L'actrice et cantatrice Sophie Arnould (1740-1802)

Merci pour cette lettre. Comme quoi elle souhaitait vivre voir humer l'ambiance de son temps..

Sophie Arnould a écrit:
vous êtes parti pour Genève afin de recevoir une couronne de lauriers du Parnasse de la main de M. de Voltaire ; mais vous m’avez laissée seule et abandonnée à moi-même : j’use de ma liberté, de cette liberté si précieuse aux philosophes, pour me passer de vous. Ne le trouvez pas mauvais : je suis lasse de vivre avec un fou qui a disséqué son cocher, et qui a voulu être mon accoucheur dans l’intention sans doute de me disséquer aussi moi-même. Permettez donc que je me mette à l’abri de votre bistouri encyclopédique.

Je reconnais bien là, tout l'esprit de courtisane de Sophie.
Sachant bien faire monter le prix de la valeur qu'elle se donnait. Je vais vite poser sur le post la concernant quelques phrases de son bel esprit.

Mme de Sabran a écrit: Successivement trésorier général de la chancellerie en 1678, trésorier puis secrétaire du roi et son receveur général des parties casuelles, « [...] Bertin avoit encore cette charge en 1702, mais plus tard, sa fortune monta. Le Régent, dès son arrivée au pouvoir, le fit un de ses plus intimes conseillers en matière de finance. En 1697, il quitta la rue Neuve-Saint-Augustin pour la rue Saint-Honoré, où il avoit acheté, pour l'embellir encore, le bel hôtel du doyen des conseillers d'État, Henri Pussort

Est-ce bien le bon M. de Bertin ?
Celui-ci est mort en 1711...
Je pensais qu'il était fait mention du chevalier Bertin...

Excellent !!!  
Merci, mon cher Félix . 

De fait, il y a de l'eau dans le gaz ...  



De fait, de sa relation tumultueuse avec Louis-Léon de Brancas, duc de Lauraguais, Sophie aura quatre enfants, dont Antoine Constant de Brancas, colonel d'Empire, mort à Essling. 

Pour les courtisanes de l'opéra et du théâtre, Sophie a écrit sur son livre:
Les hommes sont classés celon la bourse ou le cœur en plusieurs catégories.
1 Monsieur entreteneur  avoué comme le duc de Lauragais. 
2 Le greluchon l'amant de cœur dont on peut attendre de menus cadeaux
3 Le farfadet, lui est reçu gratis comme une gourmandise. 
4 Le miché est l'amant de passage qui paye.. 

Plus j'en apprends sur ces actrices plus je les aime.

Comte d'Hézècques a écrit:

Est-ce bien le bon M. de Bertin ?
Celui-ci est mort en 1711...
Je pensais qu'il était fait mention du chevalier Bertin...

Voici des détails sur cette liaison, dans lesquels nous retrouvons justement ta citation désopilante de Mlle Arnould :

Le 30  ( décembre 1762 ),  M. Bertin, des parties casuelles, à donné à souper et à dîner chez Mlle Arnould, à M. de Villemur et à M. Begon. On prétend qu'il lui a fait cadeaux, pour ses étrennes, au moins de 12 000 livres d'effets .


Bientôt c'est M. de Monville qui avoue publiquement Mlle Arnould pour sa maîtresse .
                                                                                  ____________

En juillet, rien ne va plus !  


La demoiselle Arnould, de l'Opéra, n'a personne. Le seul Lacroix, son friseur, très aisé dans son état, est devenu l'ami de coeur et " le monsieur". Il dépense même gros avec elle, et cette demoiselle arbore ordinairement l'air de bourgeoisie, à tel point qu'elle se promène en petite robe dans les jardins publics avec sa mère et sa soeur. 

Et puis, à quelques mois de là : 



Melle Arnould tirerait-elle un trait sur sa vie de courtisane ?

Alors ce M. Bertin est peut-être le père du chevalier Bertin...?

En tout cas, ce mariage avec le friseur, ça frise un peu le ridicule, car étant son ami de coeur, à mon avis ce friseur charmant n'était pas pour les femmes

Comte d'Hézècques a écrit:

En tout cas, ce mariage avec le friseur, ça frise un peu le ridicule, 

 

car étant son ami de coeur, à mon avis ce friseur charmant n'était pas pour les femmes  

...   comme le malheureux Rizzio de Marie Stuart ? 
Tu as très certainement raison, car WIKI ne mentionne aucun mariage avec un friseur quel qu'il soit ...

Les aventures de Sophie sont pleines de rebondissements. Et les passions qu'elle a déchaînées, auront mis les fers à plus d'un galant fortuné.

Certes, cher M. Ventier !  Les messieurs faisaient la queue leu-leu dans son boudoir .  Tenez, cela me rappelle une très vieille chanson que Montand interprétait avec tant de talent:  



 avec, en prime, les dangers que cela comporte ...
Car attention, Messieurs, Sophie pourrait bien " poivrer " les imprudents !   




Et voici  la dernière citation de Mlle Arnould dans le Journal de Sartines !  

Ce lieutenant on peut le dire n'aimait pas cette chère Sophie. Se serait elle refusé à lui ? La question reste posée...... J'attends avec une certaine impatience de lire sur le livre de Sophie des citations de ce vilain lieutenant.....

La pensée du jour de Sophie 
Parlant de Mlle Verrière en 1772 et de ses semblables courtisanes du vieux sérail, elle dit:
Une femme galante est un recueil d'historiettes dont l'introduction est le plus joli chapitre. On se le prête, on s'en amuse, mais le livre est bientôt lu. Et alors il ne reste que les vieux erratum......

La citation du jour de Sophie Arnould :
Mlle Lefèvre seconde femme de Mr Dugazon débuta en 1777 à la comédie Italienne le 19 juin par le rôle de Pauline dans le Sylvain. Elle eut grand succès sur ces interprètations. Mais sa beauté compromis sa vertu.
Son mari se plaint et la décria. Sophie fit dire:
Cet homme est bien inconséquent. Il peut penser de sa
femme tout ce qu'il voudra, mais il ne faut pas en dégoûter les autres..... J'adore

Mr ventier a écrit:Il peut penser de sa femme tout ce qu'il voudra, mais il ne faut pas en dégoûter les autres...

... trop drôle !  

Pour vous, cher M. Ventier . 

Joli portrait,effectivement cela devait être une charmante personne. Grand grand merci

Triste journée, pendant la pause que les généreuses et bienfaitrices institutions dans le cadre de mon travail m'autorise pour gagner ma maigre pitence, je viens de refermer la dernière page de Arnoldiana de Mlle Arnould.
Merci très chère Sophie du plaisir immense que j'ai eu à vous lire. Merci à ces filles de l'opéra Mlle Clairon, Mlle Dumesnil, et Mlle Sophie Arnould. Tellement dans l'air de ce 18ème siècle. La reine adorait l'opéra et vous admirait. Et je pense qu'elle enviait votre liberté.
Pour terminer 50 ans après on disait c'est incroyable tout ces gens qui vivent sur les restes de Sophie Arnould...

Oh! je vous remercie tous me m'avoir fait connaître Sophie Arnould dont j'avais entendu parler mais je ne savais même pas qu'elle était née au XVIII. Dans les portraits elle paraît très mignonne. Elle me rappelle " Lola Montes " comtesse de Landsfeld  qui a vécu un siècle après une existence semblable à celle de Sophie.

Chère Teresa Cabarrus, merci pour votre réponse. Je vous encourage à lire Arnoldiana ou vous vous plongerez dans le 18 ème siècle. Celui des actrices courtisanes vous fera  découvrir la vie des filles de l'opéra au temps de Marie Antoinette . Un monde qui disparaîtra en 1789.
Plein d'esprit et d'humour cette Sophie saura vous enchanter. Et vous y croiserez le tout-Paris de cette époque et même la reine Marie Antoinette.

Et n'oublions pas, dans cette galerie de portraits de Sophie Arnould, le ravissant dessin de Carmontelle "Sophie Arnould dans l'opéra PYRAME ET THISBÉ" (1760), conservé au Musée Condé. Gouverneur Morris (celui de notre Forum, bien sûr !) le présente au sein de son magnifique reportage photographique, dédié à l'exposition CARMONTELLE qui s'est tenue à Chantilly, cet automne (voir son sujet dans "Et le XVIIIe siècle aujourd'hui ?)...

Je vous remercie pour cette information