Bijoux de Marie-Antoinette : les montres
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Vicq d Azir
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LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: Le patrimoine de Marie-Antoinette :: Divers : atours, objets et reliques etc. :: Bijoux et atours de Marie-Antoinette
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Re: Bijoux de Marie-Antoinette : les montres
Merci Vicq d’Azir, je ne connaissais pas cette montre-ci.
Très simple, en effet (mais pas donnée : 960 livres).
Très simple, en effet (mais pas donnée : 960 livres).
La nuit, la neige- Messages : 18132
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Vicq d Azir- Messages : 3676
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Re: Bijoux de Marie-Antoinette : les montres
Vicq d Azir a écrit:
Cette montre en émail bleu a été offerte par la Reine à un membre de son entourage proche: la Comtesse Esterhazy, m'a-t-on dit, mais au vu du sujet (une Diane chasseresse), ce pourrait etre aussi bien à Diane de Polignac...
Si fait ! ... l'on devine son carquois derrière l'épaule, et un minuscule croissant de lune au-dessus de ses cheveux .
Mme de Sabran- Messages : 55497
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Re: Bijoux de Marie-Antoinette : les montres
Merci Vicq !Vicq d Azir a écrit:
Après s'etre fait voler sa montre le 10 août sur le trajet de l' Assemblée, la Reine a pu passer une nouvelle commande à la maison Bréguet. En atteste cette extaordinaire facture datée du 4 septembre, parvenue jusqu'à nous...
Sa simplicité n'en est que plus émouvante, ne trouvez-vous pas ?
Si le modèle de la fameuse montre "Grande complication N°1160" (commandée à Breguet en 1783 par un mystérieux admirateur) nous est bien connue, celle-ci l'est beaucoup moins.
C'est étonnant que Breguet n'en parle pas dans l'historique des ses clients célèbres car, pour le coup, rappelons que la montre à "grande complication" ne sera jamais livrée à Marie-Antoinette !
Et tant que nous sommes dans ce sujet, je poste également ici le boitier de la montre dite de Marie-Antoinette, vendue récemment à l'occasion de la vente Bourbon-Parme, par la maison Sotheby's :
Enamel and seed pearl pocket watch, 18th century and later
The case applied with blue and white enamel and set with seed pearls, opening to reveal a circular dial with Arabic numerals.
Inside of the case engraved with the letters M A and three fleur-de-lys motifs, and with the letters L.D.S. D.M.M., fitted case stamped J.F. Bautte.
Photo : Sotheby's
Provenance (note Sotheby's) :
Formerly in the collection of Marie Antoinette, Queen of France (1755-1793).
"Un écrin, cuir rouge, contenant une montre émail bleu et perles ayant appartenu à la Reine Marie Antoinette, et provenance de la Duchesse d'Angoulême (le mouvement a été changé).
Cette montre m'a été donnée comme cadeau de mariage par mon mari, le Prince Elie, qui l'avait héritée de sa mère".*
* Note de l'inventaire établit par Marie-Anne de Bourbon Parme
Voir notre sujet : Bijoux de Marie-Antoinette : Perles et diamants des Bourbon Parme
La nuit, la neige- Messages : 18132
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Re: Bijoux de Marie-Antoinette : les montres
La seconde est magnifique mais la première est infiniment touchante par sa simplicité et son histoire.
Il me semble avoir lu, qu'à la conciergerie Marie-Antoinette possédait encore une montre lui venant de sa mère, dans un Lenôtre peut être ?
Il me semble avoir lu, qu'à la conciergerie Marie-Antoinette possédait encore une montre lui venant de sa mère, dans un Lenôtre peut être ?
Marie-Jeanne- Messages : 1497
Date d'inscription : 16/09/2018
Re: Bijoux de Marie-Antoinette : les montres
Nous disions, dans ce sujet : Le transfert de Marie-Antoinette à la Conciergerie
Mais notre ami Berry nous disait...
Plus de montre !
Mme de Sabran a écrit:
Marie-Thérèse écrit dans son Journal le soir du 2 août, jour de son transfert entre le Temple et la Conciergerie :
" Pendant qu'elle fit le paquet de ses vêtements, les municipaux ne la quittèrent point ; elle fut même obligée de s'habiller devant eux. Ils lui demandèrent ses poches (alors éléments distincts des robes) qu'elle donna ; ils les fouillèrent et prirent tout ce qu'il y avait dedans, quoique cela ne fut pas du tout important. Ils en firent un paquet qu'ils dirent qu'ils enverraient au Tribunal Révolutionnaire, où il serait ouvert devant elle. Ils ne lui laissèrent qu'un mouchoir et un flacon, dans la crainte qu'elle ne se trouvât mal..."
D'après la relation du procès, ces pièces ont été prises à la reine lorsqu'elle a été transférée du temple à la conciergerie :
Représentation faite d’un petit paquet à l'accusée, elle déclare le reconnaître pour être le même sur lequel elle a apposé son cachet, lorsqu'elle a été transférée du Temple à la Conciergerie.
On fait ouverture du paquet ; le greffier en fait l'inventaire, et nomme successivement les objets qu’il contient.
(...)
MARIE ANTOINETTE a écrit:
Vous êtes formidables !!!!! j'avais abandonné mes recherches dans les ouvrages consacrés à la Conciergerie, me réservant de relire à tête "coupée", non reposée l'intégralité du procès et j'avais prévu cette semaine de reprendre les ouvrages sur le séjour au TEMPLE.
Je vais me reposer car vous avez résolu le mystère "ON A FAIT LES POCHES DE LA REINE AVANT SON DÉPART DU TEMPLE" mais et je suis vraiment l'empêcheur de tourner en rond, elle ne garde qu'un flacon de sel et un mouchoir, la petite montre venant de sa mère...... si nous lisons l'état des poches lors de l'affaire de l'œillet - bijoux, cachets et autres objets curieux, comment sont-il venus entre ses mains...sans oublier d'évoquer l'éventail remis à son Avocat qui se trouve dans le bureau du BÂTONNIER ?????? bizarre !!!!! encore une nouvelle enquête...je m'amuse !!!!!!!!!!
Copie de la saisie du 9 septembre des poches de la Reine sur ordre du Comité de sûreté générale :
"nous nous sommes transportés à la chambre occupée par la veuve CAPET, où étant, l'avons sommée de nous remettre ses bagues et bijoux ; ce qu'elle a fait à l'instant.
Ils consistent en un anneau d'or, une bague en or, une autre à pierre et à talisman, une à pivot émaillée, une autre en forme de petit collier, une montre à répétition, plusieurs cachets en or dont un porte-légende, l'Amour et la Fidélité, une médaille en or avec sa chaîne d'or ;
tous ces objets contenant divers chiffres, lettres et hiéroglyphes".
Lors du départ du Temple on lui aurait laissé un mouchoir, un flacon de sel sans oublier la petite montre en acier qui lui avait été offert par sa mère lors de son départ de VIENNE et à la lecture de cette saisie, je trouve que les poches avaient été mal faites !!!!!! elle avait une véritable bimbeloterie, et on rapporte qu'elle s'en amusait en faisant tourner ses bagues régulièrement .... tout de même 4 bagues + celle en forme de petit collier !!!!!! sans oublier les cachets !!!!!!!!
La Reine est partie avec un petit paquet de linge et quelques jours plus tard elle a reçu un envoi d'Élisabeth .....Une autre curiosité - les historiens écrivent que la Reine n'avait pas beaucoup de linge, chaussures et robes !!!!!
Voici L'inventaire officiel après son départ le 16 Octobre :
"du 26 du premier mois de l'an second de la République est comparu le citoyen BAULT, concierge de la maison de justice accompagné de deux gendarmes et de l'officier de poste, lequel a déclaré que, dans la chambre ci-devant occupée par la Veuve de LOUIS-CAPET, décédé le jour d'hier, se sont trouvés les effets dont la description suit :
15 chemises de toile fine garnies de petites dentelles
1 mantelet de raz de Saint Maur
2 déshabillés complets de pareille étoffe
1 fourreau à collet et 1 jupon de bazin des Indes à grandes rayures
2 jupons de bazin à petites raies
5 corsets de toile fine
1 robbe à collet en toile de coton (orthographe d'époque)
1 camisole aussi de pareille toile
AN carton W. 534 - registre II il n'est pas fait mention des chaussures !!!!!!!! (recherches à faire pour trouver une autre copie de ce document)
Prix pour la biere de la Veuve CAPET.... 7 francs
je continue la fouine dans les bouquins !!!!!!!
Bonne journée MARIE ANTOINETTE
Mais notre ami Berry nous disait...
Duc de Berry a écrit:
Inventaire des effets laissés par Marie-Antoinette à la Conciergerie après son décès
A.N. W//534, registre 11
Du 26 du premier mois de l’an second de la République (26 vendémiaire an II, 17 octobre 1793) est comparu le citoyen Bault, concierge de la maison de justice de la Conciergerie accompagné de deux gendarmes et de l’officier du poste, lequel a déclaré que dans que dans la chambre ci-devant occupée par la veuve de Louis Capet, décédée le jour d’hier, se sont trouvés les effets dont la description suit :
- Quinze chemises de toile fine, garnies de petite dentelle.
- Un mantelet de raz de Saint Maur.
- Deux déshabillés complets, de pareille étoffe.
- Un fourreau à collet et un jupon de bazin des Indes à grandes rayes (rayures).
- Deux jupons de bazin à petites rayes.
- Cinq corsets de toile fine.
- Une robe à collet en toile de coton.
- Une camisole aussi à collet de pareille toile.
Linge à blanchir
- Quatre mouchoirs de baptiste.
- Un jupon de bazin à petites rayes.
- Une serviette.
- Et onze chauffoirs*.
- Une paire de draps.
- Deux paires de poches de coton.
- Une serviette de toile de coton grise.
- Vingt-quatre mouchoirs de baptiste.
- Six fichus de linon.
- Une coiffe de linon.
- Deux paires de bas de soie noire.
- Une paire de gant aussi de soie noire.
- Deux paires de bas de filoselle** noire.
- Une paire de bas de fil.
- Une paire de chausson.
- Une ceinture de crêpe.
- Un petit fichu de mousseline.
- Un autre fichu de crêpe.
- Six serviettes de baptiste.
- Une grosse éponge fine.
- Une petite corbeille d’osier.
- Une paire de souliers neufs.
- Et deux paires de vieux.
- Une boite à poudre de bois.
- Et une houppe de cygne.
- Une petite boite de pommade, de fer blanc.
Lesquels effets, il a, à l’instant déposé au greffe et a requit acte du dit dépôt à lui octroyé et a signé avec nous greffier.
Soussigné Bault N.J. Sorbrun
* Chauffoir Au XVIIIe siècle : linge pour les menstrues.
** Filoselle : soie grossière.
Plus de montre !
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Bijoux de Marie-Antoinette : les montres
Je n'en ai trouvé nulle trace non plus.
_________________
« La mode est à la France ce que les mines du Pérou sont à l'Espagne » Colbert.
Marie-Jeanne- Messages : 1497
Date d'inscription : 16/09/2018
Re: Bijoux de Marie-Antoinette : les montres
Merci, les amis, pour cette enquête émouvante ...
Ces listes sont d'une tristesse, pauvre Marie-Antoinette !
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Bijoux de Marie-Antoinette : les montres
S'il y a bien une montre au Temple, puisqu'un modèle "à répétition" est mentionné, le 9 septembre, dans la saisie de effets de Marie-Antoinette, elle ne semble donc pas l'emporter à la Conciergerie.
Notre MARIE-ANTOINETTE évoque la : petite montre en acier qui lui avait été offert par sa mère lors de son départ de VIENNE
Mais Vicq d'Azir nous présente une montre Breguet vendue à la reine en 1792.
....
Notre MARIE-ANTOINETTE évoque la : petite montre en acier qui lui avait été offert par sa mère lors de son départ de VIENNE
Mais Vicq d'Azir nous présente une montre Breguet vendue à la reine en 1792.
....
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Vicq d Azir- Messages : 3676
Date d'inscription : 07/11/2014
Age : 76
Localisation : Paris x
Re: Bijoux de Marie-Antoinette : les montres
Merci Vicq, mais quelle source mentionne cette confiscation à la Conciergerie ?
La montre n'est pas évoquée dans l'inventaire des effets qu'elle emporte lors de son transfert à la Conciergerie.
La montre n'est pas évoquée dans l'inventaire des effets qu'elle emporte lors de son transfert à la Conciergerie.
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Bijoux de Marie-Antoinette : les montres
Oui, je pense qu’il faut chercher sur quel (s) témoignage (s) se fondent ceux qui racontent cette histoire. Il va falloir chercher dans Lenotre et Castelot, entre autres.
Cela dit, il paraît logique que la Reine ait quitté le Temple avec une montre dans la poche. Il y a bien la Bréguet reproduite dans un Castelot ( voir l’image plus haut ); au moins, pour elle on est sûr de son existence, puisqu’on a conservé la facture. Pourquoi cette montre est-elle parvenue jusqu’à nous ? Où est-elle aujourd’hui ? Si la Reine l’a emportée à la Conciergerie, pourquoi n’apparaît-elle pas dans les inventaires ? Pourquoi n’a- t- elle pas été saisie ? Où se trouve-t-elle aujourd’hui ?
Quant à la montre de son enfance, donnée par sa mère, je n’y ai jamais vraiment cru ; l’histoire paraît trop belle...Mêmes questions pour cette montre. Les 2 photos la représentant: en noir et blanc chez Castelot, en couleur sur le catalogue de l’exposition Marie-Antoinette au Japon, montrent-elles la vraie montre ?
Cela dit, il paraît logique que la Reine ait quitté le Temple avec une montre dans la poche. Il y a bien la Bréguet reproduite dans un Castelot ( voir l’image plus haut ); au moins, pour elle on est sûr de son existence, puisqu’on a conservé la facture. Pourquoi cette montre est-elle parvenue jusqu’à nous ? Où est-elle aujourd’hui ? Si la Reine l’a emportée à la Conciergerie, pourquoi n’apparaît-elle pas dans les inventaires ? Pourquoi n’a- t- elle pas été saisie ? Où se trouve-t-elle aujourd’hui ?
Quant à la montre de son enfance, donnée par sa mère, je n’y ai jamais vraiment cru ; l’histoire paraît trop belle...Mêmes questions pour cette montre. Les 2 photos la représentant: en noir et blanc chez Castelot, en couleur sur le catalogue de l’exposition Marie-Antoinette au Japon, montrent-elles la vraie montre ?
Vicq d Azir- Messages : 3676
Date d'inscription : 07/11/2014
Age : 76
Localisation : Paris x
Re: Bijoux de Marie-Antoinette : les montres
La montre possédée par la reine à la conciergerie est mentionnée par Rosalie Lamorlière dans les deux relations faîtes à Lafont-d'Aussonne et à Madame Vouet publiées par G.Lenôtre dans "La captivité et la mort de Marie-Antoinette".
Le premier récit décrit une montre en or apportée d'Allemagne alors qu'elle était dauphine et confisquée par les administrateurs de la prison le 4ème ou 5ème jour.
Le second rapporte qu'elle portait une montre suspendue à son cou à une "fort belle chaîne" qu'on lui "arracha brutalement".
Si c'est exacte, la montre ne fut probablement pas perdue pour tout le monde...
Le premier récit décrit une montre en or apportée d'Allemagne alors qu'elle était dauphine et confisquée par les administrateurs de la prison le 4ème ou 5ème jour.
Le second rapporte qu'elle portait une montre suspendue à son cou à une "fort belle chaîne" qu'on lui "arracha brutalement".
Si c'est exacte, la montre ne fut probablement pas perdue pour tout le monde...
Marie-Jeanne- Messages : 1497
Date d'inscription : 16/09/2018
Re: Bijoux de Marie-Antoinette : les montres
Merci à vous deux pour vos commentaires et informations complémentaires...
Vicq, pour la Breguet, nous avons là une facture, en effet, mais datée de 1792.
Bien sûr l'on peut présumer que c'est celle de la photo et qu'elle l'emportera au Temple, mais enfin je suis surpris que la maison Breguet ne communique pas davantage sur ces deux modèles commandés par la reine, plutôt que sur cette autre, certes d'une grande prouesse technique, mais qui n'a tout compte fait pas été commandée par la reine et, surtout, qui ne lui sera jamais livrée.
Marie-Jeanne, je n'ai pas tout à fait compris.
Est-ce à dire qu'il y aurait eu deux montres à la Conciergerie : celle confisquée le 4ème ou 5ème jour et celle qu'elle portait autour de son cou ?
Vicq, pour la Breguet, nous avons là une facture, en effet, mais datée de 1792.
Bien sûr l'on peut présumer que c'est celle de la photo et qu'elle l'emportera au Temple, mais enfin je suis surpris que la maison Breguet ne communique pas davantage sur ces deux modèles commandés par la reine, plutôt que sur cette autre, certes d'une grande prouesse technique, mais qui n'a tout compte fait pas été commandée par la reine et, surtout, qui ne lui sera jamais livrée.
Marie-Jeanne, je n'ai pas tout à fait compris.
Est-ce à dire qu'il y aurait eu deux montres à la Conciergerie : celle confisquée le 4ème ou 5ème jour et celle qu'elle portait autour de son cou ?
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Bijoux de Marie-Antoinette : les montres
Non non, il n'y a qu'une montre. Elle est mentionnée dans les deux témoignages de Rosalie Lamorlière à deux personnes différentes.
Les deux fois, elle évoque une montre en or.
Les deux fois, elle évoque une montre en or.
Marie-Jeanne- Messages : 1497
Date d'inscription : 16/09/2018
Re: Bijoux de Marie-Antoinette : les montres
Entendu, merci...
Donc on lui confisque cette montre, en or, et suspendue à son cou, en la lui arrachant.
Bien. La montre Bréguet postée par Vicq ne me semble pas être de ces modèles que l'on porte à son cou ; et pas davantage la seconde que nous présentons, celle avec une châtelaine...
Donc on lui confisque cette montre, en or, et suspendue à son cou, en la lui arrachant.
Bien. La montre Bréguet postée par Vicq ne me semble pas être de ces modèles que l'on porte à son cou ; et pas davantage la seconde que nous présentons, celle avec une châtelaine...
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Bijoux de Marie-Antoinette : les montres
La montre que j’ai présentée ci-dessus semble bien être en or. Je pense aussi que la chaîne qui va avec n’est pas prévue pour être portée autour du cou, mais plutôt en effet attachée à sa châtelaine (ici avec sa clé et un cachet...)
Cela dit, on peut imaginer que la Reine l’ait fixée à une autre chaîne (ou un ruban) à la Conciergerie, ne serait-ce que pour la dissimuler. Rappelons-nous qu’elle conservait de la même façon une ou des miniatures, ainsi qu’un doigt de gant renfermant des cheveux...
Enfin, la question de savoir pourquoi cette montre serait parvenue jusqu’à nous reste entière...
Cela dit, on peut imaginer que la Reine l’ait fixée à une autre chaîne (ou un ruban) à la Conciergerie, ne serait-ce que pour la dissimuler. Rappelons-nous qu’elle conservait de la même façon une ou des miniatures, ainsi qu’un doigt de gant renfermant des cheveux...
Enfin, la question de savoir pourquoi cette montre serait parvenue jusqu’à nous reste entière...
Vicq d Azir- Messages : 3676
Date d'inscription : 07/11/2014
Age : 76
Localisation : Paris x
Re: Bijoux de Marie-Antoinette : les montres
Pour le savoir il faudrait retracer le parcours de la montre en or en fouillant les archives en espérant en retrouver la trace ce qui n'est pas gagné. Théoriquement, elle aurait due être remise au garde-meuble par les commissaires puis cédée aux enchères lors d'une vente postérieure.
Selon le témoignage de Rosalie à Madame Vouet, elle était suspendue au cou de la reine à une "fort belle chaîne" quand on lui "arracha" avec la montre lors d'une fouille.
Sauf a imaginer que la montre et sa châtelaine étaient suspendues ensemble à un ruban au cou de Marie-Antoinette, il est curieux en effet que les deux objets aient été réunis par la suite.
Toujours dixit Rosalie, la reine cachait le médaillon sous son corset.
Selon le témoignage de Rosalie à Madame Vouet, elle était suspendue au cou de la reine à une "fort belle chaîne" quand on lui "arracha" avec la montre lors d'une fouille.
Sauf a imaginer que la montre et sa châtelaine étaient suspendues ensemble à un ruban au cou de Marie-Antoinette, il est curieux en effet que les deux objets aient été réunis par la suite.
Toujours dixit Rosalie, la reine cachait le médaillon sous son corset.
Marie-Jeanne- Messages : 1497
Date d'inscription : 16/09/2018
Re: Bijoux de Marie-Antoinette : les montres
Au sujet de la montre de poche...
Mon cher Vicq, je sens que vous y tenez à cette relique de la Conciergerie...
Si cette montre que vous illustrez est bien celle mentionnée dans l'inventaire Breguet, concernant l'achat de Marie-Antoinette de 1792, montre livrée au Temple le 4 septembre 1792, alors elle est numérotée, comme toutes les vraies montres Breguet.
Elle porte le numéro 179.
C'est ce qui est dit dans cet article intéressant, extrait du catalogue de l'exposition au Louvre Breguet : une apogée de l'horlogerie européenne.
Je cite (extraits de l'extrait ) :
Portrait d'Abraham-Louis Breguet
Photo : https://www.breguet.com/fr/maison-breguet/personnalites/abraham-louis-breguet
[..] C’est par son protecteur l’abbé Joseph-François Marie (1738-1801) -homme qui lui a enseigné les mathématiques au collège Mazarin, qui a détecté son génie et qui devient en 1782 sous-précepteur des enfants du comte d’Artois, frère du roi– que Breguet commence à nouer des relations avec le pouvoir.
En 1782, Breguet réalise pour la reine Marie-Antoinette la montre perpétuelle à répétition et quantième no 2 10/82 (l’inscription 10/82 signifiant qu’elle a été terminée en octobre 1782).
Il est vraisemblable que Breguet est présenté au roi et à la reine à cette époque.
On sait le goût de Louis XVI pour la serrurerie d’art, l’horlogerie et plus généralement pour la mécanique de petit volume ; en décembre 1784, il achète une montre Breguet pour la somme de 1.680 livres.
La reine, elle aussi, apprécie les montres d’exception et le prouvera toute sa vie à la maison Breguet.
Elle acquerra d’autres Breguet, dont la Perpétuelle no 46 et voudra qu’Axel de Fersen en possède également une.
La montre no 46, l’une des toutes premières à être dotée d’un cadran guilloché, sera livrée au début de l’année 1787. [..]
Qui mieux que la reine, dans les années 1780, peut lancer une réputation et promouvoir un nom encore peu connu ?
Bientôt, à la cour, Mme Élisabeth, soeur du roi, et la comtesse de Provence, belle-soeur du roi, portent des montres de Breguet, tout comme l’ambassadeur d’Espagne. À Paris, le duc d’Orléans, cousin du roi, a passé commande dès 1780.
L’horloger compte rapidement parmi ses clients les plus grands noms de France, ainsi que l’attestent les archives : La Rochefoucauld, Noailles, Montesquiou… […]
Dans les premiers jours de septembre 1792, alors que la Révolution a totalement bouleversé l’ordre établi, Breguet effectue une vente émouvante.
Marie-Antoinette a passé commande, mais les splendeurs de Versailles et l’insouciance du Petit Trianon sont bien loin.
C’est de la prison du Temple, où elle est captive depuis le 13 août, que la reine demande à Breguet une montre à répétition bien plus modeste que celles qu’elle possédait auparavant et qui ont été volées ou confisquées lors du pillage du palais des Tuileries le 10 août.
Cette montre, qui porte le numéro 179, est livrée le 4 septembre.
C’est celle-ci qui égrènera les heures du calvaire de la famille royale.
Dans ces temps troublés, Breguet ne peut rester ni neutre ni inactif. Il a accueilli favorablement les débuts de la Révolution et a pris part à la vie de la nation.
Membre du club des Jacobins depuis 1790, Breguet entretient des relations étroites avec le milieu girondin aux idées certes républicaines mais modérées par rapport à celles des sans-culottes et autres montagnards.
Proche de Jacques-Pierre Brissot, qui lui a fait une enquête prospective aux États-Unis naissants, et entretenant des liens étroits avec Étienne Clavière, il se trouve compromis lors de la proscription de ses amis politiques en juin 1793.
La Gironde en effet ne peut résister aux insurrections des 31 mai et 2 juin 1793 menées par la Montagne et Maximilien de Robespierre qui représentent l’aile gauche de la Convention. Les contacts anciens de Breguet avec la cour vont encore renforcer la suspicion qui pèse sur lui.
Les services qu’il a rendus au fil des ans à son compatriote Jean-Paul Marat, célèbre montagnard, vont le sauver toutefois d’une situation périlleuse et lui permettre d’obtenir un passeport officiel.
Il organise ainsi un retour en Suisse qui durera presque deux ans, d’août 1793 à mai 1795. Ainsi sauve-t-il sa vie et peut-il poursuivre son oeuvre créatrice. Au cours de cet exil, il reçoit un courrier abondant et réussit non sans mal à diriger à distance ce qui reste de ses ateliers parisiens. […]
Au lendemain de la Révolution, Breguet, relance son entreprise et s’attache à constituer un réseau de relations dans l’Europe entière et même au-delà, réseau déjà ébauché à la fin de l’Ancien Régime. Impliqué dans la vie parisienne, il constate les énormes bouleversements qui ont secoué la France et assiste à l’ascension rapide de Napoléon Bonaparte jusqu’au pouvoir suprême.
[…]
* Source Emmanuel Breguet, et article dans son intégralité : https://www.montres-de-luxe.com/Les-relations-de-Breguet-et-le-pouvoir-politique-par-Emmanuel-Breguet_a2989.html
Il doit être possible de retrouver l'historique de cette montre du Temple, du moins en partie, puisque son dernier propriétaire est connu.
C'est ce qui écrit ici, sur le site de la maison Breguet, rubrique "Clients célèbres - Marie-Antoinette", je cite (extraits) :
Possédant de nombreuses créations du maître, elle transmit son enthousiasme à toute la cour de France ainsi qu’à ses hôtes les plus éminents. Grâce à elle, bon nombre de rois, d’empereurs, de diplomates – parmi lesquels se trouvait un certain Axel de Fersen – développèrent un goût pour les œuvres de Breguet et assirent sa réputation en Europe et au-delà de ces frontières.
Fidèle cliente de l'établissement de l’horloger, quai de l’Horloge, jusqu’à sa tragique fin, elle ira en septembre 1792, alors qu'elle était emprisonnée au Temple, jusqu’à demander et obtenir une « simple montre Breguet ».
Conservée comme une précieuse relique malgré sa simplicité, cette montre deviendra une pièce de la collection de Sir David Salomons de même que le chef d’œuvre de Breguet, la fameuse montre no 160 appelée la « Marie-Antoinette » que la reine ne vit jamais dans sa forme finale.
Commandée en 1783 par un officier des Gardes de la reine dont le nom est resté inconnu, cette montre devait présenter l’ensemble des perfectionnements, complications et raffinements connus à l’époque.
Aucune limite n’était fixée, ni pour son prix ni pour le délai. A.-L. Breguet termina le modèle de nombreuses années après la Révolution et le garda en lieu sûr, témoignant ainsi de sa fidélité à la reine.
* Source : https://www.breguet.com/fr
Mais je comprends mieux pourquoi Breguet ne communique pas davantage au sujet de cette montre, même toute simple, comparée à la star N°160.
Who is David Lionel Goldsmid-Stern-Salomons ?
Sa fiche bio Wikipedia nous dit (extraits) :
In addition to his many other achievements, he developed a lifelong passion for horology and became the leading authority in his lifetime on the work of the famed Swiss-French watchmaker Abraham-Louis Breguet, who is generally acknowledged as the greatest watchmaker of all time.
In 1921 he self-published the first major work on Breguet's life and career, including a detailed review of Breguet's inventions, and a timeline of production, with illustrations of major timepieces from his own collection.
Over the course of his lifetime Salomons amassed the world's largest private collection of Breguet watches and clocks, comprising 124 pieces, including the two watches considered to be the pinnacle of Breguet's art—the "Marie Antoinette" (No. 160) and the "Duc de Praslin" (No. 92).
In 1924 Salomons donated the "Duc de Praslin" to the Musée des Arts et Métiers in Paris, but it was subsequently stolen. Fortunately, after three months of tinkering with the watch, the thief was apprehended and the watch recovered when he took it to a renowned Parisian watch specialist for repair.
On his death in 1925, Salomons' bequeathed 57 of his best Breguet pieces (including the "Marie Antoinette") to the L.A. Mayer Institute for Islamic Art in Jerusalem.
He left the remainder of his collection to his wife and she later took them to Sotheby's to be auctioned, although on her first visit she was reportedly dismissed from the office because the Sotheby's staffer could not believe that anyone could possibly have owned such a collection. The timepieces were subsequently sold at auction for considerable sums.
In 1980, British master horologist George Daniels (widely regarded as the most important watchmaker since Breguet) catalogued the Salomons collection and published a study on it.
Three years later, on the night of 15 April 1983, the Mayer Institute was burgled and 106 rare timepieces were stolen, including the entire Salomons collection.
The multimillion-dollar theft was Israel's largest-ever robbery—by this time, the "Marie Antoinette" alone was valued at nearly US$20 million.
The case remained unsolved until 2006 when a Tel Aviv watchmaker tipped off Israeli police that he had paid US$40,000 to an anonymous person to purchase 40 timepieces, including the missing "Marie Antoinette".
Forensic experts examined the timepieces they recovered and detectives questioned the lawyer who negotiated the sale; their investigation led police to an Israeli woman living in Los Angeles, Nili Shamrat, whom they identified as the widow of Naaman Diller, the notorious Israeli criminal who carried out the burglary and then fled to Europe, before settling in the United States.
When Israeli police and American officials arrived at Shamrat's home to question her, they found more timepieces and 66 of the stolen Mayer Institute timepieces were eventually recovered.
* Texte (extraits) : https://en.wikipedia.org/wiki/David_Lionel_Goldsmid-Stern-Salomonsttps://en.wikipedia.org/wiki/David_Lionel_Goldsmid-Stern-Salomons
Alors ? Cette montre Breguet n° 179...
- Vendue chez Sotheby's par Mme Salomon ?
- Volée au Mayer Institute de Jérusalem ?
- Ou parmi les pièces retrouvées ? Mais ce serait étonnant que la maison Breguet ne communique pas davantage à ce sujet
Vicq d Azir a écrit:La montre que j’ai présentée ci-dessus semble bien être en or. Je pense aussi que la chaîne qui va avec n’est pas prévue pour être portée autour du cou (...)
Enfin, la question de savoir pourquoi cette montre serait parvenue jusqu’à nous reste entière...
Mon cher Vicq, je sens que vous y tenez à cette relique de la Conciergerie...
Si cette montre que vous illustrez est bien celle mentionnée dans l'inventaire Breguet, concernant l'achat de Marie-Antoinette de 1792, montre livrée au Temple le 4 septembre 1792, alors elle est numérotée, comme toutes les vraies montres Breguet.
Elle porte le numéro 179.
C'est ce qui est dit dans cet article intéressant, extrait du catalogue de l'exposition au Louvre Breguet : une apogée de l'horlogerie européenne.
Je cite (extraits de l'extrait ) :
Portrait d'Abraham-Louis Breguet
Photo : https://www.breguet.com/fr/maison-breguet/personnalites/abraham-louis-breguet
[..] C’est par son protecteur l’abbé Joseph-François Marie (1738-1801) -homme qui lui a enseigné les mathématiques au collège Mazarin, qui a détecté son génie et qui devient en 1782 sous-précepteur des enfants du comte d’Artois, frère du roi– que Breguet commence à nouer des relations avec le pouvoir.
En 1782, Breguet réalise pour la reine Marie-Antoinette la montre perpétuelle à répétition et quantième no 2 10/82 (l’inscription 10/82 signifiant qu’elle a été terminée en octobre 1782).
Il est vraisemblable que Breguet est présenté au roi et à la reine à cette époque.
On sait le goût de Louis XVI pour la serrurerie d’art, l’horlogerie et plus généralement pour la mécanique de petit volume ; en décembre 1784, il achète une montre Breguet pour la somme de 1.680 livres.
La reine, elle aussi, apprécie les montres d’exception et le prouvera toute sa vie à la maison Breguet.
Elle acquerra d’autres Breguet, dont la Perpétuelle no 46 et voudra qu’Axel de Fersen en possède également une.
La montre no 46, l’une des toutes premières à être dotée d’un cadran guilloché, sera livrée au début de l’année 1787. [..]
Qui mieux que la reine, dans les années 1780, peut lancer une réputation et promouvoir un nom encore peu connu ?
Bientôt, à la cour, Mme Élisabeth, soeur du roi, et la comtesse de Provence, belle-soeur du roi, portent des montres de Breguet, tout comme l’ambassadeur d’Espagne. À Paris, le duc d’Orléans, cousin du roi, a passé commande dès 1780.
L’horloger compte rapidement parmi ses clients les plus grands noms de France, ainsi que l’attestent les archives : La Rochefoucauld, Noailles, Montesquiou… […]
Dans les premiers jours de septembre 1792, alors que la Révolution a totalement bouleversé l’ordre établi, Breguet effectue une vente émouvante.
Marie-Antoinette a passé commande, mais les splendeurs de Versailles et l’insouciance du Petit Trianon sont bien loin.
C’est de la prison du Temple, où elle est captive depuis le 13 août, que la reine demande à Breguet une montre à répétition bien plus modeste que celles qu’elle possédait auparavant et qui ont été volées ou confisquées lors du pillage du palais des Tuileries le 10 août.
Cette montre, qui porte le numéro 179, est livrée le 4 septembre.
C’est celle-ci qui égrènera les heures du calvaire de la famille royale.
Dans ces temps troublés, Breguet ne peut rester ni neutre ni inactif. Il a accueilli favorablement les débuts de la Révolution et a pris part à la vie de la nation.
Membre du club des Jacobins depuis 1790, Breguet entretient des relations étroites avec le milieu girondin aux idées certes républicaines mais modérées par rapport à celles des sans-culottes et autres montagnards.
Proche de Jacques-Pierre Brissot, qui lui a fait une enquête prospective aux États-Unis naissants, et entretenant des liens étroits avec Étienne Clavière, il se trouve compromis lors de la proscription de ses amis politiques en juin 1793.
La Gironde en effet ne peut résister aux insurrections des 31 mai et 2 juin 1793 menées par la Montagne et Maximilien de Robespierre qui représentent l’aile gauche de la Convention. Les contacts anciens de Breguet avec la cour vont encore renforcer la suspicion qui pèse sur lui.
Les services qu’il a rendus au fil des ans à son compatriote Jean-Paul Marat, célèbre montagnard, vont le sauver toutefois d’une situation périlleuse et lui permettre d’obtenir un passeport officiel.
Il organise ainsi un retour en Suisse qui durera presque deux ans, d’août 1793 à mai 1795. Ainsi sauve-t-il sa vie et peut-il poursuivre son oeuvre créatrice. Au cours de cet exil, il reçoit un courrier abondant et réussit non sans mal à diriger à distance ce qui reste de ses ateliers parisiens. […]
Au lendemain de la Révolution, Breguet, relance son entreprise et s’attache à constituer un réseau de relations dans l’Europe entière et même au-delà, réseau déjà ébauché à la fin de l’Ancien Régime. Impliqué dans la vie parisienne, il constate les énormes bouleversements qui ont secoué la France et assiste à l’ascension rapide de Napoléon Bonaparte jusqu’au pouvoir suprême.
[…]
* Source Emmanuel Breguet, et article dans son intégralité : https://www.montres-de-luxe.com/Les-relations-de-Breguet-et-le-pouvoir-politique-par-Emmanuel-Breguet_a2989.html
Marie-Jeanne a écrit:Pour le savoir il faudrait retracer le parcours de la montre en or en fouillant les archives en espérant en retrouver la trace ce qui n'est pas gagné. Théoriquement, elle aurait due être remise au garde-meuble par les commissaires puis cédée aux enchères lors d'une vente postérieure.
Il doit être possible de retrouver l'historique de cette montre du Temple, du moins en partie, puisque son dernier propriétaire est connu.
C'est ce qui écrit ici, sur le site de la maison Breguet, rubrique "Clients célèbres - Marie-Antoinette", je cite (extraits) :
Possédant de nombreuses créations du maître, elle transmit son enthousiasme à toute la cour de France ainsi qu’à ses hôtes les plus éminents. Grâce à elle, bon nombre de rois, d’empereurs, de diplomates – parmi lesquels se trouvait un certain Axel de Fersen – développèrent un goût pour les œuvres de Breguet et assirent sa réputation en Europe et au-delà de ces frontières.
Fidèle cliente de l'établissement de l’horloger, quai de l’Horloge, jusqu’à sa tragique fin, elle ira en septembre 1792, alors qu'elle était emprisonnée au Temple, jusqu’à demander et obtenir une « simple montre Breguet ».
Conservée comme une précieuse relique malgré sa simplicité, cette montre deviendra une pièce de la collection de Sir David Salomons de même que le chef d’œuvre de Breguet, la fameuse montre no 160 appelée la « Marie-Antoinette » que la reine ne vit jamais dans sa forme finale.
Commandée en 1783 par un officier des Gardes de la reine dont le nom est resté inconnu, cette montre devait présenter l’ensemble des perfectionnements, complications et raffinements connus à l’époque.
Aucune limite n’était fixée, ni pour son prix ni pour le délai. A.-L. Breguet termina le modèle de nombreuses années après la Révolution et le garda en lieu sûr, témoignant ainsi de sa fidélité à la reine.
* Source : https://www.breguet.com/fr
Mais je comprends mieux pourquoi Breguet ne communique pas davantage au sujet de cette montre, même toute simple, comparée à la star N°160.
Who is David Lionel Goldsmid-Stern-Salomons ?
Sa fiche bio Wikipedia nous dit (extraits) :
In addition to his many other achievements, he developed a lifelong passion for horology and became the leading authority in his lifetime on the work of the famed Swiss-French watchmaker Abraham-Louis Breguet, who is generally acknowledged as the greatest watchmaker of all time.
In 1921 he self-published the first major work on Breguet's life and career, including a detailed review of Breguet's inventions, and a timeline of production, with illustrations of major timepieces from his own collection.
Over the course of his lifetime Salomons amassed the world's largest private collection of Breguet watches and clocks, comprising 124 pieces, including the two watches considered to be the pinnacle of Breguet's art—the "Marie Antoinette" (No. 160) and the "Duc de Praslin" (No. 92).
In 1924 Salomons donated the "Duc de Praslin" to the Musée des Arts et Métiers in Paris, but it was subsequently stolen. Fortunately, after three months of tinkering with the watch, the thief was apprehended and the watch recovered when he took it to a renowned Parisian watch specialist for repair.
On his death in 1925, Salomons' bequeathed 57 of his best Breguet pieces (including the "Marie Antoinette") to the L.A. Mayer Institute for Islamic Art in Jerusalem.
He left the remainder of his collection to his wife and she later took them to Sotheby's to be auctioned, although on her first visit she was reportedly dismissed from the office because the Sotheby's staffer could not believe that anyone could possibly have owned such a collection. The timepieces were subsequently sold at auction for considerable sums.
In 1980, British master horologist George Daniels (widely regarded as the most important watchmaker since Breguet) catalogued the Salomons collection and published a study on it.
Three years later, on the night of 15 April 1983, the Mayer Institute was burgled and 106 rare timepieces were stolen, including the entire Salomons collection.
The multimillion-dollar theft was Israel's largest-ever robbery—by this time, the "Marie Antoinette" alone was valued at nearly US$20 million.
The case remained unsolved until 2006 when a Tel Aviv watchmaker tipped off Israeli police that he had paid US$40,000 to an anonymous person to purchase 40 timepieces, including the missing "Marie Antoinette".
Forensic experts examined the timepieces they recovered and detectives questioned the lawyer who negotiated the sale; their investigation led police to an Israeli woman living in Los Angeles, Nili Shamrat, whom they identified as the widow of Naaman Diller, the notorious Israeli criminal who carried out the burglary and then fled to Europe, before settling in the United States.
When Israeli police and American officials arrived at Shamrat's home to question her, they found more timepieces and 66 of the stolen Mayer Institute timepieces were eventually recovered.
* Texte (extraits) : https://en.wikipedia.org/wiki/David_Lionel_Goldsmid-Stern-Salomonsttps://en.wikipedia.org/wiki/David_Lionel_Goldsmid-Stern-Salomons
Alors ? Cette montre Breguet n° 179...
- Vendue chez Sotheby's par Mme Salomon ?
- Volée au Mayer Institute de Jérusalem ?
- Ou parmi les pièces retrouvées ? Mais ce serait étonnant que la maison Breguet ne communique pas davantage à ce sujet
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Bijoux de Marie-Antoinette : les montres
Pour ce qui est de la montre confisquée à la conciergerie, il est tout à fait possible qu'elle soit celle commandée à Breguet en 1792.
La mention "apportée d'Allemagne" figure seulement dans la relation rapportée par Lafond d'Aussonne qui a très bien pu romancer le récit de Rosalie Lamorlière.
Madame Vouet, qui semble plus crédible, parle seulement d'une montre "suspendue à son cou par une fort belle chaine", sans plus de précision.
Pour tenter d'en déduire d'avantage, il faudrait une enquête minutieuse dans les archives dans l'espoir de retrouver un descriptif, soit dans un registre, un inventaire ou une correspondance du garde-meuble ou autre autorité concernée, soit dans un procès verbal d'enchères. Ce qui est fastidieux tant le désordre est grand dans cette période.
Les confiscations des commissaires de la conciergerie incluaient un petit carnet sur lequel figurait seulement quatre noms et adresses, dont celle de Breguet, quai de l'horloge.
La mention "apportée d'Allemagne" figure seulement dans la relation rapportée par Lafond d'Aussonne qui a très bien pu romancer le récit de Rosalie Lamorlière.
Madame Vouet, qui semble plus crédible, parle seulement d'une montre "suspendue à son cou par une fort belle chaine", sans plus de précision.
Pour tenter d'en déduire d'avantage, il faudrait une enquête minutieuse dans les archives dans l'espoir de retrouver un descriptif, soit dans un registre, un inventaire ou une correspondance du garde-meuble ou autre autorité concernée, soit dans un procès verbal d'enchères. Ce qui est fastidieux tant le désordre est grand dans cette période.
Les confiscations des commissaires de la conciergerie incluaient un petit carnet sur lequel figurait seulement quatre noms et adresses, dont celle de Breguet, quai de l'horloge.
Marie-Jeanne- Messages : 1497
Date d'inscription : 16/09/2018
Re: Bijoux de Marie-Antoinette : les montres
Je vous rappelle l’histoire rocambolesque de la fameuse montre créée pour la Reine avant la Révolution, et jamais livrée à sa destinatrice. Volée en 1983 lors d’une exposition à Jérusalem, restituée 20 ans plus tard par la veuve de celui qui l’avait derobée , elle fut dupliquée par la maison Bréguet, qui avait considéré que l’originale ne serait jamais retrouvée..,
Résultat des courses: 2 montres de ce modèle existent aujourd’hui. Marie-Antoinette n’a connu aucune des deux...
Il ne peut donc s’agir de la montre de la Conciergerie...
Résultat des courses: 2 montres de ce modèle existent aujourd’hui. Marie-Antoinette n’a connu aucune des deux...
Il ne peut donc s’agir de la montre de la Conciergerie...
Dernière édition par Vicq d Azir le Ven 01 Nov 2019, 15:23, édité 1 fois
Vicq d Azir- Messages : 3676
Date d'inscription : 07/11/2014
Age : 76
Localisation : Paris x
Re: Bijoux de Marie-Antoinette : les montres
Merci Vicq. Vous nous montrez la réplique flambant neuve, l'originale étant plus patinée avec un verre moins parfait :
D'un diamètre de 60 millimètres, cette montre à fonctionnement automatique a été fabriquée avec 823 composants. Sertie de saphirs, elle bénéficie d'une boite en or 18 carats, d'un cadran en émail blanc et un autre cadran en cristal de roche1,2. C'est un chef-d'œuvre d'une valeur inestimable et d'une grande complexité, comportant toutes les complications connues à l'époque où elle a été conçues, entre 1783 et 18273. Sur les 23 complications qu'elle intégre, elle dispose des suivantes :
Elle est réputée pour être l'une des montres les plus compliquées au monde4. Au début du XXI siècle, elle figurait parmi « les cinq montres les plus complexes au mode »5. Chaque montre créée par la maison Breguet possède un numéro unique, un numéro de fabrication qui lui est attribué. La Marie-Antoinette porte le numéro 160 (« n°160 »). Elle est parfois surnommée « la Mona Lisa des montres »2.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Marie-Antoinette_(montre)
D'un diamètre de 60 millimètres, cette montre à fonctionnement automatique a été fabriquée avec 823 composants. Sertie de saphirs, elle bénéficie d'une boite en or 18 carats, d'un cadran en émail blanc et un autre cadran en cristal de roche1,2. C'est un chef-d'œuvre d'une valeur inestimable et d'une grande complexité, comportant toutes les complications connues à l'époque où elle a été conçues, entre 1783 et 18273. Sur les 23 complications qu'elle intégre, elle dispose des suivantes :
- Répétition des minutes
- Quantième perpétuel complet (le jour, la date, le mois et le cycle de quatre ans)
- Equation du temps
- Réserve de marche
- Thermomètre métallique
- Grande seconde indépendante à volonté
- Petite seconde trotteuse
- Echappement à ancre
- Spiral en or
- Double pare-chute.
Elle est réputée pour être l'une des montres les plus compliquées au monde4. Au début du XXI siècle, elle figurait parmi « les cinq montres les plus complexes au mode »5. Chaque montre créée par la maison Breguet possède un numéro unique, un numéro de fabrication qui lui est attribué. La Marie-Antoinette porte le numéro 160 (« n°160 »). Elle est parfois surnommée « la Mona Lisa des montres »2.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Marie-Antoinette_(montre)
Gouverneur Morris- Messages : 11795
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Bijoux de Marie-Antoinette : les montres
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Bijoux de Marie-Antoinette : les montres
Oui, pourquoi pas.Marie-Jeanne a écrit:Pour ce qui est de la montre confisquée à la conciergerie, il est tout à fait possible qu'elle soit celle commandée à Breguet en 1792.
A considérer en effet que si Marie-Antoinette se fait livrer une montre Breguet en septembre 1792, c'est parce qu'elle n'a pas, ou plus, celle offerte par sa mère.
Pour tenter d'en déduire d'avantage, il faudrait une enquête minutieuse dans les archives dans l'espoir de retrouver un descriptif, soit dans un registre, un inventaire ou une correspondance du garde-meuble ou autre autorité concernée, soit dans un procès verbal d'enchères. Ce qui est fastidieux tant le désordre est grand dans cette période.
Ah...cela se précise !Marie-Jeanne a écrit:Les confiscations des commissaires de la conciergerie incluaient un petit carnet sur lequel figurait seulement quatre noms et adresses, dont celle de Breguet, quai de l'horloge.
Aussi, si cette montre est donc bien celle du Temple, l'on peut imaginer que son historique est mentionné dans les deux livres que j'ai cités, et qui présentent donc la collection de M. Goldsmid-Stern-Salomons, propriétaire de l'exemplaire livré au Temple.
Ils se trouvent peut-être facilement dans les bibliothèques ?
Non, cela ne se peut.Vicq d Azir a écrit:Je vous rappelle l’histoire rocambolesque de la fameuse montre créée pour la Reine avant la Révolution, et jamais livrée à sa dessinatrice.
(...)
Il ne peut donc s’agir de la montre de la Conciergerie...
J'ai cité le numéro d'identification de la montre du Temple (et probablement de la Conciergerie) : N° 179.
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
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