Le salon de Madame Geoffrin, de la Cour à la ville
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Mme de Sabran
Lucius
La nuit, la neige
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LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: La famille royale et les contemporains de Marie-Antoinette :: Autres contemporains : les femmes du XVIIIe siècle
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Re: Le salon de Madame Geoffrin, de la Cour à la ville
Trop ignorante pour y participer, je suis votre petite joute verbale avec le plus grand intérêt, les amis ! :n,,;::::!!!:
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le salon de Madame Geoffrin, de la Cour à la ville
Meuh non !! Tu verras...
Mme Geoffrin a fréquenté (chez elle, ou par écrit) tout le XVIIIème siècle qui comptait (ou presque).
Mme Geoffrin a fréquenté (chez elle, ou par écrit) tout le XVIIIème siècle qui comptait (ou presque).
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le salon de Madame Geoffrin, de la Cour à la ville
Je le sais bien : j'ai lu sa correspondance, avec délectation !
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le salon de Madame Geoffrin, de la Cour à la ville
Selon Maurice Hamon, le tableau de Lemonnier ne transcrit en rien le salon de Geoffrin, habituait à recevoir tout ce monde en petit comité. Il dit qu'il est nécessaire de prendre une distance avec "la vision historicisante et syncrétique de cette célèbre toile du peintre." Le cénacle est tout sauf un bloc où se rassembleraient chaque semaine en nombreuse compagnie tous ses habitués et connaissances. On s'y croisait plus que l'on s'y entassait, selon la disponibilité de la maîtresse de maison.
Invité- Invité
Re: Le salon de Madame Geoffrin, de la Cour à la ville
Merci pour cette précision d'importance, l'amour menaçant !
Comme quoi les tableaux sont souvent aussi apocryphes que les écrits !
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le salon de Madame Geoffrin, de la Cour à la ville
D'Alembert : figure marquante du "salon Geoffrin"
C'est vers 1749.1750 que d'Alembert fait son apparition chez Madame Geoffrin et dans le monde général.
Mme La Ferté-Imbault prétendra que sa mère aurait eu "la gloire[ fatale] de sa découverte".
C'est plutôt Maupertuis qui l'ayant pris sous son aile protectrice, le fait connaître autour de lui et introduit chez le président Hénault et Mme du Deffand dés 1743.
On le rencontre chez la duchesse du Maine et la Marquise de Créqui. On voit mal Mme Geoffrin passer son tour dans un tel contexte.
"Petit homme d'une physionomie assez commune", sa réputation de physicien et de géomètre prodige est bien établie depuis longtemps et celle de philosophe lui aussi acquise depuis la parution du "discours préliminaire à l'encyclopédie".
Indubitablement, aprés Maupertuis, son pygmalion, c'est Madame du Deffand qui a compté d'abord dans un rôle de mentor. Dix ans d'intime et étroite amitié s'écoulent de 1743 à 1753 (Nous sommes donc loin d'une simple escapade ) où la marquise joue les protectrices, les iniciatrices, lui apprend les manières de la bonne société et l'art de la conversation.
On a suggéré, à juste titre que du Deffand ait pu voir en lui le fils qu'elle n'a jamais eu, l'explication vaut peut-être aussi pour Mme Geoffrin qui avait perdu un fils trés jeune.
Chez Madame Geoffrin, d'Alembert a la réputation d'être un excellent imitateur des acteurs de l'opéra ou de la Comédie Française et de personnalités connues : on aura du mal à croire, cependant que les seuls dons d'amuseur aient pu convaincre madame Geoffrin, dont la démarche, at-on vu, a toujours été étroitement utilitariste.
Invité- Invité
Re: Le salon de Madame Geoffrin, de la Cour à la ville
Oui. D’autant que celui-ci a été commandé en 1812, par Joséphine.Mme de Sabran a écrit:
Comme quoi les tableaux sont souvent aussi apocryphes que les écrits !
En 1755, quelques-uns de ceux représentés sur ce tableau de fantaisie n’auraient pas pu se rencontrer dans le salon de Mme Geoffrin. boudoi32
Mais enfin c’est une belle peinture, qui illustre, de manière très idéalisée, les assemblées brillantes des salons du XVIIIème et en particulier celui de Mme Geoffrin.
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le salon de Madame Geoffrin, de la Cour à la ville
Quel fut le caractère de Madame Geoffrin, et surtout quelle personnalité a adopter pour mener une société aussi courue que la sienne ?
Un épisode est célèbre de son échange avec Fontenelle, où elle lui dit sa préférence instinctive pour un ouvrage au détriment d'un autre.
" voilà bien, dit Fontenelle, un jugement de femme"
" Sans doute, dit Madame Geoffrin avec quelque vivacité, je dois juger en femme, parce que je suis une femme, et non une licorne."
Le surnom lui restera, tant que Fontenelle vivra...
Celui-ci se plaindra encore à une autre occasion :
"Madame a toujours raison, mais elle a raison trop tôt !"
Elle avait pourtant l'art d'écouter et de mettre en valeur ceux qui lui parlaient.
A l'inverse, malheur au fâcheux ! Le jeune comte de Coigny l'apprit un jour à ses dépens. Invité à souper, il se lance dans un récit aussi long que fastidieux. La maîtresse de maison s'impatiente mais n'arrive pas à en tarir le débit. Pour faire diversion, elle le prie de découper une poularde.
Peine perdue ! Le monologue continue, tandis qu'il s'exécute avec un petit couteau, pas plus long qu'un canif, tiré de sa poche.
C'en est trop. Son hôtesse perd patience : " Monsieur le Comte, lui dit-elle de sa voix séche et nette, pour réussir dans ce pays-ci, il faut de grands couteaux et de petites histoires."
Cet art de juger les individus va servir à contrôler l'accés au cénacle, en écartant les indésirables et plus encore, à maintenir "l'institution" dans un cadre cohérent, garant de l'ambition première.
Le maréchal-Duc de Richelieu, malgré son rang se verra ainsi obstinément refuser l'accés à la société de la rue St Honoré non pas pour la dépravation bien connue de ses moeurs, mais parce que Madame Geoffrin ne le trouve "ni assez d'esprit, ni assez de mérite dans aucun genre pour mériter sa célébrité."
Richelieu se pique haut et fort de ce refus, mais même un plaidoyer de sa cousine la Duchesse D'Aiguillon n'y fera rien.
Il en ira de même lorsqu'elle éconduira en 1754, l'abbé de Guasco, pourtant introduit et protégé par Montesquieu, le trouvant trop "bavard, importun" et manquant au bon ton de sa compagnie, plus important encore, si l'on veut pénétrer au coeur " du système Geoffrin", ni Voltaire, ni Diderot, ni Rousseau ne feront partie des habitués et commensaux.
Voltaire lui-même, souvent éloigné de Paris, se tient volontairement à l'écart des salons. Ce gros travailleur y voit une dispersion, une perte de temps. Ses relations avec Geoffrin seront essentiellement épistolaires.
Diderot, pour sa part indispose Madame Geoffrin à plus d'un titre. Elle l'apprécie mais craint ses manières, beaucoup de contemporains se sont plaints également de la bruyante familiarité avec laquelle il se tenait en société. Dans la chaleur des discussions, il frappait sur les cuisses de ses interlocuteurs. Plus généralement elle "craignait sa pétulance , la hardiesse de ses opinions, soutenue, quand il était monté, par une éloquence fougueuse et entraînante", rien de compatible donc avec des réunions où les invités étaient "tenus sous la main", comme à la lisière".
Suite au prochain numéro
Un épisode est célèbre de son échange avec Fontenelle, où elle lui dit sa préférence instinctive pour un ouvrage au détriment d'un autre.
" voilà bien, dit Fontenelle, un jugement de femme"
" Sans doute, dit Madame Geoffrin avec quelque vivacité, je dois juger en femme, parce que je suis une femme, et non une licorne."
Le surnom lui restera, tant que Fontenelle vivra...
Celui-ci se plaindra encore à une autre occasion :
"Madame a toujours raison, mais elle a raison trop tôt !"
Elle avait pourtant l'art d'écouter et de mettre en valeur ceux qui lui parlaient.
A l'inverse, malheur au fâcheux ! Le jeune comte de Coigny l'apprit un jour à ses dépens. Invité à souper, il se lance dans un récit aussi long que fastidieux. La maîtresse de maison s'impatiente mais n'arrive pas à en tarir le débit. Pour faire diversion, elle le prie de découper une poularde.
Peine perdue ! Le monologue continue, tandis qu'il s'exécute avec un petit couteau, pas plus long qu'un canif, tiré de sa poche.
C'en est trop. Son hôtesse perd patience : " Monsieur le Comte, lui dit-elle de sa voix séche et nette, pour réussir dans ce pays-ci, il faut de grands couteaux et de petites histoires."
Cet art de juger les individus va servir à contrôler l'accés au cénacle, en écartant les indésirables et plus encore, à maintenir "l'institution" dans un cadre cohérent, garant de l'ambition première.
Le maréchal-Duc de Richelieu, malgré son rang se verra ainsi obstinément refuser l'accés à la société de la rue St Honoré non pas pour la dépravation bien connue de ses moeurs, mais parce que Madame Geoffrin ne le trouve "ni assez d'esprit, ni assez de mérite dans aucun genre pour mériter sa célébrité."
Richelieu se pique haut et fort de ce refus, mais même un plaidoyer de sa cousine la Duchesse D'Aiguillon n'y fera rien.
Il en ira de même lorsqu'elle éconduira en 1754, l'abbé de Guasco, pourtant introduit et protégé par Montesquieu, le trouvant trop "bavard, importun" et manquant au bon ton de sa compagnie, plus important encore, si l'on veut pénétrer au coeur " du système Geoffrin", ni Voltaire, ni Diderot, ni Rousseau ne feront partie des habitués et commensaux.
Voltaire lui-même, souvent éloigné de Paris, se tient volontairement à l'écart des salons. Ce gros travailleur y voit une dispersion, une perte de temps. Ses relations avec Geoffrin seront essentiellement épistolaires.
Diderot, pour sa part indispose Madame Geoffrin à plus d'un titre. Elle l'apprécie mais craint ses manières, beaucoup de contemporains se sont plaints également de la bruyante familiarité avec laquelle il se tenait en société. Dans la chaleur des discussions, il frappait sur les cuisses de ses interlocuteurs. Plus généralement elle "craignait sa pétulance , la hardiesse de ses opinions, soutenue, quand il était monté, par une éloquence fougueuse et entraînante", rien de compatible donc avec des réunions où les invités étaient "tenus sous la main", comme à la lisière".
Suite au prochain numéro
Invité- Invité
Re: Le salon de Madame Geoffrin, de la Cour à la ville
Mme Geoffrin va être une des cibles favorites des attaques qui se déploient alors contre la "secte philosophique". "Deux affaires" vont secouer le microcosme parisien et la viser plus ou moins directement :
- La publication en 1758 de l'ouvrage d'Helvétius, de l'esprit
- et les libelles et satires contre les philosophes que symbolise, en 1760, la pièce de Palissot.
Depuis son lancement en 1751, L'Encyclopédie seul point de ralliement d'une nébuleuse philosophique mouvante qui se déchire souvent à belles dents connaît une existence difficile.
Dés les premiers temps, ont pesé menaces ou avertissements du pouvoir au sens large,( la Cour, malgré la protection de Mme de Pompadour et du clan Choiseul, le parlement, la Sorbonne) : censure, saisie et interdiction des premiers volumes.
En 1757, intervient la brouille entre Diderot et D'Alembert, qui arrête sa collaboration. Parrallèlement, l'antiphilosophie s'est organisée :
Au combat, des apologétistes, littérateurs, directeurs de journaux comme Fréron. (L'ennemi détesté de Voltaire) qui vont se servir de l'arme de la dérision.
La parution du livre d'Helvétius : De l'esprit va relancer la polémique contre L'Encyclopédie. Les philosophes vont se retrouver dans la ligne de mire satirique de plusieurs écivains.
Courant 1758, Helvétius va déclencher bien malgré lui les foudres de l'église et de l'état contre le milieu philosophique. On reproche au livre d'inspiration Lockienne et anticartésienne, d'attrbuer aux sens , un rôle exclusif dans la quête de la connaisance. L'émotion va rapidement tourner à l'affrontement. La Reine se dit choquée.Les philosophes en veulent alors à Helvétius d'avoir compromis imprudemment le sort de L'Encyclopédie et lui font grief d'avoir mis Diderot en danger.
Au milieu de ces diverses agitations, l'attitude de Mme Geoffrin, pour être favorable à son grand ami, se caractérise par la plus grande prudence ( Probablement afin d'épargner d'éventuelles conséquences sur son salon) . Mme de Graffigny, elle, prend nettement parti.
L'autre arme utilisée : celle de la dérision de 1757 à 1760 :
L'espace de trois années, tout Paris va s'égayer et rire de divers écrits aux dépens des philosophes. L'invention du mot : "cacouacs" du grec kakos (méchant). La description des moeurs et de la société des Cacouacs est une transposition satirique de ceux et celles de la "secte philosophique".
Une pièce est donnée à la Comédie Française, le sujet de la pièce avait excité dans Paris une fermentation générale de curiosité. Cette pièce était un démarquage parodique de plusieurs oeuvres, notamment des Femmes savantes de Molère mais qui sont cette fois : les nouveaux philosophes. Ce sont des êtres cyniques, intrigants, dévorés d'ambition et prêts à tout pour asseoir leur pouvoir. Sont moqués leur pédantisme, leur morale douteuse : le valet Cripin (Rousseau), partisan du retour à la nature, fait son entrée en scéne à quatre pattes, pour manger une feuille de laitue.
Cydalise, principal personnage féminin qui tient salon, on y voit généralement un amalgame de Mme de Graffigny, d'Epinay et Geoffrin. Un témoignage du temps fait pourtant nettement pencher pour cette dernière, même si tout ne lui correspond pas dans le personnage. (C'est une femme savante ridicule) :
"La vieille Dumesnil a trouvé le secret de s'habiller et coiffer comme Mme Geoffrin, ce qui a fait beaucoup rire ceux qui connaissait cette dame."
De plus, un passage du premier acte évoque sans ambiguïté la figure de feu François Geoffrin. A sa fille qui lui rappelle une promesse de son père, Cydalise réplique :
"Votre père ! Il est vrai que je n'y songeais guère.
Plaisante autorité que la sienne en effet.
Etre le plus borné que la nature ait fait;
Nul talent, nul essor : espèce de machine
Allant par habitude, et pensant par routine;
Ayant l'air de rêver, et ne songeant à rien;
Gravement occupé du détail de son bien,
Et des mille autres soins purement domestiques;
Défenseur ennuyeux des préjugés gothiques..."
Le personnage est celui d'une sotte prétentieuse, récemment convertie à la philosophie.
La princesse de Robecq, l'une des maîtresses du ministre Choiseul défendait ardemment la pièce, d'où la conclusion répandue dans l'opinion que Choiseul lui même protégeait la comédie.
Suite au prochain numéro
- La publication en 1758 de l'ouvrage d'Helvétius, de l'esprit
- et les libelles et satires contre les philosophes que symbolise, en 1760, la pièce de Palissot.
Depuis son lancement en 1751, L'Encyclopédie seul point de ralliement d'une nébuleuse philosophique mouvante qui se déchire souvent à belles dents connaît une existence difficile.
Dés les premiers temps, ont pesé menaces ou avertissements du pouvoir au sens large,( la Cour, malgré la protection de Mme de Pompadour et du clan Choiseul, le parlement, la Sorbonne) : censure, saisie et interdiction des premiers volumes.
En 1757, intervient la brouille entre Diderot et D'Alembert, qui arrête sa collaboration. Parrallèlement, l'antiphilosophie s'est organisée :
Au combat, des apologétistes, littérateurs, directeurs de journaux comme Fréron. (L'ennemi détesté de Voltaire) qui vont se servir de l'arme de la dérision.
La parution du livre d'Helvétius : De l'esprit va relancer la polémique contre L'Encyclopédie. Les philosophes vont se retrouver dans la ligne de mire satirique de plusieurs écivains.
Courant 1758, Helvétius va déclencher bien malgré lui les foudres de l'église et de l'état contre le milieu philosophique. On reproche au livre d'inspiration Lockienne et anticartésienne, d'attrbuer aux sens , un rôle exclusif dans la quête de la connaisance. L'émotion va rapidement tourner à l'affrontement. La Reine se dit choquée.Les philosophes en veulent alors à Helvétius d'avoir compromis imprudemment le sort de L'Encyclopédie et lui font grief d'avoir mis Diderot en danger.
Au milieu de ces diverses agitations, l'attitude de Mme Geoffrin, pour être favorable à son grand ami, se caractérise par la plus grande prudence ( Probablement afin d'épargner d'éventuelles conséquences sur son salon) . Mme de Graffigny, elle, prend nettement parti.
L'autre arme utilisée : celle de la dérision de 1757 à 1760 :
L'espace de trois années, tout Paris va s'égayer et rire de divers écrits aux dépens des philosophes. L'invention du mot : "cacouacs" du grec kakos (méchant). La description des moeurs et de la société des Cacouacs est une transposition satirique de ceux et celles de la "secte philosophique".
Une pièce est donnée à la Comédie Française, le sujet de la pièce avait excité dans Paris une fermentation générale de curiosité. Cette pièce était un démarquage parodique de plusieurs oeuvres, notamment des Femmes savantes de Molère mais qui sont cette fois : les nouveaux philosophes. Ce sont des êtres cyniques, intrigants, dévorés d'ambition et prêts à tout pour asseoir leur pouvoir. Sont moqués leur pédantisme, leur morale douteuse : le valet Cripin (Rousseau), partisan du retour à la nature, fait son entrée en scéne à quatre pattes, pour manger une feuille de laitue.
Cydalise, principal personnage féminin qui tient salon, on y voit généralement un amalgame de Mme de Graffigny, d'Epinay et Geoffrin. Un témoignage du temps fait pourtant nettement pencher pour cette dernière, même si tout ne lui correspond pas dans le personnage. (C'est une femme savante ridicule) :
"La vieille Dumesnil a trouvé le secret de s'habiller et coiffer comme Mme Geoffrin, ce qui a fait beaucoup rire ceux qui connaissait cette dame."
De plus, un passage du premier acte évoque sans ambiguïté la figure de feu François Geoffrin. A sa fille qui lui rappelle une promesse de son père, Cydalise réplique :
"Votre père ! Il est vrai que je n'y songeais guère.
Plaisante autorité que la sienne en effet.
Etre le plus borné que la nature ait fait;
Nul talent, nul essor : espèce de machine
Allant par habitude, et pensant par routine;
Ayant l'air de rêver, et ne songeant à rien;
Gravement occupé du détail de son bien,
Et des mille autres soins purement domestiques;
Défenseur ennuyeux des préjugés gothiques..."
Le personnage est celui d'une sotte prétentieuse, récemment convertie à la philosophie.
La princesse de Robecq, l'une des maîtresses du ministre Choiseul défendait ardemment la pièce, d'où la conclusion répandue dans l'opinion que Choiseul lui même protégeait la comédie.
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Invité- Invité
Re: Le salon de Madame Geoffrin, de la Cour à la ville
Sur quelles sources fondez vous ce panorama aussi passionnant que détaillé ?
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Re: Le salon de Madame Geoffrin, de la Cour à la ville
Mais dans l'excellent ouvrage de Maurice Hamon, mon cher ! Biographie complète et détaillée ( tableaux à l'appui )
Madame Geoffrin Femme d'influence, femme d'affaires au temps des Lumières
Edition : Fayard
Madame Geoffrin Femme d'influence, femme d'affaires au temps des Lumières
Edition : Fayard
Invité- Invité
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Re: Le salon de Madame Geoffrin, de la Cour à la ville
Que mange-on à la table des salons parisiens au XVIIIème siècle ?
Au cours du siècle, les horaires des repas se déplacent. La bonne société dîne et soupe de plus en plus tard. De 2 h au début du siècle, le dîner passe à 4h en moyenne à la fin du siècle, tandis que le souper se prend de plus en plus souvent aprés 10h du soir.
A 9h, Mme de Sabran commence tout juste à se préparer à sortir, alors qu'elle doit souper chez Mme de Luxembourg qui n'aime pas que l'on arrive en retard (lettre de Mme de Sabran et du chevalier de Boufflers (1778-1788)
Ce rythme spécifique de la bonne société parisienne donne une grande importance à la vie nocturne, qui devient progessivement le moment le plus important de la sociabilité, pourtant le dîner était traditionnellement trés important chez les élites, Il permettait de se distinguer des paysans qui ne connaissaient que le déjeuner et le souper. ( Les repas en France et dans les pays d'Europe, Paris Odile Jacob)
Parmi les soupers, il existe toute une diversité de formes et de pratiques, dont les conséquences sociales sont bien différentes.
Le nombre de convives est bien différente.
Le nombre des convives est important :
Il détermine le degré de solennité, ou à l'inverse d'intimité du souper. Mme du Deffand distingue à ce titre "ce qu'on appelle des repas", où les invités sont nombreux et les petits soupers de 5 à 6 personnes, composés simplement de la pièce du milieu, 2 entrées , un rôti, et de 2 entremets.(Lettre de Deffand à Horace Walpole du 15 juin 1771)
En franchissant encore un pas vers l'intimité, on rencontre : le souper fin, bien arrosé.
Lors des grands dîners et soupers de la capitale : Mme Geoffrin se vante de servir en toute simplicité une omelette aux épinards, qui valut une remarque ironique de Mme du Deffand : "Voilà bien du bruit pour une omelette aux épinards". Mme Geoffrin évoquait quant à elle : les "lentilles" de Mme de la Vallière, comme s'il s'agissait de la spécialité de la maison.1O ans plus tard Mme du Deffand y mangea du cabillaud avec de la purée de féves rouges et assure que "rien n'est meilleur".
La comtesse de Rochefort invite le marquis de Mirabeau à manger "un poulet rôti" ou "de la merluche et une salade", tandis que son frére aura droit à des épinards
Bombelles, lui, se réjouit de prendre "de forts bonnes glaces" chez le Maréchal de Ségur. Chez Maurepas, Walpole mange aprés le souper des tartines de pain beurrées. Chez Mlle Quinault, on mangeait bien, mais des nourritures "trés communes comme pied de mouton, tripes, foie de veau, etc..."
D'autres sociétés, en revanche, étaient réputées pour le raffinement gastronomique comme celle du Maréchal de Soubise, inventeur des carbonnades à la Soubise.
La gastronomie pouvait aussi se prêter à une mise en scène :
Mme Vigée le Brun, qui servait habituellement des soupers simples, composés "d'une volaille, un poisson, un plat de légumes et une salade" organisa aprés avoir lu Le voyage en Gréce du jeune Anarchasis, un souper grec composé d'une poularde, d'une anguille à la grecque, d'un gâteau au miel et aux raisins de Corinthe, et accompagné de vieux vin de Chypre. Les femmes étaient habillées en athéniennes et Lebrun-Pindare en Anacréon.
Trop de raffinement, toutefois, pouvait être mal perçu. Les soupers de la Duchesse de Mazarin, qui étaient, selon Mme de Genlis, "les meilleurs de Paris", étaient parfois moqués parce que "les mets étaient un peu déguisés.
Au XVIIIème siécle, il faut insister sur le rôle du café, dont la dégustation s'impose comme un rituel mondain.
La préparation du café est ainsi élevé au rang du symbole de l'hospitalité. Walpole, lors de son premier séjour à Paris, passe ses soirées à boire du café aprés le souper, jusqu'à 2h du matin, sauf s'il rencontre Mme de Mirepoix, avec qui il boit alors du thé.
La mode du thé commence à se répandre et triomphe à la fin du siècle. En 1784, la mode du thé n'a pas faibli et Mme d'Oberkirch précise qu'on le prend surtout dans l'aprés-midi. Le thé n'est plus une boisson parmi d'autres, mais une véritable cérémonie mondaine qui donne lieu à des invitations spécifiques.
Gouverneur Morris apprécie que le thé servi chez la Duchesse de Ségur vienne de Russie. C'est néanmoins le modèle anglais qui s'impose, en pleine période d'anglomanie. Dans ces mêmes années, Lady Crewe s'étonne, lors de son séjour parisien, d'être conviée à des breakfasts à l'anglaise. Invitée chez Mme d'Andelot à un thé que celle-ci donne aux anglais de Paris, elle s'amuse du préjugé des français qui s'imaginent que les anglais ne sont heureux que lorsqu'ils sont réunis pour boire le thé. Elle remarque surtout la cérémonie qui ne correspond pas aux moeurs anglaises.
"Qu'un cuisinier est un mortel divin" Le célébre vers de Voltaire correspond bien à l'état d'esprit de la bonne société, où les bons cuisiniers sont recherchés et appréciés.
Morillon, qui officiait chez la Reynière, était célébre pour sa façon d'accommoder les côtes de feuilles de carious et de bettes difficiles a cuisiner. Et le président Hénault prêtait volontiers son cuisinier à ceux de ses amis qui voulaient donner des bons soupers.
Les traités de cuisine deviennent un genre littéraire, que certains catalogues de bibliophyles essaient de classer dans la catégorie des arts libéraux alors qu'ils figuraient jusque là dans les traité médicaux et d'hygiéne.
Le Champagne, nouveauté du siécle, participe de cette esthétique de la mondanité où le goût, pivot des théories aristocratiques du jugement, est à la foie gustatif, artistique et social. Il s'impose à la fois comme la boisson privilégièe des soupers fins et comme une métaphore de la sociabilité et de la conversation.
Voltaire, déjà, dans Le mondain, vantait le Champagne et les rires qui l'accompagnent :
"De ce vin frais l'écume pétillante
De nos français est l'image brillante"
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Au cours du siècle, les horaires des repas se déplacent. La bonne société dîne et soupe de plus en plus tard. De 2 h au début du siècle, le dîner passe à 4h en moyenne à la fin du siècle, tandis que le souper se prend de plus en plus souvent aprés 10h du soir.
A 9h, Mme de Sabran commence tout juste à se préparer à sortir, alors qu'elle doit souper chez Mme de Luxembourg qui n'aime pas que l'on arrive en retard (lettre de Mme de Sabran et du chevalier de Boufflers (1778-1788)
Ce rythme spécifique de la bonne société parisienne donne une grande importance à la vie nocturne, qui devient progessivement le moment le plus important de la sociabilité, pourtant le dîner était traditionnellement trés important chez les élites, Il permettait de se distinguer des paysans qui ne connaissaient que le déjeuner et le souper. ( Les repas en France et dans les pays d'Europe, Paris Odile Jacob)
Parmi les soupers, il existe toute une diversité de formes et de pratiques, dont les conséquences sociales sont bien différentes.
Le nombre de convives est bien différente.
Le nombre des convives est important :
Il détermine le degré de solennité, ou à l'inverse d'intimité du souper. Mme du Deffand distingue à ce titre "ce qu'on appelle des repas", où les invités sont nombreux et les petits soupers de 5 à 6 personnes, composés simplement de la pièce du milieu, 2 entrées , un rôti, et de 2 entremets.(Lettre de Deffand à Horace Walpole du 15 juin 1771)
En franchissant encore un pas vers l'intimité, on rencontre : le souper fin, bien arrosé.
Lors des grands dîners et soupers de la capitale : Mme Geoffrin se vante de servir en toute simplicité une omelette aux épinards, qui valut une remarque ironique de Mme du Deffand : "Voilà bien du bruit pour une omelette aux épinards". Mme Geoffrin évoquait quant à elle : les "lentilles" de Mme de la Vallière, comme s'il s'agissait de la spécialité de la maison.1O ans plus tard Mme du Deffand y mangea du cabillaud avec de la purée de féves rouges et assure que "rien n'est meilleur".
La comtesse de Rochefort invite le marquis de Mirabeau à manger "un poulet rôti" ou "de la merluche et une salade", tandis que son frére aura droit à des épinards
Bombelles, lui, se réjouit de prendre "de forts bonnes glaces" chez le Maréchal de Ségur. Chez Maurepas, Walpole mange aprés le souper des tartines de pain beurrées. Chez Mlle Quinault, on mangeait bien, mais des nourritures "trés communes comme pied de mouton, tripes, foie de veau, etc..."
D'autres sociétés, en revanche, étaient réputées pour le raffinement gastronomique comme celle du Maréchal de Soubise, inventeur des carbonnades à la Soubise.
La gastronomie pouvait aussi se prêter à une mise en scène :
Mme Vigée le Brun, qui servait habituellement des soupers simples, composés "d'une volaille, un poisson, un plat de légumes et une salade" organisa aprés avoir lu Le voyage en Gréce du jeune Anarchasis, un souper grec composé d'une poularde, d'une anguille à la grecque, d'un gâteau au miel et aux raisins de Corinthe, et accompagné de vieux vin de Chypre. Les femmes étaient habillées en athéniennes et Lebrun-Pindare en Anacréon.
Trop de raffinement, toutefois, pouvait être mal perçu. Les soupers de la Duchesse de Mazarin, qui étaient, selon Mme de Genlis, "les meilleurs de Paris", étaient parfois moqués parce que "les mets étaient un peu déguisés.
Au XVIIIème siécle, il faut insister sur le rôle du café, dont la dégustation s'impose comme un rituel mondain.
La préparation du café est ainsi élevé au rang du symbole de l'hospitalité. Walpole, lors de son premier séjour à Paris, passe ses soirées à boire du café aprés le souper, jusqu'à 2h du matin, sauf s'il rencontre Mme de Mirepoix, avec qui il boit alors du thé.
La mode du thé commence à se répandre et triomphe à la fin du siècle. En 1784, la mode du thé n'a pas faibli et Mme d'Oberkirch précise qu'on le prend surtout dans l'aprés-midi. Le thé n'est plus une boisson parmi d'autres, mais une véritable cérémonie mondaine qui donne lieu à des invitations spécifiques.
Gouverneur Morris apprécie que le thé servi chez la Duchesse de Ségur vienne de Russie. C'est néanmoins le modèle anglais qui s'impose, en pleine période d'anglomanie. Dans ces mêmes années, Lady Crewe s'étonne, lors de son séjour parisien, d'être conviée à des breakfasts à l'anglaise. Invitée chez Mme d'Andelot à un thé que celle-ci donne aux anglais de Paris, elle s'amuse du préjugé des français qui s'imaginent que les anglais ne sont heureux que lorsqu'ils sont réunis pour boire le thé. Elle remarque surtout la cérémonie qui ne correspond pas aux moeurs anglaises.
"Qu'un cuisinier est un mortel divin" Le célébre vers de Voltaire correspond bien à l'état d'esprit de la bonne société, où les bons cuisiniers sont recherchés et appréciés.
Morillon, qui officiait chez la Reynière, était célébre pour sa façon d'accommoder les côtes de feuilles de carious et de bettes difficiles a cuisiner. Et le président Hénault prêtait volontiers son cuisinier à ceux de ses amis qui voulaient donner des bons soupers.
Les traités de cuisine deviennent un genre littéraire, que certains catalogues de bibliophyles essaient de classer dans la catégorie des arts libéraux alors qu'ils figuraient jusque là dans les traité médicaux et d'hygiéne.
Le Champagne, nouveauté du siécle, participe de cette esthétique de la mondanité où le goût, pivot des théories aristocratiques du jugement, est à la foie gustatif, artistique et social. Il s'impose à la fois comme la boisson privilégièe des soupers fins et comme une métaphore de la sociabilité et de la conversation.
Voltaire, déjà, dans Le mondain, vantait le Champagne et les rires qui l'accompagnent :
"De ce vin frais l'écume pétillante
De nos français est l'image brillante"
Suite au prochain numéro
Invité- Invité
Re: Le salon de Madame Geoffrin, de la Cour à la ville
L'essentiel du rôle de Mme Geoffrin va être celui d'une intermédiaire parisienne.
Le marchand Kazimierz Czempinski, qui s'occupe alors des achats royaux à Paris ( pour le compte du roi Poniatowski) est un de ses amis.
Après la mort de Madame de Pompadour, Stanislas s'est intéressé sans succés à l'acquisition de quelques uns de ses diamants et aux ensembles allégoriques scultés pour la Marquise, et à ses traits, pour Pigalle.
Mais Marigny, héritier et légataire de sa sœur, est économe. Il met en vente et cher, sur plusieurs années, tous les effets et objets de valeur de la succession. Mme Geoffrin elle- même échouera à racheter les tapisseries de la Marquise. A titre de consolation, elle propose à Stanislas, un buste d'Henri IV.
" à bon marché [...] qui est commencé et sera très beau et très ressemblant", exécuté d'après le fameux portrait de Pourbus."
Le Roi se montrera enchanté à la réception de l'œuvre.
Le marchand Kazimierz Czempinski, qui s'occupe alors des achats royaux à Paris ( pour le compte du roi Poniatowski) est un de ses amis.
Après la mort de Madame de Pompadour, Stanislas s'est intéressé sans succés à l'acquisition de quelques uns de ses diamants et aux ensembles allégoriques scultés pour la Marquise, et à ses traits, pour Pigalle.
Mais Marigny, héritier et légataire de sa sœur, est économe. Il met en vente et cher, sur plusieurs années, tous les effets et objets de valeur de la succession. Mme Geoffrin elle- même échouera à racheter les tapisseries de la Marquise. A titre de consolation, elle propose à Stanislas, un buste d'Henri IV.
" à bon marché [...] qui est commencé et sera très beau et très ressemblant", exécuté d'après le fameux portrait de Pourbus."
Le Roi se montrera enchanté à la réception de l'œuvre.
Invité- Invité
Re: Le salon de Madame Geoffrin, de la Cour à la ville
Lors de son séjour à Varsovie Mme Geoffrin fait étape à Vienne où elle rencontre Kaunitz.
Moins de 3 semaines après le départ de Paris, c'est l'arrivée à Vienne le mardi juin (1766), où Kaunitz lui a organisé un accueil digne d'une souveraine.
Dés le lendemain de son arrivée, sa chambre à peine ouverte se remplit de valets de chambre et de pages qui prennent de ses nouvelles, lui transmettent compliments et invitations à dîner. A 11 heures défilent les ambassadeurs de toutes les Cours et tous les seigneurs qu'elle a reçus chez elle pendant des années dont elles se souvenaient à peine.
Madame Geoffrin, gravé par Dumarteau (1770) d'après Charles-Nicolas Cochin, musée Carnavalet.
Suivent les diverses rencontres avec la famille impériale, d'abord l'empereur Joseph II. Le 11 juin, Madame Geoffrin voit l'impératrice douairière Marie-Thérèse à Schoenbrunn qui lui présente tous les archiducs et archiduchesses, dont la jeune Marie-Antoinette (12 ans), " belle comme un ange " en lui suggérant de façon appuyée qu'il fallait le faire savoir en France.
Les mêmes attentions lui seront prodiguées lors de son voyage de retour, 4 mois plus tard, où elle fera un séjour encore plus long que le premier, prés de 3 semaines.
On aurait du mal à prendre les flatteries de Kaunitz et de la famille impériale pour un simple hommage raffiné à une célébrité européenne, comme voudrait le faire croire la fausse modestie de Mme Geoffrin. Il y a fort à parier que l'on a habilement manipulé la vanité de la voyageuse pour faire suivre quelques messages, directs ou indirects, à Varsovie. En a-t-elle eu quelques soupçons ? Elle n'a rien trouvé "de la hauteur des Autrichiens dont on parle tant", s'est sentie à l'aise "comme chez soi".
"Vous voyez, belle Marquise, écrit-elle ironiquement à Mme de la Ferté-Imbault, que vous avez une mère qui est digne d'avoir cet honneur. (lettre du 12 juin 1766, Ségur p260)
Moins de 3 semaines après le départ de Paris, c'est l'arrivée à Vienne le mardi juin (1766), où Kaunitz lui a organisé un accueil digne d'une souveraine.
Dés le lendemain de son arrivée, sa chambre à peine ouverte se remplit de valets de chambre et de pages qui prennent de ses nouvelles, lui transmettent compliments et invitations à dîner. A 11 heures défilent les ambassadeurs de toutes les Cours et tous les seigneurs qu'elle a reçus chez elle pendant des années dont elles se souvenaient à peine.
Madame Geoffrin, gravé par Dumarteau (1770) d'après Charles-Nicolas Cochin, musée Carnavalet.
Suivent les diverses rencontres avec la famille impériale, d'abord l'empereur Joseph II. Le 11 juin, Madame Geoffrin voit l'impératrice douairière Marie-Thérèse à Schoenbrunn qui lui présente tous les archiducs et archiduchesses, dont la jeune Marie-Antoinette (12 ans), " belle comme un ange " en lui suggérant de façon appuyée qu'il fallait le faire savoir en France.
Les mêmes attentions lui seront prodiguées lors de son voyage de retour, 4 mois plus tard, où elle fera un séjour encore plus long que le premier, prés de 3 semaines.
On aurait du mal à prendre les flatteries de Kaunitz et de la famille impériale pour un simple hommage raffiné à une célébrité européenne, comme voudrait le faire croire la fausse modestie de Mme Geoffrin. Il y a fort à parier que l'on a habilement manipulé la vanité de la voyageuse pour faire suivre quelques messages, directs ou indirects, à Varsovie. En a-t-elle eu quelques soupçons ? Elle n'a rien trouvé "de la hauteur des Autrichiens dont on parle tant", s'est sentie à l'aise "comme chez soi".
"Vous voyez, belle Marquise, écrit-elle ironiquement à Mme de la Ferté-Imbault, que vous avez une mère qui est digne d'avoir cet honneur. (lettre du 12 juin 1766, Ségur p260)
Invité- Invité
Re: Le salon de Madame Geoffrin, de la Cour à la ville
Après son retour de Pologne, Mme Geoffrin put d'ailleurs capitaliser les succès de son voyage en termes de réputation, de célébrité et de prestige mondain. Mieux encore, lorsque Marie-Antoinette, qu'elle avait connue à Vienne, devint dauphine de France, Mme Geoffrin fit des démarches pour être reçue à la Cour ( lettre de Mme Geoffrin à la Comtesse de Noailles en 1771, archives nationales, 508 AP 34)
"Il n'y a pas longtemps que la Reine voulant voir les tableaux exposés au Louvre avait fait fermer le salon au public. Mais les personnes de quelque distinction pouvaient obtenir la permission d'entrer. Mme Geoffrin s'était fait mettre du nombre, et comme vous l'allez voir, elle avait bien ses petites raisons pour cela. Elle a connu la Reine à Vienne, lorsqu'elle était archiduchesse. La Reine depuis ce temps n'a jamais manqué une occasion de lui donner des marques de souvenir.
Dés qu'elle a aperçu Mme Geoffrin, elle s'est avancée vers elle, et lui montrant Madame avec qui elle était : "voulez-vous bien, lui a-t-elle dit, que je vous présente Madame ?" Vous jugez comme Madame Geoffrin, à qui l'on présentait Madame, est devenue tout d'un coup un objet important pour tout ce qui était là, et comme Mme Geoffrin s'en est allée satisfaite."
(La Harpe, letters to the Schuvalow p 58)
Ce récit montre bien que la Cour est à la fois un horizon et une ressource pour la réputation mondaine. L'exposition au Louvre est ici un espace parfait de transaction. Située à Paris, dans un château royal, elle est "fermée au public" pour la visite de la Reine, ce qui est une façon de restituer le château à sa fonction royale et rappeler que l'exposition organisée par l'Académie dans le salon Carré du Louvre reste suspendue à la volonté des monarques. Sur un mot de la Reine, le "public" en est expulsé et le salon rendu au plaisir de la souveraine, au milieu des œuvres, entourée uniquement de personnes de "quelque distinction". Le critère ici n'est ni la naissance, ni le mérite, ni l'argent, mais ce terme très flou, "la distinction". Dés lors, elle peut y accueillir Mme Geoffrin et surtout s'affranchir du protocole en lui présentant Madame, dans une inversion des hiérarchies qui aurait été impensable à Versailles. Madame Geoffrin qui devient "importante ", non aux yeux du public, qui a été chassé de la salle, mais des autres personnes de distinction présentes.
La petite scène accroît "tout d'un coup" la position mondaine de Mme Geoffrin, en théâtralisant ses relations avec la famille royale.
La réussite de Mme Geoffrin fut d'échapper à l'image du "bureau d'esprit" pour affirmer sa position dans l'espace mondain. Le monde parisien est à la fois un groupe social, défini par ses pratiques de sociabilité, et un système de valeurs, qui qualifie ses usages comme étant le bon ton.
Le monde est à la fois une extension de la Cour et une émanation de la ville : il en est tout ensemble proche et différent.
La civilité, l'usage du monde sont en grande partie dérivés de la rationalité de Cour, la réputation mondaine est très liée à la grandeur aristocratique telle que la cour la sanctionne, et celle-ci reste l'horizon de la vie mondaine, en termes de pouvoir et de prestige.
Le monde des salons Antoine Lilti- l'espace mondain p 166.167.
"Il n'y a pas longtemps que la Reine voulant voir les tableaux exposés au Louvre avait fait fermer le salon au public. Mais les personnes de quelque distinction pouvaient obtenir la permission d'entrer. Mme Geoffrin s'était fait mettre du nombre, et comme vous l'allez voir, elle avait bien ses petites raisons pour cela. Elle a connu la Reine à Vienne, lorsqu'elle était archiduchesse. La Reine depuis ce temps n'a jamais manqué une occasion de lui donner des marques de souvenir.
Dés qu'elle a aperçu Mme Geoffrin, elle s'est avancée vers elle, et lui montrant Madame avec qui elle était : "voulez-vous bien, lui a-t-elle dit, que je vous présente Madame ?" Vous jugez comme Madame Geoffrin, à qui l'on présentait Madame, est devenue tout d'un coup un objet important pour tout ce qui était là, et comme Mme Geoffrin s'en est allée satisfaite."
(La Harpe, letters to the Schuvalow p 58)
Ce récit montre bien que la Cour est à la fois un horizon et une ressource pour la réputation mondaine. L'exposition au Louvre est ici un espace parfait de transaction. Située à Paris, dans un château royal, elle est "fermée au public" pour la visite de la Reine, ce qui est une façon de restituer le château à sa fonction royale et rappeler que l'exposition organisée par l'Académie dans le salon Carré du Louvre reste suspendue à la volonté des monarques. Sur un mot de la Reine, le "public" en est expulsé et le salon rendu au plaisir de la souveraine, au milieu des œuvres, entourée uniquement de personnes de "quelque distinction". Le critère ici n'est ni la naissance, ni le mérite, ni l'argent, mais ce terme très flou, "la distinction". Dés lors, elle peut y accueillir Mme Geoffrin et surtout s'affranchir du protocole en lui présentant Madame, dans une inversion des hiérarchies qui aurait été impensable à Versailles. Madame Geoffrin qui devient "importante ", non aux yeux du public, qui a été chassé de la salle, mais des autres personnes de distinction présentes.
La petite scène accroît "tout d'un coup" la position mondaine de Mme Geoffrin, en théâtralisant ses relations avec la famille royale.
La réussite de Mme Geoffrin fut d'échapper à l'image du "bureau d'esprit" pour affirmer sa position dans l'espace mondain. Le monde parisien est à la fois un groupe social, défini par ses pratiques de sociabilité, et un système de valeurs, qui qualifie ses usages comme étant le bon ton.
Le monde est à la fois une extension de la Cour et une émanation de la ville : il en est tout ensemble proche et différent.
La civilité, l'usage du monde sont en grande partie dérivés de la rationalité de Cour, la réputation mondaine est très liée à la grandeur aristocratique telle que la cour la sanctionne, et celle-ci reste l'horizon de la vie mondaine, en termes de pouvoir et de prestige.
Le monde des salons Antoine Lilti- l'espace mondain p 166.167.
Invité- Invité
Re: Le salon de Madame Geoffrin, de la Cour à la ville
La Maison Chateaubriand en 2011 avait ouvert ses portes pour une exposition consacrée à Madame Geoffrin. Le thème : Madame Geoffrin, une femme d'affaires et d'esprit.
"Plus de 400 pièces évoquaient ce monde et le personnage singulier de son hôtesse, ignorante qui avait acquis une véritable virtuosité dans l'observation des hommes et des mœurs, amateur d'art éclairé, femme d'affaires avisée, appui des philosophes et des encyclopédistes.
Madame Geoffrin, son salon
Le tableau, signé en bas à droite, représente une femme d'âge mûr en tenue d'intérieur, assise de face, et coiffée d'un bonnet de dentelle blanche.
"Plus de 400 pièces évoquaient ce monde et le personnage singulier de son hôtesse, ignorante qui avait acquis une véritable virtuosité dans l'observation des hommes et des mœurs, amateur d'art éclairé, femme d'affaires avisée, appui des philosophes et des encyclopédistes.
Madame Geoffrin, son salon
Pierre Allais, portrait de Madame Geoffrin, huile sur toile, 1747.
Le tableau, signé en bas à droite, représente une femme d'âge mûr en tenue d'intérieur, assise de face, et coiffée d'un bonnet de dentelle blanche.
Invité- Invité
Re: Le salon de Madame Geoffrin, de la Cour à la ville
Madame Geoffrin, amateur d'art :
Madame Geoffrin se conduisit en généreux mécène à l'égard de Jean-Marc Nattier, Carl Van Loo ainsi de celui qui allait devenir le peintre emblématique du " goût à la grec " : Joseph-Marie Vien.
Elle affectionnait les objets de porcelaine de production française mais appréciait aussi ceux de chine et de Saxe. Elle acquit régulièrement des pièces réalisées à Vincennes qui participèrent à l'éclat de son appartement bourgeois.
Louis-guillaume Lecuyer, Aiguière et son bassin en argent, Paris, 1753 ( collection particulière )
Selon la tradition familiale, cette aiguière et son bassin auraient été offerts par Marie-Thérèse d'Autriche à Madame Geoffrin à l'issue de son voyage de 1766.
L'Aiguière prend la forme d'un balustre sur piédouche à contours de filets et rubans en rappel sur le centre.
Le corps, dans sa partie inférieure, est décoré de roseaux, de cygnes et de canards sur fond amati ainsi le bec verseur est orné d'une coquille.
L'anse, en enroulement, est surélevée par une butée prenant la forme d'un escargot.
Madame Geoffrin se conduisit en généreux mécène à l'égard de Jean-Marc Nattier, Carl Van Loo ainsi de celui qui allait devenir le peintre emblématique du " goût à la grec " : Joseph-Marie Vien.
Elle affectionnait les objets de porcelaine de production française mais appréciait aussi ceux de chine et de Saxe. Elle acquit régulièrement des pièces réalisées à Vincennes qui participèrent à l'éclat de son appartement bourgeois.
Louis-guillaume Lecuyer, Aiguière et son bassin en argent, Paris, 1753 ( collection particulière )
Selon la tradition familiale, cette aiguière et son bassin auraient été offerts par Marie-Thérèse d'Autriche à Madame Geoffrin à l'issue de son voyage de 1766.
L'Aiguière prend la forme d'un balustre sur piédouche à contours de filets et rubans en rappel sur le centre.
Le corps, dans sa partie inférieure, est décoré de roseaux, de cygnes et de canards sur fond amati ainsi le bec verseur est orné d'une coquille.
L'anse, en enroulement, est surélevée par une butée prenant la forme d'un escargot.
Invité- Invité
Re: Le salon de Madame Geoffrin, de la Cour à la ville
Claude-Joseph Vernet La Bergère des Alpes, huile sur toile, 1763
Tours, Musée des Beaux-Arts, dépôt du Musée du Louvre.
Madame Geoffrin commanda à Claude-Joseph Vernet, ce tableau inspiré de la Bergère des Alpes écrit par Jean-François Marmontel en 1761.
La jeune Adélaïde, contrainte, malgré sa condition à garder les moutons après la mort de son époux dont elle indique de la main le tombeau, confie son malheur au comte de Fonrose.
Invité- Invité
Re: Le salon de Madame Geoffrin, de la Cour à la ville
Lors de son séjour à Varsovie Mme Geoffrin fait étape à Vienne où elle rencontre Kaunitz.
Moins de 3 semaines après le départ de Paris, c'est l'arrivée à Vienne le mardi juin (1766), où Kaunitz lui a organisé un accueil digne d'une souveraine..
Suivent les diverses rencontres avec la famille impériale, d'abord l'empereur Joseph II. Le 11 juin, Madame Geoffrin voit l'impératrice douairière Marie-Thérèse à Schoenbrunn qui lui présente tous les archiducs et archiduchesses, dont la jeune Marie-Antoinette (12 ans), " belle comme un ange " en lui suggérant de façon appuyée qu'il fallait le faire savoir en France.
À Vienne, Mme Geoffrin accepte d’être l’ambassadrice de l’impératrice afin de promouvoir en France la renommée de grâce et de beauté de celle que l’on destine au Dauphin, la petite archiduchesse Marie-Antoinette.
En remerciement, elle reçoit un somptueux service en porcelaine de Vienne, ainsi que le grand surtout de glace qu'elle commande afin de pouvoir présenter cette précieuse vaisselle dignement sur sa table.
Mme Geoffrin raconte ( avec petites fotes d'aurigine ) :
Limperatrice ma parlé avec une bonté, et une grace inexprimable elle m'a nommée toutes les archiduchesses l'une apres l'autre, et les jeunes archiducs. C'est la plus belle chose, que cette famille qu'il soit possible d'imaginer. Il y a la fille de l'empeureur arriere petite fille du roi de France, elle a deux [douze] ans. Elle est belle comme un ange. L'imperatrice ma recommendée décrire en France que je l'avois vue cette petite, et que je la trouvois belle.
http://maison-de-chateaubriand.hauts-de-seine.fr/c/document_library/get_file?uuid=1afd2175-3cf5-4ba6-b15a-76d198146c6f&groupId=10128[/i]
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le salon de Madame Geoffrin, de la Cour à la ville
Bon après midi,
Il y a la fille de l'empereur arriere petite fille du roi de France, elle a deux [douze] ans. Elle est belle comme un ange
Je crois, que Mme Geoffrin ne décrit pas petite Marie-Antoinette,
mais la fille de l'empereur Joseph II. Marie-Thérèse, qui avait quatre ans au moment de la visite Mme Geoffrin.
Ce correspond à la phrase ..fille du roi de France..
Pourtant, elle était la petite-fille de Louis XV.
Leos
Il y a la fille de l'empereur arriere petite fille du roi de France, elle a deux [douze] ans. Elle est belle comme un ange
Je crois, que Mme Geoffrin ne décrit pas petite Marie-Antoinette,
mais la fille de l'empereur Joseph II. Marie-Thérèse, qui avait quatre ans au moment de la visite Mme Geoffrin.
Ce correspond à la phrase ..fille du roi de France..
Pourtant, elle était la petite-fille de Louis XV.
Leos
Leos- Messages : 794
Date d'inscription : 29/12/2013
Age : 54
Localisation : Zlin, Tcheque
Re: Le salon de Madame Geoffrin, de la Cour à la ville
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le salon de Madame Geoffrin, de la Cour à la ville
Ce portait était présenté hier à la vente aux enchères des Cent portraits pour un siècle.
J'en suis - presque - à mon centième message à ce sujet !
Jacques-Charles ALLAIS Paris, 1705 - 1760
Portrait de dame âgée au mantelet de satin bordé de fourrure
Huile sur toile
Hauteur : 54,50 Largeur : 47 cm
Provenance : Vente anonyme ; Fontainebleau, Me Osenat, 1er juin 2008, n° 200 (comme attribué à Donat Nonotte) ; Vente anonyme ; Fontainebleau, Me Osenat, 26 octobre 2008, n° 204; Collection particulière, Paris
Expositions : 'Cent portraits pour un siècle. De la cour à la ville sous les règnes de Louis XV et Louis XVI', Versailles, musée Lambinet, 6 novembre 2019 - 1er mars 2020 et Nice, palais Lascaris, 19 mai - 22 novembre 2021, catalogue par X. Salmon, p. 119-121, n° 55
Commentaire de la maison de vente :
Ce portrait d'une élégante femme âgée est la réplique en buste d'une grande toile peinte par Allais en 1747 représentant son modèle assis dans un riche intérieur, tenant une délicate boîte en or.
Longtemps considéré comme étant le portrait de Madame Geoffrin, il semble que l'identité de cette souriante vieille femme soit encore à découvrir.
* Source et infos complémentaires : Artcurial - Vente Cent portraits pour un siècle (15 février 2022)
Ainsi donc, le seul portrait que nous avons choisi pour illustrer ce sujet ne serait pas celui de Mme Geoffrin ?
Portrait de Madame Geoffrin
Pierre Allais (1701/02 - 1781/82)
Huile sur toile, 1747
Collection particulière
Image : Studio Sebert / Commons Wikimedia
Enquête et illustration plus complète de ce sujet, à suivre...
J'en suis - presque - à mon centième message à ce sujet !
Jacques-Charles ALLAIS Paris, 1705 - 1760
Portrait de dame âgée au mantelet de satin bordé de fourrure
Huile sur toile
Hauteur : 54,50 Largeur : 47 cm
Provenance : Vente anonyme ; Fontainebleau, Me Osenat, 1er juin 2008, n° 200 (comme attribué à Donat Nonotte) ; Vente anonyme ; Fontainebleau, Me Osenat, 26 octobre 2008, n° 204; Collection particulière, Paris
Expositions : 'Cent portraits pour un siècle. De la cour à la ville sous les règnes de Louis XV et Louis XVI', Versailles, musée Lambinet, 6 novembre 2019 - 1er mars 2020 et Nice, palais Lascaris, 19 mai - 22 novembre 2021, catalogue par X. Salmon, p. 119-121, n° 55
Commentaire de la maison de vente :
Ce portrait d'une élégante femme âgée est la réplique en buste d'une grande toile peinte par Allais en 1747 représentant son modèle assis dans un riche intérieur, tenant une délicate boîte en or.
Longtemps considéré comme étant le portrait de Madame Geoffrin, il semble que l'identité de cette souriante vieille femme soit encore à découvrir.
* Source et infos complémentaires : Artcurial - Vente Cent portraits pour un siècle (15 février 2022)
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Ainsi donc, le seul portrait que nous avons choisi pour illustrer ce sujet ne serait pas celui de Mme Geoffrin ?
Portrait de Madame Geoffrin
Pierre Allais (1701/02 - 1781/82)
Huile sur toile, 1747
Collection particulière
Image : Studio Sebert / Commons Wikimedia
Enquête et illustration plus complète de ce sujet, à suivre...
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le salon de Madame Geoffrin, de la Cour à la ville
La nuit, la neige a écrit: J'en suis - presque - à mon centième message à ce sujet !
... et, à défaut de toujours voir de la bonne peinture, nous aurons appris beaucoup de choses grâce à votre catalogue "augmenté"!
Un très grand cru LNLN pour commencer l'année...
L'avez-vous noté? Malgré tous vos efforts, 30 des 100 lots sont restés invendus.
Quel triomphe!
_________________
" Ai-je vu dans sa société quelque chose qui ne fût pas marqué au coin de la grâce, de la bonté et du goût? "
(Prince de Ligne, au sujet de "la charmante reine")
Bonnefoy du Plan- Messages : 390
Date d'inscription : 06/08/2018
Localisation : Le Maine
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