Le palais et le parc de Sans-souci, ou Sanssouci, à Potsdam
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Monsieur de la Pérouse
Lucius
Mme de Sabran
La nuit, la neige
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Le palais et le parc de Sans-souci, ou Sanssouci, à Potsdam
Nous en avons souvent parlé, mais nous n'avions pas encore de sujet consacré au célèbre palais de Sans-souci ou Sanssouci (en allemand : Schloß Sanssouci)*
* Le roi philosophe employait l'orthographe française. Ainsi dans son ouvrage titré Œuvres du philosophe de Sans-Souci qu'il fit éditer à Potsdam en 1760 en français, il l'écrit de la sorte.
Sur le fronton, une virgule est insérée entre les deux mots.
Bronzelettern mit dem Namen des Schlosses am Mittelbau der Südseite
Image : Suse / Commons Wikimedia
J'introduis donc ce sujet avec l'histoire et à la présentation de ce palais, d'après l'article publié sur Wikipedia.
Je ne posterai aucune photographie pour l'instant.
Peut-être que l'un de nos reporters passera par là avec quelques-unes de ses photos. Qui sait ?
* Le roi philosophe employait l'orthographe française. Ainsi dans son ouvrage titré Œuvres du philosophe de Sans-Souci qu'il fit éditer à Potsdam en 1760 en français, il l'écrit de la sorte.
Sur le fronton, une virgule est insérée entre les deux mots.
Bronzelettern mit dem Namen des Schlosses am Mittelbau der Südseite
Image : Suse / Commons Wikimedia
J'introduis donc ce sujet avec l'histoire et à la présentation de ce palais, d'après l'article publié sur Wikipedia.
Je ne posterai aucune photographie pour l'instant.
Peut-être que l'un de nos reporters passera par là avec quelques-unes de ses photos. Qui sait ?
Dernière édition par La nuit, la neige le Ven 31 Juil 2020, 23:31, édité 2 fois
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le palais et le parc de Sans-souci, ou Sanssouci, à Potsdam
LE PALAIS DE SANSSOUCI OU SANS-SOUCI
Le palais de Sanssouci ou Sans-Souci est l'ancien palais d'été du roi de Prusse Frédéric II (dit Frédéric le Grand).
Frédéric II de Prusse, dit Frédéric le Grand (en allemand : Friedrich der Große)
Antoine Pesne
Oil on canvas, 1746
Sanssouci Palace, Potsdam
Image : Commons Wikimedia - Google Art Project
Il est situé à Potsdam, dans le Land du Brandebourg, à vingt-six kilomètres au sud-ouest de Berlin. Il fut bâti entre 1745 et 1747 par l'architecte Georg Wenzeslaus von Knobelsdorff dans un style issu du rococo, que l'on nomme rococo frédéricien.
Il est également renommé pour ses fabriques, ses jardins et les autres extravagances du parc de Sanssouci, attenant à l'édifice.
Stadtplan von Potsdam und Umgebung / Schlösser Sanssouci und Neues Palais
Wasserfarben c. 1808
Image : Brandenburg.museum-digital.de
HISTOIRE
Réalisé par Georg Wenzeslaus von Knobelsdorff entre 1745 et 1747, Sanssouci répondait au besoin qu'avait Frédéric II d'une résidence privée où se détendre, loin des solennités de la cour berlinoise.
Le « palais », pour cette raison, s'apparente en réalité davantage à une grosse villa, et son véritable équivalent en France est le château de Marly.
Le roi y réunissait ses proches — il y reçut Voltaire — et la conversation se faisait uniquement en français, pour des repas en petit comité, des tabagies, ou des concerts quotidiens privés où le roi se mettait souvent à la flûte.
Flötenkonzert Friedrichs des Großen in Sanssouci
Le concert de flûte de Frédéric le Grand à Sans-Souci
Adolph von Menzel
Oil on canvas, c. 1850-52
Nationalgalerie der Staatlichen Museen zu Berlin - Preußischer Kulturbesitz - Fotograf/in: Jörg P. Anders
Le bâtiment de dix pièces s'étend sur un seul niveau, au sommet d'une colline en terrasses et au centre du parc. Les goûts personnels du roi ont eu une telle influence sur la conception et la décoration du palais que l'on parle parfois de « rococo frédéricien ».
Frédéric lui-même considérait l'endroit si lié à sa propre personne qu'il le voyait comme « un lieu qui mourrait avec lui ».
Au XIXe siècle, le palais devint la résidence du roi Frédéric-Guillaume IV. Ce dernier engagea l'architecte Ludwig Persius pour agrandir l'édifice, tandis que Ferdinand von Arnim fut chargé d'embellir les environs afin d'offrir un meilleur panorama depuis le palais.
Schloss Sanssouci mit Terrassenanlagen
Wilhelm Barth (1779-1852)
Zeichnung, um 1830
Image : Kupferstichkabinett der Staatlichen Museen zu Berlin - Preußischer Kulturbesitz - Fotograf/in: Jörg P. Anders
Après la Seconde Guerre mondiale, le palais devint une attraction touristique en République démocratique allemande. Le gouvernement est-allemand, sensible à la valeur historique du site, fit le choix de le garder en l'état et de l'entretenir.
À la suite de la réunification allemande, la dernière volonté de Frédéric le Grand put enfin être accomplie : son corps ramené du château de Hohenzollern dans le Jura souabe (le berceau de sa dynastie) fut inhumé « sans splendeur, sans pompe et de nuit… » en ce lieu tant aimé et y trouva une nouvelle tombe.
(...)
Bildnis Friedrich II. als Kronprinz
Antoine Pesne
Öl auf Lwd, um 1736
Image : Sammlung_Stadtmuseum. Berlin
Le palais de Sanssouci ou Sans-Souci est l'ancien palais d'été du roi de Prusse Frédéric II (dit Frédéric le Grand).
Frédéric II de Prusse, dit Frédéric le Grand (en allemand : Friedrich der Große)
Antoine Pesne
Oil on canvas, 1746
Sanssouci Palace, Potsdam
Image : Commons Wikimedia - Google Art Project
Il est situé à Potsdam, dans le Land du Brandebourg, à vingt-six kilomètres au sud-ouest de Berlin. Il fut bâti entre 1745 et 1747 par l'architecte Georg Wenzeslaus von Knobelsdorff dans un style issu du rococo, que l'on nomme rococo frédéricien.
Il est également renommé pour ses fabriques, ses jardins et les autres extravagances du parc de Sanssouci, attenant à l'édifice.
Stadtplan von Potsdam und Umgebung / Schlösser Sanssouci und Neues Palais
Wasserfarben c. 1808
Image : Brandenburg.museum-digital.de
HISTOIRE
Réalisé par Georg Wenzeslaus von Knobelsdorff entre 1745 et 1747, Sanssouci répondait au besoin qu'avait Frédéric II d'une résidence privée où se détendre, loin des solennités de la cour berlinoise.
Le « palais », pour cette raison, s'apparente en réalité davantage à une grosse villa, et son véritable équivalent en France est le château de Marly.
Le roi y réunissait ses proches — il y reçut Voltaire — et la conversation se faisait uniquement en français, pour des repas en petit comité, des tabagies, ou des concerts quotidiens privés où le roi se mettait souvent à la flûte.
Flötenkonzert Friedrichs des Großen in Sanssouci
Le concert de flûte de Frédéric le Grand à Sans-Souci
Adolph von Menzel
Oil on canvas, c. 1850-52
Nationalgalerie der Staatlichen Museen zu Berlin - Preußischer Kulturbesitz - Fotograf/in: Jörg P. Anders
Le bâtiment de dix pièces s'étend sur un seul niveau, au sommet d'une colline en terrasses et au centre du parc. Les goûts personnels du roi ont eu une telle influence sur la conception et la décoration du palais que l'on parle parfois de « rococo frédéricien ».
Frédéric lui-même considérait l'endroit si lié à sa propre personne qu'il le voyait comme « un lieu qui mourrait avec lui ».
Au XIXe siècle, le palais devint la résidence du roi Frédéric-Guillaume IV. Ce dernier engagea l'architecte Ludwig Persius pour agrandir l'édifice, tandis que Ferdinand von Arnim fut chargé d'embellir les environs afin d'offrir un meilleur panorama depuis le palais.
Schloss Sanssouci mit Terrassenanlagen
Wilhelm Barth (1779-1852)
Zeichnung, um 1830
Image : Kupferstichkabinett der Staatlichen Museen zu Berlin - Preußischer Kulturbesitz - Fotograf/in: Jörg P. Anders
Après la Seconde Guerre mondiale, le palais devint une attraction touristique en République démocratique allemande. Le gouvernement est-allemand, sensible à la valeur historique du site, fit le choix de le garder en l'état et de l'entretenir.
À la suite de la réunification allemande, la dernière volonté de Frédéric le Grand put enfin être accomplie : son corps ramené du château de Hohenzollern dans le Jura souabe (le berceau de sa dynastie) fut inhumé « sans splendeur, sans pompe et de nuit… » en ce lieu tant aimé et y trouva une nouvelle tombe.
(...)
Bildnis Friedrich II. als Kronprinz
Antoine Pesne
Öl auf Lwd, um 1736
Image : Sammlung_Stadtmuseum. Berlin
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le palais et le parc de Sans-souci, ou Sanssouci, à Potsdam
Suite...
LA CONCEPTION DU CHÂTEAU
L'emplacement et la disposition de Sanssouci au-dessus d'un coteau de vignes reflètent l'idéal pré-romantique d'harmonie entre l'homme et la nature dans un paysage ordonné par la main du jardinier. Frédéric II n'aimait pas les jardins à l'anglaise, préférant les jardins à la française.
La viticulture, très vite, passe au second plan et cède la place aux jardins d'agrément. La colline sur laquelle Frédéric décide d'implanter son vignoble en terrasse devient l'axe central de son domaine, couronné par un château relativement modeste — mein Weinberghäuschen (« mon petit cellier »), comme Frédéric se plaît à l'appeler.
King Frederick II of Prussia (1712-86) and the Marquis of Argens (1704-1771) inspecting the construction of Sanssouci in Potsdam
Johann Christoph Frisch (1738–1815)
Oil on canvas, c. 1802
Image : de.me.wikipedia
Bénéficiant d'une vue panoramique sur les alentours, le roi désire résider ici « sans souci » et s'y livrer à ses passions artistiques ou personnelles. Le palais est réservé au roi et à ses proches pendant les mois d'été, de fin avril à début octobre.
Aussicht auf Sanssouci vom Ruinenberge
Florian Großpietsch (1789 - 1841)
Deckfarben auf Papier, c. 1819
Image : Kupferstichkabinett der Staatlichen Museen zu Berlin - Preußischer Kulturbesitz
Fotograf/in: Volker-H. Schneider
Vingt ans après l'achèvement de Sanssouci, Frédéric construit également le Nouveau Palais (Neues Palais) à l’ouest du parc.
Plan des palais de Sanssouci
Levé et dessiné sous l'approbation de sa Majesté avec l'explication et l'emplacement des statues, bustes ... /
par F. Z. Saltzmann
1779
Image : Bncf Firenze, Italy
Cette construction plus ambitieuse est en contraste total avec le projet intime de Sanssouci, il s'agit alors de montrer au monde la puissance et la force de la Prusse dans le plus pur style baroque. Le dessein est d'affirmer que le pays conserve intactes ses ressources en dépit de la quasi défaite prussienne lors de guerre de Sept Ans.
Friedrich der Große, um 1763
By Johann Georg Ziesenis
Image : SPSG, GK I 1216, Foto: Wolfgang Pfauder / Research center Sanssouci
Frédéric le Grand ne cache pas ses intentions et parle même, au sujet de cette nouvelle construction, d'une « fanfaronnade ».
Nouveau Palais, parc Sanssouci, Potsdam
August Ahlborn , 1826
Image : Commons Wikimedia
Autre sujet à suivre concernant cet autre palais du parc de Sans-souci...
Cette conception globale, fait comparer cet ensemble palatin au Château de Versailles, avec Sanssouci dans le rôle du Grand Trianon. Mais cette analogie s'arrête là.
Contrairement aux Trianons, Sanssouci n'est pas conçu pour échapper aux pesanteurs du protocole et à l'omniprésence des courtisans puisqu'au moment de sa construction le « grand palais » n'existe tout simplement pas.
Il est juste en revanche de concevoir ce palais comme une retraite où le souverain peut se livrer à ses menus plaisirs, sans être soumis à l'étiquette royale et sans volonté d'apparat.
Contrairement aux Trianons encore, Sanssouci est conçu comme un tout.
Parc de Sanssouci peint par. J.F. Meyer, 1771
Premiere vue du Palais Neuf, de Sanssouci de la Gallerie des Tableaux / et ses Environs, prise de la Montagne de la Brasserie / vis a vis de Sanssouci.
Se vend chez Jean Morino Marchands d‘Estampes de l‘Acad. Royale à Berlin.; u.r.:
gravé par A.L. Krüger 1772. Gravé par ordre de la sa Majeste le Roi de Prusse
Blick vom Brauhausberg auf den Park Sanssouci
Potsdam Museum
LA CONCEPTION DU CHÂTEAU
L'emplacement et la disposition de Sanssouci au-dessus d'un coteau de vignes reflètent l'idéal pré-romantique d'harmonie entre l'homme et la nature dans un paysage ordonné par la main du jardinier. Frédéric II n'aimait pas les jardins à l'anglaise, préférant les jardins à la française.
La viticulture, très vite, passe au second plan et cède la place aux jardins d'agrément. La colline sur laquelle Frédéric décide d'implanter son vignoble en terrasse devient l'axe central de son domaine, couronné par un château relativement modeste — mein Weinberghäuschen (« mon petit cellier »), comme Frédéric se plaît à l'appeler.
King Frederick II of Prussia (1712-86) and the Marquis of Argens (1704-1771) inspecting the construction of Sanssouci in Potsdam
Johann Christoph Frisch (1738–1815)
Oil on canvas, c. 1802
Image : de.me.wikipedia
Bénéficiant d'une vue panoramique sur les alentours, le roi désire résider ici « sans souci » et s'y livrer à ses passions artistiques ou personnelles. Le palais est réservé au roi et à ses proches pendant les mois d'été, de fin avril à début octobre.
Aussicht auf Sanssouci vom Ruinenberge
Florian Großpietsch (1789 - 1841)
Deckfarben auf Papier, c. 1819
Image : Kupferstichkabinett der Staatlichen Museen zu Berlin - Preußischer Kulturbesitz
Fotograf/in: Volker-H. Schneider
Vingt ans après l'achèvement de Sanssouci, Frédéric construit également le Nouveau Palais (Neues Palais) à l’ouest du parc.
Plan des palais de Sanssouci
Levé et dessiné sous l'approbation de sa Majesté avec l'explication et l'emplacement des statues, bustes ... /
par F. Z. Saltzmann
1779
Image : Bncf Firenze, Italy
Cette construction plus ambitieuse est en contraste total avec le projet intime de Sanssouci, il s'agit alors de montrer au monde la puissance et la force de la Prusse dans le plus pur style baroque. Le dessein est d'affirmer que le pays conserve intactes ses ressources en dépit de la quasi défaite prussienne lors de guerre de Sept Ans.
Friedrich der Große, um 1763
By Johann Georg Ziesenis
Image : SPSG, GK I 1216, Foto: Wolfgang Pfauder / Research center Sanssouci
Frédéric le Grand ne cache pas ses intentions et parle même, au sujet de cette nouvelle construction, d'une « fanfaronnade ».
Nouveau Palais, parc Sanssouci, Potsdam
August Ahlborn , 1826
Image : Commons Wikimedia
Autre sujet à suivre concernant cet autre palais du parc de Sans-souci...
- Spoiler:
Le Nouveau Palais, façade est, depuis les jardins
Ensemble of Sanssouci Neues Palais in Potsdam (Germany)
Image : A. Savin - Wikipedia
Cette conception globale, fait comparer cet ensemble palatin au Château de Versailles, avec Sanssouci dans le rôle du Grand Trianon. Mais cette analogie s'arrête là.
Contrairement aux Trianons, Sanssouci n'est pas conçu pour échapper aux pesanteurs du protocole et à l'omniprésence des courtisans puisqu'au moment de sa construction le « grand palais » n'existe tout simplement pas.
Il est juste en revanche de concevoir ce palais comme une retraite où le souverain peut se livrer à ses menus plaisirs, sans être soumis à l'étiquette royale et sans volonté d'apparat.
Contrairement aux Trianons encore, Sanssouci est conçu comme un tout.
Parc de Sanssouci peint par. J.F. Meyer, 1771
Premiere vue du Palais Neuf, de Sanssouci de la Gallerie des Tableaux / et ses Environs, prise de la Montagne de la Brasserie / vis a vis de Sanssouci.
Se vend chez Jean Morino Marchands d‘Estampes de l‘Acad. Royale à Berlin.; u.r.:
gravé par A.L. Krüger 1772. Gravé par ordre de la sa Majeste le Roi de Prusse
Blick vom Brauhausberg auf den Park Sanssouci
Potsdam Museum
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le palais et le parc de Sans-souci, ou Sanssouci, à Potsdam
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L'ARCHITECTURE
Sanssouci est petit, le corps de logis n'est qu'une enfilade de dix pièces sur un étage flanqué de deux ailes pour les communs.
Georg Wenzeslaus von Knobelsdorff – Baubüro, J. C. Berger (?)
Schloss Sanssouci, Grund- und Aufriss der Hof- und Gartenseite, von Friedrich II. approbiert
aquarellierte, um 1744 / 45
Federzeichnung, SPSG, GK II
Image : Quellen Perspectiva.net
Le croquis de Frédéric II datant de 1745 montre que von Knobelsdorff en est plus l'exécutant que l'architecte à part entière.
Friedrich II
Schloss Sanssouci, Terrassenanlage und Grundriss des Schlosses
1744
Federzeichnung, ehemals Hohenzollern-Museum
Image : Quellen Perspectiva.net
Friedrich II
Schloss Sanssouci, zweiter Entwurf zum Grundriss
Vermutlich 1744
Federzeichnung, ehemals Hohenzollern-Museum
Image : Quellen Perspectiva.net
Ce n'est pas une coïncidence si Frédéric choisit le style rococo pour l'architecture de Sanssouci.
Ce style léger, presque éthéré, convient parfaitement au projet de palais d'été, de résidence campagnarde et de retraite que le souverain caresse. Le style rocaille (comme il est connu en France) ou rococo est apparu au début du XVIIIe siècle et joue pour l'art baroque le rôle que le maniérisme a joué pour l’art de la Renaissance : il abandonne le sévère pour le précieux, le grandiose pour l'intime, la rigueur esthétique pour la grâce artistique, il préfère le décor à la structure. Aux peintures mythologiques succèdent les « scènes galantes », aux épopées héroïques, les romans libertins.
(...)
Schloss Sanssouci von Südwesten
Etching J.S Knüpfer, c. 1788
Vue de Sans Souci / Dédié à Son Altesse Royale Madame la Duchesse Douairière de Bronsvic etc. / parses très humbles, très obeissants et trés soumis serviteurs, Jean Morino et Compgal:..
Image : Brandeburg.museum-digital.de
Le bâtiment occupe toute la longueur de la terrasse supérieure. La monotonie de la façade est rompue par un pavillon central arrondi dont le dôme s'élève au-dessus des toits. Sur le linteau, des lettres de bronze doré épellent le nom du palais.
Les deux ailes des communs sont cachées côté jardin par des haies d'arbres qui se terminent chacun en une gloriette en treillis richement décorées d'ornements dorés.
La façade est ornée d'atlantes et de cariatides qui soutiennent le linteau, elles sont regroupées par paire entre les fenêtres. Exécutées en calcaire, ces sculptures des deux sexes représentent les Ménades (Bacchantes chez les Romains), les compagnes du dieu du vin dont les vignes en espalier, sur les terrasses en contrebas, lui sont redevables. Elles proviennent de l'atelier de Friedrich Christian Glume (en), qui a également réalisé les vasques sur la balustrade et les groupes de chérubins au niveau du dôme.
La façade nord contraste avec la légère exubérance de celle du sud : une colonnade semi-circulaire formée de deux rangées de colonnes d'ordre corinthien étend ses bras depuis le bâtiment principal pour accueillir le visiteur et définir les limites de la cour d'honneur. Là encore, une balustrade décorée de vasques décore le corps de logis principal.
Die Kolonnaden von Schloss Sanssouci von Nordwesten
Potsdam Museum - Forum für Kunst und Geschichte
Image : Brandenburg digital museum
Les communs, de chaque côté de celui-ci servent à héberger la domesticité d'un monarque du XVIIIe siècle même lorsqu'il s'agit de l'accompagner dans sa « retraite ». Du temps de Frédéric, ils étaient camouflés derrière des feuillages.
À l'est, proches du roi, les quartiers d'habitation des secrétaires, jardiniers et serviteurs, à l'ouest la cuisine, les étables et la remise à carrosses.
Frédéric a habité Sanssouci tous les étés jusqu'à sa mort en 1786 à la suite de quoi le palais est entré en léthargie, inhabité et vide jusqu'au milieu du XIXe siècle.
La mort de Frédéric II
Christian Bernhard Rode
circa 1787
Sanssouci Palace
Image : Google Art Project
En 1840, 100 ans après l'accession au trône du Grand Frédéric, son petit-neveu Frédéric-Guillaume IV et sa femme déménagent dans l'aile destinée aux invités, conservant le mobilier existant et remplaçant les pièces manquantes par d'autres de l'époque de Frédéric. Ils désirent alors restaurer la chambre de Frédéric dans son état initial mais les documents authentiques et les plans manquent pour mener ce projet à bien.
Entre 1840 et 1842, Frédéric-Guillaume IV transforme le palais de son grand-oncle sans souci, sans protocole et… sans femme.
Friedrich Wilhelm IV von Preussen
1847
Image : Commons Wikimedia
L'aile ouest des communs devient l'« aile des dames » et héberge les dames de compagnies de la reine de Prusse. Les chambres sont décorées de boiseries raffinées et de tapisseries précieuses.
La restauration et la mise au goût du jour sont indispensables car si Frédéric aimait la modestie sans la pompe royale, la fin de sa vie est marquée par un quasi-ascétisme et il ne permit aucune réparation de la façade de ce palais qu'il voyait disparaître avec lui.
L'aile est des communs, elle aussi agrandie d'un étage, accueille les cuisines alors qu'à l'étage résident les domestiques.
L'ARCHITECTURE
Sanssouci est petit, le corps de logis n'est qu'une enfilade de dix pièces sur un étage flanqué de deux ailes pour les communs.
Georg Wenzeslaus von Knobelsdorff – Baubüro, J. C. Berger (?)
Schloss Sanssouci, Grund- und Aufriss der Hof- und Gartenseite, von Friedrich II. approbiert
aquarellierte, um 1744 / 45
Federzeichnung, SPSG, GK II
Image : Quellen Perspectiva.net
Le croquis de Frédéric II datant de 1745 montre que von Knobelsdorff en est plus l'exécutant que l'architecte à part entière.
Friedrich II
Schloss Sanssouci, Terrassenanlage und Grundriss des Schlosses
1744
Federzeichnung, ehemals Hohenzollern-Museum
Image : Quellen Perspectiva.net
Friedrich II
Schloss Sanssouci, zweiter Entwurf zum Grundriss
Vermutlich 1744
Federzeichnung, ehemals Hohenzollern-Museum
Image : Quellen Perspectiva.net
Ce n'est pas une coïncidence si Frédéric choisit le style rococo pour l'architecture de Sanssouci.
Ce style léger, presque éthéré, convient parfaitement au projet de palais d'été, de résidence campagnarde et de retraite que le souverain caresse. Le style rocaille (comme il est connu en France) ou rococo est apparu au début du XVIIIe siècle et joue pour l'art baroque le rôle que le maniérisme a joué pour l’art de la Renaissance : il abandonne le sévère pour le précieux, le grandiose pour l'intime, la rigueur esthétique pour la grâce artistique, il préfère le décor à la structure. Aux peintures mythologiques succèdent les « scènes galantes », aux épopées héroïques, les romans libertins.
(...)
Schloss Sanssouci von Südwesten
Etching J.S Knüpfer, c. 1788
Vue de Sans Souci / Dédié à Son Altesse Royale Madame la Duchesse Douairière de Bronsvic etc. / parses très humbles, très obeissants et trés soumis serviteurs, Jean Morino et Compgal:..
Image : Brandeburg.museum-digital.de
Le bâtiment occupe toute la longueur de la terrasse supérieure. La monotonie de la façade est rompue par un pavillon central arrondi dont le dôme s'élève au-dessus des toits. Sur le linteau, des lettres de bronze doré épellent le nom du palais.
Les deux ailes des communs sont cachées côté jardin par des haies d'arbres qui se terminent chacun en une gloriette en treillis richement décorées d'ornements dorés.
La façade est ornée d'atlantes et de cariatides qui soutiennent le linteau, elles sont regroupées par paire entre les fenêtres. Exécutées en calcaire, ces sculptures des deux sexes représentent les Ménades (Bacchantes chez les Romains), les compagnes du dieu du vin dont les vignes en espalier, sur les terrasses en contrebas, lui sont redevables. Elles proviennent de l'atelier de Friedrich Christian Glume (en), qui a également réalisé les vasques sur la balustrade et les groupes de chérubins au niveau du dôme.
La façade nord contraste avec la légère exubérance de celle du sud : une colonnade semi-circulaire formée de deux rangées de colonnes d'ordre corinthien étend ses bras depuis le bâtiment principal pour accueillir le visiteur et définir les limites de la cour d'honneur. Là encore, une balustrade décorée de vasques décore le corps de logis principal.
Die Kolonnaden von Schloss Sanssouci von Nordwesten
Potsdam Museum - Forum für Kunst und Geschichte
Image : Brandenburg digital museum
Les communs, de chaque côté de celui-ci servent à héberger la domesticité d'un monarque du XVIIIe siècle même lorsqu'il s'agit de l'accompagner dans sa « retraite ». Du temps de Frédéric, ils étaient camouflés derrière des feuillages.
À l'est, proches du roi, les quartiers d'habitation des secrétaires, jardiniers et serviteurs, à l'ouest la cuisine, les étables et la remise à carrosses.
Frédéric a habité Sanssouci tous les étés jusqu'à sa mort en 1786 à la suite de quoi le palais est entré en léthargie, inhabité et vide jusqu'au milieu du XIXe siècle.
La mort de Frédéric II
Christian Bernhard Rode
circa 1787
Sanssouci Palace
Image : Google Art Project
En 1840, 100 ans après l'accession au trône du Grand Frédéric, son petit-neveu Frédéric-Guillaume IV et sa femme déménagent dans l'aile destinée aux invités, conservant le mobilier existant et remplaçant les pièces manquantes par d'autres de l'époque de Frédéric. Ils désirent alors restaurer la chambre de Frédéric dans son état initial mais les documents authentiques et les plans manquent pour mener ce projet à bien.
Entre 1840 et 1842, Frédéric-Guillaume IV transforme le palais de son grand-oncle sans souci, sans protocole et… sans femme.
Friedrich Wilhelm IV von Preussen
1847
Image : Commons Wikimedia
L'aile ouest des communs devient l'« aile des dames » et héberge les dames de compagnies de la reine de Prusse. Les chambres sont décorées de boiseries raffinées et de tapisseries précieuses.
La restauration et la mise au goût du jour sont indispensables car si Frédéric aimait la modestie sans la pompe royale, la fin de sa vie est marquée par un quasi-ascétisme et il ne permit aucune réparation de la façade de ce palais qu'il voyait disparaître avec lui.
L'aile est des communs, elle aussi agrandie d'un étage, accueille les cuisines alors qu'à l'étage résident les domestiques.
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le palais et le parc de Sans-souci, ou Sanssouci, à Potsdam
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LES APPARTEMENTS
L'architecture baroque transfère l'étage noble du premier étage vers le rez-de-chaussée. Dans le cas de Sanssouci et sur le choix de Frédéric, ce rez-de-chaussée est par ailleurs le seul étage du corps de logis (les communs, pour leur part, en comportent deux). Le plan intègre aussi l'innovation issue de France d'une double circulation, l'une, destinée aux maîtres, se présente typiquement sous la forme de belles pièces en enfilade donnant sur le parc, l'autre que le langage du temps appelle « dégagements », est destinée aux serviteurs et se trouve sur l'arrière du bâtiment.
L'enfilade des pièces nobles permet au visiteur de percevoir d'un seul coup d'œil l'étendue et la richesse des appartements et, par là-même, de son propriétaire. Les dégagements quant à eux permettent de se faire servir sans avoir à supporter la présence constante du personnel de maison.
Frédéric, outre le plan général, dessine lui-même ses desiderata pour la décoration intérieure et ses souhaits sont interprétés et réalisés par des artistes comme Johann August Nahl, les frères Hoppenhaupt, les frères Spindler et Johann Melchior Kambly (en) dans le style rococo.
Si Frédéric se soucie peu de l'étiquette et de la mode, il aime en revanche à s'entourer d'objets d'art et de peintures. Il arrange ses appartements privés en fonction de ses goûts et de ses besoins en ignorant le plus souvent les courants en vogue et les modes, c'est ainsi qu'on parle de rococo frédéricien pour décrire le style qui se développe alors en Prusse sous l'impulsion du roi.
A door of the Concert Hall is adorned by this painting (supraporte) by Charles Sylva Dubois and Antoine Pesne from 1747.
On it, you can see a combination of the real view of Sanssouci over the Havel river with a fantastic shepherd's idyll in the foreground.
Image : Leo Seidel / Schloss Sanssouci Facebook
Le palais est articulé selon le schéma classique « antichambre - chambre - appartements privés », schéma où les visiteurs peuvent pénétrer plus avant dans l'édifice, et sont accueillis, en fonction de leur rang.
Deux pièces servent de « zone d'accueil », la salle de marbre et le vestibule, celui-ci servant d'antichambre à celle-là qui, sous son dôme elliptique, est la pièce principale du palais ; cinq pièces vers l'ouest sont réservées aux invités du roi alors que ses appartements sont disposés à l'est.
Là encore, le tout s'articule sur une subtile gradation de l’espace public vers le privé : une salle d'audience (pour toute personne), une salle de musique (les courtisans et les amis), une salle de travail (les intimes et les ministres), une chambre à coucher (la reine et les intimes), une bibliothèque dont on imagine fort bien qu'elle jouait le rôle de « boudoir », cette délicieuse invention du XVIIIe siècle, où l'on se retire pour bouder et se reposer.
On pénètre dans le palais par le vestibule où l'ordre classique de la colonnade de la cour d'honneur à l'extérieur se poursuit à l'intérieur. Les murs sont soutenus par dix paires de colonnes corinthiennes en stuc blanc aux chapiteaux dorés. Les dessus-de-porte sont ornés de reliefs représentant le mythe de Bacchus et font écho au vignoble créé à l'extérieur. Ils sont l'œuvre de Georg Franz Ebenhech.
L'austère élégance est adoucie par un plafond peint par le Suédois Johann Harper représentant Flore et des génies jetant des fleurs depuis le ciel.
La Marmorsaal, ou salle de marbre est la principale pièce du palais.
De forme elliptique, elle retient le même système architectonique de paires de colonnes corinthiennes en stuc blanc et aux chapiteaux dorés que dans le vestibule mais elles soutiennent ici un dôme surmonté d'une coupole. La décoration des murs et des sols est en marbre de Carrare et de Silésie.
Deux niches font face au parc et abritent des statues d'Uranie et d'Apollon par le Français François Gaspard Balthazar Adam rendent hommage aux dieux des arts et à la muse de l'astronomie et placent l'iconographie de Sanssouci sous l'égide des arts et de la nature.
Le dôme quant à lui est orné de trophées militaires -on est en Prusse- et de putti enjoués -on est au XVIIIe siècle.
Friedrich II in Sanssouci in the year 1750 or so-called "Tafelrunde"
F. Werner after the painting by Adolf von Menzel (1815 - 1905). Berlin, 1850
Mezzotint
Menzel's painting was destroyed by fire in 1945.
Image : LovelyAntiquePrints
Third from the left, in the purple coat, is Voltaire; next to him in the red uniform Christoph Ludwig von Stille, then the king. The other guests are Giacomo Casanova, Jean-Baptiste Boyer d'Argens, La Mettrie, the Keiths (James Francis Edward Keith & George Keith, 10th Earl Marischal), Friedrich Rudolf von Rothenburg, and Francesco Algarotti.
La pièce adjacente sert de salle d'audience ou de salle à manger selon les besoins. Elle est décorée de peintures françaises du XVIIIe siècle avec des œuvres de Jean-Baptiste Pater, Jean-François de Troy, Pierre-Jacques Cazes, Louis de Silvestre et Antoine Watteau.
Les boiseries rococo agrémentées d'amours, de guirlandes sont l'œuvre du décorateur et sculpteur Johann Michael Hoppenhaupt, dans cette pièce comme ailleurs dans le palais où elles ont été conservées, Glume est l'auteur des dessus-de-porte sculptés représentant des livres et des fleurs.
La salle de musique est considérée comme un chef-d’œuvre du rococo allemand. Des toiles d’Antoine Pesne sur le thème des Métamorphoses d'Ovide alternent avec de grands miroirs entre les boiseries à palmettes et rocailles.
Concert Room of Sanssouci Palace
Eduard Gaertner
Drawing, 1852
Image : Cooper Hewitt, Smithonian Design Museum
La salle d'étude du roi et la chambre à coucher attenante ont été refaites par Frédéric-Guillaume von Erdmannsdorff, en 1786 après la mort de Frédéric, dans un style néo-classique qui contraste avec l'atmosphère rococo de l'enfilade qui y conduit.
On peut cependant y admirer le bureau sur lequel Frédéric travailla et le fauteuil dans lequel il mourut et qui ont été rapportés ici au milieu du XIXe siècle en même temps que d'autres portraits et peintures qui faisaient l'agrément du roi.
La bibliothèque circulaire n'est accessible que par un petit couloir depuis la chambre à coucher. Le simple fait qu'elle n'est pas dans l'axe de l'enfilade suffirait à comprendre son caractère intime et privé. Les boiseries en bois de cèdre rehaussées de dorures rocailles lui donnent une atmosphère de recueillement et de paix.
Elle contient environ deux mille volumes d'auteurs grecs et romains (principalement centrés sur l'historiographie et la littérature du XVIIIe siècle avec une emphase toute particulière sur l'œuvre de Voltaire). Les reliures sont en maroquin rouge ou brun et richement dorées.
Frédéric de Prusse dans sa bibliothèque
Anton Friedrich König
Miniature, 1769
Sanssouci Palace, Prussian Palaces and Gardens Foundation Berlin-Brandenburg
Image : SPSG, Klaus Bergmann
Au nord de cette enfilade, Frédéric a en quelque sorte « privatisé » le dégagement qui en toute logique aurait dû être réservé au service du monarque pour en faire une petite galerie de peinture et de sculpture privée.
Cinq niches ornées de sculptures de déités gréco-romaines font face à cinq fenêtres et encadrent des œuvres de Nicolas Lancret, Jean-Baptiste Pater et Antoine Watteau.
Friedrich der Große im Gespräch mit Voltaire in den Räumen von Schloss Sansoussi
Georg Schöbel
Image : VeryImportantLot
Collectionneur infatigable et souverain soucieux du bien-public, Frédéric ouvrira à Sanssouci, dans un bâtiment séparé, une Galerie de peintures, l'une des toutes premières en Allemagne à être accessible au public.
À l'ouest de la salle de marbre se trouvent les chambres des invités, appartements où Frédéric reçoit ses intimes. Deux d'entre eux furent assez intimes ou célèbres pour laisser leur nom aux pièces dans lesquelles ils dormirent.
Le « salon Rothenburg » était fréquemment habité par le comte Rothenburg jusqu'à la mort de ce dernier en 1751 et fait pendant à la bibliothèque royale à l'autre bout du palais.
Voltaire et Frédéric II à Sans-Souci (détail)
Pierre-Charles Baquoy, d’après Nicolas-André Monsiau
Estampe, 18e siècle
Image : Twitter Château de Versailles
Il n'est pas certain que le célèbre philosophe des Lumières a effectivement dormi dans la « chambre de Voltaire », toujours est-il qu'on a ici l'une des plus délicieuses décorations rococo qui nous soient données de voir, avec ses murs laqués de jaune, ses guirlandes de fleurs et de fruits, ses oiseaux exotiques, perroquets ou aigrettes, ses singeries qui lui donnent un caractère amène et joyeux, voulu par Frédéric qui en dessina l'essentiel et réalisé par Johann Christian Hoppenhaupt entre 1752 et 1753.
Voltaire, le philosophe de Sanssouci
Chambre dite de Voltaire
August Borckmann (1874)
Image : Wikipedia
LES APPARTEMENTS
L'architecture baroque transfère l'étage noble du premier étage vers le rez-de-chaussée. Dans le cas de Sanssouci et sur le choix de Frédéric, ce rez-de-chaussée est par ailleurs le seul étage du corps de logis (les communs, pour leur part, en comportent deux). Le plan intègre aussi l'innovation issue de France d'une double circulation, l'une, destinée aux maîtres, se présente typiquement sous la forme de belles pièces en enfilade donnant sur le parc, l'autre que le langage du temps appelle « dégagements », est destinée aux serviteurs et se trouve sur l'arrière du bâtiment.
L'enfilade des pièces nobles permet au visiteur de percevoir d'un seul coup d'œil l'étendue et la richesse des appartements et, par là-même, de son propriétaire. Les dégagements quant à eux permettent de se faire servir sans avoir à supporter la présence constante du personnel de maison.
Frédéric, outre le plan général, dessine lui-même ses desiderata pour la décoration intérieure et ses souhaits sont interprétés et réalisés par des artistes comme Johann August Nahl, les frères Hoppenhaupt, les frères Spindler et Johann Melchior Kambly (en) dans le style rococo.
Si Frédéric se soucie peu de l'étiquette et de la mode, il aime en revanche à s'entourer d'objets d'art et de peintures. Il arrange ses appartements privés en fonction de ses goûts et de ses besoins en ignorant le plus souvent les courants en vogue et les modes, c'est ainsi qu'on parle de rococo frédéricien pour décrire le style qui se développe alors en Prusse sous l'impulsion du roi.
A door of the Concert Hall is adorned by this painting (supraporte) by Charles Sylva Dubois and Antoine Pesne from 1747.
On it, you can see a combination of the real view of Sanssouci over the Havel river with a fantastic shepherd's idyll in the foreground.
Image : Leo Seidel / Schloss Sanssouci Facebook
Le palais est articulé selon le schéma classique « antichambre - chambre - appartements privés », schéma où les visiteurs peuvent pénétrer plus avant dans l'édifice, et sont accueillis, en fonction de leur rang.
Deux pièces servent de « zone d'accueil », la salle de marbre et le vestibule, celui-ci servant d'antichambre à celle-là qui, sous son dôme elliptique, est la pièce principale du palais ; cinq pièces vers l'ouest sont réservées aux invités du roi alors que ses appartements sont disposés à l'est.
Là encore, le tout s'articule sur une subtile gradation de l’espace public vers le privé : une salle d'audience (pour toute personne), une salle de musique (les courtisans et les amis), une salle de travail (les intimes et les ministres), une chambre à coucher (la reine et les intimes), une bibliothèque dont on imagine fort bien qu'elle jouait le rôle de « boudoir », cette délicieuse invention du XVIIIe siècle, où l'on se retire pour bouder et se reposer.
On pénètre dans le palais par le vestibule où l'ordre classique de la colonnade de la cour d'honneur à l'extérieur se poursuit à l'intérieur. Les murs sont soutenus par dix paires de colonnes corinthiennes en stuc blanc aux chapiteaux dorés. Les dessus-de-porte sont ornés de reliefs représentant le mythe de Bacchus et font écho au vignoble créé à l'extérieur. Ils sont l'œuvre de Georg Franz Ebenhech.
L'austère élégance est adoucie par un plafond peint par le Suédois Johann Harper représentant Flore et des génies jetant des fleurs depuis le ciel.
La Marmorsaal, ou salle de marbre est la principale pièce du palais.
De forme elliptique, elle retient le même système architectonique de paires de colonnes corinthiennes en stuc blanc et aux chapiteaux dorés que dans le vestibule mais elles soutiennent ici un dôme surmonté d'une coupole. La décoration des murs et des sols est en marbre de Carrare et de Silésie.
Deux niches font face au parc et abritent des statues d'Uranie et d'Apollon par le Français François Gaspard Balthazar Adam rendent hommage aux dieux des arts et à la muse de l'astronomie et placent l'iconographie de Sanssouci sous l'égide des arts et de la nature.
Le dôme quant à lui est orné de trophées militaires -on est en Prusse- et de putti enjoués -on est au XVIIIe siècle.
Friedrich II in Sanssouci in the year 1750 or so-called "Tafelrunde"
F. Werner after the painting by Adolf von Menzel (1815 - 1905). Berlin, 1850
Mezzotint
Menzel's painting was destroyed by fire in 1945.
Image : LovelyAntiquePrints
Third from the left, in the purple coat, is Voltaire; next to him in the red uniform Christoph Ludwig von Stille, then the king. The other guests are Giacomo Casanova, Jean-Baptiste Boyer d'Argens, La Mettrie, the Keiths (James Francis Edward Keith & George Keith, 10th Earl Marischal), Friedrich Rudolf von Rothenburg, and Francesco Algarotti.
La pièce adjacente sert de salle d'audience ou de salle à manger selon les besoins. Elle est décorée de peintures françaises du XVIIIe siècle avec des œuvres de Jean-Baptiste Pater, Jean-François de Troy, Pierre-Jacques Cazes, Louis de Silvestre et Antoine Watteau.
Les boiseries rococo agrémentées d'amours, de guirlandes sont l'œuvre du décorateur et sculpteur Johann Michael Hoppenhaupt, dans cette pièce comme ailleurs dans le palais où elles ont été conservées, Glume est l'auteur des dessus-de-porte sculptés représentant des livres et des fleurs.
La salle de musique est considérée comme un chef-d’œuvre du rococo allemand. Des toiles d’Antoine Pesne sur le thème des Métamorphoses d'Ovide alternent avec de grands miroirs entre les boiseries à palmettes et rocailles.
Concert Room of Sanssouci Palace
Eduard Gaertner
Drawing, 1852
Image : Cooper Hewitt, Smithonian Design Museum
La salle d'étude du roi et la chambre à coucher attenante ont été refaites par Frédéric-Guillaume von Erdmannsdorff, en 1786 après la mort de Frédéric, dans un style néo-classique qui contraste avec l'atmosphère rococo de l'enfilade qui y conduit.
On peut cependant y admirer le bureau sur lequel Frédéric travailla et le fauteuil dans lequel il mourut et qui ont été rapportés ici au milieu du XIXe siècle en même temps que d'autres portraits et peintures qui faisaient l'agrément du roi.
La bibliothèque circulaire n'est accessible que par un petit couloir depuis la chambre à coucher. Le simple fait qu'elle n'est pas dans l'axe de l'enfilade suffirait à comprendre son caractère intime et privé. Les boiseries en bois de cèdre rehaussées de dorures rocailles lui donnent une atmosphère de recueillement et de paix.
Elle contient environ deux mille volumes d'auteurs grecs et romains (principalement centrés sur l'historiographie et la littérature du XVIIIe siècle avec une emphase toute particulière sur l'œuvre de Voltaire). Les reliures sont en maroquin rouge ou brun et richement dorées.
Frédéric de Prusse dans sa bibliothèque
Anton Friedrich König
Miniature, 1769
Sanssouci Palace, Prussian Palaces and Gardens Foundation Berlin-Brandenburg
Image : SPSG, Klaus Bergmann
Au nord de cette enfilade, Frédéric a en quelque sorte « privatisé » le dégagement qui en toute logique aurait dû être réservé au service du monarque pour en faire une petite galerie de peinture et de sculpture privée.
Cinq niches ornées de sculptures de déités gréco-romaines font face à cinq fenêtres et encadrent des œuvres de Nicolas Lancret, Jean-Baptiste Pater et Antoine Watteau.
Friedrich der Große im Gespräch mit Voltaire in den Räumen von Schloss Sansoussi
Georg Schöbel
Image : VeryImportantLot
Collectionneur infatigable et souverain soucieux du bien-public, Frédéric ouvrira à Sanssouci, dans un bâtiment séparé, une Galerie de peintures, l'une des toutes premières en Allemagne à être accessible au public.
À l'ouest de la salle de marbre se trouvent les chambres des invités, appartements où Frédéric reçoit ses intimes. Deux d'entre eux furent assez intimes ou célèbres pour laisser leur nom aux pièces dans lesquelles ils dormirent.
Le « salon Rothenburg » était fréquemment habité par le comte Rothenburg jusqu'à la mort de ce dernier en 1751 et fait pendant à la bibliothèque royale à l'autre bout du palais.
Voltaire et Frédéric II à Sans-Souci (détail)
Pierre-Charles Baquoy, d’après Nicolas-André Monsiau
Estampe, 18e siècle
Image : Twitter Château de Versailles
Il n'est pas certain que le célèbre philosophe des Lumières a effectivement dormi dans la « chambre de Voltaire », toujours est-il qu'on a ici l'une des plus délicieuses décorations rococo qui nous soient données de voir, avec ses murs laqués de jaune, ses guirlandes de fleurs et de fruits, ses oiseaux exotiques, perroquets ou aigrettes, ses singeries qui lui donnent un caractère amène et joyeux, voulu par Frédéric qui en dessina l'essentiel et réalisé par Johann Christian Hoppenhaupt entre 1752 et 1753.
Voltaire, le philosophe de Sanssouci
Chambre dite de Voltaire
August Borckmann (1874)
Image : Wikipedia
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le palais et le parc de Sans-souci, ou Sanssouci, à Potsdam
Suite....
LES JARDINS EN TERRASSE
La vue panoramique sur les jardins de Sanssouci est le résultat du désir de Frédéric le Grand de créer un jardin en terrasse sur le flanc de la colline de Bornstedt précédemment déboisée par son père, le roi-sergent Frédéric-Guillaume Ier.
Le 10 août 1744, Frédéric ordonne que le coteau soit transformé en une vigne terrassée. Trois larges terrasses sont alors créées avec une forme d'arbalète convexe pour maximiser l'apport du soleil (voir plan). Des plants de vignes dont les cépages sont issus du Portugal, d'Italie, de France et du Neuruppin voisin y sont plantées sur treilles alors que des figuiers sont mis en terre dans les 168 niches protégées de parois vitrées pour bénéficier d'un effet de serre.
Les parterres des terrasses sont couverts de gazon cloutés d'ifs et gansés de buis noirs. Un escalier de 120 marches sépare les terrasses en deux parties symétriques et permettent d'accéder au parc depuis le palais.
Au pied du coteau, à partir de 1745, un jardin à la française aux formes géométriques prend Versailles pour modèle.
La Grande Fontaine y est construite en son centre en 1748. Frédéric ne vit jamais de son vivant les eaux du jet s'élever dans l'air en dépit des efforts aussi constants qu'infructueux de ses ingénieurs en hydraulique.
À partir de 1750, des statues de marbre sont placées autour du bassin de la fontaine. Là encore, la mythologie et Versailles servent d'inspiration : on reconnaîtra les figures de Vénus, Mercure, Apollon, Diane, Junon, Jupiter, Mars et Minerve, la représentation allégorique des quatre éléments, le feu, l'air, l'eau et la terre.
Vénus et Mercure sont l'œuvre du sculpteur Jean-Baptiste Pigalle alors que deux groupes, la chasse et la pêche représentant allégoriquement l'air et l'eau, par Lambert Sigisbert Adam, sont un cadeau du propriétaire de Versailles, Louis XV à celui de Sanssouci.
Les autres statues, pour leur part, proviennent de l'atelier du frère cadet de Lambert Sigisbert Adam, François Gaspard Adam, célèbre et actif à Berlin. En 1764, le Rondeau français, comme on l'appelle dès lors, était achevé.
Non loin, on trouve la cuisine-jardin que Frédéric-Guillaume Ier avait installée quelque temps auparavant en 1715. Le roi-sergent avait ironiquement appelé ce simple jardin « mon Marly » en référence au jardin assez semblable de la résidence d'été de Louis XIV, Marly-le-Roi.
Vue du chateau de Sans Soucy (...)
Georg Balthasar Probst
c. 1747-1749
Image : Potsdam Museum - Forum für Kunst und Geschichte
Le derriere du chateau royal de Sans Soucy (...)
Georg Balthasar Probst
c. 1747-1749
Image : Potsdam Museum - Forum für Kunst und Geschichte
En établissant son projet de palais d'été, Frédéric II pris soin de joindre l'utile à l'agréable en liant le jardin ornemental et l'horticulture - c'est le dessein de Sanssouci que de prouver que l'art et la nature sont inséparables.
LES JARDINS EN TERRASSE
La vue panoramique sur les jardins de Sanssouci est le résultat du désir de Frédéric le Grand de créer un jardin en terrasse sur le flanc de la colline de Bornstedt précédemment déboisée par son père, le roi-sergent Frédéric-Guillaume Ier.
Le 10 août 1744, Frédéric ordonne que le coteau soit transformé en une vigne terrassée. Trois larges terrasses sont alors créées avec une forme d'arbalète convexe pour maximiser l'apport du soleil (voir plan). Des plants de vignes dont les cépages sont issus du Portugal, d'Italie, de France et du Neuruppin voisin y sont plantées sur treilles alors que des figuiers sont mis en terre dans les 168 niches protégées de parois vitrées pour bénéficier d'un effet de serre.
Les parterres des terrasses sont couverts de gazon cloutés d'ifs et gansés de buis noirs. Un escalier de 120 marches sépare les terrasses en deux parties symétriques et permettent d'accéder au parc depuis le palais.
Au pied du coteau, à partir de 1745, un jardin à la française aux formes géométriques prend Versailles pour modèle.
La Grande Fontaine y est construite en son centre en 1748. Frédéric ne vit jamais de son vivant les eaux du jet s'élever dans l'air en dépit des efforts aussi constants qu'infructueux de ses ingénieurs en hydraulique.
À partir de 1750, des statues de marbre sont placées autour du bassin de la fontaine. Là encore, la mythologie et Versailles servent d'inspiration : on reconnaîtra les figures de Vénus, Mercure, Apollon, Diane, Junon, Jupiter, Mars et Minerve, la représentation allégorique des quatre éléments, le feu, l'air, l'eau et la terre.
Vénus et Mercure sont l'œuvre du sculpteur Jean-Baptiste Pigalle alors que deux groupes, la chasse et la pêche représentant allégoriquement l'air et l'eau, par Lambert Sigisbert Adam, sont un cadeau du propriétaire de Versailles, Louis XV à celui de Sanssouci.
Les autres statues, pour leur part, proviennent de l'atelier du frère cadet de Lambert Sigisbert Adam, François Gaspard Adam, célèbre et actif à Berlin. En 1764, le Rondeau français, comme on l'appelle dès lors, était achevé.
Non loin, on trouve la cuisine-jardin que Frédéric-Guillaume Ier avait installée quelque temps auparavant en 1715. Le roi-sergent avait ironiquement appelé ce simple jardin « mon Marly » en référence au jardin assez semblable de la résidence d'été de Louis XIV, Marly-le-Roi.
Vue du chateau de Sans Soucy (...)
Georg Balthasar Probst
c. 1747-1749
Image : Potsdam Museum - Forum für Kunst und Geschichte
Le derriere du chateau royal de Sans Soucy (...)
Georg Balthasar Probst
c. 1747-1749
Image : Potsdam Museum - Forum für Kunst und Geschichte
En établissant son projet de palais d'été, Frédéric II pris soin de joindre l'utile à l'agréable en liant le jardin ornemental et l'horticulture - c'est le dessein de Sanssouci que de prouver que l'art et la nature sont inséparables.
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le palais et le parc de Sans-souci, ou Sanssouci, à Potsdam
Suite et fin de la présentation...
LE PARC
Une fois les jardins en terrasse achevés, Frédéric tourne son attention sur le paysage environnant et entreprend ce qu'il a déjà fait à Rheinsberg, perpendiculairement à l'axe du palais de Sanssouci et des terrasses, il dessine une allée rectiligne qui s'étend sur 2,5 km de long, délimité à l'est par un obélisque érigé en 1748 et, à l'ouest, par le Nouveau Palais dont la construction est entreprise en 1763.
Vue de Sans-Souci et ses environs /
Dediée à Son Altesse Royale Madame la Princesse dAnhalt Dessau etc, etc: / par ses très humbles, très obeissant et très soumis serviteurs, /
Jean Morino et Compag
Image : Potsdam Museum - Forum für Kunst und Geschichte
Le parc prolonge le thème horticole du jardin et se voit orné de trois mille arbres fruitiers dont des orangers, ananas, pêchers et autres bananiers sortis à la belle saison du château de l'Orangerie. La statuaire n'est pas en reste, qui célèbre Flore, Vertumne et Pomone.
Neue Kammern, Park Sanssouci, Potsdam
Johann Heinrich Hintze
Image : Potsdam Museums – Forum für Kunst und Geschichte
Frédéric fait également construire plusieurs « folies », temples ou maisons d'agrément, en partie pour suppléer au manque d'espace à l'intérieur du palais et pour pouvoir loger d'autres visiteurs et courtisans, en partie en succombant à la mode du temps qui si elle se veut champêtre, l'est à nos yeux de manière un peu artificielle et totalement mondaine…
View of the Japanese House in the Royal Garden Sans Soucy near Potsdam (detail)
Johann David Schleuen
After 1756, copperplate engraving
Image : Staatliche Museen zu Berlin, Kupferstichkabinett
Die Neptungrotte im Park von Sanssouci
Christian Wilberg
Aquarell und Deckfarben, 1874
Image : Kupferstichkabinett der Staatlichen Museen zu Berlin
Frédéric II investit a fonds perdus et en vain pour installer un système hydraulique pour alimenter les fontaines de Sanssouci et imiter (ou dépasser) les autres résidences royales d'Europe.
Mais l'hydraulique n'en est alors qu'au stade de l'enfance et en dépit de réservoirs et de stations de pompage, les fontaines du parc sont restées silencieuses pour encore un siècle.
Prospect des Bassins, und der Ruinen, welche auf einem Berge, Sans-Soucy, gegen über, befindlich
Johann Friedrich Schleuen
um 1775
Image : SPSG, DIZ / Fotothek (Ulrich Frewel, 1972)
C'est l'invention de la machine à vapeur qui a résolu le problème et alimenté les réservoirs et les fontaines.
Blick vom Ruinenberg auf Potsdam
Albert Ludwig Trippel
Aquarell, um 1845
Image : Neuer Zugangskatalog SPSG, DIZ / Fotothek
À partir de 1842, la famille royale prussienne peut enfin admirer la Grande Fontaine, telle que l'avait voulu Frédéric, projetant ses eaux à 38 mètres de hauteur sous les gradins des terrasses viticoles.
Orangenbäume auf den Terrassen von Sanssouci bei Potsdam
Otto Scherfling
Aquarell, 1875
Image : Kupferstichkabinett der Staatlichen Museen zu Berlin
La station de pompage devient une « fabrique » exotique parmi d'autres dans le paysage du parc, déguisée en mosquée ottomane dont le minaret cache la cheminée.
Das Dampfmaschinenhaus von Sanssouci an der Havelbucht
Image : Potsdam Museum - Forum für Kunst und Geschicht
Frédéric-Guillaume III et, plus tard, Frédéric-Guillaume IV étendent le parc avec l'aide de leurs architectes, Karl Friedrich Schinkel et Ludwig Persius qui y ajoutent le palais de Charlottenhof à l'emplacement d'une ancienne ferme et les bains romains.
De larges prés, de près de 300 ha, créent des perspectives visuelles qui lient Charlottenhof au Nouveau Palais, elles sont l'œuvre de Peter Joseph Lenné, le plus talentueux paysagiste de Prusse, et intègrent les folies de Frédéric comme le temple de l'amitié qu'il dédie à sa sœur Wilhelmine, margravine de Bayreuth.
Frederick the Great as a child with his sister Wilhelmine
Antoine Pesne
Oil on canavs, c. 1715
Image : Stiftung Preußische Schlösser und Gärten Berlin-Brandenburg
Der Freundschaftstempel in Sanssouci
A: L: Krüger. fec: 1780
Tempel der Freundschafft bey den Königl: Neuen Schloss.
Image : Potsdam Museum - Forum für Kunst und Geschichte
Frédérique Sophie Wilhelmine de Prusse, margravine de Bayreuth
Jean-Etienne Liotard
Pastel, c. 1745
Neues Schloss, Bayreuth
Image : Hohenzollern-Orte
(....)
* Source du texte (extraits) : https://fr.wikipedia.org/wiki/Palais_de_Sanssouci
LE PARC
Une fois les jardins en terrasse achevés, Frédéric tourne son attention sur le paysage environnant et entreprend ce qu'il a déjà fait à Rheinsberg, perpendiculairement à l'axe du palais de Sanssouci et des terrasses, il dessine une allée rectiligne qui s'étend sur 2,5 km de long, délimité à l'est par un obélisque érigé en 1748 et, à l'ouest, par le Nouveau Palais dont la construction est entreprise en 1763.
Vue de Sans-Souci et ses environs /
Dediée à Son Altesse Royale Madame la Princesse dAnhalt Dessau etc, etc: / par ses très humbles, très obeissant et très soumis serviteurs, /
Jean Morino et Compag
Image : Potsdam Museum - Forum für Kunst und Geschichte
Le parc prolonge le thème horticole du jardin et se voit orné de trois mille arbres fruitiers dont des orangers, ananas, pêchers et autres bananiers sortis à la belle saison du château de l'Orangerie. La statuaire n'est pas en reste, qui célèbre Flore, Vertumne et Pomone.
Neue Kammern, Park Sanssouci, Potsdam
Johann Heinrich Hintze
Image : Potsdam Museums – Forum für Kunst und Geschichte
Frédéric fait également construire plusieurs « folies », temples ou maisons d'agrément, en partie pour suppléer au manque d'espace à l'intérieur du palais et pour pouvoir loger d'autres visiteurs et courtisans, en partie en succombant à la mode du temps qui si elle se veut champêtre, l'est à nos yeux de manière un peu artificielle et totalement mondaine…
View of the Japanese House in the Royal Garden Sans Soucy near Potsdam (detail)
Johann David Schleuen
After 1756, copperplate engraving
Image : Staatliche Museen zu Berlin, Kupferstichkabinett
Die Neptungrotte im Park von Sanssouci
Christian Wilberg
Aquarell und Deckfarben, 1874
Image : Kupferstichkabinett der Staatlichen Museen zu Berlin
Frédéric II investit a fonds perdus et en vain pour installer un système hydraulique pour alimenter les fontaines de Sanssouci et imiter (ou dépasser) les autres résidences royales d'Europe.
Mais l'hydraulique n'en est alors qu'au stade de l'enfance et en dépit de réservoirs et de stations de pompage, les fontaines du parc sont restées silencieuses pour encore un siècle.
Prospect des Bassins, und der Ruinen, welche auf einem Berge, Sans-Soucy, gegen über, befindlich
Johann Friedrich Schleuen
um 1775
Image : SPSG, DIZ / Fotothek (Ulrich Frewel, 1972)
C'est l'invention de la machine à vapeur qui a résolu le problème et alimenté les réservoirs et les fontaines.
Blick vom Ruinenberg auf Potsdam
Albert Ludwig Trippel
Aquarell, um 1845
Image : Neuer Zugangskatalog SPSG, DIZ / Fotothek
À partir de 1842, la famille royale prussienne peut enfin admirer la Grande Fontaine, telle que l'avait voulu Frédéric, projetant ses eaux à 38 mètres de hauteur sous les gradins des terrasses viticoles.
Orangenbäume auf den Terrassen von Sanssouci bei Potsdam
Otto Scherfling
Aquarell, 1875
Image : Kupferstichkabinett der Staatlichen Museen zu Berlin
La station de pompage devient une « fabrique » exotique parmi d'autres dans le paysage du parc, déguisée en mosquée ottomane dont le minaret cache la cheminée.
Das Dampfmaschinenhaus von Sanssouci an der Havelbucht
Image : Potsdam Museum - Forum für Kunst und Geschicht
Frédéric-Guillaume III et, plus tard, Frédéric-Guillaume IV étendent le parc avec l'aide de leurs architectes, Karl Friedrich Schinkel et Ludwig Persius qui y ajoutent le palais de Charlottenhof à l'emplacement d'une ancienne ferme et les bains romains.
De larges prés, de près de 300 ha, créent des perspectives visuelles qui lient Charlottenhof au Nouveau Palais, elles sont l'œuvre de Peter Joseph Lenné, le plus talentueux paysagiste de Prusse, et intègrent les folies de Frédéric comme le temple de l'amitié qu'il dédie à sa sœur Wilhelmine, margravine de Bayreuth.
Frederick the Great as a child with his sister Wilhelmine
Antoine Pesne
Oil on canavs, c. 1715
Image : Stiftung Preußische Schlösser und Gärten Berlin-Brandenburg
Der Freundschaftstempel in Sanssouci
A: L: Krüger. fec: 1780
Tempel der Freundschafft bey den Königl: Neuen Schloss.
Image : Potsdam Museum - Forum für Kunst und Geschichte
Frédérique Sophie Wilhelmine de Prusse, margravine de Bayreuth
Jean-Etienne Liotard
Pastel, c. 1745
Neues Schloss, Bayreuth
Image : Hohenzollern-Orte
(....)
* Source du texte (extraits) : https://fr.wikipedia.org/wiki/Palais_de_Sanssouci
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le palais et le parc de Sans-souci, ou Sanssouci, à Potsdam
Mille mercis, cher la nuit, la neige, pour l'ouverture de ce fabuleux sujet !
C'est passionnant et si beau ...
Poursuivons la visite avec notre Stephane national !
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le palais et le parc de Sans-souci, ou Sanssouci, à Potsdam
Merci cher LNLN. J’ai compris le message
Gouverneur Morris- Messages : 11795
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le palais et le parc de Sans-souci, ou Sanssouci, à Potsdam
... La trame est posée.
A l'occasion, il te " suffira " (façon de parler ) de citer quelques-unes des phrases et de faire feu de quelques-unes de tes belles photos !
A l'occasion, il te " suffira " (façon de parler ) de citer quelques-unes des phrases et de faire feu de quelques-unes de tes belles photos !
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le palais et le parc de Sans-souci, ou Sanssouci, à Potsdam
Mais Sanssouci n'est que le plus éclatant des joyaux de l'écrin de Potsdam. Non seulement le parc renferme des fabriques remarquables, d'un salon chinois à un monastère franciscain en passant par un belvédère ou une immense orangerie avec appartements et cabinet de tableaux, mais il faut y ajouter le Neues Palais, d'une architecture un peu éloignée du goût français, mais aux intérieurs remarquables, et au delà la myriade de demeures XIXe construites par les neveux et petit-neveux de Frédéric II,inspirés tantôt de l'architecture antique, gothique ou italienne.
Potsdam dans son ensemble est un ravissement.
Potsdam dans son ensemble est un ravissement.
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Re: Le palais et le parc de Sans-souci, ou Sanssouci, à Potsdam
Lucius a écrit:Potsdam dans son ensemble est un ravissement.
Oui, on croirait un domaine créé par les fées tant les fabriques et les perspectives nous surprennent à chaque détour ou coin d'allée !
Gouverneur Morris- Messages : 11795
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le palais et le parc de Sans-souci, ou Sanssouci, à Potsdam
La visite guidée par l'un de nos reporters, et illustrée de nombreuses photos du parc et du château de Sans-souci est aussi à consulter.....ICI.
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le palais et le parc de Sans-souci, ou Sanssouci, à Potsdam
C'était notre dernière énigme !
Je propulse, je propulse .
Frederick, inhumé avec ses chiens aimés à Sanssouci.
Je propulse, je propulse .
Frederick, inhumé avec ses chiens aimés à Sanssouci.
Gouverneur Morris a écrit:Lucius a écrit:Ne sont-ce pas ses chiens à côté de lui ?
Oui, ce sont bien les dalles qui recouvrent les tombes des ses lévriers , et au pied desquels le roi émit le voeu d'être lui-même inhumé - voeu exaucé uniquement en 1991 comme l'on sait
Malheureusement le Temps a fait son oeuvre et peu d'inscriptions sont désormais lisibles :
Clichés personnels - juillet 2020
A vous la main Lucius !
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le palais et le parc de Sans-souci, ou Sanssouci, à Potsdam
Est-ce qu'à chaque dalle correspond un chien ?
Monsieur de la Pérouse- Messages : 504
Date d'inscription : 31/01/2019
Localisation : Enfin à bon port !
Re: Le palais et le parc de Sans-souci, ou Sanssouci, à Potsdam
Oui cela fait 11 lévriers en tout, dont "Phillis”, “Diana”, “Thisbe”, “Hasenfuss”, “Alcmene” et... “Biche"
Gouverneur Morris- Messages : 11795
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le palais et le parc de Sans-souci, ou Sanssouci, à Potsdam
Hasenfuss : Pied de lièvre.
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Re: Le palais et le parc de Sans-souci, ou Sanssouci, à Potsdam
... ce qui vaut mieux que bec.
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Gouverneur Morris- Messages : 11795
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le palais et le parc de Sans-souci, ou Sanssouci, à Potsdam
La Reine a eue également un « Thisbe » offert par Mme de Lamballe je crois.
_________________
Un verre d'eau pour la Reine.
Mr de Talaru- Messages : 3193
Date d'inscription : 02/01/2014
Age : 65
Localisation : près des Cordeliers...
Re: Le palais et le parc de Sans-souci, ou Sanssouci, à Potsdam
Quand j'étais à Potsdam en 2002, je n'ai pas fait attention à ces tombes...
Je me rappelle avoir lu que Frédéric II avait donné l'ordre de tuer tous les oiseaux qui se trouverait dans les jardins de Potsdam, car il avait horreur de leur chant, cela perturbait son réveil.
Comme quoi, derrière chaque despote somnole un patient pour l'asile psychiatrique.
Je me rappelle avoir lu que Frédéric II avait donné l'ordre de tuer tous les oiseaux qui se trouverait dans les jardins de Potsdam, car il avait horreur de leur chant, cela perturbait son réveil.
Comme quoi, derrière chaque despote somnole un patient pour l'asile psychiatrique.
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« elle dominait de la tête toutes les dames de sa cour, comme un grand chêne, dans une forêt, s'élève au-dessus des arbres qui l'environnent. »
Comte d'Hézècques- Messages : 4390
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 44
Localisation : Pays-Bas autrichiens
Re: Le palais et le parc de Sans-souci, ou Sanssouci, à Potsdam
...Comte d'Hézècques a écrit:
Je me rappelle avoir lu que Frédéric II avait donné l'ordre de tuer tous les oiseaux qui se trouverait dans les jardins de Potsdam, car il avait horreur de leur chant, cela perturbait son réveil.
Voilà qui me le rend tout à coup odieux !
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le palais et le parc de Sans-souci, ou Sanssouci, à Potsdam
Mr de Talaru a écrit:La Reine a eue également un « Thisbe » offert par Mme de Lamballe je crois.
Absolument mon cher François.
Christine Orban, au sujet de Thisbé :
Dès les premiers jours aux Tuileries, Mme de Lamballe a l'idée, comme Fersen quelques années auparavant, d'offrir un chien en signe d'affection à la reine. Elle choisit un épagneul, clin d’œil à son premier chien ? Thysbé. Un Thysbé sans Pyrame. Connaissait-elle la destinée tragique des amants de la pièce de Théophile de Viau ? Thisbé préfère mettre fin à ses jours plutôt que de vivre sans Pyrame. La triste destinée des amants de la mythologie grecque n'inspirait pas M.A. qui rebaptisa le chien Mignon. Certains témoignages indiquent que c'est Madame Royale qui aurait débaptisé Thisbé pour éliminer toute référence à Fersen qu'elle déteste. Nous ne saurons jamais. Peu importe. Mignon sera présent jusqu'à la fin et il partira avec Mousseline.
( Christine Orban, Charmer, s'égarer et mourir )
J'ajoute qu'à un salon du livre d'Histoire de Versailles, la chanteuse lyrique Rhonda Bachmann était venue me dire la légende de Thisbée .
Je le raconte ici :
https://marie-antoinette.forumactif.org/t1372p25-les-chiens-de-marie-antoinette
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le palais et le parc de Sans-souci, ou Sanssouci, à Potsdam
Une petite recherche sur internet m'apprend que l'origine de la haine du roi de Prusse à l'encontre des oiseaux, ce n'était pas tant son auguste réveil, mais les cérises
« Frédéric II raffolait des cerises. Aussi déclara-t-il la guerre aux oiseaux qui lui paraissaient prélever indûment leur dîme sur les vergers de Potsdam. Un décret de 1765 ordonne l’extermination de tous les volatiles du royaume. Hécatombe effroyable : il ne faut pas un mois pour que plus aucun chant n’anime le paysage prussien. Les années suivantes, les vergers ne produisent plus de fruits. Rien n’est venu entraver les insectes dans leur besogne. Frédéric II dépensera des sommes folles pour recréer les populations d’oiseaux. »
Propos tirés du livre de Bernard Fischesser : Richesses de la Nature
« Frédéric II raffolait des cerises. Aussi déclara-t-il la guerre aux oiseaux qui lui paraissaient prélever indûment leur dîme sur les vergers de Potsdam. Un décret de 1765 ordonne l’extermination de tous les volatiles du royaume. Hécatombe effroyable : il ne faut pas un mois pour que plus aucun chant n’anime le paysage prussien. Les années suivantes, les vergers ne produisent plus de fruits. Rien n’est venu entraver les insectes dans leur besogne. Frédéric II dépensera des sommes folles pour recréer les populations d’oiseaux. »
Propos tirés du livre de Bernard Fischesser : Richesses de la Nature
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« elle dominait de la tête toutes les dames de sa cour, comme un grand chêne, dans une forêt, s'élève au-dessus des arbres qui l'environnent. »
Comte d'Hézècques- Messages : 4390
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 44
Localisation : Pays-Bas autrichiens
Re: Le palais et le parc de Sans-souci, ou Sanssouci, à Potsdam
Comme quoi Frederic ne voyait pas plus loin que le bout de son nez !Comte d'Hézècques a écrit: Un décret de 1765 ordonne l’extermination de tous les volatiles du royaume. Hécatombe effroyable : il ne faut pas un mois pour que plus aucun chant n’anime le paysage prussien. Les années suivantes, les vergers ne produisent plus de fruits. Rien n’est venu entraver les insectes dans leur besogne. Frédéric II dépensera des sommes folles pour recréer les populations d’oiseaux. »
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Localisation : l'Ouest sauvage
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