Les jardins et le palais du Luxembourg (Paris)

Les frères du roi (quoique le duc d'Orléans n'était pas en reste) jouaient au Monopoly pour de vrai !  

Reinette a écrit:Les frères du roi (quoique le duc d'Orléans n'était pas en reste) jouaient au Monopoly pour de vrai !  

Provence vendait, Artois achetait, Orléans payait ! (si au moins le premier et le dernier avait tiré la carte "allez en prison" !

Lucius a écrit:La façade arrière n'est cependant pas celle qu'on connu les promeneurs sous l'ancien régime. En effet l'installation de la salle du Sénat a amené à doubler le corps central, et à construire une nouvelle façade, qui reprend les grandes lignes de la précédente, mais avec des différences notables dans les profondeurs et les niveaux.
Les belles façades sont donc celles de la cour intérieur et surtout le merveilleux portail de Salomon de Brosse.

Pour illustrer le post de Lucius:

avant (vers 1752)



et après, en gris l'aile neuve décrite par Lucius

Ah oui, je comprends mieux !  

J'ai vraiment une question pour toi Lucius. Est-ce que Provence occupait le palais authentique ou bien le Petit Luxembourg?

Le Palais du Luxembourg, anciennement Palais d'Orléans :

pimprenulle a écrit:J'ai vraiment une question pour toi Lucius. Est-ce que Provence occupait le palais authentique ou bien le Petit Luxembourg?

Je n'ai pas d'informations positives à ce sujet, mais je le vois mal se contenter du petit Luxembourg.
Je vais chercher.


Détail amusant ; Mademoiselle, brouillée à l’extrême avec ses demi sœurs, mais devant partagé le palais avec elles, avait fait construire un mur au milieu des pièces communes, pour ne pas avoir à se voir ! elle en occupait une moitié, et les trois sœurs l'autre ! Elle le raconte elle même dans ses mémoires.

Plan de Turgot, 1739 ;



Le jardin, gêné par le couvent, avait été créé, dès son origine, dans un axe perpendiculaire à la demeure.
En face du portail, les jardin et l'hôtel de Condé, qui sera vendu peu de temps après, s'ouvrait parfois lorsque l'on devait fermé le jardin du Luxembourg aux promeneurs, pour l'entretient.
Demeure marquée par les siècles, mais complètement irrégulière, les Condé lui préféreront le palais Bourbon, et en 1770 les spéculateurs se jetèrent sur les terrains. La ville commandera à De Wailly le théâtre de l'Odéon en haut de ces jardins.
Un peu plus bas, l'église St Sulpice encore en chantier, et, rue de Vaugirard, le couvent des Carmes, qui existe encore, avec à coté l'hôtel de Brissac, occupé par le maréchal Jean Paul Timoléon (le duc Louis Hercule, lui, habitera rue de Grenelle).

Merci, mon petit Lulu, pour tes commentaires toujours si fouillés et intéressants !   

Chalgrin travaillera au Luxembrourg ;

d'abord pour le mariage du dauphin, où il créera une salle de bal temporaire ; http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/e/e4/Chalgrin_-_Salle_de_bal_provisoire_-_1770.jpg


puis pour le comte de Provence, et enfin pour le directoire !

Le petit Luxembourg, étonnement, restera longtemps un propriété distincte du palais, après que Marie de Médicis l'ai offert au cardinal. Il passera à sa nièce chérie, la duchesse d'Aiguillon puis à son petit neveu le prince de Condé. Il semblerait que vers 1768 la princesse de Carignan y logea (pourquoi ?! )
En 1778 Louis XVI offre à son frère le Luxembourg mais aussi l’hôtel de Condé, en face, que Louis XV avait acheté après avoir vendu le Palais Bourbon au prince de Condé.
Provence s'y installera semble-t-il un peu, peu avant la révolution.

Alphonse-Henri de Gisors dans son ouvrage sur le petit Luxembourg, affirme que le comte de Provence y habita, de 1778 au 20 juin 1791.
Il semblerait en effet qu'il s'y installa dans l'attente de réaménagements par Sooufflot, puis Chalgrin, qui ne furent jamais achevé, si même ils furent commencés !

Lucius a écrit:

pimprenulle a écrit:J'ai vraiment une question pour toi Lucius. Est-ce que Provence occupait le palais authentique ou bien le Petit Luxembourg?

Je n'ai pas d'informations positives à ce sujet, mais je le vois mal se contenter du petit Luxembourg.
Je vais chercher.


Détail amusant ; Mademoiselle, brouillée à l’extrême avec ses demi sœurs, mais devant partagé le palais avec elles, avait fait construire un mur au milieu des pièces communes, pour ne pas avoir à se voir ! elle en occupait une moitié, et les trois sœurs l'autre ! Elle le raconte elle même dans ses mémoires.

J'ignorais qu'elle ne s'entendait pas avec ses demi-soeurs !  

Lucius a écrit: Il semblerait que vers 1768 la princesse de Carignan y logea (pourquoi ?! )

Si je ne me trompe pas, elle pourrait être la mère de la princesse de Lamballe, non ? Aurait-elle accompagné sa fille jusqu'en France pour son mariage ? Ou bien une visite peu après, voulant juger du bonheur de sa fille ? Bonheur conjugal qui ne fut en réalité que malheurs ...  

Cher Lucius, c'est vraiment intéressant ce que vous écrivez !  
Cela va en l'encontre de je ne sais plus quel biographe de la reine. Je me souviens en effet avoir lu qu'à leur installation forcée à Paris le 6 octobre 1789, les Provence avaient bien de la chance de retrouver leur belle résidence parisienne, au contraire du reste de la famille royale qui devait se contenter des Tuileries beaucoup moins accueillantes car désertées depuis l'enfance de Louis XV (si ce n'est un petit appartement pour la reine lors de ses escapades parisiennes et qui sera la bienvenue...).

Finalement les Provence devaient se contenter d'une résidence beaucoup moins prestigieuse et de désespérer de voir la fin des travaux (dont ils ne verront du coup jamais la fin !) ! :n,,;::::!!!: 

Cela dis, le petit Luxembourg avait été réaménagé par Germain Boffrand  boudoi30  entre 1711 et 1716, donc dans le genre camping, on a vu pire !

Reinette a écrit:

Finalement les Provence devaient se contenter d'une résidence beaucoup moins prestigieuse et de désespérer de voir la fin des travaux (dont ils ne verront du coup jamais la fin !) ! :n,,;::::!!!:

Dis donc, il n'était tout de même pas mal non plus à son château de Brunoy, le Stautre !    

Reinette a écrit:

Lucius a écrit: Il semblerait que vers 1768 la princesse de Carignan y logea (pourquoi ?! )

Si je ne me trompe pas, elle pourrait être la mère de la princesse de Lamballe, non ? Aurait-elle accompagné sa fille jusqu'en France pour son mariage ? Ou bien une visite peu après, voulant juger du bonheur de sa fille ? Bonheur conjugal qui ne fut en réalité que malheurs ...  

Il s'agit de sa grand mère.

je trouve cette information dans un guide de Paris de 1769, mais je m'en étonne. Elle n'a rien à faire là, et au même moment les Carignan occupent un bel hôtel au 5 rue des Grands Augustins.

Il y avait bien une princesse Carignan qui habitait le Petit Luxembourg en 1763.

voir ici

Un dénommé Jacques Terret réside à Paris chez la Princesse de Carignan à l'Hôtel du Petit Luxembourg, rue de Vaugirard.

Österreich a écrit:Il y avait bien une princesse Carignan qui habitait le Petit Luxembourg en 1763.

voir ici

Un dénommé Jacques Terret réside à Paris chez la Princesse de Carignan à l'Hôtel du Petit Luxembourg, rue de Vaugirard.

Est-ce que cela ne pourrait pas être la fille de la comtesse de Brionne devenue princesse de Carignan par son mariage avec le frère de la princesse de Lamballe ?

Victor-Amédée II, prince de Carignan (1743 † 1780), marié en 1768 à Marie-Josèphe de Lorraine-Lambesc (1753-1797)

.

Oui, mais du coup elle n'aurait que 10 ans en 1763...

Elle aurait pu y habiter encore après son mariage, de temps en temps  ...  

   

Mme de Sabran a écrit:
Est-ce que cela ne pourrait pas être la fille de la comtesse de Brionne devenue princesse de Carignan par son mariage avec le frère de la princesse de Lamballe ?

Victor-Amédée II, prince de Carignan (1743 † 1780), marié en 1768 à Marie-Josèphe de Lorraine-Lambesc (1753-1797)

.

réponse ci dessus

Lucius a écrit:
Il s'agit de sa grand mère.

Il s'agit de Victoire Françoise de Savoie, bâtarde légitime de Victor Amédé, roi de Sardaigne, et de la comtesse de Verrue née Luynes.
Elle est la grand mère de la princesse de Lamballe et du prince de Carignan qui épouse Marie Josèphe de Lorraine Brionne.

Reste à savoir pourquoi elle résidait au Petit Luxembourg...   
Car en 1729, Louis de Bourbon-Condé y créa l'académie du Petit Luxembourg qui réunissait des savants et des artistes.

J'ai trouvé la réponse.

En 1743 la princesse douairière de Carignan quite le somptueux hôtel de Soisson, devenu un vaste centre de contrebande et d'agiotage avec l'installation de la halle au blé dans les jardins de l'hôtel (si si, le célèbre hôtel de Soissons de Catherine de Médicis). Elle ne peut en effet subvenir à ses plus simples besoins avec les maigres 100 000 livres de rentes que lui laisse son veuvage !!!!! (le règlement des dettes laissés par le prince durera sept ans et passera par la vente de l'hôtel en 1748)

Elle loue alors le petit-Bourbon (petit-Luxembourg) pour 12 000 livres par an.