Une amie anglaise de Marie-Antoinette, Georgiana, Duchesse de Devonshire
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Re: Une amie anglaise de Marie-Antoinette, Georgiana, Duchesse de Devonshire
J'en reviens !
J'y ai eu une pensée pour ce malheureux M. Stanley et, bien sûr, Diana ...
Mme de Sabran- Messages : 55511
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Re: Une amie anglaise de Marie-Antoinette, Georgiana, Duchesse de Devonshire
Merci pour ces dessins, je suis en plein dedans ! :;\':;\':;
Invité- Invité
Re: Une amie anglaise de Marie-Antoinette, Georgiana, Duchesse de Devonshire
Mme de Sabran a écrit:
Tout une frange tumultueuse de la noblesse a commencé par s'exalter ainsi pour les idéaux d'égalité et de liberté . L'utopie était magnifique ! Les exactions abominables qui dégoûteront la majorité de ces mêmes révolutionnaires de la première heure sont encore à venir .
Tu en es au Serment du Jeu de Paume, les balbutiements de la Révolution, Georgiana peut s'illusionner encore sur la nature humaine ...
.
Evidemment. Mais Georgiana vit les événements de façon vraiment très particulière. Je raconterai la suite dès que possible. Je me régale ! :n,,;::::!!!:
Invité- Invité
Re: Une amie anglaise de Marie-Antoinette, Georgiana, Duchesse de Devonshire
Reinette a écrit: Je raconterai la suite dès que possible. Je me régale ! :n,,;::::!!!:
Nous comptons sur toi !
Mme de Sabran- Messages : 55511
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Une amie anglaise de Marie-Antoinette, Georgiana, Duchesse de Devonshire
Pour en savoir plus sur les relations de Georgiana avec notamment Marie-Antoinette, je vous conseille de lire l'excellent article de G. CASTEL-ÇAGARRIGA "Une amie anglaise de Marie-Antoinette, Georgiana Duchesse de Devonshire", paru à la Revue des Deux Mondes.
La duchesse a souvent rencontré Marie-Antoinette, y compris à l'époque où elle était Dauphine. Elle était à Versailles avec la reine au mois de juin 1789. Elle était encore à Paris en 1790.
Ses relations avec Calonne sont pour le moins compliquées. La Duchesse, très endettée, doit beaucoup d'argent à Calonne et cherche à le ménager. Lorsque Calonne s'apprête à rejoindre les émigrés, elle le conjure de revenir sur sa décision. Cette lettre de la duchesse à Calonne est particulièrement intéressante :
"Paris, 16 décembre 1790.
Il est impossible, mon cher ami, de vous exprimer toute l'inquiétude que m'a causée votre lettre. Je vois bien clair dans vos projets, vous allez joindre le comte d'Artois; je vous conjure d'abandonner ce projet. Vous pouvez bien me croire moi qui sais combien vos compatriotes sont injustes; vous êtes à présent l'objet de leur haine; si le comte d'Artois a quelque projet aidez-le de vos conseils mais je vous en conjure à genoux, ne quittez pas l'Angleterre. On vous a blâmé en France pour le petit voyage que vous avez fait auprès de lui à Namur, cher ami, on n'ose pas comme l'on sait que je vous aime parler ouvertement devant moi, mais comme je suis très inquiète de tout ce qui vous regarde j'ai des moyens de savoir l'opinion publique... vos conseils, d'où vous êtes lui feront du bien, cette présence, où il est lui ferait du tort. Revenez à vous ; je sais que l'on vous guette, que même sur mer il y a des pirates, que dans tous les ports il y a des espions. Mr. le comte d'Artois est bon,aimable, ne manque pas d'un certain esprit,mais il n'a pas le caractère, le courage, le nerf qui est ce qu'il faut à un chef de parti. Il est comme tous les Bourbons d'aujourd'hui sans assez de suite pour conduire une grande entreprise; vous serez la victime si vous le joignez. Qu'avez- vous à gagner à présent ? El que n'avez-vous pas à perdre ? Vous n'êtes pas militaire, vous n'avez qu'à rester où vous êtes jusqu'au moment d'une révolution qui sûrement ne tardera pas ; alors vous retournerez en France, vous jouerez un grand rôle si vous le voulez...mais, sans avoir été à Paris je n'aurais pu deviner...le peuple est à présent, le plus fort, il a le glaive en main, il a forcé toute une nation à se coucher sous le joug. Que fait votre poignée de nobles et de gens sensés en France ? ils ne font que gémir et se soumettre,et vous, mon cher ami,sans avoir fondé ou d'utilité ou de succès vous allez exposer votre vie ! Au reste si rien, si mes prières, si mon chagrin, mon inquiétude ne vous fait rien, dites-vous que j'arrange ma dette avant votre départ; je n'ai pas le courage de vous parler d'autre chose;si je vous ai offensé, prenez-vous-en à mon amitié."
La duchesse a souvent rencontré Marie-Antoinette, y compris à l'époque où elle était Dauphine. Elle était à Versailles avec la reine au mois de juin 1789. Elle était encore à Paris en 1790.
Ses relations avec Calonne sont pour le moins compliquées. La Duchesse, très endettée, doit beaucoup d'argent à Calonne et cherche à le ménager. Lorsque Calonne s'apprête à rejoindre les émigrés, elle le conjure de revenir sur sa décision. Cette lettre de la duchesse à Calonne est particulièrement intéressante :
"Paris, 16 décembre 1790.
Il est impossible, mon cher ami, de vous exprimer toute l'inquiétude que m'a causée votre lettre. Je vois bien clair dans vos projets, vous allez joindre le comte d'Artois; je vous conjure d'abandonner ce projet. Vous pouvez bien me croire moi qui sais combien vos compatriotes sont injustes; vous êtes à présent l'objet de leur haine; si le comte d'Artois a quelque projet aidez-le de vos conseils mais je vous en conjure à genoux, ne quittez pas l'Angleterre. On vous a blâmé en France pour le petit voyage que vous avez fait auprès de lui à Namur, cher ami, on n'ose pas comme l'on sait que je vous aime parler ouvertement devant moi, mais comme je suis très inquiète de tout ce qui vous regarde j'ai des moyens de savoir l'opinion publique... vos conseils, d'où vous êtes lui feront du bien, cette présence, où il est lui ferait du tort. Revenez à vous ; je sais que l'on vous guette, que même sur mer il y a des pirates, que dans tous les ports il y a des espions. Mr. le comte d'Artois est bon,aimable, ne manque pas d'un certain esprit,mais il n'a pas le caractère, le courage, le nerf qui est ce qu'il faut à un chef de parti. Il est comme tous les Bourbons d'aujourd'hui sans assez de suite pour conduire une grande entreprise; vous serez la victime si vous le joignez. Qu'avez- vous à gagner à présent ? El que n'avez-vous pas à perdre ? Vous n'êtes pas militaire, vous n'avez qu'à rester où vous êtes jusqu'au moment d'une révolution qui sûrement ne tardera pas ; alors vous retournerez en France, vous jouerez un grand rôle si vous le voulez...mais, sans avoir été à Paris je n'aurais pu deviner...le peuple est à présent, le plus fort, il a le glaive en main, il a forcé toute une nation à se coucher sous le joug. Que fait votre poignée de nobles et de gens sensés en France ? ils ne font que gémir et se soumettre,et vous, mon cher ami,sans avoir fondé ou d'utilité ou de succès vous allez exposer votre vie ! Au reste si rien, si mes prières, si mon chagrin, mon inquiétude ne vous fait rien, dites-vous que j'arrange ma dette avant votre départ; je n'ai pas le courage de vous parler d'autre chose;si je vous ai offensé, prenez-vous-en à mon amitié."
Dernière édition par Cosmo le Lun 10 Nov 2014, 16:12, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Une amie anglaise de Marie-Antoinette, Georgiana, Duchesse de Devonshire
Lorsque tu cites des passages sans espace comme "Mr.lecomted'Artoisestbon,aimable,nemanquepasd'uncertainesprit" est-ce pour reconstituer la façon dont Georgiana a écrit sa lettre?
Bien à vous.
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Une amie anglaise de Marie-Antoinette, Georgiana, Duchesse de Devonshire
Oups, erreur de manip' ! j'ai rectifié.
Invité- Invité
Re: Une amie anglaise de Marie-Antoinette, Georgiana, Duchesse de Devonshire
Merci... je pensais à un scrupule de retranscription... àè-è\':
Bien à vous.
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Une amie anglaise de Marie-Antoinette, Georgiana, Duchesse de Devonshire
Je retrouve bien là l'esprit intelligent de Georgiana. Merci. Grâce à cette lettre je découvre qu'elle était loin d'encourager les menées dangereuses du parti des émigrés, pourtant ses amis.
Invité- Invité
Une amie anglaise de Marie-Antoinette, Georgiana, Duchesse de Devonshire
Je viens de me régaler d'un article paru dans la Revue des Deux Mondes . :n,,;::::!!!: :n,,;::::!!!: :n,,;::::!!!:
Il est intitulé :
Une amie anglaise de Marie-Antoinette, Georgiana, Duchesse de Devonshire
Il est signé G. CASTEL-ÇAGARRIGA.
Pour vous allécher, je vous livre ce tout tout début ...
Un des premiers jours de novembre 1772, Versailles en rumeur s'apprêtait à célébrer la Saint-Hubert au son des fanfares de trompes du marquis de Dampierre. Une chasse se préparait que devait suivre un bal de la Cour. On vit descendre, d'une élégante calèche, escortée de piqueurs portant livrée anglaise, Lord et Lady Spencer et leur gracieuse fille Georgiana, future duchesse de Devonshire. L'équipage était celui de Lord Stormont, « le bel Anglais », ambassadeur d'Angleterre.
Le soir venu, c'est dans le salon de Mars éblouissant de lumières que Marie-Antoinette apparut aux Spencer. Le regard de la jeune Dauphine se posa sur celui de Georgiana séduite par tant de charme et de beauté. Début d'une vive et durable amitié, un penchant
soudain attira l'une vers l'autre la jeune Anglaise et la future reine de France.
Kiki veut la suite ?!!
.
Mme de Sabran- Messages : 55511
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Comtesse Diane- Messages : 7397
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Re: Une amie anglaise de Marie-Antoinette, Georgiana, Duchesse de Devonshire
Alors rien que pour vous ( ), my deeply sweet and dearest Diana , la suite que voici ...
Georgiana était née le 7 juin 1757 au Manoir de Wimbledon, à douze lieues de Londres. Son père, Lord John Spencer, premier comte de ce nom, membre influent du parti libéral Whig avait hérité cette seigneurie où Lady Spencer régnait en souveraine. Dans le somptueux hôtel des Spencer à Londres, proche d'un Palais Royal de Saint-James, Lady Spencer éleva sa fille avec une affectueuse sévérité au milieu d'une société que dominait l'influence française.
Femme d'esprit et de coeur, bien qu'elle fût d'apparence austère, Lady Spencer inspirait depuis de longs mois un sentiment admiratif et tendre au comte Valentin Esterhazy, un des plus brillants seigneurs de la Cour de Versailles.
Initiée par sa mère aux usages de France dont elle possédait là langue à l'égal de la sienne, Georgiana vécut après sa première rencontre
avec Marie-Antoinette dans la fiévreuse attente d'un retour à Versailles ; l'occasion lui en fut offerte par la Dauphine elle-même.
La neige recouvrait d'un épais tapis les allées de Versailles lorsque, conviée à une course de traîneaux, la blonde fille des Spencer, enveloppée dans ses fourrures, prit place dans une voiture, le coeur gonflé de joie. « Le jeu était charmant, a-t-elle écrit, la future reine
se révélait joyeuse d'échapper à la tyrannie de l'étiquette. »
Mme de Lamballe, qui redoutait l'ennui des réceptions de Versailles, s'associait, avec Georgiana, au plaisir de cette évasion.
.
Mme de Sabran- Messages : 55511
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Re: Une amie anglaise de Marie-Antoinette, Georgiana, Duchesse de Devonshire
Waouh ! Ca commence bien ! Comme j'adore ! :\\\\\\\\:
_________________
Comtesse Diane- Messages : 7397
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Mme de Sabran- Messages : 55511
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Re: Une amie anglaise de Marie-Antoinette, Georgiana, Duchesse de Devonshire
Non, allez ça va ! Esterhazy est né en 1740 et Milady Spencer en 37 .
Mme de Sabran- Messages : 55511
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Une amie anglaise de Marie-Antoinette, Georgiana, Duchesse de Devonshire
L'apparition des Spencer à la Cour leur attira de nombreux engagements dans la société parisienne. Dans une lettre à Horace Walpole, Mme du Deffand traduit l'admiration soulevée par la grâce de Georgiana, fêtée et courtisée chez la comtesse de Boufflers et la princesse de Beauvau ainsi que chez les Suard que fréquentaient de nombreux Anglais.
Les Spencer étaient fréquemment reçus à Chanteloup, résidence des Choiseul auxquels ils étaient fort liés, et chez qui ils retrouvaient le comte Esterhazy et d'Alembert. Mais il fallut écourter ces vacances parisiennes pour cause de problèmes de santé de lord Spencer.
Barthez fut consulté à Montpellier. Georgiana ne s'éloigna de Paris qu'à regret.
Malgré sa fatigue, Lord John voulut célébrer par une fête l'anniversaire de la reine d'Angleterre. Un grand bal fut organisé par lady Spencer où les dames se déguisèrent en paysannes .
Georgiana note dans son journal que l'on dansa jusqu'au matin des danses du Languedoc et « danses de mon pays natal »
et aussi « Je sentis mon coeur bien français ». Est-elle mignonne !
Un bal à l'Opéra de Paris, une réception à Versailles permirent à Georgiana de rencontrer Marie-Antoinette avant son retour à Londres, qui eut lieu en mars 1774. Sa présence à Versailles est signalée dans une correspondance du comte Esterhazy venu tout exprès du Luxembourg, où il résidait alors auprès de l'impératrice Marie-Thérèse. Le comte Axel de Fersen s'y trouvait. C'est en décrivant à son père l'éclat de ces soirées que Fersen exprima pour la première fois son admiration passionnée pour la reine. Fut-il chargé par celle-ci, encore Dauphine, d'un message pour sa jeune amie anglaise? On ne peut l'affirmer. Mais, il est certain que la première rencontre de Fersen et de Georgiana peut être située à cette date. Deux jours après la mort de Louis XV, le beau Suédois, quittant Paris pour Londres, assistait, le 7 juin 1774, avec le duc de Dorset et le comte de Guines, ambassadeur de France, au mariage de Georgiana Spencer avec le duc de Devonshire.
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Mme de Sabran- Messages : 55511
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Une amie anglaise de Marie-Antoinette, Georgiana, Duchesse de Devonshire
Mme de Sabran a écrit:
Je viens de me régaler d'un article paru dans la Revue des Deux Mondes . :n,,;::::!!!: :n,,;::::!!!: :n,,;::::!!!:
Il est intitulé :
Une amie anglaise de Marie-Antoinette, Georgiana, Duchesse de Devonshire
Il est signé G. CASTEL-ÇAGARRIGA.
Pour vous allécher, je vous livre ce tout tout début ...
Un des premiers jours de novembre 1772, Versailles en rumeur s'apprêtait à célébrer la Saint-Hubert au son des fanfares de trompes du marquis de Dampierre. Une chasse se préparait que devait suivre un bal de la Cour. On vit descendre, d'une élégante calèche, escortée de piqueurs portant livrée anglaise, Lord et Lady Spencer et leur gracieuse fille Georgiana, future duchesse de Devonshire. L'équipage était celui de Lord Stormont, « le bel Anglais », ambassadeur d'Angleterre.
Le soir venu, c'est dans le salon de Mars éblouissant de lumières que Marie-Antoinette apparut aux Spencer. Le regard de la jeune Dauphine se posa sur celui de Georgiana séduite par tant de charme et de beauté. Début d'une vive et durable amitié, un penchant
soudain attira l'une vers l'autre la jeune Anglaise et la future reine de France.
Kiki veut la suite ?!!
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Invité- Invité
Re: Une amie anglaise de Marie-Antoinette, Georgiana, Duchesse de Devonshire
C'est vraiment passionnant ! :n,,;::::!!!:
Invité- Invité
Re: Une amie anglaise de Marie-Antoinette, Georgiana, Duchesse de Devonshire
Pendant trois ans, les deux nouvelles amies gardent un lien épistolaire très tendre . Beaucoup de sujets intimes de tristesse finalement les rapprochaient, comme je crois bien me souvenir que tu l'avais noté, Reinette, dans le sujet de Georgiana . Elles avaient l'une et l'autre contracté un mariage sans inclination. Pour toutes deux, les années s'écoulaient sans maternité ... Se découvrant une vocation de poète, Georgiana traduisait pour Marie-Antoinette son premier poème sur « l'Espérance ».
Le comte Esterhazy était sans doute le messager zélé qui volait de Londres à Versailles . Il avait du reste une dette envers Marie-Antoinette qui avait épongé les siennes .
Tiens ! Comment se fait-ce ?!!! Je crois n'avoir jamais lu cela auparavant.
L'auteur de l'article se demande qui, de la princesse de Lamballe ou de Mme de Polignac avait révélé à Georgiana le penchant secret de Marie-Antoinette pour le comte de Fersen ? Il semble que la duchesse ait reçu de la reine elle-même ou du beau Suédois ce troublant aveu. Fersen fut accueilli à Devonshire House au cours de l'hiver 1774-1775, il y revint en confident et ami au printemps 1778.
En tous cas, Fersen avait ses entrées à Devonshire House pendant l'hiver 1774-1775 .
De Versailles, Marie-Antoinette s'intéressait aux affaires anglo-américaines et à la guerre d'Indépendance outre-atlantique qui passionnait toute une frange de la jeune noblesse française . Ainsi La Fayette et Lauzun, dès 1777, étaient-ils partis défendre l'idéal tout neuf de Liberté, comme nous nous en souvenons .
Bien qu'elle fût instruite de la méfiance que l'entreprise de Lafayette inspirait à Versailles, Georgiana avait négocié secrètement pour lui l'achat du yacht dont la duchesse de Kingston avait hérité après un long procès. Les événements avaient bientôt dissipé l'inquiétude de Versailles et donné raison à l'amie de Marie-Antoinette. Lafayette revint à Paris après ses premières victoires.
Acclamé et gratifié d'une épée d'honneur, il obtenait aussitôt du roi et de son ministre Vergennes la levée de six mille hommes placés
sous les ordres du lieutenant général de Rochambeau.
Fersen n'allait pas tarder à s'engager lui aussi.
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Mme de Sabran- Messages : 55511
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Comtesse Diane- Messages : 7397
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Re: Une amie anglaise de Marie-Antoinette, Georgiana, Duchesse de Devonshire
Embarqué au printemps 1780, Fersen n'allait revenir à la cour de France qu'après la paix de Versailles de 1783.
Cinq jours après la victoire de York-Town , prélude d'une paix et d'un retour tant désiré, une grande joie avait rempli le coeur de Marie-Antoinette, atténuant la douleur que lui causait la mort de sa mère l'Impératrice-reine Marie-Thérèse ; un premier Dauphin était né, le 22 octobre 1781 .
Lors de ces jours bénits où tout le royaume de France était en liesse, Georgiana séjournait à la Muette à portée de son amie. Cette fois encore, elle dut écourter son séjour et revenir précipitamment à Londres où lord Spencer se mourait.
Comme Marie-Antoinette venait de perdre sa mère et donner le jour à un fils, Georgiana perdait son père et accouchait d'une petite fille, le 11 juillet 1783 .
.
Cinq jours après la victoire de York-Town , prélude d'une paix et d'un retour tant désiré, une grande joie avait rempli le coeur de Marie-Antoinette, atténuant la douleur que lui causait la mort de sa mère l'Impératrice-reine Marie-Thérèse ; un premier Dauphin était né, le 22 octobre 1781 .
Lors de ces jours bénits où tout le royaume de France était en liesse, Georgiana séjournait à la Muette à portée de son amie. Cette fois encore, elle dut écourter son séjour et revenir précipitamment à Londres où lord Spencer se mourait.
Comme Marie-Antoinette venait de perdre sa mère et donner le jour à un fils, Georgiana perdait son père et accouchait d'une petite fille, le 11 juillet 1783 .
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Mme de Sabran- Messages : 55511
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Re: Une amie anglaise de Marie-Antoinette, Georgiana, Duchesse de Devonshire
La brillante vie mondaine de Georgiana remplissait les salons de Chastworth de toute la société aristocratique anglaise et ses plus attrayantes ladies ( ... ) c'étaient les duchesses de Portland, de Dorset, de Gloucester, pour ne citer que les plus marquantes, mais aussi tout un gratin français voyageur que nous connaissons bien : le comte et la comtesse d'Andlau, le marquis de Conflans, la comtesse de Châlons, « l'enchanteur » Vaudreuil , Mme de Polignac, le duc Lauzun et le duc de Guines, soupirant de Lady Craven.
Le jeune prince de Galles courtisait Georgiana tandis que le duc de Chartres se livrait au jeu, et n'était encore, au dire du comte Esterhazy, « qu'un homme de plaisir ».
Ces deux princes, intimement liés, étaient cependant l'espoir et les supports des Whigs. Encouragés par la belle duchesse, Lord North et Charles Fox parvenaient à associer leurs opinions dans l'amitié.
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Mme de Sabran- Messages : 55511
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Re: Une amie anglaise de Marie-Antoinette, Georgiana, Duchesse de Devonshire
Alors ? Alors, la France nage dans l'allégresse . La victoire des Insurgeants américains, à laquelle nous avions bien aidé, apparaît comme une revanche sur le traité de 1763 que l'Angleterre nous avait imposé.
A Londres, le parti de l'Indépendance américaine était soutenu par les Whigs, parti hostile à la politique de Georges III et très passionnément défendu par Georgiana. Leur chef, Charles Fox, était venu jusqu' à Versailles tâcher de nous rallier à cette cause.
Il fêta avec éclat sa victoire chez la duchesse de Devonshire.
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