L'amitié au coeur, de Etienne-Maurice Falconet
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L'amitié au coeur, de Etienne-Maurice Falconet
Durant l'intéressant documentaire diffusé, sur Arte, et présenté dans notre sujet :
La spoliation d'oeuvres d'art durant la Seconde Guerre mondiale - Le catalogue Goering
...était évoquée, parmi tant d'œuvres d'art " mal acquises " ou spoliées par le dignitaire nazi, L’Amitié au cœur, une statue d'Etienne-Maurice Falconet, dont le dernier propriétaire avant la guerre fut Maurice de Rothschild (pour l’anecdote, le beau-père de la bien connue Nadine de Rothschild).
Image : Arte
En octobre, près de 4 000 pièces des collections Rothschild qui se trouvent essentiellement au Château-Laffite et au Château-Mouton-Rothschild, sont transférées au musée du Louvre et au Jeu de paume, le lieu où sont alors entreposés les peintures, les statues, et tous les autres objets de valeur volés ou saisis dans l’Hexagone par les nazis et leurs complices.
Goering met la main sur la sculpture qui se retrouve donc parmi des milliers d’œuvres d’art qu'il accumule à Carinhall, son immense domaine privé, situé à une soixantaine de kilomètres au nord de Berlin, et où il prévoit d'ouvrir un musée.
En 1943, le Reichmarschall fait mettre à l'abri une partie de sa collection dans la mine de sel d'Altaussee, dans le district de Liezen en Styrie (région autrichienne).
En janvier 1945, Goering fait encore transporter des œuvres d'art dans des trains spéciaux à destination de Berchtesgaden (là où il avait une résidence secondaire, près du Berghof de Hitler), afin de les entreposer en lieux considérés alors comme plus sûrs (tunnels, bunker).
Quelques oeuvres, dont L'Amitié au coeur, restent cependant à Carinhall, que Goering quitte le 20 avril 1945, pour ne jamais y revenir.
Carinhall (Germany) - Festhalle
ca. 1940.
Image Photograph Retrieved-from-the-Library-of-Congress
Le 28 avril 1945, afin d’empêcher que les troupes de l’Armée rouge s’empare de sa propriété et de ce qu’elle contenait encore, Goering donna l’ordre de tout dynamiter, à une équipe de démolition de la Luftwaffe !!
Ce qui fut fait par l’usage de pas moins de 80 bombes, qui détruisirent et ensevelirent la quasi totalité des bâtiments du domaine !
Ce n'est que dans les années 1990 qu'un chercheur amateur découvre, dans les vestiges d’un bunker oublié, et parmi un amoncellement de sculptures et céramiques brisées, le corps mutilé de la statue ainsi que son cœur, conservé à proximité dans une boite en carton.
La sculpture est désormais conservée au Musée juif de Berlin, où elle est devenue l’un des symboles des œuvres d’art spoliées durant la Seconde Guerre mondiale. Les bras et sa tête demeurent à ce jour disparus.
L’Amitié au coeur (Friendship of the Heart)
by Étienne-Maurice Falconet (1716–1791)
Paris, 1765, marble
Jewish Museum Berlin, loaned by the Federal Republic of Germany
Image : Roman März / Jewish Museum, Berlin
Le coeur de L'Amitié au coeur
Image : Roman März / Jewish Museum, Berlin
Durant le documentaire, il était précisé que cette statue avait été commandée au sculpteur par la marquise de Pompadour, qui désirait l'offrir à Louis XV, à une époque de leur relation où il s'agissait de lui témoigner qu'elle demeurerait toujours sa fidèle amie de coeur.
Mais qu'en est-il vraiment ?
Jeanne-Antoinette Poisson, marquise de Pompadour
Charles André, dit Carle, Van Loo
Huile sur toile, 1754-55
Image : RMN (Château de Versailles) / Gérard Blot
Louis XV, roi de France
François-Hubert Drouais
Huile sur toile, 1773
Image : RMN-GP (Château de Versailles) / Gérard Blot
A suivre : l'histoire de L'Amitié au coeur, et de ses variantes, au XVIIIe siècle !
La spoliation d'oeuvres d'art durant la Seconde Guerre mondiale - Le catalogue Goering
...était évoquée, parmi tant d'œuvres d'art " mal acquises " ou spoliées par le dignitaire nazi, L’Amitié au cœur, une statue d'Etienne-Maurice Falconet, dont le dernier propriétaire avant la guerre fut Maurice de Rothschild (pour l’anecdote, le beau-père de la bien connue Nadine de Rothschild).
Image : Arte
En octobre, près de 4 000 pièces des collections Rothschild qui se trouvent essentiellement au Château-Laffite et au Château-Mouton-Rothschild, sont transférées au musée du Louvre et au Jeu de paume, le lieu où sont alors entreposés les peintures, les statues, et tous les autres objets de valeur volés ou saisis dans l’Hexagone par les nazis et leurs complices.
Goering met la main sur la sculpture qui se retrouve donc parmi des milliers d’œuvres d’art qu'il accumule à Carinhall, son immense domaine privé, situé à une soixantaine de kilomètres au nord de Berlin, et où il prévoit d'ouvrir un musée.
En 1943, le Reichmarschall fait mettre à l'abri une partie de sa collection dans la mine de sel d'Altaussee, dans le district de Liezen en Styrie (région autrichienne).
En janvier 1945, Goering fait encore transporter des œuvres d'art dans des trains spéciaux à destination de Berchtesgaden (là où il avait une résidence secondaire, près du Berghof de Hitler), afin de les entreposer en lieux considérés alors comme plus sûrs (tunnels, bunker).
Quelques oeuvres, dont L'Amitié au coeur, restent cependant à Carinhall, que Goering quitte le 20 avril 1945, pour ne jamais y revenir.
Carinhall (Germany) - Festhalle
ca. 1940.
Image Photograph Retrieved-from-the-Library-of-Congress
Le 28 avril 1945, afin d’empêcher que les troupes de l’Armée rouge s’empare de sa propriété et de ce qu’elle contenait encore, Goering donna l’ordre de tout dynamiter, à une équipe de démolition de la Luftwaffe !!
Ce qui fut fait par l’usage de pas moins de 80 bombes, qui détruisirent et ensevelirent la quasi totalité des bâtiments du domaine !
Ce n'est que dans les années 1990 qu'un chercheur amateur découvre, dans les vestiges d’un bunker oublié, et parmi un amoncellement de sculptures et céramiques brisées, le corps mutilé de la statue ainsi que son cœur, conservé à proximité dans une boite en carton.
La sculpture est désormais conservée au Musée juif de Berlin, où elle est devenue l’un des symboles des œuvres d’art spoliées durant la Seconde Guerre mondiale. Les bras et sa tête demeurent à ce jour disparus.
L’Amitié au coeur (Friendship of the Heart)
by Étienne-Maurice Falconet (1716–1791)
Paris, 1765, marble
Jewish Museum Berlin, loaned by the Federal Republic of Germany
Image : Roman März / Jewish Museum, Berlin
Le coeur de L'Amitié au coeur
Image : Roman März / Jewish Museum, Berlin
Durant le documentaire, il était précisé que cette statue avait été commandée au sculpteur par la marquise de Pompadour, qui désirait l'offrir à Louis XV, à une époque de leur relation où il s'agissait de lui témoigner qu'elle demeurerait toujours sa fidèle amie de coeur.
Mais qu'en est-il vraiment ?
Jeanne-Antoinette Poisson, marquise de Pompadour
Charles André, dit Carle, Van Loo
Huile sur toile, 1754-55
Image : RMN (Château de Versailles) / Gérard Blot
Louis XV, roi de France
François-Hubert Drouais
Huile sur toile, 1773
Image : RMN-GP (Château de Versailles) / Gérard Blot
A suivre : l'histoire de L'Amitié au coeur, et de ses variantes, au XVIIIe siècle !
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: L'amitié au coeur, de Etienne-Maurice Falconet
Oh c’est passionnant !!! Merci LNLN !!!
Gouverneur Morris- Messages : 11795
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: L'amitié au coeur, de Etienne-Maurice Falconet
J'ai oublié de citer un lien !
Pour ceux qui peuvent lire l'allemand, ou qui ont envie de tout copier / coller sur un site de traduction automatique, vous retrouverez la provenance moderne de cette sculpture (les Rothschild, Goering, la République fédérale d'Allemagne), ici :
Kunstverwaltung des Bundes - L'Amitié au coeur (Falconet)
Pour ceux qui peuvent lire l'allemand, ou qui ont envie de tout copier / coller sur un site de traduction automatique, vous retrouverez la provenance moderne de cette sculpture (les Rothschild, Goering, la République fédérale d'Allemagne), ici :
Kunstverwaltung des Bundes - L'Amitié au coeur (Falconet)
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: L'amitié au coeur, de Etienne-Maurice Falconet
Magnifique oeuvre de Falconet que je ne connaissais pas, merci pour ce sujet.
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3227
Date d'inscription : 04/11/2017
Re: L'amitié au coeur, de Etienne-Maurice Falconet
La nuit, la neige a écrit: Kunstverwaltung des Bundes - L'Amitié au coeur (Falconet)
Voici la traduction par Chrome :
Falconet, Étienne Maurice
L'Amitié au coeur (fragmented)
Image has a long descriptionL'Amitié au coeur (fragmented)
Year of origin 1765
technology marble
Dimensions 73.0 x 30.0 x 32.0 cm
Munich No. No
Linz no. No
description
Étienne-Maurice Falconet (1716–1791) was a French sculptor. In 1754 he became a full member of the Académie des Beaux-Arts. Only three years later he achieved great success with the marble groups “Drohender Amor” and “Nymph Rising Out of the Bath”, which are now in the Louvre in Paris. In the same year he was appointed artistic director of the “Manufacture royale de porcelaine de Sèvres”, where he was responsible for the sculpture department. Falconet held the post of director until his departure for Russia in 1766. Following the call of Empress Catherine II (1729–1762) to Saint Petersburg, he worked at the court from then on. Here he created his main work, a colossal equestrian statue of Peter the Great (1672–1725). By the time the monument was unveiled in 1782, Falconet had already left Russia. Stays in Amsterdam followed, The Hague and Friesland. From 1780 he was back in Paris, where he worked as director of the painting and sculpture academy. Works by the artist can now be found in the Louvre in Paris, the Hermitage in Saint Petersburg and the Wallace Collection in London.
The marble sculpture shows a female figure in an off-the-shoulder, floor-length dress on a round base. The sitter is sitting on a tree stump with a branch protruding from it, her upper body leaning slightly forward. The sculpture is badly damaged. Head and arms as well as details are missing. According to the title of the work, it is an allegory of friendship.
Provenance
TIMETABLE
(...)
From 1920 at the latest - probably until 1940 Baron Maurice de Rothschild (1881–1957)
Probably from 1940 Hermann Göring (1893–1946)
Since 1949 Public property of the former GDR
Since 1990 Federal assets
The marble sculpture was part of the collection of Baron Maurice de Rothschild (1881–1957) from 1920 at the latest. [1] This suggested after the First World War, a political career as a senator, first in the Hautes-Pyrenees, Hautes-Alpes later in southern France one. [2] As an art collector and patron, he was also represented in the Council of National Museums and a member of the Académie des Beaux-Arts in Paris. Maurice de Rothschild left France in June 1940 during the German Wehrmacht's campaign in the west and emigrated to Great Britain via Portugal. [3]In the meantime, the German military administration in France insisted that the entire property of the Rothschild family should fall under the rule of the “enemy property order” and thus belong to the German authorities. [4]
The sculpture was probably owned by Hermann Göring from 1940. Hermann Wilhelm Göring (1893-1946) was a German politician and from 1928 to 1945 a member of the Reichstag for the NSDAP. [5] In his hunting lodge "Carin Hall" in the Schorfheide he amassed an extensive art collection, which included about 3,100 works of art. [6] The focus of his collection was on the art of the Middle Ages, the Renaissance and the French Gothic. [7] There were also more than 600 paintings by Dutch artists of the 16th and 17th centuries in his possession. The former Berlin art dealer Walter Andreas Hofer (1893–1971) was in charge of Göring's painting collection. [8th]He was not only involved in building up the collection, but also continued the inventory of the works of art, which Göring's private secretary Gisela Limberger (1893–1980) began in several directories. [9]
Acquisitions for the collection Goering were on the art markets in the German Reich, in the Netherlands, France, Italy, Poland and Switzerland made [10] and funded in large part by public funds. [11] Frequently, both private individuals and Göring directly subordinate authorities, such as the Reich Forestry Office, the Four-Year Plan Authority and the Reich Hunting Museum, appeared as buyers in favor of the Reichsmarschall's collection. [12] Exchange transactions were also not uncommon. [13]
In addition, Göring acquired works of art from expropriations and forced sales in the German Reich and the occupied territories. He maintained contacts with well-known actors in the Nazi art theft, such as the art dealers Alois Miedl (1903–1990), Josef Angerer (1899–1961), Gustav Rochlitz (1889–1972) and Walter Bornheim (1888–1971). [14] it was assumed in 1938 the Devisenschutzkommando Also, it should proceed abroad against the "brain drain" of capital. [15] With the mandate to track down and confiscate works of art, foreign currency and other assets in the occupied eastern territories and from 1940 in Belgium, France and the Netherlands, [16]the foreign exchange protection command was particularly involved in the systematic plundering of the Jewish population from the German Reich. [17] Acquisitions from confiscations by the Einsatzstab Reichsleiter Rosenberg (ERR) for the Göring Collection have also survived. [18] During several visits to the Jeu de Paume in Paris, where the works of art were stored by the ERR, Göring selected numerous objects for his own collection, which were then transported to Germany on special trains. [19] These included at least six paintings by the artist François Boucher (1703-1770) from the collection of Maurice de Rothschild. [20]How the sculpture came from Falconet to "Carinhall" is not known. A historical interior shot shows the work in the so-called ladies' salon of the hunting lodge. [21] As the front approached at the end of the Second World War, Göring moved a large part of his collection to Bavaria. [22] However, the marble sculpture remained in "Carinhall" and was henceforth thought to be lost for many decades.
After the war, the sculpture was first public property of the GDR and, after reunification, federal property.
After the Second World War, Maurice de Rothschild tried to return the cultural property that had been confiscated from him as a result of Nazi persecution. In the "Directory of Property Displaced from France in the War of 1939–1945" published by the French authorities in 1947, the marble sculpture by Falconet is listed alongside other works from his collection. [23] By signing a settlement in the restitution procedure, the legal successors to Maurice de Rothschild and the Federal Republic of Germany agreed on September 25, 1958, to pay compensation for all claims in connection with the Nazi persecution-related loss of assets. [24] This includes the replacement value for the marble sculpture by Falconet.
The provenance has been clarified. A loss of assets due to Nazi persecution was determined and the previous owner was compensated. [25]
Processing status: 2020
[1] Cf. Louis Réau, Un Bas-relief inédit de Falconet, in: Gazette des Beaux-Arts, January 1920, pp. 49–57, illus. P. 51, Collection de M. le baron Maurice de Rothschild).
[2] For the following see Sénat, Anciens sénateurs IIIème République, Maurice de Rothschild. URL: www.senat.fr/senateur-3eme-republique/de_rothschild_maurice0087r3.html#1889-1940 [accessed: 03.04.2020].
[3] See Sousa Mendes Foundation, Rothschild. URL: http://sousamendesfoundation.org/family/rothschild [Access: 04/03/2020].
[4] Cf. Hanns Christian Löhr, The Iron Collector. The Hermann Göring collection. Art and Corruption in the “Third Reich”, Berlin 2009, p. 57.
[5] Cf. Deutsches Historisches Museum, Lebendiges Museum Online, biography, Hermann Göring 1893–1946. URL: www.dhm.de/lemo/biografie/hermann-goering [Access: February 19, 2020].
[6] See Löhr 2009, p. 98.
[7] For the following see Löhr 2009, p. 127.
[8] Cf. BArch Koblenz, B323 / 68, from Bl. 111.
[9] Cf. Löhr 2009, p. 95. A “Catalog of the Göring Collection” is now in the Koblenz Federal Archives. See BArch B 323 / 316-320.
[10] For the following see ibid., Pp. 24-27.
[11] Cf. German Center for the Loss of Cultural Property, module “Provenance Research”, Nazi looted art, offices and those responsible for the systematic and organized Nazi cultural property theft, Hermann Göring. URL: www.lostart.de/Content/051_ProvenienzRaubkunst/DE/Verendungliche/G/G%C3%B6ring,%20Hermann.html [accessed: 19.03.2020].
[12] See Löhr 2009, p. 102.
[13] See ibid., P. 10.
[14] Cf. ibid., P. 67/105 and Sabine Rudolph, Restitution of works of art from Jewish property. Real rights to surrender according to German law, Berlin 2007, p. 55.
[15] See ibid., Pp. 40/53.
[16] Cf. German Center for the Loss of Cultural Property, module “Provenance Research”, Nazi looted art, offices and those responsible for the systematic and organized Nazi cultural property theft, foreign exchange protection command. URL: www.lostart.de/Content/051_ProvenienzRaubkunst/DE/Verendungliche/D/Devisenschutzkommando.html [Access: 19.03.2020].
[17] See Löhr 2009, p. 52.
[18] See ibid., Pp. 40/53/99.
[19] Cf. Ilse von zur Mühlen, Die Kunstsammlung Hermann Görings. A provenance report from the Bayerische Staatsgemäldesammlungen, Munich 2004, p. 71.
[20] See Nancy H. Yeide, Beyond the Dreams of Avarice. The Hermann Goering Collection, Dallas 2009, p. 360, No. A998-1003 and Cultural Plunder by the Einsatzstab Reichsleiter Rosenberg. Database of Art Objects at the Jeu de Paume, Inventory Nos. R 859 a-f. URL: https://www.errproject.org/jeudepaume/card_advanced_search.php [Access: 04/03/2020].
[21] Printed in: Heim und Welt, vol. 3, no. 22, Pentecost 1950, p. 11.
[22] Cf. von zur Mühlen 2004, p. 43.
[23] Cf. Bureau central des restitutions, Répertoire des biens spoliés en France durant la guerre 1939-1945 (list of property abducted from France in the war 1939-1945), Vol. 2, Tableaux, tapisseries et sculptures (paintings, tapestries and Sculptures), Berlin 1947, p. 385, no.379.
[24] For the following see LAB, B. Rep. 025-07, No. 1253-57, Bl. 7.
[25] The following loss databases and digitized archive documents on the persecution-related confiscation of cultural property under National Socialism as well as historical auction catalogs were checked: (1) LostArt database, Germany (www.lostart.de) (2) The Central Registry of Information on Looted Cultural Property 1933–1945 , Object Database, Great Britain (www.lootedart.com) (3) Cultural Plunder by the Einsatzstab Reichsleiter Rosenberg, Database of Art Objects at the Jeu de Paume (www.errproject.org) (4) Répértoire des biens spoliés, France (www .culture.gouv.fr / documentation / mnr / MnR-rbs.htm) (5) The Getty Research Institute, German Sales Catalogs, 1930–1945, USA (http://piprod.getty.edu/starweb/pi/servlet .starweb? path = pi / pi.web) (6) University of Heidelberg, auction catalogs - digital, Germany (http: http://artsales.uni-hd.de) (7) Galerie Heinemann online, Germany (http://heinemann.gnm.de/de/recherche.html) ( Lootedart, Poland (http://lootedart.gov.pl/en) (9) NARA , Holocaust-Era Assets, USA (www.fold3.com) [Access: October 28, 2019].
Gouverneur Morris- Messages : 11795
Date d'inscription : 21/12/2013
Madame de Pompadour en Amitié par Jean-Baptiste Pigalle et Etienne-Maurice Falconet
Merci Gouv'.
Je cite des extraits de textes compilés sur internet, dont celui du site de la Manufacture et Musée de Sèvre, au titre bien trouvé pour ce sujet :
L'Amitié au coeur - Allégorie d’une amitié royale
Vers 1752, Jeanne-Antoinette Poisson, marquise de Pompadour (1721-1764) cesse d'être la maîtresse officielle du roi, position qu'elle occupe depuis 1745.
Cependant, loin de la disgrâce, elle reste à la Cour et devient une réelle amie et conseillère pour Louis XV.
Femme intelligente et respectueuse des usages, elle affirme son nouveau statut à travers les arts, qu'elle soutient en mécène éclairé.
Jeanne-Antoinette Poisson, Marquise de Pompadour
by Francois Boucher
Oil on canvas, c.1750 with later additions
inscription: left: f Boucher / 1758
Image : President and Fellows of Harvard College - Fogg Art Museum
Originally painted as a rectangular bust-length portrait for her brother, Abel-François Poisson, marquis de Marigny. After being damaged in transit, the portrait was extended on all sides, most likely by Boucher himself, and transformed to portray the marquise at her dressing table. The depiction of the mirror was changed from silver to green lacquer around 1759, when many courtiers surrendered their precious metals to support the war against Britain. About a decade later, the canvas may have been reshaped into an oval to suit contemporary taste.
CHAPITRE 1 : LES VERSIONS DE JEAN-BAPTISTE PIGALLE (1750 - 1758)
Elle commande ainsi au sculpteur Jean-Baptiste Pigalle une Madame de Pompadour en Amitié (Paris, musée du Louvre, inv. RF3026), véritable manifeste de son nouvel état.
L'Amitié sous les traits de madame de Pompadour ou Madame de Pompadour en Amitié
Jean-Baptiste Pigalle
Marbre, 1753
Signé Pigalle fecit 1753
H. : 1,66 m. ; L. : 0,62 m. ; Pr. : 0,55 m
Ancienne collection Alphonse de Rothschild, don du baron Guy de Rothschild au musée du Louvre (1974)
Image : RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Hervé Lewandowski
Provenance :
- Commandée en 1750 par Mme de Pompadour pour le bosquet de l'Amour dans le parc du château de Bellevue, en pendant de la statue du roi Louis XV (détruite) de Pigalle.
Modèle accepté le 17 mars 1750.
Marbre terminé en 1753 et conservé par la commanditaire lors de la vente du château au roi en 1757.
- Acquis par Pigalle à la vente après décès de la marquise en 1764, n° 489.
- Acquis du sculpteur par le duc Louis-Philippe-Joseph d'Orléans (1747-1793) et placé dans les jardins du Palais-royal, probablement vers 1770.
- Acquis vers 1850 par le marquis Richard-Seymour-Conway d'Hertford (1800-1870) pour les jardins de Bagatelle.
- Vendu à Alphonse de Rothschild (1827-1905) et placé à l'hôtel de Talleyrand, rue Saint-Florentin, de 1904 à 1950, puis au château de Ferrières (Seine-et-Marne).
- Don du baron Guy de Rothschild, 1974 (comité du 12 décembre, conseil du 18 décembre, arrêté du 23 décembre 1974).
Images : RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Adrien Didierjean
Cette œuvre, qui reproduit les traits de Jeanne-Antoinette Poisson, marquise de Pompadour (1721-1764), était destinée à être placée dans le bosquet de rose et de jasmin du parc du château de Bellevue qu'elle avait fait construire à Meudon et qui était consacré à l'Amour. À l'origine, elle avait comme pendant une statue de Louis XV réalisée par le même artiste.
Allégorie de l'amitié, cette sculpture est commandée en 1750 par la marquise, maîtresse officielle du roi depuis 1745, et jusqu'à vers 1752, alors qu'elle voyait sa relation avec le roi évoluer dans une profonde amitié.
Acquis par Alphonse de Rothschild en 1904, L'Amitié sous les traits de madame de Pompadour était placée dans une niche spécialement aménagée dans la grande salle à manger de l'Hôtel de la rue Saint-Florentin (ancien hôtel de Talleyrand).
En 2004, une copie de cette sculpture a été replacée au même endroit, grâce à une donation américaine et suite aux accords passés entre l'Ambassade américaine à Paris, le musée du Louvre et le château de Versailles.
L'Amitié sous les traits de Madame de Pompadour
Michel Bourbon d'après Jean-Baptiste Pigalle,
2004
Paris, Hôtel Saint Florentin, propriété du gouvernement fédéral des États-Unis
Image : Collections.rothschild.inha.fr
L'Amitié du musée du Louvre fait aussi écho à une autre sculpture - L'Amour embrassant l'Amitié - (1758) que Pigalle réalise sur demande de la marquise pour le même parc du château de Bellevue et où l'Amour, désormais désarmé, embrasse tendrement l'Amitié.
L'Amour embrassant l'Amitié
Atelier de Jean-Baptise Pigalle
Réduction du groupe en marbre exécuté par J.-B. Pigalle en 1758 (conservé au musée du Louvre)
Terre cuite, 1758
Image : RMN-GP (Château de Versailles) / Gérard Blot
L'Amour embrassant l'Amitié
Jean-Baptiste Pigalle
Marbre, 1758
Château de Bellevue. Commande de Madame de Pompadour
Image : RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Michel Urtado
Mais revenons à Falconet !
CHAPITRE II : LA PREMIERE VERSION DE FALCONET (1755)
Cliente fidèle et enthousiaste de la manufacture de porcelaine de Vincennes / Sèvres (Manufacture de Vincennes jusqu'en 1756), la marquise commande à Étienne-Maurice Falconet, en 1755, une autre version de son effigie travestie en allégorie de l'Amitié, à faire éditer en biscuit. Il s'agit du premier modèle que Falconet réalise pour Sèvres.
Le modèle pour le biscuit de Madame de Pompadour en amitié serait un dessin de François Boucher, L'Offrande sincère (non localisé), connu par une gravure de Louis-Marin Bonnet.
L'Offrande sincère
Gravé par Louis-Marin Bonnet (1736-1793) d'après François Boucher
Catalogue Demarteau
Gravure, XVIIIe siècle (avant 1767)
Image : RMN-Grand Palais (Musée du Louvre) - Tony Querrec
La composition reprend le motif d'une jeune femme drapée, poitrine nue, appuyée sur une colonne tronquée et tenant un cœur dans sa main droite. Cette iconographie reprend les éléments principaux de celle codifiée par Cesare Ripa en 1603 dans son Iconologia. D'apparence simple et dépouillée, elle témoigne d'une volonté de naturel et de sincérité, la colonne symbolisant la force de ce sentiment.
L'Amitié au coeur
d'après Maurice-Etienne Falconet
Vincennes, biscuit de porcelaine tendre, 1755
Image : RMN-Grand Palais (Sèvres - Manufacture et musée nationaux) / Martine Beck-Coppola
A la fin de l'année 1955, la marquise de Pompadour reçoit, en présent de la manufacture de Vincennes, 19 figures de l’Amitié en biscuit. En marge du registre de vente, il est noté que " la figure l’Amitié ordonnée par Madame la Marquise de Pompadour étant son portrait, la Compagnie a crû ne devoir point en recevoir le payement et a fait prier Madame de Pompadour de le trouver bon " (Sèvres, cité de la céramique, arch. Vy1, f°110).
Aucune autre figure de l’Amitié ne fut vendue par la manufacture.
Madame de Pompadour commanda cette sculpture pour l’offrir à un cercle restreint de relations.
Figure en biscuit nommé l’Amitié au coeur
Modèle de Falconet.
Représentant Madame de Pompadour, debout, drapée à l’Antique, appuyée contre une colonne ornée de guirlandes de fleurs, tenant un coeur dans la main droite.
Marque en creux : une flèche sous la base.
XVIIIe siècle, vers 1755.
Bras droit cassé et recollé, éclat et coups de feu.
H. 17cm, L. 14 cm
Images : Cyrille Froissart
Le Roi Louis XV commanda chez Lazare Duvaux sans doute pour soutenir cette figure le pied carré au prix de 800 livres à gorge et oves en or, pour une figure de porcelaine. La favorite achète également chez Duvaux un pied carré en bronze doré d’or moulu pour une figure de l’Amitié, pour M. Berryer à 26 livres. (Cordey, n° 2799, Nicolas-René Berryer, lieutenant général de police puis secrétaire d’Etat de la Marine).
Deux socles furent achetés par la marquise en décembre 1760 (Vy3 f° 45v, Madame de Pompadour, 2 pieds d’estaux pour figures de l’Amitié à 84 chaque). L’une de ces deux figures sur socle rectangulaire à fond bleu lapis peinte à trophées par Charles-Nicolas Dodin est conservée au Wadsworth Atheneum de Hartford (voir Linda Roth, Clare Le Corbeiller, French Eighteenth-Century Porcelain at the Wadsworth Atheneum, 2000, n° 176, pp. 353-356).
Le frère de madame de Pompadour, le marquis de Marigny, possédait l’une de ces deux figures de l’Amitié sur socle peint.
Friendship (L'Amitié)
Modeled by Étienne-Maurice Falconet
France, Vincennes Porcelain Manufactory
Biscuit porcelain, 1755
Image : Wadsworth Atheneum Museum
En 1764, l’inventaire après décès de la marquise de Pompadour mentionne, dans l’hotel d’Evreux (Palais de l'Elysée ) dans les armoires d’une des chambres du premier étage : " quatre figures de biscuits de Sèvres, représentant l’Amitié ".
Sur les dix-neuf figures livrés à la marquise de Pompadour, seuls quatre autres sont répertoriés, l’une conservée au musée de Sèvres, une sur socle à Hartford, une troisième au Bowes museum de Barnard Castle en Angleterre, et la quatrième figurait dans l’ancienne collection d’Elisabeth Parke Firestone (vente New York, Christie’s, 21 mars 1991, lot 120)
Figure of Madame de Pompadour as ‘Friendship’
Modelled by Etienne-Maurice Falconet (after)
Vincennes ‘biscuit’ (unfired) porcelain, 1755
MARK: Incised ‘L’ on the base, on the left.
The model (L’Amitie au Coeur) commemorates Madame Pompadour’s transition from Louis XV’s mistress to friend in 1750
Image : The Bowes Museum Blog - No sex please, we're just good friend
Images : The Bowes Museum Blog - No sex please, we're just good friend
CHAPITRE - LA VERSION DU SALON DE 1765
En 1765, Falconet reprend à Sèvres le thème de l'Amitié, en hommage posthume à Madame de Pompadour, décédée l'année précédente (L'Amitié tenant son cœur à deux mains, Sèvres – Cité de la céramique, MNC 22433).
L'Amitié au coeur
d'après Etienne-Maurice Falconet
Image : RMN-Grand Palais (Sèvres - Manufacture et musée nationaux) / Martine Beck-Coppola
Images : RMN-Grand Palais (Sèvres - Manufacture et musée nationaux) / Martine Beck-Coppola
En 1765, nous savons qu'il présente plusieurs oeuvres au Salon de Paris dont deux " figures de marbre de trois pieds de hauteur " : La douce Mélancolie et L'Amitié (selon le livret du Salon).
Il me semble que nous les distinguons croquées, côte à côte, sur ce dessin du Salon de 1765 :
Vue de salon de 1765
Gabriel-Jacques de Saint Aubin
Aquarelle, 1765
Image : RMN-Grand Palais / Tony Querrec
Il s'agit très probablement du marbre mutilé, découvert près de 200 ans plus tard, dans un bunker oublié du domaine en ruine du maréchal Goering, non loin de Berlin.
Le marbre que nous présentions donc ci-dessus. Et qui, sauf erreur de ma part, et contrairement à ce qui était dit dans le documentaire du " Catalogue Goering ", ne fut celui pas offert à Louis XV par Madame de Pompadour.
L’amitié au coeur (Friendship of the Heart)
Étienne-Maurice Falconet (1716–1791)
Paris, 1765, marble
Jewish Museum Berlin, loaned by the Federal Republic of Germany
Image : Roman März.
Fragment de l'Amitié au coeur
Etienne-Maurice Falconet
Marbre, 1765
Image : Roman März
Source textes (extraits) :
https://collections.rothschild.inha.fr/fr/uvres/selection-d-oeuvres/toutes-les-oeuvres/l-amitie-par-pigalle.html
http://www.cyrillefroissart.com/fr/fiche.php3?id_article=5518
https://www.sevresciteceramique.fr/galerieshowroom/les-univers-de-sevres/product/l-amitie-au-coeur.html
Je cite des extraits de textes compilés sur internet, dont celui du site de la Manufacture et Musée de Sèvre, au titre bien trouvé pour ce sujet :
L'Amitié au coeur - Allégorie d’une amitié royale
Vers 1752, Jeanne-Antoinette Poisson, marquise de Pompadour (1721-1764) cesse d'être la maîtresse officielle du roi, position qu'elle occupe depuis 1745.
Cependant, loin de la disgrâce, elle reste à la Cour et devient une réelle amie et conseillère pour Louis XV.
Femme intelligente et respectueuse des usages, elle affirme son nouveau statut à travers les arts, qu'elle soutient en mécène éclairé.
Jeanne-Antoinette Poisson, Marquise de Pompadour
by Francois Boucher
Oil on canvas, c.1750 with later additions
inscription: left: f Boucher / 1758
Image : President and Fellows of Harvard College - Fogg Art Museum
Originally painted as a rectangular bust-length portrait for her brother, Abel-François Poisson, marquis de Marigny. After being damaged in transit, the portrait was extended on all sides, most likely by Boucher himself, and transformed to portray the marquise at her dressing table. The depiction of the mirror was changed from silver to green lacquer around 1759, when many courtiers surrendered their precious metals to support the war against Britain. About a decade later, the canvas may have been reshaped into an oval to suit contemporary taste.
CHAPITRE 1 : LES VERSIONS DE JEAN-BAPTISTE PIGALLE (1750 - 1758)
Elle commande ainsi au sculpteur Jean-Baptiste Pigalle une Madame de Pompadour en Amitié (Paris, musée du Louvre, inv. RF3026), véritable manifeste de son nouvel état.
L'Amitié sous les traits de madame de Pompadour ou Madame de Pompadour en Amitié
Jean-Baptiste Pigalle
Marbre, 1753
Signé Pigalle fecit 1753
H. : 1,66 m. ; L. : 0,62 m. ; Pr. : 0,55 m
Ancienne collection Alphonse de Rothschild, don du baron Guy de Rothschild au musée du Louvre (1974)
Image : RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Hervé Lewandowski
Provenance :
- Commandée en 1750 par Mme de Pompadour pour le bosquet de l'Amour dans le parc du château de Bellevue, en pendant de la statue du roi Louis XV (détruite) de Pigalle.
Modèle accepté le 17 mars 1750.
Marbre terminé en 1753 et conservé par la commanditaire lors de la vente du château au roi en 1757.
- Acquis par Pigalle à la vente après décès de la marquise en 1764, n° 489.
- Acquis du sculpteur par le duc Louis-Philippe-Joseph d'Orléans (1747-1793) et placé dans les jardins du Palais-royal, probablement vers 1770.
- Acquis vers 1850 par le marquis Richard-Seymour-Conway d'Hertford (1800-1870) pour les jardins de Bagatelle.
- Vendu à Alphonse de Rothschild (1827-1905) et placé à l'hôtel de Talleyrand, rue Saint-Florentin, de 1904 à 1950, puis au château de Ferrières (Seine-et-Marne).
- Don du baron Guy de Rothschild, 1974 (comité du 12 décembre, conseil du 18 décembre, arrêté du 23 décembre 1974).
Images : RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Adrien Didierjean
Cette œuvre, qui reproduit les traits de Jeanne-Antoinette Poisson, marquise de Pompadour (1721-1764), était destinée à être placée dans le bosquet de rose et de jasmin du parc du château de Bellevue qu'elle avait fait construire à Meudon et qui était consacré à l'Amour. À l'origine, elle avait comme pendant une statue de Louis XV réalisée par le même artiste.
Allégorie de l'amitié, cette sculpture est commandée en 1750 par la marquise, maîtresse officielle du roi depuis 1745, et jusqu'à vers 1752, alors qu'elle voyait sa relation avec le roi évoluer dans une profonde amitié.
Acquis par Alphonse de Rothschild en 1904, L'Amitié sous les traits de madame de Pompadour était placée dans une niche spécialement aménagée dans la grande salle à manger de l'Hôtel de la rue Saint-Florentin (ancien hôtel de Talleyrand).
En 2004, une copie de cette sculpture a été replacée au même endroit, grâce à une donation américaine et suite aux accords passés entre l'Ambassade américaine à Paris, le musée du Louvre et le château de Versailles.
L'Amitié sous les traits de Madame de Pompadour
Michel Bourbon d'après Jean-Baptiste Pigalle,
2004
Paris, Hôtel Saint Florentin, propriété du gouvernement fédéral des États-Unis
Image : Collections.rothschild.inha.fr
L'Amitié du musée du Louvre fait aussi écho à une autre sculpture - L'Amour embrassant l'Amitié - (1758) que Pigalle réalise sur demande de la marquise pour le même parc du château de Bellevue et où l'Amour, désormais désarmé, embrasse tendrement l'Amitié.
L'Amour embrassant l'Amitié
Atelier de Jean-Baptise Pigalle
Réduction du groupe en marbre exécuté par J.-B. Pigalle en 1758 (conservé au musée du Louvre)
Terre cuite, 1758
Image : RMN-GP (Château de Versailles) / Gérard Blot
L'Amour embrassant l'Amitié
Jean-Baptiste Pigalle
Marbre, 1758
Château de Bellevue. Commande de Madame de Pompadour
Image : RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Michel Urtado
Mais revenons à Falconet !
CHAPITRE II : LA PREMIERE VERSION DE FALCONET (1755)
Cliente fidèle et enthousiaste de la manufacture de porcelaine de Vincennes / Sèvres (Manufacture de Vincennes jusqu'en 1756), la marquise commande à Étienne-Maurice Falconet, en 1755, une autre version de son effigie travestie en allégorie de l'Amitié, à faire éditer en biscuit. Il s'agit du premier modèle que Falconet réalise pour Sèvres.
Le modèle pour le biscuit de Madame de Pompadour en amitié serait un dessin de François Boucher, L'Offrande sincère (non localisé), connu par une gravure de Louis-Marin Bonnet.
L'Offrande sincère
Gravé par Louis-Marin Bonnet (1736-1793) d'après François Boucher
Catalogue Demarteau
Gravure, XVIIIe siècle (avant 1767)
Image : RMN-Grand Palais (Musée du Louvre) - Tony Querrec
La composition reprend le motif d'une jeune femme drapée, poitrine nue, appuyée sur une colonne tronquée et tenant un cœur dans sa main droite. Cette iconographie reprend les éléments principaux de celle codifiée par Cesare Ripa en 1603 dans son Iconologia. D'apparence simple et dépouillée, elle témoigne d'une volonté de naturel et de sincérité, la colonne symbolisant la force de ce sentiment.
L'Amitié au coeur
d'après Maurice-Etienne Falconet
Vincennes, biscuit de porcelaine tendre, 1755
Image : RMN-Grand Palais (Sèvres - Manufacture et musée nationaux) / Martine Beck-Coppola
A la fin de l'année 1955, la marquise de Pompadour reçoit, en présent de la manufacture de Vincennes, 19 figures de l’Amitié en biscuit. En marge du registre de vente, il est noté que " la figure l’Amitié ordonnée par Madame la Marquise de Pompadour étant son portrait, la Compagnie a crû ne devoir point en recevoir le payement et a fait prier Madame de Pompadour de le trouver bon " (Sèvres, cité de la céramique, arch. Vy1, f°110).
Aucune autre figure de l’Amitié ne fut vendue par la manufacture.
Madame de Pompadour commanda cette sculpture pour l’offrir à un cercle restreint de relations.
Figure en biscuit nommé l’Amitié au coeur
Modèle de Falconet.
Représentant Madame de Pompadour, debout, drapée à l’Antique, appuyée contre une colonne ornée de guirlandes de fleurs, tenant un coeur dans la main droite.
Marque en creux : une flèche sous la base.
XVIIIe siècle, vers 1755.
Bras droit cassé et recollé, éclat et coups de feu.
H. 17cm, L. 14 cm
Images : Cyrille Froissart
Le Roi Louis XV commanda chez Lazare Duvaux sans doute pour soutenir cette figure le pied carré au prix de 800 livres à gorge et oves en or, pour une figure de porcelaine. La favorite achète également chez Duvaux un pied carré en bronze doré d’or moulu pour une figure de l’Amitié, pour M. Berryer à 26 livres. (Cordey, n° 2799, Nicolas-René Berryer, lieutenant général de police puis secrétaire d’Etat de la Marine).
Deux socles furent achetés par la marquise en décembre 1760 (Vy3 f° 45v, Madame de Pompadour, 2 pieds d’estaux pour figures de l’Amitié à 84 chaque). L’une de ces deux figures sur socle rectangulaire à fond bleu lapis peinte à trophées par Charles-Nicolas Dodin est conservée au Wadsworth Atheneum de Hartford (voir Linda Roth, Clare Le Corbeiller, French Eighteenth-Century Porcelain at the Wadsworth Atheneum, 2000, n° 176, pp. 353-356).
Le frère de madame de Pompadour, le marquis de Marigny, possédait l’une de ces deux figures de l’Amitié sur socle peint.
Friendship (L'Amitié)
Modeled by Étienne-Maurice Falconet
France, Vincennes Porcelain Manufactory
Biscuit porcelain, 1755
Image : Wadsworth Atheneum Museum
En 1764, l’inventaire après décès de la marquise de Pompadour mentionne, dans l’hotel d’Evreux (Palais de l'Elysée ) dans les armoires d’une des chambres du premier étage : " quatre figures de biscuits de Sèvres, représentant l’Amitié ".
Sur les dix-neuf figures livrés à la marquise de Pompadour, seuls quatre autres sont répertoriés, l’une conservée au musée de Sèvres, une sur socle à Hartford, une troisième au Bowes museum de Barnard Castle en Angleterre, et la quatrième figurait dans l’ancienne collection d’Elisabeth Parke Firestone (vente New York, Christie’s, 21 mars 1991, lot 120)
Figure of Madame de Pompadour as ‘Friendship’
Modelled by Etienne-Maurice Falconet (after)
Vincennes ‘biscuit’ (unfired) porcelain, 1755
MARK: Incised ‘L’ on the base, on the left.
The model (L’Amitie au Coeur) commemorates Madame Pompadour’s transition from Louis XV’s mistress to friend in 1750
Image : The Bowes Museum Blog - No sex please, we're just good friend
Images : The Bowes Museum Blog - No sex please, we're just good friend
CHAPITRE - LA VERSION DU SALON DE 1765
En 1765, Falconet reprend à Sèvres le thème de l'Amitié, en hommage posthume à Madame de Pompadour, décédée l'année précédente (L'Amitié tenant son cœur à deux mains, Sèvres – Cité de la céramique, MNC 22433).
L'Amitié au coeur
d'après Etienne-Maurice Falconet
Image : RMN-Grand Palais (Sèvres - Manufacture et musée nationaux) / Martine Beck-Coppola
Images : RMN-Grand Palais (Sèvres - Manufacture et musée nationaux) / Martine Beck-Coppola
En 1765, nous savons qu'il présente plusieurs oeuvres au Salon de Paris dont deux " figures de marbre de trois pieds de hauteur " : La douce Mélancolie et L'Amitié (selon le livret du Salon).
Il me semble que nous les distinguons croquées, côte à côte, sur ce dessin du Salon de 1765 :
Vue de salon de 1765
Gabriel-Jacques de Saint Aubin
Aquarelle, 1765
Image : RMN-Grand Palais / Tony Querrec
Il s'agit très probablement du marbre mutilé, découvert près de 200 ans plus tard, dans un bunker oublié du domaine en ruine du maréchal Goering, non loin de Berlin.
Le marbre que nous présentions donc ci-dessus. Et qui, sauf erreur de ma part, et contrairement à ce qui était dit dans le documentaire du " Catalogue Goering ", ne fut celui pas offert à Louis XV par Madame de Pompadour.
L’amitié au coeur (Friendship of the Heart)
Étienne-Maurice Falconet (1716–1791)
Paris, 1765, marble
Jewish Museum Berlin, loaned by the Federal Republic of Germany
Image : Roman März.
Fragment de l'Amitié au coeur
Etienne-Maurice Falconet
Marbre, 1765
Image : Roman März
Source textes (extraits) :
https://collections.rothschild.inha.fr/fr/uvres/selection-d-oeuvres/toutes-les-oeuvres/l-amitie-par-pigalle.html
http://www.cyrillefroissart.com/fr/fiche.php3?id_article=5518
https://www.sevresciteceramique.fr/galerieshowroom/les-univers-de-sevres/product/l-amitie-au-coeur.html
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Date d'inscription : 21/12/2013
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