La médecine, les soins et la santé au XVIIIe siècle
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Re: La médecine, les soins et la santé au XVIIIe siècle
Mme de Sabran a écrit:.
Demain, ce sera horrible ! àè-è\':
...mais demain est un autre jour, n'est-ce pas ? :
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: La médecine, les soins et la santé au XVIIIe siècle
Comme je te sens trépigner d'impatience, allez zou ! faisons dans l'horrifique, avec la chirurgie d'antan ... àè-è\':
Je cite à nouveau Mme Jacques-Marin :
Des vestiges archéologiques nous ont révélé que les chirurgiens de tous temps se lancèrent dans des interventions audacieuses et qu'ils rencontrèrent parfois des succès . Des boites crâniennes datant d'époques et de lieux différents présentent des trous au bord desquels on peut observer une ossification cicatricielle : cela prouve que le malade a survécu . On aurait procédé, suppose-t-on à des trépanations soit pour extraire un corps nuisible ( tumeur, morceau de flêche ... )
soit pour ouvrir une porte de sortie au génie malin qui provoquait la maladie .
Souvent, on a retrouvé la preuve de réussite d'amputations et diverses opérations de la vessie, des yeux et des reins. Auxquels il faut ajouter la réduction courante des luxations, et tout ce que l'on appelle la petite chirurgie .
Y avait-il douleur de tête, embarras du cerveau ?
On brûlait la plante des pieds avec un fer ardent pour, disaient les textes, " causer une violente irritation et tirer les humeurs de la tête afin de les faire circuler à nouveau . "
Le problème de la douleur
La douleur infligée au malade gênait le chirurgien qui était, à cause d'elle, obligé d'opérer très vite . C'est la rapidité de ses gestes qui faisait sa réputation et sa gloire . Pourtant on ne manquait jamais ( enfin, autant que faire se peut ... ) d'atténuer la sensibilité du malade au moyen de drogues .
Au Moyen-Age, on imprégnait une éponge d'un mélange ( que l'on qualifierait aujourd'hui d'improbable ) de chanvre indien, jusquiame ( ), cigüe, opium et mandragore. Au moment de l'opération, on appliquait cette éponge humidifiée sur le nez et la bouche du patient, ainsi les alcaloïdes agissaient. Mais des erreurs de dosage rendirent souvent ce procédé fatal, au point qu'il fut abandonné à la Renaissance et remplacé par des tisanes plus ou moins ( plutôt que plus ) efficaces .
Et que dire du patient étroitement ligoté sur une chaise avant l'opération ? ... comme ceci :
C'est vers la fin du XVIIIème, notre période de prédilection en diable :n,,;::::!!!: , qu'aura lieu, de façon inattendue, la première anesthésie . Un chimiste a découvert le protoxyde d'azote ou gaz hilarant qui jusqu'alors n'avait pas d'autre usage que de faire rire sur les tréteaux des foires.
L'histoire raconte qu'un quidam venant de se faire arracher une dent le respire et déclare que soudain sa douleur a disparu . On doute, on s'étonne, on vérifie, on recommence l'expérience et l'on ne sait pas encore que la première anesthésie vient d'avoir lieu .
Heureusement, parce que la chirurgie tient parfois de la boucherie . J'en veux pour preuve cette planche qui présente divers instruments utilisés pour l'opération du cancer du sein .
La figue 1 en haut à gauche montre une façon de tirer le sein " au point d'aiguille " ( ) pour le trancher plus aisément
( Encyclopédie de Diderot et d'Alembert )
Je cite à nouveau Mme Jacques-Marin :
Des vestiges archéologiques nous ont révélé que les chirurgiens de tous temps se lancèrent dans des interventions audacieuses et qu'ils rencontrèrent parfois des succès . Des boites crâniennes datant d'époques et de lieux différents présentent des trous au bord desquels on peut observer une ossification cicatricielle : cela prouve que le malade a survécu . On aurait procédé, suppose-t-on à des trépanations soit pour extraire un corps nuisible ( tumeur, morceau de flêche ... )
soit pour ouvrir une porte de sortie au génie malin qui provoquait la maladie .
Souvent, on a retrouvé la preuve de réussite d'amputations et diverses opérations de la vessie, des yeux et des reins. Auxquels il faut ajouter la réduction courante des luxations, et tout ce que l'on appelle la petite chirurgie .
Y avait-il douleur de tête, embarras du cerveau ?
On brûlait la plante des pieds avec un fer ardent pour, disaient les textes, " causer une violente irritation et tirer les humeurs de la tête afin de les faire circuler à nouveau . "
Le problème de la douleur
La douleur infligée au malade gênait le chirurgien qui était, à cause d'elle, obligé d'opérer très vite . C'est la rapidité de ses gestes qui faisait sa réputation et sa gloire . Pourtant on ne manquait jamais ( enfin, autant que faire se peut ... ) d'atténuer la sensibilité du malade au moyen de drogues .
Au Moyen-Age, on imprégnait une éponge d'un mélange ( que l'on qualifierait aujourd'hui d'improbable ) de chanvre indien, jusquiame ( ), cigüe, opium et mandragore. Au moment de l'opération, on appliquait cette éponge humidifiée sur le nez et la bouche du patient, ainsi les alcaloïdes agissaient. Mais des erreurs de dosage rendirent souvent ce procédé fatal, au point qu'il fut abandonné à la Renaissance et remplacé par des tisanes plus ou moins ( plutôt que plus ) efficaces .
Et que dire du patient étroitement ligoté sur une chaise avant l'opération ? ... comme ceci :
C'est vers la fin du XVIIIème, notre période de prédilection en diable :n,,;::::!!!: , qu'aura lieu, de façon inattendue, la première anesthésie . Un chimiste a découvert le protoxyde d'azote ou gaz hilarant qui jusqu'alors n'avait pas d'autre usage que de faire rire sur les tréteaux des foires.
L'histoire raconte qu'un quidam venant de se faire arracher une dent le respire et déclare que soudain sa douleur a disparu . On doute, on s'étonne, on vérifie, on recommence l'expérience et l'on ne sait pas encore que la première anesthésie vient d'avoir lieu .
Heureusement, parce que la chirurgie tient parfois de la boucherie . J'en veux pour preuve cette planche qui présente divers instruments utilisés pour l'opération du cancer du sein .
La figue 1 en haut à gauche montre une façon de tirer le sein " au point d'aiguille " ( ) pour le trancher plus aisément
( Encyclopédie de Diderot et d'Alembert )
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La médecine, les soins et la santé au XVIIIe siècle
;
Après la chirurgie, la cicatrisation ! :n,,;::::!!!:
Et je vous préviens, non, non, ce post n'est pas un poisson d'avril !!! àè-è\':
Avec ces bons conseils, n'ayez plus peur de vous blesser !
Là encore les pratiques transmises au cours des âges ne manquent pas ... euh ! je vous les donne sous toutes réserves ...
- Ecrire au milieu au milieu du front : mais attention ! n'importe quoi peut-être pourvu que ce soit avec le propre sang du patient dont la plaie saigne encore .
- Empêcher l'air d'entrer dans la plaie, car c'est son " plus grand ennemi ", c'est bon à savoir . Pour ce faire la remplir de charpie ou de plumasseaux pour combler le vide .
- Faire lécher par un chien : car la langue du chien est médicinale. Un livre ancien de médecine explique : " cet animal guérit en léchant les plaies . Et s'il ne peut de la langue atteindre le fond de l'ouverture, il sera dressé à lécher son pied et à mettre de sa salive dessus avant de le plonger dans la plaie ."
- Mâcher des noix : et recracher la bouchée pour l'appliquer sur le mal.
- Plonger dans la gorge d'un bœuf : en cas de plaie à la main ou à l'avant-bras, aller à l'abattoir . Dès qu'un bœuf vient d'être tué, demander à un aide de lui écarter les mâchoires. Il faut alors plonger la blessure de nombreuses fois en profondeur dans la gorge mouillée de salive encore chaude de l'animal.
- Poser sur la plaie de la fiente de pourceau enveloppée dans un linge .
- Souffler dans le nez du patient, quel que soit l'endroit de la plaie, de la poudre " d'une pierre triangulaire que l'on trouve dans la tête de la carpe ou de la seiche ."
Il faut rappeler que jusqu'au XIXème siècle, la suppuration était considérée comme bénéfique en chirurgie car l'on pensait qu'elle signifiait l'évacuation des mauvaises humeurs qui habitaient notre corps !
Après la chirurgie, la cicatrisation ! :n,,;::::!!!:
Et je vous préviens, non, non, ce post n'est pas un poisson d'avril !!! àè-è\':
Avec ces bons conseils, n'ayez plus peur de vous blesser !
Là encore les pratiques transmises au cours des âges ne manquent pas ... euh ! je vous les donne sous toutes réserves ...
- Ecrire au milieu au milieu du front : mais attention ! n'importe quoi peut-être pourvu que ce soit avec le propre sang du patient dont la plaie saigne encore .
- Empêcher l'air d'entrer dans la plaie, car c'est son " plus grand ennemi ", c'est bon à savoir . Pour ce faire la remplir de charpie ou de plumasseaux pour combler le vide .
- Faire lécher par un chien : car la langue du chien est médicinale. Un livre ancien de médecine explique : " cet animal guérit en léchant les plaies . Et s'il ne peut de la langue atteindre le fond de l'ouverture, il sera dressé à lécher son pied et à mettre de sa salive dessus avant de le plonger dans la plaie ."
- Mâcher des noix : et recracher la bouchée pour l'appliquer sur le mal.
- Plonger dans la gorge d'un bœuf : en cas de plaie à la main ou à l'avant-bras, aller à l'abattoir . Dès qu'un bœuf vient d'être tué, demander à un aide de lui écarter les mâchoires. Il faut alors plonger la blessure de nombreuses fois en profondeur dans la gorge mouillée de salive encore chaude de l'animal.
- Poser sur la plaie de la fiente de pourceau enveloppée dans un linge .
- Souffler dans le nez du patient, quel que soit l'endroit de la plaie, de la poudre " d'une pierre triangulaire que l'on trouve dans la tête de la carpe ou de la seiche ."
Il faut rappeler que jusqu'au XIXème siècle, la suppuration était considérée comme bénéfique en chirurgie car l'on pensait qu'elle signifiait l'évacuation des mauvaises humeurs qui habitaient notre corps !
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La médecine, les soins et la santé au XVIIIe siècle
Ah, tais-toi !
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La médecine, les soins et la santé au XVIIIe siècle
;
Jusqu'au franc succès de l'opération de la fistule anale de Louis XIV, la chirurgie était dédaignée par les médecins sortis de la faculté .
En 1671, le monarque guéri organisa l'enseignement de la chirurgie et en 1743, Louis XV sépara définitivement les chirurgiens des barbiers. Mais jusqu'à la Révolution, les chirurgiens resteront encore en position d'infériorité par rapport aux médecins . Ce qui leur vaudra d'être cités par le docteur Gilibert qui, à la fin du XVIIIème, s'indigne dans son ouvrage L'Anarchie médicinale :
La plus grande branche de la médecine pratique est entre les mains des gens nés hors du sein de l'art; les femmelettes, les dames de miséricorde, les charlatans, les mages, les rhabilleurs, les hospitalières, les moines, les religieuses, les droguistes, les herboristes, les chirurgiens, les apothicaires, traitent beaucoup plus de maladies, donnent beaucoup plus de remèdes que les médecins .
Jusqu'au franc succès de l'opération de la fistule anale de Louis XIV, la chirurgie était dédaignée par les médecins sortis de la faculté .
En 1671, le monarque guéri organisa l'enseignement de la chirurgie et en 1743, Louis XV sépara définitivement les chirurgiens des barbiers. Mais jusqu'à la Révolution, les chirurgiens resteront encore en position d'infériorité par rapport aux médecins . Ce qui leur vaudra d'être cités par le docteur Gilibert qui, à la fin du XVIIIème, s'indigne dans son ouvrage L'Anarchie médicinale :
La plus grande branche de la médecine pratique est entre les mains des gens nés hors du sein de l'art; les femmelettes, les dames de miséricorde, les charlatans, les mages, les rhabilleurs, les hospitalières, les moines, les religieuses, les droguistes, les herboristes, les chirurgiens, les apothicaires, traitent beaucoup plus de maladies, donnent beaucoup plus de remèdes que les médecins .
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Re: La médecine, les soins et la santé au XVIIIe siècle
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Re: La médecine, les soins et la santé au XVIIIe siècle
Ben oui quoi !!! On est tous pour la paix à la maison ! :
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Comtesse Diane- Messages : 7397
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Re: La médecine, les soins et la santé au XVIIIe siècle
oui, mais contre les tours d'abandon (ou pire: la poubelle ).
Re: La médecine, les soins et la santé au XVIIIe siècle
..................
Mme Jacques-Marin poursuit avec le clystère ( cher à Molière : ) .
..................
La légende raconte, nous dit-elle, que c'est l'ibis et la cigogne qui, s'introduisant de l'eau dans le rectum grêce à leur long cou, donnèrent l'idée à nos ancêtres constipés de se " dégager le bas-ventre " de la même façon . Ce geste avait une telle place dans les soins médicaux qu'il était évoqué sur les armes de la Faculté de Médecine de Paris : elles représentent un soleil surmonté de trois cigognes .
.................
à suivre ...
Mme Jacques-Marin poursuit avec le clystère ( cher à Molière : ) .
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La légende raconte, nous dit-elle, que c'est l'ibis et la cigogne qui, s'introduisant de l'eau dans le rectum grêce à leur long cou, donnèrent l'idée à nos ancêtres constipés de se " dégager le bas-ventre " de la même façon . Ce geste avait une telle place dans les soins médicaux qu'il était évoqué sur les armes de la Faculté de Médecine de Paris : elles représentent un soleil surmonté de trois cigognes .
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à suivre ...
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Re: La médecine, les soins et la santé au XVIIIe siècle
Mme de Sabran a écrit:..................
La légende raconte, nous dit-elle, que c'est l'ibis et la cigogne qui, s'introduisant de l'eau dans le rectum grêce à leur long cou, donnèrent l'idée à nos ancêtres constipés de se " dégager le bas-ventre " de la même façon .
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La nature de tout temps, nous inspire ! :
Bon lavement à tous ! :
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Comtesse Diane- Messages : 7397
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Re: La médecine, les soins et la santé au XVIIIe siècle
Comtesse Diane a écrit:
Bon lavement à tous ! :
Merci, très peu pour moi !
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La médecine, les soins et la santé au XVIIIe siècle
;
L'eusses-tu cru ?
La médecine des Lumières a ses limites ( : ):
J'entendis un blessé à mort qui disait au chirurgien-major : " Je vous donne trente mille florins si vous me sauvez la vie .
- Impossible , lui répondit-il .
- Eh bien, monsieur, cent mille . "
Il mourut en marchandant .
( le prince de Ligne )
L'eusses-tu cru ?
La médecine des Lumières a ses limites ( : ):
J'entendis un blessé à mort qui disait au chirurgien-major : " Je vous donne trente mille florins si vous me sauvez la vie .
- Impossible , lui répondit-il .
- Eh bien, monsieur, cent mille . "
Il mourut en marchandant .
( le prince de Ligne )
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Comtesse Diane- Messages : 7397
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Localisation : TOURAINE
Re: La médecine, les soins et la santé au XVIIIe siècle
.... des vertus
médicales du lait de femme :
Madame la duchesse d'Orléans a éprouvé, ces jours derniers, un accident fâcheux, mais dont heureusement on ne croit pas devoir redouter les suites. Etant à sa toilette du soir, cette princesse ressentit une démangeaison dans l'oreille. Elle y porta une longue épingle: une de ses femmes, dans le même instant, lui toucha le coude, et l'épingle perça, à ce que l'on craint, le tympan. On appela au secours; il sortit une grande quantité de sang; tout le monde fut alarmé. Une douleur très-vive se faisoit sentir, et il est encore possible qu'il se forme un dépôt; mais l'usage du lait de femme a, dit-on, fait disparoilre les symptômes les plus effrayants.
N'oublions pas un trait qui peint bien la bonté de la princesse. CeIle de ses femmes qui avoit eu le malheur de lui pousser le coude, à la vue du sang qui couloit, tomba évanouie, et madame la duchesse d'Orléans se montra plus affectée de l'état de cette femme désolée que du sien propre.
médicales du lait de femme :
Madame la duchesse d'Orléans a éprouvé, ces jours derniers, un accident fâcheux, mais dont heureusement on ne croit pas devoir redouter les suites. Etant à sa toilette du soir, cette princesse ressentit une démangeaison dans l'oreille. Elle y porta une longue épingle: une de ses femmes, dans le même instant, lui toucha le coude, et l'épingle perça, à ce que l'on craint, le tympan. On appela au secours; il sortit une grande quantité de sang; tout le monde fut alarmé. Une douleur très-vive se faisoit sentir, et il est encore possible qu'il se forme un dépôt; mais l'usage du lait de femme a, dit-on, fait disparoilre les symptômes les plus effrayants.
N'oublions pas un trait qui peint bien la bonté de la princesse. CeIle de ses femmes qui avoit eu le malheur de lui pousser le coude, à la vue du sang qui couloit, tomba évanouie, et madame la duchesse d'Orléans se montra plus affectée de l'état de cette femme désolée que du sien propre.
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La médecine, les soins et la santé au XVIIIe siècle
Décidément la malheureuse les accumule !
Un mariage s'est l'ait sous les auspices de la maison d'Orléans. Madame de Genlis devoit y assister avec ses élèves, ce qui n'a pu avoir lieu à cause d'une circonstance fâcheuse. Madame la duchesse d'Orléans fut obligée, le même jour, de se résoudre à subir l'extirpation douloureuse d'un polype dans la matrice.
Avec la chirurgie de fortune de l'époque, et sans anesthésie n'est-ce pas, quelle horreur !!!
Un mariage s'est l'ait sous les auspices de la maison d'Orléans. Madame de Genlis devoit y assister avec ses élèves, ce qui n'a pu avoir lieu à cause d'une circonstance fâcheuse. Madame la duchesse d'Orléans fut obligée, le même jour, de se résoudre à subir l'extirpation douloureuse d'un polype dans la matrice.
Avec la chirurgie de fortune de l'époque, et sans anesthésie n'est-ce pas, quelle horreur !!!
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La médecine, les soins et la santé au XVIIIe siècle
Qu'est-ce que la matrice ? J'espère mal comprendre, car je pense à l'utérus... )àè-è\':
Invité- Invité
Re: La médecine, les soins et la santé au XVIIIe siècle
C'est bien l'utérus .
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La médecine, les soins et la santé au XVIIIe siècle
Bien que ma propre époque m'inspire beaucoup d'inquiétude, je chéris tout de même les progrès de la médecine !!
Bohème96- Messages : 107
Date d'inscription : 02/05/2016
Age : 28
Re: La médecine, les soins et la santé au XVIIIe siècle
Comme vous dites !
Ah, voilà !
C'est sous le nom de goutte que, sans distinction, la plupart des douleurs étaient désignées . Elles venaient pensaient-on du dérèglement des humeurs. Et le mot goutte fut utilisé parce que la souffrance provenait " d'humeurs coulant peu à peu comme goutte à goutte vers les diverses parties du corps . " ( Archimateus )
La goutte sera longtemps confondue avec l'Arthritis d'Hippocrate et avec les affections articulaires chroniques . Les anciens la reconnaissaient à quatre signes : dolor, calor, tumor, tubor .
Les traitements de la goutte :
Les thérapeutes traitaient globalement les douleurs. ILs disposaient de plantes à effet antalgique. Ils les connaissaient mais ne les dosaient pas toujours avec réserve et leur emploi se terminait parfois de façon fatale. Aussi utilisaient-ils souvent des remèdes externes, applications de cataplasmes de lait de femme tiède ou de bouse de vache chaude
... j'en passe et de meilleures ...
Ce qu'ignorait la médecine empirique d'autrefois, c'est que la goutte, maladie à l'époque mal définie, consiste en un excès d'acide urique dans le sang, en raisons de prédispositions génétiques et de mauvaises habitudes alimentaires, qui forme des cristaux dans les articulations responsables de l'arthrite goutteuse et autres graves complications .
Voir notre sujet la maladie et la mort de Vergennes ( emporté en un clin d’œil ) :
https://marie-antoinette.forumactif.org/t2722-maladie-et-mort-de-m-de-vergennes#78263
Ah, voilà !
C'est sous le nom de goutte que, sans distinction, la plupart des douleurs étaient désignées . Elles venaient pensaient-on du dérèglement des humeurs. Et le mot goutte fut utilisé parce que la souffrance provenait " d'humeurs coulant peu à peu comme goutte à goutte vers les diverses parties du corps . " ( Archimateus )
La goutte sera longtemps confondue avec l'Arthritis d'Hippocrate et avec les affections articulaires chroniques . Les anciens la reconnaissaient à quatre signes : dolor, calor, tumor, tubor .
Les traitements de la goutte :
Les thérapeutes traitaient globalement les douleurs. ILs disposaient de plantes à effet antalgique. Ils les connaissaient mais ne les dosaient pas toujours avec réserve et leur emploi se terminait parfois de façon fatale. Aussi utilisaient-ils souvent des remèdes externes, applications de cataplasmes de lait de femme tiède ou de bouse de vache chaude
... j'en passe et de meilleures ...
Ce qu'ignorait la médecine empirique d'autrefois, c'est que la goutte, maladie à l'époque mal définie, consiste en un excès d'acide urique dans le sang, en raisons de prédispositions génétiques et de mauvaises habitudes alimentaires, qui forme des cristaux dans les articulations responsables de l'arthrite goutteuse et autres graves complications .
Voir notre sujet la maladie et la mort de Vergennes ( emporté en un clin d’œil ) :
https://marie-antoinette.forumactif.org/t2722-maladie-et-mort-de-m-de-vergennes#78263
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La médecine, les soins et la santé au XVIIIe siècle
Le médecin ;;;;;;;;
Il sait l’art de guérir autant que l’art de plaire. L’engouement devint tel que les femmes se mirent à apprendre la médecine, comme elles étudiaient déjà la chimie, l’histoire naturelle, à l’exemple de cette duchesse de Chaulnes dont on disait plaisamment : « Elle veut toujours savoir qui l’a couvé, qui l’a pondu. » Les voilà qui manient la lancette, le scalpel même, qui, à la campagne, font de la médecine gratuite : ainsi Mme de Genlis donne trente sous à ceux qui se laissent saigner par elle. L’anatomie a ses fanatiques, et la jeune comtesse de Coigny se passionne si fort pour cette science qu’en voyage elle emporte dans le coffre de sa voiture un cadavre à disséquer ; les choses en viennent au point qu’on mystifie joliment la comtesse de Voisenon en insérant un carton dans le Journal des savans, où elle fut avec bonheur sa nomination de présidente du collège de médecine. Nous sommes loin, n’est-ce pas, de la délicate maxime de la marquise de Lambert : « Les femmes doivent avoir sur les sciences une pudeur presque aussi tendre que sur les vices. »
Victor Du Bled
Un Client de l’Ancien Régime
Revue des Deux Mondes, 3e période, tome 101, 1890 (pp. 351-386).
Il sait l’art de guérir autant que l’art de plaire. L’engouement devint tel que les femmes se mirent à apprendre la médecine, comme elles étudiaient déjà la chimie, l’histoire naturelle, à l’exemple de cette duchesse de Chaulnes dont on disait plaisamment : « Elle veut toujours savoir qui l’a couvé, qui l’a pondu. » Les voilà qui manient la lancette, le scalpel même, qui, à la campagne, font de la médecine gratuite : ainsi Mme de Genlis donne trente sous à ceux qui se laissent saigner par elle. L’anatomie a ses fanatiques, et la jeune comtesse de Coigny se passionne si fort pour cette science qu’en voyage elle emporte dans le coffre de sa voiture un cadavre à disséquer ; les choses en viennent au point qu’on mystifie joliment la comtesse de Voisenon en insérant un carton dans le Journal des savans, où elle fut avec bonheur sa nomination de présidente du collège de médecine. Nous sommes loin, n’est-ce pas, de la délicate maxime de la marquise de Lambert : « Les femmes doivent avoir sur les sciences une pudeur presque aussi tendre que sur les vices. »
Victor Du Bled
Un Client de l’Ancien Régime
Revue des Deux Mondes, 3e période, tome 101, 1890 (pp. 351-386).
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La médecine, les soins et la santé au XVIIIe siècle
"elle emporte dans le coffre de sa voiture un cadavre à disséquer"
Re: La médecine, les soins et la santé au XVIIIe siècle
.
Eh bien quoi ? ... à chacun ses petits plaisirs !
Eh bien quoi ? ... à chacun ses petits plaisirs !
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Re: La médecine, les soins et la santé au XVIIIe siècle
En même temps qu’ils font progresser leur art et l’émancipent, Tronchin, Bouvard, Bordeu, Lorry, Malouin, Sylva, accomplissent une révolution dans les habitudes et l’hygiène de la société. Lorry entre si bien dans les peines de ses clientes, il les décrit avec une telle exactitude, qu’il a l’air de les ressentir et arrache ce compliment à l’une d’elles :
« Ce pauvre M. Lorry, il est si au fait de nos maux que l’on dirait qu’il a lui-même accouché. »
Avant Jean-Jacques, Tronchin recommande aux dames le mouvement, la promenade, l’allaitement de leurs enfants : excellent moyen de combattre vapeurs et langueurs. Et marcher sur ses pieds ( Est ce que l'on peut marcher autrement ? : ), courir, devient une mode, comme bêcher un jardin, frotter son appartement, en avait été une autre, parce qu’il a donné ce conseil à une jeune femme qui avait besoin d’exercice. Et l’on ne voit dans Paris que belles promeneuses, habillées de robes nouvelles baptisées de son nom, " tronchinant ", appuyées sur de longues cannes : La Harpe se fait presque une réputation parce qu’il donne très bien le bras à la maréchale de Luxembourg. Les jeunes mères amènent leurs enfants au théâtre et leur donnent le sein publiquement.
Ce retour à la nature devait rendre de précieux services à la bonne compagnie, qui, lorsque la révolution la réduisit à l’exil, à la misère, se montra plus apte à supporter vaillamment des rigueurs de tout genre.
Absolument !
« Ce pauvre M. Lorry, il est si au fait de nos maux que l’on dirait qu’il a lui-même accouché. »
Avant Jean-Jacques, Tronchin recommande aux dames le mouvement, la promenade, l’allaitement de leurs enfants : excellent moyen de combattre vapeurs et langueurs. Et marcher sur ses pieds ( Est ce que l'on peut marcher autrement ? : ), courir, devient une mode, comme bêcher un jardin, frotter son appartement, en avait été une autre, parce qu’il a donné ce conseil à une jeune femme qui avait besoin d’exercice. Et l’on ne voit dans Paris que belles promeneuses, habillées de robes nouvelles baptisées de son nom, " tronchinant ", appuyées sur de longues cannes : La Harpe se fait presque une réputation parce qu’il donne très bien le bras à la maréchale de Luxembourg. Les jeunes mères amènent leurs enfants au théâtre et leur donnent le sein publiquement.
Ce retour à la nature devait rendre de précieux services à la bonne compagnie, qui, lorsque la révolution la réduisit à l’exil, à la misère, se montra plus apte à supporter vaillamment des rigueurs de tout genre.
Absolument !
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
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