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Responsable du fiasco de Varennes ? Claude-Antoine-Gabriel de Choiseul

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Responsable du fiasco de Varennes ?  Claude-Antoine-Gabriel de Choiseul Empty Responsable du fiasco de Varennes ? Claude-Antoine-Gabriel de Choiseul

Message par Mme de Sabran Mer 07 Avr 2021, 19:43

Je viens de revoir " La nuit de Varennes ", film historique de la Caméra explore le temps, Decaux, Castelot, notre sujet :
https://marie-antoinette.forumactif.org/t410-la-camera-explore-le-temps-la-nuit-de-varennes?highlight=VARENNES


L'on y voit le jeune duc de Choiseul passer la nuit presque entière avec la famille royale chez l'épicier Sauce. 
  Louis XVI semble n'avoir qu'un leitmotiv qui tourne en boucle dans la tête et dont il presse tous les gens qui l'approchent :  c'est de gagner du temps, retarder, retarder le départ de Varennes, parce qu'il espère encore l'arrivée de Bouillé ... 

Je croyais que Claude de Choiseul était le fils du ministre  Hop!  ...   point du tout :




Claude-Antoine-Gabriel de Choiseul

( 1760 - 1838 )


Responsable du fiasco de Varennes ?  Claude-Antoine-Gabriel de Choiseul Claude10


Il est le fils d'une cousine issue de germains du ministre de Louis XV, Choiseul, dont il épousa la nièce, Marie-Stéphanie de Choiseul-Stainville.  Le ministre eut la permission du roi pour adopter ce neveu par alliance comme son fils.
 Il était en 1791 colonel du régiment Royal Dragons.   A ce titre, il est l'un des protagonistes de l'évasion de l'évasion de la famille royale dont les troupes massées sur le trajet doivent protéger la fuite.   C'est tout le contraire qui se produit : Claude de Choiseul s'avère être l'un des responsables de la catastrophe de Varennes .



Les faits :  20 juin 1791, Varennes ou la folle équipée

Franck Ferrand dans l' HISTORIA mensuel 846 
 juin 2017 -


Depuis leur confinement aux Tuileries, Louis XVI et la reine espèrent un geste des puissances étrangères... en vain. Une solution, jusque-là repoussée, s'impose : fuir au plus loin ce Paris révolutionnaire.

Tout a été préparé, organisé dans le plus grand secret. Depuis l'interdiction faite à sa famille d'aller passer à Saint-Cloud les fêtes de Pâques 1791, Louis XVI a fini par se résoudre à mettre de la distance entre l'Assemblée constituante et lui, et à gagner la Lorraine pour y rejoindre les troupes du marquis de Bouillé, commandant des armées de l'Est. Lui-même a fixé le départ pour la nuit du 20 au 21 juin. 
Ce n'est pas, pour l'époque, un petit voyage : 70 lieues de route depuis Paris - 286 de nos kilomètres -, soit une quinzaine d'heures de route au bas mot ! Le jeune duc de Choiseul, neveu du ministre et concepteur du plan, a prévu que l'on suive la direction de Metz jusqu'à Clermont-en-Argonne, avec un relais pour les chevaux tous les 20 kilomètres. 
Après quoi l'on bifurquera pour emprunter jusqu'à Montmédy un chemin passant par Dun-sur-Meuse et Stenay - mais cette fois, sans relais de poste : les chevaux devront être fournis par l'armée du fidèle Bouillé... Or, c'est le bourg de Varennes qui marque la limite au-delà de laquelle les chevaux de poste devront être remplacés par ceux de l'armée.


Ce 20 juin, donc, à la nuit tombée, il convient de quitter les Tuileries. Pour n'attirer aucun soupçon, Louis XVI sacrifie à l'habituelle cérémonie du coucher ; mais sitôt seul, il se relève et, revêtant une perruque rousse et un habit de simple bourgeois, il se dirige à pas de loup, dans la nuit, vers le Petit Carrousel, point fixé pour le rendez-vous. 
Une heure plus tôt, la marquise de Tourzel a réveillé Madame Royale et son jeune frère, les a déguisés en deux petites filles sous prétexte d'un jeu et les a conduits jusqu'à une voiture de louage - une citadine - où ils ont retrouvé le fameux comte de Fersen ; direction : le Petit Carrousel. Là, pendant plus d'une heure, ils ont attendu que Madame Élisabeth puis le roi son frère les rejoignent ; Marie-Antoinette, s'étant perdue, arrive la dernière, en retard.


Chaque minute compte
La famille réunie, la citadine gagne la porte Saint-Martin, où attend une grosse berline de voyage, de couleur verte avec les essieux jaunes. Se présentent trois gardes du corps : Malden et Moustier, qui grimpent sur la banquette extérieure avec Fersen, et Valory, qui chevauchera en avant et fera préparer les relais.
 L'opération accuse déjà près d'une heure de retard sur le plan initial ; or, chaque minute compte. Au relais de Bondy, Fersen fait, comme prévu, ses adieux à la famille royale. Au deuxième relais, à Claye, l'équipage retrouve deux femmes de chambre, parties en avance à bord d'un simple cabriolet. Deux heures de retard à présent - c'est beaucoup... Et cependant, alors que le soleil fait rougeoyer la campagne, Paris s'éloigne. Dans la grosse voiture, les fugitifs se détendent un peu ; le roi est de belle humeur. On a dépassé Meaux avant huit heures - juste au moment où, aux Tuileries, éclate la nouvelle : le roi s'est enfui !


À la tête de la Garde nationale, le marquis de La Fayette se doit de prendre au plus vite des mesures radicales. Dix écuyers sont envoyés dans toutes les directions possibles. C'est donc le hasard qui met un certain Bayon sur le bon itinéraire ; lui galope sans le savoir sur les traces des fugitifs, propageant à chaque relais qu'il traverse la nouvelle de la fuite royale.
Il est à peu près midi lorsqu'un maraîcher de Claye reconnaît avoir trouvé suspects une grosse berline et un cabriolet qui roulaient trop bon train aux environs de trois heures du matin. Sa déposition recoupe celle du jeune cocher qui a conduit jusqu'à Claye la petite voiture des femmes de chambre. On admet donc à Paris que c'est la route de Verdun qu'il faut inspecter ; un peu après une heure, le général La Fayette jette donc sur cet itinéraire un de ses officiers, muni d'un décret de l'Assemblée ordonnant l'arrestation de « tous les individus de la famille royale voulant sortir du royaume ».


Choiseul, baron de la bévue
Où en est, à ce moment précis, la berline vert et jaune ? Cahin-caha, elle gagne Châlons-en-Champagne, avec toujours plus de retard : les fugitifs accusent à présent trois heures de décalage sur l'horaire ; leur lourd convoi n'a plus que six petites heures d'avance sur ses poursuivants à cheval ! Mais, selon le plan, le roi et les siens doivent retrouver une première escorte armée à Somme-Vesle. 
Il est cinq heures et demie de l'après-midi quand le garde du corps Valory, qui continue d'avancer en éclaireur, se présente au point de rendez-vous, tout heureux à l'idée de rejoindre enfin Choiseul et ses 40 hussards. Hélas, il ne voit personne au rendez-vous prévu.  Shocked
Comment expliquer ce manquement ? Très simplement : après avoir attendu trois heures, Choiseul a supposé que le plan avait échoué et que la fuite du roi avait dû être remise ; alors il a donné l'ordre de lever le camp ! Pis encore : il a mené cette retraite par un chemin de traverse, allant jusqu'à se perdre dans une campagne qu'il connaît fort mal... Sans cette ultime bévue, Valory aurait eu une chance de le rattraper. À quoi tient parfois l'Histoire !
Circonstance aggravante pour le jeune Choiseul : étant accompagné du fameux Léonard, le coiffeur attitré de la reine, il a chargé ce dernier d'aller prévenir les détachements suivants du contrordre, liquidant tout secours militaire sur le parcours de la berline. Ce sont ainsi quelque 175 dragons qui vont se volatiliser... Aussi, lorsque Louis XVI et sa famille parviennent à Somme-Vesle, à Sainte-Ménehould, à Clermont-en-Argonne ne trouvent-ils aucune des troupes prévues. Dans la voiture, la surprise le dispute à l'angoisse. Pour autant le roi fait preuve de détermination ; trouvant partout des chevaux de poste, il continue sa route sans sourciller. Et comme prévu, à Clermont-en-Argonne, bifurque vers le nord en direction de Varennes.


Plus de relais désormais ; la progression de la berline est à la merci des chevaux de l'armée. Or le temps presse : aux trousses des fugitifs, deux cavaliers sont lancés au galop : Bayon, très motivé car bon républicain, mais sans certitude quant à l'itinéraire ; et l'officier Romeuf - moins motivé sans doute, mais guidé quant à lui par des renseignements précis. Ces deux chevaucheurs se croisent au relais de Chaintrix, avant Châlons-en-Champagne, et décident de continuer ensemble. Auparavant, Bayon a fait prévenir le chef du relais suivant, celui de Châlons, lui demandant de propager la nouvelle de la fuite du roi sur toute la route de Verdun.


Un petit groupe bien excité
La distance protégeant les fugitifs rétrécit comme peau de chagrin : quand la nouvelle de Paris atteint Sainte-Ménehould, la berline royale en est repartie depuis moins d'une heure ! La municipalité réagit en envoyant à sa poursuite le dénommé Drouet, chef de relais. La légende veut que ce bon révolutionnaire ait reconnu Louis XVI, lors de son passage une heure plus tôt, grâce à l'effigie du souverain sur une pièce de monnaie - impossible : Drouet était dans ses champs lors du passage de la berline ! Mais ce qui est certain, c'est que, sur sa route, il croise deux de ses employés, affairés à reconduire les chevaux de la berline - fraîchement dételés à Clermont. Ce sont eux qui lui apprennent la bifurcation vers le nord du convoi fugitif - en direction de Varennes... Immédiatement, Drouet attrape un raccourci menant droit à ce village.


À 11 heures du soir, cela fait plus de vingt-quatre heures que tout a commencé. La famille royale, ballottée sur les routes de Lorraine sans la moindre escorte, est maintenant la proie des pires angoisses. Le roi sait qu'on est forcément à ses trousses ; il se doute qu'on va finir par le rattraper... La berline et le cabriolet sont en train de pénétrer dans le bourg endormi de Varennes. Ici, la nouvelle n'est pas encore arrivée - et pour cause : les messagers progressent dans une autre direction, sur la route de Verdun ! 
L'éclaireur Valory, arrivé depuis trois quarts d'heure, a désespérément cherché les chevaux promis par le marquis de Bouillé... Le roi descend de voiture, tendu ; il s'entretient avec les gardes du corps ; s'enhardit même à frapper aux volets de la première maison. Sans succès. Il était prévu que les chevaux de Bouillé attendraient la berline à l'entrée de la ville haute. Mais par une précaution de dernière heure, l'officier de cavalerie a eu l'idée de les dissimuler un peu plus loin, dans les communs d'une auberge de la ville basse. Comment le deviner ? Les troupes, elles, font défaut, comme partout... Le destin n'en finit donc plus de s'acharner sur cette folle équipée.
Or, à peine la berline et le cabriolet sont-ils entrés dans Varennes endormie que le maître de poste Drouet y parvient à son tour. Très imbu de la mission historique dont il se sent investi, il dépasse sans piper le convoi royal et file droit au cabaret du Bras d'or, après l'église, afin d'y rameuter les rares noctambules du village. Puis il court réveiller le procureur-syndic de la commune - autant dire le maire -, un épicier du nom de Sauce, lui aussi bon révolutionnaire. De sorte qu'au moment où la berline et le cabriolet enfin repartis en direction du pont et de la ville basse se présentent à la hauteur d'un porche médiéval rétrécissant la chaussée, ils y sont arrêtés par un petit groupe déjà bien excité, armé de piques et de fourches.


Responsable du fiasco de Varennes ?  Claude-Antoine-Gabriel de Choiseul Varenn10
« Arrestation du Roy Louis XVI à Varennes »,
 peinture de D. Pellegrini, 1796
 - source : Gallica-BnF


L'épicier Sauce demande aux voyageurs leurs passeports, puis il entre les examiner aux lueurs de l'estaminet. Les faux sont bien faits, les papiers semblent en règle ; Sauce serait d'avis de laisser passer les voitures - mais pas Drouet, qui insiste : « Ces gens sont déguisés, ce sont le roi, la reine et les Enfants de France ! Enfin, voyons ! » Bien embarrassé, le procureur-syndic demande alors aux occupants des deux voitures de le suivre chez lui, à l'épicerie qui se trouve en contrebas, vers le pont. On essaie bien de parlementer un peu... Les trois gardes du corps observent le souverain ; ils sont prêts à tirer les armes ; et d'autant plus qu'une poignée de hussards, restés en faction tout près de là, finissent par s'approcher du petit groupe éclairé de flambeaux. Hélas pour le roi, ces hommes n'ont pas de consigne claire. Et de toute façon Louis XVI, fidèle à son habitude, veut éviter toute effusion de sang.
On entre dans l'épicerie. Les fugitifs ignorent - cela vaut peut-être mieux pour eux - qu'ils sont alors à moins de 100 mètres de l'auberge du Grand Monarque, où attendent leurs chevaux frais ! Au son du tocsin, Varennes est tiré de sa torpeur : la population se presse à l'épicerie, tandis que les voyageurs suspectés de fuite sont invités à monter dans deux petites pièces au-dessus du magasin. Les enfants, épuisés, tombent de sommeil ; Mme de Tourzel les couche sur le lit des époux Sauce.

Responsable du fiasco de Varennes ?  Claude-Antoine-Gabriel de Choiseul Fuitea10
Visuel Wikiwand : l’arrestation du roi et de sa famille à Varennes. 
Toile de Thomas Falcon Marshall (1854).

Au bout d'une heure interminable, l'épicier revient auprès du roi, accompagné d'un certain juge Destez, qui a vécu naguère à Versailles, où son beau-père était officier de bouche de la reine. Dès qu'il aperçoit les voyageurs, le juge se fige de stupeur, avant d'esquisser une révérence ; plus moyen de jouer la comédie ! Se produit alors une scène extraordinaire : « Le monarque et son auguste famille, précisera le procès-verbal de la municipalité, daignèrent presser dans leurs bras tous les étrangers qui se trouvaient dans l'appartement, et recevoir d'eux la même marque de leur sensibilité vive et familière. » Attendri, les larmes aux yeux, Louis XVI explique à ces bons sujets la raison de son départ : il vient chercher dans ses bonnes provinces la paix et la liberté dont on a fini par le priver dans la capitale.


« Il n'y a plus de roi en France »
Or, du dehors monte une sourde rumeur. Par un incroyable hasard, les 40 hussards de Somme-Vesle, sous les ordres de Choiseul, viennent de déboucher en plein Varennes après s'être longtemps égarés dans la nature ! Le jeune duc se précipite chez Sauce et grimpe les marches jusqu'à la petite chambre ; il y sera bientôt rejoint par un officier de dragons qui, alerté par la rumeur, est accouru de Clermont avec une poignée d'hommes. La situation va-t-elle basculer ? La famille royale poursuivra-t-elle sa route, et cette fois sous bonne escorte ? Il suffirait d'un mot du roi. Ces soldats, brûlant du désir de racheter leur faute de l'après-midi, se font fort de libérer les fugitifs, s'il le faut par la force, et de les conduire jusqu'à Dun, où le marquis de Bouillé les prendra sous sa protection.




C'est Louis XVI qui va donc décider du sort de son équipée. Le souverain a toujours refusé la violence ; son éducation de Roi Très Chrétien lui a rendu odieuse l'idée de faire couler une goutte du sang de ses sujets civils... Aussi va-t-il choisir d'attendre le matin pour partir tranquillement, « avec l'accord de tous ». Cette fois, c'en est donc bien fini de son idée de se libérer de Paris et de son Assemblée ; c'en est fait des espoirs ardents de la reine.
Chaque heure qui passe représente un peu de terrain perdu. Car le voisinage, alerté par le tocsin, a pris d'assaut Varennes. À l'aube, on annonce l'arrivée des messagers de La Fayette et de l'Assemblée : Bayon et l'officier Romeuf. On connaît la suite : les palabres à n'en plus finir, l'énervement de la foule et la phrase de Louis XVI après avoir lu le décret de l'Assemblée : « Il n'y a plus de roi en France. »


La berline vert et jaune va repartir, mais en sens inverse, et sous le contrôle haineux de la foule et des soldats venus de Paris. Comment décrire la laideur, l'épouvante même, des trois jours de ce retour honteux, piteux vers Paris ? Tout au long de la route, le petit peuple crie et crache, insulte et conspue... La fuite de la famille royale, si dramatiquement interrompue à Varennes, s'achève dans un désordre qui en annonce d'autres - et de pires. L'attachement des Français à leur monarque de droit divin a vécu ; le lien millénaire est rompu cette fois. De sorte que, dans un peu plus d'un an, la monarchie sera déchue en France.
 

 Et Claude de Choiseul, dans tout cela ?  Après la fameuse nuit de Varennes, il est arrêté à Verdun, et ne recouvrera la liberté que lors de l'acceptation de la constitution par le roi. Chevalier d'honneur de la reine, il restera auprès de Marie-Antoinette jusqu'à son incarcération à la prison du Temple.  Il n'émigrera que quand sa tête sera mise à prix.


https://www.historia.fr/carte-blanche-%C3%A0-franck-ferrand/20-juin-1791-varennes-ou-la-folle-%C3%A9quip%C3%A9e





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