A la recherche de « l’escalier de la reine » à la Conciergerie

Majesté a écrit:Ah oui ! Je ne me rendais pas compte de l'immensité de ces lieux !   

Bien à vous.

 
Tu l'as dit bout filtre !     
 
Et v'là que j't'en vas au ciel ... tout droit là !!!

pour vous faire sourire - un beau monument se trouvant dans la salle des pas perdus présente sur sa face centrale au bas - un grand rectangle montrant le procès du ROI LOUIS XVI
et de chaque côté dudit monument, de belle taille, les statues de LA FRANCE et LA FIDELITE

l'artiste BOSIO a eu des soucis pour se faire payer son œuvre et par vengeance, en regardant le groupe la statue de gauche, donc LA FRANCE a une particularité  - il faut se glisser entre la statue et le mur !!!! et vous verrez que LA FRANCE a le cul nu !!!! en effet, la robe de la Dame est retroussée et montre ses fesses au passant, mais discrètement.

MARIE ANTOINETTE 

Quelle gourgandine !
Je n'aurais jamais cru cela de Marianne .  : 

Ma recherche portait bien sur l'escalier n°7.Je note donc que ce ne peut être l'escalier de la Reine.Merci pour vos réponses.

Bonjour,

Je suis avocat à Paris et je m'intéresse aux curiosités du Palais.

Je viens de rédiger un billet sur l'escalier dont il est question ici, mais à partir de la Première Chambre civile du Tribunal de grande instance, donc a priori dans la partie située au-dessus de celle documentée dans ce fil.

Vous trouverez mon billet ici : http://www.chs-avocat.fr/2016/10/25/l-escalier-de-la-reine-premiere-partie/

J’ai en ma possession un ouvrage de 1912 d’un conservateur adjoint des Archives nationales (Le Palais de justice et la Sainte-Chapelle d’Henri Stein) qui identifie expressément cet escalier comme « l’escalier de la Reine » et il existe bien une tradition orale au Palais de justice le présentant ainsi.

Je suis descendu à la Conciergerie et la gravure de la rue de Paris qui se trouve en première page du présent fil correspond bien au pied de cet escalier.

A la lecture du fil, je n'ai cependant pas l'impression que la question de savoir s'il s'agit réellement de l'escalier par lequel Marie-Antoinette accédait au Tribunal révolutionnaire a été tranchée (plutôt que l'escalier de la Tour Bonbec auquel il est apparemment plus habituellement fait référence).

Quelqu'un pourrait-il m'éclairer?

Merci!

Charles

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Bonjour, Charles, soyez le bienvenu dans notre forum !

Bonjour Charles Simon, soyez le bienvenu...

Bon...j'avoue que, à force de descriptions, je suis un petit peu perdu au sujet de cet escalier.
Je pensais que nous l'avions identifié dans ce sujet. àè-è\':

Rien ne vaut des plans !!  

Vous retrouverez aussi, à la lecture de cet autre fil, un plan en l'état fin XVIIIe : https://marie-antoinette.forumactif.org/t743-la-conciergerie

Sauf erreur de ma part, j'ai noté deux escaliers (cercles violet).
L'on distingue également l'escalier qui descend dans la cour de la Conciergerie.




En page 2 de ce sujet, nous retrouvons un plan "état XIXe siècle" :



Et donc la localisation de l'escalier aujourd'hui sur votre plan ?

Je reviens de l'exploration à laquelle votre lien nous invite, Charles : c'est formidablement illustré ! Nous y sommes !!! :n,,;::::!!!:
Un grand merci !
En empruntant cet escalier que nous découvrons derrière la porte aux Chimères et hippocampes, commence un mystérieux voyage dans le temps .

Vous annoncez " Première partie " : il me tarde de connaître la suite !!!

Bienvenue dans le forum de Marie-Antoinette, Charles
C'est vrai que votre billet est drôlement bien illustré. Vous en savez déjà beaucoup sur cet escalier.
J'espère que l'on saura vous faire avancer dans votre enquête !


Bien à vous.

J'ai indiqué l'escalier par une croix sur le plan actuel: il n'est pas mentionné et, en pratique, il n'est pas utilisé.

Mais il existe bien puisque je l'ai emprunté (!) et il est également sur vos plans antérieurs ainsi que sur un plan gravé dans le mur du couloir de la Galerie des prisonniers, en haut des escaliers de l'entrée professionnels (plan de 1934 je crois).

Il apparaît aussi sur le plan inclus dans le livret de la Conciergerie actuellement vendu sur place.

Sur votre premier plan, c'est le cercle mauve le plus à droite.

Maintenant je comprends de l'historiographie dominante (et de ce qu'un guide de la Conciergerie m'a dit après que je l'ai bassiné pendant 1h) que Marie-Antoinette serait passée par l'escalier de la Tour Bonbec pour rejoindre le Tribunal révolutionnaire (qui occupait l'emplacement de l'actuelle Première Chambre civle du Tribunal. C'était la Grand'Chambre du Parlement avant la Révolution).

Sur votre premier plan, la Tour Bonbec est celle qui se trouve tout en haut à droite (on peut lire son nom).

Je ne connais pas la partie du Palais autour de la Tour Bonbec: elle est occupée par la Cour de cassation qui a été bouclée à double tour il y a quelques années (plus de 8 ans: c'était avant que je prête serment).

Votre premier plan confirme également la localisation de la rue de Paris, longeant la salle des Gens d'armes (qui était muré de ce côté d'après ce que le guide m'a expliqué) et débouchant dans la salle des gardes où le départ de l'escalier donnant dans la Première Chambre se trouve.

J'ai du mal à visualiser l'emplacement de la cellule de Marie-Antoinette mais, de ce que je comprends, passer par la Tour Bonbec me paraît être un détour (même si la différence n'est pas non plus énorme. peut-être une centaine de mètres).

D'où la question de savoir si l'escalier dont nous parlons est bien "l'escalier de la Reine" comme on le raconte.

C'est ce que je voudrais essayer de déterminer dans la 2e partie de mon billet.

Merci pour vos commentaires.

C'est vrai que l'on s'y perd... àè-è\': :

Je reviens avec d'autres plans qui vous aideront peut-être (pas moi en tous cas )

Tout d'abord celui publié par G.Lenotre dans son livre récemment réédité La captivité et la mort de Marie-Antoinette.
Nous le présentons ici : https://marie-antoinette.forumactif.org/t149-gosselin-lenotre-la-captivite-et-la-mort-de-marie-antoinette?highlight=lenotre



Nous remarquons ce qui semble être un escalier sur la droite de la chambre dite de Marie-Antoinette (lettre K).
Bon...sauf erreur de ma part, je ne le retrouve pas tel qu'il est situé sur les autres plans déjà insérés.


Enfin, il semble qu'il y ait confusion au sujet de l'emplacement de la chambre de la reine (disons, de son lit), puisque nous avons aussi les plans connus d'après la gravure de l'architecte Peyre qui avait été en charge de la restauration du lieu et de sa transformation en monument expiatoire.








L'emplacement du lit n'est pas le même. Mais bon... boudoi32
Ceci dit, nous distinguons également la présence d'un escalier. Sauf erreur de ma part, celui-ci n'existe nulle part ?



Dans son rapport sur le Palais de Justice, l'architecte écrivait :

Le premier travail important que j'exécutai (....) après la restauration de 1814, fut l'érection du monument expiatoire de la reine, dans l'ancien cachot qui avait renfermé cette illustre victime de la Révolution. Vous désirâtes, M. le Préfet, que l'entrée de ce lieu de douleur, qui donnait sur le couloir des prisonniers derrière l'autel, fut supprimée, et qu'en pratiquant la nouvelle entrée au fond de la chapelle des prisonniers derrière l'autel, on sanctifiât ainsi ce lieu de douleur et de recueillement"


Lorsqu'il visite la chapelle en 1846, Victor Hugo notera notamment :

L'entrée du cachot avait été remplacée par une archivolte percée dans le mur. Le passage voûté où la reine montait au tribunal révolutionnaire avait été muré. Il y a un vandalisme respectueux plus révoltant encore que le vandalisme haineux, parce qu'il est niais.
On ne voyait plus rien là de ce qui était sous les yeux de la reine, si ce n'est un peu du pavé que le plancher heureusement ne couvrait pas tout entier.
Ce pavé était un antique carrelage chevronné de briques scellées de champ et montrant le petit côté.
Une chaise de paille posée sur l'estrade marquait la place où avait été le lit de la reine.
En sortant de ce lieu vénérable profané par une piété bête, j'entrais dans une grande salle, qui avait été la prison des prêtres pendant la Terreur et dont on avait fait la chapelle de la Conciergerie.

La nuit, la neige a écrit:

Je reviens avec d'autres plans qui vous aideront peut-être (pas moi en tous cas     )

... moi non plus !
Mais je vous trouve formidables, Messieurs, d'aussi bien connaître les lieux ! :n,,;::::!!!:

L'un des deux escaliers que vous mentionnez, LNLN, celui que j'ai repris en vert sur votre plan



n'existe pas sur les différents plans des années 1820-30 que j'ai consultés.

Il semble d'ailleurs qu'il n'existe plus aujourd'hui non plus.

Mme de Sabran a écrit:
Mais je vous trouve formidables, Messieurs, d'aussi bien connaître les lieux !  :n,,;::::!!!:

Personnellement je ne comprends rien du tout !  :  Et je cherche justement à m'y retrouver sur les plans.
C'est à mon avis ce qu'il y a de plus simple (enfin pour moi en tous cas).

Merci Lucius !
Bon...si nous zappons donc l'escalier en vert, reste donc celui évoqué par Charles Simon....ou celui que l'on voit sur la gravure de l'architecte Peyre ? Il n'existe pas/plus celui-là ?

Par contre l'escalier en vert existe sur un plans très précis de la fin du XVIIIème pour cet espace du palais, et correspond à la mention un peu marginale du plan de 1793

En empruntant cet escalier, on peut soit traverser des bureaux, assignés au Service des Eaux et Forêts sous Louis XVI, soit descendre dans la galerie mercière, traverser la salle des Pas Perdus (notée salle des procureur sur le plan de 1779) et arriver dans la grande salle du tribunal par l'accès public.

Cet itinéraire ne semble pas coller avec un accès directement par le parquet que semblent mentionner les récits du procès.

Le plan de 1779 ne mentionne pas l'escalier de la chapelle de Peyre. D'ailleurs si il montait au rez-de-chaussée, il donnerait sur la galerie mercière, ce qui retombe sur le problème de l'arrivée à la salle.

Cet escalier entouré en vert a donc disparu pendant 40 ans des plans avant de réapparaître !

Ah ?! Merci.
Ne zappons donc plus l'escalier vert ? àè-è\': :

Et celui de la cellule de Marie-Antoinette par Peyre (qui ne figure pas non plus dans le dessin de Lenotre), l'avez-vous sur votre plan ?

Je ne crois pas à l'escalier vert à cause de la traversée de la galerie mercière.

L'escalier de Peyre n’apparaît pas en 1779. Mais peut-être ce plan est-il fautif aussi ?

L'escalier dit de la reine pourrait-il permettre de passer par les bureaux et d'accéder au Parquet directement ?

L'idée de l'escalier de la tour Bonbec me semble être un très grand détour pour pas grand chose.

Voici les deux propositions les plus plausibles

Vous me donnez le tournis ! àè-è\':

Lucius a écrit:
L'escalier de Peyre n’apparaît pas en 1779. Mais peut-être ce plan est-il fautif aussi ?

Oui, mais cela me paraît surprenant de la part de l'architecte qui a restructuré l'ensemble, et compte tenu du détail sur cet endroit précis (ce n'est pas un vaste plan d'ensemble).
Enfin bon...mystère.
De même que la phrase de Victor Hugo = Le passage voûté où la reine montait au tribunal révolutionnaire avait été muré.