Portraits de la duchesse de Polignac

Ce portrait me fait penser à cet autre que Olivier Blanc, dans son livre "Portraits de femmes" (Editions Didier Carpentier), présente comme ayant longtemps été attribué au peintre Vestier, et serait daté vers 1775.

Nous l'avions déjà présenté dans ce sujet.

Mais oui, tu as raison ! La ressemblance saute aux yeux, même si le menton est un peu moins lourd .

Un portrait qui serait de la duchesse de Polignac par Rudolf Henzi:


Bien à vous.

Personnellement, je ne la reconnais pas.

Voici une image de plus grande taille de ce portrait :



Et la note de la maison de vente où ce portait fut vendu :

Attributed to Rudolf Henzi
Portrait of the Duchesse de Polignac
Inscribed M...Duchesse/de Polignac en 1774/Par Henzi on an old handwritten label affixed to the backing
Pastel on paper, oval

Ici : https://doyle.com/auctions/14cn01-important-english-continental-furniture-decorations-old-master-paintings-432

I'm no expert, but...outre le peu de ressemblance, je trouve que la coiffure et la robe ne collent guère avec la date présumée : 1774.

La nuit, la neige a écrit:Personnellement, je ne la reconnais pas.

... itou-également ! boudoi32

Mme de Sabran a écrit:

La nuit, la neige a écrit:Personnellement, je ne la reconnais pas.

... itou-également ! boudoi32

... Mais alors pas du tout !!!

J'employais le conditionnel, c'est donc bien que je ne la reconnaissais pas non plus


Bien à vous.

Je signale que lorsqu'on fait " rechercher une image avec gogole "
le portrait désigne effectivement : Gabrielle de Polignac !!!

Chers amis,

Pour ma part, compte tenu de la coiffure et de la robe, j'émets l'hypothèse qu'il puisse s'agir plutôt d'Idalie de Nyvenheim marié à Armand de Polignac en 1790 à Carpenado (Italie) qui devint la deuxième duchesse de Polignac à la mort de son beau-père en 1817. Mais cela reste une hypothèse purement gratuite rendue seulement possible par le fait que Rudolf Henzi (ou Hentzi) est mort en 1803.

Roi-cavalerie

Amitiés.

A moins encore, cher Roi-cavalerie, que ce ne soit tout simplement une identification fantaisiste ce qui arrive si souvent, comme celle du buste dit de la " princesse de Polignac " au Musée Jacquemart-André dont nous avons établi qu'il s'agit bien plus probablement de  Mme de Bonneuil !    
C'est ici :
https://marie-antoinette.forumactif.org/t717-princesse-ou-duchesse-de-polignac#14846

J'ai recherché un portrait d'Idalie mais en vain.
 Je n'ai trouvé que sa tante, Albertine-Elisabeth de Nyvenheim, marquise de Champcenetz  qui a fait le mariage d'Armand et Idalie .

Son mariage avec le marquis de Champcenetz lui laisse des entrées à Versailles. A la cour, elle se lie d’amitié à la comtesse Diane de Polignac qui est la belle-sœur de la duchesse de Polignac, favorite de Marie-Antoinette. Cela lui permet de devenir très vite l’amie intime des Polignac ainsi que celle du comte de Vaudreuil, amant de la favorite de la Reine. Quelques temps avant la Révolution, Mme de Champcenetz se sépare de son second mari, qui occupe un appartement à Versailles dû à la charge qu’il exerce. Elle se retire à Paris et loue un magnifiquement appartement d’un certain Béranger, situé rue faubourg Saint-Honoré. Ancienne maitresse de Louis XV, elle avait hérité d’une partie de la fortune immense de son premier mari, M. Pater, et l’avait investie dans l’immobilier parisien et dans plusieurs résidences dont les châteaux de Neuilly-sur-Seine et de Soisy. Sa fortune considérable était principalement constituée de revenus pour les mines de diamants et des plantations au Surinam. Après avoir mené une vie paisible et tranquille, elle commence à se mêler de la politique. Selon les dépêches de l'ambassade britannique à Paris, elle commença à se mêler de l'assistance aux réfugiés dans les Pays-Bas. En 1789, Mme de Champcenetz émigre avec les Polignac d'abord en Suisse avec son mari, puis se rend à Venise et offre sa fortune au comte d'Artois, frère de Louis XVI. Le comte de Vaudreuil, son ami, écrivit qu'elle accomplissait de nombreux voyages entre l'Italie et la France, et fut prise en charge de la correspondance entre Marie-Antoinette, vivant aux Tuileries et la duchesse de Polignac. En 1791, elle parvient à marier sa nièce Idalie-Jeanne-Lina von Neunkirchen (1775-1862) au fils aîné de Mme de Polignac, Armand de Polignac (1771-1747).


http://favoritesroyales.canalblog.com/archives/2012/06/27/24587501.html

Mme de Sabran a écrit:A moins encore, cher Roi-cavalerie, que ce ne soit tout simplement une identification fantaisiste ce qui arrive si souvent, comme celle du buste dit de la " princesse de Polignac " au Musée Jacquemart-André dont nous avons établi qu'il s'agit bien plus probablement de  Mme de Bonneuil !

Tout à fait chère Eléonore. Il s'agit simplement pour moi d'une  hypothèse de travail pour expliquer le peu de ressemblance constatée avec Yolande de Polastron. Pour ma part, j'ai vu un portrait d'Idalie et je trouve à celui-ci une vague ressemblance avec cette dernière en particulier au niveau du nez. Mais je n'en mettrais pas ma main à couper! La question reste donc ouverte.

Après recherche  sur le site de la maison new-yorkaise Doyle qui a vendu ce tableau en janvier 2014, il est précisé que celui-ci provient de la succession du baron Pierre de Menasce lequel avait pour père le baron George, un collectionneur assez connu. La famille Menasce est une famille de banquiers juifs originaire d'Alexandrie anoblie par l'empereur François-Joseph en 1876.  

Amitiés Roi-cavalerie

Roi-cavalerie a écrit:
Il s'agit simplement pour moi d'une  hypothèse de travail pour expliquer le peu de ressemblance constatée avec Yolande de Polastron. Pour ma part, j'ai vu un portrait d'Idalie et je trouve à celui-ci une vague ressemblance avec cette dernière en particulier au niveau du nez. Mais je n'en mettrais pas ma main à couper! La question reste donc ouverte.

Ah, une vague ressemblance tout de même, dites-vous ? C'est intéressant ! ... ainsi que votre recherche sur les origines du tableau .
Merci, cher Roi-cavalerie ! :n,,;::::!!!:

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Je ne résiste pas au plaisir de poster cet article de Gwenola Firmin.

Son vocabulaire d'époque séduira Clio       :
robe chemise dont l’encolure en V, « parfait contentement »
les blonds cheveux retombent sur les épaules « en confidents abattus »  ( blonds ?!!  Je les vois plutôt châtains et les contemporains les disent bruns    ),
une « follette » noire, plume retenue par un ruban bleu ciel  ...
... autant d'expressions charmantes ! boudoi30


ŒUVRES COMMENTÉES D'ÉLISABETH VIGEE LE BRUN : PORTRAIT DE LA DUCHESSE DE POLIGNAC






Élisabeth Louise Vigée Le Brun, Gabrielle Yolande Claude Martine de Polastron, duchesse de Polignac, 1782,
 Huile sur toile 
H. 92,2 ; L. 73,3 cm
 Versailles, Musée national des châteaux de Versailles et de Trianon, inv. MV 8971
Gabrielle Yolande Claude Martine de Polastron, duchesse de Polignac

Marie-Antoinette offrit-elle ce tableau en guise de remerciement au maître de poste ayant aidé la fuite des Polignac vers Bâle dans la nuit du 16 juillet 1789 ? La tradition l’affirme. La générosité de celui qui se présenta comme le dernier descendant de ce fidèle serviteur de la monarchie explique, quoi qu’il en soit, que l’œuvre revînt par legs, en 1875, à la famille Polignac, avant d’entrer par dation, en 1998, dans les collections du château de Versailles.
Gabrielle Yolande de Polastron (1749-1793) épousa le comte de Polignac en 1767. Le couple vivait sans éclat ; la reine changea son destin.
En 1780, Louis XVI fit duc Jules de Polignac (1746-1817), qui devint, deux ans plus tard, surintendant des Postes, tandis que la duchesse succédait à la princesse de Guéménée, gouvernante des Enfants de France. Représenté à mi-corps, de face, une rose à la main, le modèle, âgé de trente-trois ans, porte une robe peignoir de linon blanc, robe chemise dont l’encolure en V, « parfait contentement », s’orne d’un volant de dentelle et se resserre grâce à un ruban bleu ciel, à la façon des manteaux de lit. Une ceinture jaune paille rayée de bleu prend la taille sous la poitrine ; le mantelet noir de taffetas bordé de filets a glissé le long du bras gauche.

Dans ce portrait au naturel, les blonds cheveux retombent sur les épaules « en confidents abattus », la bouche entrouverte découvre la blancheur des dents, trait commun de plusieurs portraits de l’artiste dont son autoportrait avec sa fille (cat. 77). 
Le chapeau de fine paille à larges bords, dit « à la jardinière », « à la laitière » ou « à la bergère », s’accorde à l’esprit champêtre du Petit Trianon où cette intime de la reine séjourna à plusieurs reprises. Il est ici surmonté d’un bouquet de fleurs et d’une « follette » noire, plume retenue par un ruban bleu ciel. Ce motif de la femme au chapeau s’inspire de Rubens dont Mme Vigée Le Brun avait vu le Portrait au chapeau de paille à Anvers, chez le collectionneur Jean Michel Van Havre.


 


Il n’est pas inutile de préciser que le « chapeau de paille » de ce portrait de Suzanne Lunden, belle-sœur de l’artiste flamand, est en réalité de feutre noir. L’essentiel n’est pas ici l’exactitude de la citation mais l’effet d’ombre portée, le traitement des lumières dorées et chaudes sur le visage du modèle, l’élégance de la jeune femme ainsi parée. Ce couvre-chef apparaît de façon récurrente dans l’œuvre de la portraitiste.

On le retrouve dans son Autoportrait « au chapeau de paille » (fig. 8, p. 20) ; elle en pare la comtesse Du Barry (cat. 54), Madame Élisabeth, Marie-Antoinette (cat. 47), à nouveau la duchesse de Polignac, d’autres encore. Mme Vigée Le Brun appréciait cette amie de la reine : « La duchesse de Polignac joignait à sa beauté, vraiment ravissante, une douceur d’ange, l’esprit à la fois le plus attrayant et le plus solide. » Elle la portraitura au moins à six reprises. Dans sa Liste des tableaux et portraits, l’exemplaire versaillais est inscrit à l’année 1787. Or, le tableau est signé et daté de 1782. Le peintre note en outre un Mme la duchesse de Polignac en 1782. Deux autres portraits, dont le nôtre, « avec un chapeau de paille », « la même tenant un papier à musique et chantant près d’un piano », ainsi qu’une simple « Madame de Polignac » sont inscrits en 1787. À l’année 1789 enfin, elle relève deux « Madame de Polignac. » La duchesse mourut à Vienne le 5 décembre 1793, âgée de quarante-quatre ans.

Gwenola Firmin

http://www.grandpalais.fr/fr/article/oeuvres-commentees-delisabeth-portrait-de-la-duchesse-de-polignac

Mme de Sabran a écrit:Son vocabulaire d'époque séduira Clio       :
robe chemise dont l’encolure en V, « parfait contentement »

Le « parfait contentement » désigne le nœud situé à cet endroit stratégique du corps féminin... :


Bien à vous.

Amusant...

Nous connaissions bien cette gravure, agrémentée sous le nom de la duchesse, de ces redoutables vers :

Sous des trais séduisants que formèrent les Graces
Ne s'attendrait-on pas à trouver un Phénix ?
Trop malheureux français, tu connais tout le prix
De ce masque trompeur qui causa tes disgrâces.



Mais à l'époque, des graveurs peu scrupuleux recyclaient les portraits à leur guise, et à celle de leurs éditions... :

Dingue ! :\\\\\\\\: :\\\\\\\\:
Les erreurs que l'on reproche à certaines émissions trouvent peut-être leur origines dans des arnaques d'époque de ce genre


Bien à vous.

J'ai vu ce portait censé représenter Mme de Polignac dans la biographie de la marquise de Laage de Volude par la comtesse de Reinach-Foussemagne, éditée en 1908.

Il s'agit sûrement d'un portrait posthume boudoi32

Merci, cher Félix !  
Il me semble n'avoir jamais vu ce portrait auparavant .
Je cherche sa main droite ...

Intéressant ! Merci !

Ce portrait s'inspire, sans guère de doute, du portrait "au chapeau de paille" :



Même posture, avec l'avant-bras appuyé sur une colonne, le ciel en fond, les cous "de girafe" de Vigée Le Bun..

Bon ! Est-ce une ébauche, ou e, tous cas l'auteur est moins doué pour les peindre les corps, et d'autant plus les mains (très difficiles à réaliser, rappelons-le). C'est lourd, c'est lourd tout ça... :

Je pense que ce peintre de second rang n'a jamais vu Mme de Polignac en vrai et qu'il s'est effectivement inspiré du fameux portrait "Au chapeau de paille".

Soit on avait commandé à ce peintre une copie avec un budget limité (avec les mains ça coûtait toujours beaucoup plus cher boudoi32 ), soit il n'était effectivement pas doué pour peindre les mains... ou les deux !

Chers amis,
La comtesse de Bryas née Gramont a possédé à ma connaissance un document manuscrit autographe de la comtesse Diane de Polignac qui, autant que je me souvienne, évoque son service auprès de Madame Élisabeth. Je n'ai malheureusement pas encore réussi à le retrouver.
Quant au tableau figurant dans la collection de cette comtesse dont vous nous donnez une photographie, il me semble que la coiffure de la supposée duchesse ne correspond pas du tout à celles qui étaient portées à la fin du règne de Louis XVI .
Bien à vous Roi-cavalerie

Roi-cavalerie a écrit:
Quant au tableau figurant dans la collection de cette comtesse dont vous nous donnez une photographie, il me semble que la coiffure de la supposée duchesse ne correspond pas du tout à celles qui étaient portées à la fin du règne de Louis XVI .

Je m'étais dit la même chose Roi-Cavalerie ; voilà pourquoi je pense qu'il s'agit d'une commande faite de façon posthume à l'époque de l'Empire par une personne qui désirait avoir un portrait de Mme de Polignac ; le peintre, n'étant pas doué, ne s'était sûrement pas posé la question à quoi ressemblait les coiffures sous Louis XVI

Roi-cavalerie a écrit:Chers amis,
La comtesse de Bryas née Gramont a possédé à ma connaissance un document manuscrit autographe de la comtesse Diane de Polignac qui, autant que je me souvienne, évoque son service auprès de Madame Élisabeth. Je n'ai malheureusement pas encore réussi à le retrouver.

Fingers crossed, cher Roi-cavalerie, ce serait une formidable nouvelle source !!!

Ici, les amis,  nous avons encore un

Le premier des portraits que tu présentes, Éléonore, me paraît trop allongée pour le petit bout de femme qu'était Yolande ...


Bien à vous.