La collection de gemmes de Marie-Antoinette
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LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: Le patrimoine de Marie-Antoinette :: Le mobilier et les arts décoratifs
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La collection de gemmes de Marie-Antoinette
Je suis allé refaire un tour rapide hier matin au Louvre.
Je vous posterai ce soir, quelques photos des collections de pierres dures de Marie-Antoinette.
Pour le moment, voici quelques photos prises à la galerie d'Apollon (hors salles consacrées aux objets d'art de Louis XIV à Marie-Antoinette donc) :
Coupe en forme de coquille se trouvant dans le Boudoir de Marie-Antoinette à Versailles.
Entrée dans la collection de Louis XIV vers 1687, puis dans celle de Marie-Antoinette. Sardoine, art byzantin Xème-XIème siècles (?). Monture: or émaillé, rubis, diamants, saphirs ; Paris, milieu du XVIIème siècle et vers 1685.
Nef se trouvant dans la chambre de Marie-Antoinette à Versailles. Lapis-lazuli, Italie, XVIème siècle. Monture en argent doré et or émaillé ; Paris, vers 1670.
Je vous posterai ce soir, quelques photos des collections de pierres dures de Marie-Antoinette.
Pour le moment, voici quelques photos prises à la galerie d'Apollon (hors salles consacrées aux objets d'art de Louis XIV à Marie-Antoinette donc) :
Coupe en forme de coquille se trouvant dans le Boudoir de Marie-Antoinette à Versailles.
Entrée dans la collection de Louis XIV vers 1687, puis dans celle de Marie-Antoinette. Sardoine, art byzantin Xème-XIème siècles (?). Monture: or émaillé, rubis, diamants, saphirs ; Paris, milieu du XVIIème siècle et vers 1685.
Nef se trouvant dans la chambre de Marie-Antoinette à Versailles. Lapis-lazuli, Italie, XVIème siècle. Monture en argent doré et or émaillé ; Paris, vers 1670.
Invité- Invité
Re: La collection de gemmes de Marie-Antoinette
Dernière édition par La nuit, la neige le Lun 18 Jan 2016, 12:31, édité 3 fois
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: La collection de gemmes de Marie-Antoinette
Oui. Ces objets - et je pense ici notamment à la coupe en forme de coquille - ont une dimension onirique.
Invité- Invité
Re: La collection de gemmes de Marie-Antoinette
Majesté a écrit:J'aime aussi infiniment ce vase qui a une dimension esthétique mythologique ! boudoi30
Bien à vous.
Oui, sa queue de poisson nous rappelle que le cheval est l'animal consacré à Poséidon .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La collection de gemmes de Marie-Antoinette
La collection d'objets en pierre dure de Marie-Antoinette.
Vasque de jade portée par un socle en jaspe sanguin de Marie-Antoinette. Paris, vers 1785. Monture attribuée à François Rémond, d'après des projets de François-Joseph Bélanger ou Jean-Démosthène Dugourc. Jade vert, jaspe sanguin, bronze doré.
Le goût marqué de Marie-Antoinette pour les vases en pierres dures est l'une des facettes intéressantes de la personnalité de cette reine. Sans doute fut-il soutenu par l'engouement de son époque pour les gemmes et autres "monuments" de l'Antiquité, mais l'étude des sélections opérées par la reine dans les collections royales, de ses achats et de ses choix de présentation prouve un réel investissement personnel.
Marie-Antoinette aimait les pierres dures de toutes couleurs, et en particulier les plus spectaculaires ; elle avait choisi, parmi celles de Louis XIV, les plus extravagantes montures, émaillées de figures imaginaires et pittoresques. Ses collections personnelles, qu'elle confia en 1789 au mercier Dominique Daguerre afin de les faire réparer et munir d'étuis, sont également bien connues par un inventaire réalisé après la mort de la reine. Marie-Antoinette s'y révèle éclectique dans ses goûts, puisque les plus belles montures rocaille y côtoient des créations contemporaines de la reine.
L'une des plus originales est cette vasque de jade vert décrite dans l'inventaire comme un "tombeau". Remploi probable d'une coupe taillée au XVIIème siècle, elle est dotée d'une monture étonnante en bronze doré composée d'enroulements, de frises de feuilles de myrte et de fleurons découpés; deux coqs inclinés de part et d'autre d'un thyrse la portent littéralement sur leur dos ; sur leurs têtes sont juchés deux amours ailés qui contemplent l'intérieur de la vasque. L'ensemble repose sur un socle à pans coupés composé de neuf plaques de jaspe sanguin montées à cage et rehaussé des pieds à enroulements. Cet objet spectaculaire joue du contraste saisissant entre les teintes sombres des pierres dures et le vif éclat de leur monture dorée. Il intrigue aussi par sa signification énigmatique : ces deux amours réduisant au silence deux coqs, symboles de vigilance, sont-ils les gardiens du sommeil d'une Vénus endormie ?
("Décors, mobilier et objets d'art du musée du Louvre, de Louis XIV à Marie-Antoinette").
Cassolette d'agate et d'or de Marie-Antoinette. Paris, 1784. Charles Ouizille, orfèvre, et Jacques-Joseph de Gault, miniaturiste.
Agage, jaspe sanguin, or ciselé ; miniatures sous verre.
Coffret monté sur huit protomés de lions. Paris, 1786-1787. Charles Ouizille et P.-F. Drais, orfèvres. Agate herborisée, jaspe sanguin, vernis imitant l'aventurine, or.
Socle destiné à une coupe en jape disparue. Paris, vers 1785. Charles Ouizille et P.-F. Drais, orfèvres. Jaspe, or.
Vasque de jade portée par un socle en jaspe sanguin de Marie-Antoinette. Paris, vers 1785. Monture attribuée à François Rémond, d'après des projets de François-Joseph Bélanger ou Jean-Démosthène Dugourc. Jade vert, jaspe sanguin, bronze doré.
Le goût marqué de Marie-Antoinette pour les vases en pierres dures est l'une des facettes intéressantes de la personnalité de cette reine. Sans doute fut-il soutenu par l'engouement de son époque pour les gemmes et autres "monuments" de l'Antiquité, mais l'étude des sélections opérées par la reine dans les collections royales, de ses achats et de ses choix de présentation prouve un réel investissement personnel.
Marie-Antoinette aimait les pierres dures de toutes couleurs, et en particulier les plus spectaculaires ; elle avait choisi, parmi celles de Louis XIV, les plus extravagantes montures, émaillées de figures imaginaires et pittoresques. Ses collections personnelles, qu'elle confia en 1789 au mercier Dominique Daguerre afin de les faire réparer et munir d'étuis, sont également bien connues par un inventaire réalisé après la mort de la reine. Marie-Antoinette s'y révèle éclectique dans ses goûts, puisque les plus belles montures rocaille y côtoient des créations contemporaines de la reine.
L'une des plus originales est cette vasque de jade vert décrite dans l'inventaire comme un "tombeau". Remploi probable d'une coupe taillée au XVIIème siècle, elle est dotée d'une monture étonnante en bronze doré composée d'enroulements, de frises de feuilles de myrte et de fleurons découpés; deux coqs inclinés de part et d'autre d'un thyrse la portent littéralement sur leur dos ; sur leurs têtes sont juchés deux amours ailés qui contemplent l'intérieur de la vasque. L'ensemble repose sur un socle à pans coupés composé de neuf plaques de jaspe sanguin montées à cage et rehaussé des pieds à enroulements. Cet objet spectaculaire joue du contraste saisissant entre les teintes sombres des pierres dures et le vif éclat de leur monture dorée. Il intrigue aussi par sa signification énigmatique : ces deux amours réduisant au silence deux coqs, symboles de vigilance, sont-ils les gardiens du sommeil d'une Vénus endormie ?
("Décors, mobilier et objets d'art du musée du Louvre, de Louis XIV à Marie-Antoinette").
Cassolette d'agate et d'or de Marie-Antoinette. Paris, 1784. Charles Ouizille, orfèvre, et Jacques-Joseph de Gault, miniaturiste.
Agage, jaspe sanguin, or ciselé ; miniatures sous verre.
Coffret monté sur huit protomés de lions. Paris, 1786-1787. Charles Ouizille et P.-F. Drais, orfèvres. Agate herborisée, jaspe sanguin, vernis imitant l'aventurine, or.
Socle destiné à une coupe en jape disparue. Paris, vers 1785. Charles Ouizille et P.-F. Drais, orfèvres. Jaspe, or.
Invité- Invité
Re: La collection de gemmes de Marie-Antoinette
Aaaaaaah ... encore, encore !!! :n,,;::::!!!: :n,,;::::!!!: :n,,;::::!!!:
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La collection de gemmes de Marie-Antoinette
Merci, cher Cosmo !!!
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La collection de gemmes de Marie-Antoinette
Et toujours pour sa collection privée (1785), la cassolette présentée plus haut en agate, jaspe et or. Montures de Charles Ouizille et miniatures sous verre de Jacques Joseph de Gault :
Cassolette en agate
Charles Ouizille, orfèvre ; Jacques-Joseph de Gault, peintre
Or, agate ; jaspe sanguin ; miniatures sous verre
Paris, 18e siècle
H. : 27,50 cm. ; L. : 12 cm. ; Pr. : 9,20 cm
Image : 2007 RMN Musée du Louvre / Martine Beck-Coppola
Poinçon : charge des ouvrages d'or, Paris, 1783-1789 (deux L entrelacés), décharge des ouvrages d'or, Paris, 1783-1789 (tête de vanneau) (deux fois (socle et anneau enserrant la base de la coupe en agate), maison commune, Paris, 1784-1785 (P 84 couronné), maître, Charles Ouizille (CO et un trèfle) (revers du socle)
Signature : JJD (en bas des deux miniatures représentant Vénus et l'Amour)
Image : 2007 RMN Musée du Louvre / Martine Beck-Coppola
Description du musée
Le couvercle et la coupe de la cassolette ronde sont en agate herborisée et mamelonnée ; la monture est en or. Surmonté d'une graine, le couvercle est entouré d'une bordure de feuilles de chêne. Le pourtour ajouré de la coupe, sur lequel un entrelacs inscrit des fleurons, est flanqué de deux anses à décor de feuilles d'acanthe qui se dédoublent à leur partie supérieure. La base d'agate est enserrée dans un anneau ciselé d'une frise de postes et supportée par quatre consoles de feuilles d'acanthe qui reposent sur un pied de biche et se rejoignent sous la coupe pour soutenir le culot formé par une graine. A ce décor d'inspiration classique se joignent un tore de fleurs et de fruits qui entoure le bord ajouré, ainsi que des roses accrochées aux anses sur la panse. Les quatre pieds de biche sont assujettis à une plaque d'agate herborisée fixée sur le sommet du socle. Celui-ci, de plan carré, est formé par une armature d'or ornée de différentes bordures de feuilles et par quatre plaques de jaspe sanguin ; en leur centre se détachent quatre miniatures sous verre dont l'encadrement de roses est suspendu à un noeud de ruban. Les miniatures représentent de gauche à droite : l'Amour tenant une flèche et demandant son arc à Vénus, un jeune homme tentant de retenir l'Amour, Vénus confisquant l'arc de l'Amour (?) et "Le Repos d'Hercule", le héros, assis sur la peau du lion de Némée, ayant auprès de lui sa massue, son arc, la tête du sanglier d'Erymanthe, les pommes d'or du Jardin des Hespérides et une sphinge. Fentes sur deux des plaques de jaspe.
Images : 2007 RMN Musée du Louvre / Martine Beck-Coppola
Cassolette en agate
Charles Ouizille, orfèvre ; Jacques-Joseph de Gault, peintre
Or, agate ; jaspe sanguin ; miniatures sous verre
Paris, 18e siècle
H. : 27,50 cm. ; L. : 12 cm. ; Pr. : 9,20 cm
Image : 2007 RMN Musée du Louvre / Martine Beck-Coppola
Poinçon : charge des ouvrages d'or, Paris, 1783-1789 (deux L entrelacés), décharge des ouvrages d'or, Paris, 1783-1789 (tête de vanneau) (deux fois (socle et anneau enserrant la base de la coupe en agate), maison commune, Paris, 1784-1785 (P 84 couronné), maître, Charles Ouizille (CO et un trèfle) (revers du socle)
Signature : JJD (en bas des deux miniatures représentant Vénus et l'Amour)
Image : 2007 RMN Musée du Louvre / Martine Beck-Coppola
Description du musée
Le couvercle et la coupe de la cassolette ronde sont en agate herborisée et mamelonnée ; la monture est en or. Surmonté d'une graine, le couvercle est entouré d'une bordure de feuilles de chêne. Le pourtour ajouré de la coupe, sur lequel un entrelacs inscrit des fleurons, est flanqué de deux anses à décor de feuilles d'acanthe qui se dédoublent à leur partie supérieure. La base d'agate est enserrée dans un anneau ciselé d'une frise de postes et supportée par quatre consoles de feuilles d'acanthe qui reposent sur un pied de biche et se rejoignent sous la coupe pour soutenir le culot formé par une graine. A ce décor d'inspiration classique se joignent un tore de fleurs et de fruits qui entoure le bord ajouré, ainsi que des roses accrochées aux anses sur la panse. Les quatre pieds de biche sont assujettis à une plaque d'agate herborisée fixée sur le sommet du socle. Celui-ci, de plan carré, est formé par une armature d'or ornée de différentes bordures de feuilles et par quatre plaques de jaspe sanguin ; en leur centre se détachent quatre miniatures sous verre dont l'encadrement de roses est suspendu à un noeud de ruban. Les miniatures représentent de gauche à droite : l'Amour tenant une flèche et demandant son arc à Vénus, un jeune homme tentant de retenir l'Amour, Vénus confisquant l'arc de l'Amour (?) et "Le Repos d'Hercule", le héros, assis sur la peau du lion de Némée, ayant auprès de lui sa massue, son arc, la tête du sanglier d'Erymanthe, les pommes d'or du Jardin des Hespérides et une sphinge. Fentes sur deux des plaques de jaspe.
Images : 2007 RMN Musée du Louvre / Martine Beck-Coppola
Invité- Invité
Re: La collection de gemmes de Marie-Antoinette
C'est bien simple : ils sont comme neufs.
Quel plaisir de contempler des objets que Marie-Antoinette a personnellement acheté, collectionné, rassemblé dans ses cabinets.
Les laques, les objets en cristal de roche et en pierres dures font sans doute partie des objets auxquels elle tenait le plus.
Quel plaisir de contempler des objets que Marie-Antoinette a personnellement acheté, collectionné, rassemblé dans ses cabinets.
Les laques, les objets en cristal de roche et en pierres dures font sans doute partie des objets auxquels elle tenait le plus.
Invité- Invité
Re: La collection de gemmes de Marie-Antoinette
Nous sommes peut-être les premiers à pouvoir les revoir aussi beaux que les vit Marie-Antoinette...
Je ne sais si les restaurations précédentes , s'il y en a eu, ont été aussi qualitatives...
Bien à vous.
Je ne sais si les restaurations précédentes , s'il y en a eu, ont été aussi qualitatives...
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: La collection de gemmes de Marie-Antoinette
Je ne pense pas qu'ils aient été particulièrement restaurés. L'or étant inoxidable, sauf encrassement, il subsiste au travers des âges. La différence peut venir de l'éclairage (ou du flash : )
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
La collection de gemmes de Marie-Antoinette
Ah, Cosmo! tu avais encore des photos cachées!
Continue, s'il te plaît, à nous délecter!!
Continue, s'il te plaît, à nous délecter!!
Invité- Invité
Re: La collection de gemmes de Marie-Antoinette
Sujet créé ici.
Je me suis permis aussi d’y joindre les pièces de la couronne que Marie-Antoinette a très judicieusement choisies pour orner ses cabinets... boudoi32
Merci pour ces belles photos !
Nous avions vu ces objets à la grande expo du Grand Palais ; et si ma mémoire est bonne, ils sont exposés au Louvre depuis longtemps.
Je me suis permis aussi d’y joindre les pièces de la couronne que Marie-Antoinette a très judicieusement choisies pour orner ses cabinets... boudoi32
Merci pour ces belles photos !
Majesté a écrit:Nous sommes peut-être les premiers à pouvoir les revoir aussi beaux que les vit Marie-Antoinette...
Je ne sais si les restaurations précédentes , s'il y en a eu, ont été aussi qualitatives...
Nous avions vu ces objets à la grande expo du Grand Palais ; et si ma mémoire est bonne, ils sont exposés au Louvre depuis longtemps.
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: La collection de gemmes de Marie-Antoinette
grâce à l'ouverture de ces salles, tout le monde pourra les admirer et connaitre l'âme de collectionneur de la Reine sans chercher dans ses souvenirs d'exposition ou consulter de vieux catalogues ...
cela valait d'attendre de longues années la réouverture de ce département.
MARIE ANTOINETTE àè-è\':
PS je piquerais bien la belle coupe avec le cheval - une petite corne sur le front aurait été encore plus charmant, car j'aime beaucoup les licornes.
cela valait d'attendre de longues années la réouverture de ce département.
MARIE ANTOINETTE àè-è\':
PS je piquerais bien la belle coupe avec le cheval - une petite corne sur le front aurait été encore plus charmant, car j'aime beaucoup les licornes.
MARIE ANTOINETTE- Messages : 3729
Date d'inscription : 22/12/2013
Age : 78
Localisation : P A R I S
Re: La collection de gemmes de Marie-Antoinette
Je complète ce sujet avec quelques autres objets précieux que nous n'avions pas encore postés ici...
Afin de compléter les images de quelques commentaires, je recopie des extraits d'articles tirés du livre "Marie-Antoinette" (Editions de la RMN).
Je cite (et illustre :) :
Le Garde-Meuble de la Couronne s'installe dès 1774 dans l'hôtel est de la Place Louis XV (actuel ministère de la Marine).
A partir de l'année 1778, semble-t-il, les trois salles où sont regroupées les collections les plus prestigieuses - les bijoux, les grands meubles et les armes - sont ouvertes certains jours au public.
La présentation des joyaux, des gemmes et des pièces d'orfèvrerie historiques, sur des tablettes superposées protégées par des portes vitrées, installées dans des armoires, reste proche de celles des Schatzkammer des XVIè et XVIIè siècles.
Si Marie-Antoinette est venue visiter ce musée du Garde-Meuble, elle y aura ainsi découvert les collections que Louis XIV a rassemblées dans le même esprit que ses ancêtres Habsbourg.
Elle y aura reconnu les mêmes objets rares et précieux que ceux conservés au Trésor impérial de Vienne.
(...)
Que Marie-Antoinette manifeste un certain attachement à ces objets de collection ne doit donc pas surprendre.
Ce qui est nouveau, en revanche, c'est l'usage qu'elle en fait : ces objets sortis des armoires du trésor pour être placés sur une cheminée ou une console, deviennent alors des objets d'apparat.
Un usage qu'elle n'avait pas connu à Vienne, car il ne semble pas que sa mère ait jamais prélevé de tels objets pour ses appartements.
Après une longue éclipse, quelques gemmes de Louis XIV sont ainsi remises à l'honneur à Versailles.
(...)
L'exemple donné par Marie-Antoinette sera suivi : durant le XIXè siècle, les gemmes de la Couronne serviront pareillement à orner les appartements des souverains aux Tuileries, à Saint-Cloud, à Trianon et à Compiègne.
Cinq gemmes parmi les plus riches figurent dans la grande chambre de la reine avant 1788.
- Sur la console, les deux vases en jade milanais accompagnant l'objet royal par excellence qu'était la nef d'or de Louis XIV.
- Cependant, la nef de lapis et les deux fines aiguières d'agate placées sur la cheminée, ne paraissent guère à l'échelle du grand appartement.
Aucune de ces garnitures ne subsiste au complet aujourd'hui : la grande nef d'or a disparu dans les fontes révolutionnaires, l'une des aiguières d'agate a malheureusement été volée aux Tuileries en 1830 ; l'autre aiguière et l'un des vases de jade ont perdu une partie de leur monture.
Bon ! Récapitulons ce qui reste des pièces qui ornaient la grande chambre de Versailles !! :
- La nef en lapis : ok !
Nous l'avions déjà présentée dans nos messages précédents :
- On nous dit qu'un seul des vases "en jade milanais" est encore connu à ce jour.
Nos amis spécialistes voient-ils de quelle pièce il s'agit ?
- Sur ce site : http://romy50300.forumgratuit.org/t380-meubles-versailles
L'auteur du message présente une aiguière, qui serait donc celle avec les manques dans la monture.
Est-ce celle-ci ?
Ici en couleurs :
Est-ce cette autre aiguière ?
Afin de compléter les images de quelques commentaires, je recopie des extraits d'articles tirés du livre "Marie-Antoinette" (Editions de la RMN).
Je cite (et illustre :) :
Le Garde-Meuble de la Couronne s'installe dès 1774 dans l'hôtel est de la Place Louis XV (actuel ministère de la Marine).
A partir de l'année 1778, semble-t-il, les trois salles où sont regroupées les collections les plus prestigieuses - les bijoux, les grands meubles et les armes - sont ouvertes certains jours au public.
La présentation des joyaux, des gemmes et des pièces d'orfèvrerie historiques, sur des tablettes superposées protégées par des portes vitrées, installées dans des armoires, reste proche de celles des Schatzkammer des XVIè et XVIIè siècles.
Si Marie-Antoinette est venue visiter ce musée du Garde-Meuble, elle y aura ainsi découvert les collections que Louis XIV a rassemblées dans le même esprit que ses ancêtres Habsbourg.
Elle y aura reconnu les mêmes objets rares et précieux que ceux conservés au Trésor impérial de Vienne.
(...)
Que Marie-Antoinette manifeste un certain attachement à ces objets de collection ne doit donc pas surprendre.
Ce qui est nouveau, en revanche, c'est l'usage qu'elle en fait : ces objets sortis des armoires du trésor pour être placés sur une cheminée ou une console, deviennent alors des objets d'apparat.
Un usage qu'elle n'avait pas connu à Vienne, car il ne semble pas que sa mère ait jamais prélevé de tels objets pour ses appartements.
Après une longue éclipse, quelques gemmes de Louis XIV sont ainsi remises à l'honneur à Versailles.
(...)
L'exemple donné par Marie-Antoinette sera suivi : durant le XIXè siècle, les gemmes de la Couronne serviront pareillement à orner les appartements des souverains aux Tuileries, à Saint-Cloud, à Trianon et à Compiègne.
Cinq gemmes parmi les plus riches figurent dans la grande chambre de la reine avant 1788.
- Sur la console, les deux vases en jade milanais accompagnant l'objet royal par excellence qu'était la nef d'or de Louis XIV.
- Cependant, la nef de lapis et les deux fines aiguières d'agate placées sur la cheminée, ne paraissent guère à l'échelle du grand appartement.
Aucune de ces garnitures ne subsiste au complet aujourd'hui : la grande nef d'or a disparu dans les fontes révolutionnaires, l'une des aiguières d'agate a malheureusement été volée aux Tuileries en 1830 ; l'autre aiguière et l'un des vases de jade ont perdu une partie de leur monture.
Bon ! Récapitulons ce qui reste des pièces qui ornaient la grande chambre de Versailles !! :
- La nef en lapis : ok !
Nous l'avions déjà présentée dans nos messages précédents :
- On nous dit qu'un seul des vases "en jade milanais" est encore connu à ce jour.
Nos amis spécialistes voient-ils de quelle pièce il s'agit ?
- Sur ce site : http://romy50300.forumgratuit.org/t380-meubles-versailles
L'auteur du message présente une aiguière, qui serait donc celle avec les manques dans la monture.
Est-ce celle-ci ?
Ici en couleurs :
Est-ce cette autre aiguière ?
Dernière édition par La nuit, la neige le Dim 20 Déc 2020, 17:28, édité 3 fois
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: La collection de gemmes de Marie-Antoinette
J'ai dû les voir lors de l'exposition à Versailles des gemmes de Louis XIV...
Si je me souviens du premier (à moins que ça ne date de l'expo du Grand Palais car il me semble y avoir vu cette sublime nef en lapis) , il me semble découvrir cette magnifique aiguière
Merci, mon cher
Bien à vous.
Si je me souviens du premier (à moins que ça ne date de l'expo du Grand Palais car il me semble y avoir vu cette sublime nef en lapis) , il me semble découvrir cette magnifique aiguière
Merci, mon cher
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: La collection de gemmes de Marie-Antoinette
La nuit, la neige a écrit:
......A suivre !
... avec bonheur !!! :n,,;::::!!! :n,,;::::!!!:
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La collection de gemmes de Marie-Antoinette
J'attends surtout les commentaires de nos spécialistes de Versailles attitrés...
Dernière édition par La nuit, la neige le Mar 19 Jan 2016, 15:00, édité 1 fois
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: La collection de gemmes de Marie-Antoinette
Mais je poursuis la citation de l'article :
La présence de deux coupes en sardoine sur la cheminée d'une pièce plus intime comme la Méridienne est sans doute la marque d'un goût plus personnel de la reine qui s'affirme dans les années 1780.
- Page 1 de ce sujet, nous avions déjà présenté cette coupe en forme de coquille.
Entrée dans la collection de Louis XIV vers 1687, puis dans celle de Marie-Antoinette.
Sardoine, art byzantin Xème-XIème siècles (?). Monture: or émaillé, rubis, diamants, saphirs...
(voir les autres photos présentées page 1)
Toujours sur le site déjà cité (source : http://romy50300.forumgratuit.org/t380-meubles-versailles) est donc présentée cette autre coupe boudoi30.
- Décrite par le Louvre comme :
Coupe, anse au dragon, par Delabarre Pierre (reçu maître en 1625-vers 1654) - Orfèvrerie.
Pierre : Byzance, 10e-11e siècle (?), 2nde moitié du 16e siècle. Monture : Delabarre, vers 1630 et Louis Loque, vers 1828
Est-ce donc celle-ci qui était dans La Méridienne ?
Ici d'autres photos en couleurs :
Photo (C) RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Daniel Arnaudet
Photo (C) RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Daniel Arnaudet
Photo (C) RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Daniel Arnaudet
La présence de deux coupes en sardoine sur la cheminée d'une pièce plus intime comme la Méridienne est sans doute la marque d'un goût plus personnel de la reine qui s'affirme dans les années 1780.
- Page 1 de ce sujet, nous avions déjà présenté cette coupe en forme de coquille.
Entrée dans la collection de Louis XIV vers 1687, puis dans celle de Marie-Antoinette.
Sardoine, art byzantin Xème-XIème siècles (?). Monture: or émaillé, rubis, diamants, saphirs...
(voir les autres photos présentées page 1)
Toujours sur le site déjà cité (source : http://romy50300.forumgratuit.org/t380-meubles-versailles) est donc présentée cette autre coupe boudoi30.
- Décrite par le Louvre comme :
Coupe, anse au dragon, par Delabarre Pierre (reçu maître en 1625-vers 1654) - Orfèvrerie.
Pierre : Byzance, 10e-11e siècle (?), 2nde moitié du 16e siècle. Monture : Delabarre, vers 1630 et Louis Loque, vers 1828
Est-ce donc celle-ci qui était dans La Méridienne ?
Ici d'autres photos en couleurs :
Photo (C) RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Daniel Arnaudet
Photo (C) RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Daniel Arnaudet
Photo (C) RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Daniel Arnaudet
Dernière édition par La nuit, la neige le Jeu 28 Juin 2018, 11:03, édité 1 fois
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: La collection de gemmes de Marie-Antoinette
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La collection de gemmes de Marie-Antoinette
Je poursuis les citations...
L'état dressé par Lignereux en 1789, dénombrant les objets réunis dans ses cabinets privés, révèle un mélange d'ancien et de neuf, associant divers styles et matériaux précieux et exotiques : le cristal de roche, l'agate, le jaspe, le jade, le spath fluor , le bois pétrifié, l'albâtre, le porphyre, le granit, l'ivoire, la satellite ; les micro-mosaïques y côtoient les laques et les porcelaines extrêmes-orientales.
Toujours sur le même site déjà cité (Source : http://romy50300.forumgratuit.org/t380-meubles-versailles ), l'auteur présente ces deux coupes couvertes en jade (gemmes de la couronne), comme étant posées sur la console de la chambre de Marie-Antoinette.
Je suppose qu'il s'agit des pièces décrites comme "vases" dans l'énoncé de mon premier message ?
- Coupe couverte, Milan fin du XVIè, début XVIIè siècle
Jade (néphrite), argent doré, or émaillé, rubis et perles
Provenance : ancienne collection de Louis XIV, acquise entre 1681 et 1684
Photo (C) RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Daniel Arnaudet
Photo (C) RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Daniel Arnaudet
- Coupe sur pied, fin du XVIè, début du XVIIè siècle
Jade (néphrite), argent doré, or émaillé, rubis et perles
Provenance :ancienne collection de la couronne
Photo (C) RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Daniel Arnaudet
Photo (C) RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Daniel Arnaudet
L'état dressé par Lignereux en 1789, dénombrant les objets réunis dans ses cabinets privés, révèle un mélange d'ancien et de neuf, associant divers styles et matériaux précieux et exotiques : le cristal de roche, l'agate, le jaspe, le jade, le spath fluor , le bois pétrifié, l'albâtre, le porphyre, le granit, l'ivoire, la satellite ; les micro-mosaïques y côtoient les laques et les porcelaines extrêmes-orientales.
Toujours sur le même site déjà cité (Source : http://romy50300.forumgratuit.org/t380-meubles-versailles ), l'auteur présente ces deux coupes couvertes en jade (gemmes de la couronne), comme étant posées sur la console de la chambre de Marie-Antoinette.
Je suppose qu'il s'agit des pièces décrites comme "vases" dans l'énoncé de mon premier message ?
- Coupe couverte, Milan fin du XVIè, début XVIIè siècle
Jade (néphrite), argent doré, or émaillé, rubis et perles
Provenance : ancienne collection de Louis XIV, acquise entre 1681 et 1684
Photo (C) RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Daniel Arnaudet
Photo (C) RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Daniel Arnaudet
- Coupe sur pied, fin du XVIè, début du XVIIè siècle
Jade (néphrite), argent doré, or émaillé, rubis et perles
Provenance :ancienne collection de la couronne
Photo (C) RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Daniel Arnaudet
Photo (C) RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Daniel Arnaudet
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: La collection de gemmes de Marie-Antoinette
La nuit, la neige a écrit:
le spath fluor
C'est un mot inventé par le minéralogiste Mongès par référence à sa composition chimique .
Comment ! ... de quoi ! Tu ne sais pas ça ?!! :
;;;;;;; boudoi26
La fluorine (ou « spath fluor » selon la terminologie industrielle traditionnelle) est un fluorure de calcium (Ca2) contenant environ 49 % de fluor. Ce minéral, unique source de fluor, a trois grands groupes d’utilisation correspondant chacun à des spécifications particulières ; les deux premiers groupes représentent ensemble plus de 90% de la consommation :
- comme fondant en métallurgie (qualité « spath métallurgique », à plus de 60 % CaF2) ;
- acide (ou chimique) dans l’industrie de l’aluminium et comme source de fluor pour dérivés fluorés (qualité « acide », à plus de 97 % CaF2) ;
- comme opacifiant dans l’industrie du verre et des céramiques (qualité « céramique », 85 – 96 % CaF2)
Hou la la, c'est beaucoup trop savant pour moi !
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
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