François-Marie Arouet, dit Voltaire
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LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: La famille royale et les contemporains de Marie-Antoinette :: Autres contemporains : les hommes du XVIIIe siècle
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Voltaire :Ecrasez l'infâme !
Je dirais qu'il n'était alors pas si tolérant que cela !!!
Mais c'est le cas pour beaucoup de personnages de cette époque.
N'oublions pas non plus que la notion d'antisémitisme et d'islamophobie n'existaient pas...
On a donc pas fini de trouver des torts à des personnages qu'on affectionne habituellement et n'a donc pas fini aussi d'être déconcerté.
Mais c'est le cas pour beaucoup de personnages de cette époque.
N'oublions pas non plus que la notion d'antisémitisme et d'islamophobie n'existaient pas...
On a donc pas fini de trouver des torts à des personnages qu'on affectionne habituellement et n'a donc pas fini aussi d'être déconcerté.
Invité- Invité
Re: François-Marie Arouet, dit Voltaire
Comte d’Hézècques a écrit:
En 1742, Voltaire présente une pièce intitulée Le Fanatisme ou Mahomet le prophète. C'est un énorme succès.
(...)
Reste que, comme dans le cas des piques antijudaïques, Voltaire cible en filigrane les fanatiques catholiques. "L'islam n'intéressait personne à l'époque, c'était juste une façon de critiquer la religion catholique par des voies détournées", rappelle le spécialiste François Bessire. Et d'éviter la tatillonne censure.
Un énorme succès ? Bien, très court alors ?
Parce qu’il me semble que la pièce a été retirée dès après la 3ème représentation.
Et en effet, c’est kiki qui obtient le retrait ? Les dévots, pas si dupes, bien sûr...
Il faut bien comprendre le combat de Voltaire, résumé si l’on veut, avec son « slogan » : écrasez l’infâme !
Ce n’est pas tant la religion chrétienne qu’il visait, mais notamment, en effet, tous les fanatismes qui peuvent mener à l’injustice, à la barbarie ; les dogmes autoritaires et autres superstitions qui neutralisent les consciences et la raison.
Je viens de lire que le Château de Versailles, suite aux tragiques évènements, avait pris l’initiative, en hommage aux victimes, de déplacer et d’exposer le beau portrait de Voltaire par Nicolas de Largillière dans....le salon dit du Pape.
Où qu’il soit, cela doit bien faire sourire Voltaire ! :
Sur le cartel de cette peinture, cette mention est désormais indiquée : Hommage aux victimes des attentats des 7,8 et 9 janvier 2015, « Qu'est-ce que la tolérance, c'est l'apanage de l’humanité » Voltaire (Traité de la tolérance).
Lire ici l’article du Figaro.fr : http://www.lefigaro.fr/culture/2015/01/13/03004-20150113ARTFIG00215--charlie-hebdo-versailles-expose-voltaire-en-hommage-aux-victimes.php
[/quote]Comte d’Hézècques a écrit:
En savoir plus sur http://www.lexpress.fr/culture/livre/antisemite-islamophobe-esclavagiste-voltaire_909208.html#0cecoyXpHkcRTloT.99
Merci pour le lien...
La nuit, la neige- Messages : 18103
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: François-Marie Arouet, dit Voltaire
Bah...disons qu’il n’était pas tolérant envers les intolérants. boudoi32Österreich a écrit:Je dirais qu'il n'était alors pas si tolérant que cela !!!
Mais c'est le cas pour beaucoup de personnages de cette époque.
Enfin, bon, c’est un peu compliqué et lui-même est un personnage très complexe.
C’est un débat qui m’a souvent intéressé, mais j’avoue avoir du mal avec ces notions de temporalité, de perspective.Österreich a écrit:N'oublions pas non plus que la notion d'antisémitisme et d'islamophobie n'existaient pas...
On lit parfois, en effet, le racisme, l’antisémitisme, les génocides etc. ne peuvent être qualifiés comme tels.
Les « concepts » n’existant pas à l’époque, ou même les mots.
M’ouais...bon. boudoi29
Moi je suis plutôt partisan d’appeler un chat un chat, et à de très rares exceptions près, je serais plutôt enclin à coller ces mots sur les faits : et on peut y ajouter la misogynie, et autres phobies.
Alors, oui, bon, nous étions au XVIIIè siècle...
Et je pensais que, 200 ans après, nous avions fait quelques progrès vers les Lumières et la Raison, justement !!
Pour rappel, dans son « Dictionnaire philosophique », au mot Fanatisme, Voltaire écrivait déjà :
Que répondre à un homme qui vous dit qu’il aime mieux obéir à Dieu qu’aux hommes, et qui, en conséquence, est sûr de mériter le Ciel en vous égorgeant ?
La nuit, la neige- Messages : 18103
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: François-Marie Arouet, dit Voltaire
La nuit, la neige a écrit:Pour rappel, dans son « Dictionnaire philosophique », au mot Fanatisme, Voltaire écrivait déjà :
Que répondre à un homme qui vous dit qu’il aime mieux obéir à Dieu qu’aux hommes, et qui, en conséquence, est sûr de mériter le Ciel en vous égorgeant ?
Mazette ! Faut l'encadrer celle-là !
_________________
Comtesse Diane- Messages : 7397
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : TOURAINE
Re: François-Marie Arouet, dit Voltaire
Nous l’avons vu, Voltaire revient donc sur le devant de la tragique scène de l’actualité.
Cité ici ou là, l’on revendique ses « pensées » ou ses « postures », mais l’on pointe aussi du doigt les contradictions, de façon plus ou moins nuancée voire même très critique !
Je suis toujours un peu étonné, ou embarrassé, que l’on fasse ainsi appel aux fantômes du passé dans des débats contemporains (notamment pour les raisons de "mises en perspectives et de contradictions" que nous évoquions précédemment).
Mais bon, passons... boudoi29
Car le fait est que le « Traité sur la tolérance » de Voltaire est donc, depuis quelques jours, un best seller.
Bref, tout ça pour dire que j’ai sélectionné, parmi les nombreux articles du net, celui-ci qui me semble intéressant, et que je vous recommande donc.
A lire ici : http://bibliobs.nouvelobs.com/essais/20130731.OBS1618/la-bibliotheque-de-l-ete-voltaire-laicard-or-not-laicard.html
Cité ici ou là, l’on revendique ses « pensées » ou ses « postures », mais l’on pointe aussi du doigt les contradictions, de façon plus ou moins nuancée voire même très critique !
Je suis toujours un peu étonné, ou embarrassé, que l’on fasse ainsi appel aux fantômes du passé dans des débats contemporains (notamment pour les raisons de "mises en perspectives et de contradictions" que nous évoquions précédemment).
Mais bon, passons... boudoi29
Car le fait est que le « Traité sur la tolérance » de Voltaire est donc, depuis quelques jours, un best seller.
Bref, tout ça pour dire que j’ai sélectionné, parmi les nombreux articles du net, celui-ci qui me semble intéressant, et que je vous recommande donc.
A lire ici : http://bibliobs.nouvelobs.com/essais/20130731.OBS1618/la-bibliotheque-de-l-ete-voltaire-laicard-or-not-laicard.html
La nuit, la neige- Messages : 18103
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: François-Marie Arouet, dit Voltaire
Comtesse Diane a écrit:
Mazette ! Faut l'encadrer celle-là !
J’ai relu le texte dans son entier, et copie ici quelques extraits.
Si certains ont le courage de tout lire, cela vaut le coup (petit exercice philosophique du dimanche matin boudoi32 ), à la liberté d’appréciation ou pas de chacun...
Je précise aussi qu’il faut remettre le texte dans son contexte historique, et que je n’ignore pas les « contradictions » qui peuvent exister entre le Voltaire qui pense (convictions ou postures) et Voltaire, l’homme (ses actes).
Okaaay !!
Allez, c’est parti, 5 petites minutes de lecture :
Fanatisme
C’est l’effet d’une fausse conscience qui asservit la religion aux caprices de l’imagination et aux dérèglements des passions.
(...)
Imaginons une immense rotonde un panthéon à mille autels ; et, placés au milieu du dôme, figurons-nous un dévot de chaque secte, éteinte ou subsistante, aux pieds de la divinité qu’il honore à sa façon, sous toutes les formes bizarres que l’imagination a pu créer.
À droite, c’est un contemplatif étendu sur une natte, qui attend, le nombril en l’air, que la lumière céleste vienne investir son âme. À gauche, c’est un énergumène prosterné qui frappe du front contre la terre, pour en faire sortir l’abondance. Là, c’est un saltimbanque qui danse sur la tombe de celui qu’il invoque. Ici, c’est un pénitent immobile et muet comme la statue devant laquelle il s’humilie.
L’un étale ce que la pudeur cache, parce que Dieu ne rougit pas de sa ressemblance ; l’autre voile jusqu’à son visage, comme si l’ouvrier avait horreur de son ouvrage. Un autre tourne le dos au midi, parce que c’est là le vent du démon ; un autre tend les bras vers l’orient, où Dieu montre sa face rayonnante. De jeunes filles en pleurs meurtrissent leur chair encore innocente pour apaiser le démon de la concupiscence, par des moyens capables de l’irriter ; d’autres, dans une posture tout opposée, sollicitent les approches de la Divinité. Un jeune homme, pour amortir l’instrument de la virilité, y attache des anneaux de fer d’un poids proportionné à ses forces ; un autre arrête la tentation dès sa source, par une amputation tout à fait inhumaine, et suspend à l’autel les dépouilles de son sacrifice.
Voyons-les tous sortir du temple, et, pleins du dieu qui les agite, répandre la frayeur et l’illusion sur la face de la terre. Ils se partagent le monde, et bientôt le feu s’allume aux quatre extrémités ; les peuples écoutent, et les rois tremblent. Cet empire que l’enthousiasme d’un seul exerce sur la multitude qui le voit ou l’entend, la chaleur que les esprits rassemblés se communiquent, tous ces mouvements tumultueux, augmentés par le trouble de chaque particulier, rendent en peu de temps le vertige général. C’est assez d’un peuple enchanté à la suite de quelques imposteurs, la séduction multipliera les prodiges, et voilà tout le monde à jamais égaré. L’esprit humain, une fois sorti des routes lumineuses de la nature, n’y rentre plus ; il erre autour de la vérité sans en rencontrer autre chose que des lueurs, qui, se mêlant aux fausses clartés dont la superstition l’environne, achèvent de l’enfoncer dans les ténèbres.
Il est affreux de voir comment l’opinion d’apaiser le ciel par le massacre, une fois introduite, s’est universellement répandue dans presque toutes les religions, et combien on a multiplié les raisons de ce sacrifice, afin que personne ne pût échapper au couteau. Tantôt ce sont des ennemis qu’il faut immoler à Mars exterminateur, les Scythes égorgent à ses autels le centième de leurs prisonniers, et par cet usage de la victoire on peut juger de la justice de la guerre ; aussi chez d’autres peuples ne la faisait-on que pour avoir de quoi fournir aux sacrifices ; de sorte qu’ayant d’abord été institués, ce semble, pour en expier les horreurs, ils servirent enfin à les justifier.
Tantôt ce sont des hommes justes qu’un Dieu barbare demande pour victimes : les Gètes se disputent l’honneur d’aller porter à Zamolxis les vœux de la patrie. Celui qu’un heureux sort destine au sacrifice est lancé à force de bras sur des javelots dressés : s’il reçoit un coup mortel en tombant sur les piques, c’est de bon augure pour le succès de la négociation et pour le mérite du député ; mais s’il survit à sa blessure, c’est un méchant dont le dieu n’a point affaire.
Tantôt ce sont des enfants à qui les dieux redemandent une vie qu’ils viennent de leur donner : justice affamée du sang de l’innocence, dit Montaigne.
Tantôt c’est le sang le plus cher : les Carthaginois immolaient leurs propres fils à Saturne, comme si le temps ne les dévorait pas assez tôt.
Tantôt c’est le sang le plus beau : cette même Amestris qui avait fait enfuir douze hommes vivants dans la terre pour obtenir de Pluton, par cette offrande, une plus longue vie, cette Amestris sacrifie encore à cette insatiable divinité quatorze jeunes enfants des premières maisons de la Perse, parce que les sacrificateurs ont toujours fait entendre aux hommes qu’ils devaient offrir à l’autel ce qu’ils avaient de plus précieux. C’est sur ce principe que, chez quelques nations, on immolait les premiers-nés, et que chez d’autres on les rachetait par des offrandes plus utiles aux ministres du sacrifice. C’est ce qui autorisa sans doute en Europe la pratique de quelques siècles, de vouer les enfants au célibat dès l’âge de cinq ans, et d’emprisonner dans le cloître les frères du prince héritier, comme on les égorge en Asie.
Tantôt c’est le sang le plus pur : n’y a-t-il pas des Indiens qui exercent l’hospitalité envers tous les hommes, et qui se font un mérite de tuer tout étranger vertueux et savant qui passera chez eux, afin que ses vertus et ses talents leur demeurent ?
Tantôt c’est le sang le plus sacré : chez la plupart des idolâtres, ce sont les prêtres qui font la fonction des bourreaux à l’autel ; et chez les Sibériens on tue les prêtres pour les envoyer prier dans l’autre monde à l’intention du peuple.
Mais voici d’autres fureurs et d’autres spectacles. Toute l’Europe passe en Asie par un chemin inondé du sang des Juifs, qui s’égorgent de leurs propres mains pour ne pas tomber sous le fer de leurs ennemis. Cette épidémie dépeuple la moitié du monde habité : rois, pontifes, femmes, enfants et vieillards, tout cède au vertige sacré qui fait égorger pendant deux siècles des nations innombrables sur le tombeau d’un Dieu de paix.
C’est alors qu’on vit des oracles menteurs, des ermites guerriers ; les monarques dans les chaires, et les prélats dans les camps ; tous les états se perdre dans une populace insensée ; les montagnes et les mers franchies ; de légitimes possessions abandonnées pour voler à des conquêtes qui n’étaient plus la terre promise ; les mœurs se corrompre sous un ciel étranger ; des princes, après avoir dépouillé leurs royaumes pour racheter un pays qui ne leur avait jamais appartenu, achever de les ruiner pour leur rançon personnelle ; des milliers de soldats égarés sous plusieurs chefs, n’en reconnaître aucun, hâter leur défaite par la défection ; et cette maladie ne finir que pour faire place à une contagion encore plus horrible.
Le même esprit de fanatisme entretenait la fureur des conquêtes éloignées : à peine l’Europe avait réparé ses pertes que la découverte d’un nouveau monde hâta la ruine du nôtre.
À ce terrible mot : Allez et forcez, l’Amérique fut désolée et ses habitants exterminés ; l’Afrique et l’Europe s’épuisèrent en vain pour la repeupler ; le poison de l’or et du plaisir ayant énervé l’espèce, le monde se trouva désert, et fut menacé de le devenir tous les jours davantage par les guerres continuelles qu’alluma sur notre continent l’ambition de s’étendre dans ces îles étrangères.
Comptons maintenant les milliers d’esclaves que le fanatisme a faits, soit en Asie, où l’incirconcision était une tache d’infamie ; soit en Afrique, où le nom de chrétien était un crime ; soit en Amérique, où le prétexte du baptême étouffa l’humanité.
Comptons les milliers d’hommes que l’on a vus périr ou sur les échafauds dans les siècles de persécution, ou dans les guerres civiles par la main de leurs concitoyens, ou de leurs propres mains par des macérations excessives.
Parcourons la surface de la terre, et après avoir vu d’un coup d’œil tant d’étendards déployés au nom de la religion, en Espagne contre les Maures, en France contre les Turcs, en Hongrie contre les Tartares ; tant d’ordres militaires fondés pour convertir les infidèles à coups d’épée, s’entr’égorger au pied de l’autel qu’ils devaient défendre, détournons nos regards de ce tribunal affreux élevé sur le corps des innocents et des malheureux pour juger les vivants comme Dieu jugera les morts, mais avec une balance bien différente.
En un mot, toutes les horreurs de quinze siècles renouvelées plusieurs fois dans un seul, des peuples sans défense égorgés au pied des autels, des rois poignardés ou empoisonnés, un vaste État réduit à sa moitié par ses propres citoyens, la nation la plus belliqueuse et la plus pacifique divisée d’avec elle-même, le glaive tiré entre le fils et le père, des usurpateurs, des tyrans, des bourreaux, des parricides et des sacriléges, violant toutes les conventions divines et humaines par esprit de religion : voilà l’histoire du fanatisme et ses exploits.
(...)
On entend aujourd’hui par fanatisme une folie religieuse, sombre et cruelle. C’est une maladie de l’esprit qui se gagne comme la petite-vérole. Les livres la communiquent beaucoup moins que les assemblées et les discours. On s’échauffe rarement en lisant : car alors on peut avoir le sens rassis.
Mais quand un homme ardent et d’une imagination forte parle à des imaginations faibles, ses yeux sont en feu, et ce feu se communique ; ses tons, ses gestes, ébranlent tous les nerfs des auditeurs. Il crie : Dieu vous regarde, sacrifiez ce qui n’est qu’humain ; combattez les combats du Seigneur ; et on va combattre.
Le fanatisme est à la superstition ce que le transport est à la fièvre, ce que la rage est à la colère.
Celui qui a des extases, des visions, qui prend des songes pour des réalités, et ses imaginations pour des prophéties, est un fanatique novice qui donne de grandes espérances : il pourra bientôt tuer pour l’amour de Dieu.
Barthélemy Diaz fut un fanatique profès. Il avait à Nuremberg un frère, Jean Diaz, qui n’était encore qu’enthousiaste luthérien, vivement convaincu que le pape est l’antechrist, ayant le signe de la bête. Barthélemy, encore plus vivement persuadé que le pape est Dieu en terre, part de Rome pour aller convertir ou tuer son frère : il l’assassine ; voilà du parfait, et nous avons ailleurs rendu justice à ce Diaz.
Polyeucte, qui va au temple, dans un jour de solennité, renverser et casser les statues et les ornements, est un fanatique moins horrible que Diaz, mais non moins sot. Les assassins du duc François de Guise, de Guillaume prince d’Orange, du roi Henri III, du roi Henri IV, et de tant d’autres, étaient des énergumènes malades de la même rage que Diaz.
Le plus grand exemple de fanatisme est celui des bourgeois de Paris qui coururent assassiner, égorger, jeter par les fenêtres, mettre en pièces, la nuit de la Saint-Barthélemy, leurs concitoyens qui n’allaient point à la messe. Guyon, Patouillet, Chaudon, Nonotte, l’ex-jésuite Paulian, ne sont que des fanatiques du coin de la rue, des misérables à qui on ne prend pas garde ; mais un jour de Saint-Barthélemy ils feraient de grandes choses.
Il y a des fanatiques de sang-froid : ce sont les juges qui condamnent à la mort ceux qui n’ont d’autre crime que de ne pas penser comme eux ; et ces juges-là sont d’autant plus coupables, d’autant plus dignes de l’exécration du genre humain, que, n’étant pas dans un accès de fureur comme les Clément, les Chastel, les Ravaillac, les Damiens, il semble qu’ils pourraient écouter la raison.
Il n’est d’autre remède à cette maladie épidémique que l’esprit philosophique, qui, répandu de proche en proche, adoucit enfin les mœurs des hommes, et qui prévient les accès du mal : car dès que ce mal fait des progrès, il faut fuir et attendre que l’air soit purifié. Les lois et la religion ne suffisent pas contre la peste des âmes ; la religion, loin d’être pour elles un aliment salutaire, se tourne en poison dans les cerveaux infectés.
Ces misérables ont sans cesse présent à l’esprit l’exemple d’Aod, qui assassine le roi Églon ; de Judith, qui coupe la tête d’Holopherne en couchant avec lui ; de Samuel, qui hache en morceaux le roi Agag ; du prêtre Joad, qui assassine sa reine à la porte aux chevaux, etc., etc., etc. Ils ne voient pas que ces exemples, qui sont respectables dans l’antiquité, sont abominables dans le temps présent : ils puisent leurs fureurs dans la religion même qui les condamne.
Les lois sont encore très-impuissantes contre ces accès de rage : c’est comme si vous lisiez un arrêt du conseil à un frénétique. Ces gens-là sont persuadés que l’esprit saint qui les pénètre est au-dessus des lois, que leur enthousiasme est la seule loi qu’ils doivent entendre.
Que répondre à un homme qui vous dit qu’il aime mieux obéir à Dieu qu’aux hommes, et qui en conséquence est sûr de mériter le ciel en vous égorgeant ?
Lorsqu’une fois le fanatisme a gangrené un cerveau, la maladie est presque incurable.
J’ai vu des convulsionnaires qui, en parlant des miracles de saint Pâris, s’échauffaient par degrés parmi eux ; leurs yeux s’enflammaient, tout leur corps tremblait, la fureur défigurait leur visage, et ils auraient tué quiconque les eût contredits.
Oui, je les ai vus ces convulsionnaires, je les ai vus tordre leurs membres et écumer. Ils criaient : Il faut du sang. Ils sont parvenus à faire assassiner leur roi par un laquais, et ils ont fini par ne crier que contre les philosophes.
Ce sont presque toujours les fripons qui conduisent les fanatiques, et qui mettent le poignard entre leurs mains ; ils ressemblent à ce Vieux de la montagne qui faisait, dit-on, goûter les joies du paradis à des imbéciles, et qui leur promettait une éternité de ces plaisirs dont il leur avait donné un avant-goût, à condition qu’ils iraient assassiner tous ceux qu’il leur nommerait.
Il n’y a eu qu’une seule religion dans le monde qui n’ait pas été souillée par le fanatisme, c’est celle des lettrés de la Chine. Les sectes des philosophes étaient non-seulement exemples de cette peste, mais elles en étaient le remède : car l’effet de la philosophie est de rendre l’âme tranquille, et le fanatisme est incompatible avec la tranquillité.
Si notre sainte religion a été si souvent corrompue par cette fureur infernale, c’est à la folie des hommes qu’il faut s’en prendre.
Ainsi du plumage qu’il eut
Icare pervertit l’usage :
Il le reçut pour son salut,
Il s’en servit pour son dommage.
(Bertaud, évêque de Séez.)
Les fanatiques ne combattent pas toujours les combats du Seigneur. ils n’assassinent pas toujours des rois et des princes. Il y a parmi eux des tigres, mais on y voit encore plus de renards.
Quel tissu de fourberies, de calomnies, de larcins, tramé par les fanatiques de la cour de Rome contre les fanatiques de la cour de Calvin ; des jésuites contre les jansénistes, et vicissim ! et si vous remontez plus haut, l’histoire ecclésiastique, qui est l’école des vertus, est aussi celle des scélératesses employées par toutes les sectes les unes contre les autres.
Elles ont toutes le même bandeau sur les yeux, soit quand il faut incendier les villes et les bourgs de leurs adversaires, égorger les habitants, les condamner aux supplices, soit quand il faut simplement tromper, s’enrichir et dominer. Le même fanatisme les aveugle ; elles croient bien faire : tout fanatique est fripon en conscience, comme il est meurtrier de bonne foi pour la bonne cause.
Lisez, si vous pouvez, les cinq ou six mille volumes de reproches que les jansénistes et les molinistes se sont faits pendant cent ans sur leurs friponneries, et voyez si Scapin et Trivelin en approchent.
(...)
Il semble que la superstition soit une maladie épidémique dont les âmes les plus fortes ne sont pas toujours exemptes. Il y a en Turquie des gens de très-bon sens, qui se feraient empaler pour certains sentiments d’Abubeker. Ces principes une fois admis, ils raisonnent très-conséquemment ; les navariciens, les radaristes, les jabaristes, se damnent chez eux réciproquement avec des arguments très-subtils ; ils tirent tous des conséquences plausibles, mais ils n’osent jamais examiner les principes.
Quelqu’un répand dans le monde qu’il y a un géant haut de soixante et dix pieds ; bientôt après tous les docteurs examinent de quelle couleur doivent être ses cheveux, de quelle grandeur est son pouce, quelles dimensions ont ses ongles : on crie, on cabale, on se bat ; ceux qui soutiennent que le petit doigt du géant n’a que quinze lignes de diamètre font brûler ceux qui affirment que le petit doigt a un pied d’épaisseur. « Mais, messieurs, votre géant existe-t-il ? dit modestement un passant. — Quel doute horrible ! s’écrient tous ces disputants ; quel blasphème ! quelle absurdité ! »
Alors ils font tous une petite trêve pour lapider le passant ; et après l’avoir assassiné en cérémonie, de la manière la plus édifiante, ils se battent entre eux comme de coutume au sujet du petit doigt et des ongles.
_____
La définition du « Fanatisme » du Dictionnaire philosophique de Voltaire est consultable ici, pour ceux qui voudraient la lire dans son entier (ce n’est pas si long) : http://fr.wikisource.org/wiki/Dictionnaire_philosophique/Garnier_(1878)/Index_alphabétique/F
La nuit, la neige- Messages : 18103
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: François-Marie Arouet, dit Voltaire
Merci, très cher ami, pour ce si beau texte ! 004910
C'est tellement vrai, que le Niger, dont le chef d'Etat marchait le 11 janvier à Paris pour défendre la laïcité et la paix entre les communautés de différentes obédiences religieuses, est aujourd'hui à feu et à sang ...
L'homme de la rue préfèrera-t-il donc toujours écouter le discours de haine ???
Mme de Sabran- Messages : 55427
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: François-Marie Arouet, dit Voltaire
La nuit, la neige a écrit:
Car le fait est que le « Traité sur la tolérance » de Voltaire est donc, depuis quelques jours, un best seller.
:
Ce qui est rassurant après Treiweiller, Zemmour et Houellebecq... àè-è\':
Invité- Invité
Re: François-Marie Arouet, dit Voltaire
Bah...c’est Voltaire, hein ! Il envoie du bois tout de même, haute voltige !Mme de Sabran a écrit:
Merci, très cher ami, pour ce si beau texte !
Très intéressant, ne serait-ce que pour bien comprendre sa réflexion, et sa critique destinée uniquement aux « fanatismes », et non pas aux « religions ».
Ainsi et notamment ce passage, où il reprend une citation de l’évèque de Séez :
Si notre sainte religion a été si souvent corrompue par cette fureur infernale, c’est à la folie des hommes qu’il faut s’en prendre.
"Ainsi du plumage qu’il eut
Icare pervertit l’usage :
Il le reçut pour son salut,
Il s’en servit pour son dommage."
(Bertaud, évêque de Séez)
Pas seulement de la rue !Mme de Sabran a écrit:L'homme de la rue préfèrera-t-il donc toujours écouter le discours de haine ???
Et pas toujours, comme nous l’avons vu dernièrement !
La nuit, la neige- Messages : 18103
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: François-Marie Arouet, dit Voltaire
Je ne les ai pas lus.Reinette a écrit:
Ce qui est rassurant après Treiweiller, Zemmour et Houellebecq...
Mais, lui oui, et j’avais aimé ses livres ; comme j’apprécie généralement ce qu’il dit :
La nuit, la neige- Messages : 18103
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: François-Marie Arouet, dit Voltaire
Merci pour ce texte remarquable ! Il devrait être obligatoire dans les lycées.
Je finis par en conclure que ce fanatisme est inhérent à l'humanité, depuis l'aube de son Histoire... Ca fait peur... Nous pensions vivre une époque enfin détachée des ces folies d'un autre temps. Erreur. Ce ne fut qu'un répit. àè-è\':
Je finis par en conclure que ce fanatisme est inhérent à l'humanité, depuis l'aube de son Histoire... Ca fait peur... Nous pensions vivre une époque enfin détachée des ces folies d'un autre temps. Erreur. Ce ne fut qu'un répit. àè-è\':
Invité- Invité
Re: François-Marie Arouet, dit Voltaire
Jean d'Ormesson est un homme qu'il est toujours agréable d'écouter. De l'intelligence, ça fait plaisir.
Invité- Invité
Re: François-Marie Arouet, dit Voltaire
Je reviens à ce que j'ai écrit ci-haut, ce qu'écrit Voltaire. Pour lui, la solution, c'est l'esprit de philosophie. Que nous pouvons traduire pour notre époque par la laïcité, le programme de l'école de la République. A laquelle j'adhère de toutes mes forces. Ce ne peut être autrement.
Quand j'en parle en classe, en Histoire notamment, c'est une évidence qui me coule tout naturellement. Et qui l'est aux yeux de mes élèves. Sauf de quelques très rares cas. Trois, quatre tout au plus dans ma carrière. En l'occurrence, pas forcément musulmans.
Mais malheureusement pour le cadre général, il y a constat d'échec. Car ces tueurs ou ces gosses qui partent faire le jihad, ils ont bien été à l'école en France, non ? Pire. Ma mère dans la petite ville où elle travaille, a vu se faire arrêter au temps de Merah deux de ses complices, fils et fille d'instit !!!
Où est l'erreur ? Qui l'a commise ?
Quand j'en parle en classe, en Histoire notamment, c'est une évidence qui me coule tout naturellement. Et qui l'est aux yeux de mes élèves. Sauf de quelques très rares cas. Trois, quatre tout au plus dans ma carrière. En l'occurrence, pas forcément musulmans.
Mais malheureusement pour le cadre général, il y a constat d'échec. Car ces tueurs ou ces gosses qui partent faire le jihad, ils ont bien été à l'école en France, non ? Pire. Ma mère dans la petite ville où elle travaille, a vu se faire arrêter au temps de Merah deux de ses complices, fils et fille d'instit !!!
Où est l'erreur ? Qui l'a commise ?
Invité- Invité
Re: François-Marie Arouet, dit Voltaire
La nuit, la neige a écrit:J’ai relu le texte dans son entier, et copie ici quelques extraits.
Si certains ont le courage de tout lire, cela vaut le coup (petit exercice philosophique du dimanche matin boudoi32 ), à la liberté d’appréciation ou pas de chacun...
Je précise aussi qu’il faut remettre le texte dans son contexte historique, et que je n’ignore pas les « contradictions » qui peuvent exister entre le Voltaire qui pense (convictions ou postures) et Voltaire, l’homme (ses actes).
Okaaay !!
Allez, c’est parti, 5 petites minutes de lecture :
C'est intéressant (bien qu'en seulement cinq minutes bien des choses m'échappent encore , il me faudrait le relire plusieurs fois pour le commenter en bonne et due forme...) , mais quelle noirceur... on dirait une vision philosophique de l'Apocalypse... C'est plus sinistre que plein d'espoir...
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: François-Marie Arouet, dit Voltaire
Reinette a écrit:
Ma mère dans la petite ville où elle travaille, a vu se faire arrêter au temps de Merah deux de ses complices, fils et fille d'instit !!!
... On aimerait croire à une blague ! Il va être de plus en plus dangereux de vivre désormais ...boudoi29:shock:
_________________
Comtesse Diane- Messages : 7397
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : TOURAINE
Re: François-Marie Arouet, dit Voltaire
Ce n'est malheureusement pas une blague... Je ne sais comment je réagirais si ma fille décidait un jour de porter le voile. Très mal, c'est sûr. En tout cas, ce serait un très gros constat d'échec. Mais enfin, je ne peux croire que cela puisse arriver.
Il ne faut surtout pas croire que seuls les musulmans d'origine sont concernés. Non, hélas. Ce serait trop simple. àè-è\':
Il ne faut surtout pas croire que seuls les musulmans d'origine sont concernés. Non, hélas. Ce serait trop simple. àè-è\':
Invité- Invité
Re: François-Marie Arouet, dit Voltaire
Majesté a écrit:
C'est intéressant (bien qu'en seulement cinq minutes bien des choses m'échappent encore , il me faudrait le relire plusieurs fois pour le commenter en bonne et due forme...) , mais quelle noirceur... on dirait une vision philosophique de l'Apocalypse... C'est plus sinistre que plein d'espoir...
Bien à vous.
C'est bien la conclusion à laquelle j'en suis venue également. àè-è\': Car enfin, sa solution, elle a été mise en place, notamment en France. Résultat, on a cru que nous étions tranquilles. Erreur.
Invité- Invité
Re: François-Marie Arouet, dit Voltaire
Eh bien...personne, ou tout le monde.Reinette a écrit:
Mais malheureusement pour le cadre général, il y a constat d'échec. Car ces tueurs ou ces gosses qui partent faire le jihad, ils ont bien été à l'école en France, non ? Pire. Ma mère dans la petite ville où elle travaille, a vu se faire arrêter au temps de Merah deux de ses complices, fils et fille d'instit !!!
Où est l'erreur ? Qui l'a commise ?
Voltaire analyse et répond à ces questions : depuis l’individu seul (un esprit dérangé, que veux-tu), aux « causes et responsabilités » plus collectives (que nous pouvons toujours mettre en perspective aujourd’hui) : ce que l’homme a fait du principe « religieux » : capacité, volonté ou non, d’adapté l’écrit « philosophique » à la réalité et l’évolution sociale et humaine ; dissensions et conflits à l’intérieur même des « églises » ; échecs/manquements des politiques, échecs/manquements de la Loi, de la culture, de la « Raison » ; conflits d’intérêts (individuels, politiques, économiques) etc.
Il balaye à peu près tout ce que nous devrions balayer aussi...
La nuit, la neige- Messages : 18103
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: François-Marie Arouet, dit Voltaire
Ce n’est pas son propos. Il définit et analyse ici le « fanatisme ».Majesté a écrit:, mais quelle noirceur... on dirait une vision philosophique de l'Apocalypse... C'est plus sinistre que plein d'espoir...
Aucune raison qu’il y mette de « l’espoir » ; sauf à effleurer les prémisses d’une réflexion basée sur l’esprit de philosophie et la Loi, mais il ne creuse pas ces pistes.
Ce n’est pas le titre, ou le sujet de cet article.
La nuit, la neige- Messages : 18103
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: François-Marie Arouet, dit Voltaire
La nuit, la neige a écrit:
Il balaye à peu près tout ce que nous devrions balayer aussi...
Que ne pouvons-nous balayer l'outrecuidante certitude de tout croyant que c'est lui qui détient la vérité ... boudoi29 boudoi29 boudoi29
Qu'il croie, qu'il croie donc, puisque ça lui fait plaisir, mais qu'il laisse le voisin croire autre chose ou ne pas croire du tout !
.
Mme de Sabran- Messages : 55427
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: François-Marie Arouet, dit Voltaire
Ah bon ? Tu trouves ?Reinette a écrit:
Car enfin, sa solution, elle a été mise en place, notamment en France.
M’ouais, hum...Regarde notre histoire.
Il y a de bonnes grosses casseroles tout de même, et des très récentes encore !
Oui, bon, nous le sommes tout de même, si l’on compare ou si nous mettons en perspective notre situation (et aujourd’hui sous le feu de l’actualité, à juste titre émotionnelle) avec celles d’autres pays.Reinette a écrit:Résultat, on a cru que nous étions tranquilles.
Il faut rester vigilants, et toujours constructifs, voilà tout.
La nuit, la neige- Messages : 18103
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: François-Marie Arouet, dit Voltaire
La nuit, la neige a écrit:Eh bien...personne, ou tout le monde.Reinette a écrit:
Mais malheureusement pour le cadre général, il y a constat d'échec. Car ces tueurs ou ces gosses qui partent faire le jihad, ils ont bien été à l'école en France, non ? Pire. Ma mère dans la petite ville où elle travaille, a vu se faire arrêter au temps de Merah deux de ses complices, fils et fille d'instit !!!
Où est l'erreur ? Qui l'a commise ?
Voltaire analyse et répond à ces questions : depuis l’individu seul (un esprit dérangé, que veux-tu), aux « causes et responsabilités » plus collectives (que nous pouvons toujours mettre en perspective aujourd’hui) : ce que l’homme a fait du principe « religieux » : capacité, volonté ou non, d’adapté l’écrit « philosophique » à la réalité et l’évolution sociale et humaine ; dissensions et conflits à l’intérieur même des « églises » ; échecs/manquements des politiques, échecs/manquements de la Loi, de la culture, de la « Raison » ; conflits d’intérêts (individuels, politiques, économiques) etc.
Il balaye à peu près tout ce que nous devrions balayer aussi...
C'était bien une question qui hélas n'a pas de réponse. Ou alors très très complexe...
Invité- Invité
Re: François-Marie Arouet, dit Voltaire
La nuit, la neige a écrit:Ah bon ? Tu trouves ?Reinette a écrit:
Car enfin, sa solution, elle a été mise en place, notamment en France.
M’ouais, hum...Regarde notre histoire.
Il y a de bonnes grosses casseroles tout de même, et des très récentes encore !
Disons que depuis quelques décennies, du moins en France, nous pouvons à juste titre nous croire épargnés par "l'infâme". La laïcité étant à mes yeux le meilleur rempart.
Mais soit pas encore suffisamment, ce que j'ose espérer, soit que nous nous sommes fourvoyés.
La nuit, la neige a écrit:Oui, bon, nous le sommes tout de même, si l’on compare ou si nous mettons en perspective notre situation (et aujourd’hui sous le feu de l’actualité, à juste titre émotionnelle) avec celles d’autres pays.Reinette a écrit:Résultat, on a cru que nous étions tranquilles.
Il faut rester vigilants, et toujours constructifs, voilà tout.
Nous nous avons cru épargnés. Malheureusement, preuve que ce n'est pas le cas. Nous sommes loin de subir ce que vivent par exemple les Kurdes réellement en première ligne contre l'état islamique. Mais nous savons hélas désormais qu'aucun pays d'Occident n'est à l'abri. Le nôtre en particulier.
J'avoue être très pessimiste quant à la situation. Pour moi ce n'est qu'un début...
Evidemment, je sais que l'intelligence, la bonne volonté finiront par l'emporter. Mais à quel prix ? Pour un combat qui durera combien de temps ? Ce ne sera pas résolu en six mois. Je crois qu'il faudra compter en décennies...
Les guerres de religion du XVIème siècle ont duré très longtemps. Et au final, ni la Ligue, ni les protestants extrêmistes n'ont gagné. Ouf ! Idem pour la Révolution. Ni les "terroristes", ni les "aristocrates" n'ont pris définitivement le pouvoir.
Il y a toujours une troisième voie qui finit par sortir de ces conflits. Mais entre-temps, elle déguste ! àè-è\':
Invité- Invité
Comtesse Diane- Messages : 7397
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Mme de Sabran- Messages : 55427
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