L'appartement de Mme du Barry à Versailles

L’objectif de ce chantier de restauration est de reproduire au plus proche de l’identique de l'appartement de 1770, dont voici le plan...


Plan de l'appartement de Madame du Barry en 1770
Anonyme, 20e siècle
Plume et encre noire sur papier calque
Image : Château de Versailles

L'appartement compterait aujourd'hui quinze pièces, dont treize en restauration, pour une surface totale d'environ 350 m2.
Je n'ai pas retrouvé de plan moderne de cet appartement.

Il était plus que temps de restaurer cet espace, qui en avait bien besoin !... il faut maintenant espérer que le remeublement va se poursuivre ; le Louvre acceptera-t-il, par exemple, de renvoyer la commode de Martin Carlin chez Mme du Barry à Versailles ?...

Duc d'Ostrogothie a écrit:.. il faut maintenant espérer que le remeublement va se poursuivre ; le Louvre acceptera-t-il, par exemple, de renvoyer la commode de Martin Carlin chez Mme du Barry à Versailles ?...

C'est un voeu pieux et pourtant pourquoi pas ? ... si l'on en croit notre petit Lulu, les réserves du Louvre regorgent d'oeuvres, aujourd'hui invisibles,  qui pourraient remonter à la lumière.  


À l'occasion du tricentenaire du couronnement de Louis XV et du retour de la cour à Versailles, le château mettra à l'honneur Louis XV tout au long de l'année 2022.

Réouverture des appartements du Dauphin et de Madame Du Barry
L’année 2022 sera également marquée par la réouverture de l’appartement du dauphin et de Madame Du Barry.

Situé en rez-de-jardin, l’appartement du Dauphin (fils aîné de Louis XV), est l’un des plus prestigieux de l’ancienne résidence royale. Les trois pièces qui le composent sont la chambre, le Grand Cabinet et la bibliothèque ; elles offrent une perspective unique sur les jardins. La restauration effectuée permet de se rapprocher de l’état des lieux connu dans les années 1750. La réouverture est prévue en février tandis que l’appartement de Madame Du Barry rouvrira en octobre.

En 1770, Louis XV, veuf, décide d’installer sa favorite, la comtesse du Barry, au cœur du château, juste au-dessus de son appartement privé. Aménagé par Jacques-Ange Gabriel, l’appartement de quatorze pièces s’étend sur plus de 350m2. Situé au second étage, il bénéficie de multiples accès, permettant ainsi au roi de rejoindre discrètement sa maîtresse par ses escaliers privés.

L’appartement de Madame Du Barry constitue un témoin du Versailles intime de Louis XV et l’un des ensembles les plus raffinés de l’ancienne demeure royale.

https://actu.fr/ile-de-france/versailles_78646/louis-xv-a-l-honneur-au-chateau-de-versailles-en-2022_47518839.html

Personne n'a donc plus occupé tout cet espace jamais rénové depuis la du Barry? Tant de place perdue, ça paraît étonnant.

Une partie avait été attribuée sous Louis XVI à Maurepas et son épouse.

D'autres occupants suivront sous la Révolution, que l'on aura pas voulu déranger, ce qui explique que cet appartement est le seul à avoir conservé ses attributs royaux (fleurs de lys sur les cheminées, double L sur les voussures...).

Les photos suivantes témoignent des tavaux les plus polémiques entrepris au cours de cette campagne de restauration : démontage de placards installés... sous Louis XVI (!) pour rendre à cette antichambre son état du Barry :

LNLN a écrit:

Cette dernière photo est très intéressante, elle montre bien l'importance du travail de reparure vue l'épaisseur de l'apprêt - sans reparure, le motif brut sculpté s'empâte et perd toute sa finesse une fois peint et/ou doré.



Ce travail de reparure, minutieux, nécessaire mais fastidieux, est hélas absent dans beaucoup de campagnes de restauration, comme ce fut le cas il y a une vingtaine d'année à Carnavalet, où les boiseries restaurées semblent bien empâtées vues de près.

C est incroyable cet empâtement. Sont ce des staffeurs qui réalisaient alors ce prodige ?

C'étaient les peintres-doreurs eux-même, mais un véritable travail de staffeur comme tu le soulignes, puisque l'on pouvait appliquer jusqu'à 7 couches de blanc de Meudon sur ces boiseries !

C'est vraiment un art en soi et les peintres allaient parfois jusqu'à donner plus de détails à la reparure qu'il n'y en avait dans le motif sculpté.

Duc d'Ostrogothie a écrit:Il était plus que temps de restaurer cet espace, qui en avait bien besoin !... il faut maintenant espérer que le remeublement va se poursuivre ; le Louvre acceptera-t-il, par exemple, de renvoyer la commode de Martin Carlin chez Mme du Barry à Versailles ?...

Mme de Sabran a écrit:
C'est un voeu pieux et pourtant pourquoi pas ? ... si l'on en croit notre petit Lulu, les réserves du Louvre regorgent d'oeuvres, aujourd'hui invisibles,  qui pourraient remonter à la lumière.  l

Ouh ! Mais probablement pas du niveau exceptionnel et rare de cette commode.  

Cela m'étonnerait que le Louvre lâche ce trésor, d'autant qu'il s'agit d'une dation. Les " donateurs " ont peut-être insisté pour que ce meuble reste au Louvre et non pas dans la mansarde d'une courtisane royale...

Merci Gouv' pour ces informations concernant les boiseries. C'est intéressant !

L'appartement de Mme du Barry à Versailles vient de rouvrir ses portes après plusieurs mois de travaux de restauration (voir nos précédents messages) et à l'occasion de la grande exposition qui vient de débuter : Louis XV, passions d'un roi (Exposition Versailles).

Voici des extraits de la présentation de l'appartement et du chantier publié sur le site du château.


Image : Presse château de Versailles

Réouverture au public de l'appartement de Madame Du barry restauré
A partir du 22 octobre 2022

À partir du 22 octobre 2022, l’appartement de madame Du Barry rouvre au public, en visite guidée, au terme d’une restauration de grande ampleur de plus de 18 mois. Grâce au soutien du Groupe AXA, ces quatorze pièces qui constituent l’un des ensembles les plus raffinés de l’ancienne résidence royale, témoignage du Versailles intime de Louis XV, ont aujourd’hui retrouvé tout leur charme et leur harmonie. Ces travaux réalisés dans le respect des techniques traditionnelles ont mobilisé de nombreux corps de métier: menuisiers, doreurs, marbriers, stucateurs, serruriers...

Image : Presse château de Versailles

Un appartement exceptionnel

L’appartement de madame Du Barry est situé au second étage du château, à proximité immédiate des appartements privés du Roi. Louis XV décide en 1770 de loger sa favorite à cet emplacement prestigieux et convoité, auquel il accède par plusieurs escaliers privés. À la demande de madame Du Barry, les pièces principales sont pourvues d’un décor blanc et or, privilège princier. L’autre moitié de l’appartement présente d’exceptionnels décors polychromes, témoignages rares et précieux du goût du XVIIIe siècle, dont très peu nous sont parvenus jusqu’à aujourd’hui. Loin des espaces de représentation de la Cour, la favorite déploie un très grand raffinement dans ce lieu qu’elle fait agrémenter de mobilier et d’objets d’art à la pointe de la mode.

Salon d'angle de l'appartement de madame Du Barry restauré et remeublé
Image : château de Versailles, T. Garnier

Une restauration nécessaire

L’appartement n’avait bénéficié d’aucune restauration depuis plus de soixante-dix ans. En effet la dernière campagne, menée entre 1943 et 1947, avait permis la réalisation de nombreux travaux, et le rétablissement des dispositions de l’appartement dans son état de 1770, tel que l’avait connu madame Du Barry. Durant les dernières années, au-delà de l’altération et du vieillissement des peintures, les décors et les plafonds avaient souffert d’entrées d’eau. L’humidité et les importantes variations climatiques de cet étage, situé sous comble et orienté plein sud, avaient conduit à un état avancé de vétusté des pièces, nécessitant une nouvelle restauration. Celle-ci s’inscrit dans le respect des opérations des années 1940, la majorité des interventions a consisté en une restauration à l’identique, corrigeant seulement quelques incohérences.

Grand cabinet de l'appartement de madame Du Barry restauré et remeublé
Image : Château de Versailles, D. Saulnier

L’objectif de la restauration qui s’achève était de retrouver l’atmosphère d’intimité et de délicatesse qui se dégageait de ce lieu, expression de la quintessence de l’art de vivre au XVIIIe siècle. Le chantier a permis de réaliser des consolidations structurelles et la mise de tous les réseaux d’éclairage aux normes et de sécurité, ainsi que des travaux d’isolation des combles et du brisis pour améliorer les performances énergétiques de l’appartement. Après des reprises sur les sculptures des boiseries, la dorure ancienne a été nettoyée, restaurée et complétée dans les pièces principales de l’appartement.

Vue de l'appartement de madame Du Barry restauré et remeublé
Image : château de Versailles, D. Saulnier

La peinture à la colle en «blanc de Roi » a également été dégagée et reprise en raccord selon les techniques traditionnelles. Enfin, un travail important a été effectué sur les pièces aux décors polychromes, rares témoins du goût du XVIIIe. Les corniches en stuc ont été restaurées et complétées et des travaux de recherche pour les teintes des motifs ont été conduits à partir des sondages menés sur les panneaux de lambris, avant intervention sur les décors.

Pièce des Bains de l'appartement de madame Du Barry restaurée et remeublée
Image : château de Versailles, T. Garnier

Pièce des Buffets de l'appartement de madame Du Barry restaurée et remeublée
Image : château de Versailles, T. Garnier

Le remeublement

Parallèlement au chantier de restauration architecturale, le remeublement de l’appartement a été conduit par la conservation du château de Versailles, afin d’évoquer ce que pouvait être l’ameublement lorsque madame Du Barry y logeait. Témoins du style le plus raffiné du XVIIIe siècle, les meubles présents en 1770 sont aujourd’hui dispersés dans le monde entier.
En leur absence, le parti pris du remeublement repose sur des oeuvres présentes dans les collections du château de Versailles, plus ou moins contemporaines de madame Du Barry, qui peuvent évoquer le mieux possible l’environnement quotidien de la favorite de Louis XV.

Vue de l'appartement de madame Du Barry restauré et remeublé
Image : château de Versailles, D. Saulnier

Ainsi, aux côtés de quelques objets d’art commandés pour madame Du Barry (les chaises du cabinet d’angle, une table en pierre dure, ou encore le service de porcelaine à rubans bleu), de nouveaux meubles et objets seront sortis des réserves, afin de renforcer la cohérence de l’ensemble. De nouveaux textiles seront également tissés : rideaux et portières en damas vert pour la salle à manger, garniture pour les sièges du cabinet d’angle.

Vue de l'appartement de madame Du Barry restauré et remeublé
Image : château de Versailles, D. Saulnier

Bibliothèque de l'appartement de madame Du Barry
Image : château de Versailles, D. Saulnier

En complément, je vous propose quelques extraits du dossier de presse mis en ligne par le château de Versailles :

Merci pour ce patient travail de bénédictin LNLN !

Voici quelques-uns des meubles et objets, visibles sur les images et documents présentés ci-dessus, qui décorent cet appartement qui vient d'être rénové.
Le remeublement est en cours et demeure donc, pour l'instant, toujours assez " pauvre ".

NB : Les images sont anciennes, et ne reflètent sans doute pas l'état actuel de meubles qui auront été restaurés ou nettoyés à l'occasion de ce nouvel aménagement.


Paire de vases Dulac
Modèle de Jean Dulac (marchand mercier)
manufacture de Sèvres (fabricant)
France, vers 1770
H. 46 ; L. 29 ; Pr. 26 cm
Bronze ciselé et doré, porcelaine
Image : RMN-GP (Château de Versailles) / Gérard Blot

Historique : Paire de vases-girandoles à ressort livrée par le marchand-mercier Dulac, rue Saint-Honoré à Paris, vers 1770 pour l'appartement de la comtesse Du Barry à Versailles ; passée en 1774 au château de Louveciennes ; envoyée en 1795 au palais du Luxembourg dans l'appartement du directeur La Révellière-Lepeaux ; en 1810 dans le premier salon de l'hôtel de la secrétairie d'Etat, place du Carrousel (ancien hôtel d'Elbeuf) ; rentre au Garde-Meuble en 1814 ; envoyée au château des Tuileries en 1816, pour le troisième salon de l'appartement du premier Valet de chambre du roi ; passe directement des Tuileries à la salle du Trône de Fontainebleau, le 15 septembre 1835. Cassés accidentellement sous le Second Empire, les vases sont remis au Mobilier de la Couronne le 25 août 1863 pour être rassortis ; la manufacture de Sèvres les copie sous le nom de " vases cache pots Louis XV " executés spécialement pour le Garde-Meuble à la suite d'un arrêté de mai 1864 ; ils sont livrés au Garde-Meuble le 5 juillet 1864 puis envoyés à Fontainebleau. Dépôt du Musée national du château de Fontainebleau, 11 février 1999.



Console (d'une paire)
D'après des modèles de Deumier, Pierre II (dessinateur)
Vers 1766
Bronze ciselé et doré, marbre brèche violette
Image :  Château de Versailles, Dist. RMN / Didier Saulnier

Historique : D'une paire, legs de Consuelo Vanderbilt (madame Jacques Balsan), 1968.



Commode
Attribuée à Jean-Henri Riesener
Vers 1770
Chêne et résineux (tablier). Placage : bois jaune en filet, amarante, bois de rose, satiné. Bronzes dorés ; marbre Sainte-Anne
H. 86,5 ; L. 129,5 ; Pr. 60,9 cm
Image : RMN-GP (Château de Versailles) / Franck Raux

Historique : Ancienne collection du peintre Henri-François Riesener (1767-1828), fils de l'ébéniste ; coll. Léon Riesener ; famille Riesener. Legs de Madame Raymond Escholier, 1969.




Ensemble composé d'un canapé et six fauteuils à la reine
Jean-Baptiste Lebas (menuisier)
Vers 1770
Hêtre sculpté et peint, soie
Image : RMN-GP (Château de Versailles) / Franck Raux

Historique : D'un ensemble composé d'un canapé et six fauteuils à la reine. Au château des Tuileries au XIXe siècle. Le canapé et deux fauteuils entrés au Petit Trianon en 1867 à l'occasion de l'exposition organisée sous les auspices de l'impératrice Eugénie ; placés dans l'antichambre. Les quatre autres fauteuils entrés en 1869.




Vases
Luigi Valadier (sculpteur)
Vers 1770
H. 58,2 ; D. 34 cm et  H. 52,5 ; D. 33,5 cm
Marbre blanc, porphyre, bronze doré
Image : Château de Versailles, Dist. RMN / Jean-Marc Manaï

Historique : Exécutés à Rome vers 1770. Livrés à madame Du Barry en 1773 pour son appartement de Versailles ; transférés en 1774 dans le pavillon de musique de Louveciennes, où la paire de vases fut saisie à la Révolution. Ancien dépôt du Mobilier national à la préfecture des Yvelines, salon de l'Impératrice ; idem, salle à manger de l'appartement du préfet ; dépôt du Mobilier national au château de Versailles le 30 juin 2009.




Consoles
Rémy Absille (sculpteur)
1767
Chêne sculpté et doré, marbre de Flandres
H. 82 ; L. 109 ; Pr. 44,5 cm
Image : Château de Versailles, Dist. RMN / Christophe Fouin

Historique : Une paire, livrée en 1767 pour la galerie de l'Hôtel des Menus-Plaisirs à Paris ; la paire entrée à Versailles en décembre 1856 et placée dans le salon des Petits appartements de la Reine, destinés à loger la reine Victoria de Grande-Bretagne lors de sa visite en France.



Coupe (d'une paire)
Anonyme
1774-1792
Albâtre oriental, bronze ciselé et doré
H. 40 ; L. 52 ; Pr. 32 cm
Image : RMN-GP (Château de Versailles) / Gérard Blot

Historique : D'une paire confisquée en 1793 chez le duc de Brissac à Paris, rue de Grenelle. Cette coupe mentionnée dans l'appartement de l'Empereur aux Tuileries en 1807 et 1809 ; entrée à Versailles sous Louis-Philippe et placée dans le salon du petit appartement de la Reine.



Commode
Denizot, Pierre (ébéniste) ; livraison de Joubert, Gilles (ébéniste)
1771
Bâti de chêne ; placage de bois de rose, amarante, buis ; bronze doré, marbre en brèche d'Alep
H. 88 ; L. 129 ; Pr. 62,5 cm
Image : RMN-GP (Château de Versailles) / Gérard Blot

Historique : Livrée le 13 mai 1771 par Gilles Joubert pour la comtesse de Provence au château de Versailles. Achat par préemption de l'Etat, vente Sotheby's, Paris, 28 avril 2009, lot n° 80.



D'une série de treize chaises
Delanois, Louis (menuisier) ; Guichard, Joseph-Nicolas (sculpteur) ; Cagny, Jean-Baptiste (doreur)
1769
Noyer sculpté et doré
H. 89,5 ; L. 55,5 ; Pr. 60,8 cm
Image :  RMN-GP (Château de Versailles) / Franck Raux

Historique : D'une série initiale de treize chaises, dont une plus haute pour le roi, livrée en 1769 pour le salon de compagnie de Madame Du Barry à Versailles ; envoyée à Louveciennes en mai 1774, suite à la retraite de la Cour de la comtesse, après la mort de Louis XV ; saisie à la Révolution. Collection André Meyer, New York. Achat, vente Christie's, New York, 26 octobre 2001, avec la participation de la Société des Amis de Versailles ; restauration, 2003



Table de tric-trac
Anonyme
Paris, XVIIIe siècle
Bâti résineux, laque du Japon, laque Namban et incrustation de nacre, bois noirci, ébène, buis et ivoire, bronze doré, maroquin
H. 70,5 ; L. 88,9 ; Pr. 53,5 cm
Image : H. 70,5 ; L. 88,9 ; Pr. 53,5 cm

Historique : Ancienne collection Kahn-Sriber ; entrée à Versailles le 8 juillet 1964 ; offerte anonymement au château de Versailles, par arrêté du 4 novembre 1966.



Voyeuse (d'une paire)
Anonyme
Paris, XVIIIe siècle
Hêtre peint, satin
H. 89,8 ; L. 36,3 ; Pr. 56,3 cm
Image : RMN-GP (Château de Versailles) / Franck Raux

Historique :  D'une paire, peut-être livrée par "la boutique " de Versailles. Anc. coll. François Léage, Paris. Don de la société L'Air conditionné Entreprises, par l'intermédiaire de la Société des Amis de Versailles, 1988.



Lit à la turque
Delaporte, Martin-Nicolas (menuisier) ; Maison Tassinari et Chatel (soyeux)
Vers 1770-75
Hêtre sculpté et doré ; soie
H. 130,8 ; L. 221 ; Pr. 144 cm
Image : RMN-GP (Château de Versailles) / Franck Raux

Historique : Porte la marque au feu du Garde-Meuble de la reine Marie-Antoinette. Don de la Maharanée de Baroda, 1963 ; dégarni par les ateliers du Château de Versailles le 30 janvier 1967 ; garniture en soie brochée retissée à Lyon par la maison Tassinari et Châtel en 1969.



Serre-bijoux
Carlin, Martin (ébéniste)
Manufacture de Sèvres (fabricant)
attribué à Poirier, Simon-Philippe (marchand mercier)
Vers 1770-75
Bâti : chêne. Placage : bois de rose, palissandre. Incrustations de plaques de porcelaine. Bronze ciselé et doré
H. 95,5 ; L. 56 ; Pr. 38 cm
Image : RMN-GP (Château de Versailles) / Franck Raux

Description :

La mode de ces coffres à bijoux, dénommés également coffres-forts et ornés de plaques de porcelaine de Sèvres, fut lancée à Versailles lorsque la jeune dauphine Marie-Antoinette en reçut un à l’occasion de son mariage, en mai 1770. Ses belles-sœurs, les comtesses de Provence et d’Artois, arrivées à la cour respectivement en 1771 et 1773 en possédèrent à leur tour. Hors de la famille royale, mais plus près du roi Louis XV, madame Du Barry en acheta également un au marchand Simon-Philippe Poirier (vers 1720-1785) apporté à Versailles en décembre 1770.
Ce nouveau modèle de petit meuble féminin extrêmement raffiné fut en effet conçu par ce marchand mercier parisien cette année-là, et il en garda le monopole. Le dessin du bâti avait été confié à l’ébéniste Martin Carlin, qui devait se spécialiser dans le mobilier orné de porcelaine, alors que les treize plaques de porcelaine, aux découpes particulières adaptées au panneautage du meuble, étaient commandées spécialement à la manufacture royale de Sèvres : toutes les faces en sont ornées à l’exception de l’arrière, plus simplement marqueté.

Le meuble est conçu comme une table à écrire – le tiroir révèle un plateau garni d’un velours et d’une écritoire – surmontée d’un coffre destiné à recevoir les écrins des bijoux. À la préciosité de la porcelaine décorée de bouquets de fleurs dans un encadrement bleu turquoise répond le raffinement des bronzes dorés qui enserrent les panneaux. La plaque au centre de la façade, à la surface légèrement ondulante, évoque un lambrequin d’étoffe, l’illusion étant renforcée par la monture de bronze doré traitée à l’imitation d’une frange de passementerie. Ce détail, comme le profil général du meuble et l’ornementation de bronze sont autant de références à l’art d’André-Charles Boulle (1642-1732), premier concepteur de ce type de meuble au début du XVIIIe siècle, remis à la mode alors.

Neuf coffrets de ce modèle sont aujourd’hui connus, datés entre 1770 et 1775. Le château de Versailles avait pu racheter en 1997 le coffret offert à Marie-Antoinette. Celui de madame Du Barry, qu’elle avait placé dans sa chambre à Versailles, aujourd’hui conservé au Metropolitan Museum à New York, est remplacé par ce coffret légué au château de Versailles par madame Léon Barzin en 1961.

Texte  : Bertrand Rondot

Spoiler:

Fauteuil (d'un ensemble de quatre)
Sulpice Brizard (menuisier)
Vers 1775-80
Hêtre peint, soie
H. 88,2 ; L. 62,8 ; Pr. 54 cm
Image : RMN-GP (Château de Versailles) / Franck Raux

Historique : De quatre fauteuils portant marque au feu de Fontainebleau sous la Restauration ; entrés à Versailles en 1879 (n°V 13100, feuille n° 1 du 8 octobre 1879)



Commode
Anonyme
France, 1758-1775
Bâti : chêne. Marqueterie : bois de rose, érable, amarante, buis. Bronze doré, marbre blanc
H. 89 ; L. 129 ; Pr. 59,6 cm
Image : RMN-GP (Château de Versailles) / Franck Raux

Historique :Dépôt du musée du Louvre le 18 juin 1901 (...)



Table à écrire
Léonard Boudin (ébéniste)
1761-1775
Bâti : chêne pour le pupitre, le porte-pupitre et la réglette ; chêne et résineux pour les blocs-tiroirs. Placage : marqueterie de cubes en bois de rose et satiné ; amarante ; marqueterie du bouquet de fleurs : bois d'érable, houx, buis, épine-vinette, bois teint couleur tabac, amarante. Bronzes dorés.
H. 74,3 ; L. 94,7 ; Pr. 45,6 cm. ouverte H. 115,2 cm.
Image : Château de Versailles, Dist. RMN / Christophe Fouin

Historique : Donation sous réserve d'usufruit de S.A.R. la Duchesse de Windsor en souvenir de S.A.R. le duc de Windsor, 1973 (Petit salon de l'hôtel du Bois de Boulogne) ; entré à Versailles le 20 mai 1986.



Table de milieu
Carlin, Martin (ébéniste) ; plaques attribuées à Galleria de' Lavori in Pietre Dure (Florence) (fabricant)
vers 1780
Bâti : chêne. Placage : panneaux de mosaïque de pierres dures de remploi, ébène. Cuivre et bronzes dorés.
H. 76,8 ; L. 78,5 ; Pds. 50 ; Pr. 58,5 cm
Image : RMN-GP (Château de Versailles)

Historique : Ancienne collection du duc de Brissac, inventoriée en 1792 dans la bibliothèque de son hôtel rue de Grenelle ; saisie révolutionnaire ; Dépôt de Nesle ; Musée central des Arts ; palais consulaire des Tuileries ; mentionnée à Saint-Cloud dans le salon de la première dame d'honneur de l'Impératrice en 1804 et 1807, dans la salle du Trône en 1812 et dans le premier salon en 1824 ; placée au musée du Louvre en 1870 ; envoyée à Versailles le 22 mars 1888.



Canapé
Attribué à Delanois, Louis (menuisier), d'après Delafosse, Jean-Charles (dessinateur)
Vers 1758-1775
Bois sculpté et doré, velours
H. 117 ; L. 228 ; Pr. 84 cm.
Image : RMN-GP (Château de Versailles) / Franck Raux

Historique : Entré à Versailles le 13 mars 1956 à Versailles ; le bois offert par monsieur Henri Samuel, le comte et la comtesse Niel prenant à leur charge la restitution du velours jardinière qu'ils firent tisser à Lyon d'après un modèle du XVIIIe siècle ; placé dans la niche de glace de la bibliothèque de Madame du Barry.


Table à écrire
Attribuée à Vandercruse, Roger dit La Croix (ébéniste)
Vers 1760
Bâti : chêne, panneau de fond : résineux . Placage : bois de rose, satiné, bois de violette. Bronzes dorés.
H. 71,6 ; L. 66,1 ; Pr. 43 cm
Image : RMN-GP (Château de Versailles) / Franck Raux

Historique : Porte la marque des Tuileries sous le Ier Empire. Entrée à Versailles le 2 mai 1835 et placée dans le cabinet de toilette des Petits appartements de la reine Marie-Amélie ; en place en 1840 puis dans le salon en 1855.



Cage à oiseaux
XVIIIe siècle
Bois, bronze doré, cuivre doré, porcelaine dure (manufacture de Meissen)
H. 85 ; D. 54 cm
Image : Château de Versailles, Dist. RMN / Christophe Fouin

Historique : Legs du comte Adolphe Niel, 1967 ; objet alors considéré comme ancienne collection de Madame Du Barry.



Commode dite " de Madame Adélaïde à Versailles "
Livraison de Joubert, Gilles (ébéniste) ; Martin, Etienne-Simon (peintre)
1745-1755
Bâti : chêne. Placage : bois de palissandre et bois de padouk au revers des vantaux. En façade et sur les côtés : décor en vernis Martin de fleurs et de filets rouges sur fond blanc. Bronzes argentés ; dessus de marbre serancolin.
H. 83 ; L. 115 ; Pr. 53,6 cm. Pds. 90 kg. autre : marbre L. 110 ; Pr. 54 ; Ep. 3,5 cm. Pds. 50 kg
Image : Château de Versailles, Dist. RMN / Christophe Fouin

Historique :  "Le 11 janvier 1755 était livré par Joubert ébéniste pour servir à Mme Adélaïde à Versailles n°1965, une commode vernis Martin fond blanc à fleurs et filets rouges et dessus de marbre sérancolin faites en armoire à deux battants, fermant à clef, ornée d'une entrée de serrure et de chaussons en griffe de lion de cuivre ciselé et argenté, longue de 3 pieds et demi sur 19 po de profondeur et 30 po de haut", ANles 0'3316. Mais la commode arrivant à Versailles n'est pas dirigée sur l'appartement de Madame Adélaïde ; son nom est barré sur le registre et remplacé par Garde-Meuble. Elle est donc envoyée pour une raison inconnue au garde-meuble de Versailles, ANles 0'3448.
Plus tard nous la retrouvons aux inventaires du mobilier de Versailles avec l'indication "sans numéro", placée chez Mme de Boucheman, mère du concierge du château ; elle est ainsi décrite : "Sans n°, Mme Boucheman mère, une commode peinte en jaune bouquets de fleurs en rouge ouvrant à deux vantaux, sabots griffe de lion en cuivre argenté, 3 pieds et demi de large", ANles 0'3343 ; elle est placée par la suite chez la comtesse de Noailles. Acquise le 30 avril 1965, à Londres, Sotheby's, avec la participation du vendeur, M. Herbert Bensilum.



D'une suite de six chaises
Anonyme
France, XVIIIe siècle
Hêtre sculpté et peint, soie sauvage
H. 90 ; L. 50 ; Pr. 45,1 cm
Image : RMN-GP (Château de Versailles) / Franck Raux

Historique : D'une suite de six chaises, don de Mlle Meissonnier en 1933 ; placée au Petit Trianon en 1933 ; toujours au Petit Trianon en 1956, dans le cabinet de toilette ; mentionnée en 1973 au château de Versailles dans l'antichambre des Bains de Madame Du Barry ; restée depuis dans l'appartement de Madame Du Barry.

la vitrine avec le service....
j'aime aussi beaucoup la couleur de la pièce des bains...
serais-je dans ma période bleue ?...

madame de théus a écrit:la vitrine avec le service....

Ce sont trois services en porcelaine de Sèvres (sur les cinq commandés à la manufacture par la comtesse) qui sont notamment présentés dans la " pièce des Buffets "

Pièce des Buffets de l'appartement de madame Du Barry restaurée et remeublée
Image : château de Versailles, T. Garnier

Dont...

Le célèbre service " à rubans bleu céleste ", livré en 1769-70

Assiette plate du service à rubans bleu céleste de Madame Du Barry
Manufacture de Sèvres
1769-70
porcelaine tendre, émaux sur couverte, or
Image : RMN-GP (Château de Versailles) / Franck Raux

Historique : Pièce du service à rubans bleu céleste de Madame Du Barry, acquis par l'intermédiaire de son chargé d'affaire Jean-Baptiste Buffault, et livré en 1769-1770 ; revendu peu après en Angleterre. (...)


Le petit service " aux amours ", livré en 1770

Plateau du petit service " aux amours " de Madame Du Barry
Manufacture de Sèvres
1770
Porcelaine à pâte tendre
Image : RMN-GP (Château de Versailles) / Franck Raux

Historique : Pièce du petit service " aux amours " acquis par Madame Du Barry en septembre 1770 ; à Versailles puis à Louveciennes ; confiscation révolutionnaire, vendu après 1794. (...)


Le service " à petits vases et guirlandes " au chiffre de Madame Du Barry, livré en 1771

Assiette du service " à petits vases et guirlandes " au chiffre de Madame Du Barry
Manufacture de Sèvres
1771
Porcelaine tendre
Image : Château de Versailles, Dist. RMN / Christophe Fouin

Historique : Pièce du service livré le 29 août 1771 à madame Du Barry, pour le pavillon de musique de Louveciennes ; saisie révolutionnaire ; envoyé au Ministère de l'Intérieur en 1796, où il est encore inventorié en 1810. (...)

La nuit, la neige a écrit:Le service " à petits vases et guirlandes " au chiffre de Madame Du Barry, livré en 1771

Assiette du service " à petits vases et guirlandes " au chiffre de Madame Du Barry
Manufacture de Sèvres
1771
Porcelaine tendre
Image : Château de Versailles, Dist. RMN / Christophe Fouin

Historique : Pièce du service livré le 29 août 1771 à madame Du Barry, pour le pavillon de musique de Louveciennes ; saisie révolutionnaire ; envoyé au Ministère de l'Intérieur en 1796, où il est encore inventorié en 1810. (...)

Ma Maman possède le beurrier de ce service offert par la marchande de foie gras homonyme à ses bons clients dans les années 90'

Excellent !

je ne saurais vraiment pas lequel choisir....le céleste aux rubans probablement....

Tu sais quoi, Little Pau ? Il a aussi ma préférence.

personne n'est choqué par le fait que le parquet ait été repeint en jaune??

Mme de Sabran a écrit:Tu sais quoi, Little Pau ?   Il a aussi ma préférence.  

J'aime vraiment beaucoup...très "porcelaine".

Abel Poisson a écrit:personne n'est choqué par le fait que le parquet ait été repeint en jaune??

C'est une bonne question cette couleur de plancher, nous n'y sommes plus habitués, mais "historiquement", c'est comme dans le cabinet doré où l'on a retrouvé cette couleur dans un placard, j'imagine que nous sommes face à un choix "scientifique" étudié sérieusement, mais le rendu est surprenant. je ne sais pas quoi en penser.

J'imagine que c'était plus lumineux à l'époque, surtout la nuit...

Oui, ce sujet de la couleur des sols est évoqué dans les extraits du dossier de presse que j'ai publiés ci-dessus   :




Image : Château de Versailles, Dist. RMN Christophe Fouin

Image : Château de Versailles, Dist. RMN Christophe Fouin

La nuit, la neige a écrit:Oui, ce sujet de la couleur des sols est évoqué dans les extraits du dossier de presse que j'ai publiés ci-dessus   :

oups...

Nous avions évoqué la question dans le sujet de la méridienne.