Marie-Thérèse de Savoie, comtesse d'Artois
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Re: Marie-Thérèse de Savoie, comtesse d'Artois
Grand merci Eléonore.
Dominique Poulin- Messages : 6936
Date d'inscription : 02/01/2014
Re: Marie-Thérèse de Savoie, comtesse d'Artois
Marie-Thérèse de Savoie, comtesse d'Artois
Joseph Boze
Pastel, 1785
Historique : La comtesse d'Artois passe commande de son portrait à Boze, avril 1785 ; réglé 1200 livres en février 1787 ; peut-être collection comte d'Artois au palais du Luxembourg ; collection de la duchesse de Berry (...)
Image : RMN-GP (Château de Versailles) / Franck Raux
Description du château de Versailles :
Joseph Boze s'installa à Versailles en 1785 et reçut la même année d'importantes commandes de portraits pour la famille royale et notamment les comtesses d'Artois et de Provence. Marie-Thérèse de Savoie, belle-soeur de Louis XVI, alors âgée de vingt-neuf ans, est peinte dans une tonalité de gris bleu qui accentue son air mélancolique : elle a déjà perdu ses deux filles. Alors que le traitement des étoffes séduit par son aspect précis et illusionniste, la technique du pastel confère un aspect doux à un visage ingrat, fidèlement rendu si l'on se réfère à la description qu'en donne le comte de Mercy-Argenteau : "elle a le teint assez blanc, le visage assez maigre, le nez fort allongé et désagréablement terminé, les yeux mal tournés, la bouche grande, ce qui forme en tout une physionomie irrégulière, sans agrément et des plus communes". La comtesse d'Artois sembla néanmoins satisfaite de son portrait : elle le paya 1200 livres, somme la plus élevée pour un pastel original de Boze, ainsi qu'en témoigne le livre de compte du peintre. Elle en commanda également deux copies peintes à l'huile qu'elle offrit à des dames de son entourage.
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Mme de Sabran- Messages : 55286
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Re: Marie-Thérèse de Savoie, comtesse d'Artois
Un charmant portrait en miniature de la comtesse d'Artois et ses enfants, prochainement présenté en vente aux enchères.
Portrait of princess Marie-Theresa, comtesse d'Artois (1756-1805) with her three children :
Louis-Antoine, duc d'Angoulême (1775-1844), Sophie, Mademoiselle d'Artois (1776-1783) and Charles-Ferdinand d'Artois, duc de Berry (1778-1820).
By Ignazio Pio Vittoriano Campana, c. 1779
Watercolour and bodycolour on ivory, gilt-wood frame, a surmount displaying the Comtesse's coat of arms;
Inscribed on the backboard: Vittoriano / Campana 1780 feci
133 by 104 mm.
Photo : Sotheby's
Photo : Sotheby's
Portrait of princess Marie-Theresa, comtesse d'Artois (1756-1805) with her three children :
Louis-Antoine, duc d'Angoulême (1775-1844), Sophie, Mademoiselle d'Artois (1776-1783) and Charles-Ferdinand d'Artois, duc de Berry (1778-1820).
By Ignazio Pio Vittoriano Campana, c. 1779
Watercolour and bodycolour on ivory, gilt-wood frame, a surmount displaying the Comtesse's coat of arms;
Inscribed on the backboard: Vittoriano / Campana 1780 feci
133 by 104 mm.
Photo : Sotheby's
Photo : Sotheby's
La nuit, la neige- Messages : 18055
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Re: Marie-Thérèse de Savoie, comtesse d'Artois
On lit souvent que la comtesse d'Artois a quitté Versailles avec son époux, le 16 juillet 1789.
Elle restera pourtant à la cour, qu'elle a rejoint après les évènements de la Bastille (elle réside alors à Saint-Cloud).
La comtesse d'Artois ne quittera Versailles que début septembre, pour arriver à Turin le 16.
Voici une photo du "laissez-passer" pour les bagages de la comtesse d'Artois, signé par le roi le 2 septembre 1789
Où l'on remarque que les armes du document sont raturées.
Est-ce (déjà) par la main de l'un des officiers ou comités des villes qui confirment avoir "Vu passer..." le chariot sur son trajet ?
Elle restera pourtant à la cour, qu'elle a rejoint après les évènements de la Bastille (elle réside alors à Saint-Cloud).
La comtesse d'Artois ne quittera Versailles que début septembre, pour arriver à Turin le 16.
Dominique Poulin a écrit:Voici la source de ma précédente question relative à l'hospitalité donnée par le comte de Saint-Priest à la comtesse d'Artois en voyage pour l'exil en septembre 1789 :
- Mémoires du comte de Saint-Priest, Mercure de France, 2006 :
"... Il s'en fallut de peu que le château de Saint-Priest n'éprouvât le même sort. Il fut sauvé par une lettre d'un habitant à l'Assemblée Nationale où il attestait le civisme de mon frère, qui en était alors le propriétaire. Je ne fis pas moins usage de sa maison pour y recevoir Mme la comtesse d'Artois qui allait hors de France rejoindre son mari et ses enfants et poursuivit sa route par Lyon pour se rendre à la cour de Sardaigne. Il y avait eu beaucoup de désordres dans cette ville, et la princesse étant effrayée de devoir s'y arrêter, je lui offris de coucher à Saint-Priest qui se trouvait sur sa route, ce qu'elle accepta avec empressement. Elle voulut y séjourner. Je reçus d'elle une lettre de remerciements pleine de bienveillance, qui m'annoncait son arrivée à Turin. "
Voici une photo du "laissez-passer" pour les bagages de la comtesse d'Artois, signé par le roi le 2 septembre 1789
Où l'on remarque que les armes du document sont raturées.
Est-ce (déjà) par la main de l'un des officiers ou comités des villes qui confirment avoir "Vu passer..." le chariot sur son trajet ?
La nuit, la neige- Messages : 18055
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Marie-Thérèse de Savoie, comtesse d'Artois
La nuit, la neige a écrit:On lit souvent que la comtesse d'Artois a quitté Versailles avec son époux, le 16 juillet 1789.
Elle restera pourtant à la cour, qu'elle a rejoint après les évènements de la Bastille (elle réside alors à Saint-Cloud).
La comtesse d'Artois ne quittera Versailles que début septembre, pour arriver à Turin le 16.
En effet, la comtesse d'Artois ne part pas avec son époux.
Artois part sur les chapeaux de roues, dès juillet, avec Vaudreuil, le prince de Hénin, le marquis de Polignac ( l'oncle du duc Jules ) . Première halte à Valenciennes . Artois remet à Esterhazy une lettre de la main du roi, une autre de Marie-Antoinette mettant les fugitifs sous sa protection jusqu'à ce qu'ils aient passé la frontière. Esterhazy leur offre l'hospitalité dans sa propre maison. Artois veut attendre à Valenciennes ses fils, Angoulême et Berry, qui doivent arriver le lendemain.
Sur ces entrefaites déboulent les trois Condé, le prince, le duc et le jeune Enghien, mais eux ne font qu'une pose-pipi et, fouette cocher ! reprennent leur route aussitôt.
Merci pour ce beau document !
Esterhazy raconte cette visite impromptue ici :
https://marie-antoinette.forumactif.org/t4144-premiere-vague-de-l-emigration-les-princes-et-les-polignac#135877
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Mme de Sabran- Messages : 55286
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Marie-Thérèse de Savoie, comtesse d'Artois
Le coeur de la COMTESSE D'ARTOIS est la chapelle où se trouve le corps de MADAME CLOTHILDE
en Italie
mais où se trouve -t'elle ????
La COMTESSE DE PROVENCE est en SARDAIGNE dans une chapelle consacrée à SAINT LUCIFER !!!!
MARIE ANTOINETTE
en Italie
mais où se trouve -t'elle ????
La COMTESSE DE PROVENCE est en SARDAIGNE dans une chapelle consacrée à SAINT LUCIFER !!!!
MARIE ANTOINETTE
MARIE ANTOINETTE- Messages : 3718
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Re: Marie-Thérèse de Savoie, comtesse d'Artois
MARIE ANTOINETTE a écrit:Le coeur de la COMTESSE D'ARTOIS est la chapelle où se trouve le corps de MADAME CLOTHILDE
en Italie
mais où se trouve -t'elle ????
La COMTESSE DE PROVENCE est en SARDAIGNE dans une chapelle consacrée à SAINT LUCIFER !!!!
MARIE ANTOINETTE
Au mausolée impérial de Graz, ville où elle est décédée :
https://www.findagrave.com/memorial/66849293/maria-theresia-of_savoy
Gouverneur Morris- Messages : 11688
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Marie-Thérèse de Savoie, comtesse d'Artois
Merci Gouv'...
Et pour le coeur donc, vous retrouverez, ci-après avec ce lien, la photo de l'urne en albâtre dans laquelle il fut déposé :
https://www.flickr.com/photos/70125105@N06/18958829481/in/photostream/
Et sur laquelle est inscrite la mention :
"Ici est le coeur de Très haute, très illustre et très puissante Princesse Marie-Thérèse de Savoie, Comtesse d'Artois, morte á Graz le 2 juin 1805"
L'urne se trouve nichée dans un mur situé en face du tombeau de la reine Marie-Clotilde.
Elle y fut placée par le duc d'Angoulême en 1839 seulement, nous dit ce site : http://www.jacobite.ca/gazetteer/Italy/Naples.htm
Le tombeau de Clotilde de France à Naples
Par Jean-Pierre Franque, XIXe siècle
Commande du roi Louis XVIII en 1818 pour les collections royales
Photo : Musée des Ursulines de Mâcon / Tournier Pascal
Source image : http://www.jacobite.ca/gazetteer/Italy/Naples.htm
Et pour le coeur donc, vous retrouverez, ci-après avec ce lien, la photo de l'urne en albâtre dans laquelle il fut déposé :
https://www.flickr.com/photos/70125105@N06/18958829481/in/photostream/
Et sur laquelle est inscrite la mention :
"Ici est le coeur de Très haute, très illustre et très puissante Princesse Marie-Thérèse de Savoie, Comtesse d'Artois, morte á Graz le 2 juin 1805"
L'urne se trouve nichée dans un mur situé en face du tombeau de la reine Marie-Clotilde.
Elle y fut placée par le duc d'Angoulême en 1839 seulement, nous dit ce site : http://www.jacobite.ca/gazetteer/Italy/Naples.htm
Le tombeau de Clotilde de France à Naples
Par Jean-Pierre Franque, XIXe siècle
Commande du roi Louis XVIII en 1818 pour les collections royales
Photo : Musée des Ursulines de Mâcon / Tournier Pascal
Source image : http://www.jacobite.ca/gazetteer/Italy/Naples.htm
La nuit, la neige- Messages : 18055
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Marie-Thérèse de Savoie, comtesse d'Artois
Dans la correspondance d'Angélique de Bombelles avec son mari, nous apprenons qu'à la fin de l'année 1782 la comtesse d'Artois est très malade, au point d'alerter toute la Cour, jusqu'à son volage époux.
La comtesse de Provence, dans cette circonstance, apparaît comme une soeur très aimante. Ce qui est plus curieux, c'est que Madame passe pour être enceinte ! Il s'agit certainement d'une fake new colportée par Monsieur pour se gonfler d'importance .
Qui y croit ? Apparemment tout le monde . Angélique en tous cas .
Elle écrit :
Le 27 décembre:
« Adieu toutes les fêtes, mon petit chat, Mme la comtesse d'Artois est au plus mal d'une fièvre qui d'abord avait si peu inquiété que je ne t'en avais pas parlé, mais qui est devenue des plus graves, puisque les médecins disent qu'elle est maligne. Ils craignent aussi que le sang ne soit gangréné, elle a des cloches qu'on appelle des phlyctènes qui l'annoncent. Elle a été administrée, hier, à minuit. Cette pauvre petite princesse dans les moments où elle a sa tête dit qu'elle sent bien qu'elle va mourir, tout le monde en est persuadé et très affligé, parce que c'était la bonté même, tout ce qui l'entoure se désespère. M. le comte d'Artois, ne la quitte pas. Madame, apprenant hier, après dîner, que sa sœur allait plus mal et craignant qu'on ne l'empêchât de la voir davantage, s'est mise à courir de toutes ses forces, pour aller chez elle. Elle est tombée en montant l'escalier, s'est évanouie, et il lui a pris des convulsions affreuses qui ont duré deux grandes heures. Il n'est pas encore sûr qu'elle ne fasse pas une fausse couche. Pendant ce temps-là, Mme la comtesse d'Artois, ne voyant pas venir Madame, s'est mise à faire des cris, des hurlements affreux, disant qu'elle avait quelque chose à lui dire, qu'elle voulait la voir absolument. On a été chercher Monsieur qui est arrivé chez elle et on a été obligé de lui dire que Madame avait fait un chute, qu'elle allait être soignée et qu'elle ne pouvait pas sortir de son lit. Madame Élisabeth est si affligée de l'état de Mme la comtesse d'Artois que je n'ai pas voulu la quitter, hier, de la journée. Elle a été, avec la Reine, chez Madame pendant son évanouissement et ses convulsions. La Reine s'est conduite parfaitement: elle lui a donné tous les soins, toutes les marques d'amitié, qu'elle lui devait. Si cette catastrophe pouvait les raccommoder ensemble, ce serait au moins un dédommagement. J'espère encore que Mme la comtesse d'Artois n'en mourra pas, elle est si jeune, elle a toujours eu l'air si sain que les médecins doivent trouver beaucoup de ressources pour la tirer de là. Il est certain qu'elle est bien mal, et ce qui est un bien mauvais signe, c'est qu'elle tire les draps avec les mains, elle a toujours l'air de chercher quelque chose; tous les gens qui sont à la mort ont la même manie, c'est une espèce de convulsion. Enfin, il fallait que cette pauvre petite princesse mourût pour qu'on parlât d'elle, mais aussi n'est-ce qu'en bien, les regrets sont généraux, et, si elle pouvait en revenir, l'alarme qu'elle aurait donnée ferait qu'on l'aimerait beaucoup. Je t'avouerai que j'ai un peu de regrets à ne pas mettre mon habit, ni ma robe; si sa maladie tournait à bien, les fêtes ne seraient reculées que de quinze jours; mais, si elle meurt, je ne crois pas qu'il y en ait de sitôt. Si ce malheur arrivait, tu ne pourrais pas, non plus donner la tienne, cela serait piquant . M. de Louvois m'a assuré hier que ta sœur serait heureuse avec lui, cela m'a fait plaisir.»
Le 29 décembre, que l'on se rassure : « la comtesse d'Artois est hors d'affaire, Madame ne fera pas de fausse couche et tout le monde est content ».—
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Mme de Sabran- Messages : 55286
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Marie-Thérèse de Savoie, comtesse d'Artois
Très sympa la fin de la lettre…
En gros : "Bon, j'espère qu'elle va pas crever, j'ai une nouvelle robe et si elle claque, je pourrai pas la mettre, les fêtes seront annulées… En plus, sa frangine qui s'est fait reluire le manchon et qui se retrouve en cloque… Ha attends, c'est bon, elle est pas morte, on va pouvoir s'éclater… Alors on se voit samedi vers 23h00, chez toi ?"
En gros : "Bon, j'espère qu'elle va pas crever, j'ai une nouvelle robe et si elle claque, je pourrai pas la mettre, les fêtes seront annulées… En plus, sa frangine qui s'est fait reluire le manchon et qui se retrouve en cloque… Ha attends, c'est bon, elle est pas morte, on va pouvoir s'éclater… Alors on se voit samedi vers 23h00, chez toi ?"
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J'ai oublié hier, je ne sais pas ce que sera demain, mais aujourd'hui je t'aime
Calonne- Messages : 1098
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Age : 52
Localisation : Un manoir à la campagne
Re: Marie-Thérèse de Savoie, comtesse d'Artois
Tu ris, mais c'est à peu près ça !
Cet habit dont elle est si fière ( elle n'en parle pas dans toutes ses lettres, mais presque ) , c'est un cadeau de Madame Elisabeth, apparemment un très beau cadeau : la princesse ne s'est pas fichue d'elle ( si j'ose dire ) .
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Mme de Sabran- Messages : 55286
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Marie-Thérèse de Savoie, comtesse d'Artois
Dans la vente prochaine de chez Ader du 23 mai, j'aime bien cette gravure des enfants de la comtesse d'Artois :
https://www.ader-paris.fr/html/index.jsp?id=96607&lng=&npp=150
https://www.ader-paris.fr/html/index.jsp?id=96607&lng=&npp=150
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« elle dominait de la tête toutes les dames de sa cour, comme un grand chêne, dans une forêt, s'élève au-dessus des arbres qui l'environnent. »
Comte d'Hézècques- Messages : 4390
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Age : 44
Localisation : Pays-Bas autrichiens
Re: Marie-Thérèse de Savoie, comtesse d'Artois
Comte d'Hézècques a écrit: j'aime bien cette gravure des enfants de la comtesse d'Artois :
Elle est charmante !
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Mme de Sabran- Messages : 55286
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Marie-Thérèse de Savoie, comtesse d'Artois
Proposée prochainement en vente aux enchères...
- Charles X (1757-1836) alors comte d’Artois
L.A., Düsseldorf 4 décembre 1792, à sa femme Marie-Thérèse de Savoie, comtesse d'Artois
3 pages in-4 (filigrane D & C Blauw); sous cadre.
Belle lettre d'émigration à sa femme la comtesse d'Artois.
Elle avait émigré et rejoint son père Victor-Amédée III, duc de Savoie et roi de Sardaigne, à Turin.
Il a bien reçu sa dernière lettre :
“Je suis bien affligé des peines que vous éprouvés, je voudrois pouvoir les adoucir et rendre votre position plus heureuse ; mais la situation particulière où je me trouve dans ce moment ne m'en laisse malheureusement pas la possibilité. Elle me forcera vraisemblablement ainsy que mes enfants à voyager beaucoup pendant cet hiver sans pouvoir esperer une position stable.
La votre ne peut etre honorablement fixée pendant la durée de nos infortunes que chés le Roi votre pere. Je suis trop certain de sa tendresse pour vous et de la generosité de ses sentiments pour penser quil voulut pouvoir dans une circonstance semblable, imposer à votre sejour dans ses Etats aucune condition qui vous fut penible.
J'approuve fort que vous continuiés de demeurer avec le petit nombre des personnes qui vous sont restées fidelement attachées dans la maison que le Roi vous a assigné lorsque nous nous sommes rendus près de lui.
Ce seroit une barbarie dont le meilleur des Peres est incapable s'il exigeoit le sacrifice des bons et loyaux françois qui ont merité pour leur devouement la protection la plus speciale de tous les souverains qui ne veulent pas etre un jour abandonnés de leur plus fideles serviteurs.
Je pense que vous ne devés dans aucun cas supporter qu'on les separe de vous. [...]
La moderation, l'oeconomie que vous metteés dans vos depenses, les privations meme que vous scavés vous imposer vous mettent dans le cas de vivre vous, et le petit nombre de personnes qui composent maintenant votre maison, sans etre aucunement à charge au Roi votre Pere ny à ses peuples.
Sous quel prétexte donc pourroit-on vouloir vous forcer à changer votre etablissement et la vie qui vous convient. Non cela n'est pas possible. Le plus juste des Rois et le meilleur des Peres n'en pourroit jamais concevoir la pensée ; sa politique éclairée suffiroit pour lui en faire rejetter l'idée, si jamais elle lui etoit presentée par des esprits bizarres ou malfaisants qui seroient envieux et jaloux de votre repos.
Tranquillisés vous donc je vous en prie ma chère amie, calmés votre esprit, et conservés votre courage, nous en aurons encore besoin quelque tems pour atteindre aux terme de nos malheurs; ils sont bien etendus, mais soyés certaine quils ne dureront pas”...
Il ajoute en fin de lettre: “Nos enfants se portent bien, l'ainé grandit un peu, mais le cadet ne fait que grossir”.
Ancienne collection Dominique de VILLEPIN (Bibliothèque impériale, 9 mars 2008, partie du n° 26).
* Source et infos complémentaires : Thierry de Maigret MDV - Vente Collection Amaury Taittinger, le 28 juin 2019
Un portrait du père de la comtesse d'Artois, Victor-Amédée III, longuement évoqué dans cette lettre...
Victor-Amédée III duc de Savoie puis roi de Sardaigne (1726-1796)
Anonyme italien
Image : RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / Franck Raux
Tranquillisés vous donc je vous en prie ma chère amie, calmés votre esprit, et conservés votre courage, nous en aurons encore besoin quelque tems pour atteindre aux terme de nos malheurs; ils sont bien etendus, mais soyés certaine quils ne dureront pas.
Oh que si ! Ce n'est que le début...
Coincée à Turin avec sa soeur, la comtesse de Provence, avec qui elle ne s'entend guère ; toutes deux réduites à un train de vie "à l'économie" (façon de parler, pour des princesses), sous la tyrannie de la Gourbillon, favorite de la comtesse de Provence ; les deux princesses finiront par prendre la poudre d'escampette dans des conditions lamentables quatre ans plus tard, lorsque les troupes françaises arriveront à Turin (la cour de Savoie les ayant "oubliées" au palais lors de la débâcle générale ).
- Charles X (1757-1836) alors comte d’Artois
L.A., Düsseldorf 4 décembre 1792, à sa femme Marie-Thérèse de Savoie, comtesse d'Artois
3 pages in-4 (filigrane D & C Blauw); sous cadre.
Belle lettre d'émigration à sa femme la comtesse d'Artois.
Elle avait émigré et rejoint son père Victor-Amédée III, duc de Savoie et roi de Sardaigne, à Turin.
Il a bien reçu sa dernière lettre :
“Je suis bien affligé des peines que vous éprouvés, je voudrois pouvoir les adoucir et rendre votre position plus heureuse ; mais la situation particulière où je me trouve dans ce moment ne m'en laisse malheureusement pas la possibilité. Elle me forcera vraisemblablement ainsy que mes enfants à voyager beaucoup pendant cet hiver sans pouvoir esperer une position stable.
La votre ne peut etre honorablement fixée pendant la durée de nos infortunes que chés le Roi votre pere. Je suis trop certain de sa tendresse pour vous et de la generosité de ses sentiments pour penser quil voulut pouvoir dans une circonstance semblable, imposer à votre sejour dans ses Etats aucune condition qui vous fut penible.
J'approuve fort que vous continuiés de demeurer avec le petit nombre des personnes qui vous sont restées fidelement attachées dans la maison que le Roi vous a assigné lorsque nous nous sommes rendus près de lui.
Ce seroit une barbarie dont le meilleur des Peres est incapable s'il exigeoit le sacrifice des bons et loyaux françois qui ont merité pour leur devouement la protection la plus speciale de tous les souverains qui ne veulent pas etre un jour abandonnés de leur plus fideles serviteurs.
Je pense que vous ne devés dans aucun cas supporter qu'on les separe de vous. [...]
La moderation, l'oeconomie que vous metteés dans vos depenses, les privations meme que vous scavés vous imposer vous mettent dans le cas de vivre vous, et le petit nombre de personnes qui composent maintenant votre maison, sans etre aucunement à charge au Roi votre Pere ny à ses peuples.
Sous quel prétexte donc pourroit-on vouloir vous forcer à changer votre etablissement et la vie qui vous convient. Non cela n'est pas possible. Le plus juste des Rois et le meilleur des Peres n'en pourroit jamais concevoir la pensée ; sa politique éclairée suffiroit pour lui en faire rejetter l'idée, si jamais elle lui etoit presentée par des esprits bizarres ou malfaisants qui seroient envieux et jaloux de votre repos.
Tranquillisés vous donc je vous en prie ma chère amie, calmés votre esprit, et conservés votre courage, nous en aurons encore besoin quelque tems pour atteindre aux terme de nos malheurs; ils sont bien etendus, mais soyés certaine quils ne dureront pas”...
Il ajoute en fin de lettre: “Nos enfants se portent bien, l'ainé grandit un peu, mais le cadet ne fait que grossir”.
Ancienne collection Dominique de VILLEPIN (Bibliothèque impériale, 9 mars 2008, partie du n° 26).
* Source et infos complémentaires : Thierry de Maigret MDV - Vente Collection Amaury Taittinger, le 28 juin 2019
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Un portrait du père de la comtesse d'Artois, Victor-Amédée III, longuement évoqué dans cette lettre...
Victor-Amédée III duc de Savoie puis roi de Sardaigne (1726-1796)
Anonyme italien
Image : RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / Franck Raux
Tranquillisés vous donc je vous en prie ma chère amie, calmés votre esprit, et conservés votre courage, nous en aurons encore besoin quelque tems pour atteindre aux terme de nos malheurs; ils sont bien etendus, mais soyés certaine quils ne dureront pas.
Oh que si ! Ce n'est que le début...
Coincée à Turin avec sa soeur, la comtesse de Provence, avec qui elle ne s'entend guère ; toutes deux réduites à un train de vie "à l'économie" (façon de parler, pour des princesses), sous la tyrannie de la Gourbillon, favorite de la comtesse de Provence ; les deux princesses finiront par prendre la poudre d'escampette dans des conditions lamentables quatre ans plus tard, lorsque les troupes françaises arriveront à Turin (la cour de Savoie les ayant "oubliées" au palais lors de la débâcle générale ).
La nuit, la neige- Messages : 18055
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Marie-Thérèse de Savoie, comtesse d'Artois
Oh La Nuit La Neige ! Quel beau cadeau vous nous faites !
Je savais qu'en émigration le comte d'Artois écrivait à sa femme mais ces lettres n'ont jamais été publiées.
En effet, le roi de Sardaigne avait accordé l'asile à sa fille dès le mois de septembre 1789 ; plus haut ici, vous nous avez montré le laissez-passer accordé par Louis XVI, encore un beau témoignage diffusé ici grâce à vous.
Petit rectificatif :
C'est sa sœur aînée, la comtesse de Provence qui quitta la premiere Turin au printemps de 1796 au lendemain de la défaite de l'armée Sarde. En effet, le roi avait exigé le départ de Mme de Gourbillon, mais la princesse avait refusé ce sacrifice et toutes deux avaient passé en Suisse.
La comtesse d'Artois, elle, était resté à Turin, non sans se séparer du comte de Vintimille, son chevalier d'honneur, car son père avait exigé son départ, je ne sais pour quelle raison.
Victor-Amédée III mourut peu après, c'est Charles-Emmanuel IV qui monta sur le trône.
Mais à partir de là, les jours de la monarchie piémontaise sont comptés, la France ne cessant de s'immiscer dans les affaires de l'Etat Sarde. En décembre 1798, le roi quitte Turin pour la Sardaigne et sa sœur la comtesse d'Artois, est laissée pour compte. Soit à mon avis, son frère lui a demandé de se débrouiller toute seule, soit elle a refusé de le suivre.
C'est elle qui a du quitter le Piémont piteusement, avant de recevoir l'accord de l'empereur d'Autriche pour résider à Graz.
Je savais qu'en émigration le comte d'Artois écrivait à sa femme mais ces lettres n'ont jamais été publiées.
En effet, le roi de Sardaigne avait accordé l'asile à sa fille dès le mois de septembre 1789 ; plus haut ici, vous nous avez montré le laissez-passer accordé par Louis XVI, encore un beau témoignage diffusé ici grâce à vous.
Petit rectificatif :
C'est sa sœur aînée, la comtesse de Provence qui quitta la premiere Turin au printemps de 1796 au lendemain de la défaite de l'armée Sarde. En effet, le roi avait exigé le départ de Mme de Gourbillon, mais la princesse avait refusé ce sacrifice et toutes deux avaient passé en Suisse.
La comtesse d'Artois, elle, était resté à Turin, non sans se séparer du comte de Vintimille, son chevalier d'honneur, car son père avait exigé son départ, je ne sais pour quelle raison.
Victor-Amédée III mourut peu après, c'est Charles-Emmanuel IV qui monta sur le trône.
Mais à partir de là, les jours de la monarchie piémontaise sont comptés, la France ne cessant de s'immiscer dans les affaires de l'Etat Sarde. En décembre 1798, le roi quitte Turin pour la Sardaigne et sa sœur la comtesse d'Artois, est laissée pour compte. Soit à mon avis, son frère lui a demandé de se débrouiller toute seule, soit elle a refusé de le suivre.
C'est elle qui a du quitter le Piémont piteusement, avant de recevoir l'accord de l'empereur d'Autriche pour résider à Graz.
Dernière édition par Dominique Poulin le Mar 04 Mai 2021, 02:48, édité 1 fois
Dominique Poulin- Messages : 6936
Date d'inscription : 02/01/2014
Re: Marie-Thérèse de Savoie, comtesse d'Artois
Ah ! Merci Dominique, j'avais dans la tête qu'elles étaient parties ensemble, mais prenant des routes différentes.
Je n'ai pas vérifié, désolé, mais voilà qui est rectifié !
Je n'ai pas vérifié, désolé, mais voilà qui est rectifié !
La nuit, la neige- Messages : 18055
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Marie-Thérèse de Savoie, comtesse d'Artois
Ce portrait sera présenté aux enchères à l'occasion de la vente que nous annonçons ici :
Christie's NY - Sale Dalva Brothers, Parisian Taste in New-York (April 2020)
Je cite :
- After François Hubert Drouais
Comtesse d’Artois
oil on canvas, oval
31 ¾ x 25 ½ in. (80.6 x 64.8 cm.)
Saleroom Notice
Please note there is additional provenance for this lot:
Jacques Seligmann & Co., Inc.
Ada Sorg-Walser; Plaza Art Galleries, 26-27 July 1956, lot 83.
* Source et infos complémentaires : Christie's
Et, pour l'instant, aucune autre information dans la version en ligne du catalogue. Pas un mot !!
Bon...
Ce portrait est pourtant intéressant !
Nous connaissons la version (de composition différente) conservée au château Versailles :
Marie-Thérèse de Savoie, comtesse d'Artois
François-Hubert Drouais
Huile sur toile, vers 1775
Donné par la comtesse d’Artois au comte de Viry ; collection des ducs de Mortemart, château du Réveillon (Bourgogne), XIXe siècle
Image : Château de Versailles, Dist. RMN / Christophe Fouin
Ainsi que cette gravure, pour le coup en lien avec le portrait présenté aux enchères :
Portrait of Maria Theresa of Savoy, The Countess d'Artois
Louis Jacques Cathelin
After François Hubert Drouais
Etching and engraving, 1777
Image : Metropolitan Museum of Art
Nous retrouverons son pendant, le portrait de sa soeur, la comtesse de Provence, dans le sujet :
Marie-Joséphine de Savoie, comtesse de Provence
Et, dans le même esprit, je vous renvoie au portrait de Marie-Antoinette, par François-Hubert Drouais, conservé au Victoria & Albert Museum :
Portraits de Marie-Antoinette par et d'après François-Hubert Drouais
Christie's NY - Sale Dalva Brothers, Parisian Taste in New-York (April 2020)
Je cite :
- After François Hubert Drouais
Comtesse d’Artois
oil on canvas, oval
31 ¾ x 25 ½ in. (80.6 x 64.8 cm.)
Saleroom Notice
Please note there is additional provenance for this lot:
Jacques Seligmann & Co., Inc.
Ada Sorg-Walser; Plaza Art Galleries, 26-27 July 1956, lot 83.
* Source et infos complémentaires : Christie's
_______________
Et, pour l'instant, aucune autre information dans la version en ligne du catalogue. Pas un mot !!
Bon...
Ce portrait est pourtant intéressant !
Nous connaissons la version (de composition différente) conservée au château Versailles :
Marie-Thérèse de Savoie, comtesse d'Artois
François-Hubert Drouais
Huile sur toile, vers 1775
Donné par la comtesse d’Artois au comte de Viry ; collection des ducs de Mortemart, château du Réveillon (Bourgogne), XIXe siècle
Image : Château de Versailles, Dist. RMN / Christophe Fouin
Ainsi que cette gravure, pour le coup en lien avec le portrait présenté aux enchères :
Portrait of Maria Theresa of Savoy, The Countess d'Artois
Louis Jacques Cathelin
After François Hubert Drouais
Etching and engraving, 1777
Image : Metropolitan Museum of Art
Nous retrouverons son pendant, le portrait de sa soeur, la comtesse de Provence, dans le sujet :
Marie-Joséphine de Savoie, comtesse de Provence
Et, dans le même esprit, je vous renvoie au portrait de Marie-Antoinette, par François-Hubert Drouais, conservé au Victoria & Albert Museum :
Portraits de Marie-Antoinette par et d'après François-Hubert Drouais
La nuit, la neige- Messages : 18055
Date d'inscription : 21/12/2013
Tybalt64- Messages : 7
Date d'inscription : 23/03/2020
Re: Marie-Thérèse de Savoie, comtesse d'Artois
Merci pour ces images Tybalt64,
mais n'oubliez de nous donner quelques informations complémentaires et aussi de préciser leurs sources.
mais n'oubliez de nous donner quelques informations complémentaires et aussi de préciser leurs sources.
La nuit, la neige- Messages : 18055
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Marie-Thérèse de Savoie, comtesse d'Artois
La nuit, la neige a écrit:Merci pour ces images Tybalt64,
mais n'oubliez de nous donner quelques informations complémentaires et aussi de préciser leurs sources.
ça fait en effet toujours du bien de voir au moins un titre et l'auteur du tableau, et l'année si possible.
_________________
« elle dominait de la tête toutes les dames de sa cour, comme un grand chêne, dans une forêt, s'élève au-dessus des arbres qui l'environnent. »
Comte d'Hézècques- Messages : 4390
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 44
Localisation : Pays-Bas autrichiens
Re: Marie-Thérèse de Savoie, comtesse d'Artois
Bonjour ... comte d'Hézècques.
Tybalt64- Messages : 7
Date d'inscription : 23/03/2020
La comtesse d'Artois
Le premier est une miniature :
La comtesse d'Artois par Ducreux, une version petit format (35x24) vendue à Morlaix #enchères
Le second est un tableau se trouvant au musée du Prado à Madrid
Bien à vous.
La comtesse d'Artois par Ducreux, une version petit format (35x24) vendue à Morlaix #enchères
Le second est un tableau se trouvant au musée du Prado à Madrid
Bien à vous.
Tybalt64- Messages : 7
Date d'inscription : 23/03/2020
Re: Marie-Thérèse de Savoie, comtesse d'Artois
Merci Tybalt !
Notre Forum a de vastes galeries de portraits ( dans presque tous les sujets ) . Nous reconnaîtrions certains personnages historiques si nous les rencontrions dans le métro. Louis XVI par exemple, par excellence .
Les représentations de la reine sont plus diffuses, parfois totalement apocryphes et fantaisistes . Mais, même si chacun a sa Marie-Antoinette à soi, il se dessine de l'ensemble une physionomie sans doute proche de l'original.
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55286
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
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