Thé, café ou chocolat ? Les boissons "exotiques" au XVIIIe siècle
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Re: Thé, café ou chocolat ? Les boissons "exotiques" au XVIIIe siècle
De rien, l’Iphone restitue admirablement les couleurs, c’est impressionnant !
Gouverneur Morris- Messages : 11796
Date d'inscription : 21/12/2013
Le chocolat aux XVIIIe et XIXe siècles
A la Révolution, le café tombe en disgrâce !
Les cafetiers font grise mine .
Les désastres des colonies, qui forcent d’augmenter d’un sol la tasse de café, arrêtent un instant la fortune des cafés. « Tout Paris est en révolution pour son café au lait. » Quelques citoyens font serment de ne plus prendre de café. Il est de même des salons où ce serment est prêté. Les Jacobins jurent de s’en abstenir. Ils entrent alors dans les cafés, demandent un verre d’eau et les gazettes, s’en vont, et ne jugent pas à propos de payer une si mince consommation .
( Jules et Edmond de Goncourt )
Les cafetiers font grise mine .
Les désastres des colonies, qui forcent d’augmenter d’un sol la tasse de café, arrêtent un instant la fortune des cafés. « Tout Paris est en révolution pour son café au lait. » Quelques citoyens font serment de ne plus prendre de café. Il est de même des salons où ce serment est prêté. Les Jacobins jurent de s’en abstenir. Ils entrent alors dans les cafés, demandent un verre d’eau et les gazettes, s’en vont, et ne jugent pas à propos de payer une si mince consommation .
( Jules et Edmond de Goncourt )
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Mme de Sabran- Messages : 55509
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Thé, café ou chocolat ? Les boissons "exotiques" au XVIIIe siècle
Avec Le déjeuner , François Boucher produit une œuvre qui s'inscrit dans le registre des scènes de genre.
L’œuvre garde une part de mystère quant aux personnages représentés et au breuvage qui réunit la petite communauté. La théière est irrémédiablement relayée au dernier plan, en haut de l’étagère, alors que le récipient utilisé se trouve au centre des lignes directrices de la toile.
Café ou chocolat, difficile de le savoir , mais ces boissons incarnent toutes les deux le goût du XVIIIe siècle et le luxe des produits coloniaux. Les deux femmes qui tendent une cuillère vers les enfants laissent plutôt penser à du chocolat.
https://www.histoire-image.org/fr/etudes/dejeuner
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Mme de Sabran- Messages : 55509
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Thé, café ou chocolat ? Les boissons "exotiques" au XVIIIe siècle
Le café au lait, dont l'usage se généralise dans toutes les classes de la société, ne s'obtient pas en ajoutant plus ou moins de lait dans son café.
Point du tout !
Sa préparation n'est pas une mince affaire :
" On place sur le feu une pinte ( 93 centilitre ) de lait. Quand il commence à chanter on y met une once et demie ( 45 grammes ) de poudre de café; puis on laisse bouillir une demie-heure ( ) sans cesser de remuer. On laisse reposer le tout. On filtre dix à douze heures après ... On réchauffe au bain-marie, et l'on peut servir. "
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Mme de Sabran- Messages : 55509
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Thé, café ou chocolat ? Les boissons "exotiques" au XVIIIe siècle
Merci pour la recette que je n'imaginais pas du tout ainsi !
À tester à l'occasion
À tester à l'occasion
Marie-Jeanne- Messages : 1497
Date d'inscription : 16/09/2018
Re: Thé, café ou chocolat ? Les boissons "exotiques" au XVIIIe siècle
... moi non plus ! T'avouerais-je que cela ne m'inspire qu'assez modérément ?
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Mme de Sabran- Messages : 55509
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Thé, café ou chocolat ? Les boissons "exotiques" au XVIIIe siècle
Dans le genre le chocolat d'époque n'était pas mal non plus. J'ai eu l'occasion de le goûter préparé par l'ancien chef du Trianon Palace. Indépendamment que j'étais charmée de cette dégustation dans les jardins de Trianon, j'avoue que je ne me serais pas resservie.
Marie-Jeanne- Messages : 1497
Date d'inscription : 16/09/2018
Re: Thé, café ou chocolat ? Les boissons "exotiques" au XVIIIe siècle
Pour mémoire :
Le café est la boisson issue du caféier, un arbuste des régions tropicales qui produit des baies (apellées cerises) rouges ou jaunes. Chacune d'elle renferme un grain de café, qui sera à la base de la boisson après plusieurs opérations, dont la fameuse torréfaction. Le café viendrait d'Ethiopie et/ou du Yemen, l'ancienne "Arabie heureuse". Un berger aurait constaté son effet excitant sur ses chèvres qui brouttaient les fameuses baies. Le monde arabe ne tarde pas à s'emparer et s'enticher de cette boisson que les pélerins de retour de la Mecque diffusent de la Perse à l'Egypte. Le café atteint Constantinople et la cour de Soliman le Magnifique et l'on voit des "cafés" s'ouvrir partout en ville. On vient y boire le fameux breuvage, discuter, fumer... Les marchands vénitiens, trés actifs à Constantinople, se chargent de le répandre en Europe où il devient furieusement à la mode même s'il est plus considéré au départ comme un médicament, en raison de ses vertus stimulantes et toniques. Partout s'ouvrent des cafés, nouveaux lieux de rencontre et d'échanges, où l'on se retrouve autour d'un "moka" (nom du principal port yéménite par où transitaient les précieux grains). Et tant pis pour Madame de Sévigné qui écrivait que l'engouement pour cette boisson passerait aussi vite que celui pour les pièces de Racine... Le café servi à la table du roi venait directement des souks d'Alexandrie, la commande étant passée par le gouverneur de Marseille.
Mais qui dit café, thé ou chocolat dit "sucre"...
Il apparaît en Asie du Sud-Est où, 6000 ans av J.C, certaines peuplades mâchaient directement la tige de la canne à sucre pour en extraire le suc. Néarque, amiral d'Alexandre le Grand, de retour d'une expédition en Inde parle d'un "roseau qui donne du miel sans le concours des abeilles". C'est probablement en Inde que le sucre est cristallisé pour la première fois. Pendant ce temps, le reste du monde utilise uniquement le miel (produit rare et cher) pour obtenir la note sucrée. De l'Inde, le sucre passe chez les arabes et les Croisades le font alors découvrir aux occidentaux qui le réservent aux herboristes, médecins et apothicaires. C'est la découverte du Nouveau Monde qui va lancer définitivement le sucre : les portugais l'importent du Brésil, la demande explose avec l'apparition du chocolat, du café... Les grandes puissances se font la guerre pour la possession des "îles à sucre" où d'immenses plantations apparaissent, mises en valeur par des milliers d'esclaves noirs. Le sucre est indissociable à cette époque de l'esclavage. A noter que le sucre en morceaux apparaît tardivement, pendant longtemps on posait un "pain de sucre" sur la table et chacun le grattait au-dessus de sa tasse pour sucrer comme il voulait. Pas plus mal.
Le café est la boisson issue du caféier, un arbuste des régions tropicales qui produit des baies (apellées cerises) rouges ou jaunes. Chacune d'elle renferme un grain de café, qui sera à la base de la boisson après plusieurs opérations, dont la fameuse torréfaction. Le café viendrait d'Ethiopie et/ou du Yemen, l'ancienne "Arabie heureuse". Un berger aurait constaté son effet excitant sur ses chèvres qui brouttaient les fameuses baies. Le monde arabe ne tarde pas à s'emparer et s'enticher de cette boisson que les pélerins de retour de la Mecque diffusent de la Perse à l'Egypte. Le café atteint Constantinople et la cour de Soliman le Magnifique et l'on voit des "cafés" s'ouvrir partout en ville. On vient y boire le fameux breuvage, discuter, fumer... Les marchands vénitiens, trés actifs à Constantinople, se chargent de le répandre en Europe où il devient furieusement à la mode même s'il est plus considéré au départ comme un médicament, en raison de ses vertus stimulantes et toniques. Partout s'ouvrent des cafés, nouveaux lieux de rencontre et d'échanges, où l'on se retrouve autour d'un "moka" (nom du principal port yéménite par où transitaient les précieux grains). Et tant pis pour Madame de Sévigné qui écrivait que l'engouement pour cette boisson passerait aussi vite que celui pour les pièces de Racine... Le café servi à la table du roi venait directement des souks d'Alexandrie, la commande étant passée par le gouverneur de Marseille.
Mais qui dit café, thé ou chocolat dit "sucre"...
Il apparaît en Asie du Sud-Est où, 6000 ans av J.C, certaines peuplades mâchaient directement la tige de la canne à sucre pour en extraire le suc. Néarque, amiral d'Alexandre le Grand, de retour d'une expédition en Inde parle d'un "roseau qui donne du miel sans le concours des abeilles". C'est probablement en Inde que le sucre est cristallisé pour la première fois. Pendant ce temps, le reste du monde utilise uniquement le miel (produit rare et cher) pour obtenir la note sucrée. De l'Inde, le sucre passe chez les arabes et les Croisades le font alors découvrir aux occidentaux qui le réservent aux herboristes, médecins et apothicaires. C'est la découverte du Nouveau Monde qui va lancer définitivement le sucre : les portugais l'importent du Brésil, la demande explose avec l'apparition du chocolat, du café... Les grandes puissances se font la guerre pour la possession des "îles à sucre" où d'immenses plantations apparaissent, mises en valeur par des milliers d'esclaves noirs. Le sucre est indissociable à cette époque de l'esclavage. A noter que le sucre en morceaux apparaît tardivement, pendant longtemps on posait un "pain de sucre" sur la table et chacun le grattait au-dessus de sa tasse pour sucrer comme il voulait. Pas plus mal.
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J'ai oublié hier, je ne sais pas ce que sera demain, mais aujourd'hui je t'aime
Calonne- Messages : 1132
Date d'inscription : 01/01/2014
Age : 52
Localisation : Un manoir à la campagne
Re: Thé, café ou chocolat ? Les boissons "exotiques" au XVIIIe siècle
Le potager du roi cultivait des caféiers sous serres pour Louis XV.
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« La mode est à la France ce que les mines du Pérou sont à l'Espagne » Colbert.
Marie-Jeanne- Messages : 1497
Date d'inscription : 16/09/2018
Re: Thé, café ou chocolat ? Les boissons "exotiques" au XVIIIe siècle
A croire le journaliste J.F. Bernard
qui consacre deux pages au café, cette nouvelle boisson à la mode excite et abolit les inhibitions.
Il y a de l'ambiance chez les cafetiers !
Un breuvage noirâtre, chaud ou tiède, que l'on sert dans des vaisseaux de terre... Dans les extases que causent et les liqueurs et la fumée du tabac, l'esprit de ce peuple s'anime... La meilleure partie du peuple parle impétueusement. Chacun fait ses réflexions sur les nouvelles et personne ne veut être contredit .
qui consacre deux pages au café, cette nouvelle boisson à la mode excite et abolit les inhibitions.
Il y a de l'ambiance chez les cafetiers !
Un breuvage noirâtre, chaud ou tiède, que l'on sert dans des vaisseaux de terre... Dans les extases que causent et les liqueurs et la fumée du tabac, l'esprit de ce peuple s'anime... La meilleure partie du peuple parle impétueusement. Chacun fait ses réflexions sur les nouvelles et personne ne veut être contredit .
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Mme de Sabran- Messages : 55509
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Thé, café ou chocolat ? Les boissons "exotiques" au XVIIIe siècle
Très intéressant article posté sur la page FB des châteaux royaux de Berlin et de Brandebourg :
#onthisday: Coffee Day - October 1.
Jonathan Swift (1667-1745): ′′ The best way to spend life enjoyable is to drink good coffee. And if you can't have one, you should try to be so cheerful and calm as if you had good coffee."
In Prussia, it was King Friedrich the Great who on 21. January 1781 established the state monopoly for roasting the cafe beans and thus the sale of roasted coffee to generate revenue to the state in this way and at the same time to counteract the popularization of aromatic beverage, because: ′′ Every farmer and mean person is getting used to coffee now." According to the king's opinion, the simple people should stick to their usual beer soup and therefore secure the sales of the numerous local breweries. ....
All this was meant entirely in the meaning of the mercantile economic system favored in the 18. st century: local products should be bought reinforced to strengthen the domestic economy and keep the money in the country; imports, often considered luxury goods , on the other hand, should be expensive not to strengthen foreign economies and instead limit the flow of money abroad. So also with regard to the increasingly popular coffee.
In order to limit the rapidly increasing consumption of coffee, Friedrich II, although even a friend of the invigorating drink, paid coffee with a substantial luxury tax and increased the coffee duty. That alone did not lead to a significant drop in consumption...
The fact that the smuggling was blooming is a thing of the thinking. In the most refined hide and seek, unroasted beans entered the kitchens of the citizens of Berlin. On 21. January 1781, the king issued a far-reaching ordinance, which now also punished the private roasting of coffee beans in Prussia.
Those who didn't want to buy the expensive state-roasted and specially packaged coffee and instead roasted smuggled beans themselves, lived dangerously: Due to the stringent coffee regime of the King, a whole new professional picture was created in Prussia - that of the ' coffee sniffer '. Roasted coffee produces an intense smell - and that's exactly what it should be traced and confiscated illegally imported coffee supplies.
Coffee sniffers on behalf of His Majesty barely scare back, they stormed salons, coffee wreaths and kitchens, returned to the top in search of coffee, allowed ladies to even sampl and 'sniff'. The fact that these royal trace noses were hated in the population is understood...
Friedrich Wilhelm II, the successor of the great king on the throne, was reserved to put an end to the rigid coffee sniffing and thus to promote the victory of the invigorating infusion in Prussia.
In Berlin Schloss Charlottenburg there are a variety of porcelain from two centuries for drinking coffee: cups, cans, dejeuners and so on. The diversity of shapes and decorations always amaze - and in this case convey a very special aspect of coffee culture at the Prussian court.
Text Thomas Weiberg
Charlottenbourg - Clichés personnels
#onthisday: Coffee Day - October 1.
Jonathan Swift (1667-1745): ′′ The best way to spend life enjoyable is to drink good coffee. And if you can't have one, you should try to be so cheerful and calm as if you had good coffee."
In Prussia, it was King Friedrich the Great who on 21. January 1781 established the state monopoly for roasting the cafe beans and thus the sale of roasted coffee to generate revenue to the state in this way and at the same time to counteract the popularization of aromatic beverage, because: ′′ Every farmer and mean person is getting used to coffee now." According to the king's opinion, the simple people should stick to their usual beer soup and therefore secure the sales of the numerous local breweries. ....
All this was meant entirely in the meaning of the mercantile economic system favored in the 18. st century: local products should be bought reinforced to strengthen the domestic economy and keep the money in the country; imports, often considered luxury goods , on the other hand, should be expensive not to strengthen foreign economies and instead limit the flow of money abroad. So also with regard to the increasingly popular coffee.
In order to limit the rapidly increasing consumption of coffee, Friedrich II, although even a friend of the invigorating drink, paid coffee with a substantial luxury tax and increased the coffee duty. That alone did not lead to a significant drop in consumption...
The fact that the smuggling was blooming is a thing of the thinking. In the most refined hide and seek, unroasted beans entered the kitchens of the citizens of Berlin. On 21. January 1781, the king issued a far-reaching ordinance, which now also punished the private roasting of coffee beans in Prussia.
Those who didn't want to buy the expensive state-roasted and specially packaged coffee and instead roasted smuggled beans themselves, lived dangerously: Due to the stringent coffee regime of the King, a whole new professional picture was created in Prussia - that of the ' coffee sniffer '. Roasted coffee produces an intense smell - and that's exactly what it should be traced and confiscated illegally imported coffee supplies.
Coffee sniffers on behalf of His Majesty barely scare back, they stormed salons, coffee wreaths and kitchens, returned to the top in search of coffee, allowed ladies to even sampl and 'sniff'. The fact that these royal trace noses were hated in the population is understood...
Friedrich Wilhelm II, the successor of the great king on the throne, was reserved to put an end to the rigid coffee sniffing and thus to promote the victory of the invigorating infusion in Prussia.
In Berlin Schloss Charlottenburg there are a variety of porcelain from two centuries for drinking coffee: cups, cans, dejeuners and so on. The diversity of shapes and decorations always amaze - and in this case convey a very special aspect of coffee culture at the Prussian court.
Text Thomas Weiberg
Charlottenbourg - Clichés personnels
Dernière édition par Gouverneur Morris le Ven 01 Oct 2021, 09:14, édité 1 fois
Gouverneur Morris- Messages : 11796
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Thé, café ou chocolat ? Les boissons "exotiques" au XVIIIe siècle
Merci, mon cher Momo, je viens justement de déguster le mien.
Oui, c'est dingue ! Frédéric II embauche 400 vétérans invalides de la guerre de Sept Ans et les charge de flairer le parfum du café pour identifier le café de contrebande quand il est torréfié ou consommé. Les citoyens surpris en possession de café détenu illégalement doivent acquitter une lourde amende.
Vêtus d'un uniforme militaire, les renifleurs de café peuvent fouiller les personnes et les logements.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Renifleur_de_caf%C3%A9
Oui, c'est dingue ! Frédéric II embauche 400 vétérans invalides de la guerre de Sept Ans et les charge de flairer le parfum du café pour identifier le café de contrebande quand il est torréfié ou consommé. Les citoyens surpris en possession de café détenu illégalement doivent acquitter une lourde amende.
Vêtus d'un uniforme militaire, les renifleurs de café peuvent fouiller les personnes et les logements.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Renifleur_de_caf%C3%A9
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Mme de Sabran- Messages : 55509
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Thé, café ou chocolat ? Les boissons "exotiques" au XVIIIe siècle
Oh, merci pour cet intéressant complément Eléonore !
Gouverneur Morris- Messages : 11796
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Thé, café ou chocolat ? Les boissons "exotiques" au XVIIIe siècle
Le nez sur le tableau de Charpentier , nous voyons que le prince de Lamballe vient de verser son chocolat dans la soucoupe , pour le refroidir sans doute, conformément semble-t-il aux us et coutumes de l'époque.
Etrange coutume ... je suppose qu'ensuite le chocolat était à nouveau versé dans la tasse. Pas question de le laper à la soucoupe, tout de même.
Peux tu éclairer nos lanternes sur cet usage, s'il te plaît, ma chère Clio ? Le respectez-vous dans les reconstitutions historiques ?
Adroite comme je suis, je sens que j'éclabousserais ma toilette !
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Mme de Sabran- Messages : 55509
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Thé, café ou chocolat ? Les boissons "exotiques" au XVIIIe siècle
L'usage était de verser le café dans la soucoupe pour le refroidir avant de le boire. C'est pourquoi les soucoupes étaient profondes.
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3227
Date d'inscription : 04/11/2017
Re: Thé, café ou chocolat ? Les boissons "exotiques" au XVIIIe siècle
Ce sont de petits détails singuliers comme ça que nous aimerions retrouver dans les séries dites " historiques".
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Mme de Sabran- Messages : 55509
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Thé, café ou chocolat ? Les boissons "exotiques" au XVIIIe siècle
Oui. On en est très très loin...
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3227
Date d'inscription : 04/11/2017
Re: Thé, café ou chocolat ? Les boissons "exotiques" au XVIIIe siècle
L'objet est trop rare et ravissant pour que je le laisse filer dans les limbes d'internet sans en garder une trace ici.
J'ajoute que les photos sont magnifiques et le descriptif intéressant, ce qui fait généralement défaut sur les sites internet de nos musées français.
Présenté récemment en vente aux enchères :
Coffret en nacre contenant boîtes à thé en argent
le coffret, Chine, les boîtes par S Herbert & Co, Londres, 1760
comprenant paire de boîtes et une plus grande, bombées, ciselées de chinoiserie dans des rinceaux rococo et coquilles, fleurons, dans un écrin rectangulaire reposant sure quatre pieds griffes, ajouré avec un ornement floraux, l'anse, la charnière et les montures de même décor, l'intérieur en velours rouge.
Long. 28cm (coffret)
Note au catalogue :
Au XVIIIe siècle, le thé est considéré comme une denrée de luxe et nécessite un contenant susceptible d’assurer au mieux sa conservation. Les boîtes à thé (tea caddies), le plus souvent en argent, furent, par voie de conséquence, considérées elles-mêmes comme des objets de prix.Pour se préserver de toute subtilisation, ces boîtes sont préservées dans des coffrets fermés à clé. Ces coffrets sont eux-mêmes créés dans des matières précieuses comme l'argent et la nacre.
L'argent était l'une des rares matières premières que les Anglais pouvaient vendre aux Chinois en grandes quantités en échange de produits de valeur tels que le thé et la porcelaine. Au début de l'utilisation du thé, les œuvres d'art décoratives étaient soit directement importées de Chine, soit fabriquées en Angleterre dans le style chinois, style connu sous le nom de chinoiserie, afin de transmettre l'exotisme de cette boisson. Les motifs de chinoiserie constituaient un élément important de l'ornementation des objets d’art au XVIIIe siècle et pouvaient être gravés sur les pièces d’orfèvrerie, des meubles et autres objets décoratifs mais aussi utilisés dans des conceptions de décor de table (surtouts de table en sucre tréfilé) ou de jardins.
Bien que la nacre soit importée plus tard en Europe à l'état brut, l'incrustation remarquablement élaborée de cet objet datant du milieu du XVIIIe siècle a manifestement été réalisée par des artisans chinois de grand talent. La plupart des coffres en nacre que nous connaissons de cette époque n'étaient pas nécessairement destinés à contenir du thé, mais plutôt acquis comme boîtes par des agents de la Compagnie des Indes Orientales, pour être ensuite importés et dotés de boîtes à thé après leur arrivée en Angleterre.
À la fin du XVIIIe siècle, un marché important s'est développé pour les coffrets chinois fabriqués directement pour le marché européen, contenant souvent des boîtes avec des motifs de nacre assortis. Ce coffret plus rare est toutefois antérieur à ce développement, et un exemplaire très similaire, sans boîte à thé associée, a été identifié dans la collection de M. Basil et de l'honorable Mme Ionides à Buxted Park, dans le Sussex (Margaret Jourdain et R. Soame Jenyns, Chinese Export Art in the Eighteenth Century, 1950, p.134).
Ce coffret à thé a été expédié en Angleterre, où un orfèvre londonien a créé les boîtes en argent, les embellissant de scènes "chinoises", permettant ainsi le reflet des motifs floraux de la nacre. Cette boîte à thé constitue un excellent exemple de collaboration concernant les objets du "China Trade" destinés à l'exportation. La présence en paire de ces boîtes s’explique par l’utilisation alternative de thé vert et de thé noir. Il existe parfois une troisième boîte permettant les mélanges.
L'orfèvre Samuel Herbert (actif à Londres de 1747 à 1973) a commencé sa carrière en tant qu'apprenti auprès de l'orfèvre Edward Aldridge I, de la Clothworkers Company, en 1736. Son premier poinçon a été enregistré en 1747, et le second, sous le nom de Samuel Herbert & Co., en 1750. Ses œuvres sont aujourd'hui conservées dans plusieurs musées à travers le monde, dont le Metropolitan Museum of Art (n°13.41.62).
Il est rare que les boîtes à thé qui les accompagnent subsistent lorsqu'elles sont retirées du coffret, comme c'est le cas ici. Un exemple comparable se trouve dans les collections du Nottingham City Museum, avec deux boîtes à thé en argent doré de Pierre Gillois portant le chiffre de la reine Charlotte, épouse de George III, placées dans un coffret en nacre de Chine (Gillian Walkling, "Mother-of-Pearl", dans The Story of British Tea Chests and Caddies ; Social History and Decorative Techniques, 2022, p.232, planche couleur 44 et Michael Clayton, The Collector's Dictionary of the Silver and Gold of Great Britain and North America, 1971, pl. 44).
Tea caddies
Pierre Gillois (silversmith)
Silver, 1763-64
These silver gilt tea canisters made by the silversmith are engraved with the crowned cypher (the crown and monogram) of Charlotte of Mecklenburg-Strelitz (1744-1818) consort of King George III
Image : Nottingham city museums and galleries
Dans la collection du Victoria and Albert Museum (n° M.299:1, 2-1923) peut être admirée une boîte à thé isolée de Pierre Gillois à décor de chinoiseries rococo gravée d’un décor proche de ces boîtes.
Tea Caddy
Pierre Gillois
Silver, chased and embossed, 1766-1767 (hallmarked)
Height: 14.7cm ; Width: 9.9cm ; Depth: 10.6cm
Image : Victoria and Albert Museum, London
* Source et infos complémentaires : Sotheby's - Paris, vente du 28 juin 2023
J'ajoute que les photos sont magnifiques et le descriptif intéressant, ce qui fait généralement défaut sur les sites internet de nos musées français.
Présenté récemment en vente aux enchères :
Coffret en nacre contenant boîtes à thé en argent
le coffret, Chine, les boîtes par S Herbert & Co, Londres, 1760
comprenant paire de boîtes et une plus grande, bombées, ciselées de chinoiserie dans des rinceaux rococo et coquilles, fleurons, dans un écrin rectangulaire reposant sure quatre pieds griffes, ajouré avec un ornement floraux, l'anse, la charnière et les montures de même décor, l'intérieur en velours rouge.
Long. 28cm (coffret)
Note au catalogue :
Au XVIIIe siècle, le thé est considéré comme une denrée de luxe et nécessite un contenant susceptible d’assurer au mieux sa conservation. Les boîtes à thé (tea caddies), le plus souvent en argent, furent, par voie de conséquence, considérées elles-mêmes comme des objets de prix.Pour se préserver de toute subtilisation, ces boîtes sont préservées dans des coffrets fermés à clé. Ces coffrets sont eux-mêmes créés dans des matières précieuses comme l'argent et la nacre.
L'argent était l'une des rares matières premières que les Anglais pouvaient vendre aux Chinois en grandes quantités en échange de produits de valeur tels que le thé et la porcelaine. Au début de l'utilisation du thé, les œuvres d'art décoratives étaient soit directement importées de Chine, soit fabriquées en Angleterre dans le style chinois, style connu sous le nom de chinoiserie, afin de transmettre l'exotisme de cette boisson. Les motifs de chinoiserie constituaient un élément important de l'ornementation des objets d’art au XVIIIe siècle et pouvaient être gravés sur les pièces d’orfèvrerie, des meubles et autres objets décoratifs mais aussi utilisés dans des conceptions de décor de table (surtouts de table en sucre tréfilé) ou de jardins.
Bien que la nacre soit importée plus tard en Europe à l'état brut, l'incrustation remarquablement élaborée de cet objet datant du milieu du XVIIIe siècle a manifestement été réalisée par des artisans chinois de grand talent. La plupart des coffres en nacre que nous connaissons de cette époque n'étaient pas nécessairement destinés à contenir du thé, mais plutôt acquis comme boîtes par des agents de la Compagnie des Indes Orientales, pour être ensuite importés et dotés de boîtes à thé après leur arrivée en Angleterre.
À la fin du XVIIIe siècle, un marché important s'est développé pour les coffrets chinois fabriqués directement pour le marché européen, contenant souvent des boîtes avec des motifs de nacre assortis. Ce coffret plus rare est toutefois antérieur à ce développement, et un exemplaire très similaire, sans boîte à thé associée, a été identifié dans la collection de M. Basil et de l'honorable Mme Ionides à Buxted Park, dans le Sussex (Margaret Jourdain et R. Soame Jenyns, Chinese Export Art in the Eighteenth Century, 1950, p.134).
Ce coffret à thé a été expédié en Angleterre, où un orfèvre londonien a créé les boîtes en argent, les embellissant de scènes "chinoises", permettant ainsi le reflet des motifs floraux de la nacre. Cette boîte à thé constitue un excellent exemple de collaboration concernant les objets du "China Trade" destinés à l'exportation. La présence en paire de ces boîtes s’explique par l’utilisation alternative de thé vert et de thé noir. Il existe parfois une troisième boîte permettant les mélanges.
L'orfèvre Samuel Herbert (actif à Londres de 1747 à 1973) a commencé sa carrière en tant qu'apprenti auprès de l'orfèvre Edward Aldridge I, de la Clothworkers Company, en 1736. Son premier poinçon a été enregistré en 1747, et le second, sous le nom de Samuel Herbert & Co., en 1750. Ses œuvres sont aujourd'hui conservées dans plusieurs musées à travers le monde, dont le Metropolitan Museum of Art (n°13.41.62).
Il est rare que les boîtes à thé qui les accompagnent subsistent lorsqu'elles sont retirées du coffret, comme c'est le cas ici. Un exemple comparable se trouve dans les collections du Nottingham City Museum, avec deux boîtes à thé en argent doré de Pierre Gillois portant le chiffre de la reine Charlotte, épouse de George III, placées dans un coffret en nacre de Chine (Gillian Walkling, "Mother-of-Pearl", dans The Story of British Tea Chests and Caddies ; Social History and Decorative Techniques, 2022, p.232, planche couleur 44 et Michael Clayton, The Collector's Dictionary of the Silver and Gold of Great Britain and North America, 1971, pl. 44).
Tea caddies
Pierre Gillois (silversmith)
Silver, 1763-64
These silver gilt tea canisters made by the silversmith are engraved with the crowned cypher (the crown and monogram) of Charlotte of Mecklenburg-Strelitz (1744-1818) consort of King George III
Image : Nottingham city museums and galleries
Dans la collection du Victoria and Albert Museum (n° M.299:1, 2-1923) peut être admirée une boîte à thé isolée de Pierre Gillois à décor de chinoiseries rococo gravée d’un décor proche de ces boîtes.
Tea Caddy
Pierre Gillois
Silver, chased and embossed, 1766-1767 (hallmarked)
Height: 14.7cm ; Width: 9.9cm ; Depth: 10.6cm
Image : Victoria and Albert Museum, London
* Source et infos complémentaires : Sotheby's - Paris, vente du 28 juin 2023
La nuit, la neige- Messages : 18137
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Re: Thé, café ou chocolat ? Les boissons "exotiques" au XVIIIe siècle
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Mme de Sabran- Messages : 55509
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Re: Thé, café ou chocolat ? Les boissons "exotiques" au XVIIIe siècle
Je l'ignore, ce n'est pas moi qui l'écris mais l'expert de la maison de vente.Mme de Sabran a écrit:Plaît-il ? ... tu veux dire comme des sculptures en sucre ?
C'est ce que j'ai pensé aussi en lisant cette présentation. J'ai le souvenir de compositions en sucre (caramélisé ?) vues en décoration sur deux ou trois pièces montées de mariage que bien évidemment personne ne déguste jamais , mais rien d'aussi sophistiqué qu'un surtout de table décoré de motifs en chinoiseries !
La nuit, la neige- Messages : 18137
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Re: Thé, café ou chocolat ? Les boissons "exotiques" au XVIIIe siècle
Hier soir sur ARTE, Xavier Mauduit
nous racontait l'arrivée du chocolat, dans ce pays-ci, d'abord privilège des rois !
https://www.arte.tv/fr/videos/117402-004-A/quand-le-chocolat-etait-le-privilege-des-rois/
nous racontait l'arrivée du chocolat, dans ce pays-ci, d'abord privilège des rois !
https://www.arte.tv/fr/videos/117402-004-A/quand-le-chocolat-etait-le-privilege-des-rois/
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Mme de Sabran- Messages : 55509
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Re: Thé, café ou chocolat ? Les boissons "exotiques" au XVIIIe siècle
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Mme de Sabran- Messages : 55509
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Re: Thé, café ou chocolat ? Les boissons "exotiques" au XVIIIe siècle
The afternoon tea ou the five o'clock tea
tripadvisor.co.uk
Quoi de plus anglais que le fameux thé de cinq heures ? C'est toute une institution Outre-Manche, avec ses codes et ses rituels. Simple pause ou grand "afternoon tea" avec cérémonial, il reste un incontournable.
C'est au XIXème siècle qu'il apparaît, grâce à la duchesse de Bedford.
facebook.com
Cette grande dame trouvait trop long le temps entre le déjeuner et le souper. D'autant plus que dans la haute société de l'époque, on soupait volontiers tard, après le spectacle. La duchesse demanda donc à son cuisinier d'entourer son thé de l'après-midi d'un petit repas léger. Très vite, ce thé de l'après-midi, pris vers 17h00, devînt un rendez-vous incontournable de la haute société britannique, un moment de convivialité, amical ou familial. Un moment qui se démocratise très vite, même dans les usines, ouvriers et ouvrières font désormais la pause thé.
Aujourd'hui, on peut prendre un afternoon tea, équivalent à un vrai petit repas, dans les grands hôtels et les salons de thé et pas seulement en Angleterre. Certains salons de thé proposent même un décor adapté, souvent "victorien" ou feutré, avec porcelaine, fleurs, coussins et bibelots.
Les usages
Petit guide de survie, sinon... Schocking !- Utilisez du thé en feuilles, pas en sachet et utilisez la petite passoire à thé.
- La théière doit être réchauffée avant, ce qui permet aux feuilles de développer leur arôme.
- L'eau doit être frémissante, jamais bouillante.
- Ne "touillez" pas avec votre petite cuillère, ça fait des éclaboussures et du bruit. Bougez la petite cuillère d'avant en arrière (comme si vous alliez de 12 à 6 sur une pendule).
- On tient sa tasse avec la soucoupe.
- Posez la cuillère sur la soucoupe (on ne boit pas avec la cuillère dans la tasse).
- Si votre thé est trop chaud, ne soufflez pas dessus, ne rajoutez pas de l'eau : laissez-le refroidir.
- Si vous utilisez du lait, versez-le avant le thé : le goût du breuvage ne sera pas le même sinon.
- Les fameux scones, petits pains d'origine écossaise, se rompent en deux à la main, ne les coupez pas au couteau.
- Les scones se dégustent généralement avec de la marmelade et/ou de la crème.
- Un vrai afternoon tea doit proposer du sucré (cakes, petits gâteaux, confiture) et du salé (sandwiches).
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J'ai oublié hier, je ne sais pas ce que sera demain, mais aujourd'hui je t'aime
Calonne- Messages : 1132
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