Marie-Caroline d'Autriche, reine de Naples et de Sicile
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LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: La famille royale et les contemporains de Marie-Antoinette :: Sa famille autrichienne
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Re: Marie-Caroline d'Autriche, reine de Naples et de Sicile
Oui, oui, bien sûr !
C'était juste une remarque en passant .
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
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Re: Marie-Caroline d'Autriche, reine de Naples et de Sicile
HB MC !!! 266 ans aujourd'hui
Gouverneur Morris- Messages : 11795
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Vicq d Azir- Messages : 3676
Date d'inscription : 07/11/2014
Age : 76
Localisation : Paris x
Re: Marie-Caroline d'Autriche, reine de Naples et de Sicile
Ce portrait est décevant et exécuté par un artiste de deuxième ordre je trouve.
Dominique Poulin- Messages : 7009
Date d'inscription : 02/01/2014
Vicq d Azir- Messages : 3676
Date d'inscription : 07/11/2014
Age : 76
Localisation : Paris x
Re: Marie-Caroline d'Autriche, reine de Naples et de Sicile
En 2014, nous avions déjà évoqué cette lettre ici :
Lettre de la reine Marie-Caroline à la duchesse de Polignac, juillet 1791
La voici à nouveau proposée en vente aux enchères ; et l'occasion pour moi de la présenter aussi dans ce sujet...
- Marie-Caroline-Charlotte (1752-1814), reine de Naples et des Deux-Siciles
L.A.S. “Charlotte”, [Naples juillet 1791, à la duchesse Yolande de Polignac]
2 pages et demie in-4 (quelques légères déchirures marginales réparées); sous cadre.
Importante lettre historique déplorant l'arrestation de Louis XVI et de sa soeur Marie-Antoinette à Varennes, et leur retour à Paris.
“Ma chere Amie, notre consolation a été de bien courte durée, et le chagrin que nous ressentons ne s'efacera jamais depuis que je sais la fatale arestation l'exécrable entrée a Paris de ma chère et si malheureuse soeur. Je ne puis me remettre, j'ai d'abord pensé a vous et a la part que vous y prendrez ; Grand Dieux comment ces malheurs arivent-ils !
Comment apres avoir, durant une année entière, que trop parlé de cette évasion est-elle si mall concerté exécuté et sans une persone ferme et sure pour les faire passer coute que coute. Une blessure et j'ose dire la mort même étoit préférable à cet avilissant et douloureux retour.
Je crois de sur que ma si malheureuse soeur n'y survivra point, surtout depuis qu'on lui a enlevé son précieux et cher enfant, qui seul la soutenoit en vie ; si je ne vous savois point aussy attachée a sa persone, je ne vous ecrirois point, car j'avoue j'abhore tout ce qui porte le nom françois, voyant que persone ne les a aidés, pourquoi nous at-on flatté de cette fable des prodiges de Mr de BOUILLÉ? J'avoue j'enviois cet home je l'adorois et aurois desiré etre lui, durant les cinque jours, que cette illusion si cruellement detruite a duré.
Je souhaite vivement et crains d'en recevoire des nouvelles. Quel état que celui de ma malheureuse soeur elle n'y survivra point et il est a lui desirer la fin de ses soufrances presentes et encore pires futures. Si vous en savez des nouvelles vous m'obligerez infiniment de m'en donner. Car yci par tous ces papiers publiques on sait mille sorte de contradictions.
Mon cher mary est penetré de ces horreurs envers son cousin et belle soeur, et de ce manque de tous égard envers la Souveraineté; il est resolue et déterminé et en a fait part au vertueux Chef l'Empereur de prendre tous les moyens et le suivre s'unir a lui en tout pour venger reparer et s'il se peut sauver les malheureux Princes”...
Elle termine avec des compliments à ses enfants et se réjouit : “Heureusement le duc de Guiche [gendre de Mme de Polignac], qu'on avoit nomé, n'etoit point entre ces trois victimes, mais l'avoir nomé prouve qu'on rend justice aux sentimens qu'il a si bien temoigné”...
Provenance : Archives Yolande de Polignac (1er février 1877, n° 20) ; puis collections Marcel Plantevignes (Versailles, 8 mars 1977, n° 23), et Claude de Flers (Femmes, 18-19 novembre 2014, n° 336).
* Source et infos complémentaires : Thierry de Maigret MDV - Vente Collection Amaury Taittinger, Souvenirs historiques, le 24 juin 2019
Lettre de la reine Marie-Caroline à la duchesse de Polignac, juillet 1791
La voici à nouveau proposée en vente aux enchères ; et l'occasion pour moi de la présenter aussi dans ce sujet...
- Marie-Caroline-Charlotte (1752-1814), reine de Naples et des Deux-Siciles
L.A.S. “Charlotte”, [Naples juillet 1791, à la duchesse Yolande de Polignac]
2 pages et demie in-4 (quelques légères déchirures marginales réparées); sous cadre.
Importante lettre historique déplorant l'arrestation de Louis XVI et de sa soeur Marie-Antoinette à Varennes, et leur retour à Paris.
“Ma chere Amie, notre consolation a été de bien courte durée, et le chagrin que nous ressentons ne s'efacera jamais depuis que je sais la fatale arestation l'exécrable entrée a Paris de ma chère et si malheureuse soeur. Je ne puis me remettre, j'ai d'abord pensé a vous et a la part que vous y prendrez ; Grand Dieux comment ces malheurs arivent-ils !
Comment apres avoir, durant une année entière, que trop parlé de cette évasion est-elle si mall concerté exécuté et sans une persone ferme et sure pour les faire passer coute que coute. Une blessure et j'ose dire la mort même étoit préférable à cet avilissant et douloureux retour.
Je crois de sur que ma si malheureuse soeur n'y survivra point, surtout depuis qu'on lui a enlevé son précieux et cher enfant, qui seul la soutenoit en vie ; si je ne vous savois point aussy attachée a sa persone, je ne vous ecrirois point, car j'avoue j'abhore tout ce qui porte le nom françois, voyant que persone ne les a aidés, pourquoi nous at-on flatté de cette fable des prodiges de Mr de BOUILLÉ? J'avoue j'enviois cet home je l'adorois et aurois desiré etre lui, durant les cinque jours, que cette illusion si cruellement detruite a duré.
Je souhaite vivement et crains d'en recevoire des nouvelles. Quel état que celui de ma malheureuse soeur elle n'y survivra point et il est a lui desirer la fin de ses soufrances presentes et encore pires futures. Si vous en savez des nouvelles vous m'obligerez infiniment de m'en donner. Car yci par tous ces papiers publiques on sait mille sorte de contradictions.
Mon cher mary est penetré de ces horreurs envers son cousin et belle soeur, et de ce manque de tous égard envers la Souveraineté; il est resolue et déterminé et en a fait part au vertueux Chef l'Empereur de prendre tous les moyens et le suivre s'unir a lui en tout pour venger reparer et s'il se peut sauver les malheureux Princes”...
Elle termine avec des compliments à ses enfants et se réjouit : “Heureusement le duc de Guiche [gendre de Mme de Polignac], qu'on avoit nomé, n'etoit point entre ces trois victimes, mais l'avoir nomé prouve qu'on rend justice aux sentimens qu'il a si bien temoigné”...
Provenance : Archives Yolande de Polignac (1er février 1877, n° 20) ; puis collections Marcel Plantevignes (Versailles, 8 mars 1977, n° 23), et Claude de Flers (Femmes, 18-19 novembre 2014, n° 336).
* Source et infos complémentaires : Thierry de Maigret MDV - Vente Collection Amaury Taittinger, Souvenirs historiques, le 24 juin 2019
La nuit, la neige- Messages : 18132
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Gouverneur Morris- Messages : 11795
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Re: Marie-Caroline d'Autriche, reine de Naples et de Sicile
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Marie-Caroline d'Autriche, reine de Naples et de Sicile
Ces photos mettent en comparaison l'ingénieux système du pupitre mécanique de la reine Marie-Caroline avec la roue du moulin du Petit Trianon de sa soeur...
Table que nous évoquons notamment ici : Marie-Caroline à Naples, le Palais royal Caserte
Table que nous évoquons notamment ici : Marie-Caroline à Naples, le Palais royal Caserte
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Marie-Caroline d'Autriche, reine de Naples et de Sicile
Oui, merci, c'est aussi ce que j'ai pensé !La nuit, la neige a écrit:Ces photos mettent en comparaison l'ingénieux système du pupitre mécanique de la reine Marie-Caroline avec la roue du moulin du Petit Trianon de sa soeur...
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Localisation : l'Ouest sauvage
marie caroline
https://ecampania.it/event/reggia-caserta-in-mostra-il-piccolo-principe-di-sammartino/#:~:text=Sar%C3%A0%20esposta%20al%20pubblico%20dal,nei%20depositi%20della%20Reggia%20nei
Bonjour a tous. Je voulais souligner que du 27 mai au 11 septembre 2022, il y aura une belle exposition au Palais Royal de Caserta, dans laquelle, entre autres, une statue de Giuseppe Sammartino, représentant le fils aîné de Maria Carolina et Ferdinand IV de Bourbon Naples. L'enfant, Carlo Tito, duc de Calabre, est mort à l'âge de trois ans de la variole en 1778.
Bonjour a tous. Je voulais souligner que du 27 mai au 11 septembre 2022, il y aura une belle exposition au Palais Royal de Caserta, dans laquelle, entre autres, une statue de Giuseppe Sammartino, représentant le fils aîné de Maria Carolina et Ferdinand IV de Bourbon Naples. L'enfant, Carlo Tito, duc de Calabre, est mort à l'âge de trois ans de la variole en 1778.
Alessandra- Messages : 35
Date d'inscription : 09/05/2022
Re: Marie-Caroline d'Autriche, reine de Naples et de Sicile
Merci pour cette annonce, Alessandra...
On a du mal à croire que cette sculpture, grandeur nature, fut redécouverte en...2021 seulement, dans les réserves du Palais Royal !
Il piccolo Principe, Carlo Tito di Borbone
Giuseppe Samartino
c. 1775
Image : Il Mattino
Pour rappel,
Charles de Naples et de Sicile (4 janvier 1775 – 17 décembre 1778) duc de Calabre, prince héréditaire de Naples, était le premier fils de Marie-Caroline et du roi Ferdinand
Sa naissance permit à sa mère d'entrer au Conseil d'État, ce qui était une des clauses du contrat de mariage de ses parents.
L'enfant meurt de la variole en 1778, à l'âge de trois ans.
Charles, prince de Naples et de Sicile
Anonyme, 18e siècle
Image : Österreichische Nationalbibliothek
Ferdinand IV Naples and Sicily and Archduchess Maria Karoline with their children
Carlo Marsigli
Image : Bundesmobilienverwaltung. Federal Administration of Moveables / Tina King
On a du mal à croire que cette sculpture, grandeur nature, fut redécouverte en...2021 seulement, dans les réserves du Palais Royal !
Il piccolo Principe, Carlo Tito di Borbone
Giuseppe Samartino
c. 1775
Image : Il Mattino
Pour rappel,
Charles de Naples et de Sicile (4 janvier 1775 – 17 décembre 1778) duc de Calabre, prince héréditaire de Naples, était le premier fils de Marie-Caroline et du roi Ferdinand
Sa naissance permit à sa mère d'entrer au Conseil d'État, ce qui était une des clauses du contrat de mariage de ses parents.
L'enfant meurt de la variole en 1778, à l'âge de trois ans.
Charles, prince de Naples et de Sicile
Anonyme, 18e siècle
Image : Österreichische Nationalbibliothek
Ferdinand IV Naples and Sicily and Archduchess Maria Karoline with their children
Carlo Marsigli
Image : Bundesmobilienverwaltung. Federal Administration of Moveables / Tina King
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Marie-Caroline d'Autriche, reine de Naples et de Sicile
Bonsoir LNLN. Malheureusement, les musées italiens ne savent souvent pas comment valoriser leurs trésors. La statue du Duc de Calabria fut inscrite dans les listes du Palais Royal de Caserta jusqu'en 1879, mais considérée comme disparue. L'année dernière, il a été retrouvé et restauré.
Alessandra- Messages : 35
Date d'inscription : 09/05/2022
Re: Marie-Caroline d'Autriche, reine de Naples et de Sicile
Oui, je l'ai souvent remarqué lors de mes visites dans votre beau pays, si riche d'oeuvres artistiques en tous genres !Alessandra a écrit: Malheureusement, les musées italiens ne savent souvent pas comment valoriser leurs trésors.
Mieux vaut tard que jamais !Alessandra a écrit:
La statue du Duc de Calabria fut inscrite dans les listes du Palais Royal de Caserta jusqu'en 1879, mais considérée comme disparue. L'année dernière, il a été retrouvé et restauré.
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Marie-Caroline d'Autriche, reine de Naples et de Sicile
Chers amis,
J'ai écouté une émission de radio intéressante sur La Reine de Naples Marie Caroline, où l'écrivain Evelyne Lever parle également d'elle.
Puis-je le lier ici?
Au cœur de l'histoire : Marie-Caroline de Naples, ennemie de la Révolution (Franck Ferrand)
Leos
J'ai écouté une émission de radio intéressante sur La Reine de Naples Marie Caroline, où l'écrivain Evelyne Lever parle également d'elle.
Puis-je le lier ici?
Au cœur de l'histoire : Marie-Caroline de Naples, ennemie de la Révolution (Franck Ferrand)
Leos
Leos- Messages : 794
Date d'inscription : 29/12/2013
Age : 54
Localisation : Zlin, Tcheque
Re: Marie-Caroline d'Autriche, reine de Naples et de Sicile
Il s'agit d'une rediffusion, nous avions signalé cet épisode dans ce sujet. A écouter, si ce n'était déjà fait : une émission intéressante !
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Marie-Caroline d'Autriche, reine de Naples et de Sicile
oui .. je l'ai raté c'était en juin de l'année dernière
mais il est possible actualement de le rejouer..
Leos
mais il est possible actualement de le rejouer..
Leos
Leos- Messages : 794
Date d'inscription : 29/12/2013
Age : 54
Localisation : Zlin, Tcheque
Re: Marie-Caroline d'Autriche, reine de Naples et de Sicile
Cette miniature rappelle la peine de Marie-Caroline à l'annonce de l'exécution de sa soeur, ici illustrée sous la forme d'un buste voilé sur un piédestal aux initiales MA couronnées :
Marie-Caroline, reine de Naples et de Sicile (1752-1814)
Eduard Ströhling (1768-1826)
1793
Hofburg, Vienne
15,8 x 12,8 cm
Image : Österreichischen Nationalbibliothek
Marie-Caroline, reine de Naples et de Sicile (1752-1814)
Eduard Ströhling (1768-1826)
1793
Hofburg, Vienne
15,8 x 12,8 cm
Image : Österreichischen Nationalbibliothek
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Marie-Caroline d'Autriche, reine de Naples et de Sicile
Un M. de Bressac, originaire du Calvados, était entré dès l'année 1772 dans l'armée du roi de Naples. Il sera promu lieutenant-colonel en 1796. Nous l'avons croisé, cet homme, dans les Mémoires de Mme Campan. En effet, Marie-Caroline l'avait envoyé à Versailles, en 1787, avec une mission secrète relative à un projet de mariage entre son fils, le prince héréditaire, et Madame, fille de Louis XVI...
Au mois d'Août 1793, nous trouvons ce M. de Bressac s'efforçant de détruire dans l'esprit de la reine de Naples, les impressions défavorables qu'on lui avait données sur le feu roi, la reine et le baron de Breteuil; il y est parvenu et je vis, note Fersen dans son journal intime, une lettre très bien faite qu'elle lui écrivait à ce sujet : elle parle avec justesse des différentes puissances de l'Europe et de leur conduite, qu'elle blâme; elle représente l'empereur Léopold comme un homme faible, mais qui désirait sincèrement d'aider sa soeur et son beau-frère, qui détestait les princes et les émigrés, mais qui s'était trouvé entraîné à les voir en Italie et à Pillnitz; il avait fait le voeu de ne pas faire de conquêtes et l'aurait tenu. Elle parle du jeune François comme d'un jeune-homme mené par ses entour, et de Thugut comme d'un ministre plus économe qu'éclairé.
Elle le prie de lui indiquer ce qu'elle pourrait faire pour sa soeur, qu'elle le fera, et finit par désirer que, si elle est assez heureuse pour être libre avec son fils, on lui conseille de ne pas se charger de régence, mais d'en laisser le pénible fardeau à Monsieur et de se borner à être bonne mère et à faire le bien, car la régence ne lui ferait que des ennemis. La lettre est très bien faite.
( Extraits des papiers du grand maréchal de Suède, comte Jean Axel de Fersen publiés par son petit-neveu le baron R.M. de Klinckowström, colonel suédois. )
Au mois d'Août 1793, nous trouvons ce M. de Bressac s'efforçant de détruire dans l'esprit de la reine de Naples, les impressions défavorables qu'on lui avait données sur le feu roi, la reine et le baron de Breteuil; il y est parvenu et je vis, note Fersen dans son journal intime, une lettre très bien faite qu'elle lui écrivait à ce sujet : elle parle avec justesse des différentes puissances de l'Europe et de leur conduite, qu'elle blâme; elle représente l'empereur Léopold comme un homme faible, mais qui désirait sincèrement d'aider sa soeur et son beau-frère, qui détestait les princes et les émigrés, mais qui s'était trouvé entraîné à les voir en Italie et à Pillnitz; il avait fait le voeu de ne pas faire de conquêtes et l'aurait tenu. Elle parle du jeune François comme d'un jeune-homme mené par ses entour, et de Thugut comme d'un ministre plus économe qu'éclairé.
Elle le prie de lui indiquer ce qu'elle pourrait faire pour sa soeur, qu'elle le fera, et finit par désirer que, si elle est assez heureuse pour être libre avec son fils, on lui conseille de ne pas se charger de régence, mais d'en laisser le pénible fardeau à Monsieur et de se borner à être bonne mère et à faire le bien, car la régence ne lui ferait que des ennemis. La lettre est très bien faite.
( Extraits des papiers du grand maréchal de Suède, comte Jean Axel de Fersen publiés par son petit-neveu le baron R.M. de Klinckowström, colonel suédois. )
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
XXXXX
Certes ! Nelson sauva la vie de Marie-Caroline et sa famille en les emmenant de Naples vers Messine, au cours d’un voyage qui fut le plus éprouvant et le plus épouvantable tant pour l’équipage, dont Nelson lui-même, que pour les voyageurs. Le petit prince Albert était mort pendant le voyage. Ce fut vraiment une traversée digne d’une superproduction cinématographique en technicolor ! Qui n’en a pas entendu parler ?
Ce sauvetage, pourrait-on dire, fut la version destinée au public amateur de sensations très fortes, mais au total la réalité de ce deuxième séjour en Sicile, pour la famille royale, tenait bien plus d’une assignation forcée à résidence, avec des troupes anglaises campant dans l’île, et cela dura jusqu’au départ de la reine pour son dernier voyage, à travers la Méditerranée, durant huit mois, pour enfin atteindre Vienne en 1814.
Elle avait été embarquée presque de force, comme un panier de linge sale, par les autorités anglaises qui ne pouvaient plus la tolérer et encore moins la supporter tant cette reine, à laquelle elles ne concédaient, et du bout des lèvres, que le titre de reine de Sicile, les avait exaspérées. Tout cet espace de temps, depuis la départ de Naples vers la Sicile à bord du vaisseau amiral anglais jusque l’expulsion de la reine… vers son pays natal, avait vu les deux royaumes (Naples et Sicile) agités par des remous militaires et diplomatiques à répétition...dont le moteur était souvent la reine qui combattait sur tous les fronts : renforcer la révolte contre l’occupant français à Naples, s’opposer par tous les moyens possibles (mais lesquels ?!) à Bonaparte, soutenir la résistance acharnée en Calabre…. contre presque tout le monde (sic !), s’opposer à la main-mise anglaise presque sur tout (très tatillonne…. et allant même jusqu’à vouloir imposer une constitution politique de son crû, alors qu'il n'y avait que deux ou trois farfelus dans tout le royaume pour s'intéresser à de pareilles choses !).
Il est vrai que la reine avait une force de caractère invraisemblable, qui a dû exaspérer beaucoup de ses interlocuteurs. Le roi a souvent subi la critique des historiens, tant il paraît à la traîne de la reine, mais cela lui a plus d’une fois réussi dans les débats orageux avec l’administration anglaise d’une part et son épouse de l’autre, comme si tous deux étaient complices pour mystifier l’ambassadeur anglais et l’armée anglaise.
Le roi avait une qualité : c’était un était un père attentionné. Lui, comme la reine, avait consenti au mariage de leur fille Marie-Amélie avec le duc d’Orléans (le futur roi Louis-Philippe). Après quelques mois d’absence, le prince était revenu à la Cour de Palerme, mais entretemps des voix s’étaient un peu élevées contre ce futur mariage. Le consentement de la reine n’avait pas fléchi : lors de la première rencontre avec le prince, elle l’avait sondé, les yeux dans les yeux, et en quelques secondes elle s’était déterminée sans barguigner: «oui !» Le roi manifestait maintenant quelques légères petites réticences, mais il aimait sa fille… mais elle connaissait son père… et l’aimait tout autant ! Coup de théâtre : décidée à épouser le prince, elle menaça de prendre le voile si on prétendait l’en empêcher. Le roi, bouleversé, la serra dans ses bras, la priant d’avoir confiance en lui… et le 25 novembre 1809 ils se marièrent à Palerme… ils furent heureux… et eurent de nombreux enfants !
Avant de s’embarquer — non : d’être embarquée — vers Vienne, la reine avait élevé une protestation diplomatique en règle contre tout ce que lui avait infligé le gouvernement anglais. Ce texte force le respect, de plus c’est un beau texte ! J'y applaudis. Elle avait fait beaucoup de dettes que le gouvernement de Sa Majesté Britannique allait devoir acquitter….mais cela n’avait-il pas permis à ce gouvernement de faire la connaissance d’une personne inoubliable ?!
Lecréateur- Messages : 1712
Date d'inscription : 01/06/2021
Localisation : Comté d'Enghien et Livonie
Re: Marie-Caroline d'Autriche, reine de Naples et de Sicile
Lecréateur a écrit:Nelson sauva la vie de Marie-Caroline et sa famille en les emmenant de Naples vers Messine, au cours d’un voyage qui fut le plus éprouvant et le plus épouvantable tant pour l’équipage, dont Nelson lui-même, que pour les voyageurs. Le petit prince Albert était mort pendant le voyage. Ce fut vraiment une traversée digne d’une superproduction cinématographique en technicolor ! Qui n’en a pas entendu parler ?
Ce sauvetage, pourrait-on dire, fut la version destinée au public amateur de sensations très fortes, mais au total la réalité de ce deuxième séjour en Sicile, pour la famille royale, tenait bien plus d’une assignation forcée à résidence, avec des troupes anglaises campant dans l’île, et cela dura jusqu’au départ de la reine pour son dernier voyage, à travers la Méditerranée, durant huit mois, pour enfin atteindre Vienne en 1814.
Précisons que Nelson organise l'évacuation de la famille royale en décembre 1798. Il s'agit du premier exil en Sicile pour Marie-Caroline.
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
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