Joseph-Hyacinthe de Rigaud de Vaudreuil, 1706-1764
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Joseph-Hyacinthe de Rigaud de Vaudreuil, 1706-1764
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Dans la famille Vaudreuil, nous demandons le père !
Officier dans les troupes de la Marine, gouverneur général de la partie française de l’île de Saint-Domingue (île d’Haïti), naquit à Québec le 21 juin 1706, fils de Philippe de Rigaud de Vaudreuil et de Louise-Élisabeth de Joybert de Soulanges et de Marson, décédé à Paris le 17 novembre 1764.
Joseph-Hyacinthe de Rigaud de Vaudreuil entra dans les troupes de la Marine, au Canada, à l’âge de neuf ans, le 2 juin 1715, comme enseigne et fut promu lieutenant le 7 mai 1720. Passé en France, il fut reçu en 1723 enseigne aux Gardes françaises, mais, n’ayant pu « se soutenir dans le service de France », il fut nommé, le 17 janvier 1726, capitaine dans la colonie française de l’île de Saint-Domingue, et c’est dans cette colonie qu’allait se dérouler une carrière qui le mènera aux postes les plus élevés.
Major au Petit-Goâve, le 8 mai 1730, il passa en cette qualité au quartier de l’île à Vache, dans la partie du Sud, le 1er novembre 1734, puis devint lieutenant de roi, le 15 janvier 1740, avant d’assumer les mêmes fonctions au Cap (Cap-Haïtien), le 20 novembre 1743.
Promu gouverneur des parties de l’Ouest et du Sud de la colonie, le 1er novembre 1749, il reçut, l’année suivante, le grade honorifique de capitaine de vaisseau et il remplit les fonctions de lieutenant général au gouvernement de la colonie, chargé du commandement, en cas d’absence du gouverneur général. Nommé gouverneur général de la partie française de l’île de Saint-Domingue en mai 1753, il se retira en mars 1757 et rentra en France en juin 1764. Protégé par le maréchal Adrien-Maurice de Noailles, comte d’Ayen, et, par la suite, par Louis de Noailles, duc d’Ayen, il avait été créé chevalier de Saint-Louis en 1739.
L’activité de Vaudreuil à Saint-Domingue fut intense et revêtit de nombreux aspects. Commandant le quartier du Cap pendant la guerre de la Succession d’Autriche (1740–1748), il s’occupa des défenses côtières pour empêcher toute tentative de débarquement ennemi. Il proposa à deux reprises – quoique sans succès – en 1748 et en 1756, la création d’un corps de canonniers de couleur qui seraient chargés du service des batteries côtières. Vaudreuil eut aussi à régler divers incidents de frontière avec les Espagnols, notamment à propos des îles Turques.
Il favorisa les débuts de la nouvelle ville de l’Hôpital (Port-au-Prince), où il résida et dont il organisa les défenses ainsi que celles des régions de Léogane et des Cayes. Son action s’étendit aussi à deux domaines particulièrement importants pour la vie économique de la colonie : les constructions de routes de liaison entre les parties de l’Ouest et du Nord et les travaux d’hydraulique agricole, auxquels il s’attacha principalement dans la vallée de l’Artibonite et dans le quartier de Torbeck où il était propriétaire d’une importante habitation.
La carrière de Vaudreuil fut marquée, en 1750, par un très vif conflit qui l’opposa au gouverneur général, Henri de Brienne, comte de Conflans. Leurs relations avaient pourtant commencé sous les meilleurs auspices : dans une lettre du 23 mars 1750, Conflans, parlant de Rigaud, loue « ses vertus, ses bonnes intentions, la supériorité de son génie et les talents particuliers qu’il a pour bien gouverner » ; le 25 mars, dans une lettre au ministre Rouillé, il lui reconnaît « une sagacité imcomparable, un génie supérieur, des connoissances parfaites [...] son zèle n’a point de bornes, le service du roi l’occupe tout entier ».
Cette bonne entente ne dura pas longtemps. Les 3 et 12 octobre 1750, Conflans se répandait en invectives véhémentes contre Vaudreuil. Il l’accusait d’abus de pouvoir, de hauteur, de vanité, d’insubordination, d’ingratitude, d’insatiable ambition et le traitait de « subalterne cupide et ignorant son métier ». Vaudreuil, écrivait-il, « n’avoit pas un écu quand il est venu servir en qualité de capitaine dans cette colonie et, de son aveu, il a aujourd’hui 3 millions de bien et en a mangé autant ».
Le 3 octobre 1750, Vaudreuil fut frappé d’interdiction de ses fonctions par Conflans, pour « fautes très grièves contre l’authorité du roy, l’obéissance qu’il nous doit et les devoirs qui lui ont été confiés ». Ces griefs semblent exagérés et inspirés surtout par une rivalité personnelle.
L’ordre d’interdiction fut rapporté par le roi en avril 1751, tandis que Conflans était rappelé en France.
Vaudreuil semble avoir été très apprécié par ses administrés, qui regrettèrent son départ et donnèrent son nom à une rue de la ville du Cap. Médéric-Louis-Élie Moreau de Saint-Méry, jugeant avec un certain recul, écrit en 1785 : « employé dans la colonie pendant 21 ans [...] il montra des talents précieux, un zèle infatigable, un grand amour pour la colonie ».
Vaudreuil avait épousé Marie-Claire-Françoise Guyot de Lamirande dont il eut un fils, Joseph-Hyacinthe-François de Paule, né à Torbeck le 2 mars 1740, qui fut grand fauconnier de France et député de Saint-Domingue à l’Assemblée nationale constituante de 1789.
Dans la famille Vaudreuil, nous demandons le père !
JOSEPH-HYACINTHE DE RIGAUD DE VAUDREUIL
Officier dans les troupes de la Marine, gouverneur général de la partie française de l’île de Saint-Domingue (île d’Haïti), naquit à Québec le 21 juin 1706, fils de Philippe de Rigaud de Vaudreuil et de Louise-Élisabeth de Joybert de Soulanges et de Marson, décédé à Paris le 17 novembre 1764.
Joseph-Hyacinthe de Rigaud de Vaudreuil entra dans les troupes de la Marine, au Canada, à l’âge de neuf ans, le 2 juin 1715, comme enseigne et fut promu lieutenant le 7 mai 1720. Passé en France, il fut reçu en 1723 enseigne aux Gardes françaises, mais, n’ayant pu « se soutenir dans le service de France », il fut nommé, le 17 janvier 1726, capitaine dans la colonie française de l’île de Saint-Domingue, et c’est dans cette colonie qu’allait se dérouler une carrière qui le mènera aux postes les plus élevés.
Major au Petit-Goâve, le 8 mai 1730, il passa en cette qualité au quartier de l’île à Vache, dans la partie du Sud, le 1er novembre 1734, puis devint lieutenant de roi, le 15 janvier 1740, avant d’assumer les mêmes fonctions au Cap (Cap-Haïtien), le 20 novembre 1743.
Promu gouverneur des parties de l’Ouest et du Sud de la colonie, le 1er novembre 1749, il reçut, l’année suivante, le grade honorifique de capitaine de vaisseau et il remplit les fonctions de lieutenant général au gouvernement de la colonie, chargé du commandement, en cas d’absence du gouverneur général. Nommé gouverneur général de la partie française de l’île de Saint-Domingue en mai 1753, il se retira en mars 1757 et rentra en France en juin 1764. Protégé par le maréchal Adrien-Maurice de Noailles, comte d’Ayen, et, par la suite, par Louis de Noailles, duc d’Ayen, il avait été créé chevalier de Saint-Louis en 1739.
L’activité de Vaudreuil à Saint-Domingue fut intense et revêtit de nombreux aspects. Commandant le quartier du Cap pendant la guerre de la Succession d’Autriche (1740–1748), il s’occupa des défenses côtières pour empêcher toute tentative de débarquement ennemi. Il proposa à deux reprises – quoique sans succès – en 1748 et en 1756, la création d’un corps de canonniers de couleur qui seraient chargés du service des batteries côtières. Vaudreuil eut aussi à régler divers incidents de frontière avec les Espagnols, notamment à propos des îles Turques.
Il favorisa les débuts de la nouvelle ville de l’Hôpital (Port-au-Prince), où il résida et dont il organisa les défenses ainsi que celles des régions de Léogane et des Cayes. Son action s’étendit aussi à deux domaines particulièrement importants pour la vie économique de la colonie : les constructions de routes de liaison entre les parties de l’Ouest et du Nord et les travaux d’hydraulique agricole, auxquels il s’attacha principalement dans la vallée de l’Artibonite et dans le quartier de Torbeck où il était propriétaire d’une importante habitation.
La carrière de Vaudreuil fut marquée, en 1750, par un très vif conflit qui l’opposa au gouverneur général, Henri de Brienne, comte de Conflans. Leurs relations avaient pourtant commencé sous les meilleurs auspices : dans une lettre du 23 mars 1750, Conflans, parlant de Rigaud, loue « ses vertus, ses bonnes intentions, la supériorité de son génie et les talents particuliers qu’il a pour bien gouverner » ; le 25 mars, dans une lettre au ministre Rouillé, il lui reconnaît « une sagacité imcomparable, un génie supérieur, des connoissances parfaites [...] son zèle n’a point de bornes, le service du roi l’occupe tout entier ».
Cette bonne entente ne dura pas longtemps. Les 3 et 12 octobre 1750, Conflans se répandait en invectives véhémentes contre Vaudreuil. Il l’accusait d’abus de pouvoir, de hauteur, de vanité, d’insubordination, d’ingratitude, d’insatiable ambition et le traitait de « subalterne cupide et ignorant son métier ». Vaudreuil, écrivait-il, « n’avoit pas un écu quand il est venu servir en qualité de capitaine dans cette colonie et, de son aveu, il a aujourd’hui 3 millions de bien et en a mangé autant ».
Le 3 octobre 1750, Vaudreuil fut frappé d’interdiction de ses fonctions par Conflans, pour « fautes très grièves contre l’authorité du roy, l’obéissance qu’il nous doit et les devoirs qui lui ont été confiés ». Ces griefs semblent exagérés et inspirés surtout par une rivalité personnelle.
L’ordre d’interdiction fut rapporté par le roi en avril 1751, tandis que Conflans était rappelé en France.
Vaudreuil semble avoir été très apprécié par ses administrés, qui regrettèrent son départ et donnèrent son nom à une rue de la ville du Cap. Médéric-Louis-Élie Moreau de Saint-Méry, jugeant avec un certain recul, écrit en 1785 : « employé dans la colonie pendant 21 ans [...] il montra des talents précieux, un zèle infatigable, un grand amour pour la colonie ».
Vaudreuil avait épousé Marie-Claire-Françoise Guyot de Lamirande dont il eut un fils, Joseph-Hyacinthe-François de Paule, né à Torbeck le 2 mars 1740, qui fut grand fauconnier de France et député de Saint-Domingue à l’Assemblée nationale constituante de 1789.
Etienne Taillemite
AN, Col., C9A, 74, 85, 93, 94, 96, 97, 99, 104 ; Marine, C7, 340 (dossier Vaudreuil).— [M.-L.-É.] Moreau de Saint-Méry, Description topographique, physique, civile, politique et historique de la partie française de l’isle de Saint-Domingue, Blanche Maurel et Étienne Taillemite, édit. (« Bibliothèque d’histoire coloniale », nouv. sér., 3 vol., Paris, 1958), passim._________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55309
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
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