Jean-Baptiste Cléry, valet de chambre de Louis XVI
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Jean-Baptiste Cléry, valet de chambre de Louis XVI
Jean-Baptiste Cant Hanet, dit Cléry (1759-1809) est fils d'un receveur des vingtièmes dans la banlieue de Paris et de la nourrice de la Princesse de Guéménée, il est valet de chambre de Madame de Guéménée, puis valet de chambre-barbier du Roi (1782), avant de passer dans la maison du petit Louis-Charles, Duc de Normandie, futur Louis XVII.
Il épouse une ordinaire de la musique du Roi, fille de la harpiste Mme de Beaumont.
Lors de l'emprisonnement de la famille royale, Cléry obtient de rester auprès d'elle et il mettra , pendant ses cinq mois de présence, tous ses soins à adoucir ses conditions de détentions.
Sa fidélité à la famille royale vaut à Cléry d'être incarcéré à la Force après le départ de la Reine pour la Conciergerie (du 25 septembre 1793 au 22 thermidor An II).
Il réussit à émigrer et à entrer en contact avec Madame Royale dont son frère avait d'ailleurs été valet de chambre avant la révolution.
Il rentre en France en 1803 mais repart en Pologne, puis en Autriche où il meurt en 1809.
Bien à vous.
Il épouse une ordinaire de la musique du Roi, fille de la harpiste Mme de Beaumont.
Lors de l'emprisonnement de la famille royale, Cléry obtient de rester auprès d'elle et il mettra , pendant ses cinq mois de présence, tous ses soins à adoucir ses conditions de détentions.
Sa fidélité à la famille royale vaut à Cléry d'être incarcéré à la Force après le départ de la Reine pour la Conciergerie (du 25 septembre 1793 au 22 thermidor An II).
Il réussit à émigrer et à entrer en contact avec Madame Royale dont son frère avait d'ailleurs été valet de chambre avant la révolution.
Il rentre en France en 1803 mais repart en Pologne, puis en Autriche où il meurt en 1809.
Bien à vous.
Invité- Invité
Mme de Sabran- Messages : 55572
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Jean-Baptiste Cléry, valet de chambre de Louis XVI
Kiki a écrit :
Mer 29 Aoû 2007 - 18:21
Son visage respire la bonté et ainsi on se l'imagine encore mieux soutenir la Famille royale dans ses terribles épreuves.
Chose étrange, Madame Royale, au début, se méfiait de lui. Et les Girault de Coursac ont même affirmé qu'il était un agent de la Révolution chargé d'épier le Roi en prison, mais qu'il aurait totalement changé d'opinion au contact des illustres détenus. J'ai vraiment du mal à croire en cette duplicité de Cléry...
Invité :
Ah oui? Cette information est dans ses mémoires?
Monsieur de Talaru :
Je suis d'accord avec vous, invité. Comment peut on douter de cet homme qui risquait très gros ? Fidélité, devouement, sincérité sont les premiers mots qu'il m'inspire quand je pense à lui.
Kiki :
Il semble effectivement que Marie-Thérèse ait eu quelque chose à reprocher à Cléry. Voici le passage de ses mémoires où elle y fait allusion, p. 163 du "Journal de ce qui s'est passé à la tour du Temple", éd. Mercure de France :
Ce passage m'a beaucoup surpris quand je l'ai lu. Néanmoins les historiens s'accordent en général pour dire que Cléry n'avait rien à se reprocher. Il peut toutefois y avoir une explication à la méfiance injustifiée de Madame Royale : c'est que Cléry, contrairement à M. Hue, n'était pas entré au Temple en même temps que la Famille Royale le 13 août. La note n°247 de l'ouvrage que je cite explique d'ailleurs que la méfiance de Madame Royale provient sans doute du fait que Cléry ait dû solliciter une faveur de Pétion pour être admis à servir au Temple, et que cela l'a fait passer très brièvement pour une créature des révolutionnaires. Mais il n'avait vraiment pas d'autre choix pour être auprès de ses Princes...
Or des créatures des révolutionnaires, il y en avait déjà pour servir la Famille royale : le couple Tison, qui avait pour mission d'espionner les augustes prisonniers. Cléry, arrivé peu de temps après eux, a pu être sur le moment considéré par Marie-Thérèse comme investi du même rôle.
Enfin, le principal est que tous ces soupçons aient été infondés : il n'y a qu'à voir l'abnégation dont a fait preuve Cléry, ses larmes devant la détresse de ses maîtres et ses attentions de tous les instants envers Louis XVI jusqu'au matin du fatidique 21 janvier pour s'en convaincre.
Invité :
Je viens d'apprendre par les Coursac que peu de temps après son arrivée au Temple, alors qu'il n'était pas encore tombé sous le "charme" de Louis XVI, Cléry avait dénoncé Hue pour "sa conduite incivique, entre autres d'avoir siffler devant le Roi l'air : ô Richard, ô mon Roi".
J'ai écrit :
Mar 4 Mai 2010 - 10:10
Voici donc la tombe de Cléry, dans le cimetière de Hietzing ( Vienne ),
photographiée tout exprès pour Reinette, notre fervente adoratrice de Loulou :
Elle est très facile à trouver puisque indiquée sur un plan des tombes numérotées que l'on peut demander à l'entrée du cimetière, lequel est tout petit . Ce n'est qu'un petit tertre herbu . La pierre tombale d'origine a disparu ...
Reinette :
Ah oui notre Marie-Antoinette m'en avait parlé récemment!
Ce cimetière est près de Schönbrunn ?
Je me ferais une joie d'aller le voir.
Mais je regrette que vos recherches pour madame de Polignac s'avèrent infructueuses. Pourtant, ce n'est pas faute de votre part d'avoir tout fait pour retrouver sa tombe, aidée par les recherches préalables de déjà nombre de membres du Boudoir!
.
Mer 29 Aoû 2007 - 18:21
Son visage respire la bonté et ainsi on se l'imagine encore mieux soutenir la Famille royale dans ses terribles épreuves.
Chose étrange, Madame Royale, au début, se méfiait de lui. Et les Girault de Coursac ont même affirmé qu'il était un agent de la Révolution chargé d'épier le Roi en prison, mais qu'il aurait totalement changé d'opinion au contact des illustres détenus. J'ai vraiment du mal à croire en cette duplicité de Cléry...
Invité :
Ah oui? Cette information est dans ses mémoires?
Monsieur de Talaru :
Je suis d'accord avec vous, invité. Comment peut on douter de cet homme qui risquait très gros ? Fidélité, devouement, sincérité sont les premiers mots qu'il m'inspire quand je pense à lui.
Kiki :
Il semble effectivement que Marie-Thérèse ait eu quelque chose à reprocher à Cléry. Voici le passage de ses mémoires où elle y fait allusion, p. 163 du "Journal de ce qui s'est passé à la tour du Temple", éd. Mercure de France :
Citation :
Mon père demanda qu'il (Cléry) revînt, les municipaux l'assurèrent qu'il ne reviendrait pas : cependant il fut de retour à minuit. Il demanda au Roi pardon de sa conduite passée, dont les manières de mon père, ls exhortations de ma tante et les souffrances de mes parents le firent changer; il fut depuis très fidèle .
Ce passage m'a beaucoup surpris quand je l'ai lu. Néanmoins les historiens s'accordent en général pour dire que Cléry n'avait rien à se reprocher. Il peut toutefois y avoir une explication à la méfiance injustifiée de Madame Royale : c'est que Cléry, contrairement à M. Hue, n'était pas entré au Temple en même temps que la Famille Royale le 13 août. La note n°247 de l'ouvrage que je cite explique d'ailleurs que la méfiance de Madame Royale provient sans doute du fait que Cléry ait dû solliciter une faveur de Pétion pour être admis à servir au Temple, et que cela l'a fait passer très brièvement pour une créature des révolutionnaires. Mais il n'avait vraiment pas d'autre choix pour être auprès de ses Princes...
Or des créatures des révolutionnaires, il y en avait déjà pour servir la Famille royale : le couple Tison, qui avait pour mission d'espionner les augustes prisonniers. Cléry, arrivé peu de temps après eux, a pu être sur le moment considéré par Marie-Thérèse comme investi du même rôle.
Enfin, le principal est que tous ces soupçons aient été infondés : il n'y a qu'à voir l'abnégation dont a fait preuve Cléry, ses larmes devant la détresse de ses maîtres et ses attentions de tous les instants envers Louis XVI jusqu'au matin du fatidique 21 janvier pour s'en convaincre.
Invité :
Je viens d'apprendre par les Coursac que peu de temps après son arrivée au Temple, alors qu'il n'était pas encore tombé sous le "charme" de Louis XVI, Cléry avait dénoncé Hue pour "sa conduite incivique, entre autres d'avoir siffler devant le Roi l'air : ô Richard, ô mon Roi".
J'ai écrit :
Mar 4 Mai 2010 - 10:10
Voici donc la tombe de Cléry, dans le cimetière de Hietzing ( Vienne ),
photographiée tout exprès pour Reinette, notre fervente adoratrice de Loulou :
Elle est très facile à trouver puisque indiquée sur un plan des tombes numérotées que l'on peut demander à l'entrée du cimetière, lequel est tout petit . Ce n'est qu'un petit tertre herbu . La pierre tombale d'origine a disparu ...
Reinette :
Ah oui notre Marie-Antoinette m'en avait parlé récemment!
Ce cimetière est près de Schönbrunn ?
Je me ferais une joie d'aller le voir.
Mais je regrette que vos recherches pour madame de Polignac s'avèrent infructueuses. Pourtant, ce n'est pas faute de votre part d'avoir tout fait pour retrouver sa tombe, aidée par les recherches préalables de déjà nombre de membres du Boudoir!
.
Mme de Sabran- Messages : 55572
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Jean-Baptiste Cléry, valet de chambre de Louis XVI
En vente chez Christie's ce 3 novembre 2015 :
- HENRI-PIERRE DANLOUX (PARIS 1753- 1809)
Portrait de Jean-Baptiste Cléry (1759-1809), valet de chambre de Louis XVI
signé ‘Danloux/ 1798’ (au centre à gauche) traces de sanguine, pierre noire, craie blanche, rehaussé de blanc, estompe 18,4x15,3cm.
€2,500-3,500
Photo : Christie's
DESCRIPTION :
Danloux représenta à plusieurs reprises le serviteur du roi Jean-Baptiste Canthaney, dit Cléry (Versailles 1759-1809, Itzing, Autriche). Il existe notamment un portrait peint daté de la même année que le présent dessin (ancienne collection du Marquis
d’Argence, op.cit., p. 408, ill) qui fut gravé par la suite.
PROVENANCE : Madame Danloux ; Galerie Talabardon & Gautier, Paris.
BIBLIOGRAPHIE: R. de Portalis, Henri-Pierre Danloux, peintre de portraits et son journal pendant l’émigration, Paris, 1910, p. 407, ill.
- HENRI-PIERRE DANLOUX (PARIS 1753- 1809)
Portrait de Jean-Baptiste Cléry (1759-1809), valet de chambre de Louis XVI
signé ‘Danloux/ 1798’ (au centre à gauche) traces de sanguine, pierre noire, craie blanche, rehaussé de blanc, estompe 18,4x15,3cm.
€2,500-3,500
Photo : Christie's
DESCRIPTION :
Danloux représenta à plusieurs reprises le serviteur du roi Jean-Baptiste Canthaney, dit Cléry (Versailles 1759-1809, Itzing, Autriche). Il existe notamment un portrait peint daté de la même année que le présent dessin (ancienne collection du Marquis
d’Argence, op.cit., p. 408, ill) qui fut gravé par la suite.
PROVENANCE : Madame Danloux ; Galerie Talabardon & Gautier, Paris.
BIBLIOGRAPHIE: R. de Portalis, Henri-Pierre Danloux, peintre de portraits et son journal pendant l’émigration, Paris, 1910, p. 407, ill.
Invité- Invité
Re: Jean-Baptiste Cléry, valet de chambre de Louis XVI
Présenté à l'occasion d'une prochaine vente aux enchères (Chez Piasa, Paris, le 19 octobre 2016), cet exemplaire du célèbre Journal de Cléry, dont la note de l'expert est intéressante...
CLÉRY, Jean-Baptiste Hanet, dit,
Journal de ce qui s'est passé à la Tour du Temple pendant la captivité , de Louis XVI, roi de France
Avec un envoi de l'auteur au futur Louis XVIII
Londres, de l'imprimerie de Baylis, se vend chez l'Auteur, 1798
Note de l'expert (extraits) :
À son départ de Vienne, Cléry se rendit à Blankembourg où résidait le comte de Provence, futur Louis XVIII.
C'est au frère de Louis XVI qu'il fit le premier la lecture de son manuscrit le jour anniversaire de l'exécution, soit le 21 janvier 1798.
Louis XVIII lui montra les souvenirs de son frère qui lui étaient parvenus et apposa de sa main sur le manuscrit le fameux vers de Virgile qui devint l'épigraphe de l'édition originale.
On connaît plusieurs exemplaires avec envoi de Cléry, dont l'un à Madame Royale. Celui de Louis XVIII est évidemment le plus chargé d'émotion.
On se souvient des paroles de Chateaubriand en 1822, dans ses Mémoires d'Outre-Tombe :
"Nous assistâmes ensemble (avec Fontanes) à une scène digne de ces temps d'amertume : Cléry, dernièrement débarqué, nous lut ses Mémoires manuscrits. Qu'on juge de l'émotion d'un auditoire d'exilés, écoutant le valet de chambre de Louis XVI, raconter, témoin oculaire, les souffrances et la mort du prisonnier du Temple".
La publication du Journal de Cléry eut un retentissement considérable, dans les milieux de l'Émigration comme dans toute l'Europe, et jusqu'en France puisque le Directoire en publia une édition travestie : Cléry parlait comme un "laquais" et Louis XVI comme un "portefaix" (Chateaubriand).
Source et infos complémentaires ici : http://www.piasa.fr/node/133626
CLÉRY, Jean-Baptiste Hanet, dit,
Journal de ce qui s'est passé à la Tour du Temple pendant la captivité , de Louis XVI, roi de France
Avec un envoi de l'auteur au futur Louis XVIII
Londres, de l'imprimerie de Baylis, se vend chez l'Auteur, 1798
Note de l'expert (extraits) :
À son départ de Vienne, Cléry se rendit à Blankembourg où résidait le comte de Provence, futur Louis XVIII.
C'est au frère de Louis XVI qu'il fit le premier la lecture de son manuscrit le jour anniversaire de l'exécution, soit le 21 janvier 1798.
Louis XVIII lui montra les souvenirs de son frère qui lui étaient parvenus et apposa de sa main sur le manuscrit le fameux vers de Virgile qui devint l'épigraphe de l'édition originale.
On connaît plusieurs exemplaires avec envoi de Cléry, dont l'un à Madame Royale. Celui de Louis XVIII est évidemment le plus chargé d'émotion.
On se souvient des paroles de Chateaubriand en 1822, dans ses Mémoires d'Outre-Tombe :
"Nous assistâmes ensemble (avec Fontanes) à une scène digne de ces temps d'amertume : Cléry, dernièrement débarqué, nous lut ses Mémoires manuscrits. Qu'on juge de l'émotion d'un auditoire d'exilés, écoutant le valet de chambre de Louis XVI, raconter, témoin oculaire, les souffrances et la mort du prisonnier du Temple".
La publication du Journal de Cléry eut un retentissement considérable, dans les milieux de l'Émigration comme dans toute l'Europe, et jusqu'en France puisque le Directoire en publia une édition travestie : Cléry parlait comme un "laquais" et Louis XVI comme un "portefaix" (Chateaubriand).
Source et infos complémentaires ici : http://www.piasa.fr/node/133626
La nuit, la neige- Messages : 18153
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Jean-Baptiste Cléry, valet de chambre de Louis XVI
La nuit, la neige a écrit:
Cléry parlait comme un "laquais" et Louis XVI comme un "portefaix" (Chateaubriand).
Sacré Loulou ! :
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55572
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Jean-Baptiste Cléry, valet de chambre de Louis XVI
Parmi les nombreux lots des collections Aristophil dispersées en ventes aux enchères que nous évoquons en ce moment, nous retrouvons notamment, proposé aux enchères, le 5 avril 2019, à Drouot Paris...
- Jean-Baptiste Cant Hanet, dit Cléry
Journal de ce qui s'est passé à la tour du Temple, pendant la captivité de Louis XVI, roi de France.
Londres, De l'Imprimerie de Baylis, Chez l'Auteur, 1798.
In-8, maroquin rouge à long grain, plats encadrés de deux doubles jeux de filets dorés, doubles et simples, dos lisse orné, roulette intérieure, coupes filetées, tranches dorées (Reliure anglaise de l'époque).
Note au catalogue :
Édition originale de ce témoignage historique d'importance, écrit jour par jour, parfois heure par heure. Un frontispice gravé représentant la tour du Temple et une planche hors texte.
En tête, List of Suscribers (8 feuillets).
Jean-Baptiste Cant Hanet, dit Cléry (1759-1809), après avoir servi le duc de Normandie, demanda à suivre Louis XVI lorsque celui-ci fut incarcéré au Temple le 26 août 1792. Il l'assista jusqu'à son exécution, le 21 janvier 1793.
Lui-même demeura emprisonné jusqu'à la chute de Robespierre en 1794, date à laquelle il partit pour Strasbourg où il rédigea son Journal.
Il gagna ensuite Vienne où il tenta de publier son livre, sans en obtenir l'autorisation. C'est au cours d'une mission à Londres qu'il parvint à le faire imprimer, et l'ouvrage rencontra immédiatement une audience considérable.
L'auteur dédicaça son livre à tous les grands de l'époque, celui-ci porte un envoi autographe signé à l'empereur d'Autriche François II.
Photo : Drouot Estimations
Il est enrichi d'un billet autographe signé, daté du 20 décembre 1792, écrit depuis la Tour du Temple et réclamant pour Marie-Antoinette plusieurs effets laissés aux Tuileries.
Photos : Drouot estimations
Très précieux exemplaire, offert par Cléry à François II, empereur du Saint Empire romain germanique de 1792 à 1806, puis empereur d'Autriche sous le nom de François Ier de 1804 à 1835.
Il était directement concerné par l'histoire de l'emprisonnement de la famille royale française puisqu'il était le neveu de Marie-Antoinette.
Son engagement dans toutes les coalitions contre la France s'explique en partie par sa volonté de venger sa tante.
Pour des raisons politiques, il accepta cependant de marier sa fille Marie-Louise à Napoléon en 1809, qui devint ainsi impératrice des Français.
Très fraîche reliure anglaise de l'époque, sans doute exécutée à la demande de l'auteur.
Provenance : cachet de la bibliothèque royale d'Autriche sur le fauxtitre; Fleury (ex-libris).
* Source et informations complémentaires : Drouot Estimations - Vente Aristophil / Littérature (5 avril 2019)
__________________
Notre sujet bibliographique, dédié à ce célèbre journal, ici :
Journal de ce qui s'est passé à la Tour du Temple, par Cléry (...)
- Jean-Baptiste Cant Hanet, dit Cléry
Journal de ce qui s'est passé à la tour du Temple, pendant la captivité de Louis XVI, roi de France.
Londres, De l'Imprimerie de Baylis, Chez l'Auteur, 1798.
In-8, maroquin rouge à long grain, plats encadrés de deux doubles jeux de filets dorés, doubles et simples, dos lisse orné, roulette intérieure, coupes filetées, tranches dorées (Reliure anglaise de l'époque).
Note au catalogue :
Édition originale de ce témoignage historique d'importance, écrit jour par jour, parfois heure par heure. Un frontispice gravé représentant la tour du Temple et une planche hors texte.
En tête, List of Suscribers (8 feuillets).
Jean-Baptiste Cant Hanet, dit Cléry (1759-1809), après avoir servi le duc de Normandie, demanda à suivre Louis XVI lorsque celui-ci fut incarcéré au Temple le 26 août 1792. Il l'assista jusqu'à son exécution, le 21 janvier 1793.
Lui-même demeura emprisonné jusqu'à la chute de Robespierre en 1794, date à laquelle il partit pour Strasbourg où il rédigea son Journal.
Il gagna ensuite Vienne où il tenta de publier son livre, sans en obtenir l'autorisation. C'est au cours d'une mission à Londres qu'il parvint à le faire imprimer, et l'ouvrage rencontra immédiatement une audience considérable.
L'auteur dédicaça son livre à tous les grands de l'époque, celui-ci porte un envoi autographe signé à l'empereur d'Autriche François II.
Photo : Drouot Estimations
Il est enrichi d'un billet autographe signé, daté du 20 décembre 1792, écrit depuis la Tour du Temple et réclamant pour Marie-Antoinette plusieurs effets laissés aux Tuileries.
Photos : Drouot estimations
Très précieux exemplaire, offert par Cléry à François II, empereur du Saint Empire romain germanique de 1792 à 1806, puis empereur d'Autriche sous le nom de François Ier de 1804 à 1835.
Il était directement concerné par l'histoire de l'emprisonnement de la famille royale française puisqu'il était le neveu de Marie-Antoinette.
Son engagement dans toutes les coalitions contre la France s'explique en partie par sa volonté de venger sa tante.
Pour des raisons politiques, il accepta cependant de marier sa fille Marie-Louise à Napoléon en 1809, qui devint ainsi impératrice des Français.
Très fraîche reliure anglaise de l'époque, sans doute exécutée à la demande de l'auteur.
Provenance : cachet de la bibliothèque royale d'Autriche sur le fauxtitre; Fleury (ex-libris).
* Source et informations complémentaires : Drouot Estimations - Vente Aristophil / Littérature (5 avril 2019)
__________________
Notre sujet bibliographique, dédié à ce célèbre journal, ici :
Journal de ce qui s'est passé à la Tour du Temple, par Cléry (...)
La nuit, la neige- Messages : 18153
Date d'inscription : 21/12/2013
Cléry - Journal de ce qui s'est passé à la Tour du Temple pendant la captivité de Louis XVI
Un joli mot du comte de Provence au fidèle serviteur de son frère, présenté prochainement en vente aux enchères...
Louis XVIII (1755 - 1824), Roi de France
L.A.S. « Louis », Mittau 11 juillet 1798, à Jean-Baptiste Cléry
1 page in-4.
Présentation :
Belle lettre au fidèle valet de chambre de Louis XVI.
« Si quelque chose, mon cher Clery, pouvoit augmenter en moi le sentiment que les malheurs de ma famille y excitent, votre ouvrage [Journal de ce qui s’est passé à la tour du Temple pendant la captivité de Louis XVI] que je viens de recevoir, eût produit cet effet.
Il y a longtemps que je cherche, non le moyen de vous récompenser, des services comme les vôtres trouvent leur récompense en eux-mêmes, mais de me satisfaire en vous donnant une marque d’honneur qui puisse attester à la fois votre courageuse fidélité et ma reconnoissance, je crois l’avoir trouvé.
La devise de l’ordre de St Louis fait assez connoître que Louis XIV l’institua pour être le prix de la valeur ; s’il ne se destina qu’aux services militaires, c’est que les preuves les plus éclatantes de la vertu qu’il vouloit honorer, sembloient réservées à la profession des armes. Mais pouvoit-il prévoir le sort qui attendoit ses descendants ?
... Vous avez montré non moins de courage dans la prison du Temple, que le guerrier qui brave la mort au champ de l’honneur et en vous accordant la décoration qui lui sert de récompense, je ne blesse point l’esprit de cette noble institution.
Je regretterois de ne pouvoir vous armer Chevalier de ma propre main, si je ne croyois augmenter le prix d’un don qui vous sera transmis par celle de Monsieur ; et Louis XVI du séjour où ses vertus l’ont placé, applaudira au sentiment de ses deux frères réunis pour honorer de concert celui de ses sujets qui lui a donné jusqu’aux derniers moments des marques d’un dévouement à toute épreuve »…
* Source et infos complémentaires : Drouot Estimations - Vente des collections Aristophil, 19 Nov. 2020
Sauf erreur de ma part, Cléry porte justement l'ordre de Saint-Louis évoqué dans la lettre du comte de Provence sur ce portrait peint par Danloux, lui aussi daté de 1798.
Jean-Baptiste Canthaney, dit Cléry, valet de chambre de Louis XVI (1759 - 1809)
Henri-Pierre Danloux
Huile sur toile, 1798
Image : RMN-GP (Château de Versailles) /Franck Raux
Ordre de Saint Louis, croix de chevalier
XVIIIe siècle
Image : expertissim
Une décoration qui a peut-être était ajoutée à posteriori, puisque ce portrait fut gravé pour orner la première édition du journal de Cléry (voir, messages ci-dessus l'exemplaire dédicacé offert à Louis XVIII).
Sans la décoration.
J.B. Cléry : de.er serviteur de Louis XVI
Philipp Audinet (graveur) d'après Henri-Pierre Danloux (peintre)
Estampe
Londres, 1798
Image : Bibliothèque Nationale de France
Nous nous souvenons que Cléry fut emprisonné jusqu'à la chute de Robespierre en 1794, date à laquelle il partit pour Strasbourg où il rédigea son fameux Journal.
Il gagna ensuite Vienne où il tenta de publier son livre, mais sans en obtenir l'autorisation de l'empereur d'Autriche. C'est plus tard, au cours d'une mission à Londres qu'il parvint à le faire imprimer, et l'ouvrage rencontra immédiatement une audience considérable.
Auparavant, Cléry s'était rendu à Blankenburg (états du duc de Brunswick), là où résidait alors le comte de Provence.
C'est à lui qu'il fit le premier la lecture de son manuscrit, le jour anniversaire de l'exécution de Louis XVI, soit le 21 janvier 1798.
Ce manuscrit original, annoté par Louis XVIII, avait été mis en vente aux enchères en 2016.
Voici sa présentation, fort intéressante :
Journal de ce qui s'est passé à la Tour du Temple Pendant la captivité de Louis XVI, Roi de France. Par M. Cléry, Valet de chambre du Roi.
CLÉRY, Jean-Baptiste Hanet, dit Cléry
Manuscrit - Paris / Vienne, 1793-1797
Manuscrit de 144 pages en 6 cahiers in-4 (270 x 206mm).
MANUSCRIT PERSONNEL DE CLÉRY AUQUEL IL PORTA DE NOMBREUSES ADDITIONS ET CORRECTIONS AUTOGRAPHES :
• CELUI QU'IL VOULUT PUBLIER À VIENNE EN 1797 MAIS QUE LA CHANCELLERIE REFUSA (LONGUE ANNOTATION MANUSCRITE DU CENSEUR).
• CELUI QU'IL VOULUT OFFRIR À LOUIS XVIII LE 21 JANVIER 1798, QUI AJOUTA DE SA MAIN SUR LA PAGE DE TITRE DU PRÉSENT MANUSCRIT LE VERS DE L'ÉNÉIDE : "ANIMUS MEMINISSE HORRET" ("MON ÂME TREMBLE D'HORREUR À CE SOUVENIR").
CE MANUSCRIT SERVIT À L'IMPRESSION DE L'ÉDITION ORIGINALE ET PROVIENT DIRECTEMENT DES DESCENDANTS DE CLÉRY ; IL EST CONNU ET CITÉ DEPUIS 1896, DATE À LAQUELLE IL SORTIT DE LA FAMILLE
Description :
Ce " manuscrit au net ", selon la terminologie du partage notarié des héritiers de Cléry datant de février 1896, est de la main d'un secrétaire. Son écriture est fort proche de celle de Cléry lui-même, si bien que ses héritiers le pensaient entièrement autographe. Ce manuscrit et les fameux objets de la succession Cléry ont été étudiés par P. Le Verdier dans la Revue des Questions historiques en 1896 (voir infra).
En 1798, ce manuscrit servit à l'impression du célèbre journal du fidèle serviteur de Louis XVI et de sa famille. Il est de l'écriture d'un secrétaire mais porte d'importantes corrections et addition autographes de Cléry.
L'édition originale de 1798 en a tenu compte et en suit très exactement le texte, à part quelques passages restés inédits ou de légères variantes.
CORRECTIONS AUTOGRAPHES DE CLÉRY : elles sont très nombreuses et se distinguent des corrections que le copiste a lui-même portées.
Nous ne donnerons ici d'abord que quelques numéros de page où ces corrections de Cléry figurent, rétablissant le texte primitif oublié par le copiste ou ajoutant quelques mots à ce texte : (...)
IMPORTANTES ET PRINCIPALES ADDITIONS AUTOGRAPHES DE CLÉRY :
p. 32 : c'est la plus importante des additions, elle a trait au programme d'éducation et aux lectures des Enfants royaux. Ils ne correspondent pas à ce que la Convention souhaite. Il s'agit de deux longs béquets et d'une correction représentant plus de 31 lignes de texte.
Cléry est revenu sur le texte primitif
p. 50 : addition de 12 lignes
p. 56 : addition d'une note de bas de page
p. 75 : plusieurs lignes sur le Dauphin. Il reconnaît l'un des gendarmes qui les avait identifiés à Varennes : "c'est lui dit-il à voix basse [à la Reine], dans notre Voyage de Varennes"
p. 81 : touchante anecdote inédite car non reportée dans l'édition originale, à propos d'une partie d'échecs entre le Roi et Madame Élisabeth : "Prenez garde, ma Sœur, lui dit sa Majesté, votre Roi va se trouver enfermé. Je n'ai pas à craindre un pareil coup de votre part, lui répondit-elle, vous êtes trop bon françois pour cela"
p. 103 : quelques mots sur le procédé de correspondance secrète par les fenêtres, entre la Reine et Louis XVI
p. 133 : quelques lignes
AVEC UNE TRÈS PRÉCIEUSE ADDITION AUTOGRAPHE DE LA MAIN DU COMTE DE PROVENCE, FUTUR LOUIS XVIII, SUR LA PAGE DE TITRE : ce vers de Virgile, tiré de l'Énéide (II, 12), lorsque Énée dit à Didon : Animus meminisse horret... Virg (soit : "mon âme tremble d'horreur à ce souvenir"). Comme Michaud l'atteste dans l'article Cléry de sa Biographie universelle : "ce fut ce Prince [Louis XVIII] qui écrivit sur le manuscrit l'épigraphe : Animus meminisse horret"
MENTIONS MANUSCRITES DE LA CHANCELLERIE DE VIENNE
La première en allemand sur la page de titre datée du 9 novembre 1797. La seconde à la fin du dernier cahier, que l'on peut traduire ainsi : "L'impression de ce manuscrit ne peut être permise ni à Vienne ni dans les états héréditaires, ni même dans les endroits dépendants de ces états, où il se trouverait des imprimeries.
Cependant l'auteur est libre de le faire imprimer hors les états autrichiens.
Vienne, ce 30 novembre 1797. Signé : Oliva. Manu propria"
(...)
Note au catalogue :
Le Journal de Cléry est l'un des textes les plus foudroyants de la littérature révolutionnaire. Il met en scène avec une grande sobriété de style un moment tragique de l'histoire de France qui court de la prise des Tuileries le 10 août 1792 au 21 janvier 1793.
Le Journal constitue une source irremplaçable sur le procès du Roi et connut un succès éclatant. Le tirage à 6000 exemplaires de l'édition originale fut vendu en trois jours. L'ouvrage fut sept fois réédité en français la même année , traduit en anglais et en italien.
Jean-Baptiste Cléry, après la mort du Roi le 21 janvier 1793, ne fut définitivement libéré qu'avec Thermidor, le 27 juillet 1794. Madame Royale, seule survivante, quitta la prison du Temple en décembre 1795 pour être échangée et envoyée à Vienne. C'est là que Cléry la rejoint.
Il lui lut son Journal et chercha à publier dans la capitale des Habsbourg ce présent " manuscrit au net ". En atteste la mention de refus du censeur impérial le 30 novembre 1797.
La Cour de Vienne n'éprouvait aucune sympathie pour les Français exilés puisqu'elle signait en même temps la paix avec les révolutionnaires ; elle ne voulait pas donner écho aux malheurs d'un monarque.
Cléry s'en fut alors à Blankenburg, en Allemagne, pour lire ce manuscrit et l'offrir au comte de Provence : " Étant parti de Vienne pour me rendre en Angleterre, je passai à Blankembourg dans l'intention de faire hommage au Roi de mon manuscrit ".
C'est la mention qui clôt l'édition originale du livre en 1798. Il le lut le 21 janvier 1798 au frère de Louis XVI qui, bouleversé, ajouta de sa main le vers de Virgile sur la page du titre du présent manuscrit, donnant ainsi à Cléry une sorte d'imprimatur royal. L'un des textes majeurs de l'histoire de France était né.
Le manuscrit demeura dans la famille jusqu'en 1896 où, à la faveur de l'extinction d'une branche des héritiers de Cléry, il passa en vente à Rouen. P. Le Verdier eut alors accès à la totalité des souvenirs familiaux et put dans un article de la Revue des Questions historiques éclaircir la genèse de ce texte majeur.
Le fidèle Cléry était enfermé avec son maître. L'usage des crayons et du papier leur fut assez vite retiré. Il ne pouvait donc rédiger que des notules. Elles constituent ce que l'on appelle le " manuscrit brouillon " (Le Verdier, p. 275). Ce manuscrit est fragmentaire. Dès 1896, Le Verdier écrivait : " il n'en reste plus que quelques cahiers ".
À la fin de 1795, Cléry résidait à Strasbourg chez une certaine Mlle Kugler. Elle " lui fit passer à Vienne une copie qu'elle transcrivit sur de minces feuilles de papier " ; ce manuscrit est appelé en 1896 le " Livre-journal de Cléry ".
Il était tout aussi fragmentaire que sa matrice. Il servit de support au présent " manuscrit au net " que Cléry composa et acheva à Vienne.
À la fin de l'automne 1796, il le soumit à la Chancellerie impériale puis au comte de Provence. Ce manuscrit et le succès du livre contribuèrent à donner aux derniers Bourbon la légitimité du malheur.
RÉFÉRENCES : P. Le Verdier, " Les reliques de la famille royale et les descendants de Cléry ", Revue des Questions historiques, Paris, juil. 1896, pp. 264-280 -- H. Becquet, Marie-Thérèse de France. L'orpheline du Temple, Paris, Perrin, 2012
* Source texte et images : Bibliorare.com / Piasa
Notre sujet dédié à ce célèbre journal se trouve, ici :
Journal de ce qui s'est passé à la Tour du Temple, par Cléry (...)
Cléry (Valet-de-Chambre du Roi)
Journal de ce qui s'est passé à la Tour du Temple pendant la captivité de Louis XVI, Roi de France
A Paris, chez Patris & Chez Chaumerot
Edition de 1814
Image : Catawiki
Les adieux de Louis XVI à sa famille, le 20 janvier 1793
Jean-Jacques Hauer
Huile sur toile, 1794
Daté et signé "Hauer / 1794 Germinal".
Image : Musée Carnavalet, Histoire de Paris
Cléry en arrière plan ouvre la porte à un garde municipal.
Hauer a pu s'inspirer d'une gravure : "Le dîner de la famille royale au Temple" paru dans "Les Révolutions de Paris" du 13 au 20 octobre 1792 et montrant la chambre de Louis XVI dans son appartement de la tour avec le portier Rocher et le valet de chambre Cléry.
Louis XVIII (1755 - 1824), Roi de France
L.A.S. « Louis », Mittau 11 juillet 1798, à Jean-Baptiste Cléry
1 page in-4.
Présentation :
Belle lettre au fidèle valet de chambre de Louis XVI.
« Si quelque chose, mon cher Clery, pouvoit augmenter en moi le sentiment que les malheurs de ma famille y excitent, votre ouvrage [Journal de ce qui s’est passé à la tour du Temple pendant la captivité de Louis XVI] que je viens de recevoir, eût produit cet effet.
Il y a longtemps que je cherche, non le moyen de vous récompenser, des services comme les vôtres trouvent leur récompense en eux-mêmes, mais de me satisfaire en vous donnant une marque d’honneur qui puisse attester à la fois votre courageuse fidélité et ma reconnoissance, je crois l’avoir trouvé.
La devise de l’ordre de St Louis fait assez connoître que Louis XIV l’institua pour être le prix de la valeur ; s’il ne se destina qu’aux services militaires, c’est que les preuves les plus éclatantes de la vertu qu’il vouloit honorer, sembloient réservées à la profession des armes. Mais pouvoit-il prévoir le sort qui attendoit ses descendants ?
... Vous avez montré non moins de courage dans la prison du Temple, que le guerrier qui brave la mort au champ de l’honneur et en vous accordant la décoration qui lui sert de récompense, je ne blesse point l’esprit de cette noble institution.
Je regretterois de ne pouvoir vous armer Chevalier de ma propre main, si je ne croyois augmenter le prix d’un don qui vous sera transmis par celle de Monsieur ; et Louis XVI du séjour où ses vertus l’ont placé, applaudira au sentiment de ses deux frères réunis pour honorer de concert celui de ses sujets qui lui a donné jusqu’aux derniers moments des marques d’un dévouement à toute épreuve »…
* Source et infos complémentaires : Drouot Estimations - Vente des collections Aristophil, 19 Nov. 2020
_____________________
Sauf erreur de ma part, Cléry porte justement l'ordre de Saint-Louis évoqué dans la lettre du comte de Provence sur ce portrait peint par Danloux, lui aussi daté de 1798.
Jean-Baptiste Canthaney, dit Cléry, valet de chambre de Louis XVI (1759 - 1809)
Henri-Pierre Danloux
Huile sur toile, 1798
Image : RMN-GP (Château de Versailles) /Franck Raux
Ordre de Saint Louis, croix de chevalier
XVIIIe siècle
Image : expertissim
Une décoration qui a peut-être était ajoutée à posteriori, puisque ce portrait fut gravé pour orner la première édition du journal de Cléry (voir, messages ci-dessus l'exemplaire dédicacé offert à Louis XVIII).
Sans la décoration.
J.B. Cléry : de.er serviteur de Louis XVI
Philipp Audinet (graveur) d'après Henri-Pierre Danloux (peintre)
Estampe
Londres, 1798
Image : Bibliothèque Nationale de France
Nous nous souvenons que Cléry fut emprisonné jusqu'à la chute de Robespierre en 1794, date à laquelle il partit pour Strasbourg où il rédigea son fameux Journal.
Il gagna ensuite Vienne où il tenta de publier son livre, mais sans en obtenir l'autorisation de l'empereur d'Autriche. C'est plus tard, au cours d'une mission à Londres qu'il parvint à le faire imprimer, et l'ouvrage rencontra immédiatement une audience considérable.
Auparavant, Cléry s'était rendu à Blankenburg (états du duc de Brunswick), là où résidait alors le comte de Provence.
C'est à lui qu'il fit le premier la lecture de son manuscrit, le jour anniversaire de l'exécution de Louis XVI, soit le 21 janvier 1798.
Ce manuscrit original, annoté par Louis XVIII, avait été mis en vente aux enchères en 2016.
Voici sa présentation, fort intéressante :
Journal de ce qui s'est passé à la Tour du Temple Pendant la captivité de Louis XVI, Roi de France. Par M. Cléry, Valet de chambre du Roi.
CLÉRY, Jean-Baptiste Hanet, dit Cléry
Manuscrit - Paris / Vienne, 1793-1797
Manuscrit de 144 pages en 6 cahiers in-4 (270 x 206mm).
MANUSCRIT PERSONNEL DE CLÉRY AUQUEL IL PORTA DE NOMBREUSES ADDITIONS ET CORRECTIONS AUTOGRAPHES :
• CELUI QU'IL VOULUT PUBLIER À VIENNE EN 1797 MAIS QUE LA CHANCELLERIE REFUSA (LONGUE ANNOTATION MANUSCRITE DU CENSEUR).
• CELUI QU'IL VOULUT OFFRIR À LOUIS XVIII LE 21 JANVIER 1798, QUI AJOUTA DE SA MAIN SUR LA PAGE DE TITRE DU PRÉSENT MANUSCRIT LE VERS DE L'ÉNÉIDE : "ANIMUS MEMINISSE HORRET" ("MON ÂME TREMBLE D'HORREUR À CE SOUVENIR").
CE MANUSCRIT SERVIT À L'IMPRESSION DE L'ÉDITION ORIGINALE ET PROVIENT DIRECTEMENT DES DESCENDANTS DE CLÉRY ; IL EST CONNU ET CITÉ DEPUIS 1896, DATE À LAQUELLE IL SORTIT DE LA FAMILLE
Description :
Ce " manuscrit au net ", selon la terminologie du partage notarié des héritiers de Cléry datant de février 1896, est de la main d'un secrétaire. Son écriture est fort proche de celle de Cléry lui-même, si bien que ses héritiers le pensaient entièrement autographe. Ce manuscrit et les fameux objets de la succession Cléry ont été étudiés par P. Le Verdier dans la Revue des Questions historiques en 1896 (voir infra).
En 1798, ce manuscrit servit à l'impression du célèbre journal du fidèle serviteur de Louis XVI et de sa famille. Il est de l'écriture d'un secrétaire mais porte d'importantes corrections et addition autographes de Cléry.
L'édition originale de 1798 en a tenu compte et en suit très exactement le texte, à part quelques passages restés inédits ou de légères variantes.
CORRECTIONS AUTOGRAPHES DE CLÉRY : elles sont très nombreuses et se distinguent des corrections que le copiste a lui-même portées.
Nous ne donnerons ici d'abord que quelques numéros de page où ces corrections de Cléry figurent, rétablissant le texte primitif oublié par le copiste ou ajoutant quelques mots à ce texte : (...)
IMPORTANTES ET PRINCIPALES ADDITIONS AUTOGRAPHES DE CLÉRY :
p. 32 : c'est la plus importante des additions, elle a trait au programme d'éducation et aux lectures des Enfants royaux. Ils ne correspondent pas à ce que la Convention souhaite. Il s'agit de deux longs béquets et d'une correction représentant plus de 31 lignes de texte.
Cléry est revenu sur le texte primitif
p. 50 : addition de 12 lignes
p. 56 : addition d'une note de bas de page
p. 75 : plusieurs lignes sur le Dauphin. Il reconnaît l'un des gendarmes qui les avait identifiés à Varennes : "c'est lui dit-il à voix basse [à la Reine], dans notre Voyage de Varennes"
p. 81 : touchante anecdote inédite car non reportée dans l'édition originale, à propos d'une partie d'échecs entre le Roi et Madame Élisabeth : "Prenez garde, ma Sœur, lui dit sa Majesté, votre Roi va se trouver enfermé. Je n'ai pas à craindre un pareil coup de votre part, lui répondit-elle, vous êtes trop bon françois pour cela"
p. 103 : quelques mots sur le procédé de correspondance secrète par les fenêtres, entre la Reine et Louis XVI
p. 133 : quelques lignes
AVEC UNE TRÈS PRÉCIEUSE ADDITION AUTOGRAPHE DE LA MAIN DU COMTE DE PROVENCE, FUTUR LOUIS XVIII, SUR LA PAGE DE TITRE : ce vers de Virgile, tiré de l'Énéide (II, 12), lorsque Énée dit à Didon : Animus meminisse horret... Virg (soit : "mon âme tremble d'horreur à ce souvenir"). Comme Michaud l'atteste dans l'article Cléry de sa Biographie universelle : "ce fut ce Prince [Louis XVIII] qui écrivit sur le manuscrit l'épigraphe : Animus meminisse horret"
MENTIONS MANUSCRITES DE LA CHANCELLERIE DE VIENNE
La première en allemand sur la page de titre datée du 9 novembre 1797. La seconde à la fin du dernier cahier, que l'on peut traduire ainsi : "L'impression de ce manuscrit ne peut être permise ni à Vienne ni dans les états héréditaires, ni même dans les endroits dépendants de ces états, où il se trouverait des imprimeries.
Cependant l'auteur est libre de le faire imprimer hors les états autrichiens.
Vienne, ce 30 novembre 1797. Signé : Oliva. Manu propria"
(...)
Note au catalogue :
Le Journal de Cléry est l'un des textes les plus foudroyants de la littérature révolutionnaire. Il met en scène avec une grande sobriété de style un moment tragique de l'histoire de France qui court de la prise des Tuileries le 10 août 1792 au 21 janvier 1793.
Le Journal constitue une source irremplaçable sur le procès du Roi et connut un succès éclatant. Le tirage à 6000 exemplaires de l'édition originale fut vendu en trois jours. L'ouvrage fut sept fois réédité en français la même année , traduit en anglais et en italien.
Jean-Baptiste Cléry, après la mort du Roi le 21 janvier 1793, ne fut définitivement libéré qu'avec Thermidor, le 27 juillet 1794. Madame Royale, seule survivante, quitta la prison du Temple en décembre 1795 pour être échangée et envoyée à Vienne. C'est là que Cléry la rejoint.
Il lui lut son Journal et chercha à publier dans la capitale des Habsbourg ce présent " manuscrit au net ". En atteste la mention de refus du censeur impérial le 30 novembre 1797.
La Cour de Vienne n'éprouvait aucune sympathie pour les Français exilés puisqu'elle signait en même temps la paix avec les révolutionnaires ; elle ne voulait pas donner écho aux malheurs d'un monarque.
Cléry s'en fut alors à Blankenburg, en Allemagne, pour lire ce manuscrit et l'offrir au comte de Provence : " Étant parti de Vienne pour me rendre en Angleterre, je passai à Blankembourg dans l'intention de faire hommage au Roi de mon manuscrit ".
C'est la mention qui clôt l'édition originale du livre en 1798. Il le lut le 21 janvier 1798 au frère de Louis XVI qui, bouleversé, ajouta de sa main le vers de Virgile sur la page du titre du présent manuscrit, donnant ainsi à Cléry une sorte d'imprimatur royal. L'un des textes majeurs de l'histoire de France était né.
Le manuscrit demeura dans la famille jusqu'en 1896 où, à la faveur de l'extinction d'une branche des héritiers de Cléry, il passa en vente à Rouen. P. Le Verdier eut alors accès à la totalité des souvenirs familiaux et put dans un article de la Revue des Questions historiques éclaircir la genèse de ce texte majeur.
Le fidèle Cléry était enfermé avec son maître. L'usage des crayons et du papier leur fut assez vite retiré. Il ne pouvait donc rédiger que des notules. Elles constituent ce que l'on appelle le " manuscrit brouillon " (Le Verdier, p. 275). Ce manuscrit est fragmentaire. Dès 1896, Le Verdier écrivait : " il n'en reste plus que quelques cahiers ".
À la fin de 1795, Cléry résidait à Strasbourg chez une certaine Mlle Kugler. Elle " lui fit passer à Vienne une copie qu'elle transcrivit sur de minces feuilles de papier " ; ce manuscrit est appelé en 1896 le " Livre-journal de Cléry ".
Il était tout aussi fragmentaire que sa matrice. Il servit de support au présent " manuscrit au net " que Cléry composa et acheva à Vienne.
À la fin de l'automne 1796, il le soumit à la Chancellerie impériale puis au comte de Provence. Ce manuscrit et le succès du livre contribuèrent à donner aux derniers Bourbon la légitimité du malheur.
RÉFÉRENCES : P. Le Verdier, " Les reliques de la famille royale et les descendants de Cléry ", Revue des Questions historiques, Paris, juil. 1896, pp. 264-280 -- H. Becquet, Marie-Thérèse de France. L'orpheline du Temple, Paris, Perrin, 2012
* Source texte et images : Bibliorare.com / Piasa
Notre sujet dédié à ce célèbre journal se trouve, ici :
Journal de ce qui s'est passé à la Tour du Temple, par Cléry (...)
Cléry (Valet-de-Chambre du Roi)
Journal de ce qui s'est passé à la Tour du Temple pendant la captivité de Louis XVI, Roi de France
A Paris, chez Patris & Chez Chaumerot
Edition de 1814
Image : Catawiki
Les adieux de Louis XVI à sa famille, le 20 janvier 1793
Jean-Jacques Hauer
Huile sur toile, 1794
Daté et signé "Hauer / 1794 Germinal".
Image : Musée Carnavalet, Histoire de Paris
Cléry en arrière plan ouvre la porte à un garde municipal.
Hauer a pu s'inspirer d'une gravure : "Le dîner de la famille royale au Temple" paru dans "Les Révolutions de Paris" du 13 au 20 octobre 1792 et montrant la chambre de Louis XVI dans son appartement de la tour avec le portier Rocher et le valet de chambre Cléry.
La nuit, la neige- Messages : 18153
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Jean-Baptiste Cléry, valet de chambre de Louis XVI
Il est vrai que la lecture du journal de ce brave Clery est particulièrement captivante et bouleversante. Je me souviens de sa tombe si simple, mais bien indiquée, à côté de Vienne... un petit moment d'émotion. Merci, cher la nuit, la neige, pour cette intéressante présentation si bien illustrée .
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55572
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
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