Nouvelle biographie de Marie-Antoinette. De Charles-Eloi Vial

Mme de Sabran a écrit:
Voyant son mari prostré, de plus en plus inquiète pour la santé de son fils aîné, Marie-Antoinette passa un été 1788 des plus mélancoliques ( ... ) C'est peut-être à cette époque qu'elle se mit à consommer de la " liqueur d'Hoffmann ", autrement dit de l'éther dont elle versait quelques gouttes sur un morceau de sucre quand elle avait besoin de se calmer, détail que donne Mme Campan qui affirme l'avoir un jour trouvée en larmes, pleurant dans sa chambre du Petit Trianon.

On retrouve précisément dans le nécessaire de Marie-Antoinette conservé au Louvre, parmi différents ustensiles de toilette, un flacon d'éther en cristal et vermeil portant un poinçon des années 1787 - 1788 ...

(Charles-Eloi Vial)

Voici le flacon en question, extrait du nécessaire de voyage conservé au Louvre :

Nécessaire de voyage dit de Marie Antoinette
1788
Jean-Pierre Charpenat, François Joubert, Jean-Charles,Lethien, Jean-Philippe Palma
Acajou, argent, porcelaine
Image : Musée du Louvre




Flacon cylindrique de cristal taillé. Bouchon de cristal coiffé d'un bouchon de vermeil.
1787-1788
Ether vitriolique sur étiquette collée
Image : Musée du Louvre

Notre sujet : Les nécessaires de voyage de Marie-Antoinette

Je te remercie ! L'ensemble est vraiment précieux et joli. Quelle quantité d'ustensiles et de petites fioles en tous genres !
Nous savons donc tout sur l'utilisation de Marie-Antoinette de ce petit flacon d'éther .

Le monde a changé depuis 1953. Cette année-là, André Castelot publie chez Perrin une biographie de Marie-Antoinette. Ses droits d’auteur lui permettent de s’acheter un vaste appartement avenue Foch – grâce à la traduction américaine, il ajoutera à son patrimoine une résidence secondaire près de Giverny. Si Charles-Eloi Vial sort à son tour et chez le même éditeur une remarquable bio de la reine guillotinée, il ne se fait pas d’illusions : "En cas de succès, je pourrai peut-être m’offrir la photo d’un appartement avenue Foch !"
https://www.lexpress.fr/culture/livre/charles-eloi-vial-le-jeune-historien-qui-veut-revolutionner-le-genre-YCWIBEDKN5FYHJJPJKOG4ZKQOA/

Oups, les amis ! ouille ouille ouille !!! Je note une erreur page 492.  

C'est même une énormité.      Elle n'est pas du fait de Charles-Eloi Vial, dont le scrupuleux travail d'enquête autour de Marie-Antoinette tient presque du rapport clinique.     C'est impossible.  C'est bien plutôt une erreur d'imprimerie ou  d'impression, je ne sais pas si c'est le terme approprié.

«   Dans sa lettre du 9 juillet, la reine avoua à Fersen qu'elle venait d'ouvrir de nouvelles négociations Barnave, Duport et Lameth, craignant qu'il ne lui fasse part de sa réprobation : " Plaignez-moi, aimez-moi, et surtout ne me jugez pas dans tout ce que vous me verrez faire qu'après m'avoir entendue. Je mourrais si j'étais un moment désapprouvée par l'être que j'approuve »  294


Note 294 :  Marie-Antoinette à Fersen, 9 juillet 1791, citée par Evelyn Farr, Le Comte de Fersen et Marie-Antoinette ... page 148.  

( Charles-Eloi Vial, Marie-Antoinette )


La citation est  erronée et tronquée.  
Marie-Antoinette écrit :

Je mourrais si j'étais un moment désapprouvée par l'être que j'adore et que je ne cesserai jamais d'adorer.

( Evelyn Farr, Marie-Antoinette et le comte de Fersen, la correspondance secrète ) ... page 148.

Citation contextualisée :




Cette transcription ( sous caviardage    )  qu'Evelyn Farr publie en 2016   est validée mot pour mot par le projet de recherche REX (Recherches sur l’extraction et l’exploitation des tracés sous-jacents dans les manuscrits anciens : application aux lettres de Marie-Antoinette), dont les résultats sont eux-mêmes publiés par Isabelle Aristide-Hastir en 2021.

C'est très regrettable comme erreur.   C'est tellement gros que cela ne peut pas être intentionnel. Une erreur de l'éditeur sans doute.

Mme de Sabran a écrit:
Cette transcription ( sous caviardage    )  qu'Evelyn Farr publie en 2016   est validée mot pour mot par le projet de recherche REX (Recherches sur l’extraction et l’exploitation des tracés sous-jacents dans les manuscrits anciens : application aux lettres de Marie-Antoinette), dont les résultats sont eux-mêmes publiés par Isabelle Aristide-Hastir en 2021.

Evelyn Farr is the best.

Duc d'Ostrogothie a écrit: Une erreur de l'éditeur sans doute.

C'est certain, c'est une bévue de l'éditeur ...   mais qui n'obère en rien la qualité de cette nouvelle biographie particulièrement roborative,  plus de 600 pages tout de même.  Charles-Eloi Vial approfondit le rôle politique de Marie-Antoinette en s'appuyant notamment sur le journal  ( non encore publié )  du duc de Castries et nous livre énormément de détails sur l'influence de la reine dans les affaires. Le leitmotiv politique de la Dauphine était le rappel de Choiseul, celui de la jeune reine est de  défendre l'alliance avec l'Autriche, c'est à dire les vues de Joseph II, et  d'obliger ses proches, quitte à se mêler du choix des ministres.  La politique la passionnait-elle pour autant ?  Il me semble que Mercy n'a pas tort quand il écrit à Joseph :

Paris, le 20 mars 1784
( ... )    La Reine se trouve toujours dans la position la plus favorable du côté de l'entière condescendance que Lui marque le Roi; mais cette princesse use particulièrement de son pouvoir dans ce qui regarde les objets de grâces, et ne l'étend pas autant qu'il serait à désirer sur d'autres matières beaucoup plus essentielles. Elle a peine à s'accoutumer aux affaires. Elle les trouve arides, et il n'y a que son désir de marquer son attachement à V.M. qui puisse Lui faire surmonter quelquefois ses répugnances à tout ce qui tient à la politique; mais comme la Reine a vivement à coeur le maintien de l'alliance et que je Lui représente souvent les objets sous des aspects très noirs, il en résulte le bon effet d'exciter l'attention et même un peu d'activité.

( Correspondance secrète du comte de Mercy-Argenteau avec l'empereur Joseph II et le prince de Kaunitz )

A la Révolution, et même dès 1787 quand Louis XVI s'enfonce dans la dépression, Marie-Antoinette prend les rênes, carrément, elle devient le principal interlocuteur des ministres comme des chefs de la Révolution .  
C'est un cas de force majeure : elle le dit elle-même : Le personnage qui est au-dessus de moi n'est pas en état.

Marie Antoinette frivole, méprisante et infidèle ? Les idées reçues décryptées par Charles-Éloi Vial

Charles-Éloi Vial est conservateur au département des Manuscrits de la Bibliothèque nationale de France. Il est l’auteur d’une nouvelle biographie remarquée de Marie-Antoinette. Pour Historia, il passe au crible des idées reçues sur cette reine entourée de fantasmes.


Marie-Antoinette en grand habit de cour, 1778, par Elisabeth Louise Vigée Le Brun. (Wikimedia Commons)


Par Elise Neyret
Publié le 17 févr. 2024 à 10:01


1. Marie-Antoinette est frivole et dépensière. Elle aime la mode, les jeux, elle est paresseuse
Vrai, au début de sa vie. Marie-Antoinette a effectivement connu une période où elle aimait s’amuser. Pendant son adolescence et jusqu'au début de la vingtaine, elle était soucieuse de la mode et aimait les jeux d'argent. Mais elle est devenue progressivement plus mature. À partir des années 1777-1778, elle sort moins au bal et à l'opéra, notamment car elle a des enfants. Elle diminue ses dépenses et se comporte de manière plus réfléchie, s'intéressant à des sujets plus sérieux. Dès la fin des années 1770, elle s’intéresse aux affaires étrangères, à la négociation des traités, aux mouvements des ambassadeurs. Puis elle se met à suivre les questions intérieures, financières et budgétaires, notamment quand la crise économique éclate. Mais il est déjà trop tard pour ses contemporains, et l’image qu’elle transmet à la postérité est définitivement ternie.

La suite est réservée aux abonnés ...  que c'est irritant !
https://www.historia.fr/personnages-historiques/biographies/marie-antoinette-frivole-meprisante-et-infidele-les-idees-recues-decryptees-par-charles-eloi-vial-2075472

J'ai trouvé deux erreurs dans le livre, mais ce ne sont pas les seules

ROSE BERTIN serait marié à un cuisinier de CATHERINE II - en réalité il s'agit d'un homonyme

FERSEN a quitté la berline à CLAYE S.... en réalité il a quitté la reine au premier relais de BONDY !!!

MARIE ANTOINETTE

MARIE ANTOINETTE a écrit:J'ai trouvé deux erreurs dans le livre, mais ce ne sont pas les seules
ROSE BERTIN serait marié à un cuisinier de CATHERINE II -  en réalité il s'agit d'un homonyme
MARIE ANTOINETTE

Tout à fait d'accord avec vous chère MARIE ANTOINETTE !
Dans cette histoire d'homonymie il y a d'ailleurs une double erreur. Comme indiqué par Catherine II elle-même, la première est que le cuisinier ne se prétendait pas le mari mais le frère de Melle Bertin. L'erreur est humaine mais la seconde est néanmoins plus significative...  il est en effet bien connu et largement documenté que la marchande de modes ne se maria jamais.

[A lire] Marie-Antoinette
Publié le 8 mars 2024

Par Mathieu Soulas




Certes, certes !!!

Si vous aimez les clichés, les raccourcis faciles et les biographies à l’eau de rose, passez votre chemin. Avec son Marie-Antoinette, publié aux éditions Perrin, Charles-Éloi Vial résiste à la tentation d’une histoire romancée, d’une Marie-Antoinette égérie moderne, pour la replacer dans son époque, avec un livre salutaire et bienvenu.

Nous sommes donc en présence d’une biographie aussi rigoureuse que plaisante, exercice d’équilibre toujours délicat et (trop) rarement réussi. On y découvre la figure originale de cette reine finalement méconnue, son rôle politique et diplomatique, sa relation avec son mari, ses enfants et ses amis intimes, dont le fameux Fersen.  Charles-Éloi Vial y révèle une influence sous estimée, notamment sur les différents gouvernement du règne avec les ministères  Maurepas, Turgot ou encore Necker.

C’est donc une Marie-Antoinette non pas toute autre (n’exagérons pas   ) mais singulièrement plus précise qui nous est donné de découvrir. Si les travers réels demeurent, si les aspirations (légitimes, modernes ou superflues) subsistent, elles s’inscrivent dans un échiquier plus subtil et bien moins caricatural.

C’est que sur les 720 pages que contiennent l’ouvrage, Charles-Éloi Vial prend le temps de creuser chaque aspect, pour toucher au plus près la singularité d’un personnage que l’histoire célèbre à défaut de comprendre. Dans cette véritable somme, le lecteur plus pressé s’y retrouvera également, en choisissant des pages et ses sujets.

https://www.widoobiz.com/2024/03/08/a-lire-marie-antoinette/

Charles-Éloi Vial y révèle une influence sous estimée, notamment sur les différents gouvernement du règne avec les ministères Maurepas, Turgot ou encore Necker.

Le rôle politique réel de Marie-Antoinette, c'est sans doute ce qui tranche le plus par rapport aux précédentes biographies. Cette dernière mérite largement les éloges de tous les articles de presse précédemment cités, mais attention: l'auteur n'est pas tendre avec Marie-Antoinette, il ne lui passe rien.

mais attention: l'auteur n'est pas tendre avec Marie-Antoinette, il ne lui passe rien.
Tant mieux. Si c'est pour avoir un bouquin où l'encre devient encens, autant appeler ça "La louange à Marie-Antoinette"... Il est certain que ses choix politiques, quand elle se mêla de ce domaine, peuvent paraître discutables rétrospectivement. Mais elle défendait ce qu'elle estimait être le mieux, suivant ses convictions, qui ne sont pas les nôtres. Sans oublier sa naissance, son orgueil, ses préjugés nobiliaires, son éducation... Elle avait son monde, son schéma de pensée comme Louis XVI avait le sien. Ce qui ne l'exonère pas de ses erreurs ou aveuglements mais il faut replacer ces derniers dans le contexte et dans sa personnalité.

Calonne a écrit:mais attention: l'auteur n'est pas tendre avec Marie-Antoinette, il ne lui passe rien.
Tant mieux. Si c'est pour avoir un bouquin où l'encre devient encens, autant appeler ça "La louange à Marie-Antoinette"...

Cela s’appelle Chère Marie-Antoinette et a déjà été commis par Jean Chalon

Le pire, c'est que j'y ai pensé mais que j'ai pas osé...
Après, c'est la première biographie sur Marie-Antoinette que j'ai lue, donc...

Gouverneur Morris a écrit:

Calonne a écrit:mais attention: l'auteur n'est pas tendre avec Marie-Antoinette, il ne lui passe rien.
Tant mieux. Si c'est pour avoir un bouquin où l'encre devient encens, autant appeler ça "La louange à Marie-Antoinette"...

Cela s’appelle Chère Marie-Antoinette et a déjà été commis par Jean Chalon

J'aime bien Jean Chalon. J'ai eu l'occasion de parler avec lui, de Mme de Polignac comme par hasard.
C'est un monsieur tout à fait charmant.

Calonne a écrit:Le pire, c'est que j'y ai pensé mais que j'ai pas osé...
Après, c'est la première biographie sur Marie-Antoinette que j'ai lue, donc...

Moi aussi. Après le Marie-Antoinette cinématographique de Van Dyke, et Julien Duvivier ( ne l'oublions pas ) qui m'a scotchée ( j'étais très très jeune ) j'ai lu Jean Chalon et puis Castelot... nous sommes nombreux à commencer ainsi.
Et schpounk ! Marie-Antoinette nous subjugue : nous sommes faits !

Je vous propose un bon article d'Ismaël Houdassine qui reflète bien la teneur du livre de C.E. VIal :

Les derniers secrets de Marie-Antoinette

Il y a des ouvrages qui marquent durablement les esprits dès leur publication. Celui de Charles-Éloi Vial en fait partie, par son exemplarité, mais surtout par le phénoménal travail de recherche qu’a accompli l’historien afin d’extraire pour la postérité des aspects nouveaux et inédits concernant la plus iconique des souveraines de France. Marie-Antoinette, morte sous la guillotine le 16 octobre 1793, a fasciné le monde dès sa tragique disparition. On ne compte plus le nombre de livres, de films et de biographies qui lui sont consacrés, notamment la biographie de Stefan Zweig, devenue depuis une référence. L’auteur et conservateur au département des manuscrits de la Bibliothèque nationale de France a donc accompli une véritable gageure en revenant d’une manière admirable sur le malheureux destin de l’épouse de Louis XVI, arrachée très jeune de son Autriche natale et catapultée sans expérience politique dans une monarchie moribonde en fin de parcours.

Pour révéler le vrai visage de Marie-Antoinette, au-delà des masques de l’imaginaire, Charles-Éloi Vial revient aux sources premières en balayant d’un revers de la main les filtres apocryphes, les stéréotypes et les demi-vérités entretenus durant plus de deux siècles par les historiographies et le mythe. L’auteur de 36 ans, à qui l’on doit un portrait de l’impératrice Marie-Louise, fait table rase et repart de zéro en fouillant jusque dans les documents bruts. Son but : restaurer un portrait fidèle de la reine. Il s’intéresse, entre autres, aux manuscrits passés presque inaperçus ou négligés par les historiens, tels le journal de son confesseur, l’abbé Maudoux, ou les papiers du maréchal de Castries, un proche de la souveraine. Leurs témoignages contemporains s’avèrent une mine d’informations qu’il corrobore avec d’autres sources : lettres, documents comptables et articles de presse d’époque.

À son arrivée à Versailles, la descendante des Habsbourg souffre d’une grande solitude intérieure, écartelée qu’elle est entre l’hostilité d’une cour qui considère l’Autrichienne comme une étrangère et un mari qui l’infantilise et la néglige. Le lecteur découvre une jeune reine en total décalage avec son environnement, auquel elle a dû mal à s’acclimater. Elle trouve une porte de sortie à l’ennui qui la dévore dans les jeux d’argent et les divertissements organisés à l’intérieur de son fameux Petit Trianon, des échappatoires qui ternissent durablement son image auprès de la population. L’historien, qui confirme sa liaison amoureuse avec Fersen, note un changement d’attitude dans le comportement de Marie-Antoinette à la naissance du dauphin, en 1778, mais ses actions politiques se heurtent à l’inexpérience. La dernière reine de l’Ancien Régime a souvent été dépeinte comme égoïste, dépensière, insouciante ou frivole. Elle devient sous la plume lumineuse de Charles-Éloi Vial une femme au fort caractère, habitée par une profonde tristesse qui se métamorphosera en courage dans les derniers instants de sa vie.
https://www.ledevoir.com/lire/807795/biographie-derniers-secrets-marie-antoinette

La naissance du Dauphin en 1778 ?!

Belle coquille ! ...   mais de cet article, pas de C.E. Vial. Rassurons-nous !

Gouverneur Morris a écrit:

Calonne a écrit:mais attention: l'auteur n'est pas tendre avec Marie-Antoinette, il ne lui passe rien.
Tant mieux. Si c'est pour avoir un bouquin où l'encre devient encens, autant appeler ça "La louange à Marie-Antoinette"...

Cela s’appelle Chère Marie-Antoinette et a déjà été commis par Jean Chalon

C'est un souci d'impartialité chez l'auteur. C.E. Vial est un historien très scrupuleux.

Gouverneur Morris a écrit:Cela s’appelle Chère Marie-Antoinette et a déjà été commis par Jean Chalon

En françois ultra-contemporain on entendrait des choses comme "profonde empathie", "à l'encre sympathisante" etc etc. Au choix !

Mme de Sabran a écrit:Il y a des ouvrages qui marquent durablement les esprits dès leur publication

Un ouvrage qui enfin.... Dès que possible je me jetterai sur lui ! Au préalable j'aimerais savoir si on y trouve une des dernières recommandations de Marie-Thérèse à Marie-Antoinette (souvenez-vous que vous êtes(née ? ) Allemande -à peu près), et intégrale et dans la langue originelle).
Je ne supporte plus de tomber sur des ouvrages manquant de rigueur, de précision et de tout le reste etc
Merci d'avance si vous pouvez m'éclairer

Lecréateur a écrit:
Un ouvrage qui enfin.... Dès que possible je me jetterai sur lui !

Bonne décision, je vous y encourage.

Lecréateur a écrit:
Au préalable j'aimerais savoir si on y trouve une des dernières recommandations de Marie-Thérèse à Marie-Antoinette (souvenez-vous que vous êtes(née ? ) Allemande -à peu près), et intégrale et dans la langue originelle).

Non, je ne crois pas.

C'est l'immaturité de la jeunesse que l'auteur épingle sévèrement, mais il s'efforce vraiment d'être juste.
Ainsi écrit-il, en toute impartialité :

Elle ( Marie-Antoinette ) n'était pourtant pas la seule à blâmer. Après tout, Louis XVI passait toujours énormément de temps à la chasse ou à lire dans ses cabinets. Malgré les sermons et les conseils de Maurepas, il semblait lui-aussi incapable de vivre en public et d'assumer les devoirs de sa charge. Comme la reine, il fuyait l'étiquette, ce qui explique aussi pourquoi il lui laissait tant de liberté : les deux époux étaient on ne peut plus différents, mais sur ce point au moins, il la comprenait. Le couple royal semblait à l'unisson de son temps, son désir de vie privée n'étant au fond que le prolongement d'une fuite en avant commencée sous Louis XV, affaiblissant peu à peu la monarchie dont le prestige reposait sur la représentation et dont l'apogée avait été le système de cour mis en place par Louis XIV et maintenu de manière inflexible jusqu'à sa mort.

Mme de Sabran a écrit:Bonne décision, je vous y encourage

Merci beaucoup ! Je pense que j'ai dû lire cette recommandation (orale) de l'impératrice à sa fille, dans un livre écrit en français, mais je ne sais plus lequel ! En dehors de ma question précise, je crains de plus en plus d'être victime de livres habilement romancés, c'est pourquoi je vous l'avais posée et leur fait personnellement la chasse. Selon moi, les deux époux royaux non seulement n'étaient pas différents, mais de plus ils se complétaient très bien. Nous ne savons rien de leurs rapports proches, de la teneur de leurs conversations privées etc;je conclurais : ils étaient faits l'un pour l'autre, et tous les deux en avance sur leur temps et en même temps. Selon moi le Roi petit à petit aurait laisser tomber (tout simplement en désuétude) des usages anachroniques (comme toucher les écrouelles par exemple, et bien d'autres). Il passait beaucoup de temps à la chasse ? Rares étaient les souverains qui ne faisaient pas de même. Il lisait beaucoup ? Selon moi il se préparait au futur. Il ne nous reste rien de ce qu'il a pu coucher par écrit à ce sujet, hélas.
Parlant ainsi, je donne certainement l'impression que je me complais, moi aussi, dans l'histoire romancée... mais je m'efforce du moins de ne pas y succomber

Je ne suis pas sûr que Louis XVI aurait abandonné le rituel des écrouelles.
On n'était pas dans l'étiquette là mais dans le sacré : "Le Roi te touche, Dieu te guérit !" et quand on connaît la foi profonde de Louis XVI... Il semble bien que lors de son sacre, il se soumet au rituel scrupuleusement.

Je dirais que Louis XVI et Marie-Antoinette étaient très différents et que c'est peut-être pour ça qu'ils se complétaient, chacun trouvant chez l'autre ce qui lui manquait.
Mais je pense qu'une éventuelle complicité est venue bien tard, avec leurs enfants (qui ont créé un lien très fort entre eux) et avec les prémices de la Révolution, quand ils ont commencé à réaliser que le navire craquait de toutes parts, commençait à prendre l'eau et qu'ils étaient tous les deux dans la même galère.
Par contre, dans les années 1770, je pense qu'ils sont des étrangers l'un pour l'autre, ils ne font que se croiser la plupart du temps et lui se méfie d'elle, sachant très bien qu'elle est manipulée par sa famille autrichienne. Et elle, n'est encore qu'une gamine déracinée perdue dans sa fuite en avant.

Pour la chasse, effectivement, tous les rois chassaient avec assiduité et ça ne les empêchait pas de gérer les affaires du royaume. L'impératrice Marie-Thérèse, dans sa jeunesse, courait les bals et les fêtes toute la nuit mais au matin, elle était prête à discuter des affaires de l'empire avec ses ministres. Un p'tit café Majesté ?

Calonne a écrit:
Je dirais que Louis XVI et Marie-Antoinette étaient très différents et que c'est peut-être pour ça qu'ils se complétaient, chacun trouvant chez l'autre ce qui lui manquait.

Qu'entends-tu par là, cher Calonne? Avant la captivité au Temple, je ne vois pas.