Physionomie, portrait physique de Louis XVI

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Louis XVI avait trente-deux ans lorsque je lui fus présenté. Après une jeunesse faible, son tempérament s'était fortifié au point d'en
faire un des hommes les plus robustes du royaume. L'exercice multiplié qu'exigeait sa santé, contribuait à sa force; tout en lui montrait cette vigueur, suite d'une vie chaste et réglée. Son embonpoint, que chacun s'étudiait à présenter comme une suite de sa mollesse et de ses débauches, loin de lui nuire, donnait plutôt à sa personne une dignité qu'il n'avait jamais eue étant dauphin. Assis sur son trône,
Louis XVI ne manqua point de représentation. Il avait, il est vrai, contre lui, quand il marchait, un balancement désagréable que toute sa famille partageait, et c'en était assez pour le faire mal juger par quelques hommes superficiels qui, dans ce siècle si vanté de lumières et de sagesse, s'obstinaient toujours à juger leurs souverains d'après leur extérieur, et à compter pour rien les qualités de leur âme.

Louis XVI avait la jambe très-forte, mais belle. Sa figure était agréable; mais ses dents, mal rangées, rendaient son rire peu gracieux.
Ses yeux, qu'aucun peintre n'a jamais pu rendre avec vérité, avaient, malgré cette couleur claire que la mode avait consacrée sous le nom d'œil de roi, une douceur et une bonté qu'on n'apercevait pas d'abord, parce que sa vue myope l'empêchait de regarder avec assurance.

( Félix d'Hézècques : Souvenirs )

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Il écrit et décrit très bien le Félix ! Comme il a été dit dans le jeu du printemps, il est un fin observateur !
J'aime beaucoup cette description du Roi !
Je suis entrain de craquer ... planquez-vous Hézècques !

Merci Eléonore pour ce joli texte décrivant le Bon Roi Louis XVI.
Comment ne pas craquer..... boudoi30

Louis XVI grossit visiblement, selon cette lettre du 8 juin 1778 :


Il est connu que les futurs pères prennent du poids durant les grossesses de leur femme. :

1er décembre 1778 :

10 mars 1785 :

Louis XVI se lassant de la chasse ! Incroyable !

Je poste ici le portrait du Roi que fit le bourreau Charles-Henri Sanson, lorsqu'il sollicita une audience pour une simple question...d'augmentation. Cette description est rapportée par son petit-fils, et restitue bien la physionomie de Louis XVI à cette époque:
"Louis XVI portait ce soir là un habit de taffetas lilas, brodé d'or, sur lequel brillait la plaque du St Esprit, une culotte courte, des bas de soie et des souliers à boucles; le cordon bleu et le cordon rouge de St Louis traversaient son gilet de satin blanc broché d'or, et formaient par hasard cet assemblage de couleurs qui devaient être le signal de tant de calamités pour lui et les siens.

Un jabot de dentelle, en forme de rabat, pendait à sa cravate molle et lâchée qui laissait voir les muscles saillants de son cou.

Le roi était d'une stature vigoureuse mais commune.

Il n'avait vraiment d'aristocratique que sa jambe nerveuse et finement modelée."

Que doit-on comprendre par une jambe nerveuse ?

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... une jambe musculeuse, je pense . Alors rien à voir avec sa figure si peu énergique !

Surtout quand on le voit dandidant à travers la Galerie des Glaces :

Et la description de se terminer ainsi:
" Ses cheveux poudrés et bouclés formaient deux rouleaux sur les tempes et étaient rattachés sur la nuque par une queue comme celles que l'on portait alors."
Ceci confirme au passage ce que j'ai toujours pensé: Louis XVI n'a jamais porté de perruque, il avait de très beaux cheveux épais, frisés (double puis simple frisure avec le temps), et poudrés tous les matins.
D'ailleurs seuls les chauves (10,20 p.cent des hommes portaient encore la perruque... Pour preuve:

- quand Louis XVI revoit Choiseul, il persifle:" Vous perdez vos cheveux, Mr. de Choiseul, votre toupet se dégarnit..."

-Madame Vigée-Lebrun, à qui l'on prete une liaison avec Calonne, rétorque: "surement pas, je n'aime pas les hommes à perruque..."

-Et "notre" Fersen: il ne portera une perruque que pour entrer dans Paris incognito en février 92...

La confusion vient sans doute du poudrage, ce qui nous oblige à subir, au cinéma, ces affreux postiches dignes des farces et attrapes, sans parler des " casques néfertiti "en coton dont on se croit obligé d'affubler notre pauvre Reine (y compris dans les meilleurs films...)

Vicq d Azir a écrit:
La confusion vient sans doute du poudrage, ce qui nous oblige à subir, au cinéma, ces affreux postiches dignes des farces et attrapes, sans parler des " casques néfertiti "en coton dont on se croit obligé d'affubler notre pauvre Reine (y compris dans les meilleurs films...)

Ah oui c'est d'une horreur sans nom...
Cheveux poudrés de nos jours est égal à perruque.
Heureusement que nous savons que c'était rarement le cas, surtout sous Louis XVI.
Même son aïeul Louis XIV ne portait de perruque que vers la fin de sa vie, quand ses propres cheveux commencèrent à lâcher son auguste cuir chevelu.

Comte d'Hézècques a écrit: quand ses propres cheveux commencèrent à lâcher son auguste cuir chevelu.

Voici tout de meme une perruque d'époque, vue chez une antiquaire de Normandie.
Ce qui est rare, c'est qu'elle a conservé le ruban de sa queue...

Elle a dû être un peu bousculée au cours des siècles...
Ce que j'ai pu observer, c'est que la calotte est en grosse toile (du lin?), et les cheveux (naturels), noués par touffes sur la toile. Une perruque bien rustique, donc...

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Elle est bien bonne, celle-là !

William Andrews, un écrivain anglais du XIXe siècle, nous narre que les vols des perruques dans la rue, dans le dix-huitième siècle, étaient monnaie courante. Et les perruques, à leur apogée, étaient très onéreuses. Il fallait marcher avec prudence pour ne pas perdre sa perruque. Malgré toutes les précautions, les vols de perruques étaient fréquents. Célèbre fut ce mode d' opération: un enfant était transporté, caché, sur un plateau de boucher d'un homme de haute taille, le garçon attrapait la perruque en moins d'une seconde. Lorsque le propriétaire, étonné, regardait partout, un complice l'empêchait d'avancer sur le prétexte de l'aider, pendant ce temps, le "boucher" s'échappait. (William Andrews, "At the sign of the barbers' pole", Cottingham, Yorkshire, J. R. Tuttin,1904 ).



http://thehistoryofthehairsworld.com/cheveu_18e_siecle.html

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Cela me rappelle, chère Éléonore, les facéties de Louis XVI à son Grand Lever, qui attrape la perruque d'un vieux serviteur et fait, avec, une passe de rugby à Provence ( je crois), tout ça accompagné de rires à gorge déployée...

Vicq d Azir a écrit:Cela me rappelle, chère Éléonore, les facéties de Louis XVI à son Grand Lever, qui attrape la perruque d'un vieux serviteur et fait, avec, une passe de rugby à Provence ( je crois), tout ça accompagné de rires à gorge déployée...

... une passe de rugby à Provence ... je vois ça d'ici !

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Au fond, ce sont des êtres comme tout le monde avant tout. Et je peux comprendre que le Roi ait pu avoir de telles attitudes. Non ?

Ils le sont un petit peu moins lorsqu'ils sont Roi.
Il est bien naturel de s'amuser lorsqu'on est jeune. Mais comment s'étonner après cela que Louis XVI n'ai jamais donné à ceux qui le rencontraient une impression de majesté ?

Cela dit, la scène est très drôle !

Lucius a écrit:Ils le sont un petit peu moins lorsqu'ils sont Roi.
Il est bien naturel de s'amuser lorsqu'on est jeune. Mais comment s'étonner après cela que Louis XVI n'ai jamais donné à ceux qui le rencontraient une impression de majesté ?

Cela dit, la scène est très drôle !

C'est un peu vrai Lucius, surtout à cette époque. Mais, j'ai tellement envie de défendre UN PEU Louis XVI, et personne n'arrivera à me plier. :

Vicq d Azir a écrit:Cela me rappelle, chère Éléonore, les facéties de Louis XVI à son Grand Lever, qui attrape la perruque d'un vieux serviteur et fait, avec, une passe de rugby à Provence ( je crois), tout ça accompagné de rires à gorge déployée...

Tenez, voici un autre exemple des facéties de Louis XVI sous la plume de Mercy contant à Marie-Thérèse le séjour de Joseph à Versailles :

N'y a-t-il pas aussi un épisode semblable avec des petits chiens que les princes portaient pour faire la course? ... justement lors de la présence de Joseph II... je confonds peut-être...

Bien à vous.

Mme de Sabran a écrit:

Tenez,  voici un autre exemple des facéties de Louis XVI sous la plume de Mercy contant à Marie-Thérèse le séjour de Joseph à Versailles :

Il ne faut pas oublier que le roi n'avait que 23 ans
Moi je lui pardonne... :