La présentation à la Cour
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Comte d'Hézècques
La nuit, la neige
Lucius
MARIE ANTOINETTE
Mme de Sabran
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Re: La présentation à la Cour
Si l'on en croit la baronne d'Oberkirch, en 1784 le poids de son habit de présentation en brocart d'or était « énorme », pas moins de 23 aunes de tissu (environ 27m).
Comme tous les habillements d'étiquette codifiés, il est bien difficile d'en reconstituer les évolutions chronologiquement. Les chroniqueurs et mémorialistes donnant peu ou pas de détail, la facturation des marchandes de modes à peine plus.
Il reste néanmoins certain qu'au temps de Marie-Antoinette cette tenue très spécifique connue des évolutions.
Comme tous les habillements d'étiquette codifiés, il est bien difficile d'en reconstituer les évolutions chronologiquement. Les chroniqueurs et mémorialistes donnant peu ou pas de détail, la facturation des marchandes de modes à peine plus.
Il reste néanmoins certain qu'au temps de Marie-Antoinette cette tenue très spécifique connue des évolutions.
Marie-Jeanne- Messages : 1497
Date d'inscription : 16/09/2018
Re: La présentation à la Cour
Marie-Jeanne a écrit:Si l'on en croit la baronne d'Oberkirch, en 1784 le poids de son habit de présentation en brocart d'or était « énorme », pas moins de 23 aunes de tissu (environ 27m).
Comme tous les habillements d'étiquette codifiés, il est bien difficile d'en reconstituer les évolutions chronologiquement. Les chroniqueurs et mémorialistes donnant peu ou pas de détail, la facturation des marchandes de modes à peine plus.
Il reste néanmoins certain qu'au temps de Marie-Antoinette cette tenue très spécifique connue des évolutions.
27 mètres ! lorsqu'on pèse une chape en drap d'or, qui ne doit employer que 6 mètres, c'est déjà très pesant et difficile à déplacer !
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Re: La présentation à la Cour
Oui c'est inouï ! Se mouvoir gracieusement dans un tel vêtement équivalait à un rituel de passage. Gare à celle qui échouait !
Marie-Jeanne- Messages : 1497
Date d'inscription : 16/09/2018
Re: La présentation à la Cour
Calonne a écrit:
Quant à Mme du Barry, certificats, arbres généalogiques et autres avaient été largement falsifiés afin de redorer son blason… Comme le dit méchamment un pamphlet de l'époque : "Tous ces faux nobles finirent par faire entrer à la cour une vraie putain"...
Mercy en est scandalisé . Si Mme du Barry est officiellement présentée à la Cour, il suppose un tel discrédit du roi qu'une crise politique et économique s'en suivra .
Il faut pourtant qu'il se rende bientôt à l'évidence la présentation aura lieu .
Il me semble, au reste, qu'on ne peut presque plus douter de la prochaine présentation de Madame du Bnrry; le Roi sait tout ce que l'on peut savoir sur le chapitre de cette favorite; il sait qu'elle est fille bâtarde d'un aumônier de régiment, que sa mère elle-même était fille de joie, que la demoiselle a exercé son métier en commençant par la livrée et que les gens d'un plus haut étage ont longtemps joui de ses faveurs au prix d'un louis, jusqu'à ce qu'enfin le sieur du Barry en a fait un commerce plus renchéri. Tout le public sait ces circonstances, le Roi n'en ignore aucune; mais sa passion l'emporte sur la honte de produire dans sa famille et de mettre de niveau avec toute la noblesse de France une créature de cette espèce. Après une telle démarche, si elle a lieu, rien ne devra plus paraître surprenant; dans ce moment-ci, Monseigneur, je ne puis vous en dire davantage, parce que quand il n'y a ni principes, ni raison aux choses, on ne peut en calculer les effets, qui restent subordonnés h ceux du hasard.
Cette crise ne tardera pas longtemps à se décider, elle est certainement très menaçante pour M. de Choiseul; elle ne l'est pas moins pour l'Etat, par le dégoût et le découragement qu'elle répand dans les esprits; il suit de là que le discrédit augmente journellement, que les nouveaux emprunts ne se remplissent point, et que la Caisse d'escompte, ainsi que le Trésor royal sont au moment de devoir suspendre tout payement.
( Mercy à Kaunitz, de Paris, le 4 février 1769 )
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55509
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La présentation à la Cour
Toujours à Kaunitz, le 3 mai 1769.
Mercy effondré doit se rendre à l'évidence, la créature a bien été présentée officiellement à la Cour:
Relativement à la présentation de Madame du Barry, je n'ai pas cru, Monseigneur, devoir entrer dans tous les petits détails qui ont accompagné cette scène honteuse. V. A. voudra bien se rappeler ce que précédemment j'ai eu l'honneur de lui mander sur l'origine et l'histoire de ladite créature; moyennant cela il est facile déjuger de l'opprobre qu'elle répand sur celte cour, et de la douleur qui en résulte, soit pour la famille royale, soit pour la noblesse française, qui voit à ses cotés une fille qui peu d'années auparavant s'est prostituée à des laquais, dont plusieurs servent aujourd'hui à Versailles. Il n'est pas moins scandaleux de voir un maréchal de Richelieu , un gouverneur et une gouvernante des enfants de France, se constituer les agents d'une si vilaine intrigue, et d'entendre dire publiquement à Madame de Marsan et à M. de la Vauguyon, qui affichent la dévotion, que c'est Dieu qui permet un mal, pour remédier à un plus grand mal, et ce plus grand mal, selon eux, est l'existence de leur ennemi M. de Choiseul.
Le lendemain de la présentation de Madame du Barry, le Roi dit à son capitaine des gardes, M. le prince de Beauveau, qu'il s'impatientait de ne pas recevoir les portraits de la famille impériale, particulièrement celui de l'archiduchesse Elisabeth sa future épouse. ( ) Ce propos joint à tous ceux qu'il avait tenus précédemment à Mesdames, et surtout sa conversation avec l'évoque d'Orléans, rendent la conduite de ce prince inconcevable. Bien des gens croient qu'on est parvenu à le faire douter de la vérité de tout ce qui lui a été rapporté sur l'histoire de sa maîtresse, d'autres attribuent l'événement présent à un affaiblissement d'esprit, dont le Roi parait menacé depuis longtemps. Quelle qu'en soit la cause, les effets en seront sans doute les mêmes, et de nature à déterminer la décadence de cette monarchie, qui ne pourrait se relever qu'autant que le successeur du monarque actuel réparerait par ses qualités et ses talents l'extrême désordre où il trouvera le royaume. Mais si on peut s'en rapporter aux apparences, il y a bien peu à compter sur cette ressource, moins par la raison que l'héritier présomptif est élevé par un homme inepte et vicieux, que parce que la nature semble avoir tout refusé à Monsieur le Dauphin. Ce prince, par sa contenance et ses propos n'annonce qu'un sens très borné, beaucoup de disgrâce et nulle sensibilité; il parait enclin à l'avarice, ce qui par quelques personnes est interprété comme amour de l'ordre. Ce n'est qu'à V. A. seule que je puis exposer un pareil détail et il m'a paru nécessaire qu'Elle en fût informée.
Il y eut donc bien projet de mariage entre Louis XV et l'archiduchesse Elisabeth, soeur de Marie-Antoinette, au moment même de la présentation de Mme du Barry ! Nous savons que c'était le voeu de Mesdames mais que Louis XV a freiné des quatre fers et fait machine arrière in extremis .
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55509
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La présentation à la Cour
Je comprends ainsi la scène : Lors d'un tir, une balle tirée par le roi passa près de l'oreille de Ligne. Lors d'un autre tir (on disait alors aussi «un tiré»), auquel ne participaient que Provence et Artois, le roi (qui choisit précisément une telle circonstance afin de pouvoir bavarder avec Ligne) lâcha par inadvertance, tout en se retournant, un coup qui passa entre la reine et Ligne pour aller atteindre et tuer une perdrix… (Ndlr : Ouf ! Ligne ne put que se confier à lui-même : «ayons l’oeil et le… bel !»)Mme de Sabran a écrit:Louis XVI était extrêmement imprudent à la chasse . J'ai entendu siffler une de ses balles à mon oreille à la mort du cerf, mais un jour il tua, en se retournant, une perdrix entre la reine et moi, à un de ces tirés où il me prenait souvent pour causer avec lui, car il n'y avait que ses deux frères qui tiraient . Ce qui me faisait venir l'eau à la bouche, mais c'était une faveur qu'il accordait à très peu de courtisans .
Lecréateur- Messages : 1713
Date d'inscription : 01/06/2021
Localisation : Comté d'Enghien et Livonie
Le grand habit de cour pour les femmes
Je copie / colle dans ce sujet l'intervention de Marie-Jeanne qui soulignait donc, ICI :
Marie-Jeanne a écrit:
Quelques précisions sur cette description pour le moins hasardeuse du grand habit de cour :
- Il ne fut pas « longtemps obligatoire », mais le resta jusqu'à la toute fin de l'ancien régime.
- Le haut du grand habit conventionnel n'était pas un « corset » mais un GRAND CORPS fortement baleiné de l'intérieur, qui faisait office de bustier coordonné.
- Il n'était pas « garni » de mancherons mais comportait d'étroits départs de manches, sur lesquels étaient cousus des manches amovibles garnies de rangs de dentelle.
- Les joyaux qui ornementaient le grand corps étaient nommés PIÈCE DE CORPS et non « pièce d'estomac », laquelle était un triangle d'étoffe qui fermait le manteau de la robe à la française.
- Le grand habit était porté sur UN UNIQUE GRAND PANIER de conception variable.
- Point de « superposition » de jupes sur un « jupon noué au corps », mais UNE SEULE JUPE, DITE JUPON.
- L'ensemble des « ornements » étaient nommées GARNITURES.
- Point de « riches brocards » sous Marie-Antoinette, remplacés par des soieries unies ou à motifs discrets.
- Le bas de robe dit queue, fixé à mi taille par dessus le jupon se déployait en traîne, sa longueur variable selon le rang l'était surtout selon les circonstances plus ou moins cérémonielles.
- Le manteau royal d'hermine était symbolique, il n'était pas communément porté par la reine.
La nuit, la neige- Messages : 18137
Date d'inscription : 21/12/2013
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