Jeanne du Barry, une ambition au féminin. De Emmanuel de Waresquiel

Voici officiellement annoncée, dès la fin août chez tous les bons libraires, la biographie très attendue qu'Emmanuel de Waresquiel consacre à Mme du Barry :

Jeanne du Barry
Une ambition au féminin
Emmanuel de Waresquiel
Éditions Tallandier (Août 23)
592 pages



Présentation :

Jeanne du Barry (1745-1793) est une énigme. On l’a enfermée dans une légende noire. On en a fait la dernière maîtresse, surgie des bas-fonds, d’un vieux roi jouisseur et décrié. Une honte et un scandale. Il faut aller aux sources pour s’apercevoir de la place capitale qu’elle a occupée à une époque de quasi-perfection des arts, en pleine crise de l’absolutisme monarchique, dans les dernières années du règne de Louis XV. On l’a réinventée pour mieux discréditer le roi, elle s’est réinventée pour oublier les incertitudes de sa naissance. Son existence tient tout à la fois du jeu de piste et de l’enquête policière. Avec elle, on corne les pages de certaines questions essentielles d’un siècle qui est aussi celui de la Révolution: l’identité et l’illégitimité, les sentiments et l’ambition, le libertinage et la morale, l’argent et le pouvoir, la place des enfants et l’invention de l’intimité, la puissance de la presse et la formation de l’opinion, la transparence et le secret, le rôle des femmes et la revanche des hommes.

La vie de Jeanne du Barry – son ascension foudroyante, sa fin tragique sur l’échafaud – est un roman. En chercheur d’archives inspiré, en historien accompli, en écrivain talentueux, Emmanuel de Waresquiel ne se contente pas d’en découvrir la part cachée, il en restitue toute l’intelligence et l’émotion. Ce livre est un magnifique portrait de femme. Il se lit comme un thriller.



A noter qu'Emmanuel de Waresquiel (et/ou les éditions Tallandier) note bien du Barry, avec un d minuscule, et non pas Jeanne Du Barry, avec un D majuscule, qui semble avoir l'incompréhensible préférence du château de Versailles (sites internet, conservateurs, cahiers de Versailles etc.).    
J'évoquais déjà cette curiosité : ICI


Nous retrouvons en couverture l'une des répliques du très beau portrait peint par Mme Le Brun en 1781. Probablement celui que nous avions vu à l'expo du Grand Palais (à gauche), ou bien celui d'une des collections Rothschild (à droite).


Le portrait original est réputé être celui conservé au Philadelphia Museum of Art :

Portrait of Madame Du Barry
Louise-Elisabeth Vigée-Lebrun (French, 1755–1842)
Oil on panel, 1781
69.2 x 51.4 cm
Image : Philadelphia Museum of Art

Voir notre sujet : Les portraits de la comtesse du Barry par et d'après Elisabeth Vigée Le Brun

Je rappelle que nous évoquons quelques scoops de cette biographie (lieu de naissance de la comtesse, sa parenté et sa maternité etc.) dans notre sujet :

Jeanne Bécu, comtesse du Barry

Je viens de l'acheter. Je l'ai un peu parcouru. Emmanuel de Waresquiel semble en effet battre en brèche la "biographie officielle" de Jeanne du Barry telle que nous la connaissons avec une utilisation audacieuse de certaines sources qui pourra surprendre voire interroger.

Merci, Eddy, pour cette première impression.    

C'est tout à fait ce qu'il m'a semblé aussi, en écoutant Emmanuel Waresquiel ce matin sur INTER.  Mme du Barry n'aurait pas du tout été la marionnette de ces messieurs.   Au contraire parfaitement maîtresse de son destin, elle aurait elle-même organisé et planifié sa prodigieuse ascension.
J'ai été étonnée d'entendre aussi que ce que nous sommes accoutumés à appeler le style Louis XVI  ( et notamment les pieds droits des sièges ) était en réalité le style Mme du Barry.

Bref !   je n'ai pas encore mon livre entre les mains, mais cela ne saurait tarder.

Merci pour cette présentation ; je suis tenté par cette biographie aussi. Je me rappelle avoir lu celle de l'éternel Castelot il y a longtemps. Il semble que tous les historiens du passé se soient mis d'accord pour toujours présenter Mme du Barry de la même façon, puisant dans tout un fatras d'anecdotes qui ne sont pas dignes d'être mentionnées dans une biographie historique.

Concernant le "style du Barry", c'est Castelot je crois, qui reprenait déjà l'expression née sous la plume de Jacques Levron. Non pas pour renommer le style Louis XVI en son entier, mais bien le style transition, par analogie et équité avec le "style Pompadour" qui évoque lui-même le Louis XV léger et rocaille de la mitan du règne.

Absolument, tout à fait d'accord avec vous

Gouverneur Morris a écrit:Concernant le "style du Barry" (...)

Style du Barry ou du Barbie ?

Il y a quelques jours Emmanuel de Waresquiel était l'invité de l'émission Le grand entretien (France Inter) à l'occasion de la publication de "Jeanne du Barry, Une ambition au féminin" (Tallandier).

Entretien a écouter ici (durée 24 mn) :

Le grand entretien (Radio France) - Emmanuel de Waresquiel (Jeanne du Barry)

Le même entretien mais avec le format vidéo, si vous le préférez à celui de la radio :



Il revient sur quelques-uns des "scoops" déjà révélés dans la série radiophonique précédemment signalée dans ce sujet.

Suite à la question d'un auditeur, Emmanuel de Waresquiel évoque brièvement la relation entre la comtesse du Barry et Marie-Antoinette. J'ai quelque peu regretté qu'il ne rappelle pas la "loyauté" de Jeanne pour Marie-Antoinette lorsqu'elle est prise dans les tourments de la Révolution. Il en est resté à leur rivalité du temps de la jeunesse de Marie-Antoinette, c'est un peu dommage...

Mais enfin bon, on ne se lasse pas de l'écouter : il est un excellent conteur.

La nuit, la neige a écrit: J'ai quelque peu regretté qu'il ne rappelle pas la "loyauté" de Jeanne pour Marie-Antoinette prise dans les tourments de la Révolution.

Oui vraiment dommage. Beaucoup de gens ignorent cela.

Comte d'Hézècques a écrit:Style du Barry ou du Barbie ?

Rhooo

Cette dernière me rappelle les septembriseuses " poupées  ( Klaus )  Barbie ",  des Inconnus :  

Mais ma Jeanne du Barby est une victime, elle

Ah bon ?! Elle semble toute réjouie, près de la guillotine...

#metoo #balancetaperruque

Mme de Sabran a écrit:Ah bon ?!  Elle semble toute réjouie, près de la guillotine...    

C'est qu'elle pense encore avoir la vie sauve, on le lui a promis un peu plus tôt  

La pauvre ! Elle minaudait encore devant ses juges, essayant de taire son âge ...

"De tous les siècles qui nous ont précédés, le 18e est probablement le plus féminin et on ne peut pas le comprendre si on ne travaille pas sur une femme", estime Emmanuel de Waresquiel.

Comte d'Hézècques a écrit:
"De tous les siècles qui nous ont précédés, le 18e est probablement le plus féminin et on ne peut pas le comprendre si on ne travaille pas sur une femme", estime Emmanuel de Waresquiel.

La femme est un sujet sur lequel j'aime m'étendre .

...  acquiesce  Sacha Guitry .  

A réécouter, cet entretien avec l'auteur, invité de l'émission C'est arrivé demain (Europe 1).
Durée env. 17 mn :

C'est ici : C'est arrivé demain - Jeanne du Barry ou l'ambition au féminin (E. de Waresquiel)

Mme de Sabran a écrit:

La femme est un sujet sur lequel j'aime m'étendre .

...  acquiesce  Sacha Guitry .  

Les scoops annoncées dans les médias sur la naissance de la comtesse du Barry, et sur celle de sa supposée fille, m’ont incitée à acheter cet imposant ouvrage qui m'a laissée sur ma faim.

Hormis la conviction personnelle de l’auteur fondée sur des pistes antérieures, je n’y ai pas trouvé les éléments tangibles attendus. Seulement des suppositions par recoupement d’informations qui auraient dû être abordées au conditionnel.  

Dans l'ensemble, c’est une vision excessivement romantique de la favorite, décidément très à la mode cette année.

Mais oui, nous demandons des preuves !

A quand une expertise ADN chez les Abus de Boisséon ?