Marie-Victoire Jaquotot (1772-1855), « premier peintre sur porcelaine du roi » Louis XVIII
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Marie-Victoire Jaquotot (1772-1855), « premier peintre sur porcelaine du roi » Louis XVIII
Je triche un peu avec les dates, puisque cette artiste s'est particulièrement illustrée au début du 19e siècle mais considérons qu'elle est née au 18e siècle, et son autoportrait, prochainement présenté en vente aux enchères, est trop intéressant pour que je laisse passer cette occasion...
Self-portrait of the artist painting porcelain in her studio
Marie-Victoire Jaquotot (Paris 1772–1855 Toulouse)
oil on canvas, 37 x 33 cm, framed
Lot Essay :
Marie Victoire Jaquotot was celebrated in her time as a porcelain painter, especially for the Manufacture de Sèvres.
* Source et infos complémentaires : Dorotheum Vienna - Auction Old Master Paintings II (11th Novembre 2021)
Existe-t-il quelque part ? Je n'ai malheureusement pas retrouvé le superbe vase illustré sur cette composition, mais seulement quelques vilaines copies (dans la forme) qui ne méritent pas une image ici.
Bref, les experts de la vente ne se sont pas foulés pour la présentation ! Nous pouvons mieux faire, car nous avons croisé quelques fois les oeuvres de cette artiste, et notamment dans notre sujet :
Exposition : Peintres femmes, 1780-1830, naissance d'un combat (Musée du Luxembourg, Paris)
Voici sa biographie illustrée :
Marie Victoire Jaquotot (Paris, 1772 - Toulouse, 1855)
Autoportrait
Marie-Victoire Jaquotot
Estompe, blanc (rehaut), mine de plomb, crayon noir
19e siècle
Image : RMN-Grand Palais (Musée du Louvre) - A. Didierjean
Marie Victoire Jaquotot est l'élève puis l'épouse d’Etienne-Charles Leguay (1762-1846), qui, après avoir dirigé la production de la manufacture de Dihl à Paris pendant la Révolution française, sera considéré comme le meilleur peintre de figure de la manufacture de Sèvres au début du XIXe siècle.
Portrait de Marie Victoire Jaquotot, assise sur un divan.
Charles-Etienne Le Guay
Miniature sur ivoire. Signée à gauche : 'Le Guay'.
Image : Musée du Louvre, dist. RMN-Grand Palais - Photo M. Beck-Coppola
Elle-même est peintre à Sèvres entre 1801 et 1842. Elle expose ses peintures sur porcelaine au Salon entre 1808 et 1836.
Paire de vases
Manufacture de Sèvres (fabricant)
modèle de Asselin, Charles-Eloi (dessinateur)
figures : Jaquotot, Marie-Victoire (peintre sur porcelaine), d'après Lagrenée, Jean-Jacques (dessinateur)
fleurs : Drouet, Gilbert (peintre sur porcelaine)
Vases livrés en 1805 au Petit Trianon pour la chambre à coucher de Pauline Borghèse, sœur de Napoléon (ancienne chambre de la reine).
Image : RMN-GP (Château de Versailles) / Benoît Touchard
Son talent dans la maîtrise des couleurs céramiques, alliant la brillance des teintes et le velouté des carnations fait d’elle une figure phare de la politique d’Alexandre Brongniart en matière de copies peintes sur les grandes plaques que la Manufacture réalise alors grâce à un procédé nouveau. Elle s’illustre particulièrement dans ses copies d’après Raphaël.
La belle jardinière
Jaquotot, Marie-Victoire
Copie d'après La belle jardinière (ou La Vierge à l'enfant avec le petit saint Jean-Baptiste), huile sur panneau peint en 1505-1508 par Raphaël (Musée du Louvre).
Peinture sur plaque de porcelaine dure, 1815
Image : Musée du Louvre - SRDAI
La Sainte Famille d'après Raphaël
Marie-Victoire Jaquotot
Peinture sur plaque de porcelaine (Sèvres), 1825
Copie d'après La Sainte Famille (ou Sainte Famille avec sainte Elisabeth, le petit saint jean et deux anges, dite La Grande Sainte Famille de François 1er), peinte vers 1518 par Raphaël, huile sur bois, transposé sur toile en 1751 (Musée du Louvre)
Image : RMN-Grand Palais - Photo T. Ollivier
En 1816, son talent est récompensé par titre de « premier peintre sur porcelaine du roi », qui lui permet d’ouvrir un atelier privé dans lequel elle enseigne pendant près de vingt ans la peinture sur porcelaine à une trentaine d’élèves, notamment des femmes, parmi lesquelles on trouve Marie-Adélaïde Ducluzeau (1787-1849) qui sera aussi peintre à Sèvres.
Elise Ksaverievna Branicka, Countess Vorontsova
Marie-Victoire Jaquotot
Peinture sur porcelaine, 1819
Image : Nationalmuseum SE
En 1829, Alexandre-Théodore Brongniart (1739-1813), administrateur de la Manufacture de Sèvres, vante son talent dans un rapport adressé au vicomte de La Rochefoucault :
« Mme Jaquotot, par ses études, par sa manière de sentir la peinture et surtout celle des grands maîtres, par ses travaux assidus et opiniâtres, par ses talents d'exécution qui ont accompagné et suivi ses dispositions naturelles, a produit des copies sur porcelaine d'une perfection telle qu'on n'avait rien à comparer dans ce qui avait été fait avant elle [...]. Mais si l'art de peindre sur porcelaine a fait d'immenses progrès, s'il s'est formé quelques Dames d'un talent distingué, si MM. Robert, Constantin, Béranger, etc. ont produit des peintures remarquables par leur genre de perfection, c'est à l'essor que Mme Jaquotot a donné à la peinture sur porcelaine, aux modèles presqu'inimitables qu'elle a mis sous les yeux du public et des artistes, à sa vérité pour elle-même, qu'on peut attribuer les efforts que les artistes que je viens de nommer et beaucoup d'autres encore ont fait pour produire, chacun dan leur genre, des peintures dignes d'être mises en parallèle de mérite avec celles de Mme Jaquotot. »
Heureusement que l'on peut compter sur les belles photos de nos reporters ! Car pour celles proposées en ligne sur le site du Louvre...
Corinne au Cap Misène, d'après François Gérard
Marie-Victoire Jaquotot
Peinture sur porcelaine dure (Sèvres). Signé et daté en bas à gauche : Victoire Jaquotot / d'après Gérard / 1825
Sujet emprunté au roman de Madame de Staël, Corinne en Italie, paru en 1807.
Image : Gouverneur Morris / Le Vésuve décrit par les contemporains du XVIIIe siècle
Image : Gouverneur Morris / Le Vésuve décrit par les contemporains du XVIIIe siècle
Lorsque cette même année 1829, dans Le Journal des Artistes (12 avril 1829), Alexandre Lenoir (1761-1839) publie un article intitulé « Du talent des femmes dans l’art de peindre » il cite à deux reprises le nom de Marie-Victoire Jaquotot.
Marie-Victoire Jaquotot obtient de Brongniart le privilège de peindre à domicile, et mène un train de vie brillant, recevant dans son atelier les célébrités les plus en vue de son temps, telles Dominique-Vivant Denon (1747-1825), Georges Cuvier (1769-1832) ou encore Madame Récamier (1777-1849).
Cup (tasse à chocolat AB)
Sèvres Manufactory, 1822-23
Decorator: Sophie Debon (active 1816–24)
Artist: After a miniature painting of 1819 by Marie-Victoire Jacquetot (1772–1855)
The portrait is of Louis, Dauphin of France (1729–65), father of Louis XVI, Louis XVIII, and Charles X, and is based on a painting of 1767 by Alexandre Roslin (1718–1793).
Image : Metropolitan Museum
Le musée du Louvre conserve l’exceptionnel coffret de la tabatière de Louis XVIII, œuvre la plus prestigieuse sortie des ateliers de Sèvres sous la Restauration. Destiné à contenir la tabatière du roi, il abrite également vingt-quatre miniatures sur porcelaine pouvant être enchâssées sur le couvercle. Les miniatures ont été complétées sous le règne de Charles X (1757-1836), portant le nombre total de miniatures à quarante-huit.
Coffret de la tabatière du roi Louis XVIII
Bronze doré, argent, porcelaine dure, velours, bois
Jean-Charles-François Leloy (1774-1846)
Image : RMN-Grand Palais / Guy Vivien
Vingt quatre miniatures sur porcelaine peintes par Marie-Victoire Jaquotot
Image : RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Guy Vivien
Portrait de Marie de Médicis
Marie-Victoire Jaquotot, d'après Frans II Pourbus le jeune
Miniature sur porcelaine, 1821
Image : Musée du Louvre, dist. RMN-Grand Palais - Photo M. Beck-Coppola
Portrait de Marie-Josèphe de Saxe, dauphine (1731-1767)
Marie-Victoire Jaquotot, d'après Maurice-Quentin de La Tour
Miniature sur porcelaine, 1820
Image : Musée du Louvre, dist. RMN-Grand Palais - Photo M. Beck-Coppola
Portrait de Marie-Antoinette, reine de France
Marie-Victoire Jaquotot, d'après Elisabeth Vigée Le Brun
Miniature sur porcelaine, 1818
Image : Musée du Louvre, dist. RMN-Grand Palais - Photo M. Beck-Coppola
Source texte : Ministère de la Culture, Virginie Desrante - Découvrez la vie et l'oeuvre de Marie-Victoire Jaquotot
Conçu comme un médailler, ce petit meuble présentait trois tablettes coulissantes portant chacune huit miniatures sur porcelaine par Marie-Victoire Jaquotot. Au choix du roi, elles pouvaient alternativement s'enchâsser sur le couvercle de la tabatière (perdue) qui s'encastrait dans la partie interne du couvercle du coffre.
En tout quarante-huit portraits en miniature furent peints par l'artiste, les vingt-quatre hors du coffret, dont ceux-ci, sont conservées au département des arts graphiques :
Portrait d'Anne d'Autriche, reine de France (1601-1666)
Jaquotot, Marie-Victoire, d'après Pierre Paul Rubens
Miniature sur porcelaine, 1835
Image : Musée du Louvre, dist. RMN-Grand Palais - Photo M. Beck-Coppola
Miniature sur porcelaine.
Cadre inscrit au verso : 'Le cardinal/ de Richelieu/ d'après/ Philippe de Champagne/ par/ Madame Jaquotot/ Paris 1828'.
Musée du Louvre, dist. RMN-Grand Palais - Photo M. Beck-Coppola
Portrait de Louis, dauphin de France, deuxième fils de Louis XVI (1785-1795)
Jaquotot, Marie-Victoire
Miniature sur porcelaine, 1829
Peut-être d'après la miniature de A. Kucharsky, 1789
Image : Musée du Louvre, dist. RMN-Grand Palais - Photo M. Beck-Coppola
Self-portrait of the artist painting porcelain in her studio
Marie-Victoire Jaquotot (Paris 1772–1855 Toulouse)
oil on canvas, 37 x 33 cm, framed
Lot Essay :
Marie Victoire Jaquotot was celebrated in her time as a porcelain painter, especially for the Manufacture de Sèvres.
* Source et infos complémentaires : Dorotheum Vienna - Auction Old Master Paintings II (11th Novembre 2021)
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Existe-t-il quelque part ? Je n'ai malheureusement pas retrouvé le superbe vase illustré sur cette composition, mais seulement quelques vilaines copies (dans la forme) qui ne méritent pas une image ici.
Bref, les experts de la vente ne se sont pas foulés pour la présentation ! Nous pouvons mieux faire, car nous avons croisé quelques fois les oeuvres de cette artiste, et notamment dans notre sujet :
Exposition : Peintres femmes, 1780-1830, naissance d'un combat (Musée du Luxembourg, Paris)
Voici sa biographie illustrée :
Marie Victoire Jaquotot (Paris, 1772 - Toulouse, 1855)
Autoportrait
Marie-Victoire Jaquotot
Estompe, blanc (rehaut), mine de plomb, crayon noir
19e siècle
Image : RMN-Grand Palais (Musée du Louvre) - A. Didierjean
Marie Victoire Jaquotot est l'élève puis l'épouse d’Etienne-Charles Leguay (1762-1846), qui, après avoir dirigé la production de la manufacture de Dihl à Paris pendant la Révolution française, sera considéré comme le meilleur peintre de figure de la manufacture de Sèvres au début du XIXe siècle.
Portrait de Marie Victoire Jaquotot, assise sur un divan.
Charles-Etienne Le Guay
Miniature sur ivoire. Signée à gauche : 'Le Guay'.
Image : Musée du Louvre, dist. RMN-Grand Palais - Photo M. Beck-Coppola
Elle-même est peintre à Sèvres entre 1801 et 1842. Elle expose ses peintures sur porcelaine au Salon entre 1808 et 1836.
Paire de vases
Manufacture de Sèvres (fabricant)
modèle de Asselin, Charles-Eloi (dessinateur)
figures : Jaquotot, Marie-Victoire (peintre sur porcelaine), d'après Lagrenée, Jean-Jacques (dessinateur)
fleurs : Drouet, Gilbert (peintre sur porcelaine)
Vases livrés en 1805 au Petit Trianon pour la chambre à coucher de Pauline Borghèse, sœur de Napoléon (ancienne chambre de la reine).
Image : RMN-GP (Château de Versailles) / Benoît Touchard
Son talent dans la maîtrise des couleurs céramiques, alliant la brillance des teintes et le velouté des carnations fait d’elle une figure phare de la politique d’Alexandre Brongniart en matière de copies peintes sur les grandes plaques que la Manufacture réalise alors grâce à un procédé nouveau. Elle s’illustre particulièrement dans ses copies d’après Raphaël.
La belle jardinière
Jaquotot, Marie-Victoire
Copie d'après La belle jardinière (ou La Vierge à l'enfant avec le petit saint Jean-Baptiste), huile sur panneau peint en 1505-1508 par Raphaël (Musée du Louvre).
Peinture sur plaque de porcelaine dure, 1815
Image : Musée du Louvre - SRDAI
La Sainte Famille d'après Raphaël
Marie-Victoire Jaquotot
Peinture sur plaque de porcelaine (Sèvres), 1825
Copie d'après La Sainte Famille (ou Sainte Famille avec sainte Elisabeth, le petit saint jean et deux anges, dite La Grande Sainte Famille de François 1er), peinte vers 1518 par Raphaël, huile sur bois, transposé sur toile en 1751 (Musée du Louvre)
Image : RMN-Grand Palais - Photo T. Ollivier
En 1816, son talent est récompensé par titre de « premier peintre sur porcelaine du roi », qui lui permet d’ouvrir un atelier privé dans lequel elle enseigne pendant près de vingt ans la peinture sur porcelaine à une trentaine d’élèves, notamment des femmes, parmi lesquelles on trouve Marie-Adélaïde Ducluzeau (1787-1849) qui sera aussi peintre à Sèvres.
Elise Ksaverievna Branicka, Countess Vorontsova
Marie-Victoire Jaquotot
Peinture sur porcelaine, 1819
Image : Nationalmuseum SE
En 1829, Alexandre-Théodore Brongniart (1739-1813), administrateur de la Manufacture de Sèvres, vante son talent dans un rapport adressé au vicomte de La Rochefoucault :
« Mme Jaquotot, par ses études, par sa manière de sentir la peinture et surtout celle des grands maîtres, par ses travaux assidus et opiniâtres, par ses talents d'exécution qui ont accompagné et suivi ses dispositions naturelles, a produit des copies sur porcelaine d'une perfection telle qu'on n'avait rien à comparer dans ce qui avait été fait avant elle [...]. Mais si l'art de peindre sur porcelaine a fait d'immenses progrès, s'il s'est formé quelques Dames d'un talent distingué, si MM. Robert, Constantin, Béranger, etc. ont produit des peintures remarquables par leur genre de perfection, c'est à l'essor que Mme Jaquotot a donné à la peinture sur porcelaine, aux modèles presqu'inimitables qu'elle a mis sous les yeux du public et des artistes, à sa vérité pour elle-même, qu'on peut attribuer les efforts que les artistes que je viens de nommer et beaucoup d'autres encore ont fait pour produire, chacun dan leur genre, des peintures dignes d'être mises en parallèle de mérite avec celles de Mme Jaquotot. »
Heureusement que l'on peut compter sur les belles photos de nos reporters ! Car pour celles proposées en ligne sur le site du Louvre...
Corinne au Cap Misène, d'après François Gérard
Marie-Victoire Jaquotot
Peinture sur porcelaine dure (Sèvres). Signé et daté en bas à gauche : Victoire Jaquotot / d'après Gérard / 1825
Sujet emprunté au roman de Madame de Staël, Corinne en Italie, paru en 1807.
Image : Gouverneur Morris / Le Vésuve décrit par les contemporains du XVIIIe siècle
Image : Gouverneur Morris / Le Vésuve décrit par les contemporains du XVIIIe siècle
Lorsque cette même année 1829, dans Le Journal des Artistes (12 avril 1829), Alexandre Lenoir (1761-1839) publie un article intitulé « Du talent des femmes dans l’art de peindre » il cite à deux reprises le nom de Marie-Victoire Jaquotot.
Marie-Victoire Jaquotot obtient de Brongniart le privilège de peindre à domicile, et mène un train de vie brillant, recevant dans son atelier les célébrités les plus en vue de son temps, telles Dominique-Vivant Denon (1747-1825), Georges Cuvier (1769-1832) ou encore Madame Récamier (1777-1849).
Cup (tasse à chocolat AB)
Sèvres Manufactory, 1822-23
Decorator: Sophie Debon (active 1816–24)
Artist: After a miniature painting of 1819 by Marie-Victoire Jacquetot (1772–1855)
The portrait is of Louis, Dauphin of France (1729–65), father of Louis XVI, Louis XVIII, and Charles X, and is based on a painting of 1767 by Alexandre Roslin (1718–1793).
Image : Metropolitan Museum
Le musée du Louvre conserve l’exceptionnel coffret de la tabatière de Louis XVIII, œuvre la plus prestigieuse sortie des ateliers de Sèvres sous la Restauration. Destiné à contenir la tabatière du roi, il abrite également vingt-quatre miniatures sur porcelaine pouvant être enchâssées sur le couvercle. Les miniatures ont été complétées sous le règne de Charles X (1757-1836), portant le nombre total de miniatures à quarante-huit.
Coffret de la tabatière du roi Louis XVIII
Bronze doré, argent, porcelaine dure, velours, bois
Jean-Charles-François Leloy (1774-1846)
Image : RMN-Grand Palais / Guy Vivien
Vingt quatre miniatures sur porcelaine peintes par Marie-Victoire Jaquotot
Image : RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Guy Vivien
Portrait de Marie de Médicis
Marie-Victoire Jaquotot, d'après Frans II Pourbus le jeune
Miniature sur porcelaine, 1821
Image : Musée du Louvre, dist. RMN-Grand Palais - Photo M. Beck-Coppola
Portrait de Marie-Josèphe de Saxe, dauphine (1731-1767)
Marie-Victoire Jaquotot, d'après Maurice-Quentin de La Tour
Miniature sur porcelaine, 1820
Image : Musée du Louvre, dist. RMN-Grand Palais - Photo M. Beck-Coppola
Portrait de Marie-Antoinette, reine de France
Marie-Victoire Jaquotot, d'après Elisabeth Vigée Le Brun
Miniature sur porcelaine, 1818
Image : Musée du Louvre, dist. RMN-Grand Palais - Photo M. Beck-Coppola
Source texte : Ministère de la Culture, Virginie Desrante - Découvrez la vie et l'oeuvre de Marie-Victoire Jaquotot
Conçu comme un médailler, ce petit meuble présentait trois tablettes coulissantes portant chacune huit miniatures sur porcelaine par Marie-Victoire Jaquotot. Au choix du roi, elles pouvaient alternativement s'enchâsser sur le couvercle de la tabatière (perdue) qui s'encastrait dans la partie interne du couvercle du coffre.
En tout quarante-huit portraits en miniature furent peints par l'artiste, les vingt-quatre hors du coffret, dont ceux-ci, sont conservées au département des arts graphiques :
Portrait d'Anne d'Autriche, reine de France (1601-1666)
Jaquotot, Marie-Victoire, d'après Pierre Paul Rubens
Miniature sur porcelaine, 1835
Image : Musée du Louvre, dist. RMN-Grand Palais - Photo M. Beck-Coppola
Miniature sur porcelaine.
Cadre inscrit au verso : 'Le cardinal/ de Richelieu/ d'après/ Philippe de Champagne/ par/ Madame Jaquotot/ Paris 1828'.
Musée du Louvre, dist. RMN-Grand Palais - Photo M. Beck-Coppola
Portrait de Louis, dauphin de France, deuxième fils de Louis XVI (1785-1795)
Jaquotot, Marie-Victoire
Miniature sur porcelaine, 1829
Peut-être d'après la miniature de A. Kucharsky, 1789
Image : Musée du Louvre, dist. RMN-Grand Palais - Photo M. Beck-Coppola
La nuit, la neige- Messages : 18130
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Marie-Victoire Jaquotot (1772-1855), « premier peintre sur porcelaine du roi » Louis XVIII
Conservé au musée national de Sèvres et présenté ainsi :
Le portrait d’une Impératrice amatrice de porcelaine par la première peintre de Sèvres
Tasse Jasmin à pied cannelé et sa soucoupe
Jaquotot Marie-Victoire (1772-1855), peintre sur porcelaine et miniaturiste
Manufacture de Sèvres, 1810
Image : RMN-Grand Palais (Sèvres - Manufacture et musée nationaux) / Tony Querrec
Formée chez Dihl et Guerhard, manufacture parisienne, Marie-Victoire Jaquotot rejoint Sèvres dès 1800. Elle y travaillera jusqu'en 1846 où elle est agréée «peintre de figures», c'est-à-dire au rang le plus élevé des genres (habituellement les quelques femmes de la Manufacture sont peintres de fleurs).
Tasse à café Calice à volute et soucoupe
Jaquotot Marie-Victoire (1772-1855), d'après Isabey Jean-Baptiste (1767-1855)
Manufacture de Sèvres, 1806
Image : RMN-Grand Palais (Sèvres - Manufacture et musée nationaux) / Tony Querrec
Dès 1801 elle réalise le portrait de Joséphine de Beauharnais puis un nouveau portrait en 1809-1810 sur cette tasse à chocolat de forme Jasmin. À l'instar d'un cabaret des princesses de la famille impériale, cette tasse témoigne de la propagande napoléonienne mise en place dès 1800 jusque dans les appartements privés.
Image : RMN-Grand Palais (Sèvres - Manufacture et musée nationaux) / Tony Querre
La tasse est en effet ornée d'un portrait repris d'après le tableau officiel de Baron Gérard la représentant couronnée, en costume de sacre. Le fond de la tasse est richement décoré, plein or. Les lettres du prénom de l'impératrice, bruni à l'effet, encadrent le cartel tandis qu'une lyre brossée rappelle les motifs des tentures du salon jaune aménagé pour elle en 1809 à Fontainebleau.
Joséphine en costume de sacre
Baron François Gérard (1770 - 1837)
Huile sur toile, 1807-1809
Musée national du Château de Fontainebleau
Image : Remastered color / Commons Wikimedia
L’impératrice Joséphine aimait la porcelaine : elle patronnait la manufacture parisienne de Dagoty, collectionnait des œuvres de Berlin ou de Sèvres, telle une partie du service de la Laiterie de Rambouillet et commandait à Sèvres des pièces remarquables comme le service à thé dit « cabaret égyptien » en 1808.
Terminée en 1810, quelques mois après le divorce de Joséphine et de Napoléon, la tasse ne quitta jamais Sèvres et fut transférée dans les collections du musée en 1836.
Le portrait d’une Impératrice amatrice de porcelaine par la première peintre de Sèvres
Tasse Jasmin à pied cannelé et sa soucoupe
Jaquotot Marie-Victoire (1772-1855), peintre sur porcelaine et miniaturiste
Manufacture de Sèvres, 1810
Image : RMN-Grand Palais (Sèvres - Manufacture et musée nationaux) / Tony Querrec
Formée chez Dihl et Guerhard, manufacture parisienne, Marie-Victoire Jaquotot rejoint Sèvres dès 1800. Elle y travaillera jusqu'en 1846 où elle est agréée «peintre de figures», c'est-à-dire au rang le plus élevé des genres (habituellement les quelques femmes de la Manufacture sont peintres de fleurs).
Tasse à café Calice à volute et soucoupe
Jaquotot Marie-Victoire (1772-1855), d'après Isabey Jean-Baptiste (1767-1855)
Manufacture de Sèvres, 1806
Image : RMN-Grand Palais (Sèvres - Manufacture et musée nationaux) / Tony Querrec
Dès 1801 elle réalise le portrait de Joséphine de Beauharnais puis un nouveau portrait en 1809-1810 sur cette tasse à chocolat de forme Jasmin. À l'instar d'un cabaret des princesses de la famille impériale, cette tasse témoigne de la propagande napoléonienne mise en place dès 1800 jusque dans les appartements privés.
Image : RMN-Grand Palais (Sèvres - Manufacture et musée nationaux) / Tony Querre
La tasse est en effet ornée d'un portrait repris d'après le tableau officiel de Baron Gérard la représentant couronnée, en costume de sacre. Le fond de la tasse est richement décoré, plein or. Les lettres du prénom de l'impératrice, bruni à l'effet, encadrent le cartel tandis qu'une lyre brossée rappelle les motifs des tentures du salon jaune aménagé pour elle en 1809 à Fontainebleau.
Joséphine en costume de sacre
Baron François Gérard (1770 - 1837)
Huile sur toile, 1807-1809
Musée national du Château de Fontainebleau
Image : Remastered color / Commons Wikimedia
L’impératrice Joséphine aimait la porcelaine : elle patronnait la manufacture parisienne de Dagoty, collectionnait des œuvres de Berlin ou de Sèvres, telle une partie du service de la Laiterie de Rambouillet et commandait à Sèvres des pièces remarquables comme le service à thé dit « cabaret égyptien » en 1808.
Terminée en 1810, quelques mois après le divorce de Joséphine et de Napoléon, la tasse ne quitta jamais Sèvres et fut transférée dans les collections du musée en 1836.
La nuit, la neige- Messages : 18130
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Marie-Victoire Jaquotot (1772-1855), « premier peintre sur porcelaine du roi » Louis XVIII
Suberbe artiste, et quelle finesse que son œuvre magistrale ! J'adore, j'avoue avoir loucher de plaisir devant ces splendeurs.
Merci cher LNLN.
Merci cher LNLN.
Dominique Poulin- Messages : 7009
Date d'inscription : 02/01/2014
Re: Marie-Victoire Jaquotot (1772-1855), « premier peintre sur porcelaine du roi » Louis XVIII
Présentés à l'occasion de la vente fleuve " L'Empire à Fontainebleau ", organisée durant trois jours par la maison de vente Osenat, et parmi de nombreuses porcelaines exceptionnelles :
- SÈVRES Grand pot à eau et son bassin en porcelaine
nommé pot à eau forme aiguière dite Percier et jatte à décor façon camée sur l’aiguière d’une figure de naïade et au centre du bassin d’un cheval marin ailé et un trident dans des médaillons sur fond bleu entourés d’une riche ornementation en or formée de lions ailés canéphores, rinceaux fleuris et feuillagés, palmettes, sauterelles, papillons, serpents et épis, le col de l’aiguière à fond or décoré en bleu de masques antiques et serpents, le pied à fond or décoré en bleu de guirlandes de feuillage, l’anse du pot à eau terminé par une tête de bélier, les deux anses de la cuvette en forme d’hippocampe à fond or.
La peinture du pot à eau par Marie-Victoire Jaquotot, le décor de la jatte par Delafosse, la dorure par Boullemier jeune, l’or en relief par Constant.
Marqués : M. Imple de Sèvres et marque de l’an 14 (1805-1806)
Epoque Empire, année 1807.
H. de l’aiguière : 37,8 cm. L. du bassin : 47 cm, larg. 21,5 cm, H. : 8,5 cm.
(...)
Provenance :
Offert en présent le 16 octobre 1807 par l’Empereur Napoléon Ier à Joachim Murat (1767-1815), alors Grand-Duc de Berg, époux de Caroline Bonaparte et futur roi de Naples.
Galerie Pietro Accorsi, Turin.
Ancienne collection Alberto Bruni Tedeschi, provenant du château de Castagneto Po, vente au profit de la fondation Virginio Bruni Tedeschi, Sotheby’s, Londres, 21 mars 2007, lot 214.
Galerie Dragesco-Cramoisan, Paris
Présentation au catalogue
Ce modèle de pot à eau Percier et bassin est dessiné, comme son nom l’indique, par l’architecte Charles Percier (1764-1838). La peinture de ce pot à eau est confié à Marie-Victoire Jaquotot en mars 1807. En avril 1807, Alexandre Brongniart détaille son état d’avancement : Pot à eau et jatte fond beau bleu riche dorure par M. Boullemeier, figure en camée de nayade à mi-corps sur le pot, sujet analogue dans la jatte par Mde Jacquotot. Le pot qui est une pièce précieuse comme dorure est complétement doré, la dorure est cuite, les camées sont ébauchés.
Ce pot à eau entre au magasin de vente le 9 septembre 1807 et il est retenu sur ordre de l’Empereur le 16 octobre pour servir de présent à Joachim Murat (1767-1815), alors Grand-Duc de Berg, époux de Caroline Bonaparte et futur roi de Naples (Arch MNS, cité de la céramique, Vj’14, 1807). Pour une étude de ce pot à eau, voir Anne Lajoix, « Les bonheurs du marché de l’art », Revue Sèvres, n° 16, 2007, pp. 104-105.
- SÈVRES Important cabaret en porcelaine nommé Cabaret des femmes célèbres
à décor polychrome de portraits de femmes en buste dans des médaillons cernés d’un cadre en or portant le nom de la femme inscrit, les médaillons se détachent sur un fond vert de chrome orné de guirlandes de fleurs et fruits, rubans, papillons et cygnes en or, le centre des soucoupes est décoré d’un trophée antique en or.
Il comprend une théière couverte nommée théière Asselin, un pot à sucre couvert nommé pot à sucre à pied anse volute couvert, un pot à lait nommé pot à lait grec, une jatte nommée jatte à fruits hémisphérique, neuf tasses et leur soucoupe nommées tasses Jasmin à pied cannelé.
Les femmes représentées sont : Christine, Reine de Suède, Anne d’Autriche, Marie Stuart, Catherine II de Russie, Blanche de Castille, Elisabeth d’Angleterre, Marguerite de Valois, Mme de Grafigny, Marie Thérèse d’Autriche, Mme Dehoulières, Mme de la Vallière, Agnès Sorel, Mme du Châtelet, Jeanne Gray, Rosalba, Héloïse, Anne de La Vigne
Les portraits sont signés : Mme Jaquotot et sous les pièces : Victoire Jaquotot pinx.
Au revers : marque de la manufacture impériale de Sèvres : M. Imp.le de Sèvres 10 ou 1811.
Epoque Empire, années 1810-1811.
(...)
Provenance :
Offert par Napoléon Ier à sa sœur Pauline Borghèse lors des étrennes de décembre 1810.
Rieunier & Bailly-Pommery, Hôtel Drouot, 30 juin 2003
Christie’s, Paris, 8 novembre 2013, lot 29.
Présentation au catalogue :
En octobre 1806, Alexandre Brongniart, directeur de la Manufacture de Sèvres, défini les sujets de nouveaux cabarets, celui des Guerriers français, le cabaret des Littérateurs français, celui des artistes peintres, sculpteurs et musiciens, ou encore le cabaret des femmes célèbres autrement que par leur beauté afin, écrit-il, de donner de « l’intérêt et de la valeur à ces sortes de services et de préparer des présents convenables ».
Le cabaret des femmes célèbres résonne comme un écho aux figures des Grands Hommes imaginées par le comte d’Angiviller à partir de 1776. L’objet n’est cependant plus de célébrer exclusivement ceux qui ont fait la grandeur de la France mais les femmes d’Europe, devenues illustres par leur talent, leur engagement, leurs travaux ou leur pouvoir.
Pour le cabaret des femmes célèbres, Brongniart dresse en 1806 la liste de vingt femmes, souveraines d’Europe, femmes connues pour leur action politique, femmes de lettres, artistes peintres, scientifiques. Il confie la réalisation des portraits de ces femmes à Marie-Victoire Jaquotot (1772-1855), peintre sur porcelaine qui fait selon lui très bien les portraits de femmes.
A partir de janvier 1807, les pièces à fond vert sont portées depuis Sèvres jusqu’au 48 rue de Bondy à Paris chez Madame Jaquotot où elle travaille depuis son atelier équipé d’un four de feu de moufle.
La manufacture de Sèvres a réalisé trois cabarets dits des femmes célèbres, chacun peint par Marie-Victoire Jaquotot.
Le premier cabaret des femmes célèbres comprenant douze tasses et quatre pièces de forme est terminé en décembre 1807 et livré le 31 décembre à Caroline Murat. Sa localisation actuelle est inconnue.
Notre cabaret est le second cabaret des femmes célèbres de la même composition que le premier, il est livré en 1810 et 1811 à la princesse Pauline Borghèse.
Le troisième cabaret est livré en juin 1812 à l’Impératrice Joséphine qui le rend à la manufacture. Il est ensuite livré à l’impératrice Marie-Louise, peut-être gardé par elle ou offert par elle à la comtesse de Ségur le 1er janvier 1813.
Ce dernier cabaret est récemment passé en vente publique (Osenat, Fontainebleau, 22 mars 2021, lot 145, vendu 262.500 euros, acheté par le Clark Art Institute, Williamstown, Massachusetts, U.S.A.)
* Source et infos complémentaires :
Osenat - L'Empire à Fontainebleau (vente du 9 novembre 2021)
Et voici des images de ce troisième cabaret des femmes célèbres, livré aux impératrices Joséphine et Marie-Louise, vendu récemment par la même maison de ventes :
Cabaret des femmes célèbres
Manufacture impériale de Sèvres, 1811-12
Portraits signés Marie-Victoire Jaquotot
Image : Osenat SVV
Les femmes représentées sont : Christine, Reine de Suède, Anne d’Autriche, Marie Stuart, Elisabeth d’Angleterre, Marie Thérèse d’Autriche, Catherine II de Russie, Blanche de Castille, Jeanne d’Arc, Anne Martinozi princesse de Conti, Hortense Mancini, la princesse Palatine, Mme Dehoulières, Mme de Sévigné, la duchesse de Montmouth, Madame de Fontange, Mme de Grignan
Quelques visages bien connus ici...
Images : Osenat SVV
* Source et infos complémentaires : Osenat - Vente du 22 mars 2021
- SÈVRES Grand pot à eau et son bassin en porcelaine
nommé pot à eau forme aiguière dite Percier et jatte à décor façon camée sur l’aiguière d’une figure de naïade et au centre du bassin d’un cheval marin ailé et un trident dans des médaillons sur fond bleu entourés d’une riche ornementation en or formée de lions ailés canéphores, rinceaux fleuris et feuillagés, palmettes, sauterelles, papillons, serpents et épis, le col de l’aiguière à fond or décoré en bleu de masques antiques et serpents, le pied à fond or décoré en bleu de guirlandes de feuillage, l’anse du pot à eau terminé par une tête de bélier, les deux anses de la cuvette en forme d’hippocampe à fond or.
La peinture du pot à eau par Marie-Victoire Jaquotot, le décor de la jatte par Delafosse, la dorure par Boullemier jeune, l’or en relief par Constant.
Marqués : M. Imple de Sèvres et marque de l’an 14 (1805-1806)
Epoque Empire, année 1807.
H. de l’aiguière : 37,8 cm. L. du bassin : 47 cm, larg. 21,5 cm, H. : 8,5 cm.
(...)
Provenance :
Offert en présent le 16 octobre 1807 par l’Empereur Napoléon Ier à Joachim Murat (1767-1815), alors Grand-Duc de Berg, époux de Caroline Bonaparte et futur roi de Naples.
Galerie Pietro Accorsi, Turin.
Ancienne collection Alberto Bruni Tedeschi, provenant du château de Castagneto Po, vente au profit de la fondation Virginio Bruni Tedeschi, Sotheby’s, Londres, 21 mars 2007, lot 214.
Galerie Dragesco-Cramoisan, Paris
Présentation au catalogue
Ce modèle de pot à eau Percier et bassin est dessiné, comme son nom l’indique, par l’architecte Charles Percier (1764-1838). La peinture de ce pot à eau est confié à Marie-Victoire Jaquotot en mars 1807. En avril 1807, Alexandre Brongniart détaille son état d’avancement : Pot à eau et jatte fond beau bleu riche dorure par M. Boullemeier, figure en camée de nayade à mi-corps sur le pot, sujet analogue dans la jatte par Mde Jacquotot. Le pot qui est une pièce précieuse comme dorure est complétement doré, la dorure est cuite, les camées sont ébauchés.
Ce pot à eau entre au magasin de vente le 9 septembre 1807 et il est retenu sur ordre de l’Empereur le 16 octobre pour servir de présent à Joachim Murat (1767-1815), alors Grand-Duc de Berg, époux de Caroline Bonaparte et futur roi de Naples (Arch MNS, cité de la céramique, Vj’14, 1807). Pour une étude de ce pot à eau, voir Anne Lajoix, « Les bonheurs du marché de l’art », Revue Sèvres, n° 16, 2007, pp. 104-105.
- SÈVRES Important cabaret en porcelaine nommé Cabaret des femmes célèbres
à décor polychrome de portraits de femmes en buste dans des médaillons cernés d’un cadre en or portant le nom de la femme inscrit, les médaillons se détachent sur un fond vert de chrome orné de guirlandes de fleurs et fruits, rubans, papillons et cygnes en or, le centre des soucoupes est décoré d’un trophée antique en or.
Il comprend une théière couverte nommée théière Asselin, un pot à sucre couvert nommé pot à sucre à pied anse volute couvert, un pot à lait nommé pot à lait grec, une jatte nommée jatte à fruits hémisphérique, neuf tasses et leur soucoupe nommées tasses Jasmin à pied cannelé.
Les femmes représentées sont : Christine, Reine de Suède, Anne d’Autriche, Marie Stuart, Catherine II de Russie, Blanche de Castille, Elisabeth d’Angleterre, Marguerite de Valois, Mme de Grafigny, Marie Thérèse d’Autriche, Mme Dehoulières, Mme de la Vallière, Agnès Sorel, Mme du Châtelet, Jeanne Gray, Rosalba, Héloïse, Anne de La Vigne
Les portraits sont signés : Mme Jaquotot et sous les pièces : Victoire Jaquotot pinx.
Au revers : marque de la manufacture impériale de Sèvres : M. Imp.le de Sèvres 10 ou 1811.
Epoque Empire, années 1810-1811.
(...)
Provenance :
Offert par Napoléon Ier à sa sœur Pauline Borghèse lors des étrennes de décembre 1810.
Rieunier & Bailly-Pommery, Hôtel Drouot, 30 juin 2003
Christie’s, Paris, 8 novembre 2013, lot 29.
Présentation au catalogue :
En octobre 1806, Alexandre Brongniart, directeur de la Manufacture de Sèvres, défini les sujets de nouveaux cabarets, celui des Guerriers français, le cabaret des Littérateurs français, celui des artistes peintres, sculpteurs et musiciens, ou encore le cabaret des femmes célèbres autrement que par leur beauté afin, écrit-il, de donner de « l’intérêt et de la valeur à ces sortes de services et de préparer des présents convenables ».
Le cabaret des femmes célèbres résonne comme un écho aux figures des Grands Hommes imaginées par le comte d’Angiviller à partir de 1776. L’objet n’est cependant plus de célébrer exclusivement ceux qui ont fait la grandeur de la France mais les femmes d’Europe, devenues illustres par leur talent, leur engagement, leurs travaux ou leur pouvoir.
Pour le cabaret des femmes célèbres, Brongniart dresse en 1806 la liste de vingt femmes, souveraines d’Europe, femmes connues pour leur action politique, femmes de lettres, artistes peintres, scientifiques. Il confie la réalisation des portraits de ces femmes à Marie-Victoire Jaquotot (1772-1855), peintre sur porcelaine qui fait selon lui très bien les portraits de femmes.
A partir de janvier 1807, les pièces à fond vert sont portées depuis Sèvres jusqu’au 48 rue de Bondy à Paris chez Madame Jaquotot où elle travaille depuis son atelier équipé d’un four de feu de moufle.
La manufacture de Sèvres a réalisé trois cabarets dits des femmes célèbres, chacun peint par Marie-Victoire Jaquotot.
Le premier cabaret des femmes célèbres comprenant douze tasses et quatre pièces de forme est terminé en décembre 1807 et livré le 31 décembre à Caroline Murat. Sa localisation actuelle est inconnue.
Notre cabaret est le second cabaret des femmes célèbres de la même composition que le premier, il est livré en 1810 et 1811 à la princesse Pauline Borghèse.
Le troisième cabaret est livré en juin 1812 à l’Impératrice Joséphine qui le rend à la manufacture. Il est ensuite livré à l’impératrice Marie-Louise, peut-être gardé par elle ou offert par elle à la comtesse de Ségur le 1er janvier 1813.
Ce dernier cabaret est récemment passé en vente publique (Osenat, Fontainebleau, 22 mars 2021, lot 145, vendu 262.500 euros, acheté par le Clark Art Institute, Williamstown, Massachusetts, U.S.A.)
* Source et infos complémentaires :
Osenat - L'Empire à Fontainebleau (vente du 9 novembre 2021)
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Et voici des images de ce troisième cabaret des femmes célèbres, livré aux impératrices Joséphine et Marie-Louise, vendu récemment par la même maison de ventes :
Cabaret des femmes célèbres
Manufacture impériale de Sèvres, 1811-12
Portraits signés Marie-Victoire Jaquotot
Image : Osenat SVV
Les femmes représentées sont : Christine, Reine de Suède, Anne d’Autriche, Marie Stuart, Elisabeth d’Angleterre, Marie Thérèse d’Autriche, Catherine II de Russie, Blanche de Castille, Jeanne d’Arc, Anne Martinozi princesse de Conti, Hortense Mancini, la princesse Palatine, Mme Dehoulières, Mme de Sévigné, la duchesse de Montmouth, Madame de Fontange, Mme de Grignan
Quelques visages bien connus ici...
Images : Osenat SVV
* Source et infos complémentaires : Osenat - Vente du 22 mars 2021
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