François-Marie Arouet, dit Voltaire
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LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: La famille royale et les contemporains de Marie-Antoinette :: Autres contemporains : les hommes du XVIIIe siècle
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Re: François-Marie Arouet, dit Voltaire
Mme de Sabran a écrit:
Que ne pouvons-nous balayer l'outrecuidante certitude de tout croyant que c'est lui qui détient la vérité ... boudoi29 boudoi29 boudoi29
Qu'il croie, qu'il croie donc, puisque ça lui fait plaisir, mais qu'il laisse le voisin croire autre chose ou ne pas croire du tout !
.
Voilà ce que je pense aussi Eléonore.
Gardons la religion pour l'intérieur, ou, selon une pancarte anglaise :
La religion est comme un pénis :
•C’est bien d’en avoir une
•C’est bien d’en être fier
MAIS
•Ne la sortez pas en public
•Ne la montrez pas aux enfants
•N’écrivez pas de lois avec
•Ne pensez pas avec
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« elle dominait de la tête toutes les dames de sa cour, comme un grand chêne, dans une forêt, s'élève au-dessus des arbres qui l'environnent. »
Comte d'Hézècques- Messages : 4390
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Re: François-Marie Arouet, dit Voltaire
Qu'elle demeure en somme du domaine privé, personnel, de l'intimité .
Mme de Sabran- Messages : 55286
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Re: François-Marie Arouet, dit Voltaire
J'aime bien : Ne pensez pas avec . : : :
Mme de Sabran- Messages : 55286
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Re: François-Marie Arouet, dit Voltaire
Mme de Sabran a écrit:
J'aime bien : Ne pensez pas avec . : : :
Et surtout : ne courez pas derrière ! :
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« elle dominait de la tête toutes les dames de sa cour, comme un grand chêne, dans une forêt, s'élève au-dessus des arbres qui l'environnent. »
Comte d'Hézècques- Messages : 4390
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Mme de Sabran- Messages : 55286
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: François-Marie Arouet, dit Voltaire
... un autre combat de Voltaire :
Victime d'un règlement de comptes, condamné sans preuves et au mépris de la loi, le jeune homme est torturé, décapité et brûlé avec, entre les mains, un livre interdit, le Dictionnaire philosophique d'un certain Voltaire …
Directement mis en cause dans cette affaire, Voltaire s'insurge et utilise sa meilleure arme pour dénoncer l'injustice : sa plume.
.
Mme de Sabran- Messages : 55286
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: François-Marie Arouet, dit Voltaire
Mme de Sabran a écrit:
Victime d'un règlement de comptes, condamné sans preuves et au mépris de la loi, le jeune homme est torturé, décapité et brûlé avec, entre les mains, un livre interdit, le Dictionnaire philosophique d'un certain Voltaire …
Directement mis en cause dans cette affaire, Voltaire s'insurge et utilise sa meilleure arme pour dénoncer l'injustice : sa plume.
Si Mme de Pompadour avait encore vécu, elle aurait sûrement oeuvré auprès du roi Louis XV afin d'alléger la peine du chevalier de la Barre ou le libérer.
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« elle dominait de la tête toutes les dames de sa cour, comme un grand chêne, dans une forêt, s'élève au-dessus des arbres qui l'environnent. »
Comte d'Hézècques- Messages : 4390
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Re: François-Marie Arouet, dit Voltaire
Comte d'Hézècques a écrit:Mme de Sabran a écrit:
Victime d'un règlement de comptes, condamné sans preuves et au mépris de la loi, le jeune homme est torturé, décapité et brûlé avec, entre les mains, un livre interdit, le Dictionnaire philosophique d'un certain Voltaire …
Directement mis en cause dans cette affaire, Voltaire s'insurge et utilise sa meilleure arme pour dénoncer l'injustice : sa plume.
Si Mme de Pompadour avait encore vécu, elle aurait sûrement oeuvré auprès du roi Louis XV afin d'alléger la peine du chevalier de la Barre ou le libérer.
Elle n'a rien fait pour François Damiens, alors que le Roi lui même n'a rien fait, bien qu'il est coutume de dire que ce dernier n'était pas d'avis de faire subir ce sort à cet homme...
Louis XV restera malgré tout sur le jugement de zéle du Parlement de Paris.
Invité- Invité
Re: François-Marie Arouet, dit Voltaire
Comte d'Hézècques a écrit:
Si Mme de Pompadour avait encore vécu, elle aurait sûrement oeuvré auprès du roi Louis XV afin d'alléger la peine du chevalier de la Barre ou le libérer.
La machine judiciaire se mit en route en février 1766. Le 28 février 1766, le chevalier de La Barre fut condamné par le tribunal d'Abbeville pour « impiété, blasphèmes, sacrilèges exécrables et abominables » à faire amende honorable, à avoir la langue tranchée, à être décapité et brûlé. Il fut décidé que La Barre serait soumis à la question ordinaire et à la question extraordinaire avant son exécution. Les trois principaux « attendus » du jugement mentionnaient qu’il avait été « atteint et convaincu d’avoir passé à vingt-cinq pas d’une procession sans ôter son chapeau qu’il avait sur sa tête, sans se mettre à genoux, d’avoir chanté une chanson impie, d’avoir rendu le respect à des livres infâmes au nombre desquels se trouvait le dictionnaire philosophique du sieur Voltaire ».
La Barre fit appel du jugement.
Pour être exécutoire, le verdict des juges d'Abbeville devait être confirmé par le Parlement de Paris. Le chevalier fut transféré à la prison de la Conciergerie et comparut devant la Grand-Chambre du Parlement de Paris. Il n'eut pas le droit d'être assisté par un avocat. Sur vingt-cinq magistrats, quinze confirmèrent le jugement d'Abbeville, le 4 juin 1766.
Plusieurs personnalités dont l’évêque d'Amiens, intervinrent auprès de Louis XV au vu de la minceur du dossier d'instruction et du fait que la sentence avait été rendue en toute illégalité, Louis XIV ayant ordonné en 1666 que le blasphème ne fût plus puni de mort. Mais Louis XV refusa d'user de son droit de grâce.
Le chevalier de La Barre fut supplicié à Abbeville, le 1er juillet 1766. Il fut soumis le matin à la question ordinaire, ses jambes furent enserrées entre des ais et l'on enfonça des fers entre les ais et les genoux pour briser les os (supplice réservé aux empoisonneurs et aux parricides). La Barre perdit connaissance, on le ranima et il déclara ne pas avoir de complice. On lui épargna la question extraordinaire pour qu'il eût assez de force pour monter sur l'échafaud. Il fut conduit sur le lieu de l'exécution, en charrette, en chemise, la corde au cou. Il portait dans le dos une pancarte sur laquelle était inscrit « impie, blasphémateur et sacrilège exécrable ». Le courage du condamné fut tel qu'on renonça à lui arracher la langue. Le bourreau le décapita d'un coup de hache. Son corps fut ensuite jeté au bûcher ainsi qu'un exemplaire du Dictionnaire philosophique de Voltaire cloué sur le torse. Il était âgé de 20 ans. Le trouble suscité par cette exécution fut tel qu'on renonça à poursuivre les autres accusés.
L'intervention de Voltaire
Malade et absorbé par la défense de la cause de Pierre-Paul Sirven, Voltaire s'impliqua avec retard dans la défense de La Barre. Il écrivit à Damilaville, le 23 juin 1766 :
« Il n'est pas juste de punir la folie par des supplices qui ne doivent être réservés qu'aux plus grands crimes ».
Le 7 juillet, il apprit, « le cœur flétri », l'exécution d'Abbeville. Le fait que l'on brûla le Dictionnaire philosophique en même temps que le malheureux, lui fit craindre l'arrestation. Il partit prendre les eaux à Rolle en Suisse. C'est de là qu'il mena la contre-offensive.
En quinze jours, il établit les motivations réelles des juges d'Abbeville, démasqua Dumaisniel de Belleval et ses faux témoins.
Mis en cause dans cette affaire, Voltaire prit fait et cause pour le chevalier de La Barre et ses coaccusés. Il rédigea un premier récit de l'affaire, d'une vingtaine de pages la " Relation de la mort du chevalier de La Barre à Monsieur le marquis de Beccaria " sous le pseudonyme de M. Cassen.
Dans ce texte, Voltaire montrait la disproportion qu'il y avait entre la nature du délit - une provocation de jeunes gens - qui dans la loi française n'entraînait plus condamnation à mort - et les conditions horribles de l'exécution.
La protestation de Voltaire suffit pour que le tribunal d'Abbeville mît fin aux poursuites contre les autres prévenus ; Moisnel fut libéré. Duval de Soicourt fut démis de ses fonctions.
Il contesta que le chevalier ait été responsable de la dégradation d'un crucifix, La Barre aurait été dans sa chambre, seul, la nuit de la dégradation.
Dans son article « Torture » de l'édition de 1769 du Dictionnaire philosophique, Voltaire fit le récit du martyre du chevalier de La Barre :
« Lorsque le chevalier de La Barre, petit-fils d'un lieutenant général des armées, jeune homme de beaucoup d'esprit et d'une grande espérance, mais ayant toute l'étourderie d'une jeunesse effrénée, fut convaincu d'avoir chanté des chansons impies, et même d'avoir passé devant une procession de capucins sans avoir ôté son chapeau, les juges d'Abbeville, gens comparables aux sénateurs romains, ordonnèrent, non seulement qu'on lui arrachât la langue, qu'on lui coupât la main, et qu'on brûlât son corps à petit feu ; mais ils l'appliquèrent encore à la torture pour savoir combien de chansons il avait chantées, et combien de processions il avait vues passer, le chapeau sur la tête. »
Voltaire utilisa ses relations pour tenter d'innocenter Gaillard d’Etallonde, qui s’était enfui en Hollande, et le protéger en le faisant engager dans l’armée prussienne.
En juin 1775, parut Le Cri du sang innocent ouvrage signé par Gaillard d'Etallonde réfugié à Ferney mais vraisemblablement rédigé par Voltaire qui espérait ainsi la clémence du nouveau roi, Louis XVI, en vain .
L’affaire du chevalier de La Barre a constitué, avec l’affaire Calas ou l’affaire Sirven, une nouvelle occasion pour Voltaire et les philosophes des Lumières, au XVIIIe siècle, de lutter contre l’arbitraire du système judiciaire et de calomnier les ecclésiastiques, qui n'eurent aucune part à cette affaire si ce n'est en faveur des coupables (intervention de l'évêque d'Amiens pour demander la grâce de La Barre au roi.
Comme indiqué précédemment, Voltaire a rajouté à son Dictionnaire philosophique, devenu Questions sur l'Encyclopédie et considérablement enrichi, un article intitulé « Torture » dénonçant l’excessive répression qu'avait subie le jeune La Barre.
La condamnation du chevalier de La Barre s'appuyait sur une interprétation abusive de textes judiciaires et sur la volonté des juges d'Abbeville et du Parlement de Paris de faire un exemple pour contrer l'influence, jugée nuisible, des philosophes.
Le refus de la grâce par Louis XV serait lié au fait que le Parlement de Paris l'avait contraint à accepter l'exécution de Damiens en 1757. N'ayant pu accorder la grâce à un régicide, il ne voulut pas l'accorder à un homme coupable de lèse-majesté divine. Il se peut aussi que vu la réputation libertine de la Cour il n'ait pas osé donner crédit à cette rumeur.
Une Déclaration, datée du 30 juillet 1766, sur le blasphème, ne prévoyait plus la peine de mort.
Le chevalier de La Barre fut réhabilité par la Convention le 25 brumaire an II (15 novembre 1793).
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55286
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: François-Marie Arouet, dit Voltaire
Merci pour cette grande explication Eléo !:n,,;::::!!!:
Quelques images, interprétations ou caricatures du philosophe trouvées sur le net qui m'ont bien plu !
Toujours avec nous aujourd'hui !
La bonne bouille !
Voltaire et Charlie
Je me souviens de ce billet !
Il est beau là !
Ca, c'était Dimanche !!!
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Comtesse Diane- Messages : 7398
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : TOURAINE
Re: François-Marie Arouet, dit Voltaire
Comte d'Hézècques a écrit:Mme de Sabran a écrit:
Que ne pouvons-nous balayer l'outrecuidante certitude de tout croyant que c'est lui qui détient la vérité ... boudoi29 boudoi29 boudoi29
Qu'il croie, qu'il croie donc, puisque ça lui fait plaisir, mais qu'il laisse le voisin croire autre chose ou ne pas croire du tout !
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Voilà ce que je pense aussi Eléonore.
Gardons la religion pour l'intérieur, ou, selon une pancarte anglaise :
La religion est comme un pénis :
•C’est bien d’en avoir une
•C’est bien d’en être fier
MAIS
•Ne la sortez pas en public
•Ne la montrez pas aux enfants
•N’écrivez pas de lois avec
•Ne pensez pas avec
Bah oui, c'est exactement ça ! :\\\\\\\\: :
Pour moi mon rapport avec Dieu relève de l'intimité la plus totale. J'éviterai des comparaisons qui pourraient offusquer mais vraiment le parallèle s'impose. :
Je vous jure qu'il y a de quoi rire si on était dans ma tête... Juste un petit exemple : les signes ostentatoires de religion seraient pour moi comme si on affichait sa position préférée... : C'est drôle mais j'estime ne pas à le savoir.
J'invite pour une meilleure compréhension de mes propos à la lecture du Banquet de Platon. Une révélation pour moi.
Invité- Invité
Re: François-Marie Arouet, dit Voltaire
Le preuve :
Personne ne peut me nier qu'il y a un lien. :
Personne ne peut me nier qu'il y a un lien. :
Invité- Invité
Re: François-Marie Arouet, dit Voltaire
Reinette, arrête la tisane à la verveine : ça te fait délirer grave !
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55286
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: François-Marie Arouet, dit Voltaire
Reinette a écrit:Le preuve :
Personne ne peut me nier qu'il y a un lien. :
Ma pauvre sainte Thérèse d'Avila a été censurée ! :
Invité- Invité
Re: François-Marie Arouet, dit Voltaire
Mme de Sabran a écrit:
Reinette, arrête la tisane à la verveine : ça te fait délirer grave !
C'est peut-être la pleine lune ?
Invité- Invité
Re: François-Marie Arouet, dit Voltaire
... la pleine lune ? Tu nous fais ta princesse de Chimay là, ou quoi ? :
Mme de Sabran- Messages : 55286
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: François-Marie Arouet, dit Voltaire
Mme de Sabran a écrit:
... la pleine lune ? Tu nous fais ta princesse de Chimay là, ou quoi ? :
Petit clin d'oeil ! :;\':;\':; Elle était imbattable quand il s'agissait de parler de religion ! :
Invité- Invité
Re: François-Marie Arouet, dit Voltaire
Je reprends ma petite comparaison flagrante avec sainte Thérèse d'Avila :
Invité- Invité
Re: François-Marie Arouet, dit Voltaire
Reinette a écrit:Mme de Sabran a écrit:
... la pleine lune ? Tu nous fais ta princesse de Chimay là, ou quoi ? :
Petit clin d'oeil ! :;\':;\':; Elle était imbattable quand il s'agissait de parler de religion ! :
... la pauvrette, j'aimerais bien qu'elle soit en train de sauter sur les genoux du bon dieu !
Mais, entre nous, cela m'étonnerait fort .
.
Mme de Sabran- Messages : 55286
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: François-Marie Arouet, dit Voltaire
LA TOLERANCE N'A JAMAIS EXCITE DE GUERRES CIVILES.
L'INTOLERANCE A COUVERT LA TERRE DE CARNAGE .
;;;;;;;;;; Voltaire
Et, tenez les amis, pendant que j'y suis :n,,;::::!!!: , petit coup de PUB en passant pour le film splendide de D.W. Griffith, INTOLERANCE
( 1916 ).
Oui je sais, c'est vieux, c'est en noir et blanc, et patati et patata, mais la copie en a été entièrement restaurée : elle est parfaite, le son aussi, et franchement ça vaut la peine de s'accrocher : attention ! chef d'oeuvre !!!
Mme de Sabran- Messages : 55286
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: François-Marie Arouet, dit Voltaire
Chapitre XXII - De la tolérance universelle (extrait)
Il ne faut pas un grand art, une éloquence bien recherchée, pour prouver que des chrétiens doivent se tolérer les uns les autres. Je vais plus loin : je vous dis qu'il faut regarder tous les hommes comme nos frères. Quoi! mon frère le Turc ? mon frère le Chinois ? le Juif ? le Siamois ? Oui, sans doute; ne sommes-nous pas tous enfants du même père, et créatures du même Dieu ?
Mais ces peuples nous méprisent; mais ils nous traitent d'idolâtres! Hé bien! je leur dirai qu'ils ont grand tort. Il me semble que je pourrais étonner au moins l'orgueilleuse opiniâtreté d'un iman ou d'un talapoin, si je leur parlais à peu près ainsi :
"Ce petit globe, qui n'est qu'un point, roule dans l'espace, ainsi que tant d'autres globes; nous sommes perdus dans cette immensité. L'homme, haut d'environ cinq pieds, est assurément peu de chose dans la création. Un de ces êtres imperceptibles dit à quelques-uns de ses voisins, dans l'Arabie ou dans la Cafrerie : "Ecoutez-moi, car le Dieu de tous ces mondes m'a éclairé : il y a neuf cents millions de petites fourmis comme nous sur la terre, mais il n'y a que ma fourmilière qui soit chère à Dieu; toutes les autres lui sont en horreur de toute éternité; elle sera seule heureuse, et toutes les autres seront éternellement infortunées."
Ils m'arrêteraient alors, et me demanderaient quel est le fou qui a dit cette sottise. Je serais obligé de leur répondre : "C'est vous-mêmes." Je tâcherais ensuite de les adoucir; mais cela serait bien difficile.
Je parlerais maintenant aux chrétiens, et j'oserais dire, par exemple, à un dominicain inquisiteur pour la foi : "Mon frère, vous savez que chaque province d'Italie a son jargon, et qu'on ne parle point à Venise et à Bergame comme à Florence. L'Académie de la Crusca a fixé la langue; son dictionnaire est une règle dont on ne doit pas s'écarter, et la Grammaire de Buonmattei est un guide infaillible qu'il faut suivre; mais croyez-vous que le consul de l'Académie, et en son absence Buonmattei, auraient pu en conscience faire couper la langue à tous les Vénitiens et à tous les Bergamasques qui auraient persisté dans leur patois ?"
L'inquisiteur me répond : "Il y a bien de la différence; il s'agit ici du salut de votre âme : c'est pour votre bien que le directoire de l'Inquisition ordonne qu'on vous saisisse sur la déposition d'une seule personne, fût-elle infâme et reprise de justice; que vous n'ayez point d'avocat pour vous défendre; que le nom de votre accusateur ne vous soit pas seulement connu; que l'inquisiteur vous promette grâce, et ensuite vous condamne; qu'il vous applique à cinq tortures différentes, et qu'ensuite vous soyez ou fouetté, ou mis aux galères, ou brûlé en cérémonie. Le Père Ivonet, le docteur Cuchalon, Zanchinus, Campegius, Roias, Felynus, Gomarus, Diabarus, Gemelinus, y sont formels et cette pieuse pratique ne peut souffrir de contradiction."
Je prendrais la liberté de lui répondre : "Mon frère, peut-être avez-vous raison; je suis convaincu du bien que vous voulez me faire; mais ne pourrais-je pas être sauvé sans tout cela ?".
Voltaire - Traité sur la tolérance (1763)
.
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Mme de Sabran- Messages : 55286
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: François-Marie Arouet, dit Voltaire
Voltaire a écrit:
Ce petit globe, qui n'est qu'un point, roule dans l'espace, ainsi que tant d'autres globes; nous sommes perdus dans cette immensité. L'homme, haut d'environ cinq pieds, est assurément peu de chose dans la création. ( ... ) il y a neuf cents millions de petites fourmis comme nous sur la terre ...
.
... ce que Cavanna appelle cette insignifiance à laquelle nous ne voulons pas nous résoudre ...
( voir sa lettre ouverte, en page 2 de notre sujet " Charlie-Hebdo " )
Voltaire / Cavanna, même combat .
.
Mme de Sabran- Messages : 55286
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Mme de Sabran- Messages : 55286
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: François-Marie Arouet, dit Voltaire
Je ne suis pas intime de Darwin, pas assez de Voltaire non plus, mais par contre Cavanna et Chaplin appartiennent à ma liste de chouchous ! boudoi30
Invité- Invité
Re: François-Marie Arouet, dit Voltaire
Un article que j’ai trouvé intéressant, et que je vous recommande si le sujet vous intéresse encore...
Voltaire serait-il plus « musulman » que certains musulmans ?
http://www.huffingtonpost.fr/mezri-haddad/caricatures-allah-coran_b_6521600.html
Voltaire serait-il plus « musulman » que certains musulmans ?
http://www.huffingtonpost.fr/mezri-haddad/caricatures-allah-coran_b_6521600.html
La nuit, la neige- Messages : 18055
Date d'inscription : 21/12/2013
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