cependant le couple n'a pas d'enfant et ne se fréquente guère tout en maintenant les formes de la courtoisie mondaine.
Marie-Joséphine, qui ne possède pas le "bel esprit" et la manière de briller à la cour est isolée au sein d'un monde brillant mais mesquin.
En 1785, son mari lui ayant acheté une charge de lectrice, Jeanne-Marguerite entre au service de "Madame". De plus en plus seule, la princesse donne toute son affection à sa lectrice qui a seize ans de plus qu'elle. La proximité visible de la princesse avec sa lectrice est attestée dans les mémoires de l'époque, et fait jaser.
Désirant éviter un scandale et à la demande de son frère, Louis XVI éloigne madame de Gourbillon de la Cour en 1789 prétextant qu'elle encourage le penchant de sa belle-sœur à la boisson en la lui livrant en cachette. "Madame" ne supporte pas cet éloignement, et réclame sans cesse sa présence. Les deux femmes réussissent à correspondre en secret.
La révolution gronde et Jeanne Marguerite est rappelée en 1791 par le comte de Provence, époux de Marie-Joséphine pour organiser sa fuite hors de France, lui-même désirant partir seul.
Elles émigrent toutes deux en 1791, en Allemagne puis dans plusieurs pays d'Europe.
Elles restent 8 ans ensemble à parcourir le continent. En 1795 l'annonce de la mort en prison du fils du défunt roi Louis XVI âgé de 10 ans, Louis XVII pour les royalistes, permet au comte de Provence de se proclamer roi sous le nom de Louis XVIII. Pour ses partisans, il est le légitime roi de France dont Marie-Joséphine est la reine.
Marie-Joséphine est toujours attachée à sa lectrice mais les deux femmes sont séparées en juin 1799, à l'occasion du mariage de ses neveux qui doit se dérouler en Russie où le roi vit en exil. Marie-Thérèse de France, fille de Louis XVI épouse son cousin Louis-Antoine de France, fils du Comte d'Artois, frère du roi et de Marie-Thérèse de Savoie, sœur de la reine et le tsar, à la demande de son "cousin", le roi de France, interdit l'entrée du territoire russe à madame de Gourbillon.
Marie-Joséphine en fait une crise d'hystérie mais impose sa lectrice.
Marie-Joséphine meurt en 1810 en Angleterre. La monarchie est rétablie en France en 1814. Jeanne-Marguerite de Gourbillon retrouve sa Franche-Comté natale. Elle meurt en 1817, à Gray à l'âge de 80 ans.
Sur ordre de Louis XVIII, la police confisque la correspondance de la défunte.
Dernière édition par La nuit, la neige le Ven 06 Sep 2019, 17:28, édité 2 fois
La nuit, la neige- Messages : 18132
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Re: La comtesse de Provence et sa favorite, Catherine de Gourbillon : une liaison amoureuse
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« elle dominait de la tête toutes les dames de sa cour, comme un grand chêne, dans une forêt, s'élève au-dessus des arbres qui l'environnent. »
Comte d'Hézècques- Messages : 4390
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Re: La comtesse de Provence et sa favorite, Catherine de Gourbillon : une liaison amoureuse
Je garde de vagues souvenirs ( euh ... ) de cette correspondance ...
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
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Re: La comtesse de Provence et sa favorite, Catherine de Gourbillon : une liaison amoureuse
Le titre du livre est dur, tout de même...
La nuit, la neige- Messages : 18132
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Re: La comtesse de Provence et sa favorite, Catherine de Gourbillon : une liaison amoureuse
Mme de Sabran a écrit:Je garde de vagues souvenirs ( euh ... ) de cette correspondance ...
Savais-tu Eléonore qu'elle a écrit à Mme de Gourbillon qu'elle l'aimait à la folie ?
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« elle dominait de la tête toutes les dames de sa cour, comme un grand chêne, dans une forêt, s'élève au-dessus des arbres qui l'environnent. »
Comte d'Hézècques- Messages : 4390
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Re: La comtesse de Provence et sa favorite, Catherine de Gourbillon : une liaison amoureuse
J'eusse préféré qu'elle n'ait écrit que cela ...
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Re: La comtesse de Provence et sa favorite, Catherine de Gourbillon : une liaison amoureuse
Bombelles ne porte pas Madame dans son coeur ...
A propos d'un mariage princier en projet, le marquis, le 22, fait ces réflexions :
« M B le duc d'Angoulême va être promis à la fille aînée de Mgr le duc d'Orléans, et les mariages devraient toujours se faire ainsi avec nos princes de la famille royale, plutôt que d'en aller chercher dans des races étrangères. Mme la comtesse d'Artois, princesse piémontaise, est bonne et douce, mais nulle ; Madame, princesse piémontaise également, est maussade et ivrogne, et ces jours passés, il a fallu renvoyer de Versailles une Mme Gourbillon', sa lectrice, qui, au lieu de remplir ses fonctions, remplissait sans cesse les flacons qu'elle apportait à sa princesse. Ce renvoi demandé par Monsieur a été exécuté d'après un ordre pris du Roi par M. de Villedeuil. Mais on n'a pas eu la prudence de s'emparer de -plus de deux cents lettres que cette vilaine femme a de Madame, lettres qui pourront bien être portées en Angleterre et y être imprimées. »
A propos d'un mariage princier en projet, le marquis, le 22, fait ces réflexions :
« M B le duc d'Angoulême va être promis à la fille aînée de Mgr le duc d'Orléans, et les mariages devraient toujours se faire ainsi avec nos princes de la famille royale, plutôt que d'en aller chercher dans des races étrangères. Mme la comtesse d'Artois, princesse piémontaise, est bonne et douce, mais nulle ; Madame, princesse piémontaise également, est maussade et ivrogne, et ces jours passés, il a fallu renvoyer de Versailles une Mme Gourbillon', sa lectrice, qui, au lieu de remplir ses fonctions, remplissait sans cesse les flacons qu'elle apportait à sa princesse. Ce renvoi demandé par Monsieur a été exécuté d'après un ordre pris du Roi par M. de Villedeuil. Mais on n'a pas eu la prudence de s'emparer de -plus de deux cents lettres que cette vilaine femme a de Madame, lettres qui pourront bien être portées en Angleterre et y être imprimées. »
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La comtesse de Provence et sa favorite, Catherine de Gourbillon : une liaison amoureuse
Ha mais oui ! La fameuse affaire comtesse de Provence-Gourbillon ! Et en février 1789 aussi pour ne rien arranger, à quelques mois de la convocation des États généraux ! Pas très "judicieux" pour le pouvoir royal !
Bombelles, quel irremplaçable informateur pour nous ce marquis, parle du projet de mariage du duc d'Angoulême et d'Adélaïde d'Orleans.
J'avais il y a quelques années diffusé des posts complets sur ce projet à la "Conciergerie", avec des extraits de la plume de Mr de Vireu, ambassadeur de France à Parme, sous le titre "Un mariage manqué du duc d'Angouleme".
Si l'un d'entre nous souhaite le transférer ici, ce ne serait que bénéfique pour le forum car il lui revient de droit. Je n'ai pas les lumières techniques pour le faire de mon côté.
Madame s'adonnait déjà au vice de la boisson, cela n'avait pas amélioré son caractère impérieux, ses femmes de chambre ne l'appréciait guère en raison de l'instabilité et de la mobilité pas toujours logique de son tempérament, l'alcool y étant pour quelque chose évidemment.
Bombelles, quel irremplaçable informateur pour nous ce marquis, parle du projet de mariage du duc d'Angoulême et d'Adélaïde d'Orleans.
J'avais il y a quelques années diffusé des posts complets sur ce projet à la "Conciergerie", avec des extraits de la plume de Mr de Vireu, ambassadeur de France à Parme, sous le titre "Un mariage manqué du duc d'Angouleme".
Si l'un d'entre nous souhaite le transférer ici, ce ne serait que bénéfique pour le forum car il lui revient de droit. Je n'ai pas les lumières techniques pour le faire de mon côté.
Madame s'adonnait déjà au vice de la boisson, cela n'avait pas amélioré son caractère impérieux, ses femmes de chambre ne l'appréciait guère en raison de l'instabilité et de la mobilité pas toujours logique de son tempérament, l'alcool y étant pour quelque chose évidemment.
Dominique Poulin- Messages : 7009
Date d'inscription : 02/01/2014
Re: La comtesse de Provence et sa favorite, Catherine de Gourbillon : une liaison amoureuse
En même temps, pauvre femme, avec un mari pareil, il y a de quoi tomber en dépression. Un pervers !
Elle rêvait d'être reine, elle est juste la deuxième dame du royaume, tellement, mais tellement moins éclatante que la première !
On est loin d'Henriette d'Angleterre qui pouvait facilement jouer le rôle brillant attendu d'une reine, ce que ne pouvait faire la pauvre Marie-Thérèse. La comtesse de Provence s'est crue plus intelligente que sa belle-soeur, cependant les charmes de Marie-Antoinette restaient les plus forts.
La jalousie est un vilain défaut, mais si l'on se place de son point de vue, il y a de quoi être malheureuse.
Pour couronner le tout, elle n'eut pas d'enfant. Elle aurait pu au moins avoir un but dans la vie, trouver un bonheur dans son rôle maternel. Même pas !
C'était, ne l'oublions pas non plus, la seule chose qui lui était demandée en tant que princesse.
Alors certes, elle était méchante, laide, alcoolique, mais la pauvre, il y a de quoi en devenir aigrie.
On parle aussi qu'en plus de l'alcool, sa lectrice la consolait d'une manière qui rajoutait à la mauvaise réputation de la princesse.
J'espère au moins pour elle qu'elle ait pu trouver un peu de réconfort dans ses bras.
C'est d'autant plus cruel de la lui retirer.
Elle rêvait d'être reine, elle est juste la deuxième dame du royaume, tellement, mais tellement moins éclatante que la première !
On est loin d'Henriette d'Angleterre qui pouvait facilement jouer le rôle brillant attendu d'une reine, ce que ne pouvait faire la pauvre Marie-Thérèse. La comtesse de Provence s'est crue plus intelligente que sa belle-soeur, cependant les charmes de Marie-Antoinette restaient les plus forts.
La jalousie est un vilain défaut, mais si l'on se place de son point de vue, il y a de quoi être malheureuse.
Pour couronner le tout, elle n'eut pas d'enfant. Elle aurait pu au moins avoir un but dans la vie, trouver un bonheur dans son rôle maternel. Même pas !
C'était, ne l'oublions pas non plus, la seule chose qui lui était demandée en tant que princesse.
Alors certes, elle était méchante, laide, alcoolique, mais la pauvre, il y a de quoi en devenir aigrie.
On parle aussi qu'en plus de l'alcool, sa lectrice la consolait d'une manière qui rajoutait à la mauvaise réputation de la princesse.
J'espère au moins pour elle qu'elle ait pu trouver un peu de réconfort dans ses bras.
C'est d'autant plus cruel de la lui retirer.
Dernière édition par Reinette le Sam 09 Sep 2017, 19:58, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: La comtesse de Provence et sa favorite, Catherine de Gourbillon : une liaison amoureuse
Eh bien ! Il n'y va pas par quatre chemins !Mme de Sabran a écrit: d'Artois, princesse piémontaise, est bonne et douce, mais nulle ; Madame, princesse piémontaise également, est maussade et ivrogne, et ces jours passés, il a fallu renvoyer de Versailles une Mme Gourbillon', sa lectrice, qui, au lieu de remplir ses fonctions, remplissait sans cesse les flacons qu'elle apportait à sa princesse.
J'aime beaucoup son : la comtesse d'Artois (...) est bonne et douce, mais nulle.
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: La comtesse de Provence et sa favorite, Catherine de Gourbillon : une liaison amoureuse
Chère Reinette,
Je pense que la comtesse de Provence n'était pas gâtée par la nature, c'est incontestable, visage un peu étrange peut-être pour l'époque, angles chevalins, nez trop fort, yeux beaux et bruns, sourcils noirs trop fournis qui appellent une épilation régulière pour assouplir le regard, cheveux bruns sans beauté particulière, front trop bas. Petite, plutôt frêle jeune, mais l'oisiveté et la gourmandise aidant, elle devint assez plantureuse. Puis, sa santé se dégradant, de graves problèmes biliaires et une decalcification sévère et précoce, la rendirent presque handicapée à la fin de sa vie
Je pense que la comtesse de Provence n'était pas gâtée par la nature, c'est incontestable, visage un peu étrange peut-être pour l'époque, angles chevalins, nez trop fort, yeux beaux et bruns, sourcils noirs trop fournis qui appellent une épilation régulière pour assouplir le regard, cheveux bruns sans beauté particulière, front trop bas. Petite, plutôt frêle jeune, mais l'oisiveté et la gourmandise aidant, elle devint assez plantureuse. Puis, sa santé se dégradant, de graves problèmes biliaires et une decalcification sévère et précoce, la rendirent presque handicapée à la fin de sa vie
Dominique Poulin- Messages : 7009
Date d'inscription : 02/01/2014
Re: La comtesse de Provence et sa favorite, Catherine de Gourbillon : une liaison amoureuse
Mon cher Duc, je suis heureux de vous savoir parmi nous. Soyez le très bienvenu.
Suite à votre enigme de samedi soir sur la lettre de la comtesse de Provence, je suis intéressé afin de savoir si vous avez eu un accès direct ou indirect de sa correspondance car vous avez posté un extrait de lettre manuscrite.
Grand merci d'avance et au plaisir de vous lire.
Suite à votre enigme de samedi soir sur la lettre de la comtesse de Provence, je suis intéressé afin de savoir si vous avez eu un accès direct ou indirect de sa correspondance car vous avez posté un extrait de lettre manuscrite.
Grand merci d'avance et au plaisir de vous lire.
Dominique Poulin- Messages : 7009
Date d'inscription : 02/01/2014
Re: La comtesse de Provence et sa favorite, Catherine de Gourbillon : une liaison amoureuse
Merci, cher Dominique. J'ai effectivement pu consulter l'intégralité de la correspondance de la comtesse de Provence avec Mme de Gourbillon aux archives nationales il y a quelques mois. Une lecture, comment dirais-je... étonnante !
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3227
Date d'inscription : 04/11/2017
Re: La comtesse de Provence et sa favorite, Catherine de Gourbillon : une liaison amoureuse
Racontez moi Duc !! Vous avez tout lu ? Des taches d'encre ? Des larmes ?
Connaissez-vous le vicomte de Reiset et Charles Dupechez qui sont les biographes de la comtesse de Provence ?
Connaissez-vous le vicomte de Reiset et Charles Dupechez qui sont les biographes de la comtesse de Provence ?
Dominique Poulin- Messages : 7009
Date d'inscription : 02/01/2014
Re: La comtesse de Provence et sa favorite, Catherine de Gourbillon : une liaison amoureuse
Je n'ai pas encore tout lu, cher Dominique, car il y a beaucoup de pages et la comtesse écrivait comme une cochonne (et non l'inverse).
J'ai lu la biographie de Charles Dupechez ("la reine velue") que j'ai beaucoup aimée. Je n'ai pour le moment fait que parcourir rapidement celle de Reiset, qui à première vue reste assez en-dessous de la réalité en ce qui concerne la liaison de la comtesse avec sa lectrice. Qu'en pensez-vous ? Je crois comprendre que vous êtes le spécialiste des deux soeurs.
J'ai lu la biographie de Charles Dupechez ("la reine velue") que j'ai beaucoup aimée. Je n'ai pour le moment fait que parcourir rapidement celle de Reiset, qui à première vue reste assez en-dessous de la réalité en ce qui concerne la liaison de la comtesse avec sa lectrice. Qu'en pensez-vous ? Je crois comprendre que vous êtes le spécialiste des deux soeurs.
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3227
Date d'inscription : 04/11/2017
Re: La comtesse de Provence et sa favorite, Catherine de Gourbillon : une liaison amoureuse
Oui, le vicomte de Reiset dans sa biographie de 1913 n'admet pas la liaison saphique de la comtesse de Provence ; il présente la relation de Madame et de Marguerite de Gourbillon sous l'angle d'une grande amitié, mais pas davantage, et il a occulté les extraits les plus révélateurs de leur liaison.
Ces extraits omis par le vicomte ont été révélés par Charles Dupechez dans son livre "La Reine Velue".
L'ouvrage de Mr de Reiset présente certes une princesse malheureuse, mais il réfute la faillite de son mariage et le mauvais caractère de Marie-Josephine de Savoie. En revanche, il reconnait à demi mot son alcoolisme.
Ces extraits omis par le vicomte ont été révélés par Charles Dupechez dans son livre "La Reine Velue".
L'ouvrage de Mr de Reiset présente certes une princesse malheureuse, mais il réfute la faillite de son mariage et le mauvais caractère de Marie-Josephine de Savoie. En revanche, il reconnait à demi mot son alcoolisme.
Dominique Poulin- Messages : 7009
Date d'inscription : 02/01/2014
Re: La comtesse de Provence et sa favorite, Catherine de Gourbillon : une liaison amoureuse
Dupechez ne nous la rend pas antipathique. Ce qui m'a marqué c'est son extrême isolement. Elle se tenait à l'écart de la Cour, qu'au fond elle méprisait. Le passage le plus extraordinaire de sa correspondance est celui où elle narre la scène entre l'ambassadeur de Piémont et le comte de Provence, au cours de laquelle ce dernier cherche à se défausser de ses responsabilités au sujet de la lettre de cachet émise à l'encontre de Mme de Gourbillon.
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3227
Date d'inscription : 04/11/2017
Re: La comtesse de Provence et sa favorite, Catherine de Gourbillon : une liaison amoureuse
La biographie de Mr de Reiset est édulcorée et pompeuse, mais elle est loin d'être négligeable. Il est le premier érudit a avoir eu accès à sa correspondance privée et il a fourni des informations intéressantes sur sa propriété de Montreuil, et les pérégrinations de son exil.
Il a eu accès également aux archives de la famille royale d'Italie, le journal du Duc de Genevois, frère de Marie-Joséphine etc.
L'écriture du vicomte ne m'a pas séduite, elle est lourde et empruntée, mais j'ai eu plaisir à découvrir les renseignements révélés.
Il a eu accès également aux archives de la famille royale d'Italie, le journal du Duc de Genevois, frère de Marie-Joséphine etc.
L'écriture du vicomte ne m'a pas séduite, elle est lourde et empruntée, mais j'ai eu plaisir à découvrir les renseignements révélés.
Dominique Poulin- Messages : 7009
Date d'inscription : 02/01/2014
Re: La comtesse de Provence et sa favorite, Catherine de Gourbillon : une liaison amoureuse
Et pourtant c'est certainement Monsieur qui a facilité la délivrance de cette lettre de cachet auprès du Roi.
Pour l'entretien entre Monsieur et le Comte de Cordon, oui, il est assez extraordinaire. Quand Mr de Cordon dit qu'il parle au nom du roi de Sardaigne, sur le traitement qu'on impose à sa fille, le comte de Provence rentre dans sa cravate.
Pour l'entretien entre Monsieur et le Comte de Cordon, oui, il est assez extraordinaire. Quand Mr de Cordon dit qu'il parle au nom du roi de Sardaigne, sur le traitement qu'on impose à sa fille, le comte de Provence rentre dans sa cravate.
Dernière édition par Dominique Poulin le Lun 06 Nov 2017, 11:59, édité 1 fois
Dominique Poulin- Messages : 7009
Date d'inscription : 02/01/2014
Re: La comtesse de Provence et sa favorite, Catherine de Gourbillon : une liaison amoureuse
Quant à l'isolement, moi aussi je ne comprends pas.
Une énorme maison, d'enormes moyens financiers, pratiquement pas d'amis, je ne comprends pas dans la mesure ou cette princesse avait beaucoup d'esprit au contraire de la comtesse d'Artois qui n'en avait aucun et souffrait sans doute d'une altération intellectuelle et d'une forme de phobie sociale.
Une énorme maison, d'enormes moyens financiers, pratiquement pas d'amis, je ne comprends pas dans la mesure ou cette princesse avait beaucoup d'esprit au contraire de la comtesse d'Artois qui n'en avait aucun et souffrait sans doute d'une altération intellectuelle et d'une forme de phobie sociale.
Dominique Poulin- Messages : 7009
Date d'inscription : 02/01/2014
XXXXXXXX
Dominique Poulin a écrit:
Pour l'entretien entre Monsieur et le Comte de Viry, oui, il est assez extraordinaire. Quand Viry dit qu'il parle au nom du roi de Sardaigne, sur le traitement qu'on impose à sa fille, le comte de Provence rentre dans sa cravate.
J'ai retrouvé la lettre de la comtesse de Provence à Mme de Gourbillon, dans laquelle elle narre l'entretien ( mythique ! ) entre l'ambassadeur de Sardaigne (Monsieur de Cordon) et le comte de Provence, au sujet de l'exil de Mme de Gourbillon, et de "l'injure" ainsi faite à la comtesse de Provence, soupçonnée d'être sa maîtresse. Voici :
Transcription :
"Je viens de voir l'ambassadeur qui a eu son audience. Monsieur a paru très embarrassé, il a commencé par dire qu'il avait eu des raisons pour vous demander votre démission. A quoi, a répondu l'ambassadeur, qu'il n'était pas chargé de se mêler de l'intérieur du ménage, que sa mission se portait sur un acte public d'autorité qui était injurieux pour moi. Monsieur a dit qu'il ne le comprenait pas. Monsieur de Cordon s'est expliqué plus clairement et a demandé la levée de l'ordre qui vous exile sur le champ. Monsieur a balbutié et dit :
- "Je n'y suis pour rien, j'ignore ce qui a pu la lui procurer mais c'est le Roy qui l'a voulu".
- "On ne dit pas cela dans le monde" a repris Monsieur de Cordon "et ce détour n'est pas digne d'un aussi grand prince. Je vais donc m'expliquer plus clairement : c'est de la part du Roy mon maître et votre beau père que je suis chargé de demander une satisfaction publique et pour fermer la bouche à des propos injurieux pour Madame, et qui rejaillissent sur vous."
- "Sur moi ! " s'est écrié Monsieur.
- "Oui sur vous. On vous blâme. On fait des gorges chaudes et on vous fait jouer un rôle qui n'est pas digne de vous."
- "Monsieur, vous vous oubliez", a repris Monsieur en colère.
- "Non, je ne suis pas M. de Cordon dans ce moment-ci, je parle au nom d'un Roy et d'un père. Je le représente, il est roy, vous ne l'êtes pas, ainsi je ne peux pas m'oublier."
Un ton si nouveau l'a pétrifié. M. de Cordon a dit :
- "Est-ce Monsieur ou le Roy, qui l'ont voulu, il faut que je sache."
- "C'est le Roy", a répondu Monsieur.
- "Eh bien", dit l'ambassadeur, "je vais demander une audience au Roy et promettez-moi de ne pas mettre obstacle à mes demandes."
- "Je vous en donne ma parole d'honneur", a dit Monsieur."
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3227
Date d'inscription : 04/11/2017
Re: La comtesse de Provence et sa favorite, Catherine de Gourbillon : une liaison amoureuse
Cher Duc, La reproduction manuscrite de ces lettres est à ma connaissance UNIQUE sur Internet. Je pense que vous êtes le premier à l'avoir fait et je vous délivre à cette occasion mes très grands remerciements.
Dominique Poulin- Messages : 7009
Date d'inscription : 02/01/2014
Re: La comtesse de Provence et sa favorite, Catherine de Gourbillon : une liaison amoureuse
Tout le plaisir est pour moi, cher Dominique.
Cette correspondance recèle des pépites. Certains passages, jamais exploités par les historiens, contiennent des informations importantes sur Marie-Antoinette. Je vous en ferai part un de ces jours dans le sujet adéquat.
Cette correspondance recèle des pépites. Certains passages, jamais exploités par les historiens, contiennent des informations importantes sur Marie-Antoinette. Je vous en ferai part un de ces jours dans le sujet adéquat.
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3227
Date d'inscription : 04/11/2017
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