Louis XVI, l'intrigant. D'Aurore Chéry

Okey-dokey, les amis, mais alors tout le monde s'y colle !!!   

Oh moi non, j'ai d'autres lectures plus pressantes à faire, mais en revanche, je me garderai bien d'avoir une opinion sur le livre d'Aurore Chéry, les idées qu'elle avance ou sur Louis XVI

.....   lâcheur !!!  

Si tu me paies ma retraite, je veux bien m'attaquer au livre de Chéry

Tope là !   Mais, attention,  ne va pas te tromper de livre !  

Euh, je suis un pacifique moi (comme Louis XVI, oups )

As-tu vu la petite vidéo, ci-dessus, que nous offre notre ami la Pérouse ?  Merci, Monsieur . 
Elle nous explique par le menu que le journal intime de Louis XVI, selon Aurore Chery, n'est pas un journal intime mais une rédaction après coup, tout à fait contraire à ce qui est, pour induire tout un chacun en erreur. Ainsi le " rien " du 14 juillet ne signifie-t-il nullement " rien " , mais au contraire " quelque chose ", ce quelque chose est la part prise par Louis XVI dans cet événement : la prise de la Bastille .      
 Vous me suivez ?!   
Je pressens là, typiquement, un raisonnement par l'absurde .

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Théodore Gosselin Lenôtre écrivait:

Récemment un maître de l'érudition littéraire se donna pour tâche d'enseigner que Molière n'avait pas écrit une ligne des vingt-cinq comédies dont nous lui faisons gloire : l'auteur véritable de ces pièces ne serait autre que ... Louis XIV.
Au premier aspect, c'est de l'extravagance, et l'on n'est pas bien sûr que le chroniqueur coupable d'une telle facétie n'ait eu l'intention de mystifier ses contemporains; on ne jurerait point, non plus, qu'il ne s'est pas pris lui-même à son propre jeu et qu'il ne demeure, à l'heure actuelle, la première, et peut-être l'unique victime de ses déductions . 





Cela vaut pour l'ouvrage d'Aurore Chéry.  
En vrac, et en amuse-bouche, voici déjà quelques informations qui, je n'en doute pas, vous avaient échappé ainsi qu'à moi : 


Louis-Ferdinand, le Grand Dauphin, n'aimait pas Louis-Auguste et voulait sa mort .
Dans ce contexte, il est tout à fait envisageable que la nourrice qui avait failli tuer Berry ( ... ) ait tout simplement agi sur les ordres du père de l'enfant. 

( ... ) le souvenir du Roi-Soleil n'a jamais impressionné ni intimidé Louis XVI qui trouvait qu'il faisait bien triste figure à côté d'Henri IV.  Cela peut paraître surprenant aujourd'hui mais pour lui, Louis XIV était avant tout un lâche qui avait renoncé à lutter face à la noblesse et avait accepté d'être mis sous tutelle en allant s'ensevelir, avec sa cour, sous les dorures de Versailles . 

Sur les pamphlets traînant Marie-Antoinette dans la boue, lièvre soulevé par Jean-Pierre Fiquet :
La seule véritable hypothèse crédible, c'est que Louis XVI avait envoyé Beaumarchais à Londres non pas pour récupérer un pamphlet, mais pour le faire fabriquer sur les presses de Théveneau de Morande et s'en servir comme moyen de pression sur l'Autriche .  ( ... ) Commander des libelles contre sa femme, ce n'était absolument pas se tirer une balle dans le pied pour le roi, bien au contraire, c'était avant tout un moyen de se libérer de l'ingérence étrangère et de regagner un peu de pouvoir. Avec " L'avis important à la branche espagnole " , il posait un ultimatum à l'impératrice : ou bien sa femme se mettait à lui obéir entièrement ou bien il ruinerait sa réputation et la rendrait si détestable au public qu'elle n'aurait pas d'autre choix que de se réfugier dans un couvent ou de regagner l'Autriche .

Notre sujet :
https://marie-antoinette.forumactif.org/t1638-le-mariage-force-ou-lhumiliation-de-marie-antoinette-de-jean-pierre-fiquet?highlight=fiquet
...   ainsi que :
https://marie-antoinette.forumactif.org/t1950-theveneau-de-morande?highlight=morande


Conclusion de l'analyse du tableau " Erasistrate découvrant la cause de la maladie d'Antiochus " :
David et Louis XVI entretenaient des relations de grande proximité, puisque le peintre était au courant de secrets d'Etat dès le début du règne . 

A la question : " Quand Louis XVI abandonna-t-il Turgot ? ", les faits semblent répondre " jamais ". Il ne l'a apparemment jamais soutenu. ( ... ) Sa seule motivation en le faisant entrer au gouvernement était de le discréditer en le perdant aux yeux de l'opinion publique. Il éliminerait ainsi en douceur un potentiel opposant sérieux à la politique qu'il voulait mener .

Louis XVI voulait désormais plus que des libelles, il fallait toucher un public plus large et, pour cela, il entendait contrôler la presse. Les Mémoires secrets manifestement patronnés par le roi ne suffisent pas non plus. Le Courrier de l'Europe fut une publication clandestine de Louis XVI, officiellement financée par les Affaires étrangères !  ...  avec des titres de presse qui attireraient les lecteurs en ayant le même parfum de subversion que les pamphlets, et dont on ne pourrait pas soupçonner qu'ils étaient alimentés par le gouvernement . 
Comme le gouvernement français était méchamment attaqué dans les premiers numéros, il fut cependant aisé de laisser croire au public et à Vergennes que le journal émanait de l'Angleterre .

Quand Louis XVI reçut Maximilien à Versailles, il avait l'idée derrière la tête que sa Cour pourrait manifester son hostilité à l'Autriche . Ainsi le roi ne faisait en réalité aucune faveur à sa femme en la laissant organiser les divertissements pour l'archiduc, il l'avait simplement dupée .

Je vous fais grâce des histoires de frein, prépuce et aiguillette ...  ça suffit pour ce soir ! 

Merci beaucoup Eléonore pour ces premières perles !

Ta citation de Lenôtre cerne sans doute bien l’auteur et son ouvrage

Est-ce vraiment tiré du livre d'Aurore Chéry Éléonore ? Ou tu nous fais une blague

Marie-Jeanne a écrit: Ou tu nous fais une blague

J'ai l'air de blaguer ?! 


Non, je ne blague pas du tout . Je vous fais même ( en raccourci ) du mot pour mot.
Et je n'en suis qu'aux premières pages. Cela promet.
Sidérant, n'est-ce pas ! 

Franchement, en te posant cette question je ne blaguais pas non plus tellement tout cela m'a semblé extravagant.
Sur quoi repose ces affirmations ? Y a t-il des sources, ou du moins un début de pistes fiables, conduisant l'autrice à de telles déductions ?

Marie-Jeanne a écrit:
Sur quoi repose ces affirmations ? Y a t-il des sources?

Quantité de notes nous renvoient à des références de sources nombreuses, variées, sérieuses .   C'est leur interprétation biaisée qui est franchement délirante.  ( euphémisme )
  Mme Chery semble avoir eu la révélation, en lisant Jean-Pierre Fiquet, d'un Louis XVI tordu et machiavélique .  Provence est un enfant de choeur en comparaison.   Du reste,  le dit-elle, Fiquet est le seul auteur qui ait compris le mécanisme des pamphlets ( et débusqué leur auteur : Louis XVI lui-même ) . 


Marie-Antoinette avait certes pu constater l'aigreur et l'animosité de son mari envers elle, mais elle était toutefois loin de se douter de ce qu'il préparait.  ( ... ) Ce fut donc pour elle une véritable déflagration lorsque, le 21 mai 1776, elle reçut une lettre qui lui annonçait définitivement sa disgrâce et qui l'avertissait vraisemblablement qu'elle irait bientôt au couvent. Elle se précipita à Saint-Hubert, où chassait Louis XVI, et passa sans doute la soirée à pleurer et à le supplier de la garder . 

Pas de note sur cette lettre reçue le 21 mai 1776 ...


Le roi cherchait une nouvelle stratégie. Il avait en effet l'intention de laisser planer le doute sur la légitimité des enfants que la reine mettrait au monde .

Sur quoi, de son côté,  et hop !  il se fait déniaiser par la dévouée Mme Lambriquet.

Il n'est pas à exclure que le frère d'Ernestine, Auguste-Etienne, né à Versailles le 11 novembre 1781, soit également un enfant du roi.  Bien qu'il n'ait pas été adopté par la famille royale et qu'il n'ait pas bénéficié des mêmes grâces que sa soeur, il est né moins d'un mois après le dauphin.   Or, comme on le voit,  Louis XVI tenait à faire parallèlement un enfant à une autre femme quand il était tenu d'en faire un à la reine .  La différence de traitement pourrait s'expliquer par le fait que, en tant que garçon, Auguste-Etienne compromettait la succession dynastique.  De ce fait sa vie était en danger et le roi avait donc intérêt à cacher sa paternité s'il voulait sauver l'enfant .

Compromettait la succession dynastique ?! C'est absurde ! Guère de problème pour Louis XIII malgré ses aînés, et alors même qu'il s'agissait de légitimés officiels, alors pour des enfants non reconnus, simplement bien traités à la Cour ....

Merci encore Eléonore. Petit détail qui a son importance, Ernestine Lambriquet et sa possible filiation avec Louis XVI sont la marotte d'Aurore Chéry depuis son adolescence et ses premières intreventions sur Passion-Histoire. N'oublions pas que c'est elle qui avait co-fondé le forum consacré à Mme Royale et aux pseudo-énigmes qui l'entoureraient

Lucius a écrit:Compromettait la succession dynastique ?! C'est absurde ! Guère de problème pour Louis XIII malgré ses aînés, et alors même qu'il s'agissait de légitimés officiels, alors pour des enfants non reconnus, simplement bien traités à la Cour ....

C'est bien entendu absurde, ça n'a ni queue ni tête .

Gouverneur Morris a écrit:Merci encore Eléonore. Petit détail qui a son importance, Ernestine Lambriquet et sa possible filiation avec Louis XVI sont la marotte d'Aurore Chéry depuis son adolescence et ses premières intreventions sur Passion-Histoire. N'oublions pas que c'est elle qui avait co-fondé le forum consacré à Mme Royale et aux pseudo-énigmes qui l'entoureraient

Ah, d'accord !  J'ignorais cela.  
Attends la suite, tu ne vas pas être déçu.   


Considérer l'hostilité de Louis XVI à l'alliance autrichienne, et sa volonté de ne pas faire d'enfants aux Habsbourg, change bien des choses dans l'interprétation de toute la politique internationale du règne.  En effet, contrairement à la maîtresse du roi, Marie-Philippine Lambriquet, la reine n'était toujours pas enceinte.  La grossesse de Mme Lambriquet était un camouflet pour les Autrichiens, qui achevait de leur prouver que Louis XVI leur avait joué la comédie et qu'il n'avait jamais été malade ni impuissant.  Il se moquait ouvertement d'eux, comme Joseph s'était moqué de lui dans les lettres à son frère. ( ... )   Pour prouver qu'il avait bien tout arrangé, il fallait que la reine soit enceinte. La conquête de la Bavière permettait de poser clairement les termes de l'alternative :  ou Louis XVI faisait un enfant à Marie-Antoinette ou Joseph envahissait la France. 

Le roi tenta d'abord de résister en menaçant de mobiliser les Etats allemands.  ( ... )  Le 6 février, Louis XVI répliquait plus sérieusement encore en signant un traité de commerce et d'alliance avec les Etats Unis.  Cela signifiait que la France entrerait en guerre contre l'Angleterre à brève échéance.  Là encore il voulait obliger l'Autriche à clarifier sa position par rapport à l'Angleterre, pour pouvoir lui-même se déclarer l'allié de la Prusse ( ... ) 
Seulement l'Autriche avait déjà fait des ouvertures à Catherine II, qui y avait répondu favorablement.  Le basculement de la Russie, attentiste jusque là, faisait perdre à Louis XVI sa partie d'échecs. La Russie venait de donner un sérieux avantage à l'Autriche et, Louis XVI étant acculé, Marie-Antoinette se retrouva effectivement enceinte dans les semaines qui suivirent.    Il avait fallu pointer un pistolet sur la tempe du roi pour qu'il consente enfin, après huit ans de mariage, à faire un enfant à une Habsbourg. 

OMG

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Comme tu dis ...  


La reine se montrait gracieuse envers Axel de Fersen, non pas pour ses beaux yeux, comme il a été si souvent répété,  mais parce qu'il venait de la famille la plus puissante de Suède, celle qui était la plus hostile à Gustave III. ( ... )   Contrairement à la réputation qu'il s'est lui-même créée, Axel n'avait rien d'un courtisan sentimental, comme on aura l'occasion de le voir à plusieurs reprises. ( ... )  Fersen avait compris que s'il aidait Marie-Antoinette à conforter sa position de reine de France (   ), il obtiendrait à son tour du soutien pour renverser Gustave. Ce rapprochement entre Marie-Antoinette et le Suédois était d'autant plus utile que l'Autriche ne pouvait pas faire entièrement confiance à Catherine II. Au fond, ce qui convenait le mieux à la tsarine, c'était l'affaiblissement de la France et de l'Autriche en même temps. Cela lui laisserait les coudées franches pour faire ce qu'elle voulait en Pologne et en Crimée.  Pour elle, renverser Louis XVI et Marie-Antoinette pour les remplacer par un roi de France accommodant avec elle, c'était le meilleur des programmes. ( ... )

Le 19 décembre, Marie-Antoinette mit au monde une fille et Louis XVI s'en trouva soulagé.  L'Autriche n'avait pas encore donné de dauphin à la France, la situation de la reine restait donc relativement précaire.  Avec la complicité de son frère Provence, le roi ne se priverait pas d'attribuer la paternité à un quelconque amant .  ( ... )

Pour renforcer sa position, Louis XVI devait ( ... ) neutraliser la tsarine, ( ... ) soutenir fermement Gustave III en Suède et donc empêcher les Autrichiens de renforcer la position des Fersen. 
Pour y parvenir, avec la complicité du roi de Suède, il utilisa Fersen contre Marie-Antoinette et fit passer le comte suédois pour l'amant de la reine. Elle ne le favoriserait au moins pas pour rien. ( ... ) 

Fin janvier 1778, Joseph agita à nouveau la menace bavaroise,  par l'intermédiaire de Mozart.  ( ... )  Le compositeur présenta son opéra "Idoménée" à Munich. Le livret racontait la lutte d'Idoménée contre Neptune. Pour calmer le dieu, Idoménée acceptait de renoncer au trône en faveur de son fils . Voilà qui résumait assez bien la situation : si le roi de France voulait à son tour triompher de Neptune, il lui fallait songer à avoir un fils . Tout cela explique vraisemblablement la naissance du dauphin, le 22 octobre 1781.

Waouh ! C'est loin au delà de ce que j'imaginais. Je savais cet ouvrage polémique mais à ce point c'est du révisionnisme. J'avoue que les motivations de cette autrice, que je ne connais pas du tout, m'intriguent.  Au moins le titre est bien trouvé !
Je le lirai à l'occasion, en attendant merci Éléonore pour ces longs extraits.

Il n'y a décidément pas de limites à ce que Mme Chéry raconte... Voilà que Mozart entre en scène dans cette histoire sans queue ni tête, pour servir les dessins aussi machiavéliques qu'incompréhensibles de Louis XVI ! Ce livre est-il vraiment sérieux ? Comme Marie-Jeanne, je me demande bien quel peut être le but de l'autrice en écrivant ce brûlot. Pas simplement l'envie de choquer pour choquer, tout de même ? Il me semble que ce serait manquer de respect envers ses lecteurs. Est-ce un risque à prendre ?

Tout à fait d'accord avec vous, Mesdames, c'est ahurissant . 
 Mais avec Louis XVI amoureux, A. Chéry atteint des sommets ! 


Ce que l'on soupçonne moins encore, c'est que le roi a été éperdument amoureux d'une femme et que cette femme n'était nullement Marie-Antoinette, comme on l'a trop souvent répété. Cette femme s'appelait Françoise Clétier et elle était mariée au peintre Joseph Boze.  En se fondant sur l'exhumation de nouvelles sources, notamment la correspondance amoureuse du roi, je m'attacherai ici à présenter l'histoire de leur couple ou du moins ce qu'il est possible d'en restituer dans l'état actuel de mon exploitation des archives. ( ... )  Françoise a eu un rôle politique considérable, elle a survécu à la Révolution française et elle était celle qui connaissait le plus intimement Louis XVI ( ... ) ses idées et projets politiques ... ( ... )
En 1785, les Boze occupaient un appartement au château de Versailles, et pas n'importe quel appartement : celui du prince de Conti. C'était l'un des plus spacieux et des plus luxueux du palais. ( ... )

C'est aux manuscrits de la Bibliothèque nationale de France que l'on trouve une partie de la correspondance amoureuse de Louis XVI. Elle n'est bien sûr pas identifiée comme telle. On la connaîtrait depuis longtemps, autrement. Elle se cache dans les archives d'une certaine Madame Dupont de la Motte, qui devint, comme nous l'avons dit,  le nom d'emprunt utilisé par Françoise Boze à Versailles. ( ... )
La correspondance amoureuse de Louis XVI n'avait jusqu'à présent pas été identifiée parce que l'on ne lui soupçonnait pas de maîtresse et parce qu'on n'y reconnaît pas son écriture, ce sont des copies. ( ... )

 Il est également intéressant de comparer ces missives aux prétendues lettres d'amour de Marie-Antoinette à Fersen.   La correspondance Louis XVI / Françoise ne comprend que des copies, celle de Fersen et Marie-Antoinette est composée de quelques originaux et beaucoup de copies de la main de Fersen, surtout pour les lettres d'amour. C'est assez incompréhensible de la part de Fersen. La copie se justifie si l'on veut cacher l'écriture de l'expéditeur et donc son identité. Or Fersen et ses descendants n'ont rien fait pour cacher qu'il s'agissait de la reine, bien au contraire. Seuls les mots d'amour ont été plus ou moins bien dissimulés par les descendants du comte. Les copies indiqueraient plutôt que les lettres d'amour de Marie-Antoinette n'ont jamais existé que sous la forme de ces " copies " sorties de l'imagination de Fersen dans le but de se faire valoir. 

Très chère Eléonore, comme vous avez du courage!...
Je vous admire  
Ménagez-vous tout de même, la dureté des temps se suffit à elle-même.

Je ne savais pas que Flammarion (Flammarion !!! ) avait ouvert une nouvelle collection de canulars historiques.

L'excellent Jean-Noël Jeanneney nous parlait de canulars littéraires dans son émission Concordance des temps, samedi dernier sur France Culture. Voici donc matière à donner une suite à ce programme...

Le canular littéraire, Jean-Noël Jeanneney (France Culture, 31 octobre 2020)

Bonnefoy du Plan a écrit:Très chère Eléonore, comme vous avez du courage!...  

Du tout, cher Bonnefoy, du tout, ne croyez pas cela.   Au contraire, je m'amuse follement !!! 
  Et puis je fais découvertes sur découvertes. Croiriez-vous que l'analogie entre Louis XVI et Valmont ne m'était jamais venue à l'esprit ? 
Comment ! A vous non plus ?!     Cela me rassure.
C'est pourtant limpide :

( ... ) à la fin du mois de mars 1782, alors que Françoise languissait à la Bastille, parurent " Les Liaisons dangereuses " signées Choderlos de Laclos.  Ce dernier étant devenu par la suite secrétaire des commandements du duc de Chartres, on soupçonnait bien que ce texte à clés servait les intérêts du cousin du roi, mais, faute de comprendre la situation à la cour et de connaître l'existence de la maîtresse de Louis XVI, on cherchait en vain ces clés. ( ... )  Car c'est bien du roi qu'il s'agissait : le vicomte de Valmont renvoyait à Louis XVI par l'intermédiaire du roman de l'abbé Gérard, " Le comte de Valmont ou les égarements de la raison ", paru entre 1774 et 1778.
Une édition avait présenté en frontispice la gravure de Monnet, " Quelle école pour les pères ! " sur laquelle on voyait le dauphin qui venait assister aux leçons de ses enfants. Elle établissait ainsi un parallèle entre le père de Valmont et le dauphin. Par conséquent, lorsqu'on était chez les Valmont, on était chez les Bourbons . ( ... )
Ces éléments servaient d'écrin à une relation Valmont / Tourvel se calquant sur celle du roi et de Françoise.  Elle en adoptait la trame et en pastichait les lettres .

Bonnefoy du Plan a écrit:
Je ne savais pas que Flammarion (Flammarion !!!  ) avait ouvert une nouvelle collection de canulars historiques.

L'excellent Jean-Noël Jeanneney nous parlait de canulars littéraires dans son émission Concordance des temps, samedi dernier sur France Culture. Voici donc matière à donner une suite à ce programme...

 Le canular littéraire, Jean-Noël Jeanneney (France Culture, 31 octobre 2020)

Je vous remercie !    
Je ne manquerai pas d'ouvrir ce lien pour aller voir de quoi il retourne .