Exposition : Peintres femmes 1780-1830, naissance d'un combat. Au musée du Luxembourg Paris
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Exposition : Peintres femmes 1780-1830, naissance d'un combat. Au musée du Luxembourg Paris
Une exposition initialement programmée du 3 mars au 4 juillet 2021 et qui conformément aux directives gouvernementales est " fermée provisoirement ".
Peintres femmes, 1780-1830. Naissance d’un combat
Musée du Luxembourg, Paris
Présentation :
On croit volontiers qu’après la gloire d’Elisabeth Vigée Le Brun liée à l’Ancien Régime, il faut attendre la deuxième moitié du XIXe siècle pour trouver des peintres femmes aussi remarquables. Pourtant, c’est entre 1780 et 1830, que le combat de ces dernières a trouvé ses racines : le droit à la formation, la professionnalisation, une existence publique et une place sur le marché de l’art.
Les artistes femmes présentées au Musée du Luxembourg à l’occasion de cette exposition furent tant les actrices de ces changements sociaux que des mutations de l’art du XIXe siècle.
Parcours du demi-siècle qui s’étend entre les années pré-révolutionnaires jusqu’à la Restauration, l’exposition Peintres femmes 1780-1830. Naissance d’un combat comprend environ 70 oeuvres exposées provenant de collections publiques et privées françaises et internationales. L’exposition s’attache à porter à la connaissance du public une question peu ou mal connue : comment le phénomène alors inédit de la féminisation de l’espace des beaux-arts s’articule à cette époque avec la transformation de l’organisation de l’espace de production artistique (administration, formation, exposition, critique) et une mutation du goût comme des pratiques sociales relatives à l’art.
Entre le XVIIIe des Lumières et le second XIXe siècle, celui du Romantisme puis de l’Impressionnisme, la perception de la période est phagocytée par les figures de David et celles des « trois G. » (Gérard, Gros, Girodet).
En ce qui concerne les peintres femmes, il en va de même : après le « coup de théâtre » de la réception à l’Académie royale de peinture d’Elisabeth Vigée-Lebrun et Adélaïde Labille-Guiard en 1783, les noms le plus souvent cités sont ceux de Marie-Guillemine Benoît (et son célèbre Portrait d’une négresse — c’est le titre original), Angélique Mongez pour ces grandes machines historiques davidiennes, Marguerite Gérard qui a survécu stylistiquement au goût Rococo et à la renommée de Fragonard, dont elle fut l’élève puis la collaboratrice ou bien encore Constance Mayer dont le suicide semble l’avoir sauvée de l’oubli davantage que son oeuvre souvent réattribuée à Prud’hon, son compagnon de vie et d’atelier.
Or, si on se plaît à rapporter souvent cet épisode tragique, c’est qu’il offre une explication commode à l’ « absence des femmes » et une occasion de s’en indigner pour ne pas pousser plus loin l’analyse historique de la période.
Un des enjeux majeurs de l’exposition est celui de la méthode historique, de l’interrogation de cette méthode et de la conscience critique que doit en avoir l’historien (comme le commissaire d’exposition) pour ne pas rompre le contrat de vérité qui le lie à son lecteur. Pour écrire et mettre en scène une histoire qui n’a pas été racontée (celle des peintres femmes), il apparaît essentiel de se doter de moyens nouveaux et, plus humblement d’interroger sans relâche ceux qui ont été mobilisés jusque-là pour écrire une histoire de l’art « sans femmes ».
On a souvent posé la question de l’absence des « grandes » femmes artistes et trouvé une réponse historique à cette absence et à l’ « empêchement » : l’interdiction faite aux femmes de pratiquer le nu et donc la peinture d’histoire, leur niveau moindre de formation, le numerus clausus à l’académie royale, la vocation matrimoniale, maternelle et domestique que leur attribuent les critères de genre, leur minorisation sociale et politique, la limitation de leur pratique à des genres « mineurs ». Tous ces arguments sont documentés, il n’est pas question de le nier.
Le problème est qu’ils sont ceux-là même (arguments et documents) et seulement ceux que fournissent l’histoire de l’art traditionnelle et le récit historique dominant. Dans ce récit, on ne parle pas des peintres femmes parce qu’il n’y en a pas ou peu qui sont « grandes ». Parce que le « grand » (grand homme, grand genre, grande oeuvre, grande Histoire) y est un présupposé tout autant qu’une intention esthétique et politique qui détermine des choix, des omissions et des exclusions dans la recherche documentaire.
Un des intérêts de l’exposition est d’avoir déplacé l’origine du point de vue sur les productions des artistes femmes. Les livrets des Salons (avec les commentaires des oeuvres, les noms des exposant-e-s), les articles de la presse en pleine expansion à cette époque, les oeuvres elles-mêmes (par qui ont elles été commandées ? achetées ? etc.), les témoignages contemporains constituent un paysage totalement différent de celui que l’histoire de l’art traditionnelle nous a transmis : il est beaucoup plus complexe, et le sort des artistes femmes y apparaît moins tributaire qu’on a voulu le dire du schéma manichéen opprimées/ oppresseurs, empêchées / favorisés, féminin /masculin. Il s’est donc agi de redonner toute sa place aux témoins et aux acteurs de l’époque dont la parole avait été occultée mais aussi aux oeuvres, à la démarche artistique.
Car à ne considérer les oeuvres des artistes femmes qu’à la lumière de leur statut de femme, qu’il s’agisse de démontrer comment elles en pâtirent, comment elles le transgressèrent ou comment elles le revendiquèrent, on ne fait que corroborer et maintenir les présupposés et les valeurs qui ont conduit le modèle historiographique dominant à oublier leur rôle, leur apport et leur place dans l’espace des beaux–arts entre 1780 et 1830 comme dans les importantes mutations que celui-ci enregistre alors — mutations déterminantes pour la seconde moitié du XIXe siècle. L’exposition est aussi un combat contre l’oubli.
commissariat : Martine Lacas, Docteure en histoire et théorie de l’art, auteure, chercheuse indépendante
scénographie : Loretta Gaïtis et Irène Charrat
Sélection d'oeuvres exposées :
L'élève intéressante
Jean-Honoré Fragonard et Marguerite Gérard
Huile sur toile
Image : Paris, Musée du Louvre / RMN GP
Voir notre sujet : Marguerite Gérard, artiste peintre
Autoportrait de l'artiste peignant le portrait de Maria Féodorovna
Elisabeth-Louise Vigée Le Brun
Huile sur toile, 1800
Image :Image : Saint Pétersbourg, Musée de l'Ermitage
Voir notre sujet : Louise-Elisabeth Vigée Le Brun
Voir notre sujet : Galerie virtuelle des oeuvres de Mme Vigée Le Brun
Vue du Forum le matin
Louise-Joséphine Sarazin de Belmont
Huile sur toile
Musée des Beaux-Arts de Tours
Jacques-Louis David pendant son exil à Bruxelles
Marie-Eléonore Godefroid
Huile sur toile
Image : RMN-GP (Château de Versailles) / Franck Raux
Voir notre sujet : Les Godefroid, une famille de restaurateurs de tableaux et de peintres aux 18e et 19e siècles
L'atelier de Madame Vincent en 1800
Marie-Gabrielle Capet
Huile sur toile, 1808
Image : BPK Berlin - Dist. RMN GP / Image BStGS
Voir nos sujets : Adélaïde Labille-Guiard, puis épouse du peintre François-André Vincent
Autoportrait
Julie Duvidel de Montferrier
Huile sur toile
Image : Beaux-Art de Paris, Dist. RMN GP
Portrait de Juliette Récamier
Eulalie Morin, née Cornillaud
Huile sur toile, fin 18e (refusée au Salon de 1799)
Image : RMN-GP (Château de Versailles) / Franck Raux
Portrait présumé de madame Soustras laçant son chausson
Nisa Villers, 1802
Musée du Louvre, auprès du musée international de la Chaussure, Romans-sur-Isère
Image : Rmn-Grand Palais (musée du Louvre) / photo Maxime Chermat
Voir notre sujet : Les soeurs Lemoine : Marie-Victoire, Marie-Elisabeth, Marie-Denise (dite Nisa, épouse Villers), artistes peintres
Peintres femmes, 1780-1830. Naissance d’un combat
Musée du Luxembourg, Paris
Présentation :
On croit volontiers qu’après la gloire d’Elisabeth Vigée Le Brun liée à l’Ancien Régime, il faut attendre la deuxième moitié du XIXe siècle pour trouver des peintres femmes aussi remarquables. Pourtant, c’est entre 1780 et 1830, que le combat de ces dernières a trouvé ses racines : le droit à la formation, la professionnalisation, une existence publique et une place sur le marché de l’art.
Les artistes femmes présentées au Musée du Luxembourg à l’occasion de cette exposition furent tant les actrices de ces changements sociaux que des mutations de l’art du XIXe siècle.
Parcours du demi-siècle qui s’étend entre les années pré-révolutionnaires jusqu’à la Restauration, l’exposition Peintres femmes 1780-1830. Naissance d’un combat comprend environ 70 oeuvres exposées provenant de collections publiques et privées françaises et internationales. L’exposition s’attache à porter à la connaissance du public une question peu ou mal connue : comment le phénomène alors inédit de la féminisation de l’espace des beaux-arts s’articule à cette époque avec la transformation de l’organisation de l’espace de production artistique (administration, formation, exposition, critique) et une mutation du goût comme des pratiques sociales relatives à l’art.
Entre le XVIIIe des Lumières et le second XIXe siècle, celui du Romantisme puis de l’Impressionnisme, la perception de la période est phagocytée par les figures de David et celles des « trois G. » (Gérard, Gros, Girodet).
En ce qui concerne les peintres femmes, il en va de même : après le « coup de théâtre » de la réception à l’Académie royale de peinture d’Elisabeth Vigée-Lebrun et Adélaïde Labille-Guiard en 1783, les noms le plus souvent cités sont ceux de Marie-Guillemine Benoît (et son célèbre Portrait d’une négresse — c’est le titre original), Angélique Mongez pour ces grandes machines historiques davidiennes, Marguerite Gérard qui a survécu stylistiquement au goût Rococo et à la renommée de Fragonard, dont elle fut l’élève puis la collaboratrice ou bien encore Constance Mayer dont le suicide semble l’avoir sauvée de l’oubli davantage que son oeuvre souvent réattribuée à Prud’hon, son compagnon de vie et d’atelier.
Or, si on se plaît à rapporter souvent cet épisode tragique, c’est qu’il offre une explication commode à l’ « absence des femmes » et une occasion de s’en indigner pour ne pas pousser plus loin l’analyse historique de la période.
Un des enjeux majeurs de l’exposition est celui de la méthode historique, de l’interrogation de cette méthode et de la conscience critique que doit en avoir l’historien (comme le commissaire d’exposition) pour ne pas rompre le contrat de vérité qui le lie à son lecteur. Pour écrire et mettre en scène une histoire qui n’a pas été racontée (celle des peintres femmes), il apparaît essentiel de se doter de moyens nouveaux et, plus humblement d’interroger sans relâche ceux qui ont été mobilisés jusque-là pour écrire une histoire de l’art « sans femmes ».
On a souvent posé la question de l’absence des « grandes » femmes artistes et trouvé une réponse historique à cette absence et à l’ « empêchement » : l’interdiction faite aux femmes de pratiquer le nu et donc la peinture d’histoire, leur niveau moindre de formation, le numerus clausus à l’académie royale, la vocation matrimoniale, maternelle et domestique que leur attribuent les critères de genre, leur minorisation sociale et politique, la limitation de leur pratique à des genres « mineurs ». Tous ces arguments sont documentés, il n’est pas question de le nier.
Le problème est qu’ils sont ceux-là même (arguments et documents) et seulement ceux que fournissent l’histoire de l’art traditionnelle et le récit historique dominant. Dans ce récit, on ne parle pas des peintres femmes parce qu’il n’y en a pas ou peu qui sont « grandes ». Parce que le « grand » (grand homme, grand genre, grande oeuvre, grande Histoire) y est un présupposé tout autant qu’une intention esthétique et politique qui détermine des choix, des omissions et des exclusions dans la recherche documentaire.
Un des intérêts de l’exposition est d’avoir déplacé l’origine du point de vue sur les productions des artistes femmes. Les livrets des Salons (avec les commentaires des oeuvres, les noms des exposant-e-s), les articles de la presse en pleine expansion à cette époque, les oeuvres elles-mêmes (par qui ont elles été commandées ? achetées ? etc.), les témoignages contemporains constituent un paysage totalement différent de celui que l’histoire de l’art traditionnelle nous a transmis : il est beaucoup plus complexe, et le sort des artistes femmes y apparaît moins tributaire qu’on a voulu le dire du schéma manichéen opprimées/ oppresseurs, empêchées / favorisés, féminin /masculin. Il s’est donc agi de redonner toute sa place aux témoins et aux acteurs de l’époque dont la parole avait été occultée mais aussi aux oeuvres, à la démarche artistique.
Car à ne considérer les oeuvres des artistes femmes qu’à la lumière de leur statut de femme, qu’il s’agisse de démontrer comment elles en pâtirent, comment elles le transgressèrent ou comment elles le revendiquèrent, on ne fait que corroborer et maintenir les présupposés et les valeurs qui ont conduit le modèle historiographique dominant à oublier leur rôle, leur apport et leur place dans l’espace des beaux–arts entre 1780 et 1830 comme dans les importantes mutations que celui-ci enregistre alors — mutations déterminantes pour la seconde moitié du XIXe siècle. L’exposition est aussi un combat contre l’oubli.
commissariat : Martine Lacas, Docteure en histoire et théorie de l’art, auteure, chercheuse indépendante
scénographie : Loretta Gaïtis et Irène Charrat
Sélection d'oeuvres exposées :
L'élève intéressante
Jean-Honoré Fragonard et Marguerite Gérard
Huile sur toile
Image : Paris, Musée du Louvre / RMN GP
Voir notre sujet : Marguerite Gérard, artiste peintre
Autoportrait de l'artiste peignant le portrait de Maria Féodorovna
Elisabeth-Louise Vigée Le Brun
Huile sur toile, 1800
Image :Image : Saint Pétersbourg, Musée de l'Ermitage
Voir notre sujet : Louise-Elisabeth Vigée Le Brun
Voir notre sujet : Galerie virtuelle des oeuvres de Mme Vigée Le Brun
Vue du Forum le matin
Louise-Joséphine Sarazin de Belmont
Huile sur toile
Musée des Beaux-Arts de Tours
Jacques-Louis David pendant son exil à Bruxelles
Marie-Eléonore Godefroid
Huile sur toile
Image : RMN-GP (Château de Versailles) / Franck Raux
Voir notre sujet : Les Godefroid, une famille de restaurateurs de tableaux et de peintres aux 18e et 19e siècles
L'atelier de Madame Vincent en 1800
Marie-Gabrielle Capet
Huile sur toile, 1808
Image : BPK Berlin - Dist. RMN GP / Image BStGS
Voir nos sujets : Adélaïde Labille-Guiard, puis épouse du peintre François-André Vincent
Autoportrait
Julie Duvidel de Montferrier
Huile sur toile
Image : Beaux-Art de Paris, Dist. RMN GP
Portrait de Juliette Récamier
Eulalie Morin, née Cornillaud
Huile sur toile, fin 18e (refusée au Salon de 1799)
Image : RMN-GP (Château de Versailles) / Franck Raux
Portrait présumé de madame Soustras laçant son chausson
Nisa Villers, 1802
Musée du Louvre, auprès du musée international de la Chaussure, Romans-sur-Isère
Image : Rmn-Grand Palais (musée du Louvre) / photo Maxime Chermat
Voir notre sujet : Les soeurs Lemoine : Marie-Victoire, Marie-Elisabeth, Marie-Denise (dite Nisa, épouse Villers), artistes peintres
La nuit, la neige- Messages : 18060
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Exposition : Peintres femmes 1780-1830, naissance d'un combat. Au musée du Luxembourg Paris
La nuit, la neige a écrit:Une exposition initialement programmée du 3 mars au 4 juillet 2021 et qui conformément aux directives gouvernementales est " fermée provisoirement ".
Merci pour votre superbe présentation!
Que l'on peut compléter, pendant trois jours encore, avec le documentaire que France TV consacre à cette exposition et que j'ai trouvé très agréable a regarder.
Une petite erreur au passage, c'est bien au Salon de 1783 et non en 1785 que furent exposés successivement les deux portraits de la reine par Madame Vigée le Brun, le portrait en robe chemise, puis celui "à la rose". Ils ne voisinaient donc pas avec le "Quoi, c'est moi là!" de Wertmüller, qui fut bien accroché en 1785.
Une exposition que les amateurs de portraits auront sans doute plus de chance de voir que celle de Rigaud à Versailles, qui semble désormais définitivement compromise.
Les peintres femmes, entre ombre et lumière, 1780-1830
_________________
" Ai-je vu dans sa société quelque chose qui ne fût pas marqué au coin de la grâce, de la bonté et du goût? "
(Prince de Ligne, au sujet de "la charmante reine")
Bonnefoy du Plan- Messages : 390
Date d'inscription : 06/08/2018
Localisation : Le Maine
Re: Exposition : Peintres femmes 1780-1830, naissance d'un combat. Au musée du Luxembourg Paris
Bonnefoy du Plan a écrit:
Que l'on peut compléter, pendant trois jours encore, avec le documentaire que France TV consacre à cette exposition et que j'ai trouvé très agréable a regarder.
(...)
Les peintres femmes, entre ombre et lumière, 1780-1830
Ah ! Merci beaucoup. Je découvre ce documentaire que je vais regarder avec intérêt.
La nuit, la neige- Messages : 18060
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Exposition : Peintres femmes 1780-1830, naissance d'un combat. Au musée du Luxembourg Paris
Merci, Messieurs, pour cette magnifique présentation et le lien vers le documentaire !
Comme je comprends le " Quoi, c'est moi là! " horrifié de Marie-Antoinette ! Que ce soit se promenant à Trianon avec ses enfants ou en habits d'amazone, Wertmüller semble s'être complu à enlaidir la reine .
Le portrait de Mme Soustras est d'une grâce presque irréelle ...
Comme je comprends le " Quoi, c'est moi là! " horrifié de Marie-Antoinette ! Que ce soit se promenant à Trianon avec ses enfants ou en habits d'amazone, Wertmüller semble s'être complu à enlaidir la reine .
Le portrait de Mme Soustras est d'une grâce presque irréelle ...
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55309
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Exposition : Peintres femmes 1780-1830, naissance d'un combat. Au musée du Luxembourg Paris
Merci beaucoup cher LNLN pour cette bonne nouvelle
Beaucoup de portraits charmants
Je vais essayer d'y aller dès que les mesures le permettent...
Quant à moi, j'aime bien les portraits de Wertmüller ; au contraire, je pense qu'il s'en est tenu à ce qu'il voyait, sans trop flatter son modèle. Il n'était pas français, ni lié à la cour, il n'avait alors que faire des flatteries usuelles.
Mme la baronne d'Oberkirch, ne dit-elle pas dans ses souvenirs, se rendant aux jardins de Versailles de bonne heure fin mai 1784 et en voyant la reine avec Mme de Polignac, Mme Royale et un valet de pied au bosquet d'Apollon, qu'elle trouvait la reine engraissée. C'est bien cette reine-là qu'on retrouve sur le tableau de Wertmüller, tel que Gustave la voyait venant des bosquets avec ses enfants, le soir du 21 juin 1784
Beaucoup de portraits charmants
Je vais essayer d'y aller dès que les mesures le permettent...
Mme de Sabran a écrit:
Comme je comprends le " Quoi, c'est moi là! " horrifié de Marie-Antoinette ! Que ce soit se promenant à Trianon avec ses enfants ou en habits d'amazone, Wertmüller semble s'être complu à enlaidir la reine .
Quant à moi, j'aime bien les portraits de Wertmüller ; au contraire, je pense qu'il s'en est tenu à ce qu'il voyait, sans trop flatter son modèle. Il n'était pas français, ni lié à la cour, il n'avait alors que faire des flatteries usuelles.
Mme la baronne d'Oberkirch, ne dit-elle pas dans ses souvenirs, se rendant aux jardins de Versailles de bonne heure fin mai 1784 et en voyant la reine avec Mme de Polignac, Mme Royale et un valet de pied au bosquet d'Apollon, qu'elle trouvait la reine engraissée. C'est bien cette reine-là qu'on retrouve sur le tableau de Wertmüller, tel que Gustave la voyait venant des bosquets avec ses enfants, le soir du 21 juin 1784
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« elle dominait de la tête toutes les dames de sa cour, comme un grand chêne, dans une forêt, s'élève au-dessus des arbres qui l'environnent. »
Comte d'Hézècques- Messages : 4390
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 44
Localisation : Pays-Bas autrichiens
Re: Exposition : Peintres femmes 1780-1830, naissance d'un combat. Au musée du Luxembourg Paris
Je ne pense pas à un peu d'embonpoint, mon cher Félix, nous savons qu'après avoir été une frêle dauphine, la reine était une belle femme aux formes plantureuses . Non, ce sont les traits de visage que lui prête Wertmüller que je trouve lourds et même très épais.
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55309
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Exposition : Peintres femmes 1780-1830, naissance d'un combat. Au musée du Luxembourg Paris
Mme de Sabran a écrit:Je ne pense pas à un peu d'embonpoint, mon cher Félix, nous savons qu'après avoir été une frêle dauphine, la reine était une belle femme aux formes plantureuses . Non, ce sont les traits de visage que lui prête Wertmüller que je trouve lourds et même très épais.
Bah oui, c'est les traits typiques des Habsbourg et des Lorraine
Double héritage lourd = risque décuplé de double mention
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Comte d'Hézècques- Messages : 4390
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 44
Localisation : Pays-Bas autrichiens
Re: Exposition : Peintres femmes 1780-1830, naissance d'un combat. Au musée du Luxembourg Paris
Tout de même, tout de même !!! Nous savons que Marie-Antoinette irradiait de séduction.
Comme serait-ce possible avec cette bobine là ?
Comme serait-ce possible avec cette bobine là ?
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Mme de Sabran- Messages : 55309
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Exposition : Peintres femmes 1780-1830, naissance d'un combat. Au musée du Luxembourg Paris
Peut-être, en fin de compte, n'était-ce réservé qu'aux femmes de bien capturer les charmes de la reine...
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Comte d'Hézècques- Messages : 4390
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 44
Localisation : Pays-Bas autrichiens
Re: Exposition : Peintres femmes 1780-1830, naissance d'un combat. Au musée du Luxembourg Paris
Bonnefoy du Plan a écrit:
Que l'on peut compléter, pendant trois jours encore, avec le documentaire que France TV consacre à cette exposition et que j'ai trouvé très agréable a regarder.
(...)
Un excellent documentaire, que je recommande chaudement !
Dommage que France Télévisions ne le diffuse pas plus longuement sur son site, à la différence de tant de m..... qui y restent, elles, des semaines !!!
Les peintres femmes, entre ombre et lumière (1780-1830)
un film de Sandra Paugam
Coproduction : Zadig Productions, RMN Grand Palais et la participation de France Télévisions
Durée : 52 mn
Présentation :
Que se passe-t-il à Paris pendant les dernières années de l’Ancien Régime qui rend la pratique de la peinture accessible aux femmes et leur donne une certaine visibilité ?
Rien moins que l’avènement inédit de noms de femmes dans le champ de la peinture.
Entre 1780 et 1830, les femmes peintres accèdent en France à une visibilité inédite.
Dans une époque agitée, de l’Ancien Régime à la Restauration, en passant par le Révolution Française et l’Empire, alors que la place et le rôle des femmes suscitent débat et questionnements, elles ont exposé, reçu des prix, vendu (très bien) leurs œuvres. Elles ont côtoyé les peintres les plus reconnus de leur temps, se sont créés des cercles de relations, artistiques et commerciales pour briller dans le marché de l’art.
Elles se nomment Anne Vallayer-Coster, Marguerite Gérard, Elisabeth Vigée Lebrun, Adélaïde Labille Guiard, Marie Guillemine Benoist, Marie-Victoire Jaquotot, Constance Mayer, Hortense Haudebourt Lescot.
A travers ce film, dans un élan irrésistible, nous partons à la (re)découverte de ces artistes, de leurs œuvres superbes et observons les stratégies qu’elles ont mises en place pour exister en réclamant subtilement leurs droits.
Il faudra pourtant attendre la fin du XIXe pour que la féminisation du milieu artistique s’installe durablement. Et elle n’aurait pu avoir lieu sans ces pionnières de la fin du XVIII et des premières décennies du XIXème siècle.
C'est ici (durée 52 mn) : Les peintres femmes entre ombre et lumière, 1780 - 1830 (France Télévisions)
La nuit, la neige- Messages : 18060
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Exposition : Peintres femmes 1780-1830, naissance d'un combat. Au musée du Luxembourg Paris
Demain, sans faute, parole d'homme, cochon qui s'en dédit !!!La nuit, la neige a écrit:
Un excellent documentaire, que je recommande chaudement !
Dommage que France Télévisions ne le diffuse pas plus longuement sur son site, à la différence de tant de m..... qui y restent, elles, des semaines !!!
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55309
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Exposition : Peintres femmes 1780-1830, naissance d'un combat. Au musée du Luxembourg Paris
Quelques informations au sujet du catalogue de l'exposition...
Peintres femmes - 1780-1830
Naissance d'un combat
Collectif
Éditions Rmn - Grand Palais / Distr. Flammarion
208 pages, 150 illustrations
40 €
Présentation :
En 1765, pour la première fois, les Nouvelles de la République des Lettres et des Arts, dans la Revue du Salon de la correspondance pour les sciences et les arts, faisaient paraître une section intitulée « femmes peintres ».
En s'attachant à une période, 1780-1830, où en France comme en Europe se multiplient les artistes femmes de renom - Élisabeth Vigée Le Brun, Adélaïde Labille-Guiard, Anne Vallayer-Coster, Marguerite Gérard, Gabrielle Capet, Marie-Geneviève Bouliard, Marie-Victoire Lemoine, Rose Ducreux, Constance Mayer, Angelika Kauffmann, Anna Dorothea Therbusch, etc. - cette exposition met au contraire en lumière les conditions historiques, culturelles et sociales qui ont inscrit dans cette désignation de « femmes peintres » un paradoxe, l'idée que ces deux termes ne pourraient jamais en faire qu'un parce qu'à l'un et à l'autre s'attachaient des jugements, des valeurs, des représentations incompatibles.
Ce catalogue réunit des œuvres et des documents qui permettent d'appréhender comment - c'est-à-dire dans quelles conditions et selon quelles stratégies - des peintres, parce que de sexe féminin, ont dû apprendre le métier, investir la scène artistique, construire leur carrière, forger leur personnage public.
Peintres femmes - 1780-1830
Naissance d'un combat
Collectif
Éditions Rmn - Grand Palais / Distr. Flammarion
208 pages, 150 illustrations
40 €
Présentation :
En 1765, pour la première fois, les Nouvelles de la République des Lettres et des Arts, dans la Revue du Salon de la correspondance pour les sciences et les arts, faisaient paraître une section intitulée « femmes peintres ».
En s'attachant à une période, 1780-1830, où en France comme en Europe se multiplient les artistes femmes de renom - Élisabeth Vigée Le Brun, Adélaïde Labille-Guiard, Anne Vallayer-Coster, Marguerite Gérard, Gabrielle Capet, Marie-Geneviève Bouliard, Marie-Victoire Lemoine, Rose Ducreux, Constance Mayer, Angelika Kauffmann, Anna Dorothea Therbusch, etc. - cette exposition met au contraire en lumière les conditions historiques, culturelles et sociales qui ont inscrit dans cette désignation de « femmes peintres » un paradoxe, l'idée que ces deux termes ne pourraient jamais en faire qu'un parce qu'à l'un et à l'autre s'attachaient des jugements, des valeurs, des représentations incompatibles.
Ce catalogue réunit des œuvres et des documents qui permettent d'appréhender comment - c'est-à-dire dans quelles conditions et selon quelles stratégies - des peintres, parce que de sexe féminin, ont dû apprendre le métier, investir la scène artistique, construire leur carrière, forger leur personnage public.
La nuit, la neige- Messages : 18060
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Exposition : Peintres femmes 1780-1830, naissance d'un combat. Au musée du Luxembourg Paris
On en parlait hier sur France-Culture, c’était ici :
https://www.franceculture.fr/peinture/1780-1830-et-soudain-a-vu-les-femmes-peintres-avant-de-les-oublier
https://www.franceculture.fr/peinture/1780-1830-et-soudain-a-vu-les-femmes-peintres-avant-de-les-oublier
Gouverneur Morris- Messages : 11706
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Exposition : Peintres femmes 1780-1830, naissance d'un combat. Au musée du Luxembourg Paris
au cas où vous n'auriez pas l'occasion de vous rendre à cette exposition (qui s'achève ce 24 juillet prochain), je vous propose sa " visite privée " et commentée par la commissaire de l'exposition.
Présentation :
Martine Lacas, docteur en histoire et théorie de l'art, commissaire de l'exposition, nous fait découvrir ces peintres femmes qui, entre 1780 et 1830, sont à l'origine du combat pour le droit à la formation et ont obtenu une place sur le marché de l’art.
J'ajoute des extraits du dossier pédagogique publié en ligne par le musée :
* Source et dossier complet à consulter, ici : Musée du Luxembourg - Peintres femmes, 1780 - 1830
Présentation :
Martine Lacas, docteur en histoire et théorie de l'art, commissaire de l'exposition, nous fait découvrir ces peintres femmes qui, entre 1780 et 1830, sont à l'origine du combat pour le droit à la formation et ont obtenu une place sur le marché de l’art.
J'ajoute des extraits du dossier pédagogique publié en ligne par le musée :
* Source et dossier complet à consulter, ici : Musée du Luxembourg - Peintres femmes, 1780 - 1830
La nuit, la neige- Messages : 18060
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Exposition : Peintres femmes 1780-1830, naissance d'un combat. Au musée du Luxembourg Paris
Madame Soustras laçant son chausson est tout simplement exquise !
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55309
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
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