Une idylle amoureuse entre le docteur Dassy et Madame Elisabeth ?

Une idylle amoureuse entre le docteur Dassy et Madame Elisabeth ?   ...    
 C'est l'hypothèse, que dis-je, la conviction d'Anne Bernet, biographe de la princesse .  
Attention !  en toute chasteté, n'est-ce pas, sainteté oblige .    

Cependant, en ce mois de novembre 1785, si les pensées d'Elisabeth se trouvaient occupées du docteur Dassy, c'était parce qu'il lui semblait seul apte à s'occuper intelligemment de Mme de Raigecourt.    En effet, son amie  " Rage " , très fatiguée par une grossesse difficile, avait absolument tenu à accompagner malgré tout Mme Elisabeth lors du voyage de la Cour à Fontainebleau . Le matin de la Toussaint, au lieu de se rendre à la messe, elle resta alitée.   Elisabeth n'avait aucune confiance en les praticiens attachés à la famille royale.



Sa cousine, Louise de Condé, pour mieux renoncer à l'amour d'un officier breton avait pris le voile .    Si Louise de Condé, seulement princesse du sang, avait renoncé à ses sentiments envers un garçon de bonne noblesse, que dire d'Elisabeth et du docteur Dassy ? Rien... Cet amour n'existait pas parce qu'il ne pouvait exister .

Quand elle eut compris cela, Elisabeth décida de l'attitude à tenir avec Dassy : celle qu'elle avait toujours tenue, simple et naturelle, confiante et amicale.  ( ... )  Ils se joueraient jusqu'à la fin la comédie mutuelle de la bonne amitié, pour conserver le droit de se voir, se parler, discuter de tant de choses qui leur tenaient à coeur et ne se diraient jamais qu'ils s'aimaient et s'aimeraient toujours .

C'était la sagesse même .

Lorsque, en cet automne 1785, Elisabeth écrirait à Marie de Mauléon : " Il m'en coûte bien ( ... ) d'être une princesse.  C'est une terrible charge souvent mais jamais elle n'est plus désagréable que lorsqu'elle empêche le coeur d'agir ", elle ferait allusion à l'empêchement où l'étiquette la mettait de rester près de ses amies dans le malheur ( * ) , mais aussi à cette impossibilité d'exprimer ses sentiments envers un homme qui n'avait pour défaut que de n'être pas né sur les marches d'un trône .

( * )  Marie de Mauléon et Rage, toutes deux deux nées de Causans,  étaient soeurs.
Mme de Raigecourt accoucha d'un petit garçon qui n'eut que le temps d'être baptisé Stanislas et mourut.

Au printemps de l'année 1787, alors que Madame Elisabeth était toute à l'installation de Montreuil, ses serres, sa fermette, dans le plus grand secret elle chargeait le docteur Dassy de négocier pour elle en sous-main l'achat de terrains à Fontainebleau où elle comptait, d'ici quelques années, faire bâtir sa véritable maison.  Voulait-elle disposer d'un pied-à-terre bellifontain qui lui permettrait, loin des longs séjours automnaux de la Cour, de demeurer à l'écart ?   Ou était-ce un réel désir de prendre ses distances d'avec Versailles ?

Au printemps 1789,  Elisabeth tout en veillant aux ultimes aménagements de Montreuil, remplissait en cachette des carnets de croquis destinés au château imaginaire qu'elle se ferait construire, bientôt, à Fontainebleau, où le docteur Dassy " cet homme qui est si beau ... "  avait trouvé le terrain idéal.   Afin de l'en remercier, elle avait choisi avec un soin infini un ouvrage de piété qu'elle avait fait relier et comptait lui offrir, seule marque d'attention et de tendresse qu'elle pourrait jamais se permettre avec lui.  Non que le jeune médecin fût dévot, c'était même le contraire,  mais justement parce qu'elle comptait sur leurs sentiments inavoués pour le ramener à la pratique religieuse : si Dassy n'ouvrait pas le livre pour l'amour de Dieu, il l'ouvrirait pour l'amour d'elle .

Eté 90 :  Elisabeth exhorte son frère Artois, émigré, à ne pas se laisser décourager par l'attitude du couple royal : " Secourez-les malgré eux ! "   ( ... ) se fiant à son réseau de courriers, d'amis sûrs, de passeurs, au cher docteur Dassy, " l'homme si beau " et si fidèle, qui emportait ses lettres des Tuileries et lui rapportait les réponses, jeu qui n'allait pas sans péril ...

Octobre 90, rien ne va plus, la Révolution met le pays cul par-dessus tête .  
Louis XVI manque toutes les occasions d'évasion ...
Le découragement s'emparait même des plus fidèles . Le docteur Dassy, désormais plus agent de liaison que médecin, dont les ordonnances fournissaient à la princesse un code si pratique, n'était pas loin de trouver le cas désespéré et, dans son impossible amour pour Elisabeth, qu'il eût tant voulu mettre à l'abri, la suppliait d'user, tant qu'ils le pouvaient, de leur filière d'évasion.  Elle ne lui laissa aucune illusion : jamais elle ne partirait seule, sans lui dire qu'il lui arrivait d'en mourir d'envie, qu'il lui fallait tout le sens qu'elle avait de sa naissance pour ne pas rêver d'un autre avenir.

A Louise de Raigecourt, confidente discrète de ses sentiments, elle confia :  
" J'ai vu l'homme qui est si beau; il est un peu à la désespérade.  Son malade ( Louis XVI ) a toujours de l'engourdissement dans les jambes et il craint que cela ne gagne tellement les jointures qu'il n'y ait plus de remède. "

Pour plus de sûreté, peut-être parce qu'elle se sentait faiblir, fin novembre, Elisabeth accomplit un dernier sacrifice, en obtenant du comte de Provence qu'il accordât la succession de son médecin, récemment décédé au docteur Dassy.  Ainsi, c'en serait fait : elle ne reverrait plus  " cet homme qui est si beau " et qu'elle aimait tant .

Et puis il y a ce voyage de Varennes lors du retour duquel Elisabeth doit se défendre des mains baladeuses de Pétion, Pauvre Elisabeth " dans l'âge des passions " en effet, qui n'a jamais permis au beau, au merveilleux, au bien aimé Dassy le moindre geste tendre .

Sur le chemin de l'échafaud, le 10 mai 1794  



On prétend qu'on ne meurt pas d'amour ni de chagrin.  Le docteur Dassy prouvera le contraire. Il ne survivra pas à celle qu'il a adorée en silence .
( note trouvée dans les papiers du comte Ferrand, qui le tenait de Mme veuve Dassy . )

Chere Eli,

Le docteur François Dassy, est-ce un personnage réel?
Si oui,   Que sait-on de Lui?

Leos

Justement,  cher Leos, je ne trouve rien ...  

Cette piste peut-être ?  
Madame Élisabeth et le docteur Dassy - Archives des Yvelines
archives.yvelines.fr › arkotheque › consult_fonds › fonds_seriel_detail
Auteur personne physique Mollard, Jean-Pierre (19..--?.), Auteur ... Editeur Académie de Versailles ... Titre de la collection Revue de l'Histoire de Versailles.

Ah si ! Je trouve également le docteur Dassy dans la biographie de Monique de Huertas .

Notre Marie-Antoinette est formidable !!!

MARIE ANTOINETTE a écrit:

Voici le texte promis, désolée de sa présentation, mais j'ai du prendre chaque page en photo  - il vous suffit de tirer sur papier ledit texte pour pouvoir le lire plis facilement.

MARIE ANTOINETTE

Oh ça, c'est tout mignon :

Ches amis, Chere Eli
Merci beaucoup .. c'est un article intéressant ..
il y a sa date de naissance, je n'ai pas trouvé la date du décès ..
Mais c'est une histoire intéressante. Il semble que madame Elisabeht ait eu une âme proche ..
Leos

Leos a écrit:
il y a sa date de naissance, je n'ai pas trouvé la date du décès ..

Si si, cher Leos, le 2 germinal de  l'an III .  
Soit le 22 mars 1795.

Leos a écrit:
Mais c'est une histoire intéressante. Il semble que madame Elisabeth ait eu une âme proche ..
Leos

Une âme proche, comme c'est joliment dit ...  

En fait, au début du printemps, voilà que Rage s'était couverte subitement de boutons.  Elle crut avoir attrapé la variole.   Il ne s'agissait que d'une simple rubéole, mais Dassy posa le diagnostic en termes si savants qu'ils sentaient son Diafoirus.
 Mme de Mauléon voulut tourner le médecin en ridicule ...  au grand dam d'Elisabeth qui monta aussitôt au créneau pour le défendre !  

A mon avis, ce battement de coeur entre Madame Elisabeth et le docteur Dassy est tout à fait possible, mais je ne dirais pas en l'état des sources, vraisemblable. On a des indices, mais des preuves tangibles, non pas. Mais on sent entre nos deux comparses, une inflexion oui, une grande confiance, une considération qui pourrait dériver les frontières d'un sentiment tendre. Pourquoi pas ?
On connaît l'idylle de Louise de Condé ; la duchesse de Bourbon a aimé et a accouché d'une petite fille qui n'était pas de son mari ; une princesse réputée austère comme Madame Louise a été courtisée par un garde du corps que son père éloigna précipitamment ; alors oui, pourquoi pas, Madame Elisabeth

Comment vivre sans aimer que diable ! C'est triste sans cela ! On en meurt pardieu !

Je ne croyais pas non plus, à première lecture qu'il y eut entre eux autre chose qu'une profonde amitié , quoique j'aie bien noté dans sa correspondance avec Rage et Bombe qu'Elisabeth nomme invariablement Dassy l'homme qui est si beau .

Mais elle l'avoue elle-même : M. Dassy, médecin à Fontainebleau, et pour lequel j'ai une petite passion dans le coeur ...
Y avait-il réciprocité ?

Dominique Poulin a écrit: une princesse réputée austère comme Madame Louise a été courtisée par un garde du corps que son père éloigna précipitamment (

... ainsi que sa soeur, Madame Adélaïde, avec le même scénario de la part de Louis XV qui prend le mors aux dents et éloigne le garde du corps sur-le-champ.
Et que dire de la duchesse d'Orléans ( veuve d'Egalité ) qui se toque éperdument d'un simple gendarme au point d'envoyer au diable ses enfants ingrats !

Dominique Poulin a écrit: alors oui, pourquoi pas, Madame Elisabeth

Je préfère aussi. Cela rend Madame Elisabeth beaucoup plus " humaine " . Cette obsession de Dieu ne l'aura donc pas complètement annihilée. Cependant la " sainteté " ( bouh !!! ) l'aura préservée de la surprise des sens que Simone Bertière suppose entre Marie-Antoinette et Fersen . Elisabeth ne succombe certainement pas.

Dominique Poulin a écrit:
Comment vivre sans aimer que diable ! C'est triste sans cela ! On en meurt pardieu !

Sans doute !

Le docteur Dassy fut en affaires avec Alexandre de Beauharnais (WEB).

Vous avez des détails à nous communiquer sur le docteur Dassy ( ou bien des sources ) , cher Pilayrou ?
Je cherchouille sur le net ...

Ah mais oui !

Les Beauharnais, une fortune antillaise

En 1791, Alexandre de Beauharnais peut, avec sa femme et sa marraine Mme de Renaudin, remettre devant Maître Trutat un capital de 12 000 livres à la dame Catherine-Charlotte Regnaudin, femme d'Augustin Dassy, docteur en médecine et médecin du château et des hôpitaux de Fontainebleau, laquelle lui garantit le 10 mai 1791 une rente annuelle et perpétuelle de 600 livres payable " à ladite dame Renaudin, sa vie durant, et après elle à M. le sieur de Beauharnais ", héritier de ses droits avec son épouse .

Qu'est-ce que signifie ce jargon de notaire, en avez-vous idée ?!

Simplement que les Beauharnais déposent auprès de Mme Dassy un capital et en échange recevrons une rente à vie.

Merci, mon petit Lulu, mais l'intérêt de prendre ces dispositions m'échappe ...

Mme de Sabran a écrit:

Mais elle l'avoue elle-même : M. Dassy, médecin à Fontainebleau, et pour lequel j'ai une petite passion dans le coeur ...

C'est énorme. Quelle est la source de cette phrase ? La correspondance de Mme Elisabeth ?

Je vais chercher !

J'ai trouvé !

A LA MARQUISE DE CAUSANS .

22 novembre 1785.

Enfin, mon cœur, vous avez eu vous-même des nouvelles de Haigecourt. Voilà , j'espère , toutes vos inquiétudes et vos sollicitudes maternelles finies : nous n'avons plus qu'à penser et à souhaiter d'arriver à l'heureux jour où on lui permettra de monter en voiture. Sur cela, je partagerai vivement votre impatience; car j'avoue qu'il m'ennuie de la sentir à Fontainebleau. Mais aussi c'est le seul sentiment que j'éprouve dans son séjour : l'inquiétude ne s'y mêle en rien. Je sais qu'elle est bien, et très- bien ; que Loustonneau , qui en a bien soin , est content ; que M. Dassy (médecin de Fontainebleau, et pour lequel j'ai une petite passion dans le cœur) , est aussi très- satisfait ; que madame de Lastic , qui aime bien Raigecourt, et qui lui en donne une grande preuve dans ce moment, m'écrit une lettre bien folle : tout cela me fait juger que nous le serions si nous pensions à nous inquiéter.

Madame Elisabeth honorait le médecin Dassy de sa confiance et de ses bontés. En lui faisant un jour présent de son portrait et d'un livre de prières, la Princesse ajouta : « Je sais bien, monsieur Dassy, que vous n'êtes pas dévot, mais au moins vous recevrez ce livre pour l'amour de moi. Je vous sais tant de gré d'avoir guéri mon amie, que si M. Le Monnier se retiroit (je ne puis l'en prier : il est si vieux!), vous pouvez être sûr que vous le remplaceriez. » M. boutron-Charlard possède dans son cabinet un billet sans date, adressé au comte de Saint- Priest , pour recommander ce médecin :

« Je m'intéresse beaucoup, dit-elle, au sieur Dassy; et monsieur de Saint-Priest me fera grand plaisir de lui accorder la place qu'il demande. La conduite qu'il a tenue depuis dix-huit mois mérite que le Roy le récom- pense dans ce moment-cy. »
Elisabeth. »

M. Dassy répondait à la confiance et aux bontés de Madame Elisabeth par une profonde vénération, un respectueux attachement et une grande reconnaissance. Les malheurs de cette angélique et infortunée Princesse affectèrent profondément sou cœur. Rentrant un jour chez lui, madame Dassy, frappée du changement inopiné qu'elle aperçut en toute sa
personne, se hâta de lui en demander la cause : « J'ai reçu le coup de la mort, » dit-il en fondant en larmes. Je viens de rencontrer et de reconnaître dans une charrette!... un ange allant à l'échafaud !... » Il se mit au lit, et peu de jours après il n'existait plus. ■ (Note trouvée dans les papiers du comte Ferrand, à lui communiquée par madame Georgest née Darnay, qui tenait ces renseignements de la bouche de madame Dassy. Voir V Eloge historique de Madame Elisabeth, par Ferrand, édité en 1861, p. 278).
https://archive.org/stream/bub_gb_Rn7hkyAF0kAC/bub_gb_Rn7hkyAF0kAC_djvu.txt

Bravo.

Qui est cette marquise de Causans ? Elle devait être bien proche de Mme Elisabeth pour qu'elle se confie ainsi à elle.

Son chagrin d'amour est peut-être la cause de son sacrifice : ne pouvant pas assouvir sa passion, elle a préféré rester avec son frère et mourir avec lui.

Ben voyons ! c'est la mère de Rage et de Mauléon . Elle est mourante, la pauvrette, et disparaîtra presque en même temps que son petit-fils Stanislas ...

Duc d'Ostrogothie a écrit:

Son chagrin d'amour est peut-être la cause de son sacrifice : ne pouvant pas assouvir sa passion, elle a préféré rester avec son frère et mourir avec lui.

... sa " petite " passion

Oui, c'est possible .
Cela prouverait une fois de plus, si besoin était, que ni le rang, ni la naissance,  non plus que l'éducation n'empêchent les princesses d'aimer .

Mme de Sabran a écrit:

Duc d'Ostrogothie a écrit:

Son chagrin d'amour est peut-être la cause de son sacrifice : ne pouvant pas assouvir sa passion, elle a préféré rester avec son frère et mourir avec lui.

...   sa  " petite " passion  

Cette expression "petite passion" de Mme Elisabeth est quelque peu contradictoire ne trouves-tu pas ?   Il n'y a pas de "petites" passions. La passion est "un état affectif et intellectuel assez puissant pour dominer la vie de l'esprit, par l'intensité de ses effets ou par la permanence de son action" nous dit le Petit Robert .

L'emploi de cette expression quelque peu déroutante dénote une forme de conflit intérieur chez Mme Elisabeth. A-t-elle cherché à s'interdire les sentiments qu'elle éprouvait pour Dassy ? Cela pourrait expliquer sa fuite en avant sous la Révolution : désespérée, elle n'avait rien à perdre. Elle aurait ainsi rejoint la longue liste de toutes ces princesses auxquelles l'amour avait été interdit, et qui s'étaient réfugiées dans la religion : je pense à Mesdames Tantes notamment. Faute de pouvoir assouvir sa passion pour Dassy, Mme Elisabeth a vécu sa "passion du Christ", le sacrifice ultime...

Quel contraste, en tout cas, avec Marie-Antoinette qui refusa de s'interdire quoi que ce soit et dont il n'était "guère douteux pour les intimes qu'elle n'eût cédé à la passion de monsieur de Fersen", dixit la comtesse de Boigne.

Oui, le terme " passion " , de la plume de Madame Elisabeth si confite en religion,  ne saurait être anodin.
 Il est pesé, senti :   passion = souffrance.

Madame Elisabeth est une sainte,  Marie-Antoinette une vraie femme !  
Les deux ( différemment ) forcent l'admiration .

Voici une nouvelle lettre, ou du moins l'extrait d'une lettre que Madame Elisabeth adresse à Marie de Causans  ( Mauléon ) .   Elisabeth affecte un ton badin pour plaisanter sur son petit crush pour Dassy, mais elle est très frappée par la mort à Montreuil de l'un de ses employés.  Cet homme venait de faire un malaise en travaillant aux jardins de la princesse. Elle l'avait fait transporter chez lui, où il avait été administré et avait rendu le dernier soupir.

Nous sommes toujours en novembre 1785

J'ai bien été promener à Montreuil tous ces jours-ci, et j'y ai joui de l'agréable spectacle d'un agonisant : un nommé Pécher, que votre sœur connoit, y est mort en six heures de temps. Je suis fâchée de sa mort : c'étoit un homme intelligent et actif . Ce spectacle-là fait faire de bien bonnes réflexions. Je lui ai vu recevoir le bon Dieu : je ne crois pas que cela s'efface de longtemps de ma mémoire. Priez pour que j'en profite.

Vous sentez que je n'ai pas été peu touchée de l'empressement que vous avez à remonter toutes les deux dans vos chambres. Pour moi, dans pareille occasion, j'interromps tout pour dire que vous êtes bien aimables. La conversation eut-elle tous les attraits possibles, rien ne me fait ce plaisir, surtout lorsqu'il n'est plus question ni de colique ni de mal de côté. Je suis très-aise que vous ayez écrit à Dassy et que vous en soyez aussi éprise : pour moi , je ne me contente pas de l'aimer, c'est une folie ; aussi veux-je le consulter pour cet homme qui est mort, parce que je crois qu'il a été mal traité ; mais, chut! il ne faut pas en parler trop haut.

https://archive.org/stream/bub_gb_Rn7hkyAF0kAC/bub_gb_Rn7hkyAF0kAC_djvu.txt

Elisabeth affecte un ton badin pour plaisanter sur son petit crush pour Dassy

Cela pourrait même ressembler à une bonne blague entre copines, s'il n'y avait pas cette histoire de maison à Fontainebleau dont Dassy s'occupe dans le plus grand secret .    ...