Notre Jeu de l'été !

Oh, ce n'est pas grave, cher ami. Ne vous bousculez surtout pas pour autant !

La nouvelle énigme est  donc toujours bien celle-ci : «quel prince du sang fut titré duc d'Albret ?»
Enfin.....
Voyons les réponses !
Gouverneur Morris frappa le grand coup qui débloqua les hostilités: il comprit l’importance du recours à Corneille et aussitôt il ajusta le tir : Nicolas de France,duc d‘Orléans, deuxième fils d‘Henri IV (et non de Louis XIII ! ce n’est pas grave, cela arrive à tout le monde de rater une marche, même en généalogie !). Peu après son décès, Gaston, son frère puiné, perdit son titre de duc d’Anjou pour reprendre celui de Nicolas selon un jeu de chaises ducales qui se répéta presque à chaque génération de la maison capétienne depuis le tout début, avec toujours les apanages les plus respectés, les plus prisés et  les plus recherchés. Une des règles d’or de l’ancienne France, c’était de toujours marcher sur les traces des anciens… des anciens les plus ancestraux ! A côté de ces poids lourds, des titres comme l’Albret ne faisaient pas du tout du tout le poids; ça faisait parvenu, presque croquant de bas étage, sinon bandit de grand chemin; il n’y a qu’à détailler les exploits des Albret au cours de leur histoire ! Et de toute façon, Nicolas fut titré duc d’Orléans dès sa naissance, il était dès lors,selon la logique et la déontologie capétiennes, impossible de le faire dégringoler dans l’échelle des valeurs
Aucun des fils de Louis-Philippe n’aurait même pu y penser.
Le cas de Gaston d’Orléans vient d’être réglé lui aussi.
Pour le cas du duc de Bouillon évoqué par Mme de Sabran, impossible. Même si Henri IV n’appréciait que peu la smala des  Condé, parfois pas irréprochables, il aurait pu dire : «ces princes sont malgré tout de notre sang, que diable ! Ils nous sont indispensables pour affermir la dynastie ! De là à faire  des courbettes devant des princes étrangers pour gonfler ses rangs… non mais…. vous n’y pensez pas».
Dominique Jamin fait à juste titre remarquer que «la seigneurie d'Albret appartenait à la famille de la mère de Henri IV, Jeanne d'Albret. Elle fut donc transmise par héritage dans celle des Bourbons, Rois de Navarre»…. mais il aurait dû préciser que, en toute logique, elle ne pouvait être transmise qu’aux seuls descendants d’Antoine de Bourbon, duc de Vendôme. Pour les autres frères de cet Antoine, dont Louis de Bourbon, prince de Condé (tige du rameau des Condé) : rien à attendre de leur belle-soeur Jeanne d’Albret ! Exit l’héritage navarrais et tout et tout ! Eh bien non, Dominique avait raison… en ce sens qu’il a simplement omis de préciser que certes l’Albret avait appartenu à la famille de Jeanne d’Albret, mais que — nuance capitale — l’Albret était situé dans le royaume de France et non dans celui (même s’il était réduit à presque rien) de Navarre ! Ce qui changeait tout : en France régnait la loi salique, mais en Navarre non ! Donc la reine de Navarre régnait dans un pays ne reconnaissant pas la loi salique, mais en même temps elle possédait une terre située…. en France, pays soumis à la loi salique, dont elle-même était la reine (certes par mariage, mais c’était un fait inébranlable  ! )
Au passage je me permets de faire remarque qu’à plusieurs moments de notre histoire il y eut des tentatives d’unir la Navarre à la France (par exemple, entre autres, à l’époque des trois derniers rois capétiens), et à chaque fois nos rois «hexagonaux» se sont cassés les dents sur cet attendu qu’ils n’avaient pas vu venir «… oui… mais la Navarre...la loi salique etc...» et patatras tous les stratagèmes concoctés pour unir les deux pays se sont effondrés ou ont entrainé des guerres. D’ailleurs nos rois Bourbons d’Espagne, tout aussi hexagonaux que leurs lointains prédécesseurs, ont fait la même erreur : «la loi…. la même pour tous, kwa…. — Oui mais pas cette autre loi qui n’est pas celle de nos régions) = (toute l’Hispanie !).Cette question de la loi salique que les Bourbons ont voulu imposer à l’Espagne fut, d’une manière ou d’une autre et souvent par des détours, le moteur principal des guerres civiles qui ont ensanglanté l’Espagne pendant tout le XIX siècle.


Gouverneur Morris est revenu à la charge avec «Un Conti ? Un bâtard de Henri IV ?» Pourquoi pas…. mais ce fut vite balayé :  les Conti ne sont qu’un  sous-rameau  supplémentaire des Condé, bref : des Condé de l’étage inférieur ! «Un bâtard de Henri IV ?» Cela aurait eu encore moins de chance de réussir. On imagine bien la réaction d’Henri IV : mêler cela au sang de Saint Louis, pilier de notre Maison, alors qu’elle encore en train d’essayer de s’établir…. c’est du suicide !» Il est étonnant de constater comme le futur Henri IV de France, déjà du temps de sa royauté navarraise, défendait les intérêts, l’honneur et tout le reste du clan Bourbon (c’est-à-dire tous les frères et soeurs de son père Antoine, et leur descendance, et ils étaient nombreux).

Je reviens sur ce que j’avais dit à Mme de Sabran au sujet du tour de passe-passe en faveur de la maison de La Tour d’Auvergne (en1651). C’était excellemment bien goupillé de la part de Louis XIV, car il faisait d’une pierre deux coups: d’une part il cédait l’Albret au duc de Bouillon, cadet des La Tour d’Auvergne, qui était une famille toute française… mais en réalité il ne cédait rien du tout, car l’Albret avait été vraiment «uni» à la Couronne de France, c’est-à-dire vraiment annexé par la France en 1607 à la suite de l’accession de Henri IV au trône de France. Il était évident pour toute l’Europe que cette terre de Bouillon ne serait jamais cédée à un véritable «prince étranger». Par contre, il était tout autant évident pour l’Europe que Louis XIV tenterait de mettre la main sur cette terre, et c’est ce qui allait se réaliser !
Voilà pour la part de la monarchie française
Pour ce qui est de la part de la maison de Bourbon, elle n’était pas perdue de vue : l’Albret avait été cédé à la maison de La  Tour d’Auvergne, mais cela n’avait vraiment aucune importance ! Le «truc» était connu depuis des siècles : la terre restait dans la famille qui l’avait soit conquise, soit échangée,soit même reçue, mais l’ancien propriétaire voulait quand même rester lié d’une manière ou d’une autre à la terre des ancêtres, au moins rester arrimé au nom ancestral. Pour cela on concluait un véritable traité avec le nouveau propriétaire de la terre, qui s’engageait à ne plus utiliser du tout l’ancien nom, qui serait désormais la propriété exclusive de l’ancien propriétaire. Ce genre d’accord entre gens quand même bien nés et nobles pouvait aboutir à un accord  totalement à l’amiable : le nom originel serait partagé entre les deux parties, tout simplement !
Le clan Bourbon voulut quand même faire une faveur assez marquée à sa branchette Condé : rien de plus simple,  un nom ancestral libre (justement Albret) s’était toujours trouvé associé aux autres duchés dont les Condé étaient titulaires, il avait été érigé en duché-pairie en 1556 par Henri II en faveur d’Antoine de Bourbon et de Jeanne d’Albret et —  avantage appréciable surpassant les autres—  il remontait assez loin dans les ancêtres ancestraux ! Toujours ce désir ou ce besoin d’être au plus près des ancêtres.
Au passage il le titre de duc d ‘Albret (perdu dans l’ensemble des autres titulatures comme de coutume : Enghien, Châteauroux etc) échut en effet à Henri ll de Bourbon-Condé  (clin d’oeuil à Dominique Jamin !) mais il n’alla pas plus loin (ce qui est étrange) que son fil sHenri-Jules, titré duc d’Albret jusqu’en 1646, duc d’Enghien jusqu’en 1686
et depuis lors prince de Condé comme il se devait. C’est le premier — et le dernier ! — dont la titulature complète était ainsi mentionnée. Pourquoi ce privilège ? Je ne sais pas ! Si quelqu’un ici pouvait nous en expliquer la raison, merci ! Ce prince de Condé fut donc le seul de sa branche à être titré nommément duc d’Albret.

C'est Saint-Simon, cher Créateur, qui m'a inspiré le nom de Emmanuel Théodose.  
Comme voici :  

La « princerie » des Bouillons et des Rohans crée des monstres    : des souverains régnicoles ; et de cette impossibilité ontologique — « [d]evenir par être ce que par être on ne peut devenir » (M, IV, 832) — découle la félonie, un prince souverain ne pouvant demeurer simple et loyal sujet du roi.

Ainsi en fut-il d’Emmanuel Théodose (1643-1715), troisième fils du duc de Bouillon mais véritable enfant de la chimère. D’abord titré duc d’Albret, protégé par son oncle le grand Turenne, il fut destiné à l’Église, reçut l’abbaye de Tournus, fut élevé au cardinalat à vingt-six ans (1669) puis à la charge de grand aumônier de France (1671), qui emportait avec elle celle de commandeur de l’Ordre du Saint-Esprit. On lui donna les riches abbayes de Cluny, de Saint-Ouen de Rouen, de Saint-Waast d’Arras, de Saint-Martin de Pontoise et de Vicoigne ; il fut encore chanoine de Strasbourg et grand prévôt de Liège. Rapidement parvenu au comble de la faveur, « il ne put être surpassé en orgueil que par Lucifer » (M, V, 180) : « [n]ul homme si heureux pour ce monde, s’il avait bien voulu se contenter d’un bonheur aussi accompli » (M, V, 175), mais « toujours plein d’un monde de vues obliques » (M, VIII, 245), il ne cessa d’entreprendre contre chacun, et contre le roi même. Ambassadeur à Rome, et ayant obtenu pour son neveu l’abbé d’Auvergne la coadjutorerie de Cluny, il tenta de le faire cardinal en manipulant à la fois le pape et le roi, puis de le faire nommer coadjuteur de Strasbourg contre la volonté de Louis XIV (1700), mettant « tous les obstacles qu’il [pouvait] aux bulles que le Roi demandait » (M, I, 714) pour l’abbé de Soubise, auquel on destinait cet évêché, et lui écrivant lettre sur lettre.

https://www.erudit.org/fr/revues/etudfr/2009-v45-n2-etudfr3335/037847ar/

Bon bah entre Condé et ce Bouillon, moi, je suis dans le potage...

Qui donc cherchions-nous finalement ? Et qui a gagné ?

En attendant de savoir, je me permets de soumettre à votre sagacité cette énigme.

Quel est le lien entre :


cliché Internet

Et :


cliché personnel

Y a-t-il un rapport avec le duc de Malborough ?

Cher Créateur, nous brûlons de découvrir quel mystérieux duc d'Albret joue à cache-cache avec nous !!!

La question était simple : «quel prince du sang fut titré duc d'Albret ?» La réponse était : "Henri-Jules de Bourbon, duc d'Albret (de sa naissance à l'age de quatre ans !). Il était le fils du Grand Condé. Wikipédia dit qu'il fut titré duc d'Enghien jusqu'à la mort de son père, ce qui est une erreur, ne tenant donc pas compte des quatre premières années de ce petit duc d'Albret qui peut-être ou probablement, plus tard, oublia qu'il avait été ainsi titré dans sa prime jeunesse! Et puisque vous avez été le premier à ouvrir le feu grâce à Corneille, c'est vous qui avez gagné ! Bravissimo !

Encore un autre duc d'Albret ?! Sûrement, un imposteur

Le "cliché internet", ne serait-ce pas vers Sisteron ou pas loin ?

Lecréateur a écrit:
La question était simple : «quel prince du sang fut titré duc d'Albret ?» La réponse était : "Henri-Jules de Bourbon, duc d'Albret (de sa naissance à l'age de quatre ans !). Il était le fils du Grand Condé.

Ah ben d'accord, merci !

Mme de Sabran a écrit:Y a-t-il un rapport avec le duc de Malborough ?

Non

Lecréateur a écrit:Le "cliché internet", ne serait-ce pas vers Sisteron ou pas loin ?

Non mais indice : le premier cliché représente Fort-L'Ecluse, vous pouvez ainsi vous concentrez sur le lien

Je sèche lamentablement ...

Cherchez du côté des architectes

... du côté de Jean Claude Eléonore Le Michaud d’Arçon ?

Mme de Sabran a écrit:... du côté de Jean Claude Eléonore Le Michaud d’Arçon ?

No, de François-Nicolas-Benoît Haxo d'une part (architecte du fort haut de Fort l'Ecluse) et...

... Mique, dont il est le neveu ?

Voilà, bravo

Merci, mon cher Momo ! Le monde est tout petit ...
Ainsi donc, je prends la main ?!!
...   et voici la nouvelle énigme :

Elle était de maintenant et lui d'avant-hier.   Qui sont-ils

La Maintenon et Marigny-Vandières

Et pouf ! tu reprends la main !

Je te la rends à mon tour, n'ayant pas d'autre énigme sous la main

Soit !
Ca dépote, ça dépote !!! .

A Paris, le 14 décembre 1790, à quelle " honteuse " survivance féodale ( ) la Révolution s'attaque-t-elle, par la voie de la presse

Gageons que la réponse se trouve chez Loustallot

Gouverneur Morris a écrit:
Gageons que la réponse se trouve chez Loustallot

Pas exactement Loustallot, mais tu chauffes.

Dans La Chronique de la Révolution ?