Portraits de la princesse de Lamballe
+20
Mr ventier
Bonnefoy du Plan
Fauveau de Frénilly
Goguelat
hastur
Monsieur de Coco
Pompon
CLIOXVIII
Vicq d Azir
Mr de Talaru
Comtesse Diane
fleurdelys
Gouverneur Morris
Dominique Poulin
MARIE ANTOINETTE
La nuit, la neige
Lucius
Trianon
Mme de Sabran
Comte d'Hézècques
24 participants
LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: La famille royale et les contemporains de Marie-Antoinette :: La famille Polignac - Axel de Fersen - La princesse de Lamballe :: La princesse de Lamballe
Page 10 sur 12
Page 10 sur 12 • 1, 2, 3 ... 9, 10, 11, 12
Portrait de la princesse de Lamballe par Antoine Vestier ?
La nuit, la neige a écrit:Nous avions déjà présenté ici ce très beau portrait, attribué à Antoine Vestier (1740-1824), et dit être celui de Mme de Lamballe.
Chacun est libre de le croire ou pas.
Il était passé en vente aux enchères chez Christie's.
L'expert de la vente, dans sa note de présentation, précisait :
PORTRAIT OF A LADY, SAID TO BE PRINCESSE DE LAMBALLE
Another portrait of the Princesse de Lamballe by Vestier was exhibited at Versailles, Muse Nationale du Chateau, Marie-Antoinette archiduchesse, dauphine et Reine, 1955, no. 263, lent by Sir Alfred Beit (cf. J.-C. Sueur, Le Portraitiste Antoine Vestier (1740-1874), 1974, p. 118, no. 22.
Voici donc ce second portrait de la princesse, présenté sur ce site : ICI
Antoine Vestier’s portrait of the princess forms part of the Beit Collection, an impressive portfolio of artwork including works by Vermeer, Goya and Gainsborough. The painting was purchased by financier and art collector Otto Beit in the early twentieth century, and displayed in his London residence, 49 Belgrave Square, until 1938. The portrait was then moved to Kensington Palace Gardens by Beit’s son and heir, Alfred. In 1952, Sir Alfred Beit purchased the Russborough estate in Wicklow and the painting was hung in the music room of the house.
The canvas was displayed in an oval frame until the 1980s, when it was reframed by Sir Alfred.
The Vestier was among eighteen paintings stolen from Russborough by thieves during the 1980s in what was the largest art theft in the history of the State. Fortunately, the painting was recovered from the boot of a car in Belgium by undercover agents in 1993. The complex operation to retrieve the stolen paintings involved an extensive collaboration between Garda Siochana and other international police forces.
Today, the portrait of the princess can be seen by visitors attending tours of Russborough, near Blessington in Wicklow.
D'après ce portrait, existe une jolie gravure de Frank Short (1857-1945) :
Madame de Lamballe
Frank Short, after Antoine Vestier
mezzotint in black
Image : 2019 National Gallery of Art
Je reviens sur ce message avec, tout d'abord, des images de meilleure qualité de ce portrait, exposé dans le bureau-bibliothèque de Russborough House (Irelande) :
Image : The Art of Exploring - Russborough House and Parklands
Image : Facebook - Russborough House and Parklands
Extrait de la présentation sur le compte FB de l'institution :
(...) One of these is Russborough's “Portrait of the Princesse de Lamballe” painted by Antoine Vestier. Vestier, born in Burgundy, was a French miniaturist and painter of portraits. Around the time Princesse de Lamballe became Superintendent of the Household Vestier painted her picture.
Exactly where the portrait hung afterward is unclear. However, in the early 1900s, Vestier’s painting captured the attention of Sir Otto John Beit, who bought the painting and displayed it at his London residence at Belgrave Square, where it was displayed until 1952 when it was brought to Russborough by his son, Alfred Beit.
The Princess, unfortunately, left Russborough in 1986, when she was stolen in the great art robbery by Martin 'The General' Cahill but was recovered 7 years later and is now back where she belongs, on the walls of Russborough. She's had some journey!
La couche picturale de ce tableau me semble être détériorée. Ceci étant dit, pour ma part, je ne reconnais ni la princesse de Lamballe, ni même la touche délicate du peintre.
S'il a peint la princesse, ce n'était pas au mieux de sa forme, et ce portrait n'est pas à la hauteur de ses autres réalisations.
Et que penser dans de ces tétons apparents ?! Encore ??!! Pourquoi une femme de si haut rang (et bien sage, pour ne pas dire autre chose) comme l'était la princesse de Lamballe aurait accepté pareille représentation.
Quel est " l'intérêt " de ses tétons ici apparents ?? Est-ce la marque de fabrique des portraits présumés de la princesse ?
Il est dit, dans mon premier message cité, que ce portrait aurait été présenté au public lors de l'exposition Marie-Antoinette, à Versailles (1955)
Je n'ai malheureusement pas retrouvé d'image d'archive du portrait exposé.
Notamment pour le voir dans son cadre d'alors. Et non pas celui (mal) choisit par son propriétaire dans les années 80, et qui lui tasse le sommet de sa coiffe.
La collection en ligne de la Frick Collection présente cette image comme suit :
Vestier, Antoine, 1740-1824.
Graphic reproduction(s) with documentation of a painting
Provenance : Sir Alfred Beit, London, England;
Stolen from Russborough House, County Wicklow, Ireland, in May 21, 1986 (see IFAReports, July 1986, no.639) and recovered in Antwerp, Belgium September 2, 1993;
Images Photograph : Brière Purchase, Brière, December 28, 1956.
Ce portrait, photographié en 1956, et présenté comme étant celui exposé à Versailles un an plus tôt, affiche, vous les voyez, de nombreuses différences avec le portrait aujourd'hui exposé à Russborough House !!
Il est toutefois conforme à l'estampe que nous avions déjà présentée, et gravée en 1902 :
Madame de Lamballe
Frank Short (artist) British, 1857 - 1945, after Antoine Vestier (artist) French, 1740 - 1824
Mezzotint in black, 1902
Image : National Gallery of Art
La fiche descriptive de la Frick Collection précise que le portrait fut : " damaged while stolen in 1986 and recovered in 1993 ; can be restored "
Conclusion:
Après avoir été fort endommagé, ce portrait aurait-il été restauré / repeint tel que nous le voyons aujourd'hui ?
Si la femme du portrait initial ne ressemble toujours pas à Mme de Lamballe, au moins est-elle mieux peinte, plus jolie, et la poitrine mieux couverte !!
La nuit, la neige- Messages : 18103
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Portraits de la princesse de Lamballe
La nuit, la neige a écrit:Ceci étant dit, pour ma part, je ne reconnais ni la princesse de Lamballe, ni même la touche délicate du peintre.
A celles et ceux qui me disent que Marie-Antoinette ne se ressemble pas d’un portrait à l’autre, je conseille habituellement la consultation du très riche sujet consacré aux portraits de la princesse de Lamballe sur le Forum. En général, ça les calme…
L’ajout magistral de ce jour ne vient pas simplifier la chose.
Grand merci en tout cas: à qui ne le saurait pas encore, l’iconographie est une discipline des plus divertissantes !
_________________
" Ai-je vu dans sa société quelque chose qui ne fût pas marqué au coin de la grâce, de la bonté et du goût? "
(Prince de Ligne, au sujet de "la charmante reine")
Bonnefoy du Plan- Messages : 390
Date d'inscription : 06/08/2018
Localisation : Le Maine
Portraits Lamballe
La nuit, la neige a écrit:
Et que penser dans de ces tétons apparents ?! Encore ??!! Pourquoi une femme de si haut rang (et bien sage, pour ne pas dire autre chose) comme l'était la princesse de Lamballe aurait accepté pareille représentation.
Quel est " l'intérêt " de ses tétons ici apparents ?? Est-ce la marque de fabrique des portraits présumés de la princesse ?
Je me disais la même chose en contemplant ce portrait : encore un portrait à tétons de la princesse !
_________________
« elle dominait de la tête toutes les dames de sa cour, comme un grand chêne, dans une forêt, s'élève au-dessus des arbres qui l'environnent. »
Comte d'Hézècques- Messages : 4390
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 44
Localisation : Pays-Bas autrichiens
Re: Portraits de la princesse de Lamballe
N’était-ce pas une mode au XVIIIE siècle ? Casanova dans ses Mémoires (il faudrait que je retrouve le passage) en est même très surpris, lorsqu’il évoque « les tétons de Mesdames de France » visibles de tous à la Cour.
Gouverneur Morris- Messages : 11748
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Portraits de la princesse de Lamballe
C'est sûr.Bonnefoy du Plan a écrit:
A celles et ceux qui me disent que Marie-Antoinette ne se ressemble pas d’un portrait à l’autre, je conseille habituellement la consultation du très riche sujet consacré aux portraits de la princesse de Lamballe sur le Forum. En général, ça les calme…
Cette pauvre princesse ! Elle s'amuserait, ou s'indignerait, de voir avec qui elle est confondue, ici-même et ailleurs !
Absolument !Bonnefoy du Plan a écrit:
(...) à qui ne le saurait pas encore, l’iconographie est une discipline des plus divertissantes !
La nuit, la neige- Messages : 18103
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Portraits de la princesse de Lamballe
Gouverneur Morris a écrit:N’était-ce pas une mode au XVIIIE siècle ? Casanova dans ses Mémoires (il faudrait que je retrouve le passage) en est même très surpris, lorsqu’il évoque « les tétons de Mesdames de France » visibles de tous à la Cour.
Ah oui ? Attention, je n'évoque pas les portraits d'inspirations mythologiques, avec lesquels toutes ces dames en Diane ou en Hébé sont joliment (dé)vêtues " à l'antique ", mais de portraits disons classiques.
Dernière édition par La nuit, la neige le Lun 22 Mar 2021, 09:28, édité 1 fois
La nuit, la neige- Messages : 18103
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Portraits de la princesse de Lamballe
Après avoir relu ce post complet. Le nez vu de profile de cette princesse semble le point le plus reconnaissable.
Après pour essayer de la reconnaître d'un portrait à l'autre
Je pense qu'il manque un détail... L'âge
En effet il semble bien difficile de reconnaître une personne de la fin de l'adolescence à la femme . Qui change également avec le temps.... Peut être serait-il intéressant de mettre ensemble les portraits différents par âge. Qu'en pensez vous ?
Pour Louis XVI (et pas 16 lol ) c'est net par exemple.
Après pour essayer de la reconnaître d'un portrait à l'autre
Je pense qu'il manque un détail... L'âge
En effet il semble bien difficile de reconnaître une personne de la fin de l'adolescence à la femme . Qui change également avec le temps.... Peut être serait-il intéressant de mettre ensemble les portraits différents par âge. Qu'en pensez vous ?
Pour Louis XVI (et pas 16 lol ) c'est net par exemple.
Mr ventier- Messages : 1128
Date d'inscription : 18/11/2020
Age : 58
Localisation : Rouen normandie
Re: Portraits de la princesse de Lamballe
La nuit, la neige a écrit:Ah oui ? Attention, je n'évoque pas les portraits d'inspirations mythologiques, avec lesquels toutes ces dames en Diane ou en Hébé sont joliment (dé)vêtues " à l'antique ", mais de portraits disons classiques.
Non non il évoque bien une mode vestimentaire de Cour suivie alors par toutes et qui faisait que les tétons paraissaient à l’air.
Il faut vraiment que je retrouve le passage.
Gouverneur Morris- Messages : 11748
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Portraits de la princesse de Lamballe
Cherchez, cherchez, cher Gouv'!Gouverneur Morris a écrit:Il faut vraiment que je retrouve le passage.
En attendant, voici la dame que je croise dans mon escalier et qui semble avoir retenu quelque chose de cette mode dont vous allez nous reparler.
L'antiquaire qui m'a vendu ce tableau sans prétention avait précisé que c'était l'usage "à l'époque" pour "les dames qui travaillaient dans les spectacles" de se faire ainsi portraiturer. J'avoue ne pas avoir creusé la question, je suis curieux de ce que vous allez nous raconter sur la Cour.
_________________
" Ai-je vu dans sa société quelque chose qui ne fût pas marqué au coin de la grâce, de la bonté et du goût? "
(Prince de Ligne, au sujet de "la charmante reine")
Bonnefoy du Plan- Messages : 390
Date d'inscription : 06/08/2018
Localisation : Le Maine
Re: Portraits de la princesse de Lamballe
Bonnefoy du Plan a écrit:
L'antiquaire qui m'a vendu ce tableau sans prétention
Pour un tableau sans prétention, je trouve qu'il est assez réussi !
_________________
« elle dominait de la tête toutes les dames de sa cour, comme un grand chêne, dans une forêt, s'élève au-dessus des arbres qui l'environnent. »
Comte d'Hézècques- Messages : 4390
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 44
Localisation : Pays-Bas autrichiens
Re: Portraits de la princesse de Lamballe
Toujours la princesse de Lambale ?
Mr ventier- Messages : 1128
Date d'inscription : 18/11/2020
Age : 58
Localisation : Rouen normandie
Re: Portraits de la princesse de Lamballe
La nuit, la neige a écrit:Quel est " l'intérêt " de ses tétons ici apparents ??
Aucun " intérêt " . C'est, simplement, qu'ordinairement la vue de tétons ravit les messieurs.
C'est donc ajouter un charme troublant au tableau . Il ne faut pas chercher plus loin.
Je me souviens de cette remarque de Casanova sur Mesdames Tantes, citée par Momo, et qui m'avait bien étonnée moi aussi . Mais je me méfie toujours aussi un peu des saillies ( ) de Casanova. Faut-il tout prendre pour argent comptant ?
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55412
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Portraits de la princesse de Lamballe
Mr ventier a écrit:Toujours la princesse de Lamballe ?
Pour le dernier portrait montré, je ne pense pas ; ce serait une véritable overdose !
_________________
« elle dominait de la tête toutes les dames de sa cour, comme un grand chêne, dans une forêt, s'élève au-dessus des arbres qui l'environnent. »
Comte d'Hézècques- Messages : 4390
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 44
Localisation : Pays-Bas autrichiens
Gouverneur Morris- Messages : 11748
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Portraits de la princesse de Lamballe
Ultra choquant !
_________________
« elle dominait de la tête toutes les dames de sa cour, comme un grand chêne, dans une forêt, s'élève au-dessus des arbres qui l'environnent. »
Comte d'Hézècques- Messages : 4390
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 44
Localisation : Pays-Bas autrichiens
Re: Portraits de la princesse de Lamballe
La Surintendante de la Maison de la reine se fait-elle portraiturer pour " ravir " les messieurs ? Ce n'est pas une courtisane !Mme de Sabran a écrit:
Aucun " intérêt " . C'est, simplement, qu'ordinairement la vue de tétons ravit les messieurs.
C'est donc ajouter un charme troublant au tableau . Il ne faut pas chercher plus loin.
Et j'imagine encore moins la princesse de Lamballe, plutôt connue pour son " sérieux " (pour ne pas dire autre chose).
Par " intérêt " je sous-entendais que si Vestier avait peint le portrait de la princesse, je ne conçois pas pourquoi ces tétons devaient-ils être apparents sur ce portrait-ci ? Plutôt classique.
En revanche, si le tableau a été repeint lors de sa restauration (la question que je me posais précédemment), là je comprendrais peut-être mieux.
Il s'agirait de faire dans le goût du portrait de Duplessis. Or, personnellement, je pense que ce portrait n'est justement pas celui de la princesse.
- Spoiler:
Marie-Louise-Thérèse de Savoie, princesse de Lamballe
Joseph-Siffred Duplessis
Huile sur toile, XVIIIe siècle
Image : Commons Wikimedia
La nuit, la neige- Messages : 18103
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Portraits de la princesse de Lamballe
Gouverneur Morris a écrit:
Merci Kindle !
Merci Gouv' ! Tu as donc entré le mot "tétons" dans l'onglet de recherche...
Ce " témoignage " date donc des premiers séjours de Casanova en France, alors que Mesdames étaient jeunes.
Demandons à notre amie Marie-Jeanne si cette mode des tétons apparents a perduré jusqu'au règne de Louis XVI mais, pour ma part, je dois dire que je connais bien peu de portraits où les femmes de haute noblesse furent ainsi représentées (hors portraits " allégoriques ").
PS : Charmant portrait, cher Bonnefoy !
La nuit, la neige- Messages : 18103
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Portraits de la princesse de Lamballe
La nuit, la neige a écrit:
Ce " témoignage " date donc des premiers séjours de Casanova en France, alors que Mesdames étaient jeunes.
Demandons à notre amie Marie-Jeanne si cette mode des tétons apparents a perduré jusqu'au règne de Louis XVI
Voilà ! Marie-Jeanne saura nous dire s'il y eut vraiment une mode du téton à l'air .
C'est d'ailleurs aussi surprenant de la part des peu affriolantes Mesdames que de la princesse de Lamballe ...
Je me souviens d'avoir lu qu'au contraire Mme de Fitz-James passe pour avoir lancé la mode du fichu en réaction aux décolletés plongeants, parce qu'elle-même avait la poitrine plutôt maigre .
Le téton et la religion ne font pas bon ménage.
Qui cela étonnera-t-il ?
L'abbé Boileau s'en formalise .
4ÈME DE COUVERTURE
"Il y a toujours du péril à considérer attentivement une gorge nue ; et il y a non seulement un grand danger, mais une espèce de crime de la regarder avec attention dans l'église et en même temps que l'on offre le saint Sacrifice de nos autels. Car Jésus-Christ étant alors réellement et véritablement présent, il me semble qu'on lui fait injure de lui préférer une femme, ou du moins de partager notre attention et peut-être nos vœux entre lui et elle, et de demeurer comme en suspens à qui nous donnerons nos désirs et nos pensées... La vue d'un beau sein n'est pas moins dangereuse pour nous que celle d'un basilic... "L'abbé Jacques Boileau, frère du poète Boileau-Despreaux, à qui l'on attribue l'opuscule De l'abus des nudités de gorge (1677) motive sa réprobation de la tenue indécente des femmes dans les lieux saints à partir d'un ensemble de considérations spirituelles dans la droite ligne d'une tradition de théologie morale qui tient la femme en suspect et la charge du rôle de tentatrice majeure.
Il condamne l'usage mondain des églises devenues lieux de rendez-vous galants et espaces d'exhibition de luxe et d'impudeur. Dans cette profanation généralisée des sanctuaires que dénonce l'abbé Boileau, la femme apparaît comme l'artisan diabolique de la perdition des hommes, fidèle en cela à sa vocation originelle de mère du péché.
À la fin du XVIIème siècle, selon WIKI, les décolletés sont largement ouverts, ovales ou carrés, accompagnés d'un col en dentelle et d'un bijou sur la poitrine. À la Cour, le grand décolleté découvre entièrement l'aréole et la pointe des seins.
Au XVIIIème siècle, la pudeur est vue par Diderot et Voltaire comme une convention sociale. La mode des bourgeoises est très sobre : robes serrées à la taille, décolleté voilé par un « foulard de modestie », et coiffure modeste, tandis que la mode de la noblesse, très licencieuse, est critiquée ouvertement.
Mme de Pompadour porte un habit fait d'un corset très serré et un décolleté qui comporte deux bonnets où se logent les seins; le décolleté est si profond qu'il arrive parfois qu'au théâtre, lorsqu'elle est appuyée à sa loge, qu'un sein sorte de son emplacement.
Selon les frères Goncourt:
« la femme n'est que volupté. La volupté l'habille....elle montre en haut de la robe comme une promesse de tout le corps de la femme... non seulement le soir, mais encore le jour dans la rue, à toute heure »
https://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9collet%C3%A9#:~:text=Selon%20les%20fr%C3%A8res%20Goncourt%20%C2%AB%20la%20femme%20n'est%20que%20volupt%C3%A9.&text=elle%20montre%20en%20haut%20de,rue%2C%20%C3%A0%20toute%20heure%20%C2%BB.
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55412
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Portraits de la princesse de Lamballe
La nuit, la neige a écrit:Merci Gouv' ! Tu as donc entré le mot "tétons" dans l'onglet de recherche...
Oui Et cela donne moins d'occurences qu'on ne pourrait le croire
Gouverneur Morris- Messages : 11748
Date d'inscription : 21/12/2013
Portraits aux tétons ...
Mme de Sabran a écrit: Voilà ! Marie-Jeanne saura nous dire s'il y eut vraiment une mode du téton à l'air .
Et bien non justement ! Ce sujet m'a longtemps intriguée mais je ne l'ai pas vraiment approfondi. Je me souviens qu'un courtisan vivant encore sous Louis XVI, déplore que les décolletés des femmes ne dévoilent pas les seins comme autrefois. Il faudrait que je retrouve ce mémorialiste, sans doute assez âgé.
Parmi les gravures de La Galerie des Modes, on trouve mal de femmes avec la poitrine à l'air entre 1779 et 1787. Mais ce sont plutôt des petites maîtresses libertines, des courtisanes, ou des « femmes du monde » appâtant la clientèle dans les jardins publics.
Dans tous les cas, il n'était pas question de s'exposer ainsi à Versailles sous Marie-Antoinette.
_________________
« La mode est à la France ce que les mines du Pérou sont à l'Espagne » Colbert.
Marie-Jeanne- Messages : 1497
Date d'inscription : 16/09/2018
Portraits de la princesse de Lamballe par Jean-Baptiste Charpentier
Présenté au tout début de ce sujet :
Jean-Baptiste Charpentier fils (1779 - 1825), dit " le jeune ", étant né en 1779 il ne pouvait peindre ce portrait. Ce tableau est prochainement présenté en vente aux enchères, et c'est donc bien le père qui en est l'auteur.
JEAN-BAPTISTE CHARPENTIER THE ELDER (PARIS 1728-1806)
Portrait of Marie Thérèse Louise of Savoy, Princesse de Lamballe (1749-1792), seated full-length, in a lilac dress
oil on canvas
45 ¼ x 36 ¼ in. (115 x 92 cm.)
Provenance :
(Possibly) Louis Besne Filleul (1732-1788) Superintendent of the Château de la Muette and his wife, Rosalie Bocquet Filleul (1753-1794), and by descent to their son,
Edmond Filleul (1818-1901), Château de Chenevières, Montbouy, in an inventory of 1850, where identified as 'Mme de Lamballe' , and by descent to his son,
René Filleul (1848-1933), who married in 1879 Marie d'Arodes de Peyriague, and by descent in the family to, Peyriague Collection (...)
Description au catalogue (extrait)
Marie Thérèse Louise of Savoy, the sitter in this painting, married Louis Alexandre de Bourbon-Penthièvre, Prince of Lamballe in 1767. The marriage had been suggested as a suitable match by Louis XV, as both bride and groom descended from side-lines of their respective royal families – she the great-granddaughter of Victor Amadeus II of Sardinia and his French mistress the comtesse de Verrue, and he the grandson of Louis XIV's legitimised son, Louis Alexandre de Bourbon, comte de Toulouse.
Following the prince’s premature death only a year later, Marie Thérèse continued living with her father-in-law, the duc de Penthièvre at Rambouillet who is likely to have commissioned this contemplative portrait of her from his peintre ordinaire, Jean-Baptiste Charpentier.
It is possible that the building seen through the trees is meant to be the Château de Rambouillet, as one of the distinctive finials of the turrets can be glimpsed above the roof. Due to their extensive charitable acts on and around their estate the pair earnt themselves the names ‘King of the Poor’ and the ‘Angel of Penthièvre’.
Charpentier painted many portraits of the duc’s family, including a double portrait of the duc and his daughter Louise-Marie de Bourbon, future duchesse d’Orléans, in which he is seated reading in the garden and she proffers a basket of cut flowers (Musée national du Château de Versailles).
Louis-Jean-Marie de Bourbon, duc de Penthièvre, Louise-Marie-Adélaïde Bourbon-Penthièvre, duchesse d'Orléans
Jean-Baptiste Charpentier le Vieux
Huile sur toile, 1768
Image : Château de Versailles, Dist. RMN / Christophe Fouin
Both the present portrait and the Versailles double portrait are executed using conventions from the tableaux de mode, a style that developed in the 1720s with the work of artists such as Jean-François de Troy and which allowed for elements of genre painting to be incorporated into traditional portraiture. The sitters were shown performing everyday activities, such as reading or drinking hot chocolate, giving the works a more relaxed air.
Le duc de Penthièvre et sa famille
Jean-Baptiste Charpentier
Huile sur toile, 1767-68
Marie-Victoire-Sophie de Noailles, comtesse de Toulouse, Louise-Marie-Adélaïde Bourbon-Penthièvre, duchesse d'Orléans, Marie-Thérèse-Louise de Savoie-Carignan, princesse de Lamballe, Louis-Alexandre-Joseph-Stanislas de Bourbon, prince de Lamballe, Louis-Jean-Marie de Bourbon, duc de Penthièvre
Image : Château de Versailles, Dist. RMN / Christophe Fouin
Détail - princesse de Lamballe
The inclusion of a rose in Marie Thérèse’s right hand may have added an element of symbolism to the portrait. One of the most widely known poems in French culture was and is Ronsard’s Quand vous serez bien vieille (When you are old), in which a gentleman speaks from beyond the grave to his living love. In the final line of this he guides her to: ‘ Cueillez dès aujourd’hui les roses de la vie ’ (Gather the roses of life today).
To the noble eighteenth-century French viewer, holding the rose would thus have been understood as a sign that Marie Thérèse had chosen to go on living life to the full despite the sadness of her widowhood, which is denoted both by her veil and the dead rose at her feet. Given this, and the beautifully frothy robe à la française that she wears, it is likely that this portrait dates to circa 1769-70.
At this date, with the death of Maria Leszczynska, it was suggested that the lovely young widow might marry Louis XV ; however, this was a match that neither she nor her father-in-law desired. Instead, she went on to become one of the closest confidents of his daughter-in-law, Marie-Antoinette, who in 1775 appointed her to the position of Surintendante de la Maison de la Reine, the highest ranked lady-in-waiting to the Queen.
(...)
* Source et infos complémentaires : Christie's Londres - Sale Old Masters (8 July 2021)
Vous retrouverez de nombreux portraits du duc de Penthièvre, peints par Jean-Baptiste Charpentier le Vieux (1728-1806), son peintre ordinaire, ici :
Portraits du duc de Penthièvre par Jean-Baptiste Charpentier
Louis-Jean-Marie de Bourbon, duc de Penthièvre
Jean-Baptiste Charpentier le Vieux (1728-1806)
Huile sur toile, 18e siècle
Image : RMN-GP (Château de Versailles) / Franck Raux
Provenance
Fait partie d'une série de 73 portraits d'amiraux commandés par le comte de Toulouse et son fils le comte de Penthièvre pour la salle des Amiraux de l'hôtel de Toulouse à Paris, XVIIIe siècle ; saisie révolutionnaire en 1793, transporté à l'hôtel de Nesles ; restitution à la duchesse d'Orléans ; don de Louis-Philippe au musée de Versailles, 1834
Jean-Baptiste Charpentier fils (1779 - 1825), dit " le jeune ", étant né en 1779 il ne pouvait peindre ce portrait. Ce tableau est prochainement présenté en vente aux enchères, et c'est donc bien le père qui en est l'auteur.
JEAN-BAPTISTE CHARPENTIER THE ELDER (PARIS 1728-1806)
Portrait of Marie Thérèse Louise of Savoy, Princesse de Lamballe (1749-1792), seated full-length, in a lilac dress
oil on canvas
45 ¼ x 36 ¼ in. (115 x 92 cm.)
Provenance :
(Possibly) Louis Besne Filleul (1732-1788) Superintendent of the Château de la Muette and his wife, Rosalie Bocquet Filleul (1753-1794), and by descent to their son,
Edmond Filleul (1818-1901), Château de Chenevières, Montbouy, in an inventory of 1850, where identified as 'Mme de Lamballe' , and by descent to his son,
René Filleul (1848-1933), who married in 1879 Marie d'Arodes de Peyriague, and by descent in the family to, Peyriague Collection (...)
Description au catalogue (extrait)
Marie Thérèse Louise of Savoy, the sitter in this painting, married Louis Alexandre de Bourbon-Penthièvre, Prince of Lamballe in 1767. The marriage had been suggested as a suitable match by Louis XV, as both bride and groom descended from side-lines of their respective royal families – she the great-granddaughter of Victor Amadeus II of Sardinia and his French mistress the comtesse de Verrue, and he the grandson of Louis XIV's legitimised son, Louis Alexandre de Bourbon, comte de Toulouse.
Following the prince’s premature death only a year later, Marie Thérèse continued living with her father-in-law, the duc de Penthièvre at Rambouillet who is likely to have commissioned this contemplative portrait of her from his peintre ordinaire, Jean-Baptiste Charpentier.
It is possible that the building seen through the trees is meant to be the Château de Rambouillet, as one of the distinctive finials of the turrets can be glimpsed above the roof. Due to their extensive charitable acts on and around their estate the pair earnt themselves the names ‘King of the Poor’ and the ‘Angel of Penthièvre’.
Charpentier painted many portraits of the duc’s family, including a double portrait of the duc and his daughter Louise-Marie de Bourbon, future duchesse d’Orléans, in which he is seated reading in the garden and she proffers a basket of cut flowers (Musée national du Château de Versailles).
Louis-Jean-Marie de Bourbon, duc de Penthièvre, Louise-Marie-Adélaïde Bourbon-Penthièvre, duchesse d'Orléans
Jean-Baptiste Charpentier le Vieux
Huile sur toile, 1768
Image : Château de Versailles, Dist. RMN / Christophe Fouin
Both the present portrait and the Versailles double portrait are executed using conventions from the tableaux de mode, a style that developed in the 1720s with the work of artists such as Jean-François de Troy and which allowed for elements of genre painting to be incorporated into traditional portraiture. The sitters were shown performing everyday activities, such as reading or drinking hot chocolate, giving the works a more relaxed air.
Le duc de Penthièvre et sa famille
Jean-Baptiste Charpentier
Huile sur toile, 1767-68
Marie-Victoire-Sophie de Noailles, comtesse de Toulouse, Louise-Marie-Adélaïde Bourbon-Penthièvre, duchesse d'Orléans, Marie-Thérèse-Louise de Savoie-Carignan, princesse de Lamballe, Louis-Alexandre-Joseph-Stanislas de Bourbon, prince de Lamballe, Louis-Jean-Marie de Bourbon, duc de Penthièvre
Image : Château de Versailles, Dist. RMN / Christophe Fouin
Détail - princesse de Lamballe
The inclusion of a rose in Marie Thérèse’s right hand may have added an element of symbolism to the portrait. One of the most widely known poems in French culture was and is Ronsard’s Quand vous serez bien vieille (When you are old), in which a gentleman speaks from beyond the grave to his living love. In the final line of this he guides her to: ‘ Cueillez dès aujourd’hui les roses de la vie ’ (Gather the roses of life today).
To the noble eighteenth-century French viewer, holding the rose would thus have been understood as a sign that Marie Thérèse had chosen to go on living life to the full despite the sadness of her widowhood, which is denoted both by her veil and the dead rose at her feet. Given this, and the beautifully frothy robe à la française that she wears, it is likely that this portrait dates to circa 1769-70.
At this date, with the death of Maria Leszczynska, it was suggested that the lovely young widow might marry Louis XV ; however, this was a match that neither she nor her father-in-law desired. Instead, she went on to become one of the closest confidents of his daughter-in-law, Marie-Antoinette, who in 1775 appointed her to the position of Surintendante de la Maison de la Reine, the highest ranked lady-in-waiting to the Queen.
(...)
* Source et infos complémentaires : Christie's Londres - Sale Old Masters (8 July 2021)
_________________
Vous retrouverez de nombreux portraits du duc de Penthièvre, peints par Jean-Baptiste Charpentier le Vieux (1728-1806), son peintre ordinaire, ici :
Portraits du duc de Penthièvre par Jean-Baptiste Charpentier
Louis-Jean-Marie de Bourbon, duc de Penthièvre
Jean-Baptiste Charpentier le Vieux (1728-1806)
Huile sur toile, 18e siècle
Image : RMN-GP (Château de Versailles) / Franck Raux
Provenance
Fait partie d'une série de 73 portraits d'amiraux commandés par le comte de Toulouse et son fils le comte de Penthièvre pour la salle des Amiraux de l'hôtel de Toulouse à Paris, XVIIIe siècle ; saisie révolutionnaire en 1793, transporté à l'hôtel de Nesles ; restitution à la duchesse d'Orléans ; don de Louis-Philippe au musée de Versailles, 1834
La nuit, la neige- Messages : 18103
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Portraits de la princesse de Lamballe
La nuit, la neige a écrit:Jean-Baptiste Charpentier fils (1779 - 1825), dit " le jeune ", étant né en 1779 il ne pouvait peindre ce portrait. Ce tableau est prochainement présenté en vente aux enchères, et c'est donc bien le père qui en est l'auteur.
Dans son livre « Portrait et Mécénat au féminin à la Cour de Marie-Antoinette », Sarah Grant évoque le portrait qui passe en vente à Londres le 8 juillet, non sans avoir pris bien soin d’indiquer tout d’abord (tant dans le texte qu’en légende de la reproduction) qu’il est « supposé représenter la princesse ».
Précision qu’oublie de donner Christies…
les activités de mécénat de la princesse, livre de Sarah Grant (2019)
Je cite ici des passages des pages 21 et 22 du livre de Sarah Grant (chapitre « from wife to widow »)
Le mariage de la jeune Marie-Thérèse de Savoie-Carignan avec le prince de Lamballe tourne vite au tragique et laisse la jeune femme veuve au bout d’à peine quelques mois alors qu’elle n’a que 19 ans.
La maladie dont la princesse souffrira par intermittence pour le reste de sa vie était vraisemblablement une forme atténuée de syphilis, que la jeune mariée avait contractée auprès de son mari. En privé, la société était sensible au sort des épouses innocentes infectées par des maris trompeurs, ce qui n'était pas rare. La maladie n'en restait pas moins considérée avec horreur et celles qui en étaient atteintes étaient frappées d’ostracisme. Il était donc essentiel pour la princesse de projeter d’elle-même une image sans faille de bienséance, de délicatesse et de modestie.
Le tableau de Charpentier, généralement supposé représenter la princesse de Lamballe, répond à cette nécessité. Il montre la princesse en train de lire dans un jardin et illustre le thème de la veuve sagement retirée du monde. Sa robe montre qu'elle n'est plus en deuil, qui - pour les courtisanes veuves - durait un an et six semaines*, et la princesse s’affiche au contraire comme un véritable modèle de décorum.
Le jardin n’est pas ici pour suggérer le plaisir, mais une retraite tranquille, un lieu de réflexion ou de contemplation poignante. L'ombre projetée du parasol et les fleurs éparses qu'il ombrage sont une évocation subtile des vanités d’autrefois et le rappel du veuvage de la princesse.
Un ajout aussi inhabituel que significatif est le voile tout simple qui couvre son visage. Ce détail est absent sur les autres portraits de l’époque, d'autant plus que sa seule présence semble contrarier le but même du portrait, qui est de révéler le visage du modèle. Ce n'est ni un voile de deuil ni un voile pour se rendre à l’église, et sa présence doit être ici comprise comme un symbole de chasteté.
Ce thème est d’ailleurs repris et souligné par l’abondance de dentelle qui vient orner la robe et les accessoires de la princesse. La dentelle est en effet présente à profusion, comme s’il s’agissait d’un portrait royal ou de celui d’une personne de la plus haute noblesse. (...) La dentelle est généralement associée à la pureté, et son utilisation pour ce portrait incite le spectateur à identifier la princesse à cette propriété. Le motif même de la dentelle éclaire davantage encore la signification du portrait. A côté des motifs conventionnels comme les paniers de fleurs ou les éventails, on remarque en effet - dans la partie inférieure de la jupe et bien au centre - une scène où un pélican se picore la poitrine pour nourrir ses petits de son propre sang. C’est un motif tiré de la Bible, utilisé depuis la Renaissance pour inspirer des motifs de dentelle et autres ornementations textiles destinés à véhiculer les thèmes de l'abnégation et de la charité.
Considérées dans leur ensemble, l'attitude, la tenue vestimentaire et l'occupation studieuse de la princesse rappellent ainsi ces scènes typiques de la Renaissance, où la Vierge abritée d’un voile lit dans la solitude (...). Les violettes éparpillées sur le sol devant la princesse sont des fleurs bien connues pour symboliser la Vierge, elles apparaissent fréquemment sur des scènes qui la montre dans un jardin clos**. La sobriété et le caractère apaisé de cette représentation visent à dissocier la princesse de la réputation licencieuse et des vices de son défunt époux.
* (l'auteur se réfère à Madeline Delpierre, Dress in France in the Eighteenth Century, New Haven and London, 1998, p 80)
** La violette incarne la modestie, l'humilité et l'obéissance – les premières vertus monastiques ! Elle est aussi le symbole de la Vierge Marie qui est humble, modeste et obéissante. Avec ses cinq pétales, cette fleur évoque encore la Passion du Christ – les cinq plaies du Christ. Ses trois couleurs rappellent la Trinité. Or, la Vierge Marie est le chef d’œuvre de la Trinité parce qu’elle a fait le meilleur accueil à l’amour divin. Sa période de floraison : de mars à septembre - (source Internet, Aleteia)
Comment ? vous n’aviez pas aperçu le pélican et ses petits qui volent tout autour ?
Regardez à nouveau :
_________________
" Ai-je vu dans sa société quelque chose qui ne fût pas marqué au coin de la grâce, de la bonté et du goût? "
(Prince de Ligne, au sujet de "la charmante reine")
Bonnefoy du Plan- Messages : 390
Date d'inscription : 06/08/2018
Localisation : Le Maine
Le pélican, symbole chrétien : la robe de la princesse de Lamballe et le lit de Louis XVI
Merci beaucoup, cher Bonnefoy, pour ce complément d'informations et cette analyse de l'oeuvre, si intéressante !
J'ai souligné en gras la mention de la maison de vente qui la princesse est " identifiée " sur ce portrait depuis un inventaire de 1850. Bon, nous connaissons pire, ce n'est pas si mal pour une attribution disons, conventionnelle !
Mais je reviendrai d'ailleurs sur la provenance de cette oeuvre qui est, tout de même, assez intrigante...
Oh ! Je dois bien avouer que non !
Peut-être que si j'avais eu le tableau sous les yeux je l'aurais remarqué, car la toile n'est pas si petite...
C'est très intéressant !
Le pélican symbole chrétien.
En effet, il nourrit ses petits en dégorgeant les poissons emmagasinés dans une poche extensible qu’il vide en pressant son bec contre sa poitrine ; au Moyen-Age on croyait qu’il perçait son flanc pour nourrir ses petits de sa propre chair et de son sang.
En hébreu, le mot pélican vient de la décomposition du nom ABRAHAM (Ab = père et Rarham = pélican). D’où dans la symbolique hébraïque, Abraham, le Père Pélican ou le Père miséricordieux.
Les premiers chrétiens ont représenté Jésus ainsi en pensant à son sacrifice sur la croix où il a versé son sang par amour pour tous. Le pélican est donc devenu le symbole de l’amour du Christ qui donna sa vie pour tous les hommes, afin que tous aient la Vie.
Il représente également le sacrement de l’eucharistie, pain et vin consacrés qui sont Corps et Sang du Christ ; cette symbolique se fonde aussi sur la plaie du cœur frappé par la lance du soldat romain, d’où s’échappent le sang et l’eau, breuvages de vie. Symbole d’infinie charité et de résurrection, le pélican figure aussi par sa blancheur, la pureté de l’Amour divin de Jésus.
* Source et intégralité de l'article ici : Le diocèse d'Albi - Le pélican
Pelican se saignant pour nourrir ses quatre petits. Fragment d'impériale de lit du roi Louis XVI (?)
Anonyme
Bois sculpté et doré, vers 1775
Château de Versailles, Dist. RMN / Christophe Fouin
Description
En 1775, un nouveau lit fut commandé pour la chambre à coucher du roi à Versailles. Ce lit à impériale, selon le mémoire du sculpteur Babel, présentait comme couronnement un riche morceau sculpté représentant « un nid garni d’un pélican avec trois de ses petits ». Dans l’inventaire du château rédigé en 1788, le même lit est décrit très précisément : « un lit à la duchesse à impériale… le devant du couronnement surmonté d’un pélican qui se saigne pour nourrir ses petits ».
Cet élément de bois sculpté et doré, don de monsieur Jacques Garcia en 2013, évoque un thème iconographique rare dans l’art profane, celui du pélican nourrissant ses enfants, thème qui fut à plusieurs reprises utilisé comme emblème par plusieurs souverains français – Anne d’Autriche, Louis XVI.
Ce motif d’un symbolisme fort évoquait la générosité du souverain à l’égard de ses sujets. Ce morceau sculpté dont l’origine est inconnue permet de rappeler un ornement du lit du roi des plus caractéristiques.
* Source texte : Gérard Mabille / Château de Versailles
Bonnefoy du Plan a écrit: (...) le portrait qui passe en vente à Londres le 8 juillet, non sans avoir pris bien soin d’indiquer tout d’abord (tant dans le texte qu’en légende de la reproduction) qu’il est « supposé représenter la princesse ».
Précision qu’oublie de donner Christies…
J'ai souligné en gras la mention de la maison de vente qui la princesse est " identifiée " sur ce portrait depuis un inventaire de 1850. Bon, nous connaissons pire, ce n'est pas si mal pour une attribution disons, conventionnelle !
Mais je reviendrai d'ailleurs sur la provenance de cette oeuvre qui est, tout de même, assez intrigante...
Bonnefoy du Plan a écrit:
Comment ? vous n’aviez pas aperçu le pélican et ses petits qui volent tout autour ?
Oh ! Je dois bien avouer que non !
Peut-être que si j'avais eu le tableau sous les yeux je l'aurais remarqué, car la toile n'est pas si petite...
C'est très intéressant !
Le pélican symbole chrétien.
En effet, il nourrit ses petits en dégorgeant les poissons emmagasinés dans une poche extensible qu’il vide en pressant son bec contre sa poitrine ; au Moyen-Age on croyait qu’il perçait son flanc pour nourrir ses petits de sa propre chair et de son sang.
En hébreu, le mot pélican vient de la décomposition du nom ABRAHAM (Ab = père et Rarham = pélican). D’où dans la symbolique hébraïque, Abraham, le Père Pélican ou le Père miséricordieux.
Les premiers chrétiens ont représenté Jésus ainsi en pensant à son sacrifice sur la croix où il a versé son sang par amour pour tous. Le pélican est donc devenu le symbole de l’amour du Christ qui donna sa vie pour tous les hommes, afin que tous aient la Vie.
Il représente également le sacrement de l’eucharistie, pain et vin consacrés qui sont Corps et Sang du Christ ; cette symbolique se fonde aussi sur la plaie du cœur frappé par la lance du soldat romain, d’où s’échappent le sang et l’eau, breuvages de vie. Symbole d’infinie charité et de résurrection, le pélican figure aussi par sa blancheur, la pureté de l’Amour divin de Jésus.
* Source et intégralité de l'article ici : Le diocèse d'Albi - Le pélican
Pelican se saignant pour nourrir ses quatre petits. Fragment d'impériale de lit du roi Louis XVI (?)
Anonyme
Bois sculpté et doré, vers 1775
Château de Versailles, Dist. RMN / Christophe Fouin
Description
En 1775, un nouveau lit fut commandé pour la chambre à coucher du roi à Versailles. Ce lit à impériale, selon le mémoire du sculpteur Babel, présentait comme couronnement un riche morceau sculpté représentant « un nid garni d’un pélican avec trois de ses petits ». Dans l’inventaire du château rédigé en 1788, le même lit est décrit très précisément : « un lit à la duchesse à impériale… le devant du couronnement surmonté d’un pélican qui se saigne pour nourrir ses petits ».
Cet élément de bois sculpté et doré, don de monsieur Jacques Garcia en 2013, évoque un thème iconographique rare dans l’art profane, celui du pélican nourrissant ses enfants, thème qui fut à plusieurs reprises utilisé comme emblème par plusieurs souverains français – Anne d’Autriche, Louis XVI.
Ce motif d’un symbolisme fort évoquait la générosité du souverain à l’égard de ses sujets. Ce morceau sculpté dont l’origine est inconnue permet de rappeler un ornement du lit du roi des plus caractéristiques.
* Source texte : Gérard Mabille / Château de Versailles
La nuit, la neige- Messages : 18103
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Portraits de la princesse de Lamballe
J'avoue que ces symboles m'échappent un peu, à mon avis la robe n'est pas en dentelle, mais en gaze, tulle ou mousseline brodé, identique au curieux voile du visage, et à la guirlande en « poufs » ornant le falbala (volant) de la jupe. Le tout luxueux et déjà très original pour la période.
Cette jeune femme pourrait bien représenter la princesse de Lamballe, toujours au fait des dernières tendances de la mode.
Cette jeune femme pourrait bien représenter la princesse de Lamballe, toujours au fait des dernières tendances de la mode.
_________________
« La mode est à la France ce que les mines du Pérou sont à l'Espagne » Colbert.
Marie-Jeanne- Messages : 1497
Date d'inscription : 16/09/2018
Re: Portraits de la princesse de Lamballe
Merci pour ce développement autour du pélican, cher LNLN ! Voici du très bon travail d’équipe !
Ceci me fait bien sûr penser à cette curieuse représentation de la reine sous les traits de la Bonté, par Robert Dardel en 1785. L'artiste y a représenté la reine tenant dans les bras le pélican et ses petits. Cette statuette en terre cuite, haute de 51,5cm, est conservée au Musée des Beaux-Arts de Montréal.
Elle a déjà bien entendu sa place dans le Forum:
Marie-Antoinette sous les traits de la Bonté (Dardel, 1785)
En voici, pour rappel, une image d'ensemble ainsi que deux détails dont un « close-up » de l’oiseau symbole et de ses petits (source: Musée des Beaux-Arts, Montréal).
J’ai sans doute beaucoup simplifié la traduction quand Sarah Grant écrit avec plus de précision (p. 21) :
" … the princess’ s noticeable display of French needle and bobbin lace. She wears a lilac silk dress with a lace overlay and deep lace flounce”.
Ce que mes compétences en la matière ont traduit par un elliptique "dentelle"!
Ceci me fait bien sûr penser à cette curieuse représentation de la reine sous les traits de la Bonté, par Robert Dardel en 1785. L'artiste y a représenté la reine tenant dans les bras le pélican et ses petits. Cette statuette en terre cuite, haute de 51,5cm, est conservée au Musée des Beaux-Arts de Montréal.
Elle a déjà bien entendu sa place dans le Forum:
Marie-Antoinette sous les traits de la Bonté (Dardel, 1785)
En voici, pour rappel, une image d'ensemble ainsi que deux détails dont un « close-up » de l’oiseau symbole et de ses petits (source: Musée des Beaux-Arts, Montréal).
Marie-Jeanne a écrit:à mon avis la robe n'est pas en dentelle, mais en gaze, tulle ou mousseline brodé
J’ai sans doute beaucoup simplifié la traduction quand Sarah Grant écrit avec plus de précision (p. 21) :
" … the princess’ s noticeable display of French needle and bobbin lace. She wears a lilac silk dress with a lace overlay and deep lace flounce”.
Ce que mes compétences en la matière ont traduit par un elliptique "dentelle"!
_________________
" Ai-je vu dans sa société quelque chose qui ne fût pas marqué au coin de la grâce, de la bonté et du goût? "
(Prince de Ligne, au sujet de "la charmante reine")
Bonnefoy du Plan- Messages : 390
Date d'inscription : 06/08/2018
Localisation : Le Maine
Page 10 sur 12 • 1, 2, 3 ... 9, 10, 11, 12
Sujets similaires
» Portraits de la princesse de Lamballe par et d'après Angelica Kauffmann
» Lettres de la princesse de Lamballe
» Marie-Thérèse-Louise de Savoie-Carignan, princesse de Lamballe
» La maladie de la princesse de Lamballe
» La condamnation et la mort de la princesse de Lamballe
» Lettres de la princesse de Lamballe
» Marie-Thérèse-Louise de Savoie-Carignan, princesse de Lamballe
» La maladie de la princesse de Lamballe
» La condamnation et la mort de la princesse de Lamballe
LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: La famille royale et les contemporains de Marie-Antoinette :: La famille Polignac - Axel de Fersen - La princesse de Lamballe :: La princesse de Lamballe
Page 10 sur 12
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum