Henri-Louis et Victoire de Rohan, prince et princesse de Guéméné

Alors là, aucune idée, jamais entendu parler ...

Reinette a écrit:Mais qui est cet archiduc de Cambrai ?  

Ça fait faux-titre... Un Archiduc n'est-il pas lié à l'Autriche?
Or , Cambrai n'en fait pas partie...
J'ai cru à une appellation de pacotille en la découvrant... àè-è\':

Bien à vous.

D'où mon incompréhension !!!

J'y pense maintenant !
On demande dans un libelle à des membres de la famille de Rohan de se conformer à l'attitude exemplaire de madame de Marsan. Nous avons les Guéménée, bien compromis avec leur banqueroute, le prince de Soubise mal vu avec sa Guimard... Et devinez qui manque à l'appel et qui connaît une vie tout à fait dissolue ? L'homme d'Eglise de la famille... Suivez mon regard.
Bon, je ne comprends pas trop pourquoi Cambrai à la place de Strasbourg.   Par contre pour archiduc, on peut aisément faire le rapprochement en tant qu'ancien ambassadeur de la famille d'Autriche.

Une bête erreur, archevêque de Cambrai, et non archiduc. Il s'agit de Ferdinand Maximilien Meriadec de Rohan, tonton du cardinal collier.

Evidemment !!! :n,,;::::!!!: :\\\\\\\\:
Encore une coquille !!! Comme Noailles pour Navailles ! Car aucun doute que Linguet ne confondait pas un archiduc et un archevêque. Tandis que le pauvre typographe du XIXème siècle...

Merci cher Lucius ! :;\':;\':;

Je ne me souvenais plus que c'est de Mme de Boigne .... 
que nous tenons l'histoire des chiens extra lucides de la princesse ...   :  :  :
Nous notons dans son récit que le dispositif de la glace sans tain de la chambre du dauphin existait avant l'installation de Mme de Polignac en ces lieux.


Or donc, la princesse ...

C'était une très singulière personne; elle avait beaucoup d'esprit, mais elle l'employait à se plonger dans les folies des illuminés. Elle était toujours entourée d'une multitude de chiens auxquels elle rendait une espèce de culte, et prétendait être en communication, par eux, avec des esprits intermédiaires. Au milieu d'une conversation où elle était remarquable par son esprit et son jugement, elle s'arrêtait tout court et tombait dans l'extase. Elle racontait quelquefois à ses intimes ce qu'elle y avait appris et était offensée de recueillir des marques d'incrédulité. Un jour, ma mère la trouva dans son bain, la figure couverte de larmes:

«Vous êtes souffrante, ma princesse!

—Non, mon enfant, je suis triste et horriblement fatiguée, je me suis battue toute la nuit.... pour ce malheureux enfant (en montrant monsieur le Dauphin), mais je n'ai pu vaincre, ils l'ont emporté; il ne restera rien pour lui, hélas! et quel sort que celui des autres!»

Ma mère, accoutumée aux aberrations de la princesse, fit peu d'attention à ces paroles; depuis, elle s'en est souvenue et me les a racontées.

La Reine venait beaucoup chez madame de Guéménée, mais moins constamment qu'elle n'a fait ensuite chez madame de Polignac. Madame de Guéménée était trop grande dame pour se réduire au rôle de favorite. Sa charge l'obligeait à coucher dans la chambre de monsieur le Dauphin. Elle s'était fait arranger un appartement où son lit, placé contre une glace sans tain, donnait dans la chambre du petit prince. Lorsque ce qu'on appelait le remuer, c'est-à-dire l'emmaillotage en présence des médecins, avait eu lieu le matin, on tirait des rideaux bien épais sur cette glace, et madame de Guéménée commençait sa nuit; jusque-là, après s'être couchée fort tard, elle avait passé son temps à lire et à écrire. Elle avait une immense quantité de pierreries qu'elle ne portait jamais, mais qu'elle aimait à prêter avec ostentation. Il n'y avait pas de cérémonie de Cour où les parures de madame de Guéménée ne représentassent.

L'été, elle dînait souvent dans sa petite maison de l'avenue de Paris. On y amenait les Enfants. Un jour où ils repartaient escortés des gardes du corps, quelqu'un s'avisa de s'étonner de tout cet étalage pour un maillot; madame de Guéménée reprit très sèchement: «Rien n'est plus simple quand je suis sa gouvernante.»

Madame, fille du Roi, qu'on désignait sous le titre de la «petite Madame», avait déjà une physionomie si triste que les personnes de l'intimité l'appelaient Mousseline la sérieuse.

La princesse de Guéménée a supporté avec un courage admirable les revers de fortune amenés par la banqueroute inouïe du prince de Guéménée. Mes parents allèrent la voir dans un vieux château que son père, le prince de Soubise, lui avait prêté. Elle y vivait dans une médiocrité voisine de la pénurie, et ils l'y trouvèrent, s'il est possible, plus grande dame que dans les pompes de Versailles.

C'est la première fois que je (re?) lis que l'on a pu appeler Madame Royale petite Madame ...


Bien à vous.

C'était une très singulière personne; elle avait beaucoup d'esprit, mais elle l'employait à se plonger dans les folies des illuminés. Elle était toujours entourée d'une multitude de chiens auxquels elle rendait une espèce de culte, et prétendait être en communication, par eux, avec des esprits intermédiaires.

...  esprits intermédiaires, tu parles !  

La prochaine fois que je vais chez la Guéménée et qu'elle me montre des horreurs pareilles,
je lui remets le faciès en place !  :::!!!ùùù^^^^: :

Allez une petite anecdote de Sophie Arnould sur la maîtresse du prince de Guéméné.
Mademoiselle Allard eut parmi ses nombreux amants le prince. Pour vanter ses charmes et sa beauté, elle se fit peindre par Lenoir en Vénus devant le berger Paris. (BIBLE) 
Quelqu'un fit remarquer à Sophie que la figure n'était pas ressemblante. 
Sophie Arnould lui répondit:
 " Qu'est ce que cela fait..... Allard serait sans tête que tout Paris la reconnaîtrait....  "

Livre Arnoldiana page 207

Message posté page 2 de ce sujet...

Invité a écrit:La princesse de Guéméné, née Victoire- Armande-Josèphe de Rohan-Soubise, par Ducreux :



Pastel, 69.5x56 ov., 1775 (Zámek Sychrov, inv. č.81).
Lit.: Prague 1989, no. I/26 n.r.; Jeffares 2013c n.r.

Et tout récemment publié dans le sujet dédié à son père, Charles de Rohan, prince de Soubise (1715-1787), le portrait dit de Madame de Guéméné, notamment publié en une de sa fiche bio Wikipedia et d'après la mention annotée sur la toile :

Victoire-Armande-Josèphe de Rohan, dite Madame de Guéméné (?)
?
?
Image : Château de Sychrov (Tchéquie)


Quand bien même serait-ce à des âges différents, est-ce bien la même personne !!??


Les deux tableaux seraient donc conservés au (République tchèque) château de Sychrov, où, nous dit Wikipedia :

Le 30 août 1820, le lieu est acquis par Charles-Alain-Gabriel de Rohan (le fils de la princesse de Guéméné) qui a fui la Révolution française avec son père, Henri de Rohan, prince de Guéménée et ses frères et qui s'étaient mis au service des Habsbourg-Lorraine alors à la tête du Saint Empire. Contrairement aux autres émigrés qui sont invités par Napoléon Ier puis sous la Restauration à revenir en France, et qui saisissent généralement cette opportunité, les Rohan décident de rester en Bohême.

Les 125 années sous les Rohan sont les plus importantes de l'histoire du château qui connaît alors de profondes modifications. Le petit château baroque ne satisfait pas les exigences d'un duc et pair de France, prince du Saint-Empire avec le titre d'Altesse Sérénissime, etc.
(...)
Le domaine peut s'enorgueillir de 240 portraits des Rohan, de leurs cousins et des rois de France, par des peintres français, italiens, hollandais, ou tchèques, faisant de cette collection la plus importante de portraits français en Europe centrale.

Image : Visit Czechia - Sychrov

Si elle existe, je ne suis pas parvenu à retrouver la collection en ligne sur le site internet du château musée.


Vous pouvez également lire, publié sur le site Hypothèses - À travers champs, l'article qui se pose cette même question au sujet de l'attribution de la femme (ou des femmes) de ces portraits ?

Intrigants portraits du château de Sychrov

Les deux femmes sont les mêmes à deux âges différents bien sûr ?
Pour voir les tableaux du château de Sychrov allez sur sa notice wikipedia et cliquer sur le lien tout en bas de wikipedia commons.

Sauf repeints ultérieurs, il ne peut s'agir de deux âges différents car les habillements et les coiffures correspondent exactement à la même période, entre 1776 et 1780 au plus tard.

lolo a écrit:
Pour voir les tableaux du château de Sychrov allez sur sa notice wikipedia et cliquer sur le lien tout en bas de wikipedia commons.

Merci beaucoup lolo, mais parlez-vous de ces quelques images : ICI ?

Je recherchais plutôt les collections en ligne du château-musée (et non pas les photos des contributeurs Wikipedia), avec de bonnes images et l'historique des oeuvres.

Et ce d'autant plus, je cite à nouveau wiki :

Le domaine peut s'enorgueillir de 240 portraits des Rohan, de leurs cousins et des rois de France, par des peintres français, italiens, hollandais, ou tchèques, faisant de cette collection la plus importante de portraits français en Europe centrale.

Rien de tout cela sur Wikipedia.

Marie-Jeanne a écrit:Sauf repeints ultérieurs, il ne peut s'agir de deux âges différents car les habillements et les coiffures correspondent exactement à la même période, entre 1776 et 1780 au plus tard.

Ah ! Merci Marie-Jeanne.
Eh bien, il me semble donc qu'il ne peut raisonnablement s'agir de la même femme peinte sur ces deux portraits.

La nuit, la neige a écrit:
Eh bien, il me semble donc qu'il ne peut raisonnablement s'agir de la même femme peinte sur ces deux portraits.    

L'une sans fard et l'autre avec fard !

Et 20 kgs de plus...

La nuit, la neige a écrit:Et 20 kgs de plus...

Trop de pralines de chez Leonidas

Oui effectivement j'ai lu l'article concernant les deux portraits, ce n'est pas la même personne, il dit même que malgré l'inscription cela ne veut rien dire et qu'on ne sait pas si l'un ou l'autre est un vrai portrait de la princesse !
Oui je parlais de la série sur wikipedia commons. Effectivement pas de site muséal avec les collections ? Ils veulent les cacher ou ils s'en foutent ou ils n'ont pas les moyens de les mettre en ligne (le site est cheap !) ?