Louis-Joseph de France (1781-1789), premier dauphin

Nos points de vue se rejoignent donc à propos de cette cause à effet.
Mais, comme tu le dis, l'avis d'un médecin serait le bienvenu !


Bien à vous.

Ce n'est pas l'inoculation de l'enfant que Louis XVI et Mme de Polignac voulurent tenir secrète mais la pose de ventouses derrière l'oreille jugée à propos par la Faculté pour prévenir les convulsions que le petit prince faisait fréquemment . C'était en novembre 1786, à Fontainebleau . Mme de Polignac, craignant que cette opération assez répugnante n'impressionne vivement Marie-Antoinette voulut la lui cacher et écrivit au roi pour avoir son agrément . Il le donna et tint à être présent lors de l'application .

Quant à l'avis du médecin, le voici . Il n'y a aucun rapport entre ladite inoculation et la maladie qui emporta Louis-Joseph. La variole et la tuberculose osseuse sont deux maladies parfaitement distinctes : ce ne sont pas les mêmes germes .

C'est bien ce qu'il me semblait. Néanmoins de nombreux historiens et témoins du temps n'ont pas hésité à confondre tous ces faits.

J'ai confondu avec les convulsions car sa dernière crise viendra justement au moment de son inoculation.

Merci Éléonore
J'avais donc lieu de m'étonner de cet amalgame fait entre les deux maladies.


Bien à vous.

Majesté a écrit:Merci Éléonore
J'avais donc lieu de m'étonner de cet amalgame fait entre les deux maladies.

Cet amalgame a été fait à l'époque, comme par exemple avec la Correspondance secrète :  Monseigneur le dauphin jouit d'une mauvaise santé depuis son inoculation. Les alarmes que cause son état occasionnent des murmures contre cette pratique.

Et des "historiens" ont repris cette explication sans appliquer les avancées médicales actuelles qui réfutent tout lien possible entre ces deux maladies.
Philippe Delorme montre dans ses Princes du malheur que le duc de Berry a subi son inoculation le même jour, issue du même germe et n'a eu aucune suite fâcheuse. Tandis que le dauphin avait déjà eu un rhume inquiétant quelques mois auparavant.

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Le comte de  Saint-Priest le relate dans ses Mémoires:

« A la fin de 1786, à Fontainebleau, la Reine eut prise avec Mme de Polignac, et celle-ci fut assez injustement maltraitée ; il s’agissait d’un médecin donné au duc de Normandie, depuis Louis XVII, à l’insu de sa mère, dans l’objet de lui épargner de l’inquiétude. Ce soin fut pris de travers et des reproches sur des bienfaits vinrent à la suite. Mme de Polignac fut outrée, elle voulut se retirer. Grande alarme de sa société, grand embarras de la Reine. On engagea le Roi à retenir la gouvernante de ses enfants, en lui permettant un voyage en Angleterre au printemps, et acceptant sa démission en attendant, sauf à la lui rendre au retour, ce qui fut exécuté. »

Je suis tombée tout à fait par hasard sur ce ravissant détail du couvercle du coffre à layette du dauphin Louis Joseph aux chiffres de Louis XVI et Marie-Antoinette couronnés par les Amours




Château de Versailles (dist. RMN-Grand Palais) Christophe Fouin

Nous présentions ce joli coffre notamment ici : https://marie-antoinette.forumactif.org/t1077-layette-royale-des-enfants-de-france?highlight=layette

Quelques images et informations complémentaires au sujet de la veste présentée précédemment.
Elle sera donc proposée en ventes aux enchères, par l'étude Coutau-Bégarie, ce 22 février prochain, à l'Hôtel Drouot Paris.

Je cite la présentation de la maison de vente (extraits) :

VESTE d'un habit à la française AYANT APPARTENU AU PREMIER DAUPHIN, LOUIS-JOSEPH, dauphin de France (1781-1789).
Largeur aux épaules: 22 cm; H. 75 cm.
Travail français vers 1780/1790.



Modèle à basques et petit col droit en gros de Tours bleu canard brodé de guirlandes de fleurettes et graminées le long de la boutonnière soie crème et vert pomme, le col et soulignant les basques et le poches. Onze boutons en pareil.
Bel état, petits accidents et manques sur la doublure, quelques boutons manquants, bon état général.





Provenance : ancienne collection de la duchesse de Vendôme, née princesse Henriette de Belgique (1870-1948). Puis offerte par elle à Monsieur d'Arnaville.





* Source, infos et images complémentaires ici : http://www.coutaubegarie.com/html/index.jsp?id=77855&np=2&lng=fr&npp=150&ordre=&aff=1&r=

Très très joli, de dos également !

"... le pauvre enfant va de pire en pire !... Tout ce qu'on dit de ce pauvre petit est incroyable ; brise le cœur de la reine ; c'est d'une tendresse extrême pour vous. L'autre jour, il l'a suppliée de déjeuner dans sa chambre ; hélas ! Elle a avalé plus de larmes que de pain..."

Le jour de sa mort, le 4 juin1789, Mme de Laage de Volude et la princesse de Lamballe se rendent à Meudon :

"... Monseigneur Le Dauphin a été exposé dans son cercueil. J'ai été à Meudon avec la princesse pour l'arroser avec l'eau bénite. Tout était blanc et argent partout ; et dans la chambre où il se trouvait il y avait tellement de lumière que je n'avais jamais rien vu de tel ; il avait sa couronne, son épée, ses ordres sur le petit cercueil recouvert d'un drap d'argent et deux rangées de moines de chaque côté qui priaient continuellement, jour et nuit..."


Bien à vous.

C'est si pathétique quand quelqu'un perd un enfant. Le petit Louis-Joseph était si courageux car il savait qu'il allait mourir. Le sang des Habsbourg et des Bourbons réunis, ce n'est guère étonnant.

Pendant ce temps, poursuit le comte de Fleury
le Dauphin, un enfant de sept ans doué des plus heureuses dispositions, dépérissait d'une maladie de langueur.

Comme presque tous ceux que la mort prend jeunes, il est plus raisonnable que son âge ne le comporte, il est précoce dans ses réflexions, montre le sérieux excessif des enfants qui jouent peu et aiment à lire. On a cité des mots de lui : quel enfant royal n'a pas légué des mots à l'histoire? mais ceux-là semblent vrais et les témoins qui les rapportent sont dignes de foi. Un de ses compagnons a cassé une porcelaine à laquelle la Reine tenait beaucoup. De peur d'être grondé il s'enfuit, et le Dauphin, accusé du délit, ne se défend pas. On le punit, il est privé pendant, trois jours de sa promenade à Trianon. Mais l'autre enfant est revenu et a avoué sa faute. On s'étonne que le prince n'ait rien dit : « Est-ce à moi d'accuser quelqu'un ? » fut sa réponse.

( Marc de Bombelles )

A vrai dire, dès que les deux garçons du couple royal, sont évoqués, je pense à leurs sorts pathétiques, et mon esprit se couvre de brumes.

Il est affreux de songer qu'à tout prendre, le sort du second fut pire.

Oui, réduit à l'isolement, l'obscurité, la crasse et de là la maladie qui galope sans discontinuer. Je suis sidéré par ce traitement inhumain décidé en haut lieu par le Comité de Salut Public.
J'ai lu "La Chambre" de Françoise de Chandernagor, et à chaque page mon émotion se serrait de terreur face à l'abandon de cet enfant.

Hier soir,  l'émission " L'ombre d'un doute " nous a emmenés au château de Champ de bataille .  
Son propriétaire, Jacques Garcia, nous a montré le petit fauteuil roulant de Louis-Joseph .

Dans ce château, trop de merveilles tuent la merveille.
C'est quand même une incroyable collection et un lieu très agréable pour s'y promener.

Mr de Talaru a écrit:
un lieu très agréable pour s'y promener.

... ce que nous fîmes ensemble d'ailleurs, mon cher François !

Sur le petit fauteuil roulant :
Au début de l’année 1789, Louis-Joseph perd la flexibilité de ses mains et de ses jambes et doit garder le lit en permanence où il souffre d’un corset qui doit redresser sa colonne vertébrale déformée. Ses rares sorties dans les jardins se font dans un fauteuil roulant.

Je viens de comprendre ! Les manivelles que je croyais être faites pour se mouvoir (comme sur le fauteuil de Couthon) doivent unqiuement être directionelles ici

Mme de Sabran a écrit:
Hier soir,  l'émission " L'ombre d'un doute " nous a emmenés au château de Champ de bataille .  
Son propriétaire, Jacques Garcia, nous a montré le petit fauteuil roulant de Louis-Joseph .

Quel objet incroyable. A la fois beau et triste. Etrange sensation.

Bonsoir,
Je découvre votre site et j en profite pour vous poser une question au sujet de ce premier Dauphin mort à Meudon de tuberculose osseuse .
Dans sa biographie sur Louis XVI , J.C, Petitfils ( p 658 et 659 ) écrit que le roi avait ordonné l inoculation à la Muette et que de ce fait se sentait responsable de son décès.
Or ,sauf erreur et malgré quelques recherches, je reste dans le plus grand des doutes , le vaccin n ayant été découvert qu' au début du XXe s.
Quelqu'un pourrait -il éclairer ma lanterne ?
Merci !

Pour les vaccins voilà ce que j'avais trouvé 

https://www.facebook.com/groups/1105438329584791/permalink/3400739760054625/
C'est une info médicale de l'époque sur les vaccins. Sait on d'où venait cette petite vérole et comment elle apparaissait ?

Bonsoir, Cherami !   
Soyez le bienvenu parmi nous.   Je trouve que vous avez choisi un très joli pseudonyme .   
 Le petit prince subit une inoculation de la variole en 1785.  Il souffrait déjà à ce moment-là d'une santé fragile ( fortes fièvres ) . Il me semble me souvenir que le docteur Brunier prétendait que c'était sa nourrice qui lui avait transmis la tuberculose . 
J'ai le livre de Philippe Delorme sur les Enfants de France . Il faudrait que je le recherche demain .