Louis XVI, l'intrigant. D'Aurore Chéry
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LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: La famille royale et les contemporains de Marie-Antoinette :: Sa famille française :: Louis XVI
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Re: Louis XVI, l'intrigant. D'Aurore Chéry
Françoise Boze était également la plus zélée des espionnes, à l'échelle européenne, pour le service secret du roi. Je lis en diagonale cette avalanche de démêlés rocambolesques auxquels je pige couic.
Marie-Antoinette n'en peut plus, fait embastiller la bonne femme , mais la comtesse du Nord intercède pour sa libération.
C'est l'occasion pour nous d'apprendre que la Bastille et la prison de Vincennes étaient devenues les plus sûres fabriques de libelles à la solde du roi .
Personne n'irait soupçonner les murs épais des prisons d'Etat d'imprimer des libelles commandés par Louis XVI. ( ... ) A la fin de l'année 1783, même si on ne connaissait pas son identité réelle, toute la cour avait manifestement compris que la jeune-femme se faisant appeler Madame Dupont de la Motte était la maîtresse du roi et que la reine avait réussi à l'envoyer en prison en la faisant passer pour une intrigante. Elle savait aussi que cette Dupont de la Motte était l'espionne qui, la même année comme on l'a vu, avait négocié avec les banquiers Bourdieu et Chollet la corruption des parlementaires britanniques au profit de la France. ( ... )
Au salon de 1783, Marie-Antoinette, cette fois bien décidée à affronter en face la maîtresse de son mari, se fit représenter par Elisabeth Vigée Le Brun tenant une rose et vêtue d'une robe chemise. On railla sa tenue parce qu'elle avait l'air d'être en sous-vêtements. Cela révélait surtout qu'elle avait été assez curieuse pour prendre elle aussi connaissance de la correspondance de Louis XVI avec Françoise et qu'elle en avait plus particulièrement retenu certains passages :
Je voudrais au moins une seule fois cueillir la rose que ta tendresse aura fait éclore. Oui,, j'ose te dire que la partie de mon corps où se réunit tout l'homme est, depuis le moment où tu m'as permis de te manifester ce que tu me faisais sentir, est un volcan qui ne demande qu'à faire éruption, qu'à consumer les barrières multipliées que tu appelles robes, corset, jupons et même chemises qui dérobent à mes yeux, qui rendent inaccessibles à mes mains ce délicieux jardin que je brûle du désir de cultiver et d'arroser.
Qu'il vienne cueillir la rose , voilà des années que Marie-Antoinette ne demandait que cela, elle. De là on comprend également que l'expression " robe de gaule " , qui s'est attachée à cette tenue, est indéniablement grivoise .
Marie-Antoinette n'en peut plus, fait embastiller la bonne femme , mais la comtesse du Nord intercède pour sa libération.
C'est l'occasion pour nous d'apprendre que la Bastille et la prison de Vincennes étaient devenues les plus sûres fabriques de libelles à la solde du roi .
Personne n'irait soupçonner les murs épais des prisons d'Etat d'imprimer des libelles commandés par Louis XVI. ( ... ) A la fin de l'année 1783, même si on ne connaissait pas son identité réelle, toute la cour avait manifestement compris que la jeune-femme se faisant appeler Madame Dupont de la Motte était la maîtresse du roi et que la reine avait réussi à l'envoyer en prison en la faisant passer pour une intrigante. Elle savait aussi que cette Dupont de la Motte était l'espionne qui, la même année comme on l'a vu, avait négocié avec les banquiers Bourdieu et Chollet la corruption des parlementaires britanniques au profit de la France. ( ... )
Au salon de 1783, Marie-Antoinette, cette fois bien décidée à affronter en face la maîtresse de son mari, se fit représenter par Elisabeth Vigée Le Brun tenant une rose et vêtue d'une robe chemise. On railla sa tenue parce qu'elle avait l'air d'être en sous-vêtements. Cela révélait surtout qu'elle avait été assez curieuse pour prendre elle aussi connaissance de la correspondance de Louis XVI avec Françoise et qu'elle en avait plus particulièrement retenu certains passages :
Je voudrais au moins une seule fois cueillir la rose que ta tendresse aura fait éclore. Oui,, j'ose te dire que la partie de mon corps où se réunit tout l'homme est, depuis le moment où tu m'as permis de te manifester ce que tu me faisais sentir, est un volcan qui ne demande qu'à faire éruption, qu'à consumer les barrières multipliées que tu appelles robes, corset, jupons et même chemises qui dérobent à mes yeux, qui rendent inaccessibles à mes mains ce délicieux jardin que je brûle du désir de cultiver et d'arroser.
Qu'il vienne cueillir la rose , voilà des années que Marie-Antoinette ne demandait que cela, elle. De là on comprend également que l'expression " robe de gaule " , qui s'est attachée à cette tenue, est indéniablement grivoise .
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Mme de Sabran- Messages : 55807
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Re: Louis XVI, l'intrigant. D'Aurore Chéry
Je vais chercher mon Loch Lomond
Gouverneur Morris- Messages : 11912
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Re: Louis XVI, l'intrigant. D'Aurore Chéry
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Mme de Sabran- Messages : 55807
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Gouverneur Morris- Messages : 11912
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Re: Louis XVI, l'intrigant. D'Aurore Chéry
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Mme de Sabran- Messages : 55807
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Re: Louis XVI, l'intrigant. D'Aurore Chéry
Tout ceci me semble ridicule ou l'art de réécrire l'histoire
Et de vendre des livres ?
Et de vendre des livres ?
monsieur campan- Messages : 6
Date d'inscription : 29/07/2020
Re: Louis XVI, l'intrigant. D'Aurore Chéry
Nous atteignons le bout du bout du ridicule, cher Monsieur Campan.
Cramponnez-vous à votre siège :
Malheureusement , ( ... ) le dauphin donnait des signes de faiblesse qui annonçaient qu'il ne vivrait pas longtemps. ( ... ) Pris de panique, Louis XVI avait voulu, selon le point de vue de l'empereur, s'en entretenir avec Gustave III, qui connaissait les mêmes problèmes. Toute l'Europe n'avait-elle pas murmuré que le roi de Suède avait laissé à son favori, Munck, le soin de concevoir un héritier ? ( ... )
En plaçant un héritier Fersen dans la succession française, l'Autriche voyait bien qu'elle pouvait gagner sur le plan diplomatique. ( ... )
En signifiant que l'Autriche était en mesure de prendre en main les destinées futures de la France et de la Suède, deux grands ennemis de Catherine II, Joseph II se rendait incontournable.
Le 27 mars 1785, Marie-Antoinette mit au monde un garçon, soit neuf mois après la fameuse fête donnée à Trianon pour la délégation suédoise. On le baptisa Louis-Charles et il prit le titre de duc de Normandie. ( ... ) Le premier duc de Normandie était associé aux peuples du Nord, comme celui de 1785 était associé à la Suède. ( ... )
Avant de consentir à reconnaître le duc de Normandie, Louis XVI avait sans doute envisagé de recourir à une autre solution que nous indique la correspondance de Joseph Boze. Si les ennemis du roi avaient cherché à savoir où se trouvait Françoise à la fin de l'année 1784, c'est peut-être qu'ils trouvaient étrange qu'on la cache si soigneusement ; cela pouvait indiquer qu'elle pilotait une nouvelle mission secrète, mais, si Louis XVI s'inquiétait de la dissimuler, c'est peut-être surtout parce qu'elle était enceinte. ( ... )
Soupçonnant que Louis XVI voudrait substituer l'enfant que portait sa maîtresse à celui de la reine, le parti autrichien prit les devants : s'il y avait deux enfants, on prétendrait que la reine portait des jumeaux.
L'Autriche n'eut pas besoin de poursuivre son dessein. Le 26 mars 1785, quelques heures avant la reine, Françoise accoucha d'une fille qui fut prénommée Victoire ( ... ) . La reine ayant accouché d'un garçon, le subterfuge devenait impossible à réaliser ( ... ) contraint et forcé, le roi avait fini par reconnaître le duc de Normandie, mais il n'en avait pas pour autant renoncé à se venger. Il n'en laissait rien paraître, mais la reine ne perdait rien pour attendre .
Cramponnez-vous à votre siège :
Malheureusement , ( ... ) le dauphin donnait des signes de faiblesse qui annonçaient qu'il ne vivrait pas longtemps. ( ... ) Pris de panique, Louis XVI avait voulu, selon le point de vue de l'empereur, s'en entretenir avec Gustave III, qui connaissait les mêmes problèmes. Toute l'Europe n'avait-elle pas murmuré que le roi de Suède avait laissé à son favori, Munck, le soin de concevoir un héritier ? ( ... )
En plaçant un héritier Fersen dans la succession française, l'Autriche voyait bien qu'elle pouvait gagner sur le plan diplomatique. ( ... )
En signifiant que l'Autriche était en mesure de prendre en main les destinées futures de la France et de la Suède, deux grands ennemis de Catherine II, Joseph II se rendait incontournable.
Le 27 mars 1785, Marie-Antoinette mit au monde un garçon, soit neuf mois après la fameuse fête donnée à Trianon pour la délégation suédoise. On le baptisa Louis-Charles et il prit le titre de duc de Normandie. ( ... ) Le premier duc de Normandie était associé aux peuples du Nord, comme celui de 1785 était associé à la Suède. ( ... )
Avant de consentir à reconnaître le duc de Normandie, Louis XVI avait sans doute envisagé de recourir à une autre solution que nous indique la correspondance de Joseph Boze. Si les ennemis du roi avaient cherché à savoir où se trouvait Françoise à la fin de l'année 1784, c'est peut-être qu'ils trouvaient étrange qu'on la cache si soigneusement ; cela pouvait indiquer qu'elle pilotait une nouvelle mission secrète, mais, si Louis XVI s'inquiétait de la dissimuler, c'est peut-être surtout parce qu'elle était enceinte. ( ... )
Soupçonnant que Louis XVI voudrait substituer l'enfant que portait sa maîtresse à celui de la reine, le parti autrichien prit les devants : s'il y avait deux enfants, on prétendrait que la reine portait des jumeaux.
L'Autriche n'eut pas besoin de poursuivre son dessein. Le 26 mars 1785, quelques heures avant la reine, Françoise accoucha d'une fille qui fut prénommée Victoire ( ... ) . La reine ayant accouché d'un garçon, le subterfuge devenait impossible à réaliser ( ... ) contraint et forcé, le roi avait fini par reconnaître le duc de Normandie, mais il n'en avait pas pour autant renoncé à se venger. Il n'en laissait rien paraître, mais la reine ne perdait rien pour attendre .
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Mme de Sabran- Messages : 55807
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Gouverneur Morris- Messages : 11912
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Louis XVI, l'intrigant. D'Aurore Chéry
Après avoir lu ces nouveaux extraits, je m’interroge encore d’avantage sur les motivations de l’autrice. Ses spéculations ressemblent si ce n’est à un canular, à une sorte de manifeste visant à renverser la table de l’historiographie traditionnelle. Une démarche qui peut se concevoir, sauf que, me semble t-il, ses conclusions relèvent d’une imagination débordante.
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« La mode est à la France ce que les mines du Pérou sont à l'Espagne » Colbert.
Marie-Jeanne- Messages : 1497
Date d'inscription : 16/09/2018
Re: Louis XVI, l'intrigant. D'Aurore Chéry
Heureusement que j'écris des âneries ! Les miennes ont au moins l'intelligence d'être vérifiables.
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"Comme les feuilles tombent tôt cette année !" Louis XVI - 10/8/1792
pilayrou- Messages : 676
Date d'inscription : 06/03/2014
Age : 64
Localisation : Guilers (Brest)
Re: Louis XVI, l'intrigant. D'Aurore Chéry
Titrer l'enfant duc de Normandie pour indiquer qu'il n'est pas du roi, l'idée a au moins le mérite d'être drôle !!
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Re: Louis XVI, l'intrigant. D'Aurore Chéry
Un petit viking !
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« La mode est à la France ce que les mines du Pérou sont à l'Espagne » Colbert.
Marie-Jeanne- Messages : 1497
Date d'inscription : 16/09/2018
Re: Louis XVI, l'intrigant. D'Aurore Chéry
C'est mignon, un petit Viking !
Tu as raison, mon petit Lulu, c'est cocasse et assez bien trouvé.
Le collier à présent, les amis, le collier ! Eh bien figurez-vous qu'il n'a jamais même seulement existé, ce collier de malheur ! Cette sombre affaire n'était encore qu'un coup fumant, entièrement ourdi par Louis XVI, toujours dans le but de se débarrasser de Marie-Antoinette .
Pour Louis XVI, seul Rohan devait être impliqué ( ... ) l'histoire devait s'arrêter là, cela suffisait amplement. Que pèserait la parole d'une reine discréditée face à un membre illustre de l'une des plus puissantes familles de France, un haut dignitaire de l'église qui plus est ? Le public, surtout si on l'y aidait un peu, se rangerait forcément du côté du cardinal contre l'autrichienne. Si l'Autriche s'opposait à Rohan, elle risquait en outre de dégrader plus encore ses relations avec le pape. ( ... )
Voilà quel était le calcul du roi : le parti autrichien ferait tout pour éviter un scandale dans lequel ils seraient perdants, quoi qu'il advienne. Ils n'auraient donc pas d'autre choix que d'accepter sa volonté : la répudiation de Marie-Antoinette . Au lieu de cela, Breteuil décida d'aller à l'affrontement et de faire arrêter le cardinal .
S'ensuivent des pages d'explications oiseuses auxquelles, là encore, je ne comprends rien de rien .
Passons ...
Le leurre de 1787.
Afin de laisser penser qu'il se contenterait de réformes, le roi finit par accepter l'idée d'un édit de tolérance donnant un état civil aux protestants, une affaire qui remontait à loin. ( ... ) Breteuil comprit que le roi reprenait l'avantage et il se mit à traîner les pieds pour l'édit sur l'état civil des protestants. Il commençait à saisir le nouveau projet que Louis XVI voulait échafauder à partir de cet édit : prouver l'adultère de la reine et la forcer à se convertir au luthéranisme pour la marier avec Fersen. Si elle n'était plus catholique, son premier mariage n'aurait plus de valeur. Ce n'est pas l'aumônier de la chapelle luthérienne de l'ambassade de Suède, le Strasbourgeois Friedrich Carl Baer qui ferait des difficultés. Le pasteur couvrait toutes les intrigues de Gustave III. ( ... )
Cependant, Frédéric II était mort en 1786 et le nouveau roi de Prusse, Frédéric-Guillaume II se montrait moins bien disposé envers Louis XVI, du moins en apparence, comme on le verra. Prenant la défense du stathouder, il envoya des troupes pour écraser les patriotes au mois de septembre ( ... ) Louis XVI sauta sur l'occasion pour offrir l'asile aux patriotes, tous protestants, auxquels il accorda de pratiquer librement leur culte en France. Dès lors, il devenait ridicule de l'interdire aux protestants français et le roi s'en servit pour arracher la signature de l'édit de tolérance qui leur donnait un état civil, le 7 novembre 1787.
( ... ) En apparence, Louis XVI n'avait pas obtenu la remise en question du mariage qu'il désirait ( ... ) Breteuil croyait donc avoir gagné. Il avait sauvé le mariage catholique de Marie-Antoinette, c'était l'essentiel.
Tu as raison, mon petit Lulu, c'est cocasse et assez bien trouvé.
Le collier à présent, les amis, le collier ! Eh bien figurez-vous qu'il n'a jamais même seulement existé, ce collier de malheur ! Cette sombre affaire n'était encore qu'un coup fumant, entièrement ourdi par Louis XVI, toujours dans le but de se débarrasser de Marie-Antoinette .
Pour Louis XVI, seul Rohan devait être impliqué ( ... ) l'histoire devait s'arrêter là, cela suffisait amplement. Que pèserait la parole d'une reine discréditée face à un membre illustre de l'une des plus puissantes familles de France, un haut dignitaire de l'église qui plus est ? Le public, surtout si on l'y aidait un peu, se rangerait forcément du côté du cardinal contre l'autrichienne. Si l'Autriche s'opposait à Rohan, elle risquait en outre de dégrader plus encore ses relations avec le pape. ( ... )
Voilà quel était le calcul du roi : le parti autrichien ferait tout pour éviter un scandale dans lequel ils seraient perdants, quoi qu'il advienne. Ils n'auraient donc pas d'autre choix que d'accepter sa volonté : la répudiation de Marie-Antoinette . Au lieu de cela, Breteuil décida d'aller à l'affrontement et de faire arrêter le cardinal .
S'ensuivent des pages d'explications oiseuses auxquelles, là encore, je ne comprends rien de rien .
Passons ...
Le leurre de 1787.
Afin de laisser penser qu'il se contenterait de réformes, le roi finit par accepter l'idée d'un édit de tolérance donnant un état civil aux protestants, une affaire qui remontait à loin. ( ... ) Breteuil comprit que le roi reprenait l'avantage et il se mit à traîner les pieds pour l'édit sur l'état civil des protestants. Il commençait à saisir le nouveau projet que Louis XVI voulait échafauder à partir de cet édit : prouver l'adultère de la reine et la forcer à se convertir au luthéranisme pour la marier avec Fersen. Si elle n'était plus catholique, son premier mariage n'aurait plus de valeur. Ce n'est pas l'aumônier de la chapelle luthérienne de l'ambassade de Suède, le Strasbourgeois Friedrich Carl Baer qui ferait des difficultés. Le pasteur couvrait toutes les intrigues de Gustave III. ( ... )
Cependant, Frédéric II était mort en 1786 et le nouveau roi de Prusse, Frédéric-Guillaume II se montrait moins bien disposé envers Louis XVI, du moins en apparence, comme on le verra. Prenant la défense du stathouder, il envoya des troupes pour écraser les patriotes au mois de septembre ( ... ) Louis XVI sauta sur l'occasion pour offrir l'asile aux patriotes, tous protestants, auxquels il accorda de pratiquer librement leur culte en France. Dès lors, il devenait ridicule de l'interdire aux protestants français et le roi s'en servit pour arracher la signature de l'édit de tolérance qui leur donnait un état civil, le 7 novembre 1787.
( ... ) En apparence, Louis XVI n'avait pas obtenu la remise en question du mariage qu'il désirait ( ... ) Breteuil croyait donc avoir gagné. Il avait sauvé le mariage catholique de Marie-Antoinette, c'était l'essentiel.
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Mme de Sabran- Messages : 55807
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Louis XVI, l'intrigant. D'Aurore Chéry
Il faut une méconnaissance totale du droit canon pour écrire une pareille ânerie.
J'ai l'impression d'entendre De Funès :
Nous rentrons à Madrid, nous conspirons, le roi répudie la reine, la vieille épouse le perroquet, César devient roi, je l'épouse et me voilà reine !!!
Et je ne vois pas bien pourquoi Louis XVI laisserait faire un Breteuil qui lui fausse ses jolis complots, comme un chiot dans un jeu de quilles.
Lucius- Messages : 11656
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Mme de Sabran- Messages : 55807
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Louis XVI, l'intrigant. D'Aurore Chéry
Ouf ! J'en suis à la moitié du bouquin, les amis ... C'est que, c'est un énorme pavé !!! ( dans la mare )
Mais votre assiduité et vos réactions me remplissent de plaisir !
Officiellement, l'Assemblée des notables avait été réunie parce que le royaume était dans une situation de crise financière. C'est pour cette raison que le contrôleur général Calonne proposait, en premier lieu, d'établir une subvention territoriale ( ... ) Dans cette affaire, l'objectif de destruction de la noblesse primait très clairement sur la cause. La crise des finances publiques paraît en effet à bien des égards être purement fictive. Le véritable problème, c'est que depuis que son trafic de diamants avait été découvert, Louis XVI n'avait pas d'argent pour financer le " Fürstenbund " et ses révolutions ( ... ) Breteuil et le parti autrichien ne voulaient pas le lui donner et ne voulaient pas lancer d'emprunts pour financer l'anéantissement du Saint Empire. ( ... )
L'étude des chiffres diffusés auprès des notables montre mieux encore que la crise financière de 1787 était fictive. Calonne expliquait ern effet que le Trésor royal souffrait d'un vide de 600 millions de livres consécutif à la guerre d'Amérique. Cependant on ne savait nullement d'où il tirait ses chiffres, puisqu'il ne présenta aucune preuve à l'appui. ( ... ) Necker insistait fortement sur les dépenses de la cour et sur les pensions. Il visait donc ouvertement la noblesse de cour, celle-là même qui était dans le collimateur du roi. ( ... )
Le discours de Calonne parut d'autant plus servir les intérêts du roi qu'on y trouvait une allusion à la situation des protestants. Il évoquait un royaume qui " se dépeuplait par l'intolérance " sous le règne de Louis XIV. Cela laissait donc à penser que le roi continuait à vouloir un édit de tolérance sur les protestants pour pouvoir marier Marie-Antoinette à Axel de Fersen. ( ... )
Non mais franchement !
Le 26 juin 1787, la reine rendit visite à son mari à Rambouillet où elle vint accompagnée, on ne sait pour quel motif, de Madame Elisabeth. On l'a vu, elle ne s'y rendait que très rarement et seulement quand elle avait de bonnes raisons pour cela, c'est à dire quand elle avait impérativement besoin de parler sérieusement avec son mari. Elle voulait manifestement faire valoir ses droits en prévenant le roi qu'il allait se heurter à un mur . ( ... )
Le 4 septembre, la situation était devenue si intenable qu'il fallut renoncer à toute idée d'impôt sur le timbre ou de subvention territoriale mais, entre-temps, d'Eprémesnil, l'allié du roi, avait lancé un nouveau mot d'ordre : réunir les Etats généraux ... ( ... ) la question de l'enregistrement de l'édit de tolérance revint toutefois jeter de l'huile sur le feu et ouvrit un autre front de révolte . Il fallut une nouvelle fois tenir un lit de justice, le 19 novembre, pour forcer l'enregistrement .
Mais votre assiduité et vos réactions me remplissent de plaisir !
Officiellement, l'Assemblée des notables avait été réunie parce que le royaume était dans une situation de crise financière. C'est pour cette raison que le contrôleur général Calonne proposait, en premier lieu, d'établir une subvention territoriale ( ... ) Dans cette affaire, l'objectif de destruction de la noblesse primait très clairement sur la cause. La crise des finances publiques paraît en effet à bien des égards être purement fictive. Le véritable problème, c'est que depuis que son trafic de diamants avait été découvert, Louis XVI n'avait pas d'argent pour financer le " Fürstenbund " et ses révolutions ( ... ) Breteuil et le parti autrichien ne voulaient pas le lui donner et ne voulaient pas lancer d'emprunts pour financer l'anéantissement du Saint Empire. ( ... )
L'étude des chiffres diffusés auprès des notables montre mieux encore que la crise financière de 1787 était fictive. Calonne expliquait ern effet que le Trésor royal souffrait d'un vide de 600 millions de livres consécutif à la guerre d'Amérique. Cependant on ne savait nullement d'où il tirait ses chiffres, puisqu'il ne présenta aucune preuve à l'appui. ( ... ) Necker insistait fortement sur les dépenses de la cour et sur les pensions. Il visait donc ouvertement la noblesse de cour, celle-là même qui était dans le collimateur du roi. ( ... )
Le discours de Calonne parut d'autant plus servir les intérêts du roi qu'on y trouvait une allusion à la situation des protestants. Il évoquait un royaume qui " se dépeuplait par l'intolérance " sous le règne de Louis XIV. Cela laissait donc à penser que le roi continuait à vouloir un édit de tolérance sur les protestants pour pouvoir marier Marie-Antoinette à Axel de Fersen. ( ... )
Non mais franchement !
Le 26 juin 1787, la reine rendit visite à son mari à Rambouillet où elle vint accompagnée, on ne sait pour quel motif, de Madame Elisabeth. On l'a vu, elle ne s'y rendait que très rarement et seulement quand elle avait de bonnes raisons pour cela, c'est à dire quand elle avait impérativement besoin de parler sérieusement avec son mari. Elle voulait manifestement faire valoir ses droits en prévenant le roi qu'il allait se heurter à un mur . ( ... )
Le 4 septembre, la situation était devenue si intenable qu'il fallut renoncer à toute idée d'impôt sur le timbre ou de subvention territoriale mais, entre-temps, d'Eprémesnil, l'allié du roi, avait lancé un nouveau mot d'ordre : réunir les Etats généraux ... ( ... ) la question de l'enregistrement de l'édit de tolérance revint toutefois jeter de l'huile sur le feu et ouvrit un autre front de révolte . Il fallut une nouvelle fois tenir un lit de justice, le 19 novembre, pour forcer l'enregistrement .
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Gouverneur Morris- Messages : 11912
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Re: Louis XVI, l'intrigant. D'Aurore Chéry
Alors ça, c'est un scoop !
Je vous le donne en mille :
Parmi les surprises que le roi réserva à Françoise, l'une des plus somptueuses fut la laiterie du château de Rambouillet, édifiée discrètement à partir de 1785 et achevée à l'été 1787. ( ... ) Amalthée et sa chèvre renvoient à certains traits de la personnalité de Françoise : son activité de nourrice et ses origines cévenoles, à travers la chèvre. ( ... )
La symbolique est également forte du point de vue de l'histoire personnelle du roi. On se souvient que lorsqu'il est né, il avait été confié à une nourrice qui avait failli le laisser mourir en ne lui donnant pas assez de lait. C'est in extremis qu'elle avait été remplacée. L'affaire n'est pas très claire et il est très probable que la nourrice avait agi sur les ordres du propre père de Louis XVI qui, pas plus que son fils, n'avait voulu avoir des enfants légitimes.
On peut aussi y voir un hommage à Françoise en allégorie de la Charité romaine, cette jeune-fille qui avait donné le sein à son père emprisonné et condamné à mourir de faim. Françoise avait été la bouée de sauvetage d'un roi prisonnier de sa cour. La chèvre pouvait encore être perçue comme la partenaire du dieu de la fécondité Priape, représenté avec des pattes et des cornes de bouc. Il y avait donc dans cette laiterie une affirmation virile et également vengeresse : le Jupiter lançant la foudre de Rambouillet venant s'opposer à l'Apollon polissé auquel Versailles rendait hommage.
Toute cette symbolique exclut en elle-même la possibilité que le roi ait commandé cet édifice pour Marie-Antoinette. La statue est vraisemblablement un portrait de Françoise. En effet, d'Angivillier a refusé expressément que le sculpteur présente sa statue au salon de 1787. ( ... )
Je passe sur les grivoiseries enamourées que les tétons de Mme Boze inspirent à Loulou .
La relation entre le roi et Françoise était donc au beau fixe en ces années, et il est très probable que la petite fille dont Françoise accoucha le 2 novembre 1787, et qui fut prénommée Joséphine, avait également eu Louis XVI pour père. Ce dernier avait d'autant moins de scrupules à ce sujet que Marie-Antoinette avait elle-même donné naissance à une petite Sophie, le 9 juillet 1786, dont le roi ne pouvait pas davantage être le père que du duc de Normandie, les relations entre les deux époux n'ayant fait qu'empirer depuis lors .
Je vous le donne en mille :
Parmi les surprises que le roi réserva à Françoise, l'une des plus somptueuses fut la laiterie du château de Rambouillet, édifiée discrètement à partir de 1785 et achevée à l'été 1787. ( ... ) Amalthée et sa chèvre renvoient à certains traits de la personnalité de Françoise : son activité de nourrice et ses origines cévenoles, à travers la chèvre. ( ... )
La symbolique est également forte du point de vue de l'histoire personnelle du roi. On se souvient que lorsqu'il est né, il avait été confié à une nourrice qui avait failli le laisser mourir en ne lui donnant pas assez de lait. C'est in extremis qu'elle avait été remplacée. L'affaire n'est pas très claire et il est très probable que la nourrice avait agi sur les ordres du propre père de Louis XVI qui, pas plus que son fils, n'avait voulu avoir des enfants légitimes.
On peut aussi y voir un hommage à Françoise en allégorie de la Charité romaine, cette jeune-fille qui avait donné le sein à son père emprisonné et condamné à mourir de faim. Françoise avait été la bouée de sauvetage d'un roi prisonnier de sa cour. La chèvre pouvait encore être perçue comme la partenaire du dieu de la fécondité Priape, représenté avec des pattes et des cornes de bouc. Il y avait donc dans cette laiterie une affirmation virile et également vengeresse : le Jupiter lançant la foudre de Rambouillet venant s'opposer à l'Apollon polissé auquel Versailles rendait hommage.
Toute cette symbolique exclut en elle-même la possibilité que le roi ait commandé cet édifice pour Marie-Antoinette. La statue est vraisemblablement un portrait de Françoise. En effet, d'Angivillier a refusé expressément que le sculpteur présente sa statue au salon de 1787. ( ... )
Je passe sur les grivoiseries enamourées que les tétons de Mme Boze inspirent à Loulou .
La relation entre le roi et Françoise était donc au beau fixe en ces années, et il est très probable que la petite fille dont Françoise accoucha le 2 novembre 1787, et qui fut prénommée Joséphine, avait également eu Louis XVI pour père. Ce dernier avait d'autant moins de scrupules à ce sujet que Marie-Antoinette avait elle-même donné naissance à une petite Sophie, le 9 juillet 1786, dont le roi ne pouvait pas davantage être le père que du duc de Normandie, les relations entre les deux époux n'ayant fait qu'empirer depuis lors .
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Re: Louis XVI, l'intrigant. D'Aurore Chéry
Et bien, en effet !
Et, au passage, voila Louis-Ferdinand rhabillé pour l'hiver ! C'est tout de même malheureux de ne pas vouloir d'enfant au point d'en faire 9 !
Et, au passage, voila Louis-Ferdinand rhabillé pour l'hiver ! C'est tout de même malheureux de ne pas vouloir d'enfant au point d'en faire 9 !
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Mme de Sabran- Messages : 55807
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Louis XVI, l'intrigant. D'Aurore Chéry
Vraiment ce livre a de quoi faire perdre la tête !!!
monsieur campan- Messages : 6
Date d'inscription : 29/07/2020
Re: Louis XVI, l'intrigant. D'Aurore Chéry
Il faut avouer que l'exercice de réécriture est intéressant. Comment reprendre des éléments historiques pointus et les relire d'une manière totalement opposé. Cela peut avoir de l'intérêt en nous remémorant qu'en histoire une certitude ne devrait pas être prise pour acquise, mais susceptible d'être bousculée si les faits observés l'exigent.
J'espère que c'est l'objet de ce livre, et que l'auteure n'est pas persuadée par de le contenu de ce qu'elle écrit.
J'espère que c'est l'objet de ce livre, et que l'auteure n'est pas persuadée par de le contenu de ce qu'elle écrit.
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Re: Louis XVI, l'intrigant. D'Aurore Chéry
Eh bien, c'est un peu ce que je me demande . Il paraît impossible qu'Aurore Chery puisse croire ce qu'elle écrit. C'est de la folie . Ou de la blague pure et simple ? Le plus incroyable, c'est d'avoir trouvé un éditeur !
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55807
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Louis XVI, l'intrigant. D'Aurore Chéry
... en la personne de Flammarion !!!!!
Gouverneur Morris- Messages : 11912
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Louis XVI, l'intrigant. D'Aurore Chéry
Blague à part, je vous plussoie tous les deux, ma première réaction est toujours de donner crédit aux gens
Gouverneur Morris- Messages : 11912
Date d'inscription : 21/12/2013
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