Emission Au coeur de l'histoire : Fersen et Marie Antoinette

Majesté a écrit:Merci, mon cher Félix !
Ainsi on sait combien les écrits d'Axel de Fersen ne sont pas une référence.
Car si son père ne peut lui faire confiance, pourquoi devrions-nous davantage lui en faire?
Il arrange les choses selon lui et pour se faire briller.
Je n'étais pas sans me souvenir de ce que tu postes là... mais bon, je ne vois nulle part des preuves. Ce n'est qu'une enquête qui suppose ce que désirent certains ici.
Mais au final, on n'avance toujours pas quant à la conclusion de Madame Lever.

Bien à vous.

De rien Majesté
Il faudra, je crois, nuancer un peu et distinguer sa correspondance de son journal, et même les lettres qu'il adresse à son père de celles qu'il écrit à sa sœur Sophie Piper. Ce serait trop facile de mettre tous ses écrits dans le même sac de la méfiance et ainsi le discréditer et réduire à néant la grande passion qu'il a éprouvé pour la reine et qu'elle a éprouvé pour lui.
A cet égard, ce serait une grande injustice de passer sous silence cette passion de la reine qui a duré jusqu’à sa mort.

Je ne crois pas qu'il soit important de savoir quelle est l'opinion d'Evelyn Lever dans cette affaire. Je préfère me référer aux faits historiques tels qu'ils ont été examinés par des historiens qui ont fouillé dans toutes les archives possibles et imaginables, et qui ont étudié minutieusement et assidûment les originaux des lettres de Fersen, de ses correspondants et de son entourage, et les bribes de son journal (tout ce qui n'a pas été mutilé par un souci malsain de falsifier l'histoire). J'attends dès lors avec impatience l’édition critique de la correspondance de Fersen établie par Evelyn Farr et sa biographie de la liaison mise à jour en français (que j'ai d'ailleurs déjà lu en anglais).

Si Fersen envoie des pieux mensonges à son père, c'est simplement pour lui cacher qu'il passe trop de temps dans l'entourage de la reine à Versailles afin de ne pas le chagriner ni l’inquiéter ou éveiller des soupçons inutiles, rien de plus. Fersen est loin de la brillantine d'un Lauzun. Jamais homme ne fut aussi discret et respectueux, même encore dans ses égarements du cœur, où il éprouve des remords sincères dans sa faiblesse. Car des faiblesses il en avait, les preuves sont là, tout comme Marie-Antoinette en avait. A cet égard, il est frappant de constater que ceux qui veulent ériger la reine sur un piédestal de sainteté, voudraient aussi que Fersen soit le chevalier idéal sans défauts et qu'au moindre défaut qu'ils trouvent en lui, ne le considèrent tout de suite plus digne de l’amitié et l'adoration de Marie-Antoinette. Personnellement je trouve ça triste de déshumaniser ainsi et Marie-Antoinette et Fersen en même temps.

Quant à la mention qu'il fait dans son journal le 15 juillet 1798, je suis simplement étonné qu’après 15 ans, il se souvient encore de ce jour mémorable (pour lui).
S'il avait rencontré la reine pour la première fois, cela ne m'aurait pas étonné, mais en 1783 il avait déjà vu la reine plusieurs fois. Alors il ne peut s'agir que d'une entrevue plus spéciale que d'habitude.
Il est significatif que Fersen y songe encore après tant d’années et qu'il prenne la peine de le noter dans son journal.

Au-delà de savoir s'ils ont fait l'amour oui ou non, je souhaite qu'un jour l'on cesse de dénigrer Fersen et qu'on prenne au sérieux l'amour qu'il a voué à Marie-Antoinette et qu'elle a voué au « plus aimé et plus aimant des hommes ».

Mme de Sabran a écrit:

Alors qu'est-ce que Mme Bertière invente là ?

Ce que j'ai écrit ne contredit en rien ce qu'a écrit Simone Bertière.

Comte d'Hézècques a écrit:

Ce serait trop facile de mettre tous ses écrits dans le même sac de la méfiance et ainsi le discréditer et réduire à néant la grande passion qu'il a éprouvé pour la reine et qu'elle a éprouvé pour lui.
A cet égard, ce serait une grande injustice de passer sous silence cette passion de la reine qui a duré jusqu’à sa mort.

Il est frappant de constater que ceux qui veulent ériger la reine sur un piédestal de sainteté, voudraient aussi que Fersen soit le chevalier idéal sans défauts et qu'au moindre défaut qu'ils trouvent en lui, ne le considèrent tout de suite plus digne de l’amitié et l'adoration de Marie-Antoinette. Personnellement je trouve ça triste de déshumaniser ainsi et Marie-Antoinette et Fersen en même temps.   

Au-delà de savoir s'ils ont fait l'amour oui ou non, je souhaite qu'un jour l'on cesse de dénigrer Fersen et qu'on prenne au sérieux l'amour qu'il a voué à Marie-Antoinette et qu'elle a voué au « plus aimé et plus aimant des hommes ».

 

Cependant je crains qu'il ne soit pire sourd que celui qui ne veut pas entendre .  Celui-là lira notre amie Eve, mais continuera à s'enferrer dans son idolâtrie d'une statue d'airain, à mille mille de Marie-Antoinette.

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Mme de Sabran a écrit:Cependant je crains qu'il ne soit pire sourd que celui qui ne veut pas entendre .

Tu ne penses pas si bien dire ! :

Bien à vous.

Reinette a écrit:Je pense pour ma part que Marie-Antoinette n'a rien tenté pour être plus discrète parce qu'elle n'avait justement rien à se reprocher. Et que Louis XVI l'entendait ainsi également.

Alors, disais-je, qu'est-ce que Mme Bertière invente là ?

Reinette a écrit: Ce que j'ai écrit ne contredit en rien ce qu'a écrit Simone Bertière.

Elle a pourtant écrit :



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Trianon a écrit:Emission ? Eclairez-moi un peu, Eléonore. Je ne savais pas que les appartements privés de Marie-Antoinette étaient si difficiles d'accès. Je ne peux que l'approuver. Pour qu'on la LAISSE TRANQUILLE, et le reste....???

En effet, Marie-Antoinette voulait à tout prix préserver son intimité .
Voici très exactement les termes de Mme Lever ( à 40.00 ) :

" ...  et les petits appartements de la reine sont des petits appartements dans lesquels elle peut inviter une ou deux personnes sans que la personne soit vue parce qu'il y a différents moyens d'accéder aux petits appartements .  Donc, c'est une évidence, ils se voient et personne n'en parle . "

Trianon a écrit:
Si je vous dis que je n'ai plus le courage de lire une seule biographie de plus, mêmes celles de Mmes Jallut et Kermina, aussi intéressantes soient-elles.

Je vous comprends !    Eh bien, ce n'est pas grave .  Tenez !  voici ce qu'écrit Mme Jallut ( historienne et Conservateur au château de Versailles ) concernant les fameux petits appartements  :









En somme, Marie-Antoinette loge un homme dans ses appartements privés, auxquels il peut accéder sans être vu de personne, dans lesquels il se cache de tous ( il est censé être à Paris )  sauf de Marie-Antoinette qui, en actionnant un cordon peut bloquer les quatre portes de sa chambre ou les débloquer, à volonté  ...   hum ! ...

Quand je pense que, du temps du C.D.B. encore, j'étais choquée par la réflexion de Besenval sur ces cabinets secrets :

Je fus étonné, non pas que la reine eût désiré tant de facilités, mais qu'elle eût osé se les procurer .
( Mémoires de Besenval )

Je la comprends tout à fait maintenant.     Toutes ces commodités seraient de la dernière inconvenance si elles n'étaient pas excusées par l'amour le plus passionnément sincère .  Et pour ma part, plus je lis, plus j'en sais et moins je doute.  Je ne balance plus du tout entre liaison platonique ou consommation .  

Françoise Kermina en reste comme deux ronds de flan, elle aussi :

Ce qui compte, c'est la preuve apportée ici de la familiarité de ton qui régnait entre Axel et elle.  Ils parlent ensemble de tout, et s'intéressent à tout ce qui les concerne respectivement, famille, politique, ou simple arrangements domestiques, avec affection et confiance, comme deux vrais amants, pour qui ce qui vient de l'autre, important ou futile, a toujours le même prix .

Que l'on est loin des amoureux de Peynet
qui roucoulent, les yeux dans les yeux, en s'effleurant le bout des doigts !

Fersen et Marie-Antoinette, eux, n'en sont plus là .  Ils discutent posément les détails prosaïques et matériels de l'installation d'un poêle, à peu près exactement comme un couple choisirait sa cuisine Mobalpa . (  :  )

Enfin bref, Trianon, si vous n'avez pas le courage de lire toutes ces biographies, si vous devez n'opter que pour un seul ouvrage,  suivez le judicieux conseil de la nuit, la neige et Félix : réservez-vous donc pour la sortie en français du livre d'Evelyn Farr, le meilleur, le plus fouillé, quant à la relation de Marie-Antoinette et Fersen .  

Merci Eléonore. Je savais déjà à peu près tout.
Je vais faire l'effort de lire ce livre d'Eve lors de sa parution en français, car je veux tout comprendre. Mon anglais n'étant pas assez riche.

Mme de Sabran a écrit:En somme, Marie-Antoinette loge un homme dans ses appartements privés, auxquels il peut accéder sans être vu de personne, dans lesquels il se cache de tous ( il est censé être à Paris )  sauf de Marie-Antoinette qui, en actionnant un cordon peut bloquer les quatre portes de sa chambre ou les débloquer, à volonté  ...   hum ! ...

D'où tiens-tu ce détail de mécanisme qui bloque les portes?
Il me semble découvrir cela en te lisant... àè-è\':

Bien à vous.