Les Liaisons dangereuses, de Choderlos de Laclos
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Julia
Lucius
La nuit, la neige
Mme de Sabran
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LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: La France et le Monde au XVIIIe siècle :: Les Lumières : Littérature, sciences et philosophie
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Re: Les Liaisons dangereuses, de Choderlos de Laclos
J'écrivais récemment dans notre sujet consacré à la nouvelle série télé, Dangerous Liaisons (2022) dont la diffusion est prévue novembre prochain :
Eh bien, voici la réponse...
Catriona Seth, la dix-huitiémiste très appréciée ici, était aujourd'hui l'invitée de l'émission de radio Sans oser le demander (France Culture), avec pour sujet :
Pourquoi met-on “Les Liaisons dangereuses” à toutes les sauces ?
Présentation : Géraldine Mosna-Savoye
Avec : Catriona Seth (professeur à l'université d'Oxford et à l'université de Lorraine)
Durée : 58 mn
Scène du film Les liaisons dangereuses (1988)
En savoir plus :
Virginie Despentes et son roman Cher Connard, un Liaisons dangereuses contemporain post MeToo, Netflix et son adaptation... : 340 ans après sa parution, le roman de Pierre Choderlos de Laclos continue bien à hanter les esprits.
On l'adapte, on le revisite, on s'en inspire. C'est bien simple, dès qu'on parle intrigue, amour, sexe, et roman épistolaire, ressurgit la référence : Les liaisons dangereuses. Et toujours ce paradoxe de parler d'une chose dont on ne sait de quoi elle parle.
Alors, oui, on a tous en tête qu'il y a des intrigues, du sexe, une Merteuil et des lettres... mais savons-nous vraiment ce qui s'y renferme ?
Scène du film Valmont (1989)
Sons diffusés :
° Extraits du film Les Liaisons dangereuses de Stephen Frears, 1988
° Didier Sandre lit un extrait de la lettre 47, dans Les Liaisons dangereuses, de Choderlos de Laclos
° Ludmila Mikaël lit un extrait de la lettre 81
° Extraits du film Les Liaisons dangereuses de Roger Vadim, 1959
° Extrait de la lettre 141, lecture enregistrée sur France Culture le 22/09/1972
° Chanson de fin : Jacqueline Jorris, La chose (les liaisons dangereuses)
Bibliographie :
Edition de Catriona Seth de la Pléiade Les Liaisons dangereuses, de Choderlos de Laclos (2011)
Catriona Seth, direction de l’ouvrage Laclos après Laclos, aux éditions Hermann (2016)
Emission à écouter, ici :
Radio France : Pourquoi met-on “Les Liaisons dangereuses” à toutes les sauces ?
La nuit, la neige a écrit:
Aussi, disons que j'en ai ras le bol de Merteuil et Valmont ! Combien d'adaptations et de ré-interprétations de leur(s) liaison(s) destructrice(s) pour le cinéma et la télévision ?
Eh bien, voici la réponse...
Catriona Seth, la dix-huitiémiste très appréciée ici, était aujourd'hui l'invitée de l'émission de radio Sans oser le demander (France Culture), avec pour sujet :
Pourquoi met-on “Les Liaisons dangereuses” à toutes les sauces ?
Présentation : Géraldine Mosna-Savoye
Avec : Catriona Seth (professeur à l'université d'Oxford et à l'université de Lorraine)
Durée : 58 mn
Scène du film Les liaisons dangereuses (1988)
En savoir plus :
Virginie Despentes et son roman Cher Connard, un Liaisons dangereuses contemporain post MeToo, Netflix et son adaptation... : 340 ans après sa parution, le roman de Pierre Choderlos de Laclos continue bien à hanter les esprits.
On l'adapte, on le revisite, on s'en inspire. C'est bien simple, dès qu'on parle intrigue, amour, sexe, et roman épistolaire, ressurgit la référence : Les liaisons dangereuses. Et toujours ce paradoxe de parler d'une chose dont on ne sait de quoi elle parle.
Alors, oui, on a tous en tête qu'il y a des intrigues, du sexe, une Merteuil et des lettres... mais savons-nous vraiment ce qui s'y renferme ?
Scène du film Valmont (1989)
Sons diffusés :
° Extraits du film Les Liaisons dangereuses de Stephen Frears, 1988
° Didier Sandre lit un extrait de la lettre 47, dans Les Liaisons dangereuses, de Choderlos de Laclos
° Ludmila Mikaël lit un extrait de la lettre 81
° Extraits du film Les Liaisons dangereuses de Roger Vadim, 1959
° Extrait de la lettre 141, lecture enregistrée sur France Culture le 22/09/1972
° Chanson de fin : Jacqueline Jorris, La chose (les liaisons dangereuses)
Bibliographie :
Edition de Catriona Seth de la Pléiade Les Liaisons dangereuses, de Choderlos de Laclos (2011)
Catriona Seth, direction de l’ouvrage Laclos après Laclos, aux éditions Hermann (2016)
Emission à écouter, ici :
Radio France : Pourquoi met-on “Les Liaisons dangereuses” à toutes les sauces ?
La nuit, la neige- Messages : 18055
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Les Liaisons dangereuses, de Choderlos de Laclos
La nuit, la neige a écrit:
Catriona Seth, la dix-huitiémiste très appréciée ici ...
Oui, très !
Quant aux Liaisons, je dois dire que « la substantifique moelle » de l'affrontement Merteuil / Valmont me passionne toujours. Cette prochaine nouvelle série nous réserve peut-être une analyse psychologique pertinente, qui sait ?
Je vais écouter Catriona Seth, de toute façon avec plaisir, merci pour le lien de cette émission.
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55293
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Mme de Sabran- Messages : 55293
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
La marquise de Merteuil et les Liaisons dangereuses
Extrait d'un message initialement posté dans notre sujet de l'exposition Pastels, entre ligne et couleur (musée Cognacq-Jay)
Je cite un extrait plus complet de la biographie de Marie-Françoise-Camille de Sassenage (1704-1786) publié dans l'article dont la source est déjà précisée ci-dessus : Château de Sassenage, maison Béranger Sassenage
A gauche, la version à l'huile sur toile conservée au château de Sassenage
A droite, le pastel de Cognacq Jay
(...) À 67 ans elle quitte Paris pour Grenoble. Elle ne réside pas dans son château de Sassenage puisqu’elle l’a loué entrepreneur désireux d'y installer une manufacture de dentelle. Logée près de l'actuelle place de Lavalette, elle participe et organise des évènements mondains et s’impose dans la vie grenobloise par son nom prestigieux et son expérience de la Cour. La nouvelle « Reine » de Grenoble aime se divertir, et affiche une personnalité joyeuse et affirmée. L’avocat François Letourneau écrira d’ailleurs qu’« [elle] respire le plaisir plus qu’une jeune femme de quinze ans, elle aime les bals, les fêtes, les soupers brillants ; elle donne à jouer et fait avec prodigalité les frais de tous ces plaisirs ».
Cette personnalité hors du commun fera écrire au chevalier de Mautort que Pierre Choderlos de Laclos, lors de son séjour à Grenoble de 1769 à 1775, se serait inspiré de la Marquise de Sassenage pour créer le personnage de Madame de Merteuil dans les Liaisons dangereuses. A ce jour la question n’est pas tranchée et il semble plus vraisemblable que plusieurs femmes aient inspiré l’auteur.
Muse, esprit libre dans la France des Lumières, Dame de Cour, la Marquise s’éteint à l’âge de 82 ans lors d’un voyage à Lyon en 1786. Elle lègue tout son patrimoine à sa dernière fille, mariée à un Bérenger.
Nous avons déjà précisé dans ce sujet ou celui, biographique, de Choderlos de Laclos que les historiens et critiques littéraires suggèrent plutôt que ce sont plusieurs femmes de l'aristocratie française du XVIIIe siècle qui se cacheraient derrière le personnage de la marquise de Merteuil.
Ce qui est notamment précisé dans cet article : L'Isère au temps des libertins (2020)
Le Repentir tardif
Nicolas Lavreince
Image : Musée Carnavalet, Histoire de Paris
Au siècle des Lumières, la capitale des Alpes (Grenoble) était réputée pour ses beaux esprits et son libertinage. Retour dans cette « vallée des galants » et cette terre de dévergondage sur les traces de Casanova, Choderlos de Laclos ou du marquis de Sade.
(...)
Venu ici en garnison de 1769 à 1775, le lieutenant Choderlos de Laclos ne fait d’ailleurs pas mystère d’avoir trouvé dans la région le modèle des personnages de ses Liaisons dangereuses – parues en 1782 –, ce roman épistolaire qui fit un scandale considérable !
Entre autres hypothèses, madame de Merteuil, “brune piquante aux formes sculpturales”, lui aurait été inspirée par la marquise de Montmaur, l’épouse du baron d’Agoult. Le jeune Henri Beyle (Stendhal) évoquera dans ses mémoires cette femme qui louait une maison de campagne près de celle de son grand-père, le docteur Gagnon, au Chevalon-de-Voreppe et lui offrait des noix confites, enfant. Elle tint un salon à la conservation des plus décolletées jusqu’à plus de 80 ans !
Mais dans une confidence au comte de Tilly, Laclos laisse entendre que cette “marquise de LTDPM dont toute la ville racontait des traits dignes des impératrices romaines les plus insatiables”, pourrait tout aussi bien désigner la marquise de La Tour-du-Pin-Montauban ou madame Béranger de Sassenage, connues pour leurs dévergondages.
Au sujet de la marquise de Montmaur, autre "candidate" de la région qui aurait inspiré Laclos pour créer son personnage de Merteuil, vous pouvez lire cet article intéressant :
Les clés des Liaisons dangereuses (La Revue des Deux Mondes)
Christine Félicité de Loys de Loinville (1739-1822), épouse Henri-François d'Agoult, marquis de Montmaur
Au Château de Montmaur (Hautes-Alpes) :
Mme de Sabran a écrit:
Marie-Françoise-Camille, dite Casimire, comtesse de Sassenage, dite marquise de Sassenage
Anonyme, école française, copie d'après Maurice-Quentin de La Tour
Pastel sur papier, vers 1765-1770
Paris, musée Cognacq-Jay
(...) expressif portrait de Mme de Sassenage qui se distingua à la cour de Louis XV, et intégra le cercle de Madame de Pompadour ! Grande esthète, elle passa commande auprès d’artisans renommés. Revenue en Dauphiné, elle anima avec éclat la vie mondaine grenobloise.
« Libertine », indépendante, elle aurait inspiré Choderlos de Laclos pour le personnage de Mme de Merteuil dans les « Les Liaisons Dangereuses »…*
* Source : Château de Sassenage, maison Béranger Sassenage
Je cite un extrait plus complet de la biographie de Marie-Françoise-Camille de Sassenage (1704-1786) publié dans l'article dont la source est déjà précisée ci-dessus : Château de Sassenage, maison Béranger Sassenage
A gauche, la version à l'huile sur toile conservée au château de Sassenage
A droite, le pastel de Cognacq Jay
(...) À 67 ans elle quitte Paris pour Grenoble. Elle ne réside pas dans son château de Sassenage puisqu’elle l’a loué entrepreneur désireux d'y installer une manufacture de dentelle. Logée près de l'actuelle place de Lavalette, elle participe et organise des évènements mondains et s’impose dans la vie grenobloise par son nom prestigieux et son expérience de la Cour. La nouvelle « Reine » de Grenoble aime se divertir, et affiche une personnalité joyeuse et affirmée. L’avocat François Letourneau écrira d’ailleurs qu’« [elle] respire le plaisir plus qu’une jeune femme de quinze ans, elle aime les bals, les fêtes, les soupers brillants ; elle donne à jouer et fait avec prodigalité les frais de tous ces plaisirs ».
Cette personnalité hors du commun fera écrire au chevalier de Mautort que Pierre Choderlos de Laclos, lors de son séjour à Grenoble de 1769 à 1775, se serait inspiré de la Marquise de Sassenage pour créer le personnage de Madame de Merteuil dans les Liaisons dangereuses. A ce jour la question n’est pas tranchée et il semble plus vraisemblable que plusieurs femmes aient inspiré l’auteur.
Muse, esprit libre dans la France des Lumières, Dame de Cour, la Marquise s’éteint à l’âge de 82 ans lors d’un voyage à Lyon en 1786. Elle lègue tout son patrimoine à sa dernière fille, mariée à un Bérenger.
Nous avons déjà précisé dans ce sujet ou celui, biographique, de Choderlos de Laclos que les historiens et critiques littéraires suggèrent plutôt que ce sont plusieurs femmes de l'aristocratie française du XVIIIe siècle qui se cacheraient derrière le personnage de la marquise de Merteuil.
Ce qui est notamment précisé dans cet article : L'Isère au temps des libertins (2020)
Le Repentir tardif
Nicolas Lavreince
Image : Musée Carnavalet, Histoire de Paris
Au siècle des Lumières, la capitale des Alpes (Grenoble) était réputée pour ses beaux esprits et son libertinage. Retour dans cette « vallée des galants » et cette terre de dévergondage sur les traces de Casanova, Choderlos de Laclos ou du marquis de Sade.
(...)
Venu ici en garnison de 1769 à 1775, le lieutenant Choderlos de Laclos ne fait d’ailleurs pas mystère d’avoir trouvé dans la région le modèle des personnages de ses Liaisons dangereuses – parues en 1782 –, ce roman épistolaire qui fit un scandale considérable !
Entre autres hypothèses, madame de Merteuil, “brune piquante aux formes sculpturales”, lui aurait été inspirée par la marquise de Montmaur, l’épouse du baron d’Agoult. Le jeune Henri Beyle (Stendhal) évoquera dans ses mémoires cette femme qui louait une maison de campagne près de celle de son grand-père, le docteur Gagnon, au Chevalon-de-Voreppe et lui offrait des noix confites, enfant. Elle tint un salon à la conservation des plus décolletées jusqu’à plus de 80 ans !
Mais dans une confidence au comte de Tilly, Laclos laisse entendre que cette “marquise de LTDPM dont toute la ville racontait des traits dignes des impératrices romaines les plus insatiables”, pourrait tout aussi bien désigner la marquise de La Tour-du-Pin-Montauban ou madame Béranger de Sassenage, connues pour leurs dévergondages.
Au sujet de la marquise de Montmaur, autre "candidate" de la région qui aurait inspiré Laclos pour créer son personnage de Merteuil, vous pouvez lire cet article intéressant :
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Christine Félicité de Loys de Loinville (1739-1822), épouse Henri-François d'Agoult, marquis de Montmaur
Au Château de Montmaur (Hautes-Alpes) :
La nuit, la neige- Messages : 18055
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