Le domaine et le château de Rambouillet

Merci comte Axel, tes photos sont superbes.    
Quelques précisions sur les décors : la nymphe au fond de la grotte tâte l'eau du pied, tandis que la chèvre Amalthée se désaltère.
L'eau jaillissait du fond de la grotte pour couler dans le bassin, ainsi que sous forme de jets d'eau le long des parois de la salle dite de rafraîchissement. Cette salle faisait ainsi office de "frigo" où l'on conservait les produits laitiers. On les dégustait dans le petit vestibule en forme de rotonde, avec son mobilier en acajou de style étrusque.
A l'emplacement de la lourde table en marbre du vestibule,  posée en 1807, se trouvait sous Marie-Antoinette un bassin central.

La vaisselle de Sèvres, confectionnée pour la laiterie de la reine, rivalisait d'audace par les formes : pots à têtes de chèvres, vases à anses étrusques, terrines à pieds de vaches. Cette vaisselle était notamment composée d'un bol sein resté célèbre (un sym-bole presque !  :  ) .

Selon la conférencière, des recherches auraient établi que contrairement à la tradition, ce bol n'avait pas été galbé sur le sein de la reine, la poitrine de Marie-Antoinette étant différente paraît-il (Okay, man ! : ).

Bol sein ou "jatte téton", par Jean-Jacques Lagrenée le Jeune et Louis-Simon Boizot :



La laiterie "parée" ou "de propreté" était précédée d'une avant-cour avec ménagerie à usage de petite ferme (cf. les deux pavillons latéraux en forme de colombiers : ils se composent à droite de la laiterie d'utilité où l'on collecte le lait, et où la crème et le fromage sont fabriqués ; l'aile gauche constituée d'espaces agrestes (serres, poulaillers et cours closes) renfermait toutefois un salon d'agrément précédé d'une antichambre et surmonté d'une chambre où Louis XVI venait se reposer après la chasse).

Quatre médaillons du vestibule en rotonde, réalisés par Piat-Joseph Sauvage, évoquent les quatre saisons. On y voit notamment des putti  dansant et confectionnant des guirlandes de fleurs pour célébrer le Printemps, s'attelant avec ardeur à la moisson d'Eté et aux vendanges de l'Automne...  :3895: 
Les autres médaillons, signés Pierre Julien, détaillent l'élevage et la production de lait : barattage, distribution du sel, tonte des moutons, traite d'une vache...

Les frises signées Pierre Julien de la salle de rafraîchissement évoquent L'enfant Jupiter chez les Corybantes (où l'on voit la chèvre Amalthée nourrissant Jupiter de son lait, Jupiter ayant échappé à son père Cronos qui le recherche pour le dévorer      ) et Apollon berger gardant les troupeaux d'Admète, où l'on voit notamment Mercure le dieu des voleurs, chiper le troupeau d'Apollon (Télémaque est également évoquée dans cette frise).

Cosmo a écrit:

La vaisselle de Sèvres, confectionnée pour la laiterie de la reine, rivalisait d'audace par les formes : pots à têtes de chèvres, vases à anses étrusques, terrines à pieds de vaches.

Pour illustrer tes propos cher Cosmo, voici les originaux conservés au musée de Sèvres.

Cosmo a écrit:Cette vaisselle était notamment composée d'un bol sein resté célèbre (un sym-bole presque !  :  ) .

Selon la conférencière, des recherches auraient établi que contrairement à la tradition, ce bol n'avait pas été galbé sur le sein de la reine, la poitrine de Marie-Antoinette étant différente paraît-il (Okay, man ! : ).

D'une part Marie-Antoinette étant pudique, je la vois mal se faire mouler un bol sur les seins. De plus si moulage il y a, celui-ci est vraiment trop parfait. Dernière chose, le sein modèle, me parait petit, sachant que dans les années 80, Marie-Antoinette avait une poitrine plus proéminente.  

On a dit pareil pour Madame de Pompadour avec les fameuses coupes à Champagne. On sait aujourd'hui que la plupart du temps les termes : "moulés sur son sein" était une formule de politesse, voir un compliment et renvoyait à la beauté de l'intéressée. On retrouve ce "genre de compliment" dans des textes de l'époque pour d'autres jeunes femmes. Il ne s'agit pas alors de prendre ces mots au sens concret du terme.

Dire que j'avais des photos de la chaumière que j'avais prises en 1998, malheureusement j'ai peur qu'elles aient été jetées après l'inondation chez ma mère...

Österreich a écrit:Dire que j'avais des photos de la chaumière que j'avais prises en 1998, malheureusement j'ai peur qu'elles aient été jetées après l'inondation chez ma mère...

Je complèterai ce soir.

On programme cela en 2015 et il faudra aussi programmer le château de Bagatelle... Depuis le temps que j'en parle...     
Une promesse de votre gentil organisateur !!!  : : : 

le comte axel a écrit:Le mobilier étant dorénavant au petit Trianon. Chercher l'erreur.







Photos RMN.

Le piètement de la table en acajou, dont malheureusement le plateau a été refait au XIXème, a été retrouvé récemment dans les collections du château de Pau :


Cliché et info Lebrun, CDV

Beuh ! Il n'y a plus qu'une seule page !    
La personne que vous nommez ci-dessous ayant supprimé ses posts, je suppose ...

L'un d'entre nous a écrit :
Lun 22 Nov 2010 - 17:13


C'est incroyable !

Quand on voit tout ça, on a du mal à croire que cette laiterie avait une simple vocation privée. Tous ces aménagements, ces commandes de services en porcelaine sans exemple et révolutionnant tout le répertoire d'alors ne pouvaient qu'à long terme être présenté à un large public. J'imagine mal Marie-Antoinette et ses dames seules en profiter. Nous sommes très loin du cadre intimiste du Hameau, du Petit Trianon ou des cabinets et appartement privés.
On sait Louis XVI féru de porcelaine et prenant passion à les exposer, très fier des créations de la manufacture de Sèvres et il s'agit bien d'une commande du Garde-Meuble de la Couronne, pas celui de la Reine.

Autres interrogations : au Hameau nous avons bien la laiterie de propreté où la reine allait déguster son lait et une autre laiterie qui effectuait le vrai travail. Et à Rambouillet ? D'où était tiré le lait ? Nous avons bien un cheptel de moutons dans les alentours, mais de vaches ou de chèvres ?

On disputerait bien aux vaches leur étable !

Marie-Antoinette :

Je reviens une fois de plus sur le bol sein - il faisait partie d'un ensemble de vaisselle de laiterie commandé pour la laiterie de RAMBOUILLET à SEVRES, commande faite pour ce nouveau bâtiment à la demande du ROI pour que la Reine vienne à RAMBOUILLET, lieu qu'elle n'aimait pas et nommait "la crapaudière" !!!!! pour preuve l'appartement décoré par la Reine a petit à petit été réquisitionné par le Roi et le superbe tissu

Désolée j'ai cliqué au lieu de vérifier et terminer mon message :
la photo représente un morceau du tissu de l'appartement de la Reine à RAMBOUILLET - acquis à DROUOT lors d'une vente de tissus et ledit morceau a été accroché et reproduit lors de l'exposition aux ARCHIVES NATIONALES de 2000/2001 - (les archives n'avaient pas les moyens de faire faire une affiche et mon morceau a servi de bannière)
Ce tissu plaisait tant au ROI qu'il l'a fait copié dans une couleur différente et placé dans son appartement de COMPIEGNE.

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il serait intéressant de connaitre les dates de séjours de la Reine à RAMBOUILLET !!!!!!!!!!!je n'ai pas lu beaucoup d'auteurs sur le sujet
je mets à nouveau la planche originale de la vaisselle où vous verrez le bol sein, les tinettes, les terrines ..... cet ensemble provenant de SEVRES

Amicalement MARIE ANTOINETTE  boudoi30  boudoi30 

Marie-Antoinette :

Chère Graille - lorsque j'indique qu'il s'agit de la planche originale de la vaisselle de Rambouillet ce n'est pas la planche de SEVRES, mais le dessin original d'un artiste qui a fait cette œuvre pour qu'elle devienne, il y a de nombreuses années, un papier peint !!!!!!
il est à noter que l'on présente souvent cet ensemble créé par LAGRENEE on oublie de préciser qu'une partie de cette vaisselle a été conçue par BOIZOT !!!!!!! .......

La commande a été faite par Monsieur D'ANGIVILLIERS, le grand "ennemi" de MIQUE et je viens de reprendre la lecture de sa biographie, car à l'achat DE RAMBOUILLET par le ROI, il a été chargé des améliorations, installations des appartements et autres fournitures !!!!!


Amicalement MARIE ANTOINETTE        

Marie-Antoinette :

BOIZOT dessina au moins six des onze formes spécialement créées pour le service - (documents archives de la manufacture )

On lui doit : l'écuelle Boizot anses fendues
le gobelet "cornet"
le gobelet - Boizot de la laiterie à botte
le gobelet - à bandeau de la laiterie aussi appelé gobelet étrusque
le pot à l'eau - nouvelle forme de M. BOIZOT
le pot à l'eau - BOIZOT forme hune

Au MUSÉE DE SÈVRES il reste deux gobelets - gobelet cornet et étrusque
ce dernier gobelet a été refait à notre époque par BERNARDEAU -

Amicalement MARIE ANTOINETTE   àè-è\': 

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Gouverneur Morris a écrit:
Le piètement de la table en acajou, dont malheureusement le plateau a été refait au XIXème, a été retrouvé récemment dans les collections du château de Pau :

  , je trouve cela too much, en tout cas, pas fan du tout.

l'amour menaçant a écrit:On a dit pareil pour Madame de Pompadour avec les fameuses coupes à Champagne. On sait aujourd'hui que la plupart du temps les termes : "moulés sur son sein" était une formule de politesse, voir un compliment et renvoyait  à la beauté de l'intéressée. On retrouve ce "genre de compliment" dans des textes de l'époque pour d'autres jeunes femmes. Il ne s'agit pas alors de prendre ces mots au sens concret du terme.

Bien vu.   Cette tradition de la jatte téton soit-disant moulée sur le sein de la reine sent à plein nez l'extrapolation d'un auteur baroque.
Franchement, la reine avait d'autres chats à fouetter (aïe !   ) que se faire mouler les seins (compléter sa collection de laques par exemple !   ).
Sait-on d'ailleurs quel auteur fut le premier à lancer cette idée ? ... ça doit bien figurer quelque part, non? Comme l'histoire de la brioche, qui apparaît pour la première fois dans des ouvrages du XIXème siècle.  

Cosmo a écrit: Comme l'histoire de la brioche, qui apparaît pour la première fois dans des ouvrages du XIXème siècle.   

Non, puisqu'il paraît que la source est Jean-Jacques rapportant un bon mot (  boudoi32 ) de la duchesse du Maine .

Mme de Sabran a écrit:

Cosmo a écrit: Comme l'histoire de la brioche, qui apparaît pour la première fois dans des ouvrages du XIXème siècle.   

Non, puisqu'il paraît que la source est Jean-Jacques rapportant un bon mot (  boudoi32 ) de la duchesse du Maine .

Oui, avant l'arrivée de Marie-Antoinette en France, puisque les Confessions de JJR  : sont publiées en 1769. Cela ne peut donc pas être Marie-Antoinette. JJR ne la nomme pas d'ailleurs, il fait seulement référence à une "princesse".
Dans ses mémoires sur Marie-Antoinette, Louis XVIII raconte également, en substance, que cette histoire de brioche n'était qu'une blague dans la famille royale, pour se payer la tête de certaines femmes jugées stupides, notamment Marie-Thérèse d'Autriche (qui venait d'Espagne  : ), femme de Louis XIV et Mme Victoire. Ce n'est qu'au XIXème siècle que l'on rattache ce bon mot à notre héroïne.

Chose promise, nous allons finir par la chaumière aux coquillages.

La chaumière aux coquillages fut édifiée vers 1770-1780 pour la princesse de Lamballe, belle-fille du duc de Penthièvre, soit par Martin II Goupy, architecte de ce prince, soit par Jean-Baptiste Paindebled. Cet ermitage au milieu d'un jardin à l'anglaise est significatif de l'engouement pour le pittoresque campagnard qui se développe à partir de 1760 et dont atteste également le hameau de la Reine à Versailles (construit entre 1783 et 1787). D'extérieur, cette construction ressemble à une chaumière et elle est de nouveau, comme à l'origine, couverte en chaume, mais l'intérieur est très richement décoré (marbre, coquillages, nacre) ; c'est le but d'une fabrique : étonner le visiteur. La chaumière est constituée de deux pièces. Une vaste salle, décorée à l'aide de coquillages, etc. Une salle plus petite se cache derrière deux portes dérobées de chaque côté de la cheminée. Cette pièce est quant à elle décorée de peintures murales et d'un miroir. Des automates, grandes ingéniosités du XVIIIe siècle, se trouvaient dans la plus petite des pièces. Ils ont été dérobés.

Source Wiki.

le comte axel a écrit:Chose promise, nous allons finir par la chaumière aux coquillages.
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Allez zou ! Va pour les coquillages !!!

le comte axel a écrit:

Des automates, grandes ingéniosités du XVIIIe siècle, se trouvaient dans la plus petite des pièces. .

... qui, surgissant de petites niches, présentaient à la princesse toutes sortes d'ustensiles de toilette, nous avait dit le guide.   

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Mme de Sabran a écrit:
... qui, surgissant de petites niches, présentaient à la princesse toutes sortes d'ustensiles de toilette, nous avait dit le guide.   
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Exact. Pour illustrer tes propos.   

Détails du mobilier.

Je suis comme Elie : j’aime beaucoup la décoration de cette fabrique qui me rappelle les grottes aux coquillages et autres salles de « fraîcheur » de l’Italie baroque.  boudoi30 

C’est too much, mais on s’en moque...: 

Merci pour les photos les z’amis !   

LE POT A LAIT DE RAMBOUILLET
Ce pot à lait en porcelaine dure "à anse teste de chèvre" date de 1787, il provient du service de la laiterie de Marie-Antoinette de Rambouillet, d’après des dessins de Jean-Jacques Lagrenée .
Mis aux enchères, il a été adjugé à 1 090 496 euros frais compris. Cette vente exceptionnelle a eu lieu vendredi 11 février 2011, sous la houlette de Claude Aguttes, commissaire priseur, à l'Hôtel Drouot.

Est-ce celui dont a déjà tant parlé???

Bien à vous.

Majesté a écrit:

Est-ce celui dont a déjà tant parlé???

Ah, tais-toi !
J'en suis encore malade ...   


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