La collection de gemmes de Marie-Antoinette

Merci. C'est noté... :

Les cristaux taillés à facettes et montés en or sont des objets relevant du commerce de luxe des marchands-merciers parisiens, particulièrement en vogue dans les années 1720-1730, mais recherchés par les amateurs les plus raffinés jusqu'à la fin du siècle.

Marie-Antoinette en acquiert six.

- L'élégante aiguière et son bassin - antérieurs d'une quarantaine d'années -, paraissent avoir été rachetés par la reine à la vente de la duchesse de Mazarin en 1784.
Ensemble en cristal de roche et or ciselé.


Photo (C) RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Martine Beck-Coppola


Photo (C) RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Martine Beck-Coppola


Photo (C) RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Martine Beck-Coppola


Photo (C) RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Martine Beck-Coppola


Photo (C) RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Martine Beck-Coppola


- C'est à Philippe-François Julliot que la reine achète plus modestement en 1785 un gobelet couvert et un petit plateau octogonal retaillé dans un cristal ancien.
Cristal de roche, bronze doré et or.



Photo (C) RMN-Grand Palais (musée du Louvre)


- Un menu coffret de laque aventurine (perdu), mentionné dans l'état de 1789, renfermait aussi un petit nécessaire en cristal.

- Parmi les rares objets heureusement préservés, deux tasses en cristal, présentant la même taille à facettes, se distinguent par leur monture toute nouvelle, à anses formées de serpents entrelacés et support à pattes de félins, en bronze doré et finement ciselé, que l'on pourrait attribuer à François Rémond.

Je suis étonné qu'elle n'ait pas "emprunté" à la Couronne quelques autres objets exceptionnels en cristal de roche. :

Ceux conservés à ce jour au Louvre sont...à tomber !
Je ne les poste pas ici afin de ne pas faire un hors-sujet, mais peut-être en ouvrirai-je un autre, plus tard.

La nuit, la neige a écrit:
Je ne les poste pas ici afin de ne pas faire un hors-sujet, mais peut-être en ouvrirai-je un autre, plus tard.

Tant que tu veux !  Tout ce que tu nous présentes est si beau ...

La nuit, la neige a écrit:Je suis étonné qu'elle n'ait pas "emprunté" à la Couronne quelques autres objets exceptionnels en cristal de roche. :
 

C'est vrai que c'est étonnant...
Peut-être n'étaient-ils pas disponibles... ?


Bien à vous.

Je poursuis les citations... :

Le goût à la grecque qui marque les années 1770, au moment de l'arrivée de Marie-Antoinette en France, a remis à l'honneur les vases en porphyre, albâtre et marbres rares, délaissés depuis le Grand Siècle.

Les collections personnelles de la reine reflètent partiellement cet engouement.
Car sa préférence va aux pierres plus fines, plus précieuses, incorporant parfois dans leurs compositions certaines gemmes plus anciennes.

Là encore, la reine n'hésite pas à racheter des objets créés pour de grands amateurs de son temps, tels que la magnifique coupe en jaspe rouge et blanc montée en cassolette par Pierre Gouthière, acquise à la vente du duc d'Aumont en 1782 (aujourd'hui conservée à la Wallace Collection, à Londres).



Voir notre sujet dédié, ici : https://marie-antoinette.forumactif.org/t735-le-bruleur-de-parfum-de-la-wallace-collection

- De dimensions plus modestes, une vasque rectangulaire en jade sombre sur un socle de jaspe sanguin et une petite coupe ovale de même jaspe témoignent d'un raffinement extrême.
Les montures pleines de fantaisie composées de petits amours, de de coqs, de sphinges, ainsi que de feuillages, de motifs de vannerie, de chaînettes ont dû être commandés par Dominique Daguerre.









(Voir aussi nos nombreuses autres photos de cet objet, page précédente  )









- Une paire de petites cuves à l'antique en porphyre vert, autrefois sur des contre-socles en marbre noir, est d'un goût plus sévère qui surprend chez la reine :




© Musée du Louvre, dist. RMN / Thierry Ollivier

A quoi donc sont censées servir ces petites cuves tristouilles ? Elles ressemblent à des sarcophages sans leurs couvercles .
Les objets qui précèdent sont de toute beauté au contraire . :n,,;::::!!!:

Seraient-ce des rince-doigts? : 


Bien à vous.

Quelques photos complémentaires d'objets que nous avions présentés en page 1 de ce sujet...

C'est fou d'imaginer ses appartements de Versailles avec toutes ces splendeurs.

Exposée au Louvre (dans les nouvelles salles consacrées aux XVIIè et XVIIIè siècles), j'ai remarqué, parmi la collection de cristaux taillés de Marie-Antoinette, cette petite statuette en ivoire, or et diamants, décrite comme faisant aussi partie de ses collections. Je crois que je ne la connaissais pas.  
Je la présente ici...








Statuette de colporteur.
Ivoire, or émaillé, diamants.
Allemagne (Dresde) ou France. Vers 1700-1725.

Le superbe socle de vase, déjà photographié ci-dessus :

Socle de vase
Charles Ouizille et Pierre-François Drais, orfèvres
France, vers 1785
Jade, jaspe, marbre, bronze doré
Hauteur : 25,8 cm ; Largeur : 21,6 cm ; Profondeur : 21,4 cm ; Largeur : 21,6 cm (socle/base) ; Profondeur : 21,4 cm (socle/base)
Image : RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Stéphane Maréchalle







Images : RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Stéphane Maréchalle

Le précieux coffret de la collection de Marie-Antoinette...


Coffret
1786 / 1787 (4e quart du XVIIIe siècle = dernier quart du XVIIIe siècle)
Charles Ouizille et Pierre-François Drais, orfèvres
France, vers 1786-87
Agate, jaspe, marbre et or
Inscription : "Ouizille et Drais Bijoutier du Roy à Paris"
Poinçon : Maître orfèvre : Charles Ouizille ; Jurande 1786-1787 (P) ; Décharge 1783-1789
Image : RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Stéphane Maréchalle

Description du musée :

Coffret composé de cinq plaque d'agate herborisée et oscellée, encadrées de panneaux de jaspe sanguin ornés de frises, têtes de taureau et vases ciselés en bas-reliefs d'or ; l'ensemble porté par quatre doubles pieds-griffes à tête de lion en ronde-bosse d'argent doré. Le socle octogone en jaspe rouge est porté par huit pieds toupies sur un contre-socle rectangulaire en marbre vert antique. L'intérieur du couvercle est doublé de laque aventurine.










Images : RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Stéphane Maréchalle

L'objet est joli mais disons un peu spécial.
Pourquoi Marie-Antoinette l'a-t-elle acquis ? 
Quand l'objet est particulièrement beau ou un souvenir familial, c'est compréhensible mais là, mystère.
En connaît-on l'origine, la provenance ?

C'est fou comme elle peut toujours nous surprendre !  :n,,;::::!!!:

Game of Thrones...the mother of dragons !  

Coupe
Anonyme
800 - 1100 (coupe ; art byzantin) et vers 1630 (monture) et vers 1828 (monture)
Pourvue au XIXème d'un pied en balustre et d'une base en vermeil
Or émaillé (dragon), sardoine (coupe), vermeil (pied)
Hauteur : 20 cm ; Largeur : 20 cm
Collection Louis XIII, gemmes de la Couronne, Marie-Antoinette
Image : Musée du Louvre / Thierry Ollivier





Images : Musée du Louvre / Thierry Ollivier

Deux des sept pièces des collections de Louis XIV, "chopées" par la reine à l'hôtel du Garde-Meuble, pour être disposées dans sa chambre et son boudoir à Versailles...

Photos prises à l'occasion de la soirée d'inauguration de la nouvelle présentation des Joyaux de la Couronne de France, galerie d'Apollon, musée du Louvre :



Coupe
Email sur ronde-bosse d'or, sardoine, opales, rubis, argent, dorure.
Byzance, 10e-11e siècle (?), 2nde moitié du 16e siècle.
Monture : Pierre Delabarre, vers 1630 et Louis Loque, vers 1828.
Ancienne collection de Louis XIV.




Coupe
Période byzantine - dynastie macédonienne (867-1057) et époque moderne, XVIIe siècle
Email sur ronde-bosse d'or, sardoine, diamants, saphirs, rubis, dorure sur cuivre
Ancienne collection de Louis XIV

Ces coupes invitent à la poésie et au rêve . Au fond , Marie-Antoinette était une rêveuse .

Merci LNLN pour ce beau sujet que je découvre et ces dernières photos ! On croirait que l’hippocampe fait un photobomb sur la dernière

La facture de l'objet, AN.

Marie-Jeanne, tu nous fais toujours des trouvailles !

Coupe en forme de coquille
900 / 1675 (Xe siècle ; 3e quart du XVIIe siècle)
Anonyme, collection des gemmes de la Couronne
Byzance (gemme) ; Paris (monture)
Sardoine (coupe), or émaillé, cuivre doré, saphir, sept diamants, neuf rubis
Hauteur : 19,5 cm (coupe) ; Epaisseur : 0,5 cm (coquille) ; Largeur : 18 cm ; Hauteur : 7,5 cm (coquille) ; Profondeur : 11,7 cm (coquille) ; Largeur : 14 cm (coquille)
Image : Musée du Louvre / Thierry Ollivier

Description du musée du Louvre

La coupe en sardoine offre l'aspect d'une coquille ovale à neuf godrons de forme irrégulière sur pied à balustre. La monture appartient à deux époques différentes. Celle de la coupe proprement dite est composée d'un cercle en or à décor d'émail champlevé blanc et translucide (orangé, bleu et vert) percés de dix-huit trous ce qui laisse entendre qu'il était orné des pierres, apparemment disparus avant l'entré de la coupe dans les collections royales.
Sur ce cercle sont accrochés deux aniamaux en ronde bosse, l'un placé en guise d'anse, est un cheval marin dont la crinière est d'or, le poitrail émaillé de blanc nuancé de rose, la queue écaillée de couleur verte ; un gros saphir est enchâssé sur la poitrine et ses yeux sont deux rubis. L'autre animal est un lézard dont la robe est diapré de plusieurs tons d'émaux.
Le reste de la monture, talon, bague et base, est postérieur d'une trenatine d'années et présente un motif composé d'un ruban azuré qui tourne en formant des courbes régulières, les vides étant remplis par des appliques de feuillages qui sont émaillés de blanc, de rose tendre et de noir, enrichis par des rubis et des diaments taillés en roses. Cette seconde monture a permis l'addition d'un balustre en sardoine et d'une base formée par trois morceaux de sardoine.



Images : Musée du Louvre / Thierry Ollivier

La nuit, la neige a écrit:
(...)
Après une longue éclipse, quelques gemmes de Louis XIV sont ainsi remises à l'honneur à Versailles.
(...)
:Cinq gemmes parmi les plus riches figurent dans la grande chambre de la reine avant 1788.
- Sur la console, les deux vases en jade milanais accompagnant l'objet royal par excellence qu'était la nef d'or de Louis XIV.
- Cependant, la nef de lapis et les deux fines aiguières d'agate placées sur la cheminée, ne paraissent guère à l'échelle du grand appartement.
Aucune de ces garnitures ne subsiste au complet aujourd'hui : la grande nef d'or a disparu dans les fontes révolutionnaires, l'une des aiguières d'agate a malheureusement été volée aux Tuileries en 1830 ; l'autre aiguière et l'un des vases de jade ont perdu une partie de leur monture.[/i]

Sur le compte Twitter du musée du Louvre, et dans le cadre de la campagne de communication visuelle " Un jour, une oeuvre ", postée aujourd'hui l'image de l'une des aiguières évoquées dans le commentaire ci-dessus.  

Aiguière en agate
Monture en or émaillé : Jean Vangrol, Paris, vers 1640 Base en argent doré, époque moderne
H. : 34 cm. ; L. : 12,20 cm. ; D. : 10,50 cm
Entrée dans la collection de Louis XIV entre 1681 et 1684 ; Chambre de Marie-Antoinette à Versailles ; Envoyée au palais des Tuileries, puis au palais de Saint-Cloud au XIXe siècle
Image : 2001 RMN / Jean-Gilles Berizzi

Voici un objet que nous n'avions pas encore présenté dans ce sujet.
Dans son descriptif en ligne, le musée du Louvre le signale comme un objet des "anciennes collections de Marie-Antoinette".
Ce plateau n'est actuellement pas exposé.

Les images sont mauvaises, désolé.  


Plateau en argent
Anonyme
Allemagne, XVIIe siècle
Argent, nacre, pierre dure
Ancienne collection de Marie-Antoinette
Image : RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Daniel Arnaudet


Image : RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Daniel Arnaudet


Image : RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Daniel Arnaudet


Le plateau en argent doré et émaillé, est orné de 144 camées représentant des princes de la maison d'Autriche avec, au centre, l'Empereur Ferdinand III.

Image : 2007 Musée du Louvre / Martine Beck-Coppola




Etui du plateau
Anonyme, XVIIIe siècle
cuir
Images : 2014 Musée du Louvre / Objets d'art du Moyen Age, de la Renaissance et des temps modernes

C'est une extraordinaire merveille ... quelle trouvaille !
Qui est ce prisonnier enchaîné que nous voyons figurer sous Ferdinand III ?

Je l'ignore.
Je trouve cette pièce très " gothique ", pas du tout dans le goût des collections de la reine...