Papiers peints de rêve au XVIIIe siècle

Et voici, toujours dimanche dernier au musée des Arts décoratifs, le Jardin d'Armide  ...  
Ah, que j'aime !!!  

Ce sont des papiers peints Éléonore ? En tout cas, c'est très beau.

Oui, chère Trianon, c'est un papier peint panoramique ( énorme ) imprimé à la planche !
Mais Renaud dans le jardin d'Armide, de Fragonard, est un tableau .

C'est qui ça, Armide ? Une copine à vous, Eléo ?

Armide est la copine de Renaud pas d'Eléo ...

... une histoire qui se tasse !

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Et, toujours aux Arts décoratifs , voici en papier peint traité en grisaille,  le sempiternel mythe d'Eros et Psyché !  

 

Magnifique !
Merci...

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TONTISSE, papier de tenture

Le procédé du « veloutage » qui permet d'obtenir les papiers « tontisses » est toujours en usage. Il consiste à saupoudrer d'une manière égale, avec des hachures d'étoffes et des poudres colorées, des toiles ou des papiers sur lesquels on imprime au préalable, au moyen de bois gravés ou de cylindres, un mordant incolore sur lequel se fixent les poussières de « tontures ». Ainsi apprêtés, tissus et papiers imitent tapisseries et riches étoffes. Cette technique, dont l'usage est attesté à Nuremberg vers 1470, s'appliquera avec beaucoup d'imperfection à des tentures murales dès le XVIe siècle, en Angleterre, aux Pays-Bas, en Allemagne et en France. Au début du XVIIe siècle, Le François, à Rouen, et Lanyer, en Angleterre, font progresser un genre qui s'épanouit en Angleterre à la fin du siècle et dans la première moitié du XVIIIe siècle. À cette époque, les imitations de broderies, de damas et de velours anglais (flock papers) sont introduites un peu partout et jusqu'en Amérique. En France, elles trouvent leur emploi à Versailles et dans les châteaux. Jean-Baptiste Réveillon commencera sa carrière en apprenant à les poser sur des toiles tendues sur des châssis, puis à les copier, à sa manière. Cependant, à peine ont-ils commencé à régner que les papiers dits tontisses, ou veloutés, ou floqués, ou soufflés se voient préférer les papiers peints à la détrempe dont Réveillon assure le succès. Pour autant, les tontisses n'ont jamais été abandonnées ; elles font bon voisinage, sur un même lé, avec des impressions à la détrempe, et elles demeurent la meilleure imitation possible des étoffes les plus riches.

—  Jean-Pierre SEGUIN

https://www.universalis.fr/encyclopedie/tontisse-papier-de-tenture/


Almanach général des marchands, négocians et commerçants de la France ...  
https://books.google.fr/books?id=COfCSEeNrT8C
1772





tontisse [ tɔ̃tis ] adj.
• 1690; tondiche XIIIe; d'un a. p. p. de tondre
Techn. Qui vient de la tonture du drap. Bourre tontisse : poussière de laine faite des poils des draps rasés. Toile, papier tontisse : toile et papier à tapisser sur lesquels on applique de la bourre tontisse, pour leur donner un aspect velouté.
● tontisse nom féminin (de tondre) Panneau fait de particules de laines de couleur, hachées, fixées par un mordant sur une toile suivant un dessin déterminé (début du XVIIIe s.).
⇒TONTISSE, subst. fém.
A. — TEXT. Bourre qui vient du tondage du drap. Depuis près de dix ans on fait des tondeuses où l'aspiration se fait par les tourillons du porte-lame, qui est creux et forme lui-même hotte pour aspirer les tontisses (A. LAMBRETTE, Les Apprêts textiles, t. 1, 1949-50, p. 419).
B. — P. méton. Tenture faite de toile sur laquelle cette bourre est appliquée pour lui donner un aspect velouté. Une belle tontisse; tapisserie de tontisse (Ac. 1835, 1878).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. 1798-1878. Étymol. et Hist. a) 1290 adj. (doc ds R. DE LESPINASSE, Métiers et corporations de Paris, t. 2, 1892, p. 692: bourre laniche et non condiche [lire tondiche]); 1410 bourre tondice (doc. Arch. Chauny ds GDF.); 1416 Corbie bourre tontiche (doc. ds THIERRY, Monuments inéd. hist. Tiers État, 1re série, t. 3, 1856, p. 537); 1690 bourre tontisse (FUR., s.v. bourre); b) 1762 subst. toiles et papiers de tontisses (L'Avant-coureur, 20 sept. d'apr. HAVARD 1890, col. 1368); 1780 papier tontisse (Journal gén. de France, 30 mars, ibid., col. 1369); c) 1759 subst. tentures de tontisse (Ann., aff. et avis div., 6 sept., ibid., col. 1368); 1766 p. ell. tontisse (Arrêt du Conseil d'État, 1er déc., ibid.). Dér. de tondre; suff. -isse (lat. -icia); la forme tontisse, d'apr. tonte.

Ne reste plus qu'à trouver un exemple concret. Intéressante façon de proceder cependant.

Mr de Talaru a écrit:Ne reste plus qu'à trouver un exemple concret. .

En voici plusieurs, cher François !

Papiers peints classiques / à motifs floraux PAPILLON TONTISSE - 810 ATELIER DOFFARD




Frise de papier peint, vers 1840, décor en tontisse tabac sur fond céladon d'une coupe et de rinceaux autour desquels s'enroulent des serpents, 26, 5 x 550 cm




Celui-ci, moderne :  Papier peint à motifs répétitifs, imitation velours, auteur inconnu. Impression mécanique sur papier, 1950-1960. Bruxelles, Maison Jamaer.




Le Musée du Papier Peint , à Rixheim a exposé de beaux tontisses

Le Musée du Papier Peint - Comme du velours...
Du 04/07/2007 au 01/06/2008

Le Musée du Papier Peint consacre une exposition inédite au papier en tontisse, cette imitation du damas de velours réservée aux intérieurs luxueux.

Depuis la fin du Moyen Age, la technique de la tontisse est utilisée pour copier le damas de velours, la plus prestigieuse et la plus coûteuse des étoffes. Cet art consiste à créer un motif à l’aide d’un mordant (une colle), puis à y déposer de la poudre de laine que fixe sur la surface du support le mordant.
Avec l’apparition du papier peint, au XVIIIe siècle, la tontisse trouve un support qui séduit les intérieurs bourgeois. Mais cette imitation du luxe demeure un luxe : si le papier peint se "démocratise", la tontisse reste un signe de richesse.

Raffinement extrême

Pour mieux comprendre ces ouvrages d’une rare subtilité, le Musée du Papier Peint propose d’explorer de façon pluridisciplinaire les différents aspects du procédé, sous l’angle technique, historique, esthétique, en se fondant sur ses propres collections, qui révèlent quelques trésors.
De ce paravent rare de 1720, aux motifs encore grossiers, jusqu’au raffinement extrême des papiers peints élaborés après 1866 par Paul Balin, le chemin de la tontisse se trace sur un tapis de velours où les manufacturiers rivalisent de créativité technique.

Regain d’intérêt    

Jouant avec la lumière, le procédé rend les couleurs particulièrement intenses et se combine à l’or et à l’argent, pour un résultat luxueux. Les fabriquants spécialisés dans le papier peint en tontisse atteignent au milieu du XIXe siècle un tel degré de perfection que l’imitation devient art.
L’exposition se conclut dans les années 1970, autour d’un album d’échantillons et de l’évolution technique : la laine fait place à l’acrylique et l’électrostatique remplace les gestes traditionnels.
Mais l’histoire reste inachevée, si l’on en croit le regain d’intérêt actuel pour la tontisse...
A découvrir aussi : l’intervention contemporaine des étudiants de l’École Supérieure des Arts Décoratifs de Strasbourg, intitulée "Papiers peints et carrelages", en partenariat avec "mulhouse 007".

Ci-dessous : Ce paravent rare, incunable de la tontisse, date de 1720




En parallèle, une intervention contemporaine : au cœur de l’exposition, l’intervention d’artistes contemporains vise à prolonger la démarche créative initiée au XVIIIe siècle.

Effectivement je comprends beaucoup mieux maintenant. je comprends aussi beaucoup mieux pourquoi la Reine avait fait installer de tels papiers peints à l'interieur de Sa maison au Hameau. L'effet est spectaculaire pour un coût moindre.

Nous retrouvons le style des portraits ou petits tableaux peints en silhouette sur des papiers peints !  

Manufacture Duserre et Cie.
Papier à motif répétitif de trois scènes traitées en silhouette, 1799



http://peccadille.net/2014/01/27/papier-peint-xviiie-siecle-gallica/

Comme c'est charmant. Il y a des choses artistiques magnifiques qui continuent à se fabriquer dans nos manufactures françaises. Je l'ai toujours pensé et continuerai à défendre ces savoir-faire dans notre pays, si je peux. Car les caisses sont plutôt vides pour le moment.
J'espère que vous me suivrez, chers amis en les privilégiant, dans votre porte-monnaie, à d'autres manufactures étrangères (peut-être moins chers, d'accord), mais tellement moins beaux et de qualité moindre. Soyons un peu chauvins, voyons, quand le talent est là....... !!!!!

Tout est dans le ciselé des détails !

Pour notre cher LNLN, qui n'aura aucune excuse s'il ne s'y rend pas !

Conférence au Musée des Arts décoratifs le 5 avril 2018, 18h30, par Stéphane Castellucio :

Importer du rêve, les papiers peints chinois au XVIIIe siècle

Au nom de la Compagnie des Indes apparaissent dans l’imaginaire collectif les exotiques épices, cotonnades colorées, porcelaines et laques, mais rarement les papiers peints. Bien qu’arrivés tardivement dans les cargaisons et dans des proportions réduites, ces derniers, spécialité chinoise, connurent cependant un grand succès commercial en France grâce à leurs séduisants décors, à leur originalité et à leur coût relativement réduit.

Cette conférence se propose de retracer les circuits commerciaux empruntés par les papiers peints au XVIIIe siècle, lorsque les Compagnies des Indes purent enfin aborder à Canton et se fournir directement sur le riche marché chinois. Après l’arrivée des vaisseaux et leur déchargement à Lorient, quels acteurs (intermédiaires, transporteurs et autres) intervenaient pour les transporter et les livrer dans les boutiques des marchands merciers, leurs principaux débiteurs ? Quelle était la clientèle intéressée par ce type de produit ? Quels étaient les différents emplois de ces papiers peints dans les intérieurs, tant sur les murs que sur les meubles ? Quelles étaient les raisons de leur succès ? Leur matière fragile explique la disparition progressive de la plupart de ces décors dans les intérieurs et sur les meubles au gré de l’évolution des goûts et leur grande rareté de nos jours. À l’égale des porcelaines et des laques, les papiers peints chinois stimulèrent l’imagination des artistes européens et des techniciens qui souhaitèrent rivaliser avec ces productions. Les recherches participèrent au développement des manufactures de papier peint en France, dont la célèbre Réveillon, et à la diffusion du papier peint dans le décor intérieur.

Avec Stéphane Castelluccio, chargé de recherche au CNRS HDR, Centre André Chastel UMR 8150.
Jeudi 5 avril 2018 de 18:30 à 20:00

Pour réserver :

http://billetterie.lesartsdecoratifs.fr/gammadn/adnnet/conferences_achat?eventdate=2724&datevisite=2018-04-05

J'espère que LNLN n'a pas raté ce message

C'est noté, cher Gouv' !

Je ne connais pas encore mon emploi du temps ce jour là, mais qui sait ?
Cette conférence a de quoi me séduire, en effet.
Merci d'avoir pensé à moi.

Jolie découverte (en ce qui me concerne) sur la page officielle des palais et jardins du Brandenburg :

J'adore !    ( et particulièrement l'effet de balcon sur la mer entre les deux chaises )

Il s'agit de l'Ile des Paons à Potsdam.

Oui, Pfaueninsel / peacock island dans le corps du message

Le petit salon chinois du château de Maintenon .   



http://paris-butteauxcailles.eklablog.com/promenade-au-chateau-de-maintenon-a130706312

Merci Eléonore !

J'en avais posté quelques clichés pour LNLN dans le sujet dédié à ce château :





Clichés personnels

Des trompe-l'oeil merveilleux