L'archiduchesse Marie-Amélie (1746-1804), duchesse de Parme et Plaisance
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LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: La famille royale et les contemporains de Marie-Antoinette :: Sa famille autrichienne
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Re: L'archiduchesse Marie-Amélie (1746-1804), duchesse de Parme et Plaisance
Leos a écrit:
Au cours des années, elle a souffert d'une spondylarthrose totale considérable de toute sa colonne vertébrale
La malheureuse devait subir un martyr .
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Mme de Sabran- Messages : 55293
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Re: L'archiduchesse Marie-Amélie (1746-1804), duchesse de Parme et Plaisance
J'ignore si le terme de "decalcification massive" est approprié dans sa pathologie... Il faudrait des lumières en médecine.
Dominique Poulin- Messages : 6942
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Re: L'archiduchesse Marie-Amélie (1746-1804), duchesse de Parme et Plaisance
Dominique Poulin a écrit:J'ignore si le terme de "decalcification massive" est approprié dans sa pathologie... Il faudrait des lumières en médecine.
Si, vous avez raison, Domi. ( C'est un avis médical )
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Mme de Sabran- Messages : 55293
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Re: L'archiduchesse Marie-Amélie (1746-1804), duchesse de Parme et Plaisance
Que de détails intéressants ! Merci cher Leos !
Invité- Invité
Re: L'archiduchesse Marie-Amélie (1746-1804), duchesse de Parme et Plaisance
Vous nous parliez, cher Leos, de la fin de la vie de Marie-Amélie :
Chere Eleanor,
J'ai trouvé dans la littérature et dans les sources beaucoup plus de détails sur la vie de la duchesse de Parme à Prague.
Je peux le partager avec vous ...
En 1803, Elle visita de nombreux endroits à Prague, hotel des Invalides de Prague, l'école des des sourds.ets, Elle reçut des invitations de nobles a ses hotels / palais de Prague/ Elle reçut des visites des membres de la cour royale saxonne, de se fille, etc. Et a souvent voyagé à travers le pays dans différents endroits. Elle était dans le spa de Bohême de l'Ouest. Elle a rencontré sa sœur Elizabeth à Linz, pendant sa voyage à Vienne, etc., à Dresde, elle a personnellement assisté au baptême d'une petite-fille né le 6 décembre 1803.
Elle était gravement malade au début de l'année et cette maladie l'a probablement liée au château où elle est morte en juin.
Je peux également soumettre, avec des références à des périodiques en français.si vous vouliez..
Votre Leos
Chere Eleanor,
J'ai trouvé dans la littérature et dans les sources beaucoup plus de détails sur la vie de la duchesse de Parme à Prague.
Je peux le partager avec vous ...
En 1803, Elle visita de nombreux endroits à Prague, hotel des Invalides de Prague, l'école des des sourds.ets, Elle reçut des invitations de nobles a ses hotels / palais de Prague/ Elle reçut des visites des membres de la cour royale saxonne, de se fille, etc. Et a souvent voyagé à travers le pays dans différents endroits. Elle était dans le spa de Bohême de l'Ouest. Elle a rencontré sa sœur Elizabeth à Linz, pendant sa voyage à Vienne, etc., à Dresde, elle a personnellement assisté au baptême d'une petite-fille né le 6 décembre 1803.
Elle était gravement malade au début de l'année et cette maladie l'a probablement liée au château où elle est morte en juin.
Je peux également soumettre, avec des références à des périodiques en français.si vous vouliez..
Votre Leos
Leos- Messages : 793
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Re: L'archiduchesse Marie-Amélie (1746-1804), duchesse de Parme et Plaisance
Mon cher Leos,
Pour ma part, je lirai avec grand intérêt tout ce que vous savez sur la duchesse de Parme et je constate avec admiration que vos recherches sur son installation en Bohème à la fin de sa vie, ont été particulièrement fructueuses.
Je lirai tout et conserverai tout dans mes dossiers.
J'ai une question précise :
Savez-vous si elle percevait une pension de son neveu l'empereur d'Autriche François II ?
Car Marie-Amelie s'est trouvée dans une situation financière difficile après son départ de Parme.
Elle a tenté de récupérer des fonds, en faisant valoir certaines clauses de son contrat de mariage qui prévoyaient son entretien en cas de veuvage, et dans ce cadre elle a intercédé auprès du gouvernement Français, en l'occurrence Talleyrand, qui y a répondu favorablement sur la forme, mais sur le fond, le nouvel Administrateur de Parme, Moreau de Saint-Mery, n'a pas été prompt pour lui débloquer des fonds.
Pour ma part, je lirai avec grand intérêt tout ce que vous savez sur la duchesse de Parme et je constate avec admiration que vos recherches sur son installation en Bohème à la fin de sa vie, ont été particulièrement fructueuses.
Je lirai tout et conserverai tout dans mes dossiers.
J'ai une question précise :
Savez-vous si elle percevait une pension de son neveu l'empereur d'Autriche François II ?
Car Marie-Amelie s'est trouvée dans une situation financière difficile après son départ de Parme.
Elle a tenté de récupérer des fonds, en faisant valoir certaines clauses de son contrat de mariage qui prévoyaient son entretien en cas de veuvage, et dans ce cadre elle a intercédé auprès du gouvernement Français, en l'occurrence Talleyrand, qui y a répondu favorablement sur la forme, mais sur le fond, le nouvel Administrateur de Parme, Moreau de Saint-Mery, n'a pas été prompt pour lui débloquer des fonds.
Dominique Poulin- Messages : 6942
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Re: L'archiduchesse Marie-Amélie (1746-1804), duchesse de Parme et Plaisance
Cher Dominique,
Je ne sais pas exactement qui lui a donné une pension et combien ...
J'envoie un extrait de la presse ...
Elle s'est consacrée à la charité, elle a eu de la charité .
Elle a souvent voyagé ... Elle n'a probablement pas souffert ...
Je vais essayer de le découvrir et de l'apporter plus tard.
Journal des débats et des décrets , 1803 / gallicia/
Vienne 29, mars.
S. A. la duchesse douairière de Parme s'est rendue, le 17 de ce mois, aux invalides de Prague après avoir parcouru cet hôtel et parlé avec la plus grande benté aux militaires qui l'habitent S. A. leur a fait remettre i55 fl. qu'ils doivent distribuer entr'eux le jour de la fête de Saint-Joseph.
Leos
Je ne sais pas exactement qui lui a donné une pension et combien ...
J'envoie un extrait de la presse ...
Elle s'est consacrée à la charité, elle a eu de la charité .
Elle a souvent voyagé ... Elle n'a probablement pas souffert ...
Je vais essayer de le découvrir et de l'apporter plus tard.
Journal des débats et des décrets , 1803 / gallicia/
Vienne 29, mars.
S. A. la duchesse douairière de Parme s'est rendue, le 17 de ce mois, aux invalides de Prague après avoir parcouru cet hôtel et parlé avec la plus grande benté aux militaires qui l'habitent S. A. leur a fait remettre i55 fl. qu'ils doivent distribuer entr'eux le jour de la fête de Saint-Joseph.
Leos
Leos- Messages : 793
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Re: L'archiduchesse Marie-Amélie (1746-1804), duchesse de Parme et Plaisance
Leos, Domi, vous êtes formidables tous les deux ! Quelle culture !
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Mme de Sabran- Messages : 55293
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Re: L'archiduchesse Marie-Amélie (1746-1804), duchesse de Parme et Plaisance
J'ai de mon côté quelques extraits de correspondance diplomatique au sujet de la gène de la duchesse de Parme qui se plaint de ne pas avoir d'argent, et qui intercède auprès des puissances françaises et espagnoles pour rentrer dans ses droits au sujet de sa dot.
Les diplomates qui ont été affectés à cette tâche ont pour noms, Azara et Gravina, et en France Talleyrand pris connaissance de documents dont il reconnut le bien fondé des instances de la duchesse douairiere de Parme.
Azara écrit par exemple à Talleyrand le 6 janvier 1803 :
".... la duchesse mère est dans le plus affreux abandon et réduite presque à mourir de faim ou à mendier sa subsistance, ce qui est fort scandaleux."
Personnellement, je ne pense pas qu'à son titre seul, elle se trouvait dans un tel dénuement, mais elle avait certainement un entourage de commensaux et de domestiques qu'il fallait entretenir, d'ou la gène dont elle se plaignait.
Elle a probablement aussi emporté de Parme des bijoux et objets précieux, objets de prix qu'elle pouvait vendre en cas de dernière nécessité.
Les diplomates qui ont été affectés à cette tâche ont pour noms, Azara et Gravina, et en France Talleyrand pris connaissance de documents dont il reconnut le bien fondé des instances de la duchesse douairiere de Parme.
Azara écrit par exemple à Talleyrand le 6 janvier 1803 :
".... la duchesse mère est dans le plus affreux abandon et réduite presque à mourir de faim ou à mendier sa subsistance, ce qui est fort scandaleux."
Personnellement, je ne pense pas qu'à son titre seul, elle se trouvait dans un tel dénuement, mais elle avait certainement un entourage de commensaux et de domestiques qu'il fallait entretenir, d'ou la gène dont elle se plaignait.
Elle a probablement aussi emporté de Parme des bijoux et objets précieux, objets de prix qu'elle pouvait vendre en cas de dernière nécessité.
Dominique Poulin- Messages : 6942
Date d'inscription : 02/01/2014
Re: L'archiduchesse Marie-Amélie (1746-1804), duchesse de Parme et Plaisance
Oui sans doute. La misère, chez les grands, reste toute relative !
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Mme de Sabran- Messages : 55293
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Re: L'archiduchesse Marie-Amélie (1746-1804), duchesse de Parme et Plaisance
;
Petit bouturage du soir, les amis , dans lequel nous vous retrouvons avec bonheur :
Petit bouturage du soir, les amis , dans lequel nous vous retrouvons avec bonheur :
Fleurdelys a écrit:
Ici chez wikipédia un article sur Marie Amélie Very Happy
http://fr.wikipedia.org/wiki/Marie-Am%C3%A9lie_de_Habsbourg-Lorraine
«Rapidement et en raison de son style de vie qui néglige le protocole royal, le comportement de Marie-Amélie suscite des scandales dans l'aristocratie européenne : elle emprunte de l'argent à n'importe quel usurier, les gardes du corps participent aux bals, aux jeux. Marie Thérèse invite Marie-Amélie à réguler ses dépenses et elle insiste pour donner plus de fonds à la cour de Parme, mais son fils Joseph s'y opposant, elle convainc les cours royales française et espagnole.
Marie-Amélie s'oppose au premier ministre Guillaume du Tillot qui est, peu après, destitué ; le duc de Choiseul, son soutien en France, est exilé le 27 janvier 1771. Le nouveau ministre nommé par Charles III d'Espagne est l'espagnol Jose de Llano. Celui-ci ne parvint pas à résoudre les désordres de la cour, ce qui finit par mettre fin aux relations entre Parme, Charles III et Marie Thérèse. Cette dernière essaie de se réconcilier avec sa fille en 1773 mais sans résultat.»
Décidément Marie Amélie était comme sa sœur Marie Antoinette Smile
Fleurdelys
Leos a écrit:
Bonsoir,
Marie-Amélie a payé a sa révolte contre l´autorité de sa mère beaucoup. Presque toute la famille l´a refusé. Marie-Amélie n´a pu revenir à sa ville natale , Vienne, elle dut passer le reste de sa vie à Praque, provinciale. Elle a vu son séjour là-bas certainement comme un exil.
Dans les sources (cité déjà, 1 tome) j´ ai trouvé la lettre unique de Marie- Antoinette à Marie-Amélie. Que c'est brûlant et tout amour, il semble qu´elles s'aimaient.
Marie-Antoinette à sa sœur Marie-Amélie l´Archiduchesse Amélie, duchesse de Parme.
" Versailles, ce 5.octobre 1770
Ma chère bonne Amélie, je vous remercie de ce que vous m´écrivez sur l´état le Monsieur le Dauphin. Son accès de fièvre n'a plus reparu. Cette attention est d´autant plus aimable de votre part, que vous êtes dans un état à songer avant tout à vous-même. J´ai voulu vous en écrire malgré ma lettre d´avant-hier. Nous-avons été bien intéressés, Monsieur le Dauphin et moi avons regardé le beau livre, que nous a remis de votre part le comte d´Argental sur les fêtes de votre mariage. Les estampes sont très bien faites, J´ouvrirai souvent ce livre-là pour me retrouver avec vous. L´Italie, comme le répétoit souvent le bon Metastase, est toujours le pays des arts. Notre vie,ici, est le mouvement perpétuel quand il y a ce qu´on appelle appartement et jeu.
Le roi continue a être très-bien avec moi. La petite maladie de Monsieur le Dauphin l´avoit d´abord rendu sombre, sa convalescence l´a tout ouvert. Et il s´est montré trés affectueux et gai. Nous partons demain avec le Roi, Madame Adélaïde, Madame Victoire et Madame Sophie, pour Choisy, d´où je vous écrirai pour avoir de vos nouvelles et vous dire combien je suis heureuse d´être tante. Je trouve que vous n´entrez pas dans assez de détails sur votre vie à Parme. Faites-moi donc vivre avec-vous! Adieu, chère bonne, je vous embrasse de tout mon cœur. Non-seulement je ne trouve pas mauvais que Monsieur le Duc m´embrasse, je le lui rends en bonne sœur.
J´ai reçu, ce matin une lettre de Christine. La Grande-Duchesse de Toscane et son mari sont à Schoenbrunn avec le Duc de Courland et ne partiront pas avant d´avoir assisté à la fête de notre chère maman. Faites bien mes compliments à Monseigneur le duc de Parme..
Cahier de lettres de la Dauphine de France
On trouve sur l´Archiduchesse, duchesse de Parme et sur la vie d´amazone qu´elle menait de curieux détails dans les Mémoires de madame de Genlis et de Souvenirs de madame de Vigée Le Brun.
Dominique Poulin a écrit:
Voici pour commencer quelques articles qui débuteront avec l'histoire de la vie de Marie-Amélie, duchesse souveraine de Parme, de Plaisance et de Guastalla (1746-1804).
A titre indicatif, ces articles ayant été écrits il y a quelques années sur des forums partenaires, je signale que quelques légers remaniements et rajouts d'informations viendront compléter l'ensemble de cette étude.
Marie-Amélie de Habsourg-Lorraine , née le 26 février 1746, était le huitième enfant de l'empereur François Ier et de l'impératrice Marie-Thérèse.
Les sources contemporaines et la documentation disponible n'ont pas permis de restituer même partiellement l'ébauche du caractère de Marie-Amélie durant son enfance. Cependant, l'ordre des choses dans l'état matrimonial des filles de l'impératrice devait sortir la jeune archiduchesse de sa relative discrétion.
Au milieu des années 1760, Marie-Thérèse n'avait pas encore définitivement avancé les projets de mariage envers sa fille. Quelques indiscrétions laissent toutefois penser que la princesse était éprise de Charles de Deux-Ponts. Mais bien qu'issu d'une grande famille allemande, l'impératrice et la chancellerie de Vienne jugèrent ce candidat peu intéressant au regard des combinaisons de la politique européenne.
En 1767, le nom de Marie-Amélie est de plus en plus évoqué dans les correspondances diplomatiques. Ce fut le cas, lorsque sa soeur Josèphe, promise au roi Ferdinand IV de Naples, fils du roi Charles III d'Espagne, s'éteignit le 15 octobre 1767 de la petite vérole.
Charles III sollicita alors de l'impératrice une autre de ses filles :
J'ai tant d'empressement d'unir ma maison à celle de V.M, que mon coeur lui est sincèrement attaché et mon amitié et ma confiance en sa personne est si grande que sans balancer un moment de temps, je la prie de m'accorder une autre de ses filles pour mon fils de Naples. Nous nous imaginerons de n'avoir fait que changer de nom et la Providence bénira nos bonnes intentions."
Marie-Thérèse ne fit aucune objection et avança deux archiduchesses disponibles, Marie-Amélie et Charlotte (plus connue sous le nom de Marie-Caroline) :
"18 novembre 1767,
Comme je n'ai certainement pas moins d'empressement à unir ma maison à celle de V.M. que celui qu'elle veut bien me témoigner, je lui accorde avec bien du plaisir une des filles qui me restent, pour réparer la pete de celle que nous regrettons. J'en ai actuellement deux qui peuvent convenir : l'une est l'archiduchesse Amélie que l'on trouve bien de figure et qui est d'une santé à annoncer, à ce qu'il semble une nombreuse succession, est l'autre est l'archiduchesse Charlotte qui est aussi d'une très bonne santé et d'environ un an et sept mois plus jeune que le Roir de Naples. Je laisse à V.M. la liberté de choix."
Ce fut Caroline qui fut choisie pour ceindre la couronne de Naples.
En 1768, le trône ducal de Parme est de plus en plus sérieusement envisagé pour Marie-Amélie, mais la certitude de ce mariage se fit beaucoup attendre. Les Cours de Versailles et de Vienne souhaîtaient ce mariage, mais le roi Charles III d'Espagne faisait montre de plus de réserve et de modération.
L'Infant Ferdinand de Bourbon, duc souverain de Parme, de Plaisance et de Guastalla avait alors seize ans. Orphelin de père et de mère depuis 1765, il régnait nominalement sur la principauté sous la direction de son Premier ministre, du Tillot. Fils de l'Infant Philippe, premier duc de la dynastie des ducs de Parme et de Louise-Elisabeth de France, dite Madame Infante, fille du roi de France Louis XV, il ne lui restait pour seule famille qu'une soeur Marie-Louise, mariée au prince des Asturies et futur Charles IV, un oncle paternel le roi d'Espagne Charles III et un grand-père maternel Louis XV.
Cette double parenté avec les familles royales d'Espagne et de France devait jouer une influence durable dans l'hitoire de la famille de Bourbon-Parme et dans les affaires de ce petit Etat italien.
Dominique Poulin a écrit:
Pour sa part, l'impératrice-reine du fait de la politique de renversement des alliances opérée dans le tournant des années 1750, avait décidé d'unir ses nombreux garçons ou filles sur tous les trônes vacants d'Europe occupés par des Bourbons.
Bien avant le tour de Marie-Amélie en 1769, trois de ses rejetons avaient étés mariés à des Bourbons. Joseph, l'héritier du trône impérial, avait épousé l'infante Isabelle de Parme. C'était la propre sœur du futur mari de Marie-Amélie. Malheureusement, Isabelle mourût trois ans plus tard. Le second fils, Léopold, avait été uni à une fille du roi Charles III d'Espagne, Marie-Louise-Ludovique de Bourbon. Ce couple devait ceindre la couronne grand-ducale de Toscane avant de régner sur l'Autriche à partir de 1790. Enfin, l'archiduchesse Charlotte, rebaptisée Marie-Caroline avait épousé le roi Ferdinand IV des deux-Siciles en 1768.
Pourtant de Vienne, l'impératrice n'était pas satisfaite. Il lui restait encore deux filles à caser, Marie-Amélie et Marie-Antoinette. Pour ce qui concernait Antonia, son mariage avec le dauphin de France était acquis d'avance, les correspondances simultanées des ambassadeurs de France et d'Autriche en témoignent et Louis XV préparait des fêtes grandioses afin d'accueillir sa nouvelle petite-fille.
Il en allait autrement de Marie-Amélie, âgée de vingt-trois ans en 1769, un âge assez avancé pour une princesse à marier de l'époque... Son promis, Ferdinand de Bourbon, avait cinq ans de moins qu'elle. La différence n'était pas insurmontable mais pouvait néanmoins poser quelques difficultés lors des négociations diplomatiques.
De plus, le duché de Parme était inféodé aux intérêts de l'Espagne plus qu'à ceux de la France. Cette situation relevait de son histoire. En effet, Parme et Plaisance avaient autrefois appartenu aux Farnèse. Une de leurs descendantes, Elisabeth Farnèse, seconde épouse du roi Philippe V d'Espagne et héritière des duchés, réussit au termes de la guerre de Succession d'Autriche et du traité d'Aix-La-Chapelle à faire octroyer ces terres ancestrales d'abord à son second fils don Carlos (le futur Charles III), puis à un autre de ses fils, don Philippe en 1748. Depuis, la politique parmesane était étroitement suivie par le cabinet de Madrid. A la fin des années 1760, et dans cette conjoncture, l'évolution de l'opinion du roi Charles III quant à son acquiescement au mariage de son neveu le duc de Parme et de l'archiduchesse Marie-Amélie était d'une importance capitale.
De Versailles, Louis XV qui souhaitait vivement ce mariage pour son petit-fils, attendait fiévreusement les courriers de la Cour de Madrid. C'est à la fin de l'année 1767 que les préliminaires commencèrent à se préciser, mais il fallut encore deux ans avant que cette alliance se fit.
C'est la correspondance du roi de France à son neveu qui nous renseigne sur les premières manœuvres diplomatiques concernant des épousailles et on comprendra pourquoi au fur et à mesure des missives de Louis XV combien le rôle de Charles III était important dans ce mariage.
"Versailles, ce 16 novembre 1767,
Mon cher petit-fils,
Vous aurez appris avant que de recevoir cette lettre la guérison de l'archiduchesse Elisabeth, cela est heureux pour l'impératrice, mais il est à craindre que sa figure qu'on disait charmante n'en soit gâtée.
Le Roi, Votre Oncle, m'a écrit pour me faire part qu'il demandait une autre archiduchesse sans la nommer, s'en rapportant à l'impératrice, mais je sais qu'il désire Charlotte, ma filleule. Ce n'est pas notre compte. Mais prendriez-vous dans ce cas Amélie qui a quatre ans de plus que vous et qu'on dit aussi très belle, et bien grande et forte ?"
A l'évidence, le roi d'Espagne penche pour Charlotte. En l'occurrence, le roi de France suggère le nom de Marie-Amélie pour son petit-fils de Parme, en louant sa beauté et sa santé.
Marie-Amélie était par la figure une très agréable jeune fille. Quelques uns de ses portraits font un peu songer à Marie-Antoinette lorsqu'elle était adolescente. Le peintre Liotard a laissé une charmante esquisse de la future infante de Parme. Son visage est doux, la carnation de sa peau et de ses cheveux font penser qu'elle était blonde ou de teinte châtain. Pourtant, l'impératrice refusa les croquis de Liotard. L'artiste confiait ainsi dans sa correspondance :
"On ne me fait plus peindre d'archiduchesses, je ne les fais pas assez belles."
A la même époque, un dessin de Ducreux, exécuté en 1769 et conservé au château de Versailles est assez décevant. Mais l'original achevé du portrait en Autriche rend bien compte de la personnalité de la fière archiduchesse : yeux sombres et brillants, petite bouche mutine et un air altier peut-être un peu trop assuré... De bonne augure ? Shocked
( ... )
Tout comme vous je me suis posé la même question afin de savoir pourquoi Marie-Amélie avait été mariée aussi tard. Pour ma part, je n'ai pas trouvé de réponses vraiment satisfaisantes, mais nos éléments d'appréciation forment je crois une réponse tangible. La réalité est peut-être plus simple...
C'est vrai, Marie-Caroline et Marie-Antoinette "collaient" parfaitement par l'âge à leurs fiancés respectifs. Aussi, si on passe en revue les filles aînées de l'impératrice on constate que Marie-Anne et Marie-Elisabeth n'ont pas été mariées pour des raisons que nous connaissons et que Marie-Christine n'a finalement épousé un prince de Saxe en 1766 que grâce aux faveurs de sa mère. L'empereur, décédé en 1765, n'y était pas favorable. Il voulait lui faire épouser un prince de la maison de Savoie, le duc de Chablais, mais finalement Marie-Christine put épouser son prétendant de coeur... C'est la seule fille qui obtint ce privilège, les autres épousèrent des partis pris politiques.
Il faut voir aussi que deux filles étaient mortes en 1762 et 1768, respectivement Jeanne-Gabrielle et Marie-Joséphe et que numériquement les candidats potentiels se firent moins nombreux. Je crois par exemple que Antonia Fraser a vaguement pensé que Marie-Caroline pouvait épouser le dauphin de France, leurs âges étaient équivalents, mais que cette cause fut rapidement abandonnée...
Marie-Amélie était très amoureuse semble-t-il du prince Charles de Deux-Ponts mais sa mère n'en voulait pas. Elle lui flanqua alors le duc de Parme et je me demande aussi si elle ne l'a pas un peu forcée par la contrainte...
Il faut savoir aussi que Marie-Amélie aurait pu épouser ce prince un peu plus tôt, mais que comme on va le voir des problèmes intérieurs entre Parme et le Vatican retardèrent l'échéance du mariage.
Donc, Marie-Amélie devint duchesse et infante de Parme à vingt-trois ans. C'était une femme qui avait eu le temps de former son caractère, mais sans doute aussi de nourrir pas mal de rancune et de jalousies. Dès qu'elle met les pieds à Parme, elle se comporte un peu comme un félin resté trop longtemps entre quatre murs, elle fait n'importe quoi...
Dominique Poulin a écrit:
L'évolution des pourparlers s'éternisa longtemps... Les lettres de Louis XV à son petit-fils Ferdinand en témoignent, d'autant plus que des problèmes politiques entre Parme et le Vatican ne vont pas tarder à repousser encore l'échéance de ce mariage.
"Versailles, ce 30 novembre 1767,
Mon cher petit-fils,
IL n'est plus question de l'archiduchesse Elisabeth, mais bien d'Amélie et de Charlotte. L'ambassadeur d'Espagne à Vienne a fait demande de la seconde, l'impératrice a répondu qu'elle avait quelques engagements avec moi. J'ai fait dire à Vienne et en Espagne que je laissais le Roi mon cousin maitre du choix pour son fils et son neveu. Je crois effectivement que cela vous sera égal pour vous, pourvu que vous en ayez une. Amélie est dit-on très belle, Charlotte est plus de votre âge, mais je vais presser pour que la conclusion des deux soit prompte."
Au début de 1768, le pape Clément XIII, fort de son droit d'agrément sur tous les mariages royaux et princiers de la Chrétienté dressa des obstacles à la conclusion du mariage de l'infant de Parme.Les hauts dignitaires du Vatican présentèrent des arguties juridiques en prétextant une parenté prop proche pour l'union du promis. Ce retard n'était en fait qu'une manoeuvre dilatoire de Rome.
La Cour de Rome était en effet mécontente des réformes anti-cléricales du duché de Parme envers l'Eglise. Sous l'impulsion du Premier ministre du Tillot, plusieurs mesures avaient aliéné le pouvoir de l'Eglise dans la principauté avec l'expulsion des jésuites et la confisaction des biens écclésiastiques.
Louis XV en faisait part à son petit-fils le 25 avril 1768 :
"Je m'attendais bien au refus de la Cour de Rome, mais j'espère qu'elle s'adoucira et que tout s'arrangera à votre satisfaction avec le temps."
Il faudra néanmoins attendre l'année 1769 pour que la situation se régularise avec la papauté. Clément XIII qui se refusait à donner les dispenses nécessaires pour le mariage du duc de Parme était l'auteur d'un bref pontifical qui avait excommunié tous les auteurs des édits de Parme contre les jésuites et l'Eglise.
Sa mort opportune et l'avènement d'un pape plus conciliant, Clément XIV, balayèrent les dernières difficultés.
Entre-temps Louis XV attendait toujours des nouvelles de son royal homologue Charles III. Le 5 septembre 1768, il adressa une lettre brève mais pleine d'espoir à Ferdinand :
"Le courrier d'Espagne vient d'arriver. Je me hâte de vous en donner avis. Nous allons donc travailler à votre mariage."
Avec l'obtention des dispenses pontificales, l'union de l'infant de Parme et de l'archiduchesse Marie-Amélie s'annonça imminent en juin 1769.
Le 27, le mariage par procuration était célébré à Vienne, l'archiduc Ferdinand de Habsbourg, frère cadet de Marie-Amélie représentant le duc de Parme, puis le 1er juillet la princesse prenait la route de l'Italie.
De Versailles, le 3 juillet 1769, Louis XV écrivait à son petit-fils :
"Votre future doit être partie de Vienne présentement, elle doit être le 17 à Mantoue et le 18 se fera la remise à Cazal-Majore. L'on ne m'a pas envoyé de Vienne son portrait que j'ai fait faire. C'est le seul qui me manque des archiduchesses."
Comme Marie-Caroline partie en 1768 occuper le trône de Naples et comme Marie-Antoinette deux ans plus tard, Marie-Amélie avait emporté dans ses bagages un mémoire de sa mère intitulé Instructions. L'impératrice inondait sa fille de conseils, voire de préventions :
"Garde toi d'être distante et hautaine ! Evite de renforcer cette impression par ton attitude ! Répète toi à chaque instant que tu ne dois pas te méler des affaires de l'Etat et ne veut rien en savoir. Qu'on s'adresse à ton mari..."
Marie-Thérèse avait-elle quelque mauvais pressentiment à l'égard de sa fille ? Craignait-elle la dérive d'un tempérament qui se révélera rebelle, fantasque et capricieux ? Appréhendait-elle le caractère influencable de l'infant de Parme face à une épouse plus âgée et autoritaire ?
Toujours est-il que la nouvelle duchesse souveraine de Parme oublia aussitôt les Instructions de son auguste mère au point de provoquer une grâve crise politique et diplomatique entre les Cours de Vienne, de Madrid et de Versailles.
Dominique Poulin a écrit:
Cela ne fait pas de doute, le dernier portrait affiché est bien postérieur à 1775 ! Il daterait d'après moi de la décade des années 1790, Marie-Amélie avait alors 45-50 ans. Par ailleurs l'autre portrait de la duchesse en costume de chasse se situerait à peu près à la même période.
Quant au premier portrait affiché par Léos, je l'ai découvert il y a quelques temps dans un ouvrage qui lui est consacré sous le titre Maria-Amalia di Borbone, duchessa di Parma de Idelfonso Stanga publié dans les années 1930 en Italie. Je suis du même avis que vous, la duchesse ne parait pas trop à son avantage, mais après tout les traits ataviques des Habsbourgs sont bien présents.
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Re: L'archiduchesse Marie-Amélie (1746-1804), duchesse de Parme et Plaisance
Ce n'est plus du bouturage mais une véritable récolte, merci. Nos deux amis Léos et Dominique Poulin, jadis, étaient déjà passionnés par l'archiduchesse. Merci à eux de continuer à nous faire connaitre mieux ce personnage.
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Mr de Talaru- Messages : 3186
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Re: L'archiduchesse Marie-Amélie (1746-1804), duchesse de Parme et Plaisance
ces sujets se fondent.
Mais beaucoup d'informations intéressantes peuvent être trouvées dans la Gazette de Leyde de 1802 déjà mentionnée, qui sont lisibles, j'envoie des liens ...
http://gazetier-universel.gazettes18e.fr/periodique/gazette-de-leyde-1677-1811
si vous cliquez sur sur princeton en bas à droite, vous pouvez lire librement..
Leos
https://books.google.fr/books?id=9JBHAAAAYAAJ&printsec=frontcover&hl=cs#v=onepage&q=parme&f=false
Mais beaucoup d'informations intéressantes peuvent être trouvées dans la Gazette de Leyde de 1802 déjà mentionnée, qui sont lisibles, j'envoie des liens ...
http://gazetier-universel.gazettes18e.fr/periodique/gazette-de-leyde-1677-1811
si vous cliquez sur sur princeton en bas à droite, vous pouvez lire librement..
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Leos- Messages : 793
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Re: L'archiduchesse Marie-Amélie (1746-1804), duchesse de Parme et Plaisance
Merci, cher Leos . Nous n'y manquerons pas !
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Mme de Sabran- Messages : 55293
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Re: L'archiduchesse Marie-Amélie (1746-1804), duchesse de Parme et Plaisance
Grand merci Leos et Eléonore !
Quant à la suite de la biographie de Marie-Amelie diffusée sur le net sous ma signature et sur différents forums, je m'en réserve la narration pour votre plaisir sur nos pages.
Quant à la suite de la biographie de Marie-Amelie diffusée sur le net sous ma signature et sur différents forums, je m'en réserve la narration pour votre plaisir sur nos pages.
Dominique Poulin- Messages : 6942
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Re: L'archiduchesse Marie-Amélie (1746-1804), duchesse de Parme et Plaisance
... pour notre plus grand plaisir, certes ! Merci, cher Dominique !
Prenez votre temps : la pauvre est morte depuis plus de deux cents ans ...
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Mme de Sabran- Messages : 55293
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Re: L'archiduchesse Marie-Amélie (1746-1804), duchesse de Parme et Plaisance
Oui, Eléonore, mais elle est plus proche que notre ancêtre Lucy, l'australopithèque... Je rigole.
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Dominique Poulin- Messages : 6942
Date d'inscription : 02/01/2014
Re: L'archiduchesse Marie-Amélie (1746-1804), duchesse de Parme et Plaisance
Je voulais juste écrire que Dominique est différent de moi. Il est un bon synthétiseur de l'histoire des faits.
Grâce à lui, j'ai appris plus sur la vie de Maria Amelia et l'histoire du duché de Parme. J'ai fait face à son étude il y a 9 ou 10 ans.
Moi, je rassemble plutôt les fragments de la mosaïque de la vie de l'archiduchesses ou aussi de La Reine .
Leos
Grâce à lui, j'ai appris plus sur la vie de Maria Amelia et l'histoire du duché de Parme. J'ai fait face à son étude il y a 9 ou 10 ans.
Moi, je rassemble plutôt les fragments de la mosaïque de la vie de l'archiduchesses ou aussi de La Reine .
Leos
Leos- Messages : 793
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Re: L'archiduchesse Marie-Amélie (1746-1804), duchesse de Parme et Plaisance
Vous êtes un bon "archéologue" Léos. Les petits ruisseaux font les grandes rivières. Chaque pierre apportée, même infime, contribue à éclaircir l'eau du moulin.
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Mr de Talaru- Messages : 3186
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Re: L'archiduchesse Marie-Amélie (1746-1804), duchesse de Parme et Plaisance
Mr de Talaru a écrit: Chaque pierre apportée, même infime, contribue à éclaircir l'eau du moulin.
Mon petit caillou ( ) sera l'impression que Marie-Amélie produisit sur Vaudreuil ( pendant l'émigration ) .
Mais il faut que je retrouve la citation . Ce doit être dans une lettre adressée au comte d'Artois.
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Mme de Sabran- Messages : 55293
Date d'inscription : 21/12/2013
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Re: L'archiduchesse Marie-Amélie (1746-1804), duchesse de Parme et Plaisance
Ah oui elle le rencontre ? En Italie forcément, à Rome ?
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Mr de Talaru- Messages : 3186
Date d'inscription : 02/01/2014
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Re: L'archiduchesse Marie-Amélie (1746-1804), duchesse de Parme et Plaisance
Mon cher Leos, ma lanterne vous éclairera autant que je peux, suivant ce que je sais et des découvertes que nous échangerons.
Et Eléonore, je suis curieux de connaître la réflexion du comte de Vaudreuil.
J'ai eu en mains, une seule fois, l'ouvrage que lui a consacré un chercheur, début XXe siècle, sur Vaudreuil et sa correspondance avec le comte d'Artois... Et j'aurais donc manqué le passage qui concerne la duchesse de Parme.
Il me semble que le livre dont je ne me rappelle pas exactement le titre, contient un copieux index des personnages ?
Est-ce ce livre Eléonore ?
Et Eléonore, je suis curieux de connaître la réflexion du comte de Vaudreuil.
J'ai eu en mains, une seule fois, l'ouvrage que lui a consacré un chercheur, début XXe siècle, sur Vaudreuil et sa correspondance avec le comte d'Artois... Et j'aurais donc manqué le passage qui concerne la duchesse de Parme.
Il me semble que le livre dont je ne me rappelle pas exactement le titre, contient un copieux index des personnages ?
Est-ce ce livre Eléonore ?
Dominique Poulin- Messages : 6942
Date d'inscription : 02/01/2014
Re: L'archiduchesse Marie-Amélie (1746-1804), duchesse de Parme et Plaisance
Dominique Poulin a écrit:
Et Eléonore, je suis curieux de connaître la réflexion du comte de Vaudreuil.
Cela nous fait faire un petit flashback en 1789 . Vaudreuil est à Parme.
Voici :
M. de Vaudreuil au comte d'Artois
Parme, 21 octobre 1789
J'apprends en arrivant ici, Monseigneur, d'une manière positive que la victoire remportée par l'armée de l'Empereur sur les Turcs a été suivie de la prise de Belgrade. C'est l'Infante ( Marie-Amélie ) qui en a reçu hier la nouvelle et qui l'a mandée à M. de Flavigny. Sûrement la Cour de Turin en est à présent instruite ; mais j'ai toujours cru devoir vous mander ce grand événement.
On est très-froid ici sur les événements de France. L'Infant ( Don Ferdinand, duc de Parme ) convient que " gli Francesi sono matti " ; mais il garde un maintien politique, parce qu'il a de la France trois cent cinquante mille livres de subsides qu'il craint de perdre. On dit ici qu'il y a du train à Naples, et que l'Espagne ne prendra point de part à ces événements, étant suffisamment occupée d'empêcher que la contagion ne la gagne.
C'est de la part des provinces principalement qu'il faut attendre un remède lent, mais plus sûr que tout, aux maux actuels de notre patrie ; et je crains beaucoup que le concours plus qu'incertain des puissances étrangères ne nuise plus au rétablissement de l'ordre qu'une sage attente. C'est ce que j'ai eu l'honneur de vous mander de Berne, et j'ai toujours la même opinion.
Au reste, la sagesse du roi de Sardaigne est connue ; M. d'Hauteville, son ministre, passe pour habile. Voilà, ce me semble, les véritables conseils que vous devez prendre dans votre position.
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Mme de Sabran- Messages : 55293
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: L'archiduchesse Marie-Amélie (1746-1804), duchesse de Parme et Plaisance
Ha voilà Eléonore !
C'est donc ici que le montant de la pension octroyée au duc de Parme est inscrite noir sur blanc ! 350 000 livres... Oui, plusieurs millions, en l'occurrence. Cette pension lui sera par ailleurs supprimée quelques temps plus tard. Mr de Vireu, ambassadeur à Parme, dira d'ailleurs que les souverains de Parme n'ont jamais eus qu'une idée "très imparfaite" de la Révolution, ils n'étaient pas à Paris, mais bien tranquilles sous le soleil d'Italie.
Ce livre contient aussi des renseignements intéressants sur la Cour de Turin, ou Vaudreuil constate la prudence et l'esprit politique aguerri des ministres du roi de Sardaigne.
C'est donc ici que le montant de la pension octroyée au duc de Parme est inscrite noir sur blanc ! 350 000 livres... Oui, plusieurs millions, en l'occurrence. Cette pension lui sera par ailleurs supprimée quelques temps plus tard. Mr de Vireu, ambassadeur à Parme, dira d'ailleurs que les souverains de Parme n'ont jamais eus qu'une idée "très imparfaite" de la Révolution, ils n'étaient pas à Paris, mais bien tranquilles sous le soleil d'Italie.
Ce livre contient aussi des renseignements intéressants sur la Cour de Turin, ou Vaudreuil constate la prudence et l'esprit politique aguerri des ministres du roi de Sardaigne.
Dernière édition par Dominique Poulin le Mar 05 Sep 2017, 13:38, édité 2 fois
Dominique Poulin- Messages : 6942
Date d'inscription : 02/01/2014
Re: L'archiduchesse Marie-Amélie (1746-1804), duchesse de Parme et Plaisance
Oui, n'est-ce pas que c'est intéressant !
D'autant qu'Artois, son meilleur ami, est le gendre du roi de Sardaigne .
D'autant qu'Artois, son meilleur ami, est le gendre du roi de Sardaigne .
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Mme de Sabran- Messages : 55293
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