Venise au XVIIIe siècle
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Mme de Sabran
La nuit, la neige
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LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: La France et le Monde au XVIIIe siècle :: Histoire et événements ailleurs dans le monde
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Re: Venise au XVIIIe siècle
Rooooh !!Duc d'Ostrogothie a écrit:
Qui est ce Darius ? Pourquoi est-il mort? Pourquoi Alexandre le contemple-t-il ainsi?
L'histoire épique et extraordinaire d'Alexandre, tout de même...
Deux de ses "généraux", qui l'ont fait prisonnier après l'avoir trahi.Mme de Sabran a écrit:
Darios qui est assassiné par l'un de ses généraux alors qu'il battait en retraite.
C'est parce que l'avant garde d'Alexandre est sur le point de les rejoindre, qu'ils demandent à Darius de s'enfuir avec eux en montant sur un cheval (il est enchaîné sur un chariot).
Darius refuse : ils le zigouillent !
Le tableau est ce qu'il est mais Darius est supposé avoir 50 ans : à l'époque, un vieillard !
Avec la mort de Darius, c'est la dynastie des Achéménides qui disparaît : elle avait régné sur un immense empire.Mme de Sabran a écrit:
Darios est retrouvé agonisant par un Macédonien . Alexandre lui fait donner des funérailles royales et épouse sa fille.
Alexandre se considère comme son "héritier".
Alexandre protègera la mère et les filles de Darius ; si bien que lorsqu'il mourra, la mère de Darius, désespérée de perdre son protecteur, se laissera mourir de faim.
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Venise au XVIIIe siècle
Curieusement, Alexandre n'est pas représenté blond.
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Re: Venise au XVIIIe siècle
La nuit, la neige a écrit:
Alexandre protègera la mère et les filles de Darius ; si bien que lorsqu'il mourra, la mère de Darius, désespérée de perdre son protecteur, se laissera mourir de faim.
Alexandre avait l'intelligence d'une " politique matrimoniale d'intégration " : il mariait ses satrapes aux filles des rois vaincus afin de faire accepter de bonne grâce l'occupation des territoires conquis par les armes.
Il devient même un dieu vivant en Egypte .
Il faut dire qu'il était ( déjà ) fils de Zeus, ce qui facilite bien les choses . Sa mère Olympia, tout petit, lui racontait l'avoir conçu avec le Dieu des dieux venu à elle sous la forme d'un serpent.
Qui dit mieux ?!!
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Venise au XVIIIe siècle
La nuit, la neige a écrit:Rooooh !!Duc d'Ostrogothie a écrit:
Qui est ce Darius ? Pourquoi est-il mort? Pourquoi Alexandre le contemple-t-il ainsi?
L'histoire épique et extraordinaire d'Alexandre, tout de même...
La nuit, la neige a écrit:
Alexandre protègera la mère et les filles de Darius ; si bien que lorsqu'il mourra, la mère de Darius, désespérée de perdre son protecteur, se laissera mourir de faim.
C'est la faim de l'histoire .
Mme de Sabran a écrit:
Alexandre avait l'intelligence d'une " politique matrimoniale d'intégration " : il mariait ses satrapes aux filles des rois vaincus afin de faire accepter de bonne grâce l'occupation des territoires conquis par les armes.
C'est vrai que c'est malin. Merci pour toutes ces explications chers amis.
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3227
Date d'inscription : 04/11/2017
Re: Venise au XVIIIe siècle
Duc d'Ostrogothie a écrit:
C'est la faim de l'histoire .
... qui justifie les moyens !
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Venise au XVIIIe siècle
Voici quelques photos de l'exposition :
Luca Carlevarijs, L'entrée du comte de Gergy, ambassadeur de France à Venise, au Palazzo Ducale le 5 novembre 1726 :
Canaletto, Vue du Palazzo Ducale, vers 1740 :
Francesco Guardi, Le Doge à bord du Bucentaure, part pour le Lido le jour de l'Ascension, vers 1775-1777 :
Bartolomeo Nazari, portrait de Farinelli, 1734 :
Commode vénitienne, XVIIIème siècle :
Fauteuil vénitien, avec inscrutations de verre de Murano, XVIIIème siècle :
Antonio Corradini, Allégorie de la Foi :
Giambattista Tiepolo, Jupiter apparaissant à Danaé, 1736 :
Rosalba Carriera, portrait de l'Honorable George Townshend, premier marquis Townshend, vers 1740 :
Rosalba Carriera, portrait dit de Watteau :
Pietro Longhi, converstation entre masques, vers 1760-1770 :
A suivre...
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3227
Date d'inscription : 04/11/2017
Re: Venise au XVIIIe siècle
Merci pour le partage de ces images...
Nous le présentons également ici, dans son sujet biographique : Carlo Broschi, dit Farinelli
Il me semble que c'est la première fois que je vois un fauteuil ainsi décoré.
Génial !!
Duc d'Ostrogothie a écrit:
Bartolomeo Nazari, portrait de Farinelli, 1734 :
Nous le présentons également ici, dans son sujet biographique : Carlo Broschi, dit Farinelli
Duc d'Ostrogothie a écrit:
:Fauteuil vénitien, avec inscrutations de verre de Murano, XVIIIème siècle :
Il me semble que c'est la première fois que je vois un fauteuil ainsi décoré.
Génial !!
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Venise au XVIIIe siècle
N'est-ce pas de l'Arte Povera si délicieusement vénitien ?
... notre sujet : https://marie-antoinette.forumactif.org/t3209-la-marqueterie-de-papier-xviiieme-ou-arte-povera?highlight=POVERA
Merci, Ta Grâce, pour ce beau reportage !
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Venise au XVIIIe siècle
La nuit, la neige a écrit:
Il me semble que c'est la première fois que je vois un fauteuil ainsi décoré.
Génial !!
Oui incroyable. Il s'accorde avec le miroir Murano évidemment :
Mme de Sabran a écrit:
N'est-ce pas de l'Arte Povera si délicieusement vénitien ?
... notre sujet : https://marie-antoinette.forumactif.org/t3209-la-marqueterie-de-papier-xviiieme-ou-arte-povera?highlight=POVERA
Le cartel indique seulement qu'il s'agit de "bois peint" ; l'utilisation de gravures n'est pas mentionnée.
Peut-être est-ce de l'arte povera mais je n'en suis pas certain. C'est peut-être un meuble de style arte povera ? On atteindrait là le comble du raffinement : un meuble dans le style d'un meuble censé imité un autre style !
Voici quelques caricatures, à commencer par une représentant Farinelli :
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3227
Date d'inscription : 04/11/2017
Re: Venise au XVIIIe siècle
Mme de Sabran a écrit:La nuit, la neige a écrit:
Alexandre protègera la mère et les filles de Darius ; si bien que lorsqu'il mourra, la mère de Darius, désespérée de perdre son protecteur, se laissera mourir de faim.
Alexandre avait l'intelligence d'une " politique matrimoniale d'intégration " : il mariait ses satrapes aux filles des rois vaincus afin de faire accepter de bonne grâce l'occupation des territoires conquis par les armes.
Alors qu'à l'époque, l'usage était effectivement d'assassiner les mâles de la famille régnante vaincue et de mettre leurs filles en esclavage...
Un grand politicien, habile à jouer des symboles.
Ta Grâce, n'as tu jamais fais attention, dans le salon de Mars à Versailles, à cette toile de Le Brun ? Elle représente La tente de Darius, et retrace la scène que LNLN nous a montré en vidéo
Pour en savoir plus sur l’interprétation que l'on peut faire de cette toile :
https://www.histoire-image.org/fr/etudes/alexandre-tente-darius
Gouverneur Morris- Messages : 11795
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Venise au XVIIIe siècle
Ah non je ne me rappelais pas cette toile. Elle est bien jolie, merci. Mais quelle manie de se prosterner en permanence devant tout le monde...
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3227
Date d'inscription : 04/11/2017
Re: Venise au XVIIIe siècle
Duc d'Ostrogothie a écrit:Mais quelle manie de se prosterner en permanence devant tout le monde...
Non, là c'est normal : Le tableau représente la mère de Darius se jetant aux pieds du roi de Macédoine, le vainqueur de son fils à la bataille d’Issos (– 333), afin d’implorer la clémence pour sa famille prisonnière.
Mais Alexandre lui-même, frôlant bientôt la mégalomanie, exigera de ses hommes qu'ils se prosternent ainsi devant lui comme devant un dieu vivant. Ce n'était pas du tout dans les habitudes des Macédoniens et l'une des causes de la révolte des vétérans de son armée vers la fin de son épopée .
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Venise au XVIIIe siècle
Suite de l'expo...
Giambattista Tiepolo, Portrait d'Antonio Riccobono, 1743 :
Giambattista Crosato, Moïse sauvé des eaux, 1733 :
Giandomenico Tiepolo, L'arracheur de dents ou le Charlatan, 1754 :
Francesco Guardi, La piazza San Marco pendant la fête de l'Ascension, 1777 :
Francesco Guardi, Le jardin du Palazzo Surian Bellotto à Cannareggio, vers 1780 :
Quelques habits :
Giambattista Tiepolo, Portrait d'Antonio Riccobono, 1743 :
Giambattista Crosato, Moïse sauvé des eaux, 1733 :
Giandomenico Tiepolo, L'arracheur de dents ou le Charlatan, 1754 :
Francesco Guardi, La piazza San Marco pendant la fête de l'Ascension, 1777 :
Francesco Guardi, Le jardin du Palazzo Surian Bellotto à Cannareggio, vers 1780 :
Quelques habits :
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3227
Date d'inscription : 04/11/2017
Re: Venise au XVIIIe siècle
Guardi est merveilleux !
Merci, Notre Grâce !!!
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Venise au XVIIIe siècle
Merci beaucoup pour le partage de ces images...
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Ludovico Marin, le dernier doge de Venise
Je vous recommande l'écoute de l'émission de radio, diffusée récemment sur Radio Classique, durant laquelle Franck Ferrand nous racontait l'histoire de :
Franck-Ferrand raconte (Radio Classique) Le dernier doge de Venise
Qui était donc Ludovico Manin, dernier doge de Venise, contraint à l'abdication après 1100 années durant lesquelles la cité-république fut dirigée par les doges ?
Ritratto del doge Ludovico Manin
Bernardino Castelli
Olio su tela, 1797
Museo Correr
Image : Commons Wikimedia
LUDOVICO MANIN (1725 - 1802)
Ludovico Manin (ou Lodovico Manin) est le cent-vingtième et dernier doge de la république de Venise, né le 14 mai 1725 et mort le 24 octobre 1802 à Venise. Il gouverne du 9 mars 1789 au 12 mai 1797. L'invasion des armées françaises conduites par Bonaparte le force à abdiquer.
La famille
La famille Manin, originaire d'Altinum, une ancienne ville romaine située sur la lagune, est présente à Venise depuis 1297. Elle semble avoir rejoint le Frioul, où elle obtient différents fiefs, en 1312.
Les Manin acquièrent les propriétés de Passariano, près de Codroipo dans la province d'Udine, et de Maser, près de Cornuda dans la province de Trévise, connues aujourd'hui sous les noms de Villa Manin et Villa Barbaro.
Elle devient l'une des familles nobles, inscrite au patriarcat de Venise en 1651, contre le paiement de 100 000 ducats.
Villa Barbaro at Maser by Andrea Palladio
Images : Hans A. Rosbach / Commons Wikimedia
Veduta aerea di Villa Manin di Passariano
Image : Il turista info
Villa Manin
Image : Sailko / Commons Wikimedia
La vie
Ludovico Manin naît le 14 mai 1725 ; il est le fils, premier né d'une fratrie de cinq garçons, de Lodovico Alvise Manin et de Maria Basadonna, descendante d'un cardinal.
Il fréquente l'université de Bologne où il étudie le droit et est pensionnaire du collège des nobles de San Severio.
Il se consacre à la vie publique et est tout de suite réputé pour sa générosité, son honnêteté, sa gentillesse et surtout sa richesse.
À vingt-six ans, il est élu capitaine de Vicence puis de Vérone (où il doit faire face à l'inondation de 1757) et enfin de Brescia. En 1764, il est nommé procurateur de Saint-Marc « de ultra ».
En 1787, il est choisi pour honorer le pape Pie VI lors de son passage sur ses possessions vénitiennes, il est nommé chevalier et se voit récompensé par l'attribution de nombreux privilèges spirituels par celui-ci.
Pope Pius VI Blessing the People on Campo Santi Giovanni e Paolo
Francesco Guardi
Ashmolean Museum, Oxford
Image : Wikipedia
Il épouse Elisabetta Grimani, élevée dans un monastère de Trévise, de santé fragile depuis son enfance mais dotée de 45 000 ducats.
Élection
La plupart des doges élus appartenaient à des familles vénitiennes beaucoup plus anciennes, choisies dans les « Vieilles Maisons » ou dans les « Nouvelles Maisons », les premières disant descendre des familles qui avaient élu le premier doge.
Portrait de son prédécesseur Paolo Renier, 119ème doge de Venise
Ludovico Gallina
Huile sur toile, c. 1779
Image : Museo Correr
À la mort du doge Paolo Renier en février 1789 cependant, le nom de Lodovico Manin est aussitôt l'un des plus plébiscités, avant tout parce qu'il est l'un des hommes les plus riches de la République et que cela rassure les patriciens à un moment où la République manque d'argent. À Venise en effet, le doge doit pourvoir sur ses propres subsides à de nombreuses charges publiques.
Conscient de son incapacité à endosser la dignité de doge, il cherche, dès qu'il a connaissance de sa position de favori, à s'en défendre : il commence par objecter que sa famille est de noblesse trop récente puis se présente en larmes à l'assemblée électorale, les conjurant de ne pas le choisir.
Manin Ludovico, doge
Incisione su due lastre, XVIII secolo
Image : Museo Correr
Il est de fait élu dès le premier tour avec vingt-huit voix sur quarante et une mais au milieu de l'allégresse générale une rumeur court cependant : « I ga fato doxe un furlan, la republica xe morta ! » (Ils ont fait doge un Frioulan, la République est morte !). Le procès-verbal de son élection est encore conservé à la bibliothèque du palais Giustinian, dans le quartier des Zattere à Venise.
Lorsque le résultat de l'élection lui est communiqué, il se sent mal au point de devoir s'aliter. Sa femme, timide comme lui, ne veut pas participer à la cérémonie d'investiture.
Ritratto del Doge L. Manin e stemma della casata, su pareti opposte
Manifattura veneziana ad uso di Boemia
Vetro spesso incolore. Soffiato a mano libera. Incisione alla rotella sulla superficie, 1789
Image : Museo del Vetro di Murano
Les fêtes solennelles de son élection sont l'objet de somptuaires dépenses : dans l'habituel tour de place, lors duquel il est de tradition que le doge nouvellement élu lance des pièces d'argent aux Vénitiens, Lodovico Manin lance des pièces d'or, celles en argent étant lancées par les personnes de son cortège, lequel, selon la volonté du nouveau doge, avance le plus lentement possible pour lui permettre de lancer encore plus de pièces.
La dépense totale engagée pour les festivités ne sont supportées que pour un quart par la République, la majeure partie restant à la charge du doge. Les réjouissances qui se déroulent dans toute la région trouvent leur point culminant à Trévise avec des feux d'artifice.
Le Doge de Venise porté par les gondoliers, après son élection sur la place Saint-Marc.
Francesco Guardi
Huile sur toile, vers 1770
Image : Musée des Beaux-Arts de Grenoble, Wikipedia
Le dogat
Déjà à la date de l'élection de Lodovico Manin, la situation de Venise est tendue, entre les ferments internes dus à la demande d'une plus grande démocratie et la France où se prépare la Révolution. Lors des années qui suivent, Venise cherche à rester neutre au milieu des États réactionnaires et des forces révolutionnaires épaulées par la France.
Le 30 août 1792, Elisabetta meurt à Trévise ; ses funérailles se déroulent dans la basilique Saint-Marc.
Le doge pense alors à abdiquer mais cela lui est refusé.
Il doge Ludovico Manin con la Signoria
Dipinto, olio su tela
Image : Museo Correr
Il cherche alors à améliorer le fonctionnement des institutions, s'assurant que tous les titulaires de charges publiques remplissent scrupuleusement leurs devoirs et prônant une réforme de la magistrature désormais désuète ; il écrit dans ses mémoires :
« Dès les débuts de la prise en charge de ma dignité, j'ai eu l'occasion de constater que notre gouvernement ne pourrait pas subsister, étant donné la carence de sujets capables, ceux-ci se retirant parce que se sentant abandonnés et ceux restants pensant plus à leurs intérêts privés qu'au bien public. »
L'abdication
Un chroniqueur le décrit ainsi : « Il avait les sourcils broussailleux, les yeux bruns et ternes, un gros nez aquilin, la lèvre supérieure proéminente, l'allure lasse, légèrement voûté. On lisait sur son visage le tourment intérieur qui guidait chacune de ses actions. »
Le général Bonaparte au pont d'Arcole, le 17 novembre 1796
Première campagne d'Italie
Antoine-Jean Gros
Huile sur toile, 1796
Peint en 1796 d'après nature au palais Serbelloni de Milan, d'après une esquisse approuvé par Bonaparte ; exposé au Salon de 1801, n° 163 ; collection du Premier Consul ; collection de Napoléon III
Image : Château de Versailles
Le 30 avril 1797, alors que déjà les troupes françaises sont parvenues sur les rives de la lagune et cherchent à pénétrer dans Venise, il prononce la phrase célèbre : « Cette nuit nous ne serons pas en sécurité, même au fond de notre lit. »
À la séance du Grand Conseil, alors que doit se décider la suite à donner aux prétentions de la France, il se présente pâle et la voix tremblante : Napoléon Bonaparte exige la création d'un régime démocratique en remplacement de l'oligarchie en place, le déploiement d'une armée de 4 000 soldats français à Venise, marquant pour la première fois depuis sa fondation la présence de troupes étrangères sur son sol, la reddition des capitaines vénitiens qui ont combattu l'armée française sur la terraferma.
“La depositizione del Doge Manin”.
(12 May 1797; the Great Council accepts the abdication of the doge Ludovico Manin on 5 May and dissolves).
Contemporary paintings, anonymous.
Venice, Museo Civico Correr
Image : akg.images
Le 8 mai, le doge se déclare prêt à déposer les emblèmes ducaux entre les mains des conquérants, invitant dans le même temps tous les magistrats à faire de même. L'un de ses conseillers, Francesco Pesaro, l'aurait au contraire incité à fuir à Zara, possession vénitienne en Dalmatie encore fidèle et sûre.
Le 12 mai, se tient la dernière réunion du Grand Conseil au cours de laquelle les requêtes de Bonaparte sont acceptées, y compris le départ des troupes vénitiennes pour ne pas créer d'incident lors de l'entrée des militaires français dans la ville.
Le 15 mai, le doge abandonne le palais des Doges pour se retirer dans son palais familial et les Français entrent dans Venise.
Prise de Venise par Napoléon en mai 1797
Image : Musée de la Révolution française / Commons Wikimedia
La fin
Après son abdication, Lodovico Manin refuse de devenir le chef de la municipalité provisoire et cesse tout vie publique tandis qu'à Venise, sous l'autorité de la nouvelle municipalité, les emblèmes ducaux sont brûlés sur la place Saint-Marc ainsi que le « Livre d'or », le registre des familles patriciennes qui avaient jusqu'alors constitué l'oligarchie.
Lodovico Manin souhaite finir ses jours dans un monastère mais cela lui est refusé.
The Tree of Liberty erected in the Piazza San Marco, 4 June 1797
Giuseppe Borsato
Image : Museo Ebraico di Venezia
Il meurt d'hydropisie et de congestion pulmonaire le 24 octobre 1802 dans sa maison. Ses dispositions testamentaires prévoient des funérailles discrètes, le don de 110 000 ducats au profit des aliénés, des enfants abandonnés et des filles sans dot. Il est enterré dans l'église Santa Maria di Nazareth à Venise dans la chapelle de la famille Manin où repose déjà son épouse.
La chapelle Manin et la tombe du doge
Santa Maria degli Scalzi (Venice) - Cappella Manin
Image : Didier Descouens Commons Wikimedia
Daniele Medina, le filleul de son frère, né dans une famille juive et devenu après son baptême Daniele Manin, sera l'un des acteurs du Risorgimento et le chef de la république de Saint-Marc.
Son autobiographie, rédigée dans un style terne, nous est parvenue.
* Source texte : Wikipedia (en français) - Ludovico Manin
En complément, notre sujet, rubrique bibliographie:
Venise et la Révolution française. Les dépêches diplomatiques des ambassadeurs de Venise au doge 1786 - 1795
Et sur Wikipedia :
La chute de la République de Venise
Franck-Ferrand raconte (Radio Classique) Le dernier doge de Venise
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Qui était donc Ludovico Manin, dernier doge de Venise, contraint à l'abdication après 1100 années durant lesquelles la cité-république fut dirigée par les doges ?
Ritratto del doge Ludovico Manin
Bernardino Castelli
Olio su tela, 1797
Museo Correr
Image : Commons Wikimedia
LUDOVICO MANIN (1725 - 1802)
Ludovico Manin (ou Lodovico Manin) est le cent-vingtième et dernier doge de la république de Venise, né le 14 mai 1725 et mort le 24 octobre 1802 à Venise. Il gouverne du 9 mars 1789 au 12 mai 1797. L'invasion des armées françaises conduites par Bonaparte le force à abdiquer.
La famille
La famille Manin, originaire d'Altinum, une ancienne ville romaine située sur la lagune, est présente à Venise depuis 1297. Elle semble avoir rejoint le Frioul, où elle obtient différents fiefs, en 1312.
Les Manin acquièrent les propriétés de Passariano, près de Codroipo dans la province d'Udine, et de Maser, près de Cornuda dans la province de Trévise, connues aujourd'hui sous les noms de Villa Manin et Villa Barbaro.
Elle devient l'une des familles nobles, inscrite au patriarcat de Venise en 1651, contre le paiement de 100 000 ducats.
Villa Barbaro at Maser by Andrea Palladio
Images : Hans A. Rosbach / Commons Wikimedia
Veduta aerea di Villa Manin di Passariano
Image : Il turista info
Villa Manin
Image : Sailko / Commons Wikimedia
La vie
Ludovico Manin naît le 14 mai 1725 ; il est le fils, premier né d'une fratrie de cinq garçons, de Lodovico Alvise Manin et de Maria Basadonna, descendante d'un cardinal.
Il fréquente l'université de Bologne où il étudie le droit et est pensionnaire du collège des nobles de San Severio.
Il se consacre à la vie publique et est tout de suite réputé pour sa générosité, son honnêteté, sa gentillesse et surtout sa richesse.
À vingt-six ans, il est élu capitaine de Vicence puis de Vérone (où il doit faire face à l'inondation de 1757) et enfin de Brescia. En 1764, il est nommé procurateur de Saint-Marc « de ultra ».
En 1787, il est choisi pour honorer le pape Pie VI lors de son passage sur ses possessions vénitiennes, il est nommé chevalier et se voit récompensé par l'attribution de nombreux privilèges spirituels par celui-ci.
Pope Pius VI Blessing the People on Campo Santi Giovanni e Paolo
Francesco Guardi
Ashmolean Museum, Oxford
Image : Wikipedia
Il épouse Elisabetta Grimani, élevée dans un monastère de Trévise, de santé fragile depuis son enfance mais dotée de 45 000 ducats.
Élection
La plupart des doges élus appartenaient à des familles vénitiennes beaucoup plus anciennes, choisies dans les « Vieilles Maisons » ou dans les « Nouvelles Maisons », les premières disant descendre des familles qui avaient élu le premier doge.
Portrait de son prédécesseur Paolo Renier, 119ème doge de Venise
Ludovico Gallina
Huile sur toile, c. 1779
Image : Museo Correr
À la mort du doge Paolo Renier en février 1789 cependant, le nom de Lodovico Manin est aussitôt l'un des plus plébiscités, avant tout parce qu'il est l'un des hommes les plus riches de la République et que cela rassure les patriciens à un moment où la République manque d'argent. À Venise en effet, le doge doit pourvoir sur ses propres subsides à de nombreuses charges publiques.
Conscient de son incapacité à endosser la dignité de doge, il cherche, dès qu'il a connaissance de sa position de favori, à s'en défendre : il commence par objecter que sa famille est de noblesse trop récente puis se présente en larmes à l'assemblée électorale, les conjurant de ne pas le choisir.
Manin Ludovico, doge
Incisione su due lastre, XVIII secolo
Image : Museo Correr
Il est de fait élu dès le premier tour avec vingt-huit voix sur quarante et une mais au milieu de l'allégresse générale une rumeur court cependant : « I ga fato doxe un furlan, la republica xe morta ! » (Ils ont fait doge un Frioulan, la République est morte !). Le procès-verbal de son élection est encore conservé à la bibliothèque du palais Giustinian, dans le quartier des Zattere à Venise.
Lorsque le résultat de l'élection lui est communiqué, il se sent mal au point de devoir s'aliter. Sa femme, timide comme lui, ne veut pas participer à la cérémonie d'investiture.
Ritratto del Doge L. Manin e stemma della casata, su pareti opposte
Manifattura veneziana ad uso di Boemia
Vetro spesso incolore. Soffiato a mano libera. Incisione alla rotella sulla superficie, 1789
Image : Museo del Vetro di Murano
Les fêtes solennelles de son élection sont l'objet de somptuaires dépenses : dans l'habituel tour de place, lors duquel il est de tradition que le doge nouvellement élu lance des pièces d'argent aux Vénitiens, Lodovico Manin lance des pièces d'or, celles en argent étant lancées par les personnes de son cortège, lequel, selon la volonté du nouveau doge, avance le plus lentement possible pour lui permettre de lancer encore plus de pièces.
La dépense totale engagée pour les festivités ne sont supportées que pour un quart par la République, la majeure partie restant à la charge du doge. Les réjouissances qui se déroulent dans toute la région trouvent leur point culminant à Trévise avec des feux d'artifice.
Le Doge de Venise porté par les gondoliers, après son élection sur la place Saint-Marc.
Francesco Guardi
Huile sur toile, vers 1770
Image : Musée des Beaux-Arts de Grenoble, Wikipedia
Le dogat
Déjà à la date de l'élection de Lodovico Manin, la situation de Venise est tendue, entre les ferments internes dus à la demande d'une plus grande démocratie et la France où se prépare la Révolution. Lors des années qui suivent, Venise cherche à rester neutre au milieu des États réactionnaires et des forces révolutionnaires épaulées par la France.
Le 30 août 1792, Elisabetta meurt à Trévise ; ses funérailles se déroulent dans la basilique Saint-Marc.
Le doge pense alors à abdiquer mais cela lui est refusé.
Il doge Ludovico Manin con la Signoria
Dipinto, olio su tela
Image : Museo Correr
Il cherche alors à améliorer le fonctionnement des institutions, s'assurant que tous les titulaires de charges publiques remplissent scrupuleusement leurs devoirs et prônant une réforme de la magistrature désormais désuète ; il écrit dans ses mémoires :
« Dès les débuts de la prise en charge de ma dignité, j'ai eu l'occasion de constater que notre gouvernement ne pourrait pas subsister, étant donné la carence de sujets capables, ceux-ci se retirant parce que se sentant abandonnés et ceux restants pensant plus à leurs intérêts privés qu'au bien public. »
L'abdication
Un chroniqueur le décrit ainsi : « Il avait les sourcils broussailleux, les yeux bruns et ternes, un gros nez aquilin, la lèvre supérieure proéminente, l'allure lasse, légèrement voûté. On lisait sur son visage le tourment intérieur qui guidait chacune de ses actions. »
Le général Bonaparte au pont d'Arcole, le 17 novembre 1796
Première campagne d'Italie
Antoine-Jean Gros
Huile sur toile, 1796
Peint en 1796 d'après nature au palais Serbelloni de Milan, d'après une esquisse approuvé par Bonaparte ; exposé au Salon de 1801, n° 163 ; collection du Premier Consul ; collection de Napoléon III
Image : Château de Versailles
Le 30 avril 1797, alors que déjà les troupes françaises sont parvenues sur les rives de la lagune et cherchent à pénétrer dans Venise, il prononce la phrase célèbre : « Cette nuit nous ne serons pas en sécurité, même au fond de notre lit. »
À la séance du Grand Conseil, alors que doit se décider la suite à donner aux prétentions de la France, il se présente pâle et la voix tremblante : Napoléon Bonaparte exige la création d'un régime démocratique en remplacement de l'oligarchie en place, le déploiement d'une armée de 4 000 soldats français à Venise, marquant pour la première fois depuis sa fondation la présence de troupes étrangères sur son sol, la reddition des capitaines vénitiens qui ont combattu l'armée française sur la terraferma.
“La depositizione del Doge Manin”.
(12 May 1797; the Great Council accepts the abdication of the doge Ludovico Manin on 5 May and dissolves).
Contemporary paintings, anonymous.
Venice, Museo Civico Correr
Image : akg.images
Le 8 mai, le doge se déclare prêt à déposer les emblèmes ducaux entre les mains des conquérants, invitant dans le même temps tous les magistrats à faire de même. L'un de ses conseillers, Francesco Pesaro, l'aurait au contraire incité à fuir à Zara, possession vénitienne en Dalmatie encore fidèle et sûre.
Le 12 mai, se tient la dernière réunion du Grand Conseil au cours de laquelle les requêtes de Bonaparte sont acceptées, y compris le départ des troupes vénitiennes pour ne pas créer d'incident lors de l'entrée des militaires français dans la ville.
Le 15 mai, le doge abandonne le palais des Doges pour se retirer dans son palais familial et les Français entrent dans Venise.
Prise de Venise par Napoléon en mai 1797
Image : Musée de la Révolution française / Commons Wikimedia
La fin
Après son abdication, Lodovico Manin refuse de devenir le chef de la municipalité provisoire et cesse tout vie publique tandis qu'à Venise, sous l'autorité de la nouvelle municipalité, les emblèmes ducaux sont brûlés sur la place Saint-Marc ainsi que le « Livre d'or », le registre des familles patriciennes qui avaient jusqu'alors constitué l'oligarchie.
Lodovico Manin souhaite finir ses jours dans un monastère mais cela lui est refusé.
The Tree of Liberty erected in the Piazza San Marco, 4 June 1797
Giuseppe Borsato
Image : Museo Ebraico di Venezia
Il meurt d'hydropisie et de congestion pulmonaire le 24 octobre 1802 dans sa maison. Ses dispositions testamentaires prévoient des funérailles discrètes, le don de 110 000 ducats au profit des aliénés, des enfants abandonnés et des filles sans dot. Il est enterré dans l'église Santa Maria di Nazareth à Venise dans la chapelle de la famille Manin où repose déjà son épouse.
La chapelle Manin et la tombe du doge
Santa Maria degli Scalzi (Venice) - Cappella Manin
Image : Didier Descouens Commons Wikimedia
Daniele Medina, le filleul de son frère, né dans une famille juive et devenu après son baptême Daniele Manin, sera l'un des acteurs du Risorgimento et le chef de la république de Saint-Marc.
Son autobiographie, rédigée dans un style terne, nous est parvenue.
* Source texte : Wikipedia (en français) - Ludovico Manin
En complément, notre sujet, rubrique bibliographie:
Venise et la Révolution française. Les dépêches diplomatiques des ambassadeurs de Venise au doge 1786 - 1795
Et sur Wikipedia :
La chute de la République de Venise
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Venise au XVIIIe siècle
Merci pour ce bon conseil et ce très bel exposé . ... aaah, Venise !
Tiens, le moment est bien choisi pour moi de placer la petite anecdote du prince de Ligne qui, à Venise, défendit sa vertu contre les assauts d'une matrone .
Comment aimerais-je les pays de la liberté? J'ai eu une petite maladie en Angleterre de la maîtresse d'un évêque. J'ai été violé à Venise par la mère du doge qui avait soixante-dix ans et qui vint se cacher dans mes rideaux .
( Fragments de l'histoire de ma vie )
Tiens, le moment est bien choisi pour moi de placer la petite anecdote du prince de Ligne qui, à Venise, défendit sa vertu contre les assauts d'une matrone .
Comment aimerais-je les pays de la liberté? J'ai eu une petite maladie en Angleterre de la maîtresse d'un évêque. J'ai été violé à Venise par la mère du doge qui avait soixante-dix ans et qui vint se cacher dans mes rideaux .
( Fragments de l'histoire de ma vie )
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Venise au XVIIIe siècle
C'est tout Venise cela Mme Sabran lol A visiter avec du temps. Le quartier de l'arsenal est typiquement vénitien. Il y a encore l'âme des galères de Venise dans le port..
Par contre monsieur Casanova n'est pas un héros de la cité.
Par contre monsieur Casanova n'est pas un héros de la cité.
Mr ventier- Messages : 1133
Date d'inscription : 18/11/2020
Age : 58
Localisation : Rouen normandie
Re: Venise au XVIIIe siècle
Le récit de cette aventure est répété en tête du cahier V.
Ai-je parlé de la mère du doge, à Venise? . Voici ce que c'est. Une vieille Gradenigo s'est avisée de tomber subitement amoureuse de moi. J'avais beau me dérober à son empressement. Mes rigueurs ne firent qu'irriter sa passion. Un jour, ou plutôt un soir, je la trouve cachée dans les rideaux de mon lit. Je criai comme un diable. Je me cachai moi-même comme je pus dans la maison et la signora fatiguée de me chercher inutilement s'en retourna rendue, gagner sa gondole et son palais.
Ligne doit se tromper. Lorsqu'il visita l'Italie en 1763, aucune mère de doge n'était en vie. Le doge Marco Foscarini, 1696-1763, était décédé le 31 mars 1763. Alvisio Mocenigo, 1701-1778, nouveau doge fut élu le 19 avril 1763. La mère de Foscarini, Eleonora Loredan, mariée à Foscarini en 1652 était décédée en 1752. Quant à la mère de Mocenigo, Paolina di Piero Balver, mariée en 1685 à Alviso III Mocenigo elle était aussi morte en I762.
Ligne veut certainement parler de la mère du sénateur Jacques Gradenigo dont la famille a effectivement donné plusieurs doges à la république.
Ai-je parlé de la mère du doge, à Venise? . Voici ce que c'est. Une vieille Gradenigo s'est avisée de tomber subitement amoureuse de moi. J'avais beau me dérober à son empressement. Mes rigueurs ne firent qu'irriter sa passion. Un jour, ou plutôt un soir, je la trouve cachée dans les rideaux de mon lit. Je criai comme un diable. Je me cachai moi-même comme je pus dans la maison et la signora fatiguée de me chercher inutilement s'en retourna rendue, gagner sa gondole et son palais.
Ligne doit se tromper. Lorsqu'il visita l'Italie en 1763, aucune mère de doge n'était en vie. Le doge Marco Foscarini, 1696-1763, était décédé le 31 mars 1763. Alvisio Mocenigo, 1701-1778, nouveau doge fut élu le 19 avril 1763. La mère de Foscarini, Eleonora Loredan, mariée à Foscarini en 1652 était décédée en 1752. Quant à la mère de Mocenigo, Paolina di Piero Balver, mariée en 1685 à Alviso III Mocenigo elle était aussi morte en I762.
Ligne veut certainement parler de la mère du sénateur Jacques Gradenigo dont la famille a effectivement donné plusieurs doges à la république.
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Venise au XVIIIe siècle
Pauvre Venise économiquement sinistrée et qui regrette ses hordes de touristes !Mr ventier a écrit:
C'est tout Venise cela Mme Sabran lol A visiter avec du temps. Le quartier de l'arsenal est typiquement vénitien. Il y a encore l'âme des galères de Venise dans le port..
Oui l'Arsenal, c'est quelque chose !!!
Voici quelques photos extraites du très beau livre de Alvise Zorzi, Une Cité, une République, un Empire : Venise .
" Coeur de l'Etat vénitien ", c'est ainsi que le Sénat définit l'Arsenal dans un de ses documents du début du XVIème siècle. A cette époque la grande entreprise navale, le plus important complexe de production et la plus forte concentration d'ouvriers que l'on ait vus avant l'âge industriel, existait depuis quatre siècles et couvrait presque toute la superficie actuelle.
L'entrée de l'Arsenal :
Le Pont de l'Arsenal, peint par Canaletto ( Woburn Abbey, collection du duc de Bedford ). Le pont était mobile pour laisser passer les bateaux.
Comme ceci :
Sur cette gravure de Michele Marieschi ( première moitié du XVIIIème siècle ) , on découvre la façade extérieure de l'Arsenal. L'ensemble gigantesque à la fois base navale et chantier, fut fondé, suivant la tradition, par le doge Ordelaf Falier en 1104 et agrandi plusieurs fois au cours des siècles. Y travaillaient, à la période de plein rendement, jusqu'à 16000 ouvriers.
Vue d'ensemble !
Elle nous est offerte par ce dessin de l'Arsenal de l'abbé Giammaria Maffioletti ( XVIIIème siècle ) écrivain, spécialiste de la marine et professeur à la Scuola de l'Arsenal.
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Monsieur de la Pérouse- Messages : 504
Date d'inscription : 31/01/2019
Localisation : Enfin à bon port !
Re: Venise au XVIIIe siècle
Très beau masque Zanni, en papier mâché selon la tradition originale du carnaval de Venise.
Il est conservé au Château Gaillard, près d'Amboise.
Les zanni sont des personnages types de valets de comédie.
Dans la commedia dell'arte, ils sont généralement porteurs d'un masque, dont les premiers sont originaires de Venise. Ils descendent des bouffons de la comédie antique (Sanniones).
Ce masque au long bec crochu est également très emblématique de l'accoutrement particulier des médecins de la peste. Dans cette acception, la forme macabre ressemblant à un vautour serait due à Charles de Lorme, premier médecin de Louis XIII. Le masque vénitien était normalement blanc, composé d'un bec creux, de deux trous destinés à être recouverts de bésicles de protection. Les médecins de la peste remplissaient leurs masques de thériaque, célèbre contrepoison hérité de la Rome antique composé de plus de 55 herbes médicinales, de poudre de peau de vipères, de cannelle, de myrrhe et de miel. Ils portaient également des gants en cuir et de longs manteaux pour tenter de repousser la maladie.
Cette étrange tenue devait protéger les médecins des miasmes. À une époque où les mécanismes de transmission des germes était encore inconnue, les médecins pensaient que la peste se propageait dans un air devenu toxique, ce qui pouvait créer un déséquilibre dans les humeurs ou les fluides corporels de leurs patients.
Il est conservé au Château Gaillard, près d'Amboise.
Les zanni sont des personnages types de valets de comédie.
Dans la commedia dell'arte, ils sont généralement porteurs d'un masque, dont les premiers sont originaires de Venise. Ils descendent des bouffons de la comédie antique (Sanniones).
Ce masque au long bec crochu est également très emblématique de l'accoutrement particulier des médecins de la peste. Dans cette acception, la forme macabre ressemblant à un vautour serait due à Charles de Lorme, premier médecin de Louis XIII. Le masque vénitien était normalement blanc, composé d'un bec creux, de deux trous destinés à être recouverts de bésicles de protection. Les médecins de la peste remplissaient leurs masques de thériaque, célèbre contrepoison hérité de la Rome antique composé de plus de 55 herbes médicinales, de poudre de peau de vipères, de cannelle, de myrrhe et de miel. Ils portaient également des gants en cuir et de longs manteaux pour tenter de repousser la maladie.
Cette étrange tenue devait protéger les médecins des miasmes. À une époque où les mécanismes de transmission des germes était encore inconnue, les médecins pensaient que la peste se propageait dans un air devenu toxique, ce qui pouvait créer un déséquilibre dans les humeurs ou les fluides corporels de leurs patients.
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