Marie-Antoinette et Fersen : un amour secret
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Re: Marie-Antoinette et Fersen : un amour secret
..........Voyons, voyons ........Nous avons tant de fois débattu de tout ceci ad nauseam.........
Laissons chacun ressentir à sa façon..........
Pour ma part, je ne peux me souvenir que du tragique et de la cruauté de cette exécution.........Malheureuse petite Reine de vingt ans
à qui les bourreaux ont fait repasser la barrière de façon atroce.......
Si Elle a rêvé, si Elle a aimé, Elle l'a expié dans le sang........et c'était cruel et immérité......
Sachons nous en souvenir dans la dignité, j'ai cité sa dernière lettre, poignante, tout exprès........
( ............Et je m'inscris pour ne pas sembler fuir toute prise de position dans la même ligne de conviction que Reinette et Majesté = attachement passionné de la part de la Femme pour Marie-Antoinette, et, je le crains, fascination amoureuse pour la Reine de la part de Fersen;
Et à l'heure de la mort, il est peut-être inutilement réducteur d'en débattre encore........ )
Voilà;
Laissons chacun ressentir à sa façon..........
Pour ma part, je ne peux me souvenir que du tragique et de la cruauté de cette exécution.........Malheureuse petite Reine de vingt ans
à qui les bourreaux ont fait repasser la barrière de façon atroce.......
Si Elle a rêvé, si Elle a aimé, Elle l'a expié dans le sang........et c'était cruel et immérité......
Sachons nous en souvenir dans la dignité, j'ai cité sa dernière lettre, poignante, tout exprès........
( ............Et je m'inscris pour ne pas sembler fuir toute prise de position dans la même ligne de conviction que Reinette et Majesté = attachement passionné de la part de la Femme pour Marie-Antoinette, et, je le crains, fascination amoureuse pour la Reine de la part de Fersen;
Et à l'heure de la mort, il est peut-être inutilement réducteur d'en débattre encore........ )
Voilà;
Invité- Invité
Re: Marie-Antoinette et Fersen : un amour secret
Le problème n'est pas de savoir s'ils sont aimés...
Ils se sont aimés, c'est indégnable.
Maintenant, ont ils été amants ?
Ben là, on ne le saura peut-être jamais !
Ils ont pris le soin de ne pas le faire savoir...
Ce n'est pas avec cette maigre correspondance qu'on peut le déduire... Où alors rentrer dans des théories appartenant au Vaudeville...
Historiquement, cela ne changera rien à l'Histoire.
Les souverains ont été éxécutés, et leur descendance n'a pas régné.
Il va falloir demander à des spécialistes dans le domaine d'intervenir. Et pourquoi pas un auteur de la collection Harlequin ?
Ils se sont aimés, c'est indégnable.
Maintenant, ont ils été amants ?
Ben là, on ne le saura peut-être jamais !
Ils ont pris le soin de ne pas le faire savoir...
Ce n'est pas avec cette maigre correspondance qu'on peut le déduire... Où alors rentrer dans des théories appartenant au Vaudeville...
Historiquement, cela ne changera rien à l'Histoire.
Les souverains ont été éxécutés, et leur descendance n'a pas régné.
Il va falloir demander à des spécialistes dans le domaine d'intervenir. Et pourquoi pas un auteur de la collection Harlequin ?
Marquis de Bombelles- Messages : 34
Date d'inscription : 31/08/2017
Re: Marie-Antoinette et Fersen : un amour secret
On pourra en débattre éternellement, les avis ne changeront jamais, le ton des intervenants en revanche doit changer. On peut ne pas être d'accord j'en conviens mais il est hors de question d'invectiver les autres.
Fersen fait partie de l Histoire, je ne vois pas pourquoi l'on ne pourrait pas en parler en toute impartialité.
Il serait regrettable d'avoir à verrouiller le sujet Fersen.
Merci à tous d'en prendre bonne note.
Fersen fait partie de l Histoire, je ne vois pas pourquoi l'on ne pourrait pas en parler en toute impartialité.
Il serait regrettable d'avoir à verrouiller le sujet Fersen.
Merci à tous d'en prendre bonne note.
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Un verre d'eau pour la Reine.
Mr de Talaru- Messages : 3193
Date d'inscription : 02/01/2014
Age : 65
Localisation : près des Cordeliers...
Re: Marie-Antoinette et Fersen : un amour secret
Merci, cher François .
Merci aussi pour le lien vers cette émission de France Inter. Je l'ai écoutée en direct dimanche soir, et j'ai pris l'épisode de la grotte pour un clin d'oeil de cinéphile ( sans doute ) au Mépris de Godard . " ... et mon ceci, et mon cela ... " )
Je vous avoue que cela m'a plutôt fait rire qu'autre chose !
Notre ami la nuit, la neige est de bon conseil, Tritri, rebaptisez donc votre ordi !
Il vous contrariera certainement moins .
Merci aussi pour le lien vers cette émission de France Inter. Je l'ai écoutée en direct dimanche soir, et j'ai pris l'épisode de la grotte pour un clin d'oeil de cinéphile ( sans doute ) au Mépris de Godard . " ... et mon ceci, et mon cela ... " )
Je vous avoue que cela m'a plutôt fait rire qu'autre chose !
Notre ami la nuit, la neige est de bon conseil, Tritri, rebaptisez donc votre ordi !
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55514
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Marie-Antoinette et Fersen : un amour secret
Merci LNLN pour le lien, j'espère pouvoir l'écouter bientôt
Re: Marie-Antoinette et Fersen : un amour secret
Comme promis hier soir
voici la citation d'Henriette Campan par Mme Haroche-Bouzinac dans son contexte .
" Lors de la visite du roi de Suède, qui voyage sous le nom de comte de Haga en 1784, Henriette se trouve figurante d'une saynète qui se déroule dans les petits cabinets de la reine. A la fin de son entretien avec la souveraine, Gustave III demande l'autorisation de partager son repas. La reine, qui n'a pas invité le royal visiteur, veut signifier que cela ne va pas de soi. Elle charge Henriette de demander à l'officier de la table si le menu permet d'ajouter un couvert. Songeant à l'abondance des plats servis aux souverains, la femme de chambre ébahie comprend qu'il s'agit de donner une leçon de politesse et peut-être de rappeler à l'ordre le monarque sans gêne. L'audace du roi de Suède pourrait s'autoriser d'informations secrètes au sujet des liens qui unissent Marie-Antoinette et Fersen.
Croire que la reine ait pu cacher une relation aussi importante à celle qui a accès à sa vie intime est difficile. En 1785, Fersen lui fait des " visites secrètes " . Dès 1787, en effet, Marie-Antoinette a fait aménager ses cabinets particuliers, " en haut ", où le Suédois loge clandestinement. La preuve en est qu'Henriette a éliminé elle-même de ses papiers tout document relatif à ce sujet. Dans ses documents privés, sur une chemise vide, figurent ces mots de sa main :
" ( ... ) rien qui puisse compromettre le nom de la reine relativement au comte de Fersen - on en saitet après - et trop dans cette liaison et moi je ne dois en rien dire. "
Comme madame de Tourzel, qui prendra la succession de la comtesse Jules comme gouvernante des Enfants de France, le rappelle, elle sut " toujours garder le plus profond secret sur ce que cette princesse lui avait confié sans jamais chercher à s'en prévaloir . "
voici la citation d'Henriette Campan par Mme Haroche-Bouzinac dans son contexte .
" Lors de la visite du roi de Suède, qui voyage sous le nom de comte de Haga en 1784, Henriette se trouve figurante d'une saynète qui se déroule dans les petits cabinets de la reine. A la fin de son entretien avec la souveraine, Gustave III demande l'autorisation de partager son repas. La reine, qui n'a pas invité le royal visiteur, veut signifier que cela ne va pas de soi. Elle charge Henriette de demander à l'officier de la table si le menu permet d'ajouter un couvert. Songeant à l'abondance des plats servis aux souverains, la femme de chambre ébahie comprend qu'il s'agit de donner une leçon de politesse et peut-être de rappeler à l'ordre le monarque sans gêne. L'audace du roi de Suède pourrait s'autoriser d'informations secrètes au sujet des liens qui unissent Marie-Antoinette et Fersen.
Croire que la reine ait pu cacher une relation aussi importante à celle qui a accès à sa vie intime est difficile. En 1785, Fersen lui fait des " visites secrètes " . Dès 1787, en effet, Marie-Antoinette a fait aménager ses cabinets particuliers, " en haut ", où le Suédois loge clandestinement. La preuve en est qu'Henriette a éliminé elle-même de ses papiers tout document relatif à ce sujet. Dans ses documents privés, sur une chemise vide, figurent ces mots de sa main :
" ( ... ) rien qui puisse compromettre le nom de la reine relativement au comte de Fersen - on en sait
Comme madame de Tourzel, qui prendra la succession de la comtesse Jules comme gouvernante des Enfants de France, le rappelle, elle sut " toujours garder le plus profond secret sur ce que cette princesse lui avait confié sans jamais chercher à s'en prévaloir . "
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Mme de Sabran- Messages : 55514
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Marie-Antoinette et Fersen : un amour secret
Merci d'avoir pris le temps de recopier cet extrait ici.
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Marie-Antoinette et Fersen : un amour secret
Oh, mais de rien, je t'en prie : c'est un plaisir !
Geneviève Haroche-Bouzinac poursuit un peu plus loin, encore au sujet de la chemise vide :
" D'après Mme Campan, la rédaction en aurait été commencée alors qu'elle était encore à la Cour et " longtemps avant la Révolution ".
Henriette revoit le texte : le souvenir des malheurs de la reine a adouci la description de ses défauts. Désormais l'histoire de Marie-Antoinette ne peut être racontée qu'à partir de sa fin tragique. Repassant les événements dans sa mémoire, elle y voit des présages, comprend les erreurs qui ont entraîné son héroïne dans cette tragédie sanglante. En écrivant la scène où les quatre bougies placées sur la table de toilette de la reine s'éteignent une à une, sinistre augure, elle frissonne encore. Elle insère des scènes pathétiques qui ont obsédé sa mémoire, comme celle où la prisonnière, dans sa cellule des Feuillants " tapissée de papier vert ", lui a tendu les bras.
Elle détruit alors toutes ses notes concernant le comte de Fersen. Dans ses papiers ne subsistent que la chemise qui les a contenues, sur laquelle elle a inscrit quelques mots révélant qu'Henriette connaissait la nature des relations entre Axel de Fersen et Marie-Antoinette . "
( Geneviève Haroche-Bouzinac : La vie mouvementée d'Henriette Campan )
Geneviève Haroche-Bouzinac poursuit un peu plus loin, encore au sujet de la chemise vide :
" D'après Mme Campan, la rédaction en aurait été commencée alors qu'elle était encore à la Cour et " longtemps avant la Révolution ".
Henriette revoit le texte : le souvenir des malheurs de la reine a adouci la description de ses défauts. Désormais l'histoire de Marie-Antoinette ne peut être racontée qu'à partir de sa fin tragique. Repassant les événements dans sa mémoire, elle y voit des présages, comprend les erreurs qui ont entraîné son héroïne dans cette tragédie sanglante. En écrivant la scène où les quatre bougies placées sur la table de toilette de la reine s'éteignent une à une, sinistre augure, elle frissonne encore. Elle insère des scènes pathétiques qui ont obsédé sa mémoire, comme celle où la prisonnière, dans sa cellule des Feuillants " tapissée de papier vert ", lui a tendu les bras.
Elle détruit alors toutes ses notes concernant le comte de Fersen. Dans ses papiers ne subsistent que la chemise qui les a contenues, sur laquelle elle a inscrit quelques mots révélant qu'Henriette connaissait la nature des relations entre Axel de Fersen et Marie-Antoinette . "
( Geneviève Haroche-Bouzinac : La vie mouvementée d'Henriette Campan )
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Mme de Sabran- Messages : 55514
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Marie-Antoinette et Fersen : un amour secret
Merci...
Mais, écoute, je n'ai guère besoin d'être convaincu que Mme Campan a omerté Fersen (oui, j'invente un mot ! ), de la petite et de la grande Histoire.
Elle ne parle pas même de lui lorsqu'elle évoque Varennes, c'est dire !
C'était bien un minimum syndical qui ne mangeait pas de pain, comme on dit.
Aussi, et pour en revenir à cette chemise, on se doute bien que s'il n'y avait rien à dire, la brave Campan ne se serait pas foulée à en créer une, à l'annoter ainsi, et à la laisser vide.
Dans quel but ? Amuser la galerie deux siècles plus tard ?
Hey ! C'était une bonne blagueuse cette chère Henriette !
Bref, Mme Haroche-Bouzinac l'explique très bien, et il n'y a guère besoin de se torturer l'esprit pour le comprendre.
Mais, écoute, je n'ai guère besoin d'être convaincu que Mme Campan a omerté Fersen (oui, j'invente un mot ! ), de la petite et de la grande Histoire.
Elle ne parle pas même de lui lorsqu'elle évoque Varennes, c'est dire !
C'était bien un minimum syndical qui ne mangeait pas de pain, comme on dit.
Aussi, et pour en revenir à cette chemise, on se doute bien que s'il n'y avait rien à dire, la brave Campan ne se serait pas foulée à en créer une, à l'annoter ainsi, et à la laisser vide.
Dans quel but ? Amuser la galerie deux siècles plus tard ?
Hey ! C'était une bonne blagueuse cette chère Henriette !
Bref, Mme Haroche-Bouzinac l'explique très bien, et il n'y a guère besoin de se torturer l'esprit pour le comprendre.
La nuit, la neige- Messages : 18138
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Duc d'Ostrogothie- Messages : 3227
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Gouverneur Morris- Messages : 11796
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Re: Marie-Antoinette et Fersen : un amour secret
Merci pour cette information qui me fait plaisir, Ta Grâce !
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Mme de Sabran- Messages : 55514
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Marie-Antoinette et Fersen : un amour secret
Moi aussi, je suis assez content de voir que le château de Versailles commence à reconnaître l'importance de Fersen. On l'a vu récemment à l'exposition "Visiteurs à Versailles" ainsi que dans le livre d'Alexandre Maral d'ailleurs.
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3227
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Re: Marie-Antoinette et Fersen : un amour secret
Chers amis,
Il vient de paraitre aux éditions de Fallois une réédition du livre d'Emile Dard paru en 1943 intitulé Le comte de Narbonne (1755-1813). En le feuilletant, j'ai noté ce passage qui, je pense, ferait plaisir à Evelyn Farr, si elle ne le connait pas, car il suggère tout à fait, la thèse qu'elle a développée dans son livre Marie-Antoinette et le comte de Fersen, la correspondance secrète à savoir l'importance de l'influence politique que ce dernier a eu sur la reine du fait de sa liaison. Je cite:
"Élevé à la cour, les clefs du pouvoir lui semblaient encore aux mains des femmes. Il admirait l'intelligence de Mme de Staël. C'est avec confiance qu'il associait à sa fortune sa fulgurante amie. Tous deux avaient une connaissance approfondie de la famille royale et de ses déchirements intimes. Ils maudissaient les princes émigrés et considéraient comme une trahison envers la France leurs intrigues avec l'étranger. L'honnêteté du roi, sa passivité, son impuissance à vouloir leur faisaient espérer qu'il se résignerait facilement à n'être qu'un chef constitutionnel. Ne semblait-il pas fait pour le devenir ?
Il en était tout autrement de la reine. Marie-Antoinette, d'un caractère altier et courageux, considérait l'absolutisme monarchique comme un héritage sacré, comme la garantie supérieure de l'ordre et de la morale, que le devoir et l'honneur des rois étaient de défendre jusqu'à la mort. Elle subissait entièrement depuis plusieurs années l'influence de Fersen, imbu des mêmes doctrines et qui, sans doute, en cas d'une restauration de l'absolutisme aurait ambitionné en France le premier rôle. Après un banquier génevois, pourquoi pas un grand seigneur suédois ? Fersen et la reine s'aimaient. L'historien qui a le plus pénétré leurs rapport, Mlle Alma Soderhjelm a cru pouvoir conclure à une intimité complète. Mais ce qui importe, c'est l'influence politique exercée par Fersen sur la reine, par conséquent sur le roi et sur les évènements. Cette influence a été trop négligée jusqu'ici. Ce qui importe encore, c'est que les contemporains ont cru à cette liaison intime, que les chancelleries étrangères l'admettaient comme un fait, que les grands seigneurs et la famille royale établissaient leurs prévisions sur ce fait, que les frères et les tantes du roi n'en faisaient pas mystère et s'attaquaient ouvertement à la reine ; qu'enfin on avait sans preuve comme des doutes sur la légitimité du dauphin. Narbonne et Mme de Staël n'ignoraient rien de ces bruits. On ne sait quelle créance ils leurs accordaient ; mais, dans la tâche politique qu'ils entreprenaient, Marie-Antoinette dominée par Fersen, avec lequel elle correspondait secrètement leur apparaissaient comme l'adversaire principal qu'il fallait éliminer.
Marie-Antoinette avait, comme on l'a vu, des préventions contre Narbonne. Elle détestait Necker et sa fille, Mme de Staël, pour pousser Narbonne au pouvoir, était donc amenée à contrarier les desseins de Fersen qui était d'ailleurs l'ennemi personnel de son mari, ayant autrefois convoité l'ambassade de Suède à Paris. Tels étaient les dessous féminins d'un plan tout politique, encore que le romanesque y fût étroitement mêlé, mais où les principes étaient seuls invoqués. On ne saura jamais jusqu'où l'imagination de Mme de Staêl a pu la conduire…"
Emile Dard, au vu de sa biographie me parait être un historien sérieux et digne d'intérêt. Manifestement, notre chère Eve aura rempli ses attentes. Voici sa fiche sur Wikipedia :
Émile-Laurent-Joseph Dard, né le 25 décembre 1871 à Lorient et mort le 12 avril 1947 à Paris, est un diplomate français, ainsi qu'un historien de la Révolution française et du Premier Empire.
Fils du général Laurent Dard, il suit ses études au Lycée Louis-le-Grand, sort licencié en droit et lauréat de la Faculté de droit de Paris en 1891, puis diplômé de l'École libre des sciences politiques en 1894.
Administrateur adjoint de 1896 à 1897 auprès de Hippolyte Laroche, résident général à Madagascar, il est attaché à la légation française de La Haye puis à l’ambassade de France près le Saint-Siège en 1898.
Il est successivement secrétaire parlementaire de Delcassé de 1900 à 1906, et membre des cabinets de Rouvier puis de Bourgeois. Il est secrétaire de la Commission pour la révision du code civil.
En 1908, il est nommé secrétaire d’ambassade au Japon, puis en mission officielle en Indochine et en Corée.
Après une mission diplomatique à Vienne de 1909 à 1911, il est nommé chargé d’affaires à Belgrade en 1911, premier secrétaire d’ambassade à Copenhague en 1915, chargé d’affaires à Oslo en 1917 et conseiller d’ambassade à Madrid de 1918 à 1920.
Chargé en tant que ministre plénipotentiaire de rétablir la légation de France à Munich, où il est reçu par Gustav von Kahr en 1920, il y est nommé ambassadeur. Il passe ensuite ambassadeur à Sofia de 1925 à 1927, puis à Belgrade de 1927 à 1932.
Il est par la suite nommé représente le prince de Monaco auprès du Pape.
Chef du service des Archives du ministère des Affaires étrangères, il est appelé à la présidence de la Commission des Archives diplomatiques en 1946 par le ministre.
Il est élu membre de l'Académie des sciences morales et politiques en 1944 et président de la Société de l'histoire de France.
Ouvrages
Choderlos de Laclos (1904)
Un Acteur caché du drame révolutionnaire. Le Général Choderlos de Laclos, auteur des « Liaisons dangereuses », 1741-1803, d'après des documents inédits (1905). Réédition : Slatkine, Genève, 1971.
Un Épicurien sous la Terreur, Hérault de Séchelles (1759-1794), d'après des documents inédits (1907)
Napoléon et Talleyrand (1935), rééd. Fallois (2017)
Bonaparte et Fersen (1938)
Dans l'entourage de l'Empereur (1940)
Albert Sorel (1942)
Un rival de Fersen : Quintin Craufurd (1947). Réédition : Flammarion, Paris, 2001.
Un confident de l'Empereur, le comte de Narbonne, 1755-1813 (1943)
La succession du Premier Consul et de l'Empereur (1944)
La Chute de la royauté (1949)
Le Duc de Reichstadt
Sources
P. Rain, Émile Dard, historien, Paris, 1947
Marcel Dunan, Notice sur la vie et les travaux d'Emile Dard (1871-1947)", Publications de l'Institut de France, 1951
André Chaumeix, Émile Dard (1871-1947), 1951
Jean Leclant, Institut de France, le second siècle, 1895-1995
Roi-cavalerie
"Élevé à la cour, les clefs du pouvoir lui semblaient encore aux mains des femmes. Il admirait l'intelligence de Mme de Staël. C'est avec confiance qu'il associait à sa fortune sa fulgurante amie. Tous deux avaient une connaissance approfondie de la famille royale et de ses déchirements intimes. Ils maudissaient les princes émigrés et considéraient comme une trahison envers la France leurs intrigues avec l'étranger. L'honnêteté du roi, sa passivité, son impuissance à vouloir leur faisaient espérer qu'il se résignerait facilement à n'être qu'un chef constitutionnel. Ne semblait-il pas fait pour le devenir ?
Il en était tout autrement de la reine. Marie-Antoinette, d'un caractère altier et courageux, considérait l'absolutisme monarchique comme un héritage sacré, comme la garantie supérieure de l'ordre et de la morale, que le devoir et l'honneur des rois étaient de défendre jusqu'à la mort. Elle subissait entièrement depuis plusieurs années l'influence de Fersen, imbu des mêmes doctrines et qui, sans doute, en cas d'une restauration de l'absolutisme aurait ambitionné en France le premier rôle. Après un banquier génevois, pourquoi pas un grand seigneur suédois ? Fersen et la reine s'aimaient. L'historien qui a le plus pénétré leurs rapport, Mlle Alma Soderhjelm a cru pouvoir conclure à une intimité complète. Mais ce qui importe, c'est l'influence politique exercée par Fersen sur la reine, par conséquent sur le roi et sur les évènements. Cette influence a été trop négligée jusqu'ici. Ce qui importe encore, c'est que les contemporains ont cru à cette liaison intime, que les chancelleries étrangères l'admettaient comme un fait, que les grands seigneurs et la famille royale établissaient leurs prévisions sur ce fait, que les frères et les tantes du roi n'en faisaient pas mystère et s'attaquaient ouvertement à la reine ; qu'enfin on avait sans preuve comme des doutes sur la légitimité du dauphin. Narbonne et Mme de Staël n'ignoraient rien de ces bruits. On ne sait quelle créance ils leurs accordaient ; mais, dans la tâche politique qu'ils entreprenaient, Marie-Antoinette dominée par Fersen, avec lequel elle correspondait secrètement leur apparaissaient comme l'adversaire principal qu'il fallait éliminer.
Marie-Antoinette avait, comme on l'a vu, des préventions contre Narbonne. Elle détestait Necker et sa fille, Mme de Staël, pour pousser Narbonne au pouvoir, était donc amenée à contrarier les desseins de Fersen qui était d'ailleurs l'ennemi personnel de son mari, ayant autrefois convoité l'ambassade de Suède à Paris. Tels étaient les dessous féminins d'un plan tout politique, encore que le romanesque y fût étroitement mêlé, mais où les principes étaient seuls invoqués. On ne saura jamais jusqu'où l'imagination de Mme de Staêl a pu la conduire…"
Emile Dard, au vu de sa biographie me parait être un historien sérieux et digne d'intérêt. Manifestement, notre chère Eve aura rempli ses attentes. Voici sa fiche sur Wikipedia :
Émile-Laurent-Joseph Dard, né le 25 décembre 1871 à Lorient et mort le 12 avril 1947 à Paris, est un diplomate français, ainsi qu'un historien de la Révolution française et du Premier Empire.
Fils du général Laurent Dard, il suit ses études au Lycée Louis-le-Grand, sort licencié en droit et lauréat de la Faculté de droit de Paris en 1891, puis diplômé de l'École libre des sciences politiques en 1894.
Administrateur adjoint de 1896 à 1897 auprès de Hippolyte Laroche, résident général à Madagascar, il est attaché à la légation française de La Haye puis à l’ambassade de France près le Saint-Siège en 1898.
Il est successivement secrétaire parlementaire de Delcassé de 1900 à 1906, et membre des cabinets de Rouvier puis de Bourgeois. Il est secrétaire de la Commission pour la révision du code civil.
En 1908, il est nommé secrétaire d’ambassade au Japon, puis en mission officielle en Indochine et en Corée.
Après une mission diplomatique à Vienne de 1909 à 1911, il est nommé chargé d’affaires à Belgrade en 1911, premier secrétaire d’ambassade à Copenhague en 1915, chargé d’affaires à Oslo en 1917 et conseiller d’ambassade à Madrid de 1918 à 1920.
Chargé en tant que ministre plénipotentiaire de rétablir la légation de France à Munich, où il est reçu par Gustav von Kahr en 1920, il y est nommé ambassadeur. Il passe ensuite ambassadeur à Sofia de 1925 à 1927, puis à Belgrade de 1927 à 1932.
Il est par la suite nommé représente le prince de Monaco auprès du Pape.
Chef du service des Archives du ministère des Affaires étrangères, il est appelé à la présidence de la Commission des Archives diplomatiques en 1946 par le ministre.
Il est élu membre de l'Académie des sciences morales et politiques en 1944 et président de la Société de l'histoire de France.
Ouvrages
Choderlos de Laclos (1904)
Un Acteur caché du drame révolutionnaire. Le Général Choderlos de Laclos, auteur des « Liaisons dangereuses », 1741-1803, d'après des documents inédits (1905). Réédition : Slatkine, Genève, 1971.
Un Épicurien sous la Terreur, Hérault de Séchelles (1759-1794), d'après des documents inédits (1907)
Napoléon et Talleyrand (1935), rééd. Fallois (2017)
Bonaparte et Fersen (1938)
Dans l'entourage de l'Empereur (1940)
Albert Sorel (1942)
Un rival de Fersen : Quintin Craufurd (1947). Réédition : Flammarion, Paris, 2001.
Un confident de l'Empereur, le comte de Narbonne, 1755-1813 (1943)
La succession du Premier Consul et de l'Empereur (1944)
La Chute de la royauté (1949)
Le Duc de Reichstadt
Sources
P. Rain, Émile Dard, historien, Paris, 1947
Marcel Dunan, Notice sur la vie et les travaux d'Emile Dard (1871-1947)", Publications de l'Institut de France, 1951
André Chaumeix, Émile Dard (1871-1947), 1951
Jean Leclant, Institut de France, le second siècle, 1895-1995
Roi-cavalerie
Roi-cavalerie- Messages : 551
Date d'inscription : 20/09/2014
Re: Marie-Antoinette et Fersen : un amour secret
Merci Roi-cavalerie pour le portrait professionnel exhaustif de Mr Dard, homme qui avait l'air très sérieux et qui semble aller dans le même sens que notre amie Evelyn Farr. Tout a été dit dans le Forum et ailleurs à propos de ces 2 personnages que sont Marie-Antoinette et Axel de Fersen. "Influence politique du suédois sur la Reine, négligée jusqu'ici" ? Comment empêcher une personne si proche du Roi et de la Reine d'avoir une opinion sur les évènements révolutionnaires, de là à dire qu'il les influençait, c'est une autre histoire que je lis pour la première fois. Influence politique ? A propos de quoi ? Il savait le Roi faible, influençable et souvent très indécis, alors peut-être a-t-il essayé de le conseiller devant ses doutes et ses graves décisions, comme l'aurait fait un ami. Fersen était trop droit dans son éducation pour vouloir la perte du Roi, de sa famille, et de la monarchie. Donc, s'il y eût une telle influence, ce fût pour le bien de la patrie française.
Trianon- Messages : 3305
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: Marie-Antoinette et Fersen : un amour secret
Voilà qui va apporter de l'eau au moulin !
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Comtesse Diane- Messages : 7397
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : TOURAINE
Re: Marie-Antoinette et Fersen : un amour secret
Comtesse Diane a écrit:Voilà qui va apporter de l'eau au moulin !
Pourquoi pas ? Je viens de lire vos blagounettes, laisser-moi digérer à mon aise. Je reviendrai au devant de la scène à propos de nos 2 amis Axel et Marie-Antoinette, si cela est nécessaire. A demain............
Trianon- Messages : 3305
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: Marie-Antoinette et Fersen : un amour secret
Trianon a écrit:Merci Roi-cavalerie pour le portrait professionnel exhaustif de Mr Dard, homme qui avait l'air très sérieux et qui semble aller dans le même sens que notre amie Evelyn Farr. Tout a été dit dans le Forum et ailleurs à propos de ces 2 personnages que sont Marie-Antoinette et Axel de Fersen. "Influence politique du suédois sur la Reine, négligée jusqu'ici" ? Comment empêcher une personne si proche du Roi et de la Reine d'avoir une opinion sur les évènements révolutionnaires, de là à dire qu'il les influençait, c'est une autre histoire que je lis pour la première fois. Influence politique ? A propos de quoi ? Il savait le Roi faible, influençable et souvent très indécis, alors peut-être a-t-il essayé de le conseiller devant ses doutes et ses graves décisions, comme l'aurait fait un ami. Fersen était trop droit dans son éducation pour vouloir la perte du Roi, de sa famille, et de la monarchie. Donc, s'il y eût une telle influence, ce fût pour le bien de la patrie française.
Que puis-je vous dire, chère amie, si ce n'est de lire le livre d'Evelynn Farr si vous ne l'avez pas encore fait. En parcourant les lettres de Fersen à la reine vous vous apercevrez qu'il a manifestement donné des conseils sur la manière d'analyser la situation politique intérieure et extérieure au royaume. A titre d'exemple voici ce qu'il écrit le 11 novembre 1791 à la reine( page 186 du dit livre):
"L'évêque va à Paris. Je vous enverrai par lui un long détail de votre position et de ce que j'imagine qu'il y a à faire. Il est très nécessaire que vous écriviez en Espagne et en Russie pour réclamer leurs secours et les convaincre que vous ne voulez pas vous abandonner entièrement à la constitution.[...]. Par ce moyen vous empêcherez ces puissances de se laisser aller aux princes, en leur prouvant que vous voulez agir par vous même. Il serait bon de leur parler du congrès que vous avez chargé l'empereur de proposer, et de leur dire que vous leur expliquerez plus en détail vos projets, auxquels vous espérez qu'elles voudront bien concourir..."
Si ce n'est pas du "coaching" politique cela, je veux bien rendre mon tablier ! Le constater n'est nullement critique de l'attitude de la reine ou de celle du roi qui suivait sans doute parfois les conseils de celle-ci. Les pauvres,coincés comme ils étaient à Paris, ils avaient bien besoin du concours de tous ceux qui les aimaient et leur assuraient une ouverture sur l'extérieur. En ce sens, à mon humble avis, Emile Dard et Evelynn Farr ont eu raison de parler d'une certaine part d'influence. Et puis, il ne faut pas être complètement naïf, Fersen servait également son roi et son pays, et devait donc être sensible à leurs intérêts qu'il était en mesure de servir également en étant si proche de la reine .
Amicalement. Roi-cavalerie
Roi-cavalerie- Messages : 551
Date d'inscription : 20/09/2014
Re: Marie-Antoinette et Fersen : un amour secret
Oui, Fersen a indéniablement joué le rôle politique majeur de conseiller de la reine pendant la Révolution.
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55514
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Marie-Antoinette et Fersen : un amour secret
Merci cher Roi-cavalerie pour cet intéressant extrait du livre d'Emile Dard sur le comte de Narbonne.
Je recommande également son petit livre sur Quintin Crawford qui est très instructif (même si je ne suis pas d'accord avec toutes ses analyses : E. Dard pense que Marie-Antoinette et Fersen s'aimaient, mais ne croit pas qu'ils soient allés "jusqu'au bout" ; il faut dire, à sa décharge, que les décryptages réalisés ces dernières années par Valérie Nachef, l'équipe du CRCC et Evelyn Farr n'étaient pas encore disponibles à son époque).
Il faut se méfier d'E. Dard, qui va un peu vite en besogne parfois. Par exemple, je ne suis pas d'accord avec lui, lorsqu'il présente Marie-Antoinette et Fersen comme des défenseurs acharnés de l'absolutisme monarchique.
Certes, Marie-Antoinette est anti-révolutionnaire, mais elle n'est pas opposée à toute réforme et elle écrira à son frère pendant la Révolution qu'une "bonne et juste liberté" est due au peuple français. Sa réflexion a évolué au fur et à mesure des événements semble-t-il.
De son côté, Fersen n'est pas un progressiste non plus, mais n'oublions pas que son père s'opposa à l'absolutisme de Gustave III et fut mis aux arrêts pour ce motif. Marie-Antoinette recopiera la lettre du père de Fersen à son fils, condamnant l'absolutisme de Gustave III, sans doute pour la diffuser dans son cercle.
Je ne vois donc pas Fersen et Marie-Antoinette comme des réactionnaires absolus. Les choses sont plus complexes qu'il y paraît.
Je recommande également son petit livre sur Quintin Crawford qui est très instructif (même si je ne suis pas d'accord avec toutes ses analyses : E. Dard pense que Marie-Antoinette et Fersen s'aimaient, mais ne croit pas qu'ils soient allés "jusqu'au bout" ; il faut dire, à sa décharge, que les décryptages réalisés ces dernières années par Valérie Nachef, l'équipe du CRCC et Evelyn Farr n'étaient pas encore disponibles à son époque).
Il faut se méfier d'E. Dard, qui va un peu vite en besogne parfois. Par exemple, je ne suis pas d'accord avec lui, lorsqu'il présente Marie-Antoinette et Fersen comme des défenseurs acharnés de l'absolutisme monarchique.
Certes, Marie-Antoinette est anti-révolutionnaire, mais elle n'est pas opposée à toute réforme et elle écrira à son frère pendant la Révolution qu'une "bonne et juste liberté" est due au peuple français. Sa réflexion a évolué au fur et à mesure des événements semble-t-il.
De son côté, Fersen n'est pas un progressiste non plus, mais n'oublions pas que son père s'opposa à l'absolutisme de Gustave III et fut mis aux arrêts pour ce motif. Marie-Antoinette recopiera la lettre du père de Fersen à son fils, condamnant l'absolutisme de Gustave III, sans doute pour la diffuser dans son cercle.
Je ne vois donc pas Fersen et Marie-Antoinette comme des réactionnaires absolus. Les choses sont plus complexes qu'il y paraît.
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3227
Date d'inscription : 04/11/2017
Re: Marie-Antoinette et Fersen : un amour secret
Duc d'Ostrogothie a écrit:
Il faut se méfier d'E. Dard, qui va un peu vite en besogne parfois. Par exemple, je ne suis pas d'accord avec lui, lorsqu'il présente Marie-Antoinette et Fersen comme des défenseurs acharnés de l'absolutisme monarchique.
Certes, Marie-Antoinette est anti-révolutionnaire, mais elle n'est pas opposée à toute réforme et elle écrira à son frère pendant la Révolution qu'une "bonne et juste liberté" est due au peuple français. Sa réflexion a évolué au fur et à mesure des événements semble-t-il.
[...] Je ne vois donc pas Fersen et Marie-Antoinette comme des réactionnaires absolus. Les choses sont plus complexes qu'il y paraît.
J'adhère tout à fait à vos propos "Monsieur le duc" concernant les sentiments de la reine sur la question de la monarchie absolue. En toute humilité, je ne suis vraiment pas un spécialiste de ce règne et je peux commettre bien des erreurs, mais il me semble, en effet, que les sentiments de la reine ont évolué en fonction des événements et des personnes qui l'entouraient. Ainsi, quoiqu'on ait pu en écrire, elle n'a pas toujours haï Necker, ce partisan d'une monarchie constitutionnelle que, sur les conseils de Loménie, elle avait rappelé aux affaires à l'été 1788. Rappelons-nous également la phrase peut-être apocryphe qu'on lui a attribuée : " Je suis la reine du tiers " au sujet de la question du dédoublement du tiers. En juillet 1789, toutefois, confrontée aux événements, elle a été gagnée par son beau-frère le comte d'Artois et les membres de sa société qui s'étaient regroupés autour de ce fils de France pour défendre la monarchie absolue. Comme vous l'écrivez, la chose est plus compliquée qu'une vision trop schématique le laisserait paraître.
Quant à Emile Dard, je ne me prononçai pas sur le fond de ses propos concernant les sentiments de Fersen et de Marie-Antoinette sur la question de la monarchie absolue, mais seulement sur fait que Dard, comme Evelynn Farr a su en faire la démonstration dans son livre un peu plus tard, considérait que Fersen avait fourni des conseils politiques à la reine et par voie de conséquence au roi, et que cela n'avait pas été suffisamment mis en exergue par les historiens.
Bien amicalement. Roi-cavalerie
Roi-cavalerie- Messages : 551
Date d'inscription : 20/09/2014
Re: Marie-Antoinette et Fersen : un amour secret
Roi-cavalerie a écrit:
Dard, comme Evelynn Farr a su en faire la démonstration dans son livre un peu plus tard, considérait que Fersen avait fourni des conseils politiques à la reine et par voie de conséquence au roi, et que cela n'avait pas été suffisamment mis en exergue par les historiens.
Tout à fait, cher Roi-cavalerie. Fersen revient d'Amérique en 1783. Or, en 1784, il est déjà l'éminence grise de Marie-Antoinette.
Dans son registre de lettres, à la date du 26 novembre 1784, Fersen mentionne une lettre à Marie-Antoinette (a.k.a "Joséphine") dans laquelle il a "parlé des affaires de Hollande" :
Extrait du registre de lettres de Fersen (photo E. Farr)
Le 22 novembre 1785, il mentionne une "lettre très détaillée sur les affaires présentes" à la reine :
Extrait du registre de lettres de Fersen (photo E. Farr)
Le rôle politique de Fersen - qui reste encore sous-estimé à l'heure actuelle par les historiens français - est donc bien antérieur à la Révolution.
Comme souvent avec la reine, sentiments et politique étaient liés. Ainsi, lorsque Marie-Antoinette accepte de se faire conseiller par Barnave après Varennes, Fersen furieux écrit dans son Journal "on dit que la reine couche et se laisse mener par Barnave, qu'elle retient l'empereur, qu'elle est contre les princes et ne veut pas qu'ils fassent XXX. Tout cela va mal" :
Extrait du Journal de Fersen (photo E. Farr)
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3227
Date d'inscription : 04/11/2017
Re: Marie-Antoinette et Fersen : un amour secret
Je viens de découvrir dans l'un des livres de Castelot, cette tabatière qui aurait été offerte par Marie-Antoinette à Fersen :
L'espèce de poisson volant n'est pas sans rappeler les armes de Fersen (poisson volant tenant une bague dans la bouche).
Je ne comprends pas bien la signification du petit lapin en revanche.
L'espèce de poisson volant n'est pas sans rappeler les armes de Fersen (poisson volant tenant une bague dans la bouche).
Je ne comprends pas bien la signification du petit lapin en revanche.
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3227
Date d'inscription : 04/11/2017
Re: Marie-Antoinette et Fersen : un amour secret
Duc d'Ostrogothie a écrit:Je viens de découvrir dans l'un des livres de Castelot, cette tabatière qui aurait été offerte par Marie-Antoinette à Fersen :
L'espèce de poisson volant n'est pas sans rappeler les armes de Fersen (poisson volant tenant une bague dans la bouche).
Je ne comprends pas bien la signification du petit lapin en revanche.
Ah bon ? Creusez, creusez cher Duc. Quand vous trouverez (car je suis sûre que vous allez trouver), faites-nous part de votre trouvaille. Please, little cute rabbit help us, quick.......
Trianon- Messages : 3305
Date d'inscription : 22/12/2013
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3227
Date d'inscription : 04/11/2017
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