Jeanne du Barry, une ambition au féminin. De Emmanuel de Waresquiel
+6
Marie-Jeanne
Gouverneur Morris
Comte d'Hézècques
Mme de Sabran
Eddy2000
La nuit, la neige
10 participants
LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: Bibliographie :: Bibliographie : Les règnes de Louis XV et Louis XVI :: Biographies
Page 2 sur 3
Page 2 sur 3 • 1, 2, 3
Re: Jeanne du Barry, une ambition au féminin. De Emmanuel de Waresquiel
Je n'ai pas encore lu cette dernière biographie de Mme du Barry, et je suis encline à faire confiance à un historien sérieux comme Waresquiel, qui ne m'a jamais déçue.
Alors ma foi, je donnerai mes impressions dans ce sujet, moi aussi .
Alors ma foi, je donnerai mes impressions dans ce sujet, moi aussi .
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55512
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Jeanne du Barry, une ambition au féminin. De Emmanuel de Waresquiel
Mme de Sabran a écrit: je suis encline à faire confiance à un historien sérieux comme Waresquiel, qui ne m'a jamais déçue.
Moi de même, mais cette fois il m'a beaucoup déçue.
_________________
« La mode est à la France ce que les mines du Pérou sont à l'Espagne » Colbert.
Marie-Jeanne- Messages : 1497
Date d'inscription : 16/09/2018
Re: Jeanne du Barry, une ambition au féminin. De Emmanuel de Waresquiel
J'ai lu la préface à la boutique du Louvre, je suis quand même intrigué par cette biographie, mais j'attendrai à ce qu'elle soit disponible en occasion.
_________________
« elle dominait de la tête toutes les dames de sa cour, comme un grand chêne, dans une forêt, s'élève au-dessus des arbres qui l'environnent. »
Comte d'Hézècques- Messages : 4390
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 44
Localisation : Pays-Bas autrichiens
Re: Jeanne du Barry, une ambition au féminin. De Emmanuel de Waresquiel
Je suis actuellement dans la lecture du livre - passionnant - de petits chapitres faciles à lire !!!!!
Je possède des ouvrages anciens sur le sujet et pour moi ce livre est supérieur aux autres !!!!!
Il fera date dans les bibliothèques !!!
marie antoinette
Je possède des ouvrages anciens sur le sujet et pour moi ce livre est supérieur aux autres !!!!!
Il fera date dans les bibliothèques !!!
marie antoinette
MARIE ANTOINETTE- Messages : 3729
Date d'inscription : 22/12/2013
Age : 78
Localisation : P A R I S
Re: Jeanne du Barry, une ambition au féminin. De Emmanuel de Waresquiel
Je viens d'enterrer Louis XV : je suis à la moitié de ma lecture !
C'est un livre d'une très grande érudition qui fourmille de tellement de détails qu'il part souvent dans de longues digressions. Elles finissent cependant toujours par converger vers Mme du Barry. Ouf ! nous retombons sur nos pieds.
Voilà une biographie extrêmement élogieuse qui met à mal les poncifs et toutes les idées reçues... un livre donc qui décoiffe et dans lequel nous allons de surprises en surprises, à commencer par la filiation inattendue de Jeanne par un certain M. Billard-Dumonceau. Elle s'appuie sur nombre d'hypothèses troublantes, en effet, et semble corroborée par la démonstration que le moine défroqué Gomart de Vaubernier n'aurait jamais existé.
Nous ne connaissions pas non plus l'existence, jusqu'à présent, d'une petite Betsy qui serait la fille de Jeanne et de Arnaud de Laporte, intendant général de la Marine .
C'est un livre d'une très grande érudition qui fourmille de tellement de détails qu'il part souvent dans de longues digressions. Elles finissent cependant toujours par converger vers Mme du Barry. Ouf ! nous retombons sur nos pieds.
Voilà une biographie extrêmement élogieuse qui met à mal les poncifs et toutes les idées reçues... un livre donc qui décoiffe et dans lequel nous allons de surprises en surprises, à commencer par la filiation inattendue de Jeanne par un certain M. Billard-Dumonceau. Elle s'appuie sur nombre d'hypothèses troublantes, en effet, et semble corroborée par la démonstration que le moine défroqué Gomart de Vaubernier n'aurait jamais existé.
Nous ne connaissions pas non plus l'existence, jusqu'à présent, d'une petite Betsy qui serait la fille de Jeanne et de Arnaud de Laporte, intendant général de la Marine .
Oui certainement, mais pas que.Gouverneur Morris a écrit:Concernant le "style du Barry", c'est Castelot je crois, qui reprenait déjà l'expression née sous la plume de Jacques Levron. Non pas pour renommer le style Louis XVI en son entier, mais bien le style transition, par analogie et équité avec le "style Pompadour" qui évoque lui-même le Louis XV léger et rocaille de la mitan du règne.
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55512
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Jeanne du Barry, une ambition au féminin. De Emmanuel de Waresquiel
Merci Eléonore mais je prenais justement le contrepied d’Emmanuel de Waresquiel dans le passage que tu cites.
Le goût spécifique de la du Barry ne peut incarner l’étendue du style Louis XVI, c’est impossible. Mais on peut comme je l’écris la créditer du goût transition. C’est donc ce style seul qui pour moi pourrait (et devrait) être appelé du nom de la favorite
Le goût spécifique de la du Barry ne peut incarner l’étendue du style Louis XVI, c’est impossible. Mais on peut comme je l’écris la créditer du goût transition. C’est donc ce style seul qui pour moi pourrait (et devrait) être appelé du nom de la favorite
Gouverneur Morris- Messages : 11796
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Jeanne du Barry, une ambition au féminin. De Emmanuel de Waresquiel
Toute l'étendue du style Louis XVI, certainement pas... mais selon Waresquiel, Jeanne du Barry avait un goût très sûr et aurait donné une impulsion très significative aux arts décoratifs.
Je retrouverai les citations demain.
Je retrouverai les citations demain.
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55512
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Jeanne du Barry, une ambition au féminin. De Emmanuel de Waresquiel
Alors voici, mon cher Momo, en vrac et surtout en raccourci :
Jeanne emménage dans l'ancien et vaste appartement de feu la Dauphine de Saxe. Les travaux, exécutés en un temps record dans les derniers mois de 1770, donnent déjà une idée des rapports d'autorité et du niveau d'exigence de la favorite. Gabriel, exaspéré, et Marigny s'en plaignent à longueur de lettres. Jeanne ne se fait pas livrer par les services de la Maison du roi, mais passe directement commande de ses meubles à l'un des plus réputés marchands tapissiers de Paris, Poirier ( viendront Daguerre et Carlin ) . C'est lui qui imagine d'orner ses meubles de plaques de porcelaine décorées. Jeanne impose ses choix et ses goûts. Elle joue certainement un rôle de premier plan dans la diffusion et la mode de ces meubles incrustés de porcelaine ou ornés de panneaux de laque. Les meubles, d'un extrême raffinement, sont gais et légers. Par ses commandes, Jeanne lance véritablement certains ébénistes. Les dossiers ovales ou violonés, les pieds droits fuselés à cannelures annoncent et consacrent déjà le style du règne suivant, loin du " rocaille " des années Pompadour. Ce qui était luxueux devient simple. L'extrême raffinement se conjugue avec l'extrême grâce. Louis XVI a bon dos d'en endosser la paternité : on devrait le rebaptiser du nom de la dernière maîtresse de Louis XV et l'appeler le style du Barry.
Dans ces lieux se dessine un " goût du Barry " , intime, sensuel et féminin, aux dominantes blanches et or, où les formes inspirées de l'antique, les colonnes, les corniches, l'ordre corinthien, sont comme adoucis par l'élégance des décors naturalistes, où les thèmes de l'enfance et de l'amour défilent comme des obsessions, tant à Versailles, à Fontainebleau qu'au Petit Trianon où Jeanne règne en souveraine bien avant Marie-Antoinette. C'est à elle plus qu'à cette dernière que l'on doit une partie de ses décors intérieurs.
( Emmanuel de Waresquiel, Jeanne du Barry, une ambition au féminin )
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55512
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Jeanne du Barry, une ambition au féminin. De Emmanuel de Waresquiel
Je me suis toujours dit qu'un tel lourdaud ne peut en aucune manière être à l'origine d'un style !
_________________
« elle dominait de la tête toutes les dames de sa cour, comme un grand chêne, dans une forêt, s'élève au-dessus des arbres qui l'environnent. »
Comte d'Hézècques- Messages : 4390
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 44
Localisation : Pays-Bas autrichiens
Re: Jeanne du Barry, une ambition au féminin. De Emmanuel de Waresquiel
De mon point de vue, Madame du Barry était une femme à la mode au sens large du terme ne manquant pas de goût.
Dans cette période créative transitoire, elle accéda aux courants élitistes émergents avec les moyens illimités de la grâce royale. Réhabiliter son image au prix d’en faire une sorte de prophétesse du style néoclassique me semble très excessif.
Dans cette période créative transitoire, elle accéda aux courants élitistes émergents avec les moyens illimités de la grâce royale. Réhabiliter son image au prix d’en faire une sorte de prophétesse du style néoclassique me semble très excessif.
_________________
« La mode est à la France ce que les mines du Pérou sont à l'Espagne » Colbert.
Marie-Jeanne- Messages : 1497
Date d'inscription : 16/09/2018
Re: Jeanne du Barry, une ambition au féminin. De Emmanuel de Waresquiel
Mme de Sabran a écrit:
Alors voici, mon cher Momo, en vrac et surtout en raccourci :
Alors oui pour le "goût du Barry", qui correspond bien au style transition .
Mais de là à dire que le style Louis XVI devrait s'appeler style du Barry, là je dis non
Gouverneur Morris- Messages : 11796
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Jeanne du Barry, une ambition au féminin. De Emmanuel de Waresquiel
Gouverneur Morris a écrit:
Mais de là à dire que le style Louis XVI devrait s'appeler style du Barry, là je dis non
Ne serait-ce pas plus judicieux de parler de style Marie-Antoinette ?
_________________
« elle dominait de la tête toutes les dames de sa cour, comme un grand chêne, dans une forêt, s'élève au-dessus des arbres qui l'environnent. »
Comte d'Hézècques- Messages : 4390
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 44
Localisation : Pays-Bas autrichiens
Re: Jeanne du Barry, une ambition au féminin. De Emmanuel de Waresquiel
Allez, soyons fous, forgeons un mot-valise et parlons désormais du style Du Barnette
Gouverneur Morris- Messages : 11796
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Jeanne du Barry, une ambition au féminin. De Emmanuel de Waresquiel
Gouverneur Morris a écrit: parlons désormais du style Du Barnette
_________________
« elle dominait de la tête toutes les dames de sa cour, comme un grand chêne, dans une forêt, s'élève au-dessus des arbres qui l'environnent. »
Comte d'Hézècques- Messages : 4390
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 44
Localisation : Pays-Bas autrichiens
Re: Jeanne du Barry, une ambition au féminin. De Emmanuel de Waresquiel
Voilà un livre vraiment déconcertant : les données biographiques sur Mme du Barry que nous avions assimilées et digérées, depuis des années, sont bousculées et s'avèrent caduques.
J'avoue ne pas avoir bien saisi le fondement de toutes les certitudes de l'auteur quant à la filiation et la jeunesse de Mme du Barry et pensé à plusieurs reprises qu'en somme elles ne reposent parfois que sur des hypothèses et intuitions. C'est du reste une particularité d'Emmanuel de Waresquiel d'interpeler son lecteur, à la première personne du singulier, comme pour le prendre à témoin. Il s'implique. Il se mouille. Il en résulte une lecture captivante presque interactive . Nous allons de surprise en surprise, des tribulations de Gomard et Gomard-bis à l'apparition de Claude Billard-Dumonceau, tel un deus ex-machina, ou de la jeune et mystérieuse Betsy ... ça décoiffe. Comment les biographes précédents de Mme du Barry ont-ils pu passer à côté de ces informations ? J'aurais voulu plus de sources du temps. Notre étonnement va croissant : Mme du Barry ( que nous avions toujours prise pour une marionnette que de vieux lubriques se refilaient sans vergogne ) Mme du Barry donc, à seule fin de faire oublier son obsédant statut d'enfant bâtarde et abandonnée, aurait mené sa barque avec intelligence et détermination, choisissant ses clients, utilisant des hommes de plus en plus haut placés pour servir son ambition : grimper l'échelle sociale . Et pardon ! quelle ascension vertigineuse !!! Ce sous-titre " une ambition au féminin " fait grincer les dents des féministes. Quoi de plus dégradant, en effet, que la promotion-canapé ? Ce n'est franchement pas glorieux . Selon le dicton populaire : " La plus belle fille du monde ne peut donner que ce qu'elle a " . C'est trivial ... mais pas faux. Et se glisser sous la couette du roi pour briguer le titre de favorite, n'est-ce pas l'ambition d'intrigantes de très haut parage, de duchesses même ? si si ... à la Cour, tout le monde couche avec tout le monde, ne nous voilons pas la face. C'est un sport de boudoir. Jeanne Bécu a l'excuse de ne sortir de rien, ni de nulle part, c'est bien ce qui lui est reproché, et la voici presque reine !
E. de Waresquiel réprouve que l'on réduise Jeanne à son corps et ses talents sexuels.
De fait, séduire le roi c'est facile, mais le garder, voilà bien une autre paire de manches ! Pour combler son coeur et captiver son esprit, pendant des années, il fallait de réelles qualités. Selon l'auteur, Mme du Barry les a toutes. Elle fait du roi neurasthénique et vieillissant, un homme nouveau, heureux. C'est ça, le miracle du Barry. Nous découvrons qu'elle joue un rôle immense de mécène, muse du goût grec et du style transition. Elle n'est plus seulement le fer de lance du parti anti-Choiseul mais une tête politique, au fait du Secret du Roi, conseillant, décidant, de plain-pied dans les arcanes du pouvoir !
L'histoire rocambolesque de ses joyaux, qu'elle tient tant à récupérer, est presque invraisemblable dans ce contexte horrifique de la Terreur. Enfin quoi ! n'a-t-elle pas vu la tête de Brissac rouler presque jusqu'à ses pieds ?!! Il ne fallait pas deux sous de jugeotte pour s'exposer ainsi. Quand nous voyons l'abject Greive s'installer à demeure dans l'ex-petit paradis de Louveciennes, nous bouillonnons d'indignation !
Mais chut, je n'en dirai pas davantage. Même si telle ou telle affirmation fuse, un peu hardie, voire discutable, la virtuosité de la plume d'Emmanuel de Waresquiel nous transporte. C'est riche, foisonnant, scotchant : un bonheur, comme toujours.
J'avoue ne pas avoir bien saisi le fondement de toutes les certitudes de l'auteur quant à la filiation et la jeunesse de Mme du Barry et pensé à plusieurs reprises qu'en somme elles ne reposent parfois que sur des hypothèses et intuitions. C'est du reste une particularité d'Emmanuel de Waresquiel d'interpeler son lecteur, à la première personne du singulier, comme pour le prendre à témoin. Il s'implique. Il se mouille. Il en résulte une lecture captivante presque interactive . Nous allons de surprise en surprise, des tribulations de Gomard et Gomard-bis à l'apparition de Claude Billard-Dumonceau, tel un deus ex-machina, ou de la jeune et mystérieuse Betsy ... ça décoiffe. Comment les biographes précédents de Mme du Barry ont-ils pu passer à côté de ces informations ? J'aurais voulu plus de sources du temps. Notre étonnement va croissant : Mme du Barry ( que nous avions toujours prise pour une marionnette que de vieux lubriques se refilaient sans vergogne ) Mme du Barry donc, à seule fin de faire oublier son obsédant statut d'enfant bâtarde et abandonnée, aurait mené sa barque avec intelligence et détermination, choisissant ses clients, utilisant des hommes de plus en plus haut placés pour servir son ambition : grimper l'échelle sociale . Et pardon ! quelle ascension vertigineuse !!! Ce sous-titre " une ambition au féminin " fait grincer les dents des féministes. Quoi de plus dégradant, en effet, que la promotion-canapé ? Ce n'est franchement pas glorieux . Selon le dicton populaire : " La plus belle fille du monde ne peut donner que ce qu'elle a " . C'est trivial ... mais pas faux. Et se glisser sous la couette du roi pour briguer le titre de favorite, n'est-ce pas l'ambition d'intrigantes de très haut parage, de duchesses même ? si si ... à la Cour, tout le monde couche avec tout le monde, ne nous voilons pas la face. C'est un sport de boudoir. Jeanne Bécu a l'excuse de ne sortir de rien, ni de nulle part, c'est bien ce qui lui est reproché, et la voici presque reine !
E. de Waresquiel réprouve que l'on réduise Jeanne à son corps et ses talents sexuels.
De fait, séduire le roi c'est facile, mais le garder, voilà bien une autre paire de manches ! Pour combler son coeur et captiver son esprit, pendant des années, il fallait de réelles qualités. Selon l'auteur, Mme du Barry les a toutes. Elle fait du roi neurasthénique et vieillissant, un homme nouveau, heureux. C'est ça, le miracle du Barry. Nous découvrons qu'elle joue un rôle immense de mécène, muse du goût grec et du style transition. Elle n'est plus seulement le fer de lance du parti anti-Choiseul mais une tête politique, au fait du Secret du Roi, conseillant, décidant, de plain-pied dans les arcanes du pouvoir !
L'histoire rocambolesque de ses joyaux, qu'elle tient tant à récupérer, est presque invraisemblable dans ce contexte horrifique de la Terreur. Enfin quoi ! n'a-t-elle pas vu la tête de Brissac rouler presque jusqu'à ses pieds ?!! Il ne fallait pas deux sous de jugeotte pour s'exposer ainsi. Quand nous voyons l'abject Greive s'installer à demeure dans l'ex-petit paradis de Louveciennes, nous bouillonnons d'indignation !
Mais chut, je n'en dirai pas davantage. Même si telle ou telle affirmation fuse, un peu hardie, voire discutable, la virtuosité de la plume d'Emmanuel de Waresquiel nous transporte. C'est riche, foisonnant, scotchant : un bonheur, comme toujours.
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55512
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Jeanne du Barry, une ambition au féminin. De Emmanuel de Waresquiel
Mme de Sabran a écrit: Comment les biographes précédents de Mme du Barry ont-ils pu passer à côté de ces informations ?
Sans doute ont-ils jugé ces pistes ni suffisantes, ni probantes pour les retenir, ce qui objectivement reste le cas
_________________
« La mode est à la France ce que les mines du Pérou sont à l'Espagne » Colbert.
Marie-Jeanne- Messages : 1497
Date d'inscription : 16/09/2018
Re: Jeanne du Barry, une ambition au féminin. De Emmanuel de Waresquiel
le petit livre de Jacques Levron, Madame du Barry. 1961.
en deux pages donne l'intelligence à avoir de madame du Barry et dit deja ce que delaye de Waresquel avec des mouffles, semble-il.
IMO. Mme du Barry ne se mele que de sexe et de civilite calme voir souriante autour du Roi. et de ceux qui l'approche. Du matin au soir
Simple, elle ne fait pas de politique et transmet direct au roi son impression necessaire ou son fait.
De fait c'est une révolution d'époque qui redore Louis XV des méfaits de Choiseul, le prédateur de la royauté . (David Feutry, Le duc de Choiseul, Paris, Perrin, 2023)..
mordant, je dirais bien que de Waresquel n'est en rien Mme du Barry ....
vive le grand jacques levron, esprit de finesse.
Je trouve que Waresquel a un coté Leroy-Ladurie tentant de translater Mme du Barry en métaphore ou en IA !
en deux pages donne l'intelligence à avoir de madame du Barry et dit deja ce que delaye de Waresquel avec des mouffles, semble-il.
IMO. Mme du Barry ne se mele que de sexe et de civilite calme voir souriante autour du Roi. et de ceux qui l'approche. Du matin au soir
Simple, elle ne fait pas de politique et transmet direct au roi son impression necessaire ou son fait.
De fait c'est une révolution d'époque qui redore Louis XV des méfaits de Choiseul, le prédateur de la royauté . (David Feutry, Le duc de Choiseul, Paris, Perrin, 2023)..
mordant, je dirais bien que de Waresquel n'est en rien Mme du Barry ....
vive le grand jacques levron, esprit de finesse.
Je trouve que Waresquel a un coté Leroy-Ladurie tentant de translater Mme du Barry en métaphore ou en IA !
charenton- Messages : 1147
Date d'inscription : 23/02/2022
Age : 75
Localisation : 75012 PARIS
Re: Jeanne du Barry, une ambition au féminin. De Emmanuel de Waresquiel
Mme de Sabran a écrit: Comment les biographes précédents de Mme du Barry ont-ils pu passer à côté de ces informations ?
Emmanuel de Waresquiel explique dans les entretiens qui ont accompagné la publication de cette biographie, ainsi que dans son prologue, qu'il a mené l'enquête durant 3 années, qu'il a suivi des pistes en effet ignorées par d'autres, et qu'il a eu accès à des archives inédites.
En bref, il avait assurément "du grain à moudre", car à quoi bon compiler et "réchauffer" d'anciennes biographies (et quelles sont-elles, d'ailleurs) ?
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Jeanne du Barry, une ambition au féminin. De Emmanuel de Waresquiel
Tous les auteurs se nourrissent de ceux qui les ont précédés pour poursuivre les recherches, quitte à les bouleverser, c'est normal. Trois ans c'est somme toute assez court pour un tel projet, même si aujourd'hui l'accès aux sources est grandement facilités par rapport au passé.
Emmanuel de Waresquiel a travaillé à partir de celles de Charles Vatel, biographe en trois tomes de Mme du Barry au XIXe siècle. Ce dernier, qu'on peut lire sur Gallica, a laissé ses volumineux travaux à la bibliothèque de Versailles. Il a ouvert les pistes sur la généalogie de Jeanne Bécu et, sous réserve que ma mémoire soit bonne, sur la naissance de Betsy sa prétendue fille.
Néanmoins, Vatel reste prudent et nettement plus nuancé que Waresquiel, qui dans ses notes de fin ne se cache pas d’avoir largement puisé dans les archives de son prédécesseur. Il en dénonce cependant, je cite, des erreurs et des fautes d’interprétation à la gloire de Jeanne du Barry. Il ne croyait pas si bien dire car c’est in fine ce qui ressort de son ouvrage qui tient de l'historiographie romanesque made in XXIe siècle.
À propos d’erreur, une bien réelle me vient à l’esprit concernant le marchand mercier Buffault, proche de Mme du Barry, qui ne se prénommait pas Pierre mais Jean-Baptiste, auquel est consacré un vague chapitre. Mais l’erreur est humaine après tout...
Emmanuel de Waresquiel a travaillé à partir de celles de Charles Vatel, biographe en trois tomes de Mme du Barry au XIXe siècle. Ce dernier, qu'on peut lire sur Gallica, a laissé ses volumineux travaux à la bibliothèque de Versailles. Il a ouvert les pistes sur la généalogie de Jeanne Bécu et, sous réserve que ma mémoire soit bonne, sur la naissance de Betsy sa prétendue fille.
Néanmoins, Vatel reste prudent et nettement plus nuancé que Waresquiel, qui dans ses notes de fin ne se cache pas d’avoir largement puisé dans les archives de son prédécesseur. Il en dénonce cependant, je cite, des erreurs et des fautes d’interprétation à la gloire de Jeanne du Barry. Il ne croyait pas si bien dire car c’est in fine ce qui ressort de son ouvrage qui tient de l'historiographie romanesque made in XXIe siècle.
À propos d’erreur, une bien réelle me vient à l’esprit concernant le marchand mercier Buffault, proche de Mme du Barry, qui ne se prénommait pas Pierre mais Jean-Baptiste, auquel est consacré un vague chapitre. Mais l’erreur est humaine après tout...
_________________
« La mode est à la France ce que les mines du Pérou sont à l'Espagne » Colbert.
Marie-Jeanne- Messages : 1497
Date d'inscription : 16/09/2018
Re: Jeanne du Barry, une ambition au féminin. De Emmanuel de Waresquiel
En effet, E. de Waresquiel a beaucoup travaillé sur un fatras de papiers, dit-il, d'un érudit amoureux versaillais de Mme du Barry, Charles Vatel, biographie en partie publiée mais jamais achevée, dont des archives inédites à peine inventoriées ouvrant de nouvelles pistes de recherche. Il explique tous les détails de cette découverte, due à un ami, dès le prologue de son livre et rend scrupuleusement à César ce qui est à César.
Ainsi dans le chapitre consacré à l'énigme " Betsi ", nous découvrons avec lui les copies, de la main de Vatel, du testament de Brissac dont ce fameux codicille qui authentifie la fille de Jeanne . Plus loin, il mentionne une note également trouvée par Vatel dans les archives de la Préfecture de police ( mais brûlée depuis dans les incendies parisiens de la Commune ), un ordre d'enfermement antérieur à la mort du roi. Il nous apprend aussi que les Goncourt, puis Charles Vatel, ont publié des lettres de Jeanne à Henry Seymour, que des notes sur le procès de la malheureuse ont été retrouvées par Charles Vatel ... etc ...
Pour les filiations et de Jeanne et de Betsi, c'est ... comment dire ? ... plus aléatoire. Waresquiel se fie à son intuition et à son flair d'historien. Il tire sur un fil, suit des petits cailloux, et voici que des rapprochements de circonstances troublants font sens.
Les intuitions sont les danseuses de l'historien, encore faut-il les vérifier. On fait parfois des découvertes là où l'on ne s'y attend pas.
Emmanuel Kant a dit que « La médecine est un art et non une science exacte et rationnelle ». Est-ce qu'il n'y a pas un tout petit côté d'abord empirique en histoire aussi ? L'histoire factuelle veut des événements observables, réels. Elle peut être mise en chiffres, en statistiques. Mais s'il n'y a pas un mémorialiste pour témoigner et relater noir sur blanc tel ou tel fait, l'historien avance à tâtons. Il lui faut comprendre, analyser, faire des recoupements peut-être improbables, tenir compte de la subjectivité. Il lui faut énormément de ressources et de connaissance de l'âme humaine, car la psychologie ne se met pas en équations.
Charles Joseph Vatel, né le 5 décembre 1816 à Versailles et mort dans la même ville le 30 janvier 18851, est un historien et collectionneur d'art français. Avocat et docteur en droit, Vatel fut jusqu'à sa mort le premier titulaire des fonctions de conservateur du Musée du Jeu de Paume, installé dans la célèbre salle du même nom. Il avait fait don de sa collection de peintures en 1883 au musée municipal de Versailles, dont le fonds rejoignit par la suite le Musée Lambinet.
Ainsi dans le chapitre consacré à l'énigme " Betsi ", nous découvrons avec lui les copies, de la main de Vatel, du testament de Brissac dont ce fameux codicille qui authentifie la fille de Jeanne . Plus loin, il mentionne une note également trouvée par Vatel dans les archives de la Préfecture de police ( mais brûlée depuis dans les incendies parisiens de la Commune ), un ordre d'enfermement antérieur à la mort du roi. Il nous apprend aussi que les Goncourt, puis Charles Vatel, ont publié des lettres de Jeanne à Henry Seymour, que des notes sur le procès de la malheureuse ont été retrouvées par Charles Vatel ... etc ...
Pour les filiations et de Jeanne et de Betsi, c'est ... comment dire ? ... plus aléatoire. Waresquiel se fie à son intuition et à son flair d'historien. Il tire sur un fil, suit des petits cailloux, et voici que des rapprochements de circonstances troublants font sens.
Les intuitions sont les danseuses de l'historien, encore faut-il les vérifier. On fait parfois des découvertes là où l'on ne s'y attend pas.
Emmanuel Kant a dit que « La médecine est un art et non une science exacte et rationnelle ». Est-ce qu'il n'y a pas un tout petit côté d'abord empirique en histoire aussi ? L'histoire factuelle veut des événements observables, réels. Elle peut être mise en chiffres, en statistiques. Mais s'il n'y a pas un mémorialiste pour témoigner et relater noir sur blanc tel ou tel fait, l'historien avance à tâtons. Il lui faut comprendre, analyser, faire des recoupements peut-être improbables, tenir compte de la subjectivité. Il lui faut énormément de ressources et de connaissance de l'âme humaine, car la psychologie ne se met pas en équations.
Charles Joseph Vatel, né le 5 décembre 1816 à Versailles et mort dans la même ville le 30 janvier 18851, est un historien et collectionneur d'art français. Avocat et docteur en droit, Vatel fut jusqu'à sa mort le premier titulaire des fonctions de conservateur du Musée du Jeu de Paume, installé dans la célèbre salle du même nom. Il avait fait don de sa collection de peintures en 1883 au musée municipal de Versailles, dont le fonds rejoignit par la suite le Musée Lambinet.
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55512
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Jeanne du Barry, une ambition au féminin. De Emmanuel de Waresquiel
Le danger de l’interprétation est la surinterprétation. C’est à mon avis le cas du livre d’Emmanuel de Waresquiel qui est tombé dans la même outrance que les biographes antérieurs qui salirent à l’excès la comtesse du Barry.
_________________
« La mode est à la France ce que les mines du Pérou sont à l'Espagne » Colbert.
Marie-Jeanne- Messages : 1497
Date d'inscription : 16/09/2018
Re: Jeanne du Barry, une ambition au féminin. De Emmanuel de Waresquiel
Je comprends. Cette biographie tient plutôt de l'hagiographie. Ce n'est pas faux ... or le rôle de l’historien se réduit en principe à rendre compte du passé, sans le juger, sans l’interpréter, a fortiori sans le surinterpréter . Cependant l'histoire est une science humaine. Dès lors, comment la fouiller puis la commenter, froidement, sans tomber dans le piège de la subjectivité et de l'empathie ( ou l'inverse ) dont aucun de nous n'est exempt, n'est-ce pas.
Qui nous dit que les pistes suivies par E. de Waresquiel avec une rigueur logique, seraient erronées et l'ont peut-être mené à des conclusions trop hâtives ?!
Qui nous dit que les pistes suivies par E. de Waresquiel avec une rigueur logique, seraient erronées et l'ont peut-être mené à des conclusions trop hâtives ?!
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55512
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Jeanne du Barry, une ambition au féminin. De Emmanuel de Waresquiel
Vous nous direz vos impressions, s'il vous plaît, cher Monsieur de Coco ?!!
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55512
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Jeanne du Barry, une ambition au féminin. De Emmanuel de Waresquiel
Mme de Sabran a écrit:Vous nous direz vos impressions, s'il vous plaît, cher Monsieur de Coco ?!!
Chère Mme de Sabran, Emmanuel de Waresquiel est une personne passionnante et passionnée. Il conte d'un langage simple et captivant.
Il a raconté l'anecdote de la lettre trouvée à la bibliothèque de Paris avec une mèche de la Comtesse ( qui était bien blonde). Il n'a pas aimé le film de Maïwenn, le qualifiant de film de costumes et non d'historique. Il y a trop d'erreurs historiques: physique de la Comtesse, caricatures du dauphin et des filles de Louis XV... Néanmoins, il félicite les prestations de l'acteur jouant Laborde et de Johnny Depp pour sa discretion et sa timidité, choses que Louis XV avait dû avoir comme caractéristiques.
Je lui ai posé la question si tous les bijoux et objets d'art cachés dans le parc de Louveciennes avaient été retrouvés et effectivement oui il ne reste plus rien!
Page 2 sur 3 • 1, 2, 3
Sujets similaires
» Le comte Axel de Fersen
» Fouché. Une biographie de Emmanuel de Waresquiel
» Les biographies de Talleyrand, par Emmanuel de Waresquiel
» Sept jours : 17-23 juin 1789. La France entre en révolution. De Emmanuel de Waresquiel
» Il nous fallait des mythes ! De Emmanuel de Waresquiel
» Fouché. Une biographie de Emmanuel de Waresquiel
» Les biographies de Talleyrand, par Emmanuel de Waresquiel
» Sept jours : 17-23 juin 1789. La France entre en révolution. De Emmanuel de Waresquiel
» Il nous fallait des mythes ! De Emmanuel de Waresquiel
LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: Bibliographie :: Bibliographie : Les règnes de Louis XV et Louis XVI :: Biographies
Page 2 sur 3
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum