Marie-Antoinette était-elle belle ?

C'est toujours le charme qui opère. Et le charme, peut-on le fixer sur la toile ou même sur une photographie ? J'en doute...

SaintMaxime a écrit:

Il serait intéressant de se pencher davantage sur sa collection de bijoux pour voir si elle possédait de tels objets d'art et comment elle les portait pour compléter son image. Après tout, à travers l'histoire, ce n'est pas seulement le visage ou la stature d'une personne qui fait une impression, mais aussi comment elle choisit de se présenter au monde, à travers ses vêtements, ses bijoux et même son attitude.

Bien à vous,

Sur les portraits de Wertmuller et de Mme Vigée-Lebrun, on constate déjà qu'elle aimait les perles : en collier (EVGL, Marie-Antoinette au livre), en boucles d'oreille (EVGL, Marie-Antoinette et ses enfants) ou en bracelet (Wertmuller). Elle portait également des bagues "au firmament" comme sur le grand portrait de Wertmuller. Sur le buste de Boizot ou le portrait de Gautier d'Agoty du musée Lécuyer on la voit arborer en broche un très gros diamant entouré de brillants, sans doute le Bleu de France volé en 1792 puis retaillé et aujourd'hui exposé à Washington. Elle porte également le Régent à l'ouverture des Etats-Généraux et un gros diamant dans sa coiffe sur le portrait de Wertmuller. L'inventaire de ses bijioux, remis par Mercy Argenteau à Marie-Christine mentionne beaucoup de diamants.

J'apporte encore un autre regard sur la reine de Lord Palmerston /décédé en avril 1802/. cependant, je n'ai pas réussi à retrouver l'original.. ceci n'est qu'un extrait d'un carnet sur la vie de la famille royale aux Tuileries

UN CHÂTEAU
DE CONTRADICTIONS :
LA VIE AUX
TUILERIES ENTREES
1789 et 1792

Les étrangers aussi fréquentent les Tuileries. Lord Palmerston raconte ainsi avoir vu la famille royale « se rendant à la chapelle, ce qu’elle faisait chaque jour, à travers une large foule ». Il décrit la reine
comme « une femme d’apparence agréable, au bon maintien, qui ne montre aucune émotion ». Madame Élisabeth, au contraire, « semble prête à cracher au visage de la foule ». Quant au roi, il ne paraît « se soucier de rien ». En août 1792, lord Palmerston est présenté aux Tuileries entre deux émeutes.

L

Leos a écrit: Madame Élisabeth, au contraire, « semble prête à cracher au visage de la foule ».

J'aurais bien voulu voir cela !

ça gâche un peu son image de sainte..

Heureusement ce n'était qu'une façon de dire de la part de ce Lord Palmerston ; elle ne se serait jamais permise de cracher sur la foule je crois

Oui, un étranger, un Anglais, l'a surprise clairement en colère... alors que j'ai toujours imaginé Elizabeth comme un ange de paix.

Je suis moins sûr que vous, chers.
Dans sa biographie, Simone Bertière nous montre clairement, lors de la Révolution, une Elizabeth réactionnaire, farouchement royaliste et qui ne reculerait pas devant la violence pour la grandeur de sa cause. Elle reproche à Marie-Antoinette de "temporiser" et a avec elle des échanges animés ("C'est un enfer que notre intérieur" écrit la reine). Elizabeth correspond avec des hommes exaltés, des aventuriers et voit dans son frère Artois un véritable héraut de la cause royaliste. Simone Bertière rapporte qu'un soir, au théâtre, lors d'une des dernières apparitions de la reine au spectacle, Elizabeth tournait ostensiblement le dos au public dans sa loge... Et n'oublions pas que Louis XVI lui-même, toujours d'après Madame Bertière, qualifiait de "croquants et catins" les gens venant assister à sa promenade aux Tuileries... Donc Elizabeth en ange, la bouche en cœur et l'air câlin d'un cocker en quête de caresses, j'y crois moyen...

La description du roi, qui paraît "ne se soucier de rien" confirme que le pauvre Loulou était bien complètement largué...

Chers amis,

Dans le sujet sur Franklin, j'ai lu la description de la reine sous la plume de Swiburne à partir du 29.10.1786, il y remarque sa grosseur et sa voix.

Je me souviens seulement de la description de la reine sous la plume de l'envoyé du Dorset d'avril 1786. Parce que cette année elle chassait deux fois le sanglier en forêt de Marly avec le comte d'Artois, juste en avril  quand, malgré sa grossesse avancée... certes pas tout à fait mince, elle souligne son charme. ce que Swinburne oublie déjà.

La reine se considérait maintenant comme une vieille femme ; le comte de Dorset , le dernier ambassadeur britannique , a écrit à la duchesse de Devonshire , " bien qu'elle n'ait jamais été plus belle qu'elle ne l'était hier à la chasse à Marly
/the Queen now looked upon herself as an old woman ; the Earl of Dorset , the latest British Ambassador , wrote to the Duchess of Devonshire , " though she never was handsomer than she appeared yesterday à la chasse à Marly /

Swiburne visite les cours des souverains en Italie et décrit ainsi a Turin  Madame Clotilde, l'épouse du prince piédmontais.

Madame Clotilde est gras comme du beurre, très joyeux et de bonne humeur / Madame Clotilde  of France is fat as butter, very merry, und good natured/

il vit également à Naples et décrit Maria Carolina d'un œil critique.
Elle est un peu timide et a quelque chose de très désagréable dans sa manière de parler, remuant tout son visage lorsqu'elle parle et gesticulant violemment. sa voix est très rauque et ses yeux sont remplis de lunettes
/She is rather shy, and has something very disagreable in her manner of speaking, moving her whole face, vhen she talks and gesticulating violently. her voice is very hoarse and her eyes goggle. /

II est intéressant qu'il remarque sa voix, même dans le cas de Marie-Antoinette à Fontainebleau à l'automne 1786

Leos

Il faut tenir compte de l'époque surtout.
Au XVIIIème siècle, les habitudes alimentaires et l'hygiène de vie n'étaient pas les nôtres. Même si Marie-Antoinette n'était pas une grande mangeuse, la table royale était copieuse avec une nourriture riche. Et, bien que bonne cavalière, la reine ne devait pas faire d'exercices physiques et mener une vie plutôt sédentaire. De plus, en 1786, elle avait eu quatre enfants et à l'époque, la trentaine, c'était la maturité, l'espérance de vie moyenne n'étant pas la nôtre.

Marie-Antoinette n'était ni Diane de Poitiers ni Sissi...