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L'entretien du linge au XVIIIe siècle

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Monsieur de la Pérouse
La nuit, la neige
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Message par Invité Sam 21 Déc 2013, 16:34

La machine à laver au XVIIIe siècle
Saviez-vous que le premier brevet pour une machine à laver le linge a déjà été délivré au XVIIIe siècle?
Le premier brevet pour une machine à laver le linge a déjà été délivré au XVIIIe siècle! Sur le vif mes bons plans Photos: Stringer Mexico-Reuters Si nos pauvres grands-mères, arrière-grands-mères et arrière-arrière-grands-mères savaient ça! Elles ont trimé toute leur vie avec cette fichue lessive à laver à grandes eaux à la main, à frotter à la brosse au bord de la rivière ou à touiller dans une grande cuve aux vapeurs aveuglantes. A ne déballer le linge sale qu’une fois par mois et les beaux draps qu’une fois l’an où je ne sais quoi tellement c’était une opération d’envergure qui monopolisait une ou plusieurs journées.

Et là, qu’est-ce que je viens d’apprendre? Que c’est en 1797 déjà que le tout premier brevet pour une machine à laver mécanique a été délivré à l’Américain Nathaniel Briggs! Et, déjà, l’engin faisait tourner du linge avec de l’eau et un produit nettoyant, c’est-à-dire la base des machines modernes.
Puis au tout début du XXe siècle, les Américains, encore eux, ont inventé la première machine à laver électrique. Juste après la Première Guerre mondiale, ce sont les Français qui lançaient leurs premières machines à agitateur. Puis le premier lave-linge à moteur (La Speed) a fait sa sortie en 1920 à la Foire de Paris. Le succès était immédiat. On s’en doute. Pour l’essorage, il a fallu encore attendre la fin des années 20, puis la fin des années 30 pour la première machine à laver automatique.

Nos arrière-arrière-arrière-grands-mères pouvaient toujours attendre l’aide de la science dans le domaine des grandes lessives. Ce ne sont que nos mères finalement – enfin, celles qui viennent de prendre une retraite bien méritée – qui ont vu la couleur d’une vraie machine à laver électrique, puisqu’elles se sont, chez nous, démocratisées entre les années 1950 et 1960. A la fin des années 70, l’option séchage faisait son apparition.
Aujourd’hui, c’est l’arrivée sur le marché de machines à laver qui lavent sans… eau, mais grâce à de la lumière ultraviolette ou des ions négatifs. Et il en existe même qui nettoient sans eau ni lessive, mais grâce à des jets de CO2: ça se passe en Suède, dans des établissements comme des hôtels ou des hôpitaux, et pourrait débarquer sous peu par chez nous. A quand les textiles qu’on n’a plus besoin de laver ?

source : www.migrosmagazine.ch

Je viens de lire cet article qui m'interpelle bien...

Bien à vous.

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Message par fleurdelys Dim 22 Déc 2013, 13:13

Merci Majesté
Cet article est très interressant.
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Message par La nuit, la neige Lun 20 Mai 2019, 22:48

Idea Messages postés dans notre sujet :

Arrow Prix et coût de la vie au XVIIIe siècle : convertisseur de monnaies d'Ancien Régime

Marie-Jeanne a écrit:Seul le linge de chanvre (pour les pauvres), de lin ou de coton se lavait et se blanchissait. Les riches étoffes de laine et de soie ne supportaient pas l'eau.D'ailleurs je ne suis pas certaine que les teintures auraient tenu le coup au lavage.
De plus les vêtements étaient fragiles par leur confection.
Les pressings n'existant pas, on les brossait pour en ôter la poussière et ce que l'on pouvait de la crasse. Quant aux taches je ne sais pas.
Avant les reventes, les fripiers pratiquaient le calandrage entre deux cylindres pour redonner du lustre aux tissus défraîchis.

Mme de Sabran a écrit:
Marie-Jeanne a écrit:De plus les vêtements étaient fragiles par leur confection.

Sans compter que les robes et manteaux balayaient le sol .
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Message par Mme de Sabran Mar 21 Mai 2019, 09:35



Marie-Jeanne a écrit:Seul le linge de chanvre (pour les pauvres), de lin ou de coton se lavait et se blanchissait. Les riches étoffes de laine et de soie ne supportaient pas l'eau.D'ailleurs je ne suis pas certaine que les teintures auraient tenu le coup au lavage.

En somme, les lavandières ne traitaient que les draps, les nappes, les torchons et serviettes, le linge de corps qu'il fallait tordre avec de la cendre puis battre dans l'eau courante ... c'était physique !

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Message par Monsieur de la Pérouse Mar 21 Mai 2019, 13:46

Les étoffes non lavées devaient fourmiller de parasites, de punaises par exemple.
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Message par Marie-Jeanne Mar 21 Mai 2019, 13:58

Ah mon bon Monsieur ne m'en parlez pas !

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Message par Mme de Sabran Mar 21 Mai 2019, 14:04


... Eventaille

Dans le genre beurk beurk , la gale n'est pas mal non plus ...
C'est fou ce que les questions d'hygiène gâtent notre beau XVIIIème !  L'entretien du linge au XVIIIe siècle 1123740815
Tenez, mon prince de Ligne adoré, eh bien il a fini en petit vieux limite malpropre ...
( c'est pas grave, Prince, je vous aime quand même ! Eventaille )

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Message par Marie-Jeanne Mar 21 Mai 2019, 14:24

Toute la région de Versailles étaient particulièrement riche en dynasties de blanchisseurs et blanchisseuses, Ville d'Avray, Sèvres, Chaville, Meudon...Certains spécialisés en linge délicat comme les dentelles, les fichus ou les bonnets...

Il y avait du travail à foison car si on ne lavait pas les vêtements on changeait souvent de linge de corps y compris dans le peuple. Pas de chômage donc pour ce métier indispensable qui nécessitait non seulement de l'eau mais de l'espace pour sécher et blanchir le linge à l'air et au soleil afin qu'il ne prenne pas une teinte jaunâtre.

Les inventaires après décès de la petite bourgeoisie et de l'artisanat présentent un nombre de chemise étonnant en comparaison du nombre assez faible d'habits de dessus. Posséder du linge en quantité était synonyme de réussite sociale et plus c'était blanc, plus c'était chic !

Au 18ème siècle à Versailles (sous Louis XV si ma mémoire est bonne) on avait du interdire l'étendage entre les arbres de l'avenue de Paris ainsi que les lessives dans le Grand Canal.

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Message par Mme de Sabran Mar 21 Mai 2019, 14:29

Marie-Jeanne a écrit: Pas de chômage donc pour ce métier indispensable qui nécessitait non seulement de l'eau mais de l'espace pour sécher et blanchir le linge à l'air et au soleil afin qu'il ne prenne pas une teinte jaunâtre.

Mieux encore que claquant au vent sur des fils d'étendage, rien de tel que de bien étaler le linge à même le sol sur l'herbe verte .
Grand soleil souhaité, bien entendu ! Very Happy

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Message par Mme de Sabran Mar 21 Mai 2019, 14:37


Evidemment, en ville, ce n'est pas facile-facile ... Hop!
Ce qui soulève une question : est-ce que l'on n'était pas plus sale en ville que dans la campagne ?

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Message par Marie-Jeanne Mar 21 Mai 2019, 18:15

Il ne me semble pas, quoique dans son journal de voyage, de Sophie von La Roche juge les paysannes françaises particulièrement coquettes, bien tenues, bien propres avec du beau linge blanc.
Pour ce que j'en sais la population était plutôt sale en hiver et propre en été après une bonne toilette dans les rivières et une grande lessive de printemps dans les lavoirs.
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Message par CLIOXVIII Jeu 23 Mai 2019, 04:51

Marie-Jeanne a écrit:T

Au 18ème siècle à Versailles (sous Louis XV si ma mémoire est bonne) on avait du interdire l'étendage entre les arbres de l'avenue de Paris ainsi que les lessives dans le Grand Canal.
Lire "Derrière la façade " , le super ouvrage de Newton  L'entretien du linge au XVIIIe siècle 1020289783
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Message par Lucius Jeu 23 Mai 2019, 10:42

Monsieur de la Pérouse a écrit:Les étoffes non lavées devaient fourmiller de parasites, de punaises par exemple.

Les étoffes non lavées sont aussi celles qui ne sont pas au contact de la peau. Rien n'empêche de les aérer ou de les brosser.
Les mémoires du temps ne mentionnent jamais d'inconfort lié aux habits de soie. Par contre, les punaises de lits pas nettoyés, alors qu'ils le pourraient, ça oui !
C'est tout l'intérêt de ces couches de vêtements et de leur construction légo ; le blanc, sans colorant est au contact de la peau, les étoffes plus fragiles et teintées par dessus. Dans le cas des dentelles, elles peuvent être décousues afin de nettoyer la chemise sans les abîmer.

De la même manière, nous ne lavons pas souvent nos manteaux, et cela ne fait pas de nous des armoires à parasites !
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Message par Lucius Jeu 23 Mai 2019, 10:44

Marie-Jeanne a écrit:

Les inventaires après décès de la petite bourgeoisie et de l'artisanat présentent un nombre de chemise étonnant en comparaison du nombre assez faible d'habits de dessus. Posséder du linge en quantité était synonyme de réussite sociale et plus c'était blanc, plus c'était chic !

C'est aussi très utile pour changer souvent de linge de corps, plus rapidement souillé.
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Message par Lucius Jeu 23 Mai 2019, 10:45

Marie-Jeanne a écrit:Il ne me semble pas, quoique dans son journal de voyage, de Sophie von La Roche juge les paysannes françaises particulièrement coquettes, bien tenues, bien propres avec du beau linge blanc.

Le journal de Mme Cradock va dans le même sens (avec des exceptions ! )
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Message par Marie-Jeanne Ven 24 Mai 2019, 11:08

Monsieur de la Pérouse a écrit:Les étoffes non lavées devaient fourmiller de parasites, de punaises par exemple.

" La gale, la teigne et toutes les maladies cutanées, et autres dont l'origine est le défaut de propreté, n'étaient autrefois si commune que par le défaut de linge"
Recherches et considérations sur la population de la France, par M. Moreau, 1778 (Gallica)

Sur l'impossibilité de laver les vêtements de dessus, la Société Royale de Médecine remarquait au début des années 1780 que les parasites et maladies de peau réapparaissaient à l'automne lorsque la population reprenait ses habits d'hiver.
Il va de soit qu'il s'agit là du petit peuple et non des gardes-robes nobiliaires et bourgeoises.
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Message par Mme de Sabran Mar 28 Mai 2019, 20:49


Or dans la série des objets liés à la lessive,   voici  le « carrosse de lavandière ».   Very Happy
( images ci-dessous )

Cet objet rudimentaire s’appelle aussi « agenouilloir » ou encore « baquet », « cabasson » dans le Gâtinais, « baillot » en Charente, « boite à laver », « caisse », « auget », « triolo », mais encore « caboulot », « casseau », « auget », « agenouilloir », « garde-genou »…

Pas de valets de pied, ni de cheval pour cet objet : le carrosse de lavandière est une simple caisse en bois, d’allure rustique mais toutefois pratique car elle permettait à la lavandière de se tenir à genoux devant le lavoir, sans mouiller sa robe.
Le carrosse est aussi une protection pour les genoux car la lavandière était à genoux lors de la lessive. Pour ce faire, le fond du carrosse était tapissé de paille ou de foin, de morceaux de chiffons ou de tissus ou encore garni d’un coussin de plumes, pour rendre la posture moins douloureuse.
Le carrosse était calé sous la pierre à laver du lavoir. Un astucieux petit rebord, droit ou incliné, situé sur le haut du carrosse permettait de caler la planche à laver depuis le fond du bassin du lavoir ou sur la rive de la rivière, une partie de la planche à laver dans l'eau, l'autre immergée. Il pouvait aussi être doté d'une prise évidée sur la face principale, permettant ainsi de le saisir et de le transporter.
Les carrosses étaient réalisés dans des bois simples, type peuplier ou sapin. Ils étaient le plus souvent cloués et les assemblages étaient très souvent renforcés par des équerres ou par des languettes de bois verticales.
Rares sont les carrosses décorés car leur aspect très utilitaire ne le nécessitait pas.
Et lorsqu’ils le sont, c’est au moyen de clous ou de sculptures au canif, plus résistants à l’eau que la peinture.
Le carrosse faisait partie des outils indispensables de toute bonne lavandière parmi lesquels se trouvaient une brouette, une brosse, un battoir, des pinces à linge, un savon et le fameux carrosse. Contrairement ce que vous pourriez peut-être penser, une lavandière ne repassait pas le linge : c'est la repasseuse qui exécutait cette tache.
Le lavoir était un haut lieu d'informations : les cancans et autres histoires croustillantes y circulaient bien vite. Les langues étaient bien déliées et l'ambiance printanière y était souvent fort agréable.
De nombreux carrosses, devenus inutiles à cause de la lessiveuse puis de la machine à laver, ont fini leur vie dans des poulaillers, en guise de nichoirs !
 L'entretien du linge au XVIIIe siècle Captu425

https://www.objetsdhier.com/carrosse-de-lavandiere-1308
WIKI a écrit:
La Mère Denis, de son vrai nom Jeanne Marie Le Calvé, née en 1893 était, dans les années 1970, une des dernières lavandières authentiques ayant exercé de 1944 à 1963. Au cours des années 1970, elle devint célèbre en étant l'emblème des publicités pour la marque de machines à laver Vedette.
Gouverneur Morris a écrit:

 L'entretien du linge au XVIIIe siècle Mere-denis1

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Message par Mme de Sabran Jeu 30 Mai 2019, 10:25


Je viens de découvrir un article on ne peut plus précis, détaillé, documenté, sur l'entretien du linge au XVIIIème siècle, en France en général  certes, mais à Versailles en particulier !   Very Happy   L'auteur, Claude Sentilhes, explique comment la ville n'étant traversée par aucune rivière providentielle le lavage est un parcours du combattant . Où laver, où étendre ?  Nous y découvrons aussi que le lavage du linge est une charge de Cour que se partagent deux familles ( sur plusieurs générations ...  ) et tous les petits métiers anciens à la clef, en fonction des modes, des tissus ...



Lavandieres et blanchisseuses à Versailles sous la monarchie
par Claude Sentilhes


A Paris la majorité du blanchissage se faisait sur les berges de la Seine mais Versailles n’avait aucun cours d’eau. Dès l’installation de la Cour il se révéla difficile de trouver des emplacements ayant suffisamment d’eau propre et des espaces pour le séchage qui n’offensent la vue du roi ou de ses courtisans.
En 1787, l’inspecteur général des Bâtiments se plaignait des nuisances que provoquaient ces lavandières : « rien n’est plus contraire à la décence et à la salubrité de l’air qui environne le château que les lavoirs qui sont établis en grand nombre sur le canal et la pièce d’eau des Suisse. On ne peut plus se promener aux environs sans être choqué par la vue dégoûtante du linge étendu entre les arbres ».
Versailles s’agrandissant constamment, le linge à laver tout autant, ce fut une source de conflits permanents tant la ville manquait d’eau courante.

 L'entretien du linge au XVIIIe siècle 756

Lavandières et blanchisseuses ne lavaient pas le même linge. Les premières s’occupaient de gros linge, linge de maison, nappes, draps, rideaux, torchons, serviettes. Le linge fin, le linge de corps, chemises, culottes, attaches de ruban, manchettes, mouchoirs exigeaient un travail plus délicat qui était de la compétence des blanchisseuses.
Il s’y ajoutait les repasseuses, les « empeseurs » chargés d’amidonner les grands cols à la Louis XIII, puis les « cravateurs » et les « rubaniers » au fur et à mesure que la mode évoluait.

A la Cour, deux familles, les Berri et les Luthiers, se répartirent la charge de lavandiers durant quatre générations. Ils logeaient en bas de la rue de la Chancellerie et disposaient d’une eau provenant directement des réservoirs Gobert. Bien d’autres vinrent s’y adjoindre au gré des besoins des courtisans hébergés par le roi.
En ville, les lavandières se disputaient moins la clientèle qu’un lieu de lessive car les lavoirs étaient rares. La recherche était ardue. Versailles manquant de cours d’eau courante, il fallait se contenter des eaux stagnantes des étangs qui ne faisaient pas défaut mais que la ville réduisait et comblait au fur et à mesure de l’extension de son bâti.  

 L'entretien du linge au XVIIIe siècle 757
Millet


C’est ainsi que pendant de nombreuses années on vit derrière l’église Notre-Dame, les lavandières du quartier battre le linge sur les berges de l’étang de Clagny.
Dès que celui-ci fut comblé, il fallut trouver d’autres lieux.


 L'entretien du linge au XVIIIe siècle 755


Les fontainiers, qui étaient chargés de réguler les débits des eaux des réservoirs, comprirent vite le bénéfice qu’ils pouvaient en tirer. Ils installèrent des lavoirs forts lucratifs qu’ils louèrent à la journée. Au pied des réservoirs du Montbauron, ce fut un temps le fils Masson avec ses lavoirs qu’il louait à la journée. Au pied des réservoirs en haut de l’avenue de Sceaux, son collègue dénommé Gobert, possédait « un lavoir où plus de cent blanchisseuses venaient journellement ».
En 1768, Pierre Adam fit construire un grand lavoir qui pouvait accueillir « 60 laveuses » en bas de la rue des Réservoirs, en aval de l’abreuvoir qui avait été aménagé en contrebas de la Chaussée qui fermait l’étang de Clagny. En 1763, le sieur Franchet installa le sien aux étangs de Porchefontaine moyennant 171 livres annuelles versées au Domaine. Tous ces lavoirs plus ou moins autorisés furent fermés les uns après les autres, le voisinage se plaignant des eaux savonneuses croupissantes, répandant alentour « une puanteur insupportable au point d’infecter l’air ».

Plus discrètement, les blanchisseuses lavaient le petit linge à domicile. Elles le faisaient bouillir dans de grandes cuves en bois comme en témoigne la peinture de Chardin, et le saupoudraient de cendres. C’était plus cher mais le linge plus blanc. Elles travaillaient de concert avec une repasseuse, et des hommes de main pour le transport de l’eau et du bois. Le problème restait le séchage.
Car il y avait disette de lieux pour faire sécher le linge. Les lavandières refusaient de transporter trop loin le linge mouillé et lourd. Elles estimaient que les contre-allées des avenues étaient l’endroit idéal pour étendre leur lessive. Des ordonnances furent promulguées pour préserver ces avenues et principalement l’avenue de Paris :
« Nous défendons à tous blanchisseurs et autres d’attacher des cordes aux arbres des contre-allées sans une permission expresse à peine de confiscation du linge et 20 livres d’amende ». Le sieur Durant, le nouveau fermier du lavoir de Porchefontaine, soutint alors qu’on ne pouvait aller contre la coutume et que « les lavandières avaient toujours fait sécher leur linge avenue de Paris ». Il lui était reproché que la contre-allée était entièrement « couverte de cinq rangs de perches qui interceptaient le passage et approchaient du grand chemin central, pouvant exposer les chevaux ombrageux à occasionner des accidents ».

A leur tour, les tantes célibataires de Louis XVI qui avaient installé leurs belles résidences secondaires sur l’avenue de Paris, trouvèrent « fort déplaisant et offensant pour leur modestie l’exposition de leur linge intime ».
Le problème ne fut jamais résolu, et aux dernières années de la royauté il était encore rapporté qu’à Versailles, « il n’y a pas un endroit où une blanchisseuse puisse laver un chiffon »!


https://versaillesplus.com/2016/08/03/lavandieres-et-blanchisseuses-a-versailles-sous-la-monarchie/

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Message par Marie-Jeanne Ven 31 Mai 2019, 10:41

Dans "Derrière la façade" de William Ritchey Newton, on trouve un chapitre sur le blanchissage et l'étendage du linge la famille royale qui n'était pas un mince affaire !
La lavandière s'occupait du "gros linge" (de maison, de table...). La  blanchisseuse assistée de laveuses était chargée du linge de corps. Les deux services étaient totalement indépendants.
Le service de blanchissage de Marie-Antoinette disposait d'un lavoir à Trianon, non loin des glacières. De ce fait, Il fut jugé trop polluant pour être agrandi.Je ne suis pas parvenue à le situer exactement.
Tout ou partie de son linge de corps était séché dans la cour de l'hôtel des nourrices, au N°16 actuel de la rue du peintre Le Brun.
Vers la fin des années 80, Bonnefoi du Plan, propriétaire de la charge de blanchisseur de la reine, se plaignit de l'étroitesse des lieux et du manque de courants d'air.
On lui accorda l'usage d'un terrain "attenant la pépinerie de la pièce Suisse en allant à Saint-Cyr".
En 1782, les chemises et le linge fin de Louis XVI étaient lavés dans les auges à chevaux de la grande écurie !
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Message par Marie-Jeanne Lun 16 Mar 2020, 17:51

Pour illustrer le tableau posté plus haut, voici le procédé de blanchissage du linge.
 
D'abord il faut fabriquer  la lessive. Dans une chaudière faite bouillir un sceau de cendre de bois avec quatre sceaux d'eau. Puis filtrez le mélange pour le débarrasser de ses impuretés jusqu'à ce qu'il soit clair.
 
Étalez ensuite  le linge à plat, en couches égales, dans un cuvier de bois. Versez la lessive bien chaude en la laissant s'écouler à l'aide d'une canule. Recommencez l'opération plusieurs fois, en réchauffant la lessive à chaque fois.

Votre linge est à présent prélavé. Il vous faut ensuite procéder au lavage proprement dit, à la main, ou avec un battoir, et de préférence dans une rivière.

Rincez et étendez !  Hop!
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Message par Mme de Sabran Lun 16 Mar 2020, 18:09


...    pour le bonheur de  Hubert Robert,  dont c'est un des sujets à peindre de prédilection !  Very Happy
Merci, chère Marie-Jeanne, j'en prends de la graine pour si jamais Judith me laisse en carafe .

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Message par Marie-Jeanne Lun 16 Mar 2020, 18:34

Alors bon courage Eventaille
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