La comtesse de Soucy née Renée-Suzanne de Mackau
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LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: La famille royale et les contemporains de Marie-Antoinette :: Autres contemporains : les femmes du XVIIIe siècle
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La comtesse de Soucy née Renée-Suzanne de Mackau
Mme de Soucy était sous-gouvernante des Enfants de France .
Voir notre sujet :
https://marie-antoinette.forumactif.org/t2782-gouvernantes-et-sous-gouvernantes-des-enfants-de-france?highlight=gouvernantes
Marie-Antoinette ne l'aimait pas beaucoup, semble-t-il .
Le 24 juillet 1789, alors que Mme de Polignac erre sur les routes de l'exil, Marie-Antoinette écrit à sa remplaçante auprès des Enfants de France, la duchesse de Tourzel, ses réticences concernant cette dame :
Je vais maintenant parler de ce qui l’entoure ( le dauphin ) . Trois sous-gouvernantes, mesdames de Soucy, belle-mère et belle-fille, et madame de Villefort. Madame de Soucy la mère, fort bonne femme, très instruite, exacte, mais mauvais ton. La belle-fille, même ton. Point d’espoir. Il y a déjà quelques années qu’elle n’est plus avec ma fille ; mais avec le petit garçon il n’y a pas d’inconvénient. Du reste, elle est très fidèle et même un peu sévère, avec l’enfant : Madame de Villefort est tout le contraire, car elle le gâte ; elle a au moins aussi mauvais ton, et plus même, mais à l’extérieur. Toutes sont bien ensemble.
Elle reçut pourtant de la reine ce cadeau :
BAGUE
en or, anneau bandeau ornée d'un médaillon en émail aux initiales entrelacées " M.A. " et cheveux tressés sur le pourtour.
Dans un écrin-vitrine en cuir et vitre biseautée, avec cartouche ancien en cuivre à inscription gravée : " Cheveux de la Reine Marie-Antoinette. BAGUE donnée par la Reine, en 1792, à la Marquise de Soucy, née de Mackau, sous-gouvernante des enfants de France."
Poids brut : 1,9 g. (petits accidents et manques).
Un papier plié contenant des cheveux noués avec un ruban vert est joint ; il porte une inscription manuscrite ancienne : "cheveux des Augustes enfants de France".
Provenance : marquise de Soucy, par descendance. Propriété de Touraine.
http://cheverny.rouillac.com/CHEVERNY_LA_VENTE_GARDEN_PARTY_LA_FRANAISE/289-FR-Bague_Marie_Antoinette
Vous écriviez, cher Dominique Poulin, sur Passion Histoire :
Mme de Soucy était la fille de Mme de Makau, également sous-gouvernante de Madame Royale.
Lorsque l'emprisonnement de la princesse s'adoucit en 1795 et qu'elle obtient le droit d'avoir des visites, c'est madame de Makau qui vient voir la fille de Louis XVI. Mais Mme de Makau tombe malade, et lorsque Madame Royale doit quitter la France pour l'Autriche à la fin de 1795, c'est Mme de Soucy qui est désignée pour suivre la princesse dans son voyage.
Le problème, c'est que Madame Royale n'aime pas beaucoup la fille de Madame de Makau. Marie-Antoinette elle-même n'aimait pas Mme de Soucy, elle disait que cette dernière avait mauvais esprit. La reine ne s'est pas trompée dans son jugement car vous n'êtes pas sans savoir que l'ancienne sous-gouvernante des Enfants de France s'astreindra à un chantage auprès de la fille de Louis XVI bien des années plus tard. Lorsque Mme de Soucy arrive à Vienne avec l'"Orpheline du Temple", l'ancienne sous-gouvernante se voit intimer l'ordre par l'empereur François II de quitter les lieux et de retourner en France le plus vite possible.
Il semble bien que la cour d'Autriche ne voulait pas qu'un entourage d'origine française ne s'installe auprès de la princesse. Mme de Soucy fait des pieds et des mains pour rester en Autriche. Il faudra que Madame Royale lui écrive une lettre très sèche pour suivre les consignes de l'Autriche et que Mme de Soucy ne se résigne à quitter l'Empire (source : "Madame Royale" de André Castelot"). Nous sommes alors à la fin de janvier 1796.
Dans son journal, le 3 janvier 1796, Fersen parle de l'entourage de Madame quittant la France.
... mais j'ai de la peine à le croire . C'est un très mauvais choix que Mme de Soucy, sa conduite n'a pas été bonne et elle a manqué être renvoyée de sa survivance de sous-gouvernante pour une passion violente qu'elle avait manifestée pour le duc de Polignac. C'est d'ailleurs une intrigante qui, de concert avec Mme de Mackau sa mère, travaillait auprès de l'Assemblée à faire renvoyer Mme de Tourzel et avoir sa place en 1791, après l'arrestation . C'est sans doute par les mêmes intrigues qu'elle est parvenue à accompagner Madame.
M. Hue est un bon sujet. Il était valet de chambre ordinaire de Louis XVI et fut ensuite placé auprès du Dauphin. Il était destiné à avoir la place de premier valet de chambre quand il passerait aux hommes. Il est étonnant qu'on ait ensuite donné cet homme à Louis XVI dans sa prison et qu'on l'ait laissé sortir .
Voir notre sujet :
https://marie-antoinette.forumactif.org/t2782-gouvernantes-et-sous-gouvernantes-des-enfants-de-france?highlight=gouvernantes
Marie-Antoinette ne l'aimait pas beaucoup, semble-t-il .
Le 24 juillet 1789, alors que Mme de Polignac erre sur les routes de l'exil, Marie-Antoinette écrit à sa remplaçante auprès des Enfants de France, la duchesse de Tourzel, ses réticences concernant cette dame :
Je vais maintenant parler de ce qui l’entoure ( le dauphin ) . Trois sous-gouvernantes, mesdames de Soucy, belle-mère et belle-fille, et madame de Villefort. Madame de Soucy la mère, fort bonne femme, très instruite, exacte, mais mauvais ton. La belle-fille, même ton. Point d’espoir. Il y a déjà quelques années qu’elle n’est plus avec ma fille ; mais avec le petit garçon il n’y a pas d’inconvénient. Du reste, elle est très fidèle et même un peu sévère, avec l’enfant : Madame de Villefort est tout le contraire, car elle le gâte ; elle a au moins aussi mauvais ton, et plus même, mais à l’extérieur. Toutes sont bien ensemble.
Elle reçut pourtant de la reine ce cadeau :
BAGUE
en or, anneau bandeau ornée d'un médaillon en émail aux initiales entrelacées " M.A. " et cheveux tressés sur le pourtour.
Dans un écrin-vitrine en cuir et vitre biseautée, avec cartouche ancien en cuivre à inscription gravée : " Cheveux de la Reine Marie-Antoinette. BAGUE donnée par la Reine, en 1792, à la Marquise de Soucy, née de Mackau, sous-gouvernante des enfants de France."
Poids brut : 1,9 g. (petits accidents et manques).
Un papier plié contenant des cheveux noués avec un ruban vert est joint ; il porte une inscription manuscrite ancienne : "cheveux des Augustes enfants de France".
Provenance : marquise de Soucy, par descendance. Propriété de Touraine.
http://cheverny.rouillac.com/CHEVERNY_LA_VENTE_GARDEN_PARTY_LA_FRANAISE/289-FR-Bague_Marie_Antoinette
Vous écriviez, cher Dominique Poulin, sur Passion Histoire :
Mme de Soucy était la fille de Mme de Makau, également sous-gouvernante de Madame Royale.
Lorsque l'emprisonnement de la princesse s'adoucit en 1795 et qu'elle obtient le droit d'avoir des visites, c'est madame de Makau qui vient voir la fille de Louis XVI. Mais Mme de Makau tombe malade, et lorsque Madame Royale doit quitter la France pour l'Autriche à la fin de 1795, c'est Mme de Soucy qui est désignée pour suivre la princesse dans son voyage.
Le problème, c'est que Madame Royale n'aime pas beaucoup la fille de Madame de Makau. Marie-Antoinette elle-même n'aimait pas Mme de Soucy, elle disait que cette dernière avait mauvais esprit. La reine ne s'est pas trompée dans son jugement car vous n'êtes pas sans savoir que l'ancienne sous-gouvernante des Enfants de France s'astreindra à un chantage auprès de la fille de Louis XVI bien des années plus tard. Lorsque Mme de Soucy arrive à Vienne avec l'"Orpheline du Temple", l'ancienne sous-gouvernante se voit intimer l'ordre par l'empereur François II de quitter les lieux et de retourner en France le plus vite possible.
Il semble bien que la cour d'Autriche ne voulait pas qu'un entourage d'origine française ne s'installe auprès de la princesse. Mme de Soucy fait des pieds et des mains pour rester en Autriche. Il faudra que Madame Royale lui écrive une lettre très sèche pour suivre les consignes de l'Autriche et que Mme de Soucy ne se résigne à quitter l'Empire (source : "Madame Royale" de André Castelot"). Nous sommes alors à la fin de janvier 1796.
Dans son journal, le 3 janvier 1796, Fersen parle de l'entourage de Madame quittant la France.
... mais j'ai de la peine à le croire . C'est un très mauvais choix que Mme de Soucy, sa conduite n'a pas été bonne et elle a manqué être renvoyée de sa survivance de sous-gouvernante pour une passion violente qu'elle avait manifestée pour le duc de Polignac. C'est d'ailleurs une intrigante qui, de concert avec Mme de Mackau sa mère, travaillait auprès de l'Assemblée à faire renvoyer Mme de Tourzel et avoir sa place en 1791, après l'arrestation . C'est sans doute par les mêmes intrigues qu'elle est parvenue à accompagner Madame.
M. Hue est un bon sujet. Il était valet de chambre ordinaire de Louis XVI et fut ensuite placé auprès du Dauphin. Il était destiné à avoir la place de premier valet de chambre quand il passerait aux hommes. Il est étonnant qu'on ait ensuite donné cet homme à Louis XVI dans sa prison et qu'on l'ait laissé sortir .
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55511
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Lettre de Laroche, officier français émigré, à Madame de Soucy
Duc d'Ostrogothie a écrit:
Que de courbettes, mazette.
Tu en veux encore ?
En voici, en voilà !
Mme de Soucy ayant accompagné l'échange de Madame Royale, d'aucuns tablent sur son influence auprès de la princesse et essayent de poser des jalons .
C'est l'objet de cette nouvelle lettre :
Archives de Vienne
Photo : Evelyn Farr
Laroche, officier français à la marquise de Souci
Lorach, le 4 janvier 1796
par la poste
Permettez que j'ose prendre la liberté de vous prier de me rappeler au souvenir de mon illustre souveraine . J'ai eu l'honneur d'être un de ses gardes et celui de l'accompagner à ses promenades, et je n'ai abandonné mon Roi qu'après l'affaire du 10 août . J'ai eu le bonheur, ce jour, de l'accompagner partout où il a été . J'aurais été trop heureux de pouvoir sacrifier ma vie pour lui et son illustre famille et d'anéantir tous ses ennemis . Je me suis échappé comme par miracle à la fureur des brigands; depuis je suis à l'armée de Condé. J'avais été sur le point d'être officier à l'état major autrichien, mais malheureusement cela a manqué . Tout s'oppose à l'aisance des malheureux émigrés . Peut-être que son Altesse Royale ne se rappellera pas de moi; j'étais souvent avec M. le comte de Salver et tous les jours avec Demarchais, mon ami, qui était avec moi dans la garde . Notre seul plaisir était de nous promener sous les fenêtres du château des Tuileries et à la messe quand nous n'étions pas de service, pour avoir le bonheur d'y voir notre Roi et son illustre famille.
Oh ! quel bonheur pour moi de pouvoir voir mon illustre maîtresse et d'être près d'Elle lors de son passage à Bâle ! J'avais cherché tous les moyens de voir Son Altesse Royale, je n'ai pu y parvenir . J'avais prié le général prince de Fürstenberg de tâcher de me procurer ce bonheur; il m'a dit qu'il ne le pouvait pas. J'ose me flatter que j'aurais été reconnu par Son Altesse Royale .
Soyez, je vous en supplie, Madame, l'interprète de mon attachement respectueux que j'ai pour Son Altesse Royale, et ayez, je vous prie, la bonté de me faire une petite réponse à l'adresse ci-après :
à M. de Laroche, officier de l'armée de Condé, employé au recrutement, à Lorach près Bâle.
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Mme de Sabran- Messages : 55511
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La comtesse de Soucy née Renée-Suzanne de Mackau
Je doute qu'il ait réussi à s'approcher de Madame Royale, étant donné que les Autrichiens cherchaient à l'isoler des émigrés, dans le but semble-t-il de lui faire accepter un mariage autrichien ...
D'ailleurs le fait que cette lettre se trouve aujourd'hui dans les archives d'Etat à Vienne paraît confirmer que la lettre a été interceptée. Peut-être ne fût-elle jamais remise à la marquise de Soucy.
D'ailleurs le fait que cette lettre se trouve aujourd'hui dans les archives d'Etat à Vienne paraît confirmer que la lettre a été interceptée. Peut-être ne fût-elle jamais remise à la marquise de Soucy.
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3227
Date d'inscription : 04/11/2017
Re: La comtesse de Soucy née Renée-Suzanne de Mackau
Oui, c'est à se demander ?!
... remarque très pertinente, mon cher duc .
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55511
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La comtesse de Soucy née Renée-Suzanne de Mackau
Y'aurait comme un souci, Alberta ?
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Comtesse Diane- Messages : 7397
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : TOURAINE
Re: La comtesse de Soucy née Renée-Suzanne de Mackau
Mais oui, ma chère Comtesse, car en creusant la remarque du duc je me souviens que Mme de Soucy, à la suite de Madame Royale, arrive à Vienne en persona non grata.
Nous ne sommes donc pas étonnés, dès lors, que son courrier soit intercepté et confisqué, comme cette lettre de Laroche.
Les relations de Madame Royale et Mme de Soucy vont d'ailleurs singulièrement se détériorer ... pour aboutir finalement à cette sombre histoire de chantage ( non élucidée ) que la princesse va subir pendant des années .
Notre ami Dominique évoque ce chantage dans notre sujet sur Mme de Soucy.
C'est ici :
https://marie-antoinette.forumactif.org/t3029-la-comtesse-de-soucy-nee-renee-suzanne-de-mackau?highlight=SOUCY
... et André Castelot, dans son ouvrage, Le secret de Madame Royale, nous en précise les circonstances . Nous découvrons que pendant près de vingt ans, Mme de Soucy exerça un chantage odieux sur Madame Royale et que la princesse obtempéra et versa des sommes folles par l'intermédiaire d'un certain docteur Lavergne.
Ce n'est pas pour sacrifier à la mode du jour que nous avons appelé cette étude " Le Secret de Madame Royale ". Un lourd secret semble, en effet, envelopper toute sa vie, peser sur son âme et avoir étouffé jusqu'aux battements de son coeur.
Il s'agit du " drame Louis XVII ".
Car Madame Royale était loin d'être certaine de la mort de son frère au Temple. Le Père de Lestrange, en 1798, écrivit à Marie-Thérèse au sujet d'Hervagault, le premier des faux-dauphins qui faisait alors parler de lui.
Un certain Lavergne ( médecin ), au début de 1833, révéla son existence à la duchesse d'Angoulême, en la menaçant de publier " une lettre otographe ( sic ) de Madame la marquise de Soucy, née de Mackau, à une personne de ses amis, relative aux révélations que lui aurait faites Madame la duchesse d'Angoulême à l'époque de sa sortie du Temple sur les événements extraordinaires qui lui arrivèrent durant sa longue captivité . " (...)
... notre sujet :
https://marie-antoinette.forumactif.org/t3027-le-secret-de-madame-royale-de-andre-castelot?highlight=CASTELOT
Dominique Poulin a écrit:Lorsque Mme de Soucy arrive à Vienne avec l'"Orpheline du Temple", l'ancienne sous-gouvernante se voit intimer l'ordre par l'empereur François II de quitter les lieux et de retourner en France le plus vite possible.
Il semble bien que la cour d'Autriche ne voulait pas qu'un entourage d'origine française ne s'installe auprès de la princesse. Mme de Soucy fait des pieds et des mains pour rester en Autriche. Il faudra que Madame Royale lui écrive une lettre très sèche pour suivre les consignes de l'Autriche et que Mme de Soucy ne se résigne à quitter l'Empire (source : "Madame Royale" de André Castelot"). Nous sommes alors à la fin de janvier 1796.
Nous ne sommes donc pas étonnés, dès lors, que son courrier soit intercepté et confisqué, comme cette lettre de Laroche.
Les relations de Madame Royale et Mme de Soucy vont d'ailleurs singulièrement se détériorer ... pour aboutir finalement à cette sombre histoire de chantage ( non élucidée ) que la princesse va subir pendant des années .
Notre ami Dominique évoque ce chantage dans notre sujet sur Mme de Soucy.
C'est ici :
https://marie-antoinette.forumactif.org/t3029-la-comtesse-de-soucy-nee-renee-suzanne-de-mackau?highlight=SOUCY
... et André Castelot, dans son ouvrage, Le secret de Madame Royale, nous en précise les circonstances . Nous découvrons que pendant près de vingt ans, Mme de Soucy exerça un chantage odieux sur Madame Royale et que la princesse obtempéra et versa des sommes folles par l'intermédiaire d'un certain docteur Lavergne.
Ce n'est pas pour sacrifier à la mode du jour que nous avons appelé cette étude " Le Secret de Madame Royale ". Un lourd secret semble, en effet, envelopper toute sa vie, peser sur son âme et avoir étouffé jusqu'aux battements de son coeur.
Il s'agit du " drame Louis XVII ".
Car Madame Royale était loin d'être certaine de la mort de son frère au Temple. Le Père de Lestrange, en 1798, écrivit à Marie-Thérèse au sujet d'Hervagault, le premier des faux-dauphins qui faisait alors parler de lui.
Un certain Lavergne ( médecin ), au début de 1833, révéla son existence à la duchesse d'Angoulême, en la menaçant de publier " une lettre otographe ( sic ) de Madame la marquise de Soucy, née de Mackau, à une personne de ses amis, relative aux révélations que lui aurait faites Madame la duchesse d'Angoulême à l'époque de sa sortie du Temple sur les événements extraordinaires qui lui arrivèrent durant sa longue captivité . " (...)
... notre sujet :
https://marie-antoinette.forumactif.org/t3027-le-secret-de-madame-royale-de-andre-castelot?highlight=CASTELOT
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Mme de Sabran- Messages : 55511
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Lettre de Mme de Soucy à la marquise de Bombelles
Voici une lettre de Mme de Soucy adressée à Angélique de Bombelles qui ne l'a jamais reçue non plus : interceptée par la police impériale. Nous pourrions presque l'intituler Adieu veau, vache, cochon, couvée ... tant la déconvenue de Mme de Soucy est brutale et totale. Celle d'Angélique ne sera pas moindre.
Archives de Vienne
Photo : Evelyn Farr
Madame Soucy à la marquise de Bombelles à Ratisbonne
Vienne le 9 janvier au soir 1796
partie le 10
Par la police
Nous arrivons, ma chère amie, il y a une couple d'heures . J'apprends aussitôt que les Français ne verront pas de quelques temps notre Princesse . Quant à moi, je l'ai remise à sa famille et compte sous peu de temps m'en aller puisque aucun Français ne peut rester auprès de notre auguste Princesse . Accoutumés à obéir, nous y souscrivons, quoiqu'il puisse nous en coûter . Je suis plus embarrassée de mon fils Charles que j'attends que de moi. Je te prie de trouver bon que j'aille passer avec lui et un Français ami de notre Princesse, comme il doit l'être, de passer, dis-je, quelques jours chez toi, en m'en allant en France retrouver notre bonne mère qui a besoin de moi et de mes enfants . Quant à Charles, je ne sais qu'en faire . Je ne consulterai pas son goût car je suis certaine qu'il ne rentrera plus en France. Notre infortune et notre famille en France m'embarrassent, cependant je suis décidée à te consulter et ton mari aussi . Pour lui, je veux savoir son sort avant de le quitter. Adieu, chère amie, compte sur moi sous peu de jours. Dès que mon fils sera ici, je partirai . Le Français que j'aurai avec moi sera M. Hoc que le Roy Louis XVI recommanda dans son testament ( ?!! ) : il doit être sûr d'être bien reçu par tous les bons Français . Adieu, chère amie, j'ai la mort dans le coeur de quitter aussi vite notre chère Princesse, mais cela est indispensable, n'étant pas auprès d'Elle, et ne la voyant pas. J'ai hâte de rejoindre notre famille : mon infortune ne me permet pas une autre conduite .
Au bonheur de te voir et de t'embrasser, ainsi que ton mari et tes enfants . Décidément, ne viens pas, car aucun Français ne peut voir notre Princesse . Si mon fils arrive sous deux jours, je partirai dans 4 pour te rejoindre .
Archives de Vienne
Photo : Evelyn Farr
Madame Soucy à la marquise de Bombelles à Ratisbonne
Vienne le 9 janvier au soir 1796
partie le 10
Par la police
Nous arrivons, ma chère amie, il y a une couple d'heures . J'apprends aussitôt que les Français ne verront pas de quelques temps notre Princesse . Quant à moi, je l'ai remise à sa famille et compte sous peu de temps m'en aller puisque aucun Français ne peut rester auprès de notre auguste Princesse . Accoutumés à obéir, nous y souscrivons, quoiqu'il puisse nous en coûter . Je suis plus embarrassée de mon fils Charles que j'attends que de moi. Je te prie de trouver bon que j'aille passer avec lui et un Français ami de notre Princesse, comme il doit l'être, de passer, dis-je, quelques jours chez toi, en m'en allant en France retrouver notre bonne mère qui a besoin de moi et de mes enfants . Quant à Charles, je ne sais qu'en faire . Je ne consulterai pas son goût car je suis certaine qu'il ne rentrera plus en France. Notre infortune et notre famille en France m'embarrassent, cependant je suis décidée à te consulter et ton mari aussi . Pour lui, je veux savoir son sort avant de le quitter. Adieu, chère amie, compte sur moi sous peu de jours. Dès que mon fils sera ici, je partirai . Le Français que j'aurai avec moi sera M. Hoc que le Roy Louis XVI recommanda dans son testament ( ?!! ) : il doit être sûr d'être bien reçu par tous les bons Français . Adieu, chère amie, j'ai la mort dans le coeur de quitter aussi vite notre chère Princesse, mais cela est indispensable, n'étant pas auprès d'Elle, et ne la voyant pas. J'ai hâte de rejoindre notre famille : mon infortune ne me permet pas une autre conduite .
Au bonheur de te voir et de t'embrasser, ainsi que ton mari et tes enfants . Décidément, ne viens pas, car aucun Français ne peut voir notre Princesse . Si mon fils arrive sous deux jours, je partirai dans 4 pour te rejoindre .
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Mme de Sabran- Messages : 55511
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La comtesse de Soucy née Renée-Suzanne de Mackau
Mme de Sabran a écrit:M. Hoc que le Roy Louis XVI recommanda dans son testament ( ?!! )
J'imagine qu'il faut lire François, futur baron Hüe ?
Louis XVI, dans son testament, a écrit:
Je croirais calomnier cependant les sentiments de la Nation, si je ne recommandais ouvertement à mon fils MM. de Chamilly et Hüe, que leur véritable attachement pour moi avait portés à s’enfermer avec moi dans ce triste séjour, et qui ont pensé en être les malheureuses victimes.
Gouverneur Morris- Messages : 11796
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: La comtesse de Soucy née Renée-Suzanne de Mackau
Gouverneur Morris a écrit:
J'imagine qu'il faut lire François, futur baron Hüe ?
Tout juste, mon cher momo !!!
Si tu n'existais pas, il faudrait t'inventer .
WIKI confirme :
François Hüe (1757-1819), huissier de la Chambre de Louis XVI, suivit la famille royale au Temple. Adjoint de Jean-Baptiste Cléry auprès de Louis XVI. Il fut arrêté le 2 septembre 1792 et licencié. Il accompagna Marie-Thérèse de France à Vienne en 1795. Louis XVIII le créa baron en 1814. Il l'avait nommé Premier valet de chambre et trésorier général de sa Maison. En 1806, François Hüe avait publié ses Mémoires sur Les dernières années de règne et de la vie de Louis XVI.
Qu'il ne faut pas confondre, bien sûr, avec le ministre de Louis XVI, Hue de Miromesnil.
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Mme de Sabran- Messages : 55511
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La comtesse de Soucy née Renée-Suzanne de Mackau
Et justement, la prochaine lettre que je posterai sera écrite à Madame Royale par ce brave François Hüe.
Mais ce sera pour demain .
Mais ce sera pour demain .
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Mme de Sabran- Messages : 55511
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Lettre de Mme de Soucy au prince de Gavre
Cette nouvelle lettre nous apprend que des rumeurs courent à Vienne sur le compte de Mme de Soucy. Elle a mauvaise presse et s'en offusque protestant de sa droiture et de sa sincérité. Nous qui savons de quelle manière elle se comportera quelques années plus avec Mme Royale ne nous faisions déjà plus d'illusions sur elle, mais si tôt cela surprend ...
Archives de Vienne
Photo : Evelyn Farr
Mme de Souci au Prince de Gavre
par la police
Vienne le 10 janvier 1796
Comme étant celui chargé par S.M. l'Empereur d'accompagner S.A.R. Mme de France, c'est à vous que je crois devoir m'adresser avec confiance, pour vous prier de m'éclairer sur ce que peut être devenu mon fils qui, par votre ordre, a pris ainsi que les deux autres Français, une autre route que la nôtre. Je ne puis vous dissimuler, mon Prince, mon étonnement sur ma position à Vienne, et plus encore sur les bruits qui se sont répandus sur mon compte; quoique ce soit la première fois de ma vie qu'il m'arrive d'être dans le cas d'avoir à me justifier sur la pureté de mes sentiments, je dois à mon profond respect et attachement à S.A.R. Mme de France, de vous prier par hommage pour elle et par justice pour moi, de rendre publique la connaissance qu'elle vous a donnée au moment où elle vous a été remise sur les frontières, que moi et les autres Français de sa suite étaient demandés par elle pour l'accompagner à Vienne : nos passeports le disent, le mien spécialement dont l'expression qui m'est personnelle, d'être celle de son éducation qu'elle aime davantage, cette vérité détruit le ridicule de tout ce que la calomnie peut avoir répandu sur mon compte : au reste, c'est S.A. Mme de France qu'on offense parce que c'est pour elle et par elle que nous nous sommes dévoués à tout quitter pour la suivre ici, et le choix qu'elle avait daigné faire de nous portait avec lui ce titre sacré dont nous nous honorerons toujours, et qui partout fera notre gloire comme une des récompenses les plus précieuses de notre dévouement à sa personne et à son auguste famille. Je dois aux miens, et spécialement aux bontés de S.A.R. pour moi, de vous prier, mon Prince, de donner connaissance de toutes ces vérités à S.M. l'Empereur, et de celle avec laquelle j'ai été soumise à ses ordres pendant toute la route de S.A.R. depuis les frontières de France.
J'aurais déjà pris la liberté d'écrire à S.M. tous ces détails, et je le ferais encore, si je ne comptais avec confiance sur la célérité que vous mettrez et que sûrement vous avez déjà mise à rendre à S.A.R. l'hommage du compte-rendu de tous ces détails à l'Empereur .
Je vais sous l'adresse de Mme Chanclos rendre compte à cette comtesse de la prière que je vous fait et de la confiance que j'ai que vous voudrez bien me répondre . Je demande à rejoindre ma famille, quand mon fils me sera rendu, et que j'aurai de S.M. la lettre qui prouvera que je lui ai remis Mme de France . Je n'ai jamais compté que j'aurais le bonheur de lui appartenir ici, mais je devais me flatter que, par mes fonctions auprès d'elle, on me rendrait plus de justice .
J'aurais déjà pris la liberté d'écrire à S.M. tous ces détails, et je le ferais encore, si je ne comptais avec confiance sur la célérité que vous mettrez et que sûrement vous avez déjà mise à rendre à S.A.R. l'hommage du compte-rendu de tous ces détails à l'Empereur .
Je vais sous l'adresse de Mme Chanclos rendre compte à cette comtesse de la prière que je vous fait et de la confiance que j'ai que vous voudrez bien me répondre . Je demande à rejoindre ma famille, quand mon fils me sera rendu, et que j'aurai de S.M. la lettre qui prouvera que je lui ai remis Mme de France . Je n'ai jamais compté que j'aurais le bonheur de lui appartenir ici, mais je devais me flatter que, par mes fonctions auprès d'elle, on me rendrait plus de justice .
Archives de Vienne
Photo : Evelyn Farr
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Mme de Sabran- Messages : 55511
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La comtesse de Soucy née Renée-Suzanne de Mackau
L'affaire était suffisamment gavre pour en informer le Prince .
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3227
Date d'inscription : 04/11/2017
Re: La comtesse de Soucy née Renée-Suzanne de Mackau
...
A moins que cela ne le gave !
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Mme de Sabran- Messages : 55511
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3227
Date d'inscription : 04/11/2017
Re: La comtesse de Soucy née Renée-Suzanne de Mackau
C'est un très mauvais choix que Mme de Soucy, sa conduite n'a pas été bonne et elle a manqué être renvoyée de sa survivance de sous-gouvernante pour une passion violente qu'elle avait manifestée pour le duc de Polignac. C'est d'ailleurs une intrigante qui, de concert avec Mme de Mackau sa mère, travaillait auprès de l'Assemblée à faire renvoyer Mme de Tourzel et avoir sa place en 1791, après l'arrestation .
C'est, en fait, à la suite de tout un concours de circonstances que Mme de Soucy se trouve pressentie pour accompagner Madame Royale à Vienne .
Les négociations se déroulent à Bâle entre Bacher, premier secrétaire de l'ambassade de France et le baron de Degelmann, ministre plénipotentiaire de l'empereur . L'Autriche insiste pour que le choix se porte sur Mme de Tourzel, or le Directoire ( qui a succédé le 1er novembre à la Convention ) se méfie de cette préférence qui rend Mme de Tourzel suspecte d'être au coeur d'une vaste conspiration royaliste favorable au mariage de la princesse avec un archiduc. Elle est arrêtée le 9 novembre et longuement interrogée . De leur côté, Madame Royale et Mme de Chanterenne sont questionnées au Temple .
Rien de précis ne pouvant être articulé contre ces dames, Mme de Tourzel est relâchée, avec interdiction de remettre les pieds au Temple, tandis qu'au contraire Mme de Chanterenne se voit ordonné de ne plus mettre le nez hors de la tour ... autrement dit, la voilà en état d'arrestation.
Pendant ce temps, les négociations se poursuivent et Bacher, faute d'obtenir Mme de Tourzel, se rabat sur Mme de Mackau ou bien à la rigueur Mme de Soucy, sa fille, toutes deux sous gouvernantes des Enfants de France . L'empereur, en outre, permet à la princesse d'emmener avec elle sa jeune compagne Ernestine Lambriquet .
Le ministre de l'Intérieur, Benezech se rend au Temple pour " prendre les ordres " de Madame Royale.
La princesse devant renoncer à Mme de Tourzel réclame Mme de Sérent ( ancienne dame d'atours de Madame Elisabeth ) mais elle est introuvable, de même qu'Ernestine. Mme de Chanterenne choisie par la princesse est écartée comme suspecte ( puisque placée auprès de Mme Royale par la Convention ) . Reste Mme de Mackau qui agréerait bien aussi la princesse, mais sa santé est précaire, la tâche trop lourde, le voyage ...
Elle supplie Madame d'avoir pour agréable que sa fille, Mme de Soucy, eût l'honneur de la remplacer .
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55511
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Lettre de l'officier Jean-Baptiste Vignon à Mme de Soucy
Marie-Thérèse de France: L'orpheline du temple
De Hélène Becquey
On s'était aperçu de la remise secrète à Madame Royale de paquets de lettres, à différentes reprises sur la route depuis Paris. C'était là un forfait contraire au règlement ! Le courrier devait passer par les mains de la Grande Maîtresse, Mme de Chanclos, qui après lecture devait remettre à la princesse ce que bon lui semblait.
( Castelot )
C'est Jean-Baptiste Vignon qui porte aux princes la nouvelle de la délivrance de Madame Royale.
Il se targue, dans cette lettre adressée à Mme de Soucy, d'avoir en 1791 proposé à Louis XVI et Marie-Antoinette un plan d'évasion que des circonstances fortuites ont fait tourner court.
Ah bon ?! Je ne sais rien de ce plan avorté ...
Je me suis demandé si je lisais bien, mais si si, Vignon appelle Madame Royale les restes précieux de Louis XVI et de Marie-Antoinette.
Archives de Vienne
Photo Evelyn Farr
Vignon officier français à l'armée de Condé
à Mme de Soucy
par la poste
Bühl le 12 janvier 1796
Arrivé à l'armée de Condé, je me suis empressé à l'instant de m'acquitter de l'honorable mission dont m'avait chargé Madame Royale . Vous ne sauriez vous peindre la joie des Princes et de toute l'armée, en apprenant que les restes précieux de Louis XVI et de Marie-Antoinette étaient enfin sauvés, qu'un émigré avait eu le bonheur de voir la princesse, de lui parler et de mêler ses larmes avec les siennes. Ils ne pouvaient comprendre comment j'avais eu ce bonheur, et dans l'envie qu'ils me portaient, " Vous êtes le plus heureux des émigrés, s'écriaient-ils. Vous avez vu la fille du Roi et de la Reine, que nos efforts et notre sang n'ont pu arracher au trépas ! " C'est à vous, Madame, que je dois ce bonheur inappréciable ; c'est vous qui, touchée des plaintes que m'arrachait le désespoir de ne pouvoir voir Madame Royale, me présentâtes à cette Princesse trop infortunée . Ses larmes, les vôtres, celles qui coulaient de mes yeux, ont fait sur moi une impression qui ne peut s'effacer; je n'aspire plus qu'à voir encore cette Princesse, qu'à lui consacrer ma personne toute entière . Elle me rappellerait ce Roi, cette Reine, si dignes de nos regrets, pour qui j'ai sacrifié ma famille, ma fortune, occupé sans cesse des moyens de briser leurs fers, je présentai en 1791 aux Princes un projet pour les délivrer de leur prison funeste, mais ce projet qu'ils approuvèrent fut dérangé par des circonstances cruelles et imprévues . Je ne veux pas, Madame, me peindre avec trop d'avantages, j'ai vu toutes les raisons qui me commandaient le silence, mais mon amour pour l'Auguste fille de Louis XVI l'a emporté . J'ai osé écrire à S.A.R. pour la supplier de daigner s'intéresser à un émigré qui, le premier, l'a félicitée de son heureuse délivrance, qui a reçu le premier ses ordres . Je prends la liberté de vous envoyer copie de la lettre que j'adresse à S.A.R. et vous conjure de vouloir plaider ma cause auprès d'une Princesse devant laquelle votre voix doit être si éloquente . Vous lui avez servi de compagne fidèle dans tous ses malheurs; vous avez plus d'une fois suspendu ses ennuis, essuyé ses larmes, heureux celui que Madame de Soucy présentera à Madame Royale ! Vous m'avez déjà présenté une fois à S.A.R., daignez le faire une seconde et veillez recevoir les hommages d'un émigré qui vous devra tant .
Archives de Vienne
Photo Evelyn Farr
De Hélène Becquey
On s'était aperçu de la remise secrète à Madame Royale de paquets de lettres, à différentes reprises sur la route depuis Paris. C'était là un forfait contraire au règlement ! Le courrier devait passer par les mains de la Grande Maîtresse, Mme de Chanclos, qui après lecture devait remettre à la princesse ce que bon lui semblait.
( Castelot )
C'est Jean-Baptiste Vignon qui porte aux princes la nouvelle de la délivrance de Madame Royale.
Il se targue, dans cette lettre adressée à Mme de Soucy, d'avoir en 1791 proposé à Louis XVI et Marie-Antoinette un plan d'évasion que des circonstances fortuites ont fait tourner court.
Ah bon ?! Je ne sais rien de ce plan avorté ...
Je me suis demandé si je lisais bien, mais si si, Vignon appelle Madame Royale les restes précieux de Louis XVI et de Marie-Antoinette.
Archives de Vienne
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Vignon officier français à l'armée de Condé
à Mme de Soucy
par la poste
Bühl le 12 janvier 1796
Arrivé à l'armée de Condé, je me suis empressé à l'instant de m'acquitter de l'honorable mission dont m'avait chargé Madame Royale . Vous ne sauriez vous peindre la joie des Princes et de toute l'armée, en apprenant que les restes précieux de Louis XVI et de Marie-Antoinette étaient enfin sauvés, qu'un émigré avait eu le bonheur de voir la princesse, de lui parler et de mêler ses larmes avec les siennes. Ils ne pouvaient comprendre comment j'avais eu ce bonheur, et dans l'envie qu'ils me portaient, " Vous êtes le plus heureux des émigrés, s'écriaient-ils. Vous avez vu la fille du Roi et de la Reine, que nos efforts et notre sang n'ont pu arracher au trépas ! " C'est à vous, Madame, que je dois ce bonheur inappréciable ; c'est vous qui, touchée des plaintes que m'arrachait le désespoir de ne pouvoir voir Madame Royale, me présentâtes à cette Princesse trop infortunée . Ses larmes, les vôtres, celles qui coulaient de mes yeux, ont fait sur moi une impression qui ne peut s'effacer; je n'aspire plus qu'à voir encore cette Princesse, qu'à lui consacrer ma personne toute entière . Elle me rappellerait ce Roi, cette Reine, si dignes de nos regrets, pour qui j'ai sacrifié ma famille, ma fortune, occupé sans cesse des moyens de briser leurs fers, je présentai en 1791 aux Princes un projet pour les délivrer de leur prison funeste, mais ce projet qu'ils approuvèrent fut dérangé par des circonstances cruelles et imprévues . Je ne veux pas, Madame, me peindre avec trop d'avantages, j'ai vu toutes les raisons qui me commandaient le silence, mais mon amour pour l'Auguste fille de Louis XVI l'a emporté . J'ai osé écrire à S.A.R. pour la supplier de daigner s'intéresser à un émigré qui, le premier, l'a félicitée de son heureuse délivrance, qui a reçu le premier ses ordres . Je prends la liberté de vous envoyer copie de la lettre que j'adresse à S.A.R. et vous conjure de vouloir plaider ma cause auprès d'une Princesse devant laquelle votre voix doit être si éloquente . Vous lui avez servi de compagne fidèle dans tous ses malheurs; vous avez plus d'une fois suspendu ses ennuis, essuyé ses larmes, heureux celui que Madame de Soucy présentera à Madame Royale ! Vous m'avez déjà présenté une fois à S.A.R., daignez le faire une seconde et veillez recevoir les hommages d'un émigré qui vous devra tant .
Archives de Vienne
Photo Evelyn Farr
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Mme de Sabran- Messages : 55511
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Lettre de la marquise de Soucy au prince de Gavre
Madame de Soucy fait mine de partir .
En réalité, elle n'a aucune envie de quitter Vienne comme l'empereur lui en a intimé l'ordre . Elle est d'autant plus vexée que Hüe et Cléry ont obtenu la permission de rester. Elle trouve toujours des prétextes pour retarder son départ.
Archives de Vienne
Photo, Evelyn Farr
Par la police
Madame de Soucy au Prince de Gavre
Vienne 19 janvier 1796
Pardon, mon Prince, de cette nouvelle importunité. Elle m'est personnelle . Je vous supplie de vouloir bien donner des ordres pour que la voiture, que je dois croire qui me sera procurée, pour faire ma route, me soit envoyée ici avant samedi prochain, que je compte partir, afin que je puisse faire tout préparer dans les vaches avant mon départ . Je suis bien fâchée de devoir vous occuper d'un aussi petit détail, mais on vient de me dire que les ordres à donner dépendaient de vous .
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En fait, le 30 janvier, elle est toujours là .
Madame Royale excédée n'en peut plus :
Madame, je vous écris pour vous engager très sérieusement à partir d'ici, sans autre délai. Si vous ne le pouvez pas aujourd'hui, que ce soit au moins demain après avoir entendu la messe . Il est temps que cela finisse . Je vous souhaite un heureux voyage.
C petit billet suivait trois lettres par lesquelles Madame Royale avait déjà amicalement mais fermement conseillé à Mme de Soucy de partir .
Plus pressé encore de voir disparaître la marquise était Hüe, toujours confiné dans son auberge avec cette femme qui s'était subitement toquée de lui, le clamait à tous vents et, aurait tenter de le " prendre de force " , lui, le vertueux Hüe ! ... qui écrivait à son épouse :
J'arrive ici avec une femme dont je ne connaissais nullement le moral; tout le long de la route elle joue la comédie; elle continue à l'auberge où nous sommes relégués, entourés de mouchards. Non, jamais je ne me suis vu plus humilié. Cette femme joue un nouveau rôle, je m'en aperçois facilement. Je résiste sans la blesser; Un de ses parents auquel j'allais m'ouvrir parce que ses cheveux blancs permettaient cet avancement ( sic ), m'éconduit . Me voilà donc livré à ma seule défense; du matin au soir auprès de cette femme, tourmenté, tiraillé, la tête fatiguée par la route, de l'arrivée, du poêle et du changement de nourriture, par conséquent brûlé par un feu intérieur, peu s'en fallut...
Il n'ose achever et finit par avouer n'avoir été rendu à lui-même que par un de ces mouvements qui ne se peuvent décrire . L'on n'ose imaginer la scène .
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Mme de Sabran- Messages : 55511
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La comtesse de Soucy née Renée-Suzanne de Mackau
Je viens de lire ce post. C'est pas pour défendre Mme de Soucy. Vu comment elle fut traitée à Vienne, le chantage dont personne ne sait ce qu'il était, n'était-il pas qu'une vengeance....... Car en 1805 rentrer en France sous l'Empire avec comme carte de visite la famille royale n'était pas un carré d'as pour jouir de sa future vie.....
Mr ventier- Messages : 1133
Date d'inscription : 18/11/2020
Age : 58
Localisation : Rouen normandie
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